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Flûte de Paon / Livre-sse livresque

14 février 2024

La dictature de gauche. (CNews)

 

"Si le seul moyen de proclamer une vérité est de tuer tout le monde,
c'est que cette vérité n'est pas aussi pure qu'on veut bien le dire."

"Les fanatiques m’horripilent et, je ne sais pourquoi, le monde finit toujours par leur appartenir. Ce ne sont que quelques illuminés, des inconscients qui se sentent autorisés à agir en notre nom sans rien nous demander, et qui nous abandonnent ensuite avec le sang et les cendres qu’ils ont répandus dans leur sillage.
La plupart de ceux qui paient ne sont pas responsables, ils ne savaient rien de ce qui se passait."

Le maître de Garamond de Anne Cuneo.

 

Le progressisme est une dictature.

La gauche une maladie mentale.

 

 La France peut-elle encore se vanter d'être une démocratie, quand les chemises brunes du Conseil d’État et de la Gauche intellectuelle et politique peuplent les institutions, et commandent à plusieurs journaux ? Quand ces figures se drapent de la plus putride des vertus pour faire taire tout un peuple qui vit loin de leurs mensonges, peut-on encore parler d'un gouvernement qui gouverne par le peuple et pour le peuple ?

Comment prétendre que Cnews ne respecte pas le pluralisme politique, quand France 5 ; France 2 ; France Info ; France Inter... ne vont guère plus loin que la gauche de Hollande ? Ou y vont avec difficulté. Ce jour, j'attends encore un chroniqueur régulier de Valeurs Actuelles sur ces chaînes de télévision.

Comment prétendre qu'il n'y a pas de pluralisme, et entendre à côté ces voix discordantes qui s'en plaignent et caquettent avec vantardise de refuser les invitations comme l'infâme Sophie Taillé-Polian sur Twitter en juin 2021. Inconnue dont l'histoire ne retiendra pas le nom.

 « Contactée par @CNEWS pour participer à la matinale j'ai refusé. Il est hors de question d'accepter les invitations d'une chaine qui fait la promotion de l'extrême droite au quotidien et qui salarie un individu condamné pour incitation à la haine ! ». 
On aimerait la voir mettre autant d'ardeur à défendre la France et les français, prendre position contre Gérard Miller, et défendre les femmes violées par des hommes sous OQTF. Mais non, elle est une politicienne sans valeur, seul son intérêt compte...

Où se trouve la démocratie si on supprime sa base même ? Où se trouve ce débat d'idée qui est l'essence de la démocratie, puisqu'il faut censurer au nom de l'idéologie gauchiste stalinienne, wokiste, multiculturaliste, antisémite ? Où se trouve la démocratie quand on bâillonne la pensée du peuple ? Quand on bâillonne au prétexte qu'elle ne rentre pas dans les cases bien-pensantes qui sont attendues par une caste privilégiée qui ne s'intéresse qu'a elle. Alors que cette caste privilégiée, appartenant à ce camp dit du bien, est loin d'être la parole de la vérité. Le « camp du bien » manie si bien le faux et l'aveuglement... Ils sont tellement plus idéologues que compétents. Voyez où on en est à cause d'eux.

Où se trouve la démocratie quand la malhonnêteté intellectuelle se fait juge (par on ne sait trop quel pouvoir), pour décider que des chroniqueurs sont des intervenants politiques ? Mais oublie de regarder sur les chaînes suivantes ce qu'il en est réellement... Vide d'honneur et d'intelligence, la gauche une fois de plus montre ses incohérences, ses manipulations, son intolérance et ses mensonges. De quel droit la gauche, peut se permettre d'être juge et de s'autoproclamer ainsi ?!

 Où se trouve la démocratie, quand la liberté d'opinion et d’expression sont absentes de l'espace publique et médiatique ? Et que chaque coup contre ces libertés que l'on avait cru acquises, n'a pas d’autre but affiché que d’effacer les idées pour imposer une réalité qui n'est pas la réalité.

Au nom de la démocratie les dictateurs de gauche et du centre sortent du bois, dents acérées et assoiffés de sang. Dormez bien braves gens, si l'on ne parle pas des problèmes c'est qu'ils n'existent pas.
Dormez bien braves gens, le monde orwellien veille sur vos pensées et vos mots. Vous n'avez rien à craindre, vos problèmes ne sont pas réelles. Votre vie pas plus que votre vécu également.
Dormez bien braves gens, la gauche est, paraît-il, moins putride que l'extrême-droite. La gauche, paraît-il, respecte la démocratie et le pluralisme. Où ? Ne me le demandez pas, personne ne trouve et on ne trouvera jamais. Il est attesté par des études que la gauche est plus intolérante que la droite. Les faits parlent également d'eux-mêmes.

 Dormez bien braves gens, le progressisme sert le mal, mais le sert bien.

 

Lien : https://www.contrepoints.org/2023/08/02/10334-etre-de-gauche-intolerant-et-peu-genereux

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12 novembre 2023

"Tirant le Blanc" de Joanot Martorrell

Tirant le Blanc de Joanot Martorrell

Source: Externe

Résumé :

Le jeune chevalier Tirant le Blanc se rend avec ses compagnons au secours de l’empire de Byzance en train de sombrer sous les coups des Sarrasins. Il tombe amoureux de la fille de l’empereur, et n’aura de cesse qu’il parvienne à s’en faire aimer.
Récit de chevalerie retentissant, grondant du tonnerre des galopades et maculé de giclées de sang, Tirant le Blanc est aussi un roman d’esprit où pulsent les désirs de jeunes gens avides de prendre part à une existence exaltante.
Bardé d’acier médiéval c’est un écrit de chair moderne, qui a été interdit à la lecture, que Cervantès jugeait être « le meilleur livre du monde », et dont on peut enfin découvrir toute la splendeur et le flamboiement.

Mon avis :

Tirant le Blanc est un roman du XVème siècle, a pour auteur Joanot Martorelle un chevalier qui devint bandit de grand chemin, avant de disparaître dans la nature. La chose est marrante à souligner, car Tirant le Blanc, le héros de notre histoire, est un chevalier curieusement assez à l'opposé de son auteur. Vertueux, droit, honnête, fidèle, qui se fait une renommée par ses hauts faits, bref possédant mille qualités jusqu'à sa mort ; Tirant est l'image type du chevalier vertueux et courageux que la légende arthurienne avait déjà forgé auparavant, et que l'auteur n’est de toute évidence pas.

On retrouve dans ce livre bien épais (presque 1000 pages), ce qui a fait la gloire des romans de chevalerie : l'honneur, le combat, les ennemis de la foi et du genre humain, la trahison, l'amour courtois (ou non). Ce roman n'a en ça rien d'exceptionnel, la chose s’est déjà vue. Néanmoins de par sa longueur, et la longue histoire qu'il permet (1000 pages faut les remplir) avec son foisonnement de personnage et la multiplicité des lieux, ce roman se démarque de la légende arthurienne. Ici point de quête impossible comme le Graal, l'ennemi est bien réel : c'est l'infidèle musulman qui est parti en croisade contre le monde chrétien et byzantin. Avec les conséquences que ça à : esclavage et rachat d'esclaves, guerre, vol... qui ont été une réalité de la conquête musulmane. Toutefois, la chose la plus étonnante dans ces pages, c'est que cette part de réalité se mélange assez bien au demeurant, avec l'histoire clairement fantasmée de l'Histoire avec un grand H. En effet, l'Empire Romain d'Orient est bien tombé le 29 mai 1453. Et l'Angleterre médiévale s'est trouvée assez bien gardée des musulmans. Une volonté de revanche cachée et souhaitée par l'auteur ? Peut-être.

Bref. Vous l'avez compris, ce roman est une grande fresque d'aventure et de personnage qui possède toutes les choses nécessaires pour maintenir son lecteur dans l'intérêt. Combat, stratégie, amour, amitié, politique... composent ces pages et arrivent assez bien à tenir le lecteur.
« Assez bien », car c'est long. Trop long. Les discours, les échanges de politesse, la lenteur de deux ou trois petites choses, sont interminables. Et souvent ça devient long (quoi que pas dénué d'intérêt) à lire. Je ne vous cache pas que parfois vous allez lire en diagonal. Mais si ce n'est que ça... car soyons honnête, ce livre possède tous les ingrédients pour quand même passer du bon temps.

A lire au fil du temps et pour l'intérêt du classique.

14 août 2023

"Augustine Tuillerie: L’histoire extraordinaire de l’Institutrice aux millions d’élèves" de Michèle Dassas

Augustine Tuillerie: L’histoire extraordinaire de l’Institutrice aux millions d’élèves de Michèle Dassas

augustine tuillerie

Résumé :

L’histoire d’Augustine Tuillerie alias G. Bruno, auteure du Tour de la France par deux enfants, le livre phare de la IIIe République, vendu à plus de 8 millions d’exemplaires. En 1877, Augustine Tuillerie, sous le pseudonyme de G. Bruno, écrit le manuel scolaire « Le Tour de la France par deux enfants ». Le livre connait un succès énorme, il est vendu à toutes les écoles, publiques ou religieuses, ainsi qu’aux collectivités locales ou associations diverses, et atteint un tirage de presque 8 millions d’exemplaires en 1914. Il est aussi à l’origine de l’établissement du roman national sous la IIIe République.

Ce livre retrace la vie extraordinaire de l’auteure de « Le Tour de France par deux enfants »,  Augustine Tuillerie alias G. Bruno.

Mon avis :

Quelle surprise de découvrir que G. Bruno était Augustine Tuillerie qui a écrit le livre « Le Tour de France par deux enfants », livre ô combien célèbre. Et qu'elle surprise de découvrir la vie faite de pleure et de joie de cette femme volontaire, fragile et forte à la fois.

Comme vous le savez ou pas, j'avais adoré de l'auteur Femme de Robe qui relaté la vie de la première avocate en France. J'avais un peu moins aimé le livre sur l'amie de Renoir. Mais là, j'ai retrouvé le plaisir de ma lecture Femme de Robe pour découvrir la vie d'Augustine. Malgré les quelques passages en italique un peu fastidieux parfois.

Fidèle à sa recette, Michèle Dassas nous narre la vie de ses personnages en les refaisant vivre à travers des dialogues et un décor d'époque, glissant ça est là, quelques passages de la correspondance ou des écrits de nos personnages pour plus de réalisme et d'information. C'est ainsi qu'elle nous raconte le premier mariage malheureux d'Augustine, sa séparation de corps avec son taré de mari (le divorce n'étant pas encore autorisé), et la nécessité de vivre son véritable amour caché suite à cette séparation, car la morale exige que les femmes comme les hommes soient irréprochables. C'est ainsi encore, qu'elle nous raconte la ruine de ses parents, les vaches maigres qui suivent, sa vie familiale qui l'oblige à beaucoup voyager ou encore la vie intellectuelle de la maisonnée Guyau-Tuillerie-Foullié qui est très prolifique.

Mais vous vous en doutez sûrement, écrire la longue vie de Augustine Tuillerie, c'est aussi raconter la France de son époque. Ces gouvernements qui s'établissent et pour certains qui meurent, ces guerres qui viennent la chambouler, l'évolution des esprits où tout à coup tout semble possible, la laïcité naissante où toute allusion à dieu est interdite (la gauche a bien changé...), le droit au divorce par la loi Naquet (les combats féministes sont aussi masculins), etc. Bref, c'est toute une époque qui renaît et que l'on vit en même temps que notre Augustine nationale.

En résumé, c'était un livre agréable à lire pour découvrir la vie de cette femme qui a marqué l'histoire de l'éducation nationale et de France. En effet, quand on parle du patriotisme ou encore de 14-18, ce livre revient souvent.

Merci à l'auteure pour m'avoir fait découvrir son livre.

25 juin 2023

"Revue Dada n°271 : vert"

Revue Dada n°271 : vert

Source: Externe

Résumé :

Le vert, c’est la vie bien sûr ! Les bourgeons qui deviennent feuilles, les forêts qui reverdissent au printemps, la nature dans son ensemble qui est le poumon vert de notre planète… C’est pourtant une couleur bien plus ambivalente qu’il n’y paraît au premier regard. Longtemps toxique et difficile à produire, elle incarne aussi le danger, le malheur et la mort, à l’instar de toutes ces créatures maléfiques qui peuplent les œuvres d’art à travers les siècles. Le vert, instable, a donc de multiples facettes, et c’est peut-être pour cela qu’on l’aime autant qu’on le déteste ! Après le rouge et le bleu, voici un nouveau volume dans notre petit musée des couleurs.

Mon avis :

Place au vert ! Au vert machiavélique de la sorcière ou du monstre biblique, comme au vert porteur de vie et de santé que représente la nature. Comme pour les autres couleurs (bleu, rouge), Dada se propose en quelques pages toujours aussi captivantes et sérieuses de retracer l'histoire de la couleur verte. Ce qu'elle représente à travers le temps et l'espace ; son utilisation dans l'art depuis l'antiquité égyptienne avec le vert tiré de la malachite associé à la déesse Hathor au vert de Popeye, en passant par sa fabrication difficile et sa couleur changeante pas sans conséquence sur sa signification.

Bien sûr et comme pour toutes les couleurs, sa signification a changé au fils des époques : tantôt il représente la vie ou la nature, tantôt la mauvaise santé et l'air vicié, mais chose qui est certaine, l'emploi de cette couleur est rarement anodine.

Bref, le vert fait parler de lui, en bien ou en mal, et je pense qu'il n'a pas fini. Un magasine à lire en guise d'introduction à l'histoire des couleurs pourquoi pas, ou juste pour le plaisir d'apprendre deux ou trois petites choses.

Merci à Babelio et aux éditions Arola.

24 octobre 2022

"Animal(e)" de Muriel Bec

Animal(e) de Muriel Bec

Muriel bec livre

Résumé :

Spécialiste de la mise en scène animalière, c’est ainsi que Muriel Bec se définit plutôt que d’utiliser le terme de dresseuse, bien trop réducteur et rude à son goût. Depuis trente-quatre ans, elle fait jouer ses partenaires à poils et à plumes, exotiques ou domestiques, face caméra.
Enfant sauvageonne, fuyant les colères du père, elle trouve refuge dans la forêt et découvre la puissance de la nature. Bientôt, elle récupère toutes sortes de petits rescapés : oiseaux tombés du nid, canetons esseulés, corneilles orphelines… À10 ans, elle sait déjà nourrir et éduquer ses protégés. Pour cette autodidacte, la voie est tracée.
Quarante ans plus tard, au gré d’un parcours unique, elle crée le domaine de Sury, près de Montargis. Dans cette arche de Noé d’un nouveau genre, une quarantaine d’espèces vivent en harmonie : chats, chiens, loups, coatis, renards, panthères, écureuils, sangliers, cerfs ou encore la dernière arrivée : Beybi, l’éléphant.
Dans Animal(e), Muriel Bec partage son drôle de métier et de nombreuses anecdotes de tournage. Mettre en scène un cerf, organiser un casting d’araignées, filmer une course-poursuite avec une poule, autant de défis qu’elle relève avec passion.
Pour elle, l’animal est un lien vital à l’équilibre du monde, un allié. Qu’on vive en sa compagnie ou qu’on travaille à ses côtés, il faut le regarder tel qu’il est, un être unique, singulier et doué de sensibilité.

Mon avis :

Voilà le portrait vrai d'une femme qui a fait de sa passion et de sa nature, son métier. Animale elle même, Muriel Bec va nous raconter son long parcours avec les animaux et les rencontres humaines déclenchées par ces derniers. Notamment dans le milieu du cinéma.

Amoureuse du genre animal déjà enfant, c'est naturellement qu'elle s'est dite qu'elle voulait en faire un métier. Après diverses expériences et un voyage aux États-Unis, aujourd'hui elle fait tourner ses petits protégés pour le cinéma ou encore la publicité. Mais au-delà de son parcours professionnel, ce que Muriel Bec nous partage ici c’est avant tout le lien qu'elle a tissé avec ses animaux, qui tous ne seront pas acteurs ! Et ce qui caractérise Muriel Bec c'est avant tout le respect, la compréhension, et l'amour qu'elle partage avec ses bêtes. En effet, à aucun moment elle ne les prend pour des machines ou des simples choses qui rapportent un salaire.

Mais à côté des liens ou des anecdotes parfois drôles comme le félin qui dévore un siège, ou terribles comme l’incendie où beaucoup de ses protégés canins mourront. Ce livre nous offre également la possibilité de découvrir un métier peu connu, ainsi que les méthodes de dressage que Muriel Bec utilise. Ces passages étaient très intéressants, et je dois dire que sa manière de procéder (chaque cas est unique) est d'ailleurs tout à fait passionnante à lire. (A mon grand désespoir, je n'en fais pas autant avec mon chien. ^^)

En résumé, c'est un livre à lire car ce bouquin nous raconte le parcours exceptionnel d'une femme qui a fait de sa passion son métier. Il est également à lire, car il nous permet de découvrir un métier méconnu. Bref, ce petit livre a tout pour lui, et tout pour plaire à beaucoup de personne.

 

Merci aux éditions Kero.

 

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31 août 2022

"L'antre des louves" de Elodie Harper

L'antre des louves de Elodie Harper

l'antre des louves

Résumé :

Pompéi comme vous ne l’avez jamais lue…
Bienvenue à Pompéi, en l’an 74 avant notre ère. Amara, jeune grecque instruite mais réduite en esclavage après la mort de son père, est vendue à bas prix à un lupanar sordide, l’Antre des Louves, dirigé par Félix, un homme violent et imprévisible.
L’impétueuse Amara comprend vite que la cité a beaucoup d’opportunités à offrir à celles qui savent les saisir. Avec les autres prostituées, qui deviennent sa famille de cœur, elle gravit les échelons d’une société où les hommes détiennent le pouvoir, forçant les femmes à constamment s’adapter pour survivre.
Des ruelles animées de Pompéi aux recoins les plus sombres de l’Antre des Louves, nul n’imagine une seconde que les prostituées connaissent les règles du jeu mieux que quiconque.
Amara va apprendre à utiliser et à contourner les codes de ce monde impitoyable afin de regagner sa liberté.

Mon avis :

L'antre des louves nous conte une histoire des prostituées-esclaves à Pompéi. Filles qui ne comptent pour rien dans la société, mais qui rapportent gros à leur maître Félix patron d'un lupanar dont seul le profit compte.
Mais si ces louves sont filles de rien dans les ruelles dangereuses ou encore les bains de Pompéi, elles forment néanmoins entre elles un groupe où l'intérêt des autres louves leur tient à coeur. Tissant ainsi les liens d'une solidarité à toute épreuve malgré les divergences inévitables, qui nous donne un aperçu d'un microcosme féminin invisible aux yeux du grand empire territorial (pas encore politique) romain.
Il y a des moments de calme dans ce livre, des moments terribles jusqu'à la dernière page aussi, mais également une volonté de se battre surtout pour Amara. Jeune fille devenue esclave à cause du décès de son père, qui sait que pour s'en sortir il faut aussi parfois utiliser ses crocs et son esprit quitte à être comparée à l'innommable Félix. (Mais après tout le manichéisme c'est bon pour les idiots.)

Ce roman qui ne tombe pas dans le scabreux malgré le lieu de promiscuité que peut être un bordel, nous dresse donc un portrait - comme beaucoup de textes actuels - crédible de la vie et de la force des femmes à toutes les époques, ici dans l'antiquité. On y retrouve en effet, cette solidarité féminine presque sororale dans une société qui les ignore quasiment, mais aussi leur mauvaise fortune dans une société pour qui les esclaves sont des marchandises. La cruauté est bien présente dans ces pages.
On retrouve dans le même temps, le côté sombre mais aussi lumineux que peut apporter les hommes via notamment l'amour sincère qui peut se montrer plus fort que l'intérêt pécunier. (Tous les mâles blancs ne sont pas des salauds, et ça fait du bien de voir cet équilibre restaurer. Même si je me garde de faire de ce livre un livre militant.)
Bref, on retrouve une grande part de l'humanité dans ces pages que je ne peux tout vous dire. Mais vous l'aurez deviné, ce livre est un roman féminin où les femmes mènent la danse et où chacune à sa place dans cette fresque immense. Même si la fin est un peu étrange.

En résumé, ce n'est pas un livre inoubliable, d'ailleurs je ne lirai pas la suite car les sagas ce n'est pas mon truc, mais malgré un début difficile c'est agréable à lire. Et on suit avec intérêt Amara, Didon et les autres.

5 août 2022

"Mon combat contre la dictature algérienne" de Rachid Nekkaz

Mon combat contre la dictature algérienne de Rachid Nekkaz

Mon-combat-contre-la-dictature-Algerienne

Résumé :

Rachid Nekkaz est l'un des principaux opposants au régime algérien. Il a été l’un des initiateurs du Hirak, manifestations de masse qui ont redonné espoir au peuple algérien entre 2019 et 2021. Il est aujourd’hui en résidence surveillée après avoir été emprisonné pendant 443 jours dans une prison à Alger.

Dans ce livre, Rachid Nekkaz raconte son parcours extraordinaire depuis sa cité en banlieue parisienne jusqu'aux portes de la présidentielle algérienne, acclamé par des dizaines de milliers de jeunes qui voyaient en lui l'espoir d'un avenir meilleur. Pourtant, rien ne prédisposait ce pur produit de la culture française, passionné de Voltaire, à devenir l'ambassadeur d'un peuple opprimé et étouffé par un régime autoritaire qui confond opposition et trahison. 

Pendant six ans, sa simplicité naturelle et ses 1300 vidéos live participatives sur Facebook (1,8 millions d’abonnés) et Youtube (236.000 abonnés) lui ont permis de libérer la parole et de redonner confiance à tout un pays élevé depuis 60 ans dans la peur des puissants services de sécurité, coresponsables avec les islamistes intégristes de la mort de 200 000 victimes et de 18 000 disparus lors de la terrible décennie noire des années 1990.

Mon avis :

L’Algérie étant un pays pourri jusqu’à la moelle, qui préfère accuser les autres de ses éternels malheurs plutôt que d’assumer son incompétence et sa pourriture étatique, j’étais confiante de lire ce livre. Je me suis dit : « tiens, enfin quelqu’un qui va faire bouger ce pays dans le bon sens. » Je me suis sans doute emballée pour rien. Effectivement, si Rachid Nekkaz peut être un bon début pour l’Algérie, il est pour moi pas l’homme le plus logique qui soit, ni l’homme le plus ordonné. Bien qu’il possède des idées à encourager, comme la révision des accords d’Evian qui ne sont plus adaptés à rien ! (Accessoirement la France aurait sa politique de redistribution sociale à revoir car tout n’est pas dû aux accords d’Evian.)

Pour commencer par le positif, il critique et se bat à juste titre contre un régime algérien pourri, corrompu, stupide, fainéant et dont le premier souci est le pouvoir et l’argent, et non le bien d’une nation et de ses habitants. Il critique également et à juste titre la politique de prostitution française avec l’Algérie, notamment pour le gaz. Tout comme la corruption de certains élus français, - cela dit soyons honnêtes nous n’avons pas attendu ce monsieur pour le savoir.
Cependant, comme à chaque médaille il existe un revers, il y a aussi du négatif dans les idées de Rachid Nekkaz. Notamment quand il critique la France avec le soi-disant raciste étatique français contre les musulmans – or s’il existe un racisme étatique actuellement, c’est bien et seulement contre le blanc qu’il est dirigé comme l’indique la discrimination positive –, mais il est vrai que la générosité sociale n’encourage pas l’assimilation comme l’a souligné Paul Collier dans Exodus (erreur française). Plus largement, sa position sur le voile et ses autres dérivés où le bout de tissu s’allonge… n’est pas sans poser problème également dans son projet démocratique. Il n’y voit là qu’un innocent bout de tissus, alors qu’il est évident que si les islamistes se battent pour cela, c’est bien parce que ça sert leur idéologie. Au-delà de ça, l’idée de l’endoctrinement ou de la menace que les femmes subissent ne semble pas vraiment lui effleurer l’esprit.

Et c’est notamment sur ce dernier point, que déjà on se rend très vite compte, que ce gars a déjà un problème de logique. Puisqu’en effet on ne lutte pas pour la démocratie, la liberté, l’égalité ou encore la laïcité, en soutenant l’islamisme via le paiement des amendes des choses voilées ou burkanées (oui je viens d’inventer le mot), ou encore en occultant le véritable problème derrière ces tenues pas si innocentes. Les islamistes veulent la liberté, toutes les libertés, pour les tuer. Alors dire que l’on lutte pour la démocratie et contre la dictature, en soutenant les pratiques salafistes c’est antinomique. Ça ne va pas ensemble et ne peut pas aller ensemble. Il va falloir choisir, et sortir des discours des droits de l’homme détournés par les islamistes pour reconsidérer la question dans son programme.

Mais comme dit plus haut, la logique n’est pas le seul point qui pêche. En effet, Rachid Nekkaz me semble être l’homme de tous les combats et d’aucun programme clairement défini. J’ai en effet vraiment eu cette impression qu’il prend toutes les causes pour faire parler de lui. Allant de la libération d’otage au gaz de schiste, en passant par Hong Kong. Alors certes quand on lit le livre, on voit qu’il s’inspire d’un évènement, essaye de comprendre un phénomène, mais ce côté dispersé ne me le rend pas très fiable en politique à mes yeux. Après c’est une impression.

Cependant si cet homme me paraît peu fiable et sans logique, il faut néanmoins admettre que son parcours est intéressant. Ayant vécu en France en banlieue dans une famille modeste, mais pas si pauvre que ça car en Algérie la maison s’agrandit très vite (et pour ça il faut de l’argent), Rachid Nekkaz fait une promesse à son père alors mourant de faire quelque chose pour l’Algérie. Chose promise, chose due, Rachid Nekkaz va commencer à faire parler de lui en France puis en Algérie. Par des marches, des rassemblements ou via les réseaux sociaux, Rachid Nekkaz devient une personne suivie et apprécié des algériens, mais en conséquence la personne à abattre pour le gouvernement algérien qui se plaît dans la fange et l’immobilisme. Intimidation, arrestation, problème administratif, surveillance, prison, rien ne sera épargné à cet homme.

Cela étant et même si beaucoup de ses prises de positions ou idées sont louables, d’autres sont par contre un peu foireuses et montrent un côté corrompu de l’homme qui accentue chez moi ce côté peu fiable. Bien sûr quand il propose la nomination de son cousin pour détourner le droit algérien qui l’empêche de se présenter aux élections, cela se comprend. Mais, s’il est capable de ça pour détourner le droit algérien quand bien même pour la bonne cause, on peut craindre qu’il trouve d’autres parades pour détourner le droit si jamais il devient président. Certes il se présente en candidat luttant contre la corruption, mais il n’empêche que l’après reste malgré tout une inconnue. Et on pourrait craindre que le pouvoir lui monte à la tête.

Bref. C’est un homme intéressant à suivre. L’homme qu’il faut pour commencer à mettre l’Algérie sur pied et sortir ce pays de cette corruption qui immobilise ce pays. Mais il y a des idées à améliorer. Notons aussi, qu'il est intéressant pour changer les rapports entre la France et l’Algérie. Bien que la France doit aussi s’affirmer face à ce pays agaçant. En résumé, c’est un livre intéressant à lire mais il ne faut pas hésiter à écouter d’autres sons de cloches ou à voir ses défauts.

Merci à Babelio.

 

21 juin 2022

"Voyage au bout de l'enfance" de Rachid Benzine

Voyage au bout de l'enfance de Rachid Benzine

voyage au bout de l'enfance

Résumé :

« Trois mois. D’après maman, ça fait précisément trois mois aujourd’hui qu’on est enterrés dans ce fichu camp. Et ça fait presque quatre ans que j’ai quitté l’école Jacques-Prévert de Sarcelles. » R. B.
Fabien est un petit garçon heureux qui aime, le football, la poésie et ses copains, jusqu’au jour où ses parents rejoignent la Syrie.
Ce roman poignant et d’une grande humanité raconte le cauchemar éveillé d’un enfant lucide, courageux et aimant qui va affronter l’horreur.

Mon avis :

Ce livre trace l’histoire d’un petit garçon contraint de quitter son monde en paix, parce que ses parents ont décidé de faire le djihad. L’auteur Rachid Benzine, va pour se faire, employer tout ce qui peut être utile pour faire vibrer la corde sensible chez le lecteur qui aurait laissé ses neurones de côté. Poésie, mort, guerre, foot, rêve, l’innocence de l’enfance, etc., tous les lieux communs sont là pour prendre le lecteur pour un con. Car en effet, de mémoire, je crois que je n’ai jamais lu un livre qui cherche à décrire une réalité de manière aussi peu réelle. Je m’explique.

Pour commencer, faut dire que ce petit garçon de huit ans qui semble rester imperméable à l’idéologie islamiste de ses parents, c’est difficile à croire. En effet, un enfant possède pour premier modèle la cellule familiale, et comme dans le sketch des Inconnus Les gosses, nous savons tous qu’un enfant répète ce qu’il entend à la maison et que cela forge son opinion du moment voire du futur. Donc le meilleur ami juif (évidemment) on oublie ! La chose est belle, mais la chose est irréaliste… surtout quand on possède pour parents des musulmans rigoristes. Même si ces derniers font, parait-il, semblant pour ne pas se faire repérer. (Sans grande efficacité visiblement, puisque les grands-parents du petit garçon tentent d’empêcher leur départ en Syrie. Comme quoi ils se sont déjà pas mal trahis sur beaucoup de points…)
De plus, comment croire qu’un enfant reste imperméable à ce qu’il entoure comme ce petit garçon, quand dans la réalité, les témoignages d’instituteurs et institutrices sur le comportement problématique des jeunes élèves musulmans ne manquent pas ?
Enfin, soulignons encore un exploit, ce petit garçon semble également bien lutter contre l’idéologie islamiste prônée au sein du califat, notamment dans leur école. A part peut-être un petit passage où il traite sa mère de mécréante qui met ma thèse à mal et montre donc la contamination islamiste dans son jeune cerveau, l’idéologie islamiste semble lui passer au-dessus de la tête. Ce qui est bizarre, on ne va pas se mentir.

Après le petit garçon qui se nomme Fabien et que l’on renomme Farid, parlons des parents qui semblent encore plus irréalistes que leur rejeton. Oui. Quand tu vois que les parents partis faire le djihad en Syrie, disent à leur fils que tuer des gens ce n’est pas bien et qu’il vaut mieux l’éviter, en tant que lecteur tu as du mal à avaler la couleuvre. C’est connu les groupes djihadistes sont réputés pour leur magnanimité… De là à nous faire croire qu’ils ne savaient pas à quoi s’attendre en allant en Syrie, il y a un pas que l’auteur n’hésite pas à franchir. Oui, Rachid Benzine va tenter de nous faire croire que les parents ne savaient pas ce qu’était le djihad ! (WTF ?!) Et le plus drôle c’est la femme (décidément Eve est partout) qui a poussé le mari à franchir le pas du départ. Elles sont écoutées ces « femmes » ? (Moi j’aime bien appeler ces sacs poubelles « des choses », mais bon.)

Et en parlant de femme, car le père et mari meurt dans le bouquin. Je dois avouer que le rôle passif que la mère de Fabien tient dans ce livre me dérange quelque peu. Ici, elle n’est apparemment qu’un bout de viande que l’on marie. Or, les femmes de djihadistes savent fabriquer des ceintures explosives, elles sont également souvent fières de pouvoir envoyer leurs enfants jouer les bombes humaines et savent aussi très bien réduire en esclavage ou maltraiter d’autres peuples. Alors que l’on ne me fasse pas croire, qu’une personne fortement endoctrinée comme cette fille et écervelée de surcroît, a gardé un peu de bon sens en refusant tout cela et ne reste qu’un bout de viande à marier à la maison.  C’est vrai que ce silence autour de la mère, est inquiétant de la part de l’auteur. Que cache-t-il sur cette femme ? Et sur la vie à la maison ?
A la fin, elle semble regretter son petit confort, sa vie d’avant voire ses positions, mais de là à en faire une personne qui rejette le djihad et l’islam rigoriste ou dit modéré, non je n’adhère pas.

Bref. Ce livre truffé d’incohérence a pour mission d’attendrir l’opinion française sur le sort des enfants dont les parents sont djihadistes, voire d’attendrir sur le sort des parents. Ceci, afin d’en faciliter le retour. Avec moi la mission de ce bouquin est ratée. Tant pis la mort, la maladie, les conditions d’habitation, les parents qui ont rejeté leur pays d’origine et massacrés des innocents - qu’ils soient français, britanniques ou autre -, ne doivent pas pouvoir revenir dans un pays qui fut chez eux. Pourrir dans le désert, me semble être un moindre mal, pour le mal qu’ils ont fait.
Quant aux enfants, quoi qu’en dise l’auteur et même si la situation est dramatique, ce sont des bombes à retardement et déjà à l’âge de huit ans. Ce petit garçon hermétique à toutes influences intégristes n’existe pas en réalité. Passé un âge, ces enfants ne sont plus des innocents et à huit ans déjà depuis quelques temps… (Et la déradicalisation, c’est comme les camps communistes de rééducation, ça ne fonctionne pas.)
Enfin voyons aussi la question du retour dans des pays où le collaborationnisme islamiste est décomplexé et a pignon sur rue, et ou les lâchetés politiques et autres clientélismes ont fait déjà tant de dégât. Qui peut croire à la sécurité, à notre sécurité, devant tant de lâcheté et de parti pris si retour il y a ?

En résumé, c'est un livre qui soulève une problématique mais pas de manière fiable.

29 mai 2022

"Deux grains de sucre, un soupçon de secret" de Brigite Piedfert

Deux grains de sucre, un soupçon de secret de Brigite Piedfert

Deux grains de sucre un soupçon de secret

Résumé :

Rouen, 1632. Simon del Prado, jeune maître confiseur, est choisi par les édiles de la ville pour composer la création sucrée qui sera offerte au roi Louis XIII à l’occasion de sa visite prochaine en Normandie. Cette consécration ne manque pas d’exciter la jalousie d’Adrien de Mèchefeux, négociant influent, qui voit d’un mauvais oeil l’amitié que porte à Simon le premier échevin, dont il convoite la fille, Adeline.
Simon n’a pas le temps de fêter son succès qu’il découvre que la  cargaison de sucre en provenance du Nouveau Monde sur laquelle il comptait a été  mystérieusement saccagée à son arrivée au port.
Pour pouvoir exécuter sa commande, il lui faut s’approvisionner chez son ancien maître d’apprentissage, Salvador, un juif converti ayant fui les persécutions en Espagne, et qu’une cabale a relégué loin de Rouen.

Démarche funeste, car elle va précipiter Simon, lui-même un converso, dans les griffes de l’Inquisition…

Mon avis :

Simon maître sucrier de talent à Rouen doit préparer pour la venue du roi Louis XIII un chariot sucré. Belle consécration pour ce jeune maître dans l’art de manier le sucre. Pour autant, cette nomination ne plaît bien évidemment pas à tout le monde, quelques concurrents voient en effet d’un mauvais œil cet espagnol qui prend la place des plus vieilles familles pour un évènement d’une telle importance. La vie de notre maître sucrier qui semblait alors devoir prendre de la hauteur, paraît soudainement plonger dans des profondeurs noires.
Le passé judaïque de sa famille et victime de l’inquisition espagnole refait surface, des cargaisons de sucre sabotées, l’apprenti Côme qui meurt dans des circonstances étranges, rien ne semble plus aller pour Simon qui voit se dresser devant lui obstacles sur obstacles. Ce dernier sait que rien de cela n’est naturel et il n’ignore rien de son ennemi issu d’une grande famille normande, le retors Mèchefeu. Mais ne pouvant rien prouver, il ne peut que serrer les dents et se défendre comme il peut quand le danger est là. Et nous, lecteurs, on ne peut suivre que les déboires de ce pauvre et sympathique Simon… Ce qui est rageant !

Je vais être honnête, moi qui n’attendais pas grand-chose de cette lecture, j’ai trouvé ce livre plutôt excellent. Certes, ce dernier est sans prétention et n’a rien d’inoubliable, mais pour autant je dois dire qu’il réunit tous les ingrédients d’un bon roman noir. Meurtre, jalousie, sabordage, intimidation, inquisition, rien ne manque pour faire passer au lecteur un bon moment de lecture et lui faire sentir le danger de la situation. Surtout que c’est plutôt bien manier, les pages tournent en effet très vites même si l'écriture n'est pas exceptionnelle.
Cependant, même si j'ai aimé cette lecture, j'avoue que je n’ai pas grand-chose à dire sur ce livre, si ce n’est de ne pas vous arrêter sur le nom que porte cette collection de chez
Calmann Lévy. « Territoires » peut en faire fuir quelques-uns parce que ça sonne comme terroir (ça a failli avec moi), mais j’avoue que ça aurait été dommage de passer à côté pour ça. Des romans qui se passent dans des coins perdus de France, peuvent finalement nous surprendre et être agréables. :)

En résumé, ce livre qui réunit ambiance sombre et danger, offre aux lecteurs deux petites heures de tension plaisantes.

 

16 mai 2022

"Mythos" de Stephen Fry

Mythos de Stephen Fry

mythos stephen fry

Résumé :

Saviez-vous que le fils d’Apollon a failli brûler la terre en jouant avec le char solaire de son divin père ? Que Psyché est entourée de deux vilaines belles-sœurs prêtes à tout pour ruiner son histoire d’amour avec Éros ? Ou que Sisyphe a passé les menottes à la Mort en personne ? La mythologie grecque racontée par le facétieux Stephen Fry est un délice. D’un ton décalé et piquant, mais toujours avec la rigueur et l’infinie tendresse qui le caractérisent, l’artiste anglais aux multiples talents capture ces mythes extraordinaires dont la modernité vous frappe à chaque page.

Mon avis :

Le ton de l’auteur pour rentrer le lecteur dans le monde mythologique, est au premier abord surprenant. De l’humour et un peu de philosophie, on s’attendait à tout sauf à cela. Mais le fait est que ça fonctionne. Une fois la surprise passée, nous plongeons avec délectation dans le monde la mythologie grecque. Bataille, vengeance, colère, métamorphose, amour, jalousie et j’en oublie, deviendront le temps de quelques 400 pages vos compagnons de route. Les dieux et autres créatures fantastiques ne se conduisant pas mieux que les mortels…

Embrassant un large panel de la mythologie grecque, Stephen Fry va dans bien des méandres mythologiques allant des histoires les plus connues au moins célèbres, le lecteur le moins avisé mais curieux prendra beaucoup de plaisir à découvrir ou redécouvrir ces histoires. Par contre, pour celui qui a déjà lu pléthore de livre dessus, il n’y aura hélas pas beaucoup de nouveauté, bien que le ton de l’auteur soit plaisant et les petites histoires dans l’histoire également. Ces dernières  étant d’ailleurs ce que l’on connaît peut-être le moins, par exemple peu de personne se souviennent qu’Atropos donnera son nom à l’atropine une substance toxique à forte dose que l’on trouve dans la belladone. Et des exemples de ce genre, il y en a beaucoup dans le livre, en bas de page ou non ; et pour celui qui connaît déjà les grandes histoires d’Athéna, de Zeus et sa libido, d’Héra et sa jalousie légendaire et j’en passe, ces petites précisions sur les plantes, les animaux, les insectes ou encore la nuance des dieux, satisfera absolument tous les lecteurs. Néophytes ou non. (Merci l’auteur !)

Au-delà de ces points, saluons l’auteur qui fait également en plus de l’étymologie, des rappels culturel s’étendant à tous les arts et sciences connus. Montrant à quel point la mythologie grecque nous entoure et nous berce toujours autant aujourd’hui. Si jamais vous doutez encore de l’influence énorme qu’eut le monde grec en Europe après ça, on ne peut plus rien pour vous… C’est de la mauvaise foi. En parlant de foi, il est même amusant de voir que certains mythes font écho à la Bible.

En résumé, même si vous connaissez grandement la mythologie grecque vous prendrez comme-moi beaucoup de plaisir à lire ce livre pour le langage et les anecdotes. Si vous n’y connaissez rien ou presque, après lecture vous en connaitrez un rayon ! Un livre à lire.

 

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Flûte de Paon / Livre-sse livresque
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