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Flûte de Paon / Livre-sse livresque
14 septembre 2013

"C'était en mai, un samedi" de David Lelait-Helo

"C'était en mai, un samedi" de David Lelait-Helo

9782843376634

Résumé :

Une maison blanche et haut perchée, dans le ciel de Paris. Une femme vit là depuis vingt-cinq ans. Seule. Ce samedi soir, en ce refuge devenu tombeau, elle s'apprête à rompre ses jours. Assise sur le bord de son lit, elle contemple la ville qui lui a tout donné, et beaucoup pris. Sur le chevet, une bouteille de whisky, des somnifères, le téléphone. Elle voudrait enfin parler, dire quelle a été sa vie, dire pourquoi elle lui préfère la mort. Elle compose un numéro au hasard... A une centaine de kilomètres de là, dans son jardin clos, Sophie goûte le silence depuis qu'elle a quitté son mari, la ville pour la campagne. Le téléphone sonne. "Allô, je m'appelle Iolanda. Je vais mourir". Deux heures s'écouleront. Le temps que deux femmes se racontent. Madame Tout-le-monde, Sophie, et Iolanda... Dalida pour la France entière. Un roman intime et poétique où affleure toute la réalité de la vie de Dalida. La rencontre émouvante et troublante de deux femmes que tout sépare, à l'heure, enfin, où se dévoilent leurs secrets.

Mon avis :

Livre étrange qu'est celui-ci. Déjà parce que même sans l'avoir lu on connaît déjà la fin, mais aussi parce que sous l'image d'une star reconnue nous apparaît le portrait vrai d’une femme déchirée. Le portrait d’une femme déchue de tous ses droits, Iolanda, au nom d’une image et d’un amour universel qui porte le nom de Dalida. L’amour universel, voilà d’ailleurs le réel problème de cette femme. Elle a couru et cherché l’amour universel alors qu’au fond d’elle-même, elle n’en voulait qu’un, l’unique, et c’est joliment dit dans ces pages d’ailleurs.

Ce soir du 2 mai 1987, avant l’ultime voyage, Iolanda tape sur son téléphone un numéro  au hasard, elle tombe chez Sophie. Une dame fraîchement séparée de son mari. Alors que Iolanda cache son identité, - du moins pendant un temps -, et explique clairement son dernier projet, Sophie va tout faire pour la faire changer d’avis. En vain bien-sûr.

Mais alors que se déroule le fil de la conversation et aussi celui des souvenirs, apparaît sous le visage d’une star mille fois vue et reconnue, le visage d’une femme inconnue, fragile, déchirée et à bout de souffle. Bien-sûr rien de nouveau si on connaît la vie de Dalida, mais pourtant dans ces pages j’ai trouvé le portrait bouleversant d’une femme qui voit sa vie d’une manière générale, sa carrière, ses amours (et l’épisode Tenco laisse ici perplexe) d’un regard désabusé, mélancolique voire haineux, mais aussi sans aucune duperie. J'ai trouvé le portrait d’une femme qui s’aperçoit que sa vie ne lui a pas appartenu, et que les choix qu’elle a faits dans cette dernière n’ont finalement pas été ceux qu’elle aurait dû faire. Que ces choix qu’elle a faits sur l’instant, n’ont pas apporté le véritable bonheur qu’elle attendait, même si elle a fait ceux qu’elle pensait juste sur l'instant.

Dans les paroles que l’auteur lui fait prononcer, on sent toute la détresse de cette femme, et c’est sûrement celle qu’elle a dû ressentir à cet instant, où elle sait qu’elle va tout quitter ; le remord, le regret et la solitude, mais aussi un certain repos.

Ensuite, en ce qui concerne l’histoire de Sophie, on sent qu’elle est là pour donner le change, bien qu’elle ne soit pas inintéressante elle n’est pas non plus très passionnante, du coup de mon point de vu ce n’est pas spécialement un bon point, ni spécialement un mauvais d’ailleurs. C’est voilà, pas grand chose. (Je suis très précise aujourd’hui. ^^) Et de toute manière soyons honnête, on ne lit pas ce livre pour Sophie.

Pour résumer, j’ai passé un agréable moment de lecture, bien qu’il fût un peu… bizarre et pour finir un petit passage que j’ai trouvé joli, spécialement pour vous !

(En parlant de son avortement en 1967.*)

« Il serait beau. Il serait gentil. Je lui aurais donné un prénom d’Italie, le l’aurais aimé plus que tout, et il m’aurait réconciliée avec moi-même. Je n’aurais rien fait de plus grand que lui, rien de plus fort. Que sont les chansons comparées à cet enfant d’Italie, que je n’ai pas laissé vivre ? J’ai diverti le monde entier, des millions de personnes. Une seule m’aurait suffi. Mon fils. Un seul m’aurait attachée à la vie. Un jour, il m’aurait portée en terre et couchée dessous les roses mais au lieu de ses bras, sous la terre je ramperai seule, sous plus de roses que je n’en aurai jamais désiré ; trop de roses, avec leur parfum écœurant, au bout de milliers de mains. Une seule rose m’aurait suffi, la sienne, à chaque anniversaire, à chaque Toussaint. Que ferais-je de tant et tant de roses ? Sophie, j’ai tout fait par millions, l’unité m’aurait suffi. Je me suis trompée. Je n’ai cessé de me tromper »

 

* De là à croire qu'il l'a poussé au suicide faut pas déconner, il y avait beaucoup d'autres choses, néanmoins je ne dis pas, ça l'aurait peut-être empêché. Et si je mets cette phrase c'est en référence à ce site. Puis  pour leur répondre j'ai envie de dire ceci, toutes les filles qui se font avorter ne le regrette pas, et personnellement je suis pour l'avortement ! Tout le monde ne peux pas prendre des contraceptifs et certains ne veulent pas en prendre car ça rend malade, et par ailleurs tout le monde ne peut pas élever des enfants, donc flûte à ces gens. Même si tout ça ne me concerne pas j'ai mon opinion dessus et rien que pour la sauvegarde de la planète je suis pour la limitation des naissances, donc pour l'avortement.

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1 septembre 2013

"Les pissenlits" de Yasunari Kawabata

"Les pissenlits" de Yasunari Kawabata

les pissenlits kawabata

Résumé :

Ce court roman met en scène Hisano, amant d'Ineko, et la mère de la jeune femme. Tous deux reviennent de l'hôpital psychiatrique où Ineko est internée. Elle souffre d'une étrange maladie mentale, une cécité partielle qui l'empêche parfois de voir certaines parties de son corps ou de celui de son amant. Dans un paysage fleuri de pissenlits, Hisano et la mère échangent des propos parfois saugrenus, surréalistes, sur le passé d'Ineko et les causes possibles de son mal. Le flou, ambiguïtés, lacunes, ellipses, est inhérent à l'univers et au style de Kawabata. Comme dans la nouvelle Le Bras (La beauté tôt vouée à se défaire), on retrouve ici ce que Mishima appelait " le lieu géométrique incontournable de la psychologie de l'auteur ".

Mon avis :

Bien que j'aime Kawabata, j'avoue que ce livre ne m'a pas beaucoup emballée. J’ai trouvé ce livre un peu sans fin et sans véritable but, ce qui est appuyé par le fait qu’il n’a en plus pas de fin.

En fait, durant cette lecture, j’ai eu l’impression d’avoir assisté à un dialogue de sourd et un dialogue de fou. Le sujet tournait toujours autour des mêmes points, c’était toujours les mêmes questions posaient sous différentes formes, c’était les mêmes doutes, les mêmes délicatesses, les mêmes demandes, pour faire court je me suis ennuyée.

Pour être franche, je n’ai pas trouvé beaucoup de consistance à ce bouquin, certes la folie et la souffrance tiennent une grande place, mais l’auteur a su mieux faire dans d’autres livres. Ici la folie peut toucher à divers niveaux tout le monde, mais pourtant, enfin de mon point de vu, rien d’inquiétant et de palpitant là-dessus, pas de quoi en faire toute une histoire. Quant à la souffrance sur laquelle l'auteur s'arrête aussi, dû aux souffrances, aux épreuves passées, on ne leur accorde finalement que l’importance qu’on veut bien leur donner… Et là en plus c’était trop personnel pour eux, pour que ça le soit pour moi.

En résumé, je ressors de cette lecture très mitigée et avec cette sensation d’avoir tourné en rond.

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Flûte de Paon / Livre-sse livresque
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