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Flûte de Paon / Livre-sse livresque
19 mars 2014

"La reine au moyen âge : le pouvoir au féminin XIV-XV siècle" de Murielle Gaude-Ferragu

"La reine au moyen âge : le pouvoir au féminin XIV-XV siècle" de Murielle Gaude-Ferragu

la reine au moyen âge livre

Résumé :

À la différence de son encombrante rivale, Agnès Sorel, l’épouse de Charles VII, Marie d’Anjou, « reine sans gloire », reste dans l’ombre de l’Histoire. Elle n’est pas la seule. La plupart des souveraines des XIVe et XVe siècles – Jeanne d’Évreux, Jeanne de Bourbon ou Charlotte de Savoie – sont tombées dans l’oubli. Seules deux reines de cette période se détachent : Isabeau de Bavière et Anne de Bretagne, ancrées dans la mémoire de la « nation France », l’une par le rôle politique qu’elle joua, l’autre par son statut mythifié de dernière duchesse de Bretagne, qui, jusqu’au bout, se serait battue pour maintenir l’indépendance de sa principauté.

Or bien avant Catherine ou Marie de Médicis, ces femmes ont joué un rôle essentiel pour la Couronne, non seulement parce qu’elles portaient les destinées de la dynastie, mais encore parce qu’elles incarnaient, auprès de leurs époux, la majesté royale.

 Murielle Gaude-Ferragu redonne ici une mémoire à ces reines oubliées et s’interroge sur la véritable nature de leur pouvoir et sur leurs fonctions au sein de la cour et du royaume de France.

Mon avis :

Dans ces pages l’auteure va aborder tous les pans du pouvoir de la reine et même plus en parlant des légendes noires par exemple, pourtant là je me rends compte qu’il ne va pas être aisé de vous parler de ce bouquin car c’est une mine d’information ! Alors même si pour ma part tout n’a pas été une découverte, j’ai quand même appris beaucoup de choses intéressantes sur le pouvoir féminin au moyen-âge, et ce pour mon plus grand bonheur.

Pour en revenir au sujet du livre, ce qui est avant tout agréable dans cet ouvrage c’est que l’auteure a réellement fait un travail d’historienne, elle ne s’est pas seulement contentée de raconter des anecdotes ou des histoires de couche et de maitresse comme beaucoup le font en ramenant la fille à une intrigante, une diablesse… qui a soif de pouvoir. Non. Murielle Gaude-Ferragu va vraiment replacer la reine dans son rôle de l’époque, qui variera quand même selon les règnes, je précise.

Alors certes et malgré tout, les femmes de l’époque et même la reine n’étaient pas épargnées par l’image que l’église et Aristote en donnaient, et ce qu’on attendait surtout d’une reine s’était d’être vertueuse, douce, charitable, protectrice… (l’image de la sainte Vierge), en plus d’être un ventre. Mais pourtant malgré ce rôle très réducteur et malgré la Loi salique, l'auteure va nous montrer que la reine a malgré tout été inclue au pouvoir royal exercé par le roi. Cela commençait d’ailleurs par le mariage qui était jeu d’alliance, de richesse, et de territoire, pour ensuite continuer sur un réel droit politique, notamment en cas de croisade, de maladie, de guerre, ou de régence par exemple, où là elle possédait souvent les mêmes droits que le roi. Dans les autres cas, elle avait quand même le droit de grâce, le droit de calmer le jeu entre pays en guerre ou encore le devoir de protection envers l'église et son peuple, ce qui montre quand même qu'elle tenait un rôle et n'était donc pas que bigoterie et broderie.

D'autres points qui montrent l’importance de la reine vont être ici développés, comme le sacre, les obsèques, ou encore l’arrivée dans les grandes villes. Mais mieux que ça et que la question du pouvoir, l’auteure va aussi développer dans ce livre ce qui fait la journée de la reine ; ses actions charitables, ses mécènes, ses rapports avec les enfants royaux, ses dépenses, la manière dont se déroulent les deuils, etc, etc… Ceci dans le but de nous faire réellement découvrir les reines dans leur totalité, et leur place dans la société.

Néanmoins malgré cela, on ne pourra pas s'empêcher de remarquer qu'à la différence des reines antérieures ou postérieures, celles-ci paraissent fades. En effet, si on les compare à Brunehaut (qui était une femme coriace, je ne me suis toujours pas remise de la lecture de sa bio.), Catherine de Médicis en tant que régente, ou même à des souveraines étrangères, faut bien avouer que ces reines du moyen âge tardif ne sont pas aussi éclatantes que ces dernières, mais cependant, même fades elles n'étaient pas inutiles, et l'auteure s'engage à le démontrer.

Pour résumer, je vous conseille vivement de lire ce livre qui se lit très facilement et qui est très instructif car je vous assure qu'il en vaut la peine, de plus comme ce n'est pas un sujet très répandu il y a fort à parier que vous allez apprendre plein de chose.

Je remercie en passant les éditions Tallandier pour leur gentillesse.

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