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Flûte de Paon / Livre-sse livresque
12 janvier 2015

"Un destin singulier" de Siméon II de Bulgarie

"Un destin singulier" de Siméon II de Bulgarie

un destin singulier avis siméon 2

Résumé :

Un destin singulier Août 1943. L'Europe se déchire. Après la mort de son père dans des circonstances mystérieuses, le jeune Siméon, à six ans, devient roi des Bulgares. Le destin tragique d'un pays et d'un peuple va s'incarner dans cet enfant-roi au parcours hors du commun. Quand une partie de sa famille est fusillée par les communistes, il lui faut partir. Sonne le temps de l'exil : en septembre 1946, il quitte Sofia pour Istanbul. Puis viennent l'Egypte, Alexandrie et ses merveilles, l'Espagne, enfin, où la famille royale bulgare s'installe afin de se reconstruire. Miracle de l'Histoire, Siméon, qui n'a jamais perdu espoir, peut revenir dans son pays cinquante ans après l'avoir quitté. C'est le retour acclamé à Sofia en mai 1996, suivi d'un engagement politique, de la victoire de son parti lors des législatives en 2001. Première incroyable : le roi déchu devient Premier ministre ! Siméon de Bulgarie - dont la reine Elisabeth, Franco, le Shah d'Iran, Hassan II, Juan Carlos et bien d'autres ont croisé le chemin - a traversé le siècle et fait l'Histoire. Ses mémoires, qui sont aussi ceux de l'Europe et de ses tourments, constituent un événement.

Mon avis :

J’avoue que si je n’avais pas reçu ce livre par hasard, par erreur ( ?), je ne l’aurais jamais lu, car ce n’est pas les livres vers lesquels je me tourne en premier lieu. Cela dit je l’ai lu, et à ma grande surprise je l’ai lu en deux jours, car je l’ai trouvé très intéressant malgré quelques longueurs.
Livre-journal, où l’auteur règle plus ou moins ses comptes avec ses adversaires, raconte ses rencontres avec des chefs d’états, sa vie d’exilé, survole le dernier siècle de l’histoire de la Bulgarie…, ce livre est un ensemble d’histoire variées toutes agréables à suivre et qui est excellent pour aborder ce pays.

Toutefois, même si j’ai apprécié dans son ensemble ce bouquin et apprécié découvrir ce personnage, j’avoue quand même que les passages qui concerné l’histoire étaient ceux qui m'intéressaient le plus. Déjà parce que j'aime l'histoire, mais aussi parce que moi qui ne connais rien de la Bulgarie j’ai aimé que l’auteur la décante sur ce siècle passé, pour que je comprenne un peu mieux la construction de la Bulgarie actuelle dont il parle aussi. Certes il la décante de son point de vue, lui ancien roi, mais c’est mieux que rien.

Néanmoins sur ce dernier sujet, la construction de la Bulgarie, il est touchant mais aussi un peu énervant de voir que Siméon peut parfois se montrer très idéaliste sur l’Europe. Je comprends son point de vue, ce qu’il a pu ressentir comme joie en intégrant la Bulgarie à l’Union Européenne, elle qui a été tenue à l’écart du monde pendant des dizaines d’années ; mais voilà, quand on voit que L’Union Européenne ce n’est pas que le paradis, c’est en effet aussi la stupidité de certaines choses (qui selon-moi ne devraient pas la concerner), c’est vrai que c’est un peu agaçant parfois de le voir si amoureux de cette Union Européenne alors qu’elle n’a pas que des bons côtés.  

Autre point où je n’ai pas toujours trouvé l’auteur d’actualité - chose étonnant c’est que le livre n’est pas vieux justement -, c’est sur la Turquie. Par exemple à un moment il dit que la Turquie dans l’Europe pourrait faciliter la venue de la laïcité dans ce pays, là j’avoue que j’ai des gros doutes. D’une part parce que la mentalité d’Erdogan qui est très conservatrice est incompatible avec la laïcité, et d’autre part parce que ce n'est pas leur mentalité, et il suffit de regarder nos pays pour s'en rendre compte.
Du coup même si j’admire son ouverture d’esprit, son ouverture envers des anciens communistes, je trouve que parfois son ouverture est… aveugle, à côté de la plaque. Les choses ont changé depuis son enfance.

Cependant je reconnais malgré cette tendance à voir le bon de partout, à garder les souvenirs comme base de valeur, qu’il a quelques belles phrases, quelques beaux moment de vérité, comme quand il égratigne Sartre qui disait qu'une expérience concentrationnaire ne représente pas un régime politique - alors que si justement -, où quand il critique la réécriture de l’histoire. Bon lui c’est pour la Bulgarie, mais ça peut être valable aussi pour n’importe quel pays. Bref, parfois il a de beau moment de pure lucidité.

En résumé j’ai aimé cette lecture, moi qui ne m’attendais pas à la trouver si intéressante, et je conseille pour ceux qui s'intéressent à l'histoire, la politique, aux têtes couronnées.

Merci aux éditions Flammarion.

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