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Flûte de Paon / Livre-sse livresque
27 mai 2015

"Le cerveau à sornettes" de Roger Price

"Le cerveau à sornettes" de Roger Price

le cerveau à sornettes

Résumé :

Apprenez à ne rien faire ! Un des livres les plus fous et les plus drôles de la littérature américaine du XXe siècle.
Pourquoi s'adapter alors que c'est la civilisation qui est inadaptée ? Pourquoi s'activer quand on peut l'éviter ? Et comment s'exercer à ne rien faire ? Après des années de recherches approfondies en anthropologie, en psychologie, en laboratoire et sur Mlle Patricia Delray, l'auteur fonde dans ce livre les bases d'un mouvement révolutionnaire : l'Evitisme. Il nous raconte aussi le destin tragique de Melvin Ouk, l'inventeur de la roue, pionnier du cauchemar mécaniste actuel, et nous emmène en expédition chez les sauvages blancs du Pópotan, fétichistes de l'argent... Il nous enseigne par ailleurs «Comment combattre efficacement la publicité» ou «Comment les jeunes femmes et autres types de femmes peuvent éviter les hommes qui les enquiquinent dans les lieux publics». Hilarant manuel illustré de 80 dessins, Le Cerveau à sornettes vous convaincra de rejoindre le Mouvement !
Pamphlet anti-utilitariste virulent et chef-d'oeuvre d'humour nonsensique, pionnier «marxbrotherien» de la décroissance et du slow en plein maccarthysme, Le Cerveau à sornettes est un des livres les plus dingos de la littérature US, salué comme il se doit par l'Oulipien Georges Perec.

Mon avis :

Je ne sais pas vraiment si le propre de cette maison d’édition est de publier des choses loufoques, mais en additionnant Mémoires d’un vieux con de Topor (j’ai Vaches noires dans ma PAL mais toujours pas lu) et Le cerveau  à sornettes, je pourrais être tentée de le croire. Car comme le livre de Topor celui-là est tout aussi bizarre et nouveau.

Dans ce livre l’auteur va se proposer de nous faire découvrir sa philosophie « L’évitisme ». « L’évitisme » qu’est-ce que c’est ? Ca ressemble un peu au non-agir des bouddhistes mais en pire – cependant comme chez les bouddhistes il faut une longue pratique pour y parvenir, comptez un an pour apprendre trois poses pour ne rien faire.

Maintenant que les bases sont posées, venons-en au contenu.

Pour ce qui est de ce dernier je ne vous cache pas que ça va être dur d’en parler, car d’une part l’écriture est tellement délirante qu’il est parfois difficile de suivre le fil conducteur de « l’évitisme », et d’autre part ça part tellement dans tous les sens qu’en fait il est impossible d’en parler. En fait je suis à deux doigts de tenter l’évitisme moi aussi.

Plus sérieusement sachez que l’expression « part dans tous les sens » n’est pas exagérée. Car pour comprendre le malheur humain, et nous faire comprendre que sa philosophie l’évitisme ne peut être évitée et qu'elle peut nous être que bénéfique, l’auteur va démontrer par A+B et avec une variété d'exemples, que nos diverses philosophies habituelles, que nos manières de vivre et de penser, nous ont menés droits dans le mur et qu'il est donc grand temps d'en changer. Et sachez que pour étayer ses propos l'auteur n'hésitera pas à remonter à l'invention de la roue, c'est vous dire que c'est sérieux. Enfin au premier abord... 
Bref ! Comme vous le voyez, c’est à une véritable thèse que Roger Price s’est adonné tout en tapant sans arrêt sur le pauvre Dr. Carl Gassoway ennemi du mouvement de "l'évitisme" et terroriste sur les bords ^^ - et je précise que cette thèse est aussi bordélique que ce dernier paragraphe.

Bon, vous vous en doutez rien de sérieux là-dedans, encore que ce passage page 91 « (Def.) Existentialisme : toute l’humanité devrait aller se faire voir. Et plutôt deux fois qu’une. » « De l’avis général, l’homme moderne fonce vers le Néant. Cette situation est due au fait que l’homme souffre d‘une compulsion le poussant à sans cesse se lancer […] dans des projets, des plans et des actions. », montre que parfois ça peut être profond (mais vraiment parfois, en fait je n'ai retenu que ce passage).
Cela dit, sachez que ce qui fait le charme de ce livre c’est justement ça : son manque de sérieux, son bordel éclatant, son écriture drolatique, son esprit comique et farceur. Personnellement ça m'a arraché des rires et des sourires à chaque page, y compris quand il dit qu'il faut taper l'enfant pour le forcer à rire à une histoire crétine. D’ailleurs une anecdote de lecture, la connerie de la page 153 a marché avec ma mère. Je lui contais l’histoire, quand d’un coup j’ai crié « féroce rhinocéros » comme cela avait été conseillé au bas de la page, elle s’est quasiment pétée la gueule du canapé ! (J’en rigole encore.)

Bref ! Tout ça pour dire que c’est vraiment la lecture que je conseille, et ce que je disais de Topor à l’époque je le dis pour ce livre aussi sans hésiter, lisez-le vous n’en lirez jamais deux pareils. A moins que l’auteur en ait écrit deux identiques ? 

En tout cas je remercie Libfly & l'éditeur Wombat pour cette découverte plus qu'agréable.

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