Vive Le pen ! de E. Duverger & R. Ménard
Résumé :
Oui, « Vive Le Pen ! » Comme une bravade, un gant jeté au visage de ce monde de la presse qui joue les matamores face au Front national mais multiplie, à longueur de colonnes ou de talk-shows, les petites et les grandes lâchetés. Qui se couche devant les puissants du jour mais chasse en meute tous ceux qu’il peut habiller des oripeaux du fascisme ou du pétainisme. Il ne s’agit pas ici de défendre Le Pen, père ou fille, mais de dénoncer cette chasse aux sorcières dès que vous affichez sympathie, proximité, ou même vague intérêt pour des thèses, des points de vue, des analyses qu’il est tellement commode de discréditer d’un retentissant « facho ». Alors oui, « Vive Le Pen », comme un pied de nez, un défi , une provocation.
Robert Ménard, fondateur de l’organisation Reporters sans frontières qu’il a dirigée durant plus de 20 ans, il est aujourd’hui journaliste-chroniqueur sur RTL et I>Télé. Emmanuelle Duverger est la rédactrice en chef de la revue Médias.
Mon avis :
Ils se disent descendre de Voltaire mais en fait ils se rapprocheraient plus d’Orwel.
Un pamphlet lapidaire mais utile, qui va démontrer la déliquescence de notre démocratie et de la liberté de penser par le terrorisme intellectuel pratiqué par les élites, les journaleux de ce pays, sous la bonne garde des Torquemada de la pensée unique que sont les syndicats, les juges et les associations, qui agissent comme une véritable inquisition en jetant une chape de plomb sur le système politique et d’information français.
Au-delà d’un simple état des lieux de la presse et de la démocratie, les auteurs vont aussi montrer les incohérences de l’attitude des divers médias sur les faits et les personnes, en prouvant que bien plus que les idées c’est au final bien l’étiquette politique qui fait de vous une personne respectable ou pas, une personne bonne ou mauvaise, une personne à inviter et à écouter sur un plateau de télévision ou non. Comme le montre ici l’exemple de Michel Drucker et son Vivement dimanche où il dit qu’il n’invitera jamais Le Pen père et fille pour les raisons évidentes que leurs idées sont soi-disant mauvaises pour la démocratie et non-respectueuses, alors qu’à côté de ça il invitera, car jugé moins dangereux (!), un Mélenchon qui pourtant « se contente [juste !] de faire l’apologie d’un Castro et de Chavez, et refuse quand il siège au Parlement européen, de condamner le président biélorusse Alexandre Loukachenko, démocrate modèle, partisan du bourrage d’urnes et du matraquage d’opposants. » ...
Un autre exemple qui appuierait la théorie qui prouve que c’est bien l’étiquette politique qui fait de vous un homme respectable et non vos idées ? Alain Badiou, un « penseur respecté, adulé » aujourd’hui, alors qu’il a approuvé fortement dans le passé « la Grande révolution culturelle prolétarienne, la pensée-maotsetoung » et « justifié « l’écrasement du régime fantoche cambodgien » par les Khmers rouges.» !
Vous pouvez bien sûr arguer que tout ça c’est vieux et que c’est donc oublié, mais dans ce cas pourquoi reprocher à Marine Le Pen d’être la fille de son père ? Pourquoi lui reprocher les idées de son père ? La comparer au parti nazi de par son père, alors que ce dernier a tenté à l'âge de 16 ans d'entrer au FFI. (Paradoxe !)
Tout cela montre clairement l’idéologie sélective et incohérente qui s’est emparée du domaine médiatique français surtout dominé par la gauche. Où on les voit lever en coeur leur lance quand leurs ennemis disent ou font quelque chose qui dérange, mais se taisent, voire applaudissent, quand leurs alliés font ou disent la même chose. (Voir lettre G. Marchais plus bas qui n'a jamais choqué pour comprendre...)
Mais les médias ne sont pas les seuls à avoir des agissement dangereux, puisque la justice s'y est mise en se portant garante du politiquement correct et de la démocratie avec ses lois liberticides qui sont justes-là pour dicter par la peur le comportement de tout en chacun.
Cruel paradoxe, celle-ci prétend en effet agir pour la démocratie, en chassant tout ce qui menace cette dernière, mais en fait elle la tue peu-à-peu au nom d’une standardisation d'idée nécessaire pour sa bonne marche ! (Allez comprendre leur logique.)
Bref. Ils - journaleux, associations, juges - critiquent et condamnent tous ceux qui sont selon leur critère trop à droite ; mais finalement on s'aperçoit très vite que ces endoctrinés ne valent pas mieux que ceux qu’ils critiquent sur des suppositions (souvent) en plus ! Bâillonnant la liberté d’expression et d’agir, ils sont en fait la plaie de la démocratie et non son garde du corps comme ils se plaisent à le croire.
Au final, vous l’aurez compris ce livre met en avant l’hypocrisie qui s’est emparé du monde médiatique et politique, et instaure par sa ligne de conduite tout doucement mais sûrement une dictature bien-pensante qui ne rend pas le moins du monde service à l’avenir de ce pays en empêchant tout débat nécessaire.
Il met aussi en avant que la liberté d’expression n’est valable que pour les gens de gauche mais pas pour les autres.
Mais plus important que tout ça, il rappelle que la démocratie c’est aussi écouter les idées des autres, ce qui serait bon de se souvenir aujourd'hui.
Et pour ma part comme je n’aime pas qu’on me dicte quoi dire et quoi penser, je suis née pour faire chier, je crie "comme une bravade, un gant jeté au visage de ce monde de la presse qui joue les matamores « Vive Le Pen ! »" Car c’est peut-être bien encore le seul parti de France à faire vivre la démocratie... [Paradoxe encore]
Extrait :
*Lettre de G. Marchais (PC) : "En raison de la présence en France de près de quatre millions et demi de travailleurs immigrés et de membres de leurs familles, la poursuite de l'immigration pose aujourd'hui de graves problèmes. Il faut les regarder en face et prendre rapidement les mesures indispensables. La cote d'alerte est atteinte [...] C'est pourquoi nous disons : il faut arrêter l'immigration, sous peine de jeter de nouveaux travailleurs aux chômage. Je précise : il faut stopper l'immigration officielle et clandestine. Il faut résoudre l'important problème posé dans la vie locale française par l'immigration." (Ce que je ne comprends pas c'est que personne n'a appliqué cette lettre, alors que ce morceau est plein de sagesse ! Venant de la gauche c'est même étonnant d'où l'intérêt de le souligner.)
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Ce thème se rapproche d'autres livres à lire aussi : La régression intellectuelle de la France de Philippe Némo (pas mal dans son genre) et Le terrorisme intellectuel de Jean Sévilla, je n'ai pas encore eu le temps de le lire mais voici le résumé qui parle de lui même : "La France, dit-on, est le pays de la liberté. Dans le domaine des idées, cela reste à démontrer. Car sur la scène politique, culturelle et médiatique, tout se passe comme si un petit milieu détenait la vérité. En 1950, les élites exaltaient Staline. En 1960, elles assuraient que la décolonisation apporterait le bonheur outre-mer. En 1965, elles s'enflammaient pour Mao ou Fidel Castro. En 1968, elles rêvaient d'abolir toute contrainte sociale. En 1975, elles saluaient la victoire du communisme en Indochine. En 1981, elles croyaient quitter la nuit pour la lumière. En 1985, elles proclamaient que la France devait accueillir les déshérités de la terre entière. Dans les années 1990, ces mêmes élites affirmaient que le temps des nations, des familles et des religions était terminé. Pendant cinquante ans, les esprits réfractaires à ce discours ont été discrédités, et les faits qui contredisaient l'idéologie dominante ont été passés sous silence. C'est cela, le terrorisme intellectuel. Pratiquant l'amalgame, le procès d'intention et la chasse aux sorcières, cette mécanique totalitaire fait obstacle à tout vrai débat sur les questions qui engagent l'avenir."