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Flûte de Paon / Livre-sse livresque
27 août 2018

"K.O" de Hector Mathis

K.O de Hector Mathis

KO hector Mathis

Résumé :

Sitam, jeune homme fou de jazz et de littérature, tombe amoureux de la môme Capu. Elle a un toit temporaire, prêté par un ami d’ami. Lui est fauché comme les blés. Ils vivent quelques premiers jours merveilleux mais un soir, sirènes, explosions, coups de feu, policiers et militaires envahissent la capitale. La ville devient terrifiante...
Bouleversés, Sitam et Capu décident de déguerpir et montent in extremis dans le dernier train de nuit en partance. Direction la zone - « la grisâtre », le pays natal de Sitam. C’est le début de leur odyssée. Ensemble ils vont traverser la banlieue, l’Europe et la précarité...
Nerveux, incisif, musical, K.O. est un incroyable voyage au bout de la nuit. Ce premier roman, né d’un sentiment d’urgence radical, traite de thèmes tels que la poésie, la maladie, la mort, l’amitié et l’errance. Il s’y côtoie garçons de café, musiciens sans abris et imprimeurs oulipiens. Splendide et fantastique, enfin, y règne le chaos.

Mon avis :

Hector Mathis joue de l’écriture comme de la musique.

Des syllabes, des mots, qui font les notes et les résonances.
Avant d’être une histoire, ce livre est une écriture, une partition au rythme saccadé, tourmenté, poétique, qui comporte quelques notes tragi-comiques.
Avant d’être une histoire ce livre est une musique.
Sans nul doute l’auteur manie la plume avec brio. Trop sans doute… car souvent je suis restée devant ma page à relire une phrase, un passage qui me plaisait, plutôt que de penser à continuer à lire l’histoire.
Une histoire finalement bien pâlotte, peu importante, qui a glissé sur moi comme l'eau sur un rocher, et ceci même si elle a son intérêt en étant un éloge à la vie, où coup bas et coup d'éclat se répondent.
A côté les personnages sont eux-mêmes peu marquants. Certes, ils sont sympas, agréables, simples, ce sont des gens de tous les jours, mais ayant été hypnotisée par l’écriture je ne peux en dire plus. A part, finalement, que je suis passée à côté de ce court roman.

Finalement ce qui m’a le plus plu, c’est l’écriture profonde et poétique, c’est certaines phrases dans l’action, mais pas tant l’histoire, et je retiendrai de ce livre cela.

Merci à Babelio et aux éditions Buchet-Chastel.

Extraits :

"C'est drôle comme on apprend de la vie aux côtés des malades, de la marche auprès d'hémiplégiques, et de la langue auprès des étrangers. On comprend toujours par l'absence, c'est une histoire de maths ça, les scientifiques connaissent, on ne découvre pas x en le tournant dans tous les sens, mais en le faisant jouer de son absence."

"Les sentiments provoqués c'est dégueulasse. Ce n'est pas que je ne suis jamais ému, il ne faudrait pas me faire passer pour un grossier, mais c'est qu'autant de volonté à s'émouvoir ça me dépasse ! La pudeur c'est la délicatesse des grands sensibles, aujourd'hui tout le monde court à l'émotion, c'est la grande bourse des sensibleries et les enchères n'en finissent plus... Les autres ils disent tout ce qui les émeut avant que ça soit fini. Ils gâchent même leur Saint-Graal parce que le dernier plaisir à la mode c'est d'être ému. Faut qu'ils le disent, faut que la terre le sache ! Parfois même ils se forcent, comme s'il s'agissait de course à pied."

"Parfois je regardais dehors, j'essayais d'y voir le visage de l'Occident. Comme si j'allais découvrir la vérité de ce temps en scrutant les boulevards. Comme s'il y avait autre chose que la mort à deviner. Les gens traversaient la place, abondaient dans les boutiques. Elle n'avait pas l'air grande, elle n'avait pas l'air fière, la foule. Une société qu'ils appelaient ça les spécialistes, une civilisation, même quand ils avaient le goût des cathédrales. Cette civilisation plus personnes ne l'aimait j'avais l'impression, n'empêche que tout le monde y barbotait finalement. J'avais le sentiment que les décennies à venir étaient une sorte de préparation au repos, parce qu'elle était sénile, notre civilisation, plus du tout redoutable tellement elle pensait peu. Elle avait une démarche de malade !"

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