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Flûte de Paon / Livre-sse livresque
7 novembre 2019

"Un racisme imaginaire : islamophobie et culpabilité" de Pascal Bruckner

 

Source: Externe

Résumé :

Il existe assez de racismes véritables pour que l’on n’en invente pas d’imaginaires.
Depuis trente-cinq ans, le terme d’« islamophobie » anéantit toute parole critique envers l’islam. Il a pour double finalité de bâillonner les Occidentaux et de disqualifier les musulmans réformateurs.
Une grande religion comme l’islam n’est pas réductible à un peuple puisqu’elle a une vocation universelle. Lui épargner l’épreuve de l’examen, entrepris depuis des siècles avec le christianisme et le judaïsme, c’est l’enfermer dans ses difficultés actuelles. Et condamner à jamais ses fidèles au rôle de victimes, exonérées de toute responsabilité dans les violences qu’elles commettent.
Démonter cette imposture, réévaluer ce qu’on appelle le « retour du religieux » et qui est plutôt le retour du fanatisme, célébrer l’extraordinaire liberté que la France donne à ses citoyens, le droit de croire ou de ne pas croire en Dieu : tels sont les objectifs de cet essai.

Je suis en train de lire ce livre, je vous offre quelques extraits parce que ça me fait plaisir.
Je ne l'ai pas fini, mais je pense que beaucoup de personne devrait le lire, ça leur ferait peut-être pousser un neurone ou deux. Sinon il est à lire, car il est très important d'avoir un esprit qui dévie de la doxa officielle, dans cette époque du retour à l'obscurantisme qui doit être vu comme une norme.

"En octobre 2013, à Istanbul, l'organisation de la Conférence islamique, financée par des douzaines de pays musulmans qui persécutent sans vergogne juifs, hindous, bouddhistes et chrétiens, demande aux nations occidentales, incarnées par la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton et le Haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Catherine Ashton, de mettre fin à la liberté d'expression, au moins en ce qui concerne l'islam, représenté de façon trop négative comme une confession qui opprime les femmes et fait preuve d'un prosélytisme agressif. Les signataires veulent faire de la critique de l'islam et, notamment, de l'assimilation des musulmans à des terroristes, un crime international reconnu par les plus hautes instances. Depuis 1999, tous les ans, les 57 pays de l'organisation de la Conférence islamique s'efforcent d'imposer un délit de blasphème devant la commission des droits de l'homme de l'ONU. Déjà formulée à Durban en 2001, cette demande est réitérée presque chaque année dans les différentes instances internationales. En septembre 2007, par exemple, le rapporteur spécial sur le racisme, Doudou Diène, juriste sénégalais, dans sin rapport présenté au Conseil des droits de l'homme, fait de l'islamophobie une "des formes les plus graves de diffamation des religions". Toujours en mars de la même année, le Conseil des droits de l'homme avait assimilé ce type de " diffamation " à du racisme pur et simple et demandait d'interdire toute moquerie à l'égard du Prophète et des symboles islamiques.
Double ambition donc : faire taire les Occidentaux, coupables de 3 péchés capitaux, la liberté religieuse, la liberté de penser, l'égalité entre hommes et femmes. Mais surtout forger un outil de police interne à l'égard des musulmans réformateurs ou libéraux qui osent critiquer leur confession et en appellent à un changement du code de la famille, à la parité entre les sexes, au droit à l'apostasie, à la conversion ou encore la possibilité de "dé-jeuner""
Pages 35-36

"On ne s'est jamais autant apostrophé au nom de ses origines, de ses croyances ou de sa couleur de peau. Dans un mouvement déjà remarqué par les plus lucides, Paul Gonnet, Pierre-André Taguieff, l'antiracisme ne cesse de racialiser toute forme de conflit ethnique, politique, sexuel ou religieux. Il recrée en permanence la malédiction qu'il prétend combattre."
Page 22

"C'est la perversité de l'obscurantisme que de faire apparaître la liberté comme une anomalie et l'asservissement comme une norme."

"L'antiracisme, pareil à l'humanitaire, est un marché en pleine expansion où chaque groupe, pour exister, doit exciper d'une blessure qui le singularise. Ce ne sont plus des associations de citoyens qui s'allient pour combattre le racisme, ce sont des lobbies confessionnels ou communautaires qui inventent de nouvelles formes de discriminations pour justifier leur existence, recevoir le maximum de publicité, de réparations."
Page 31

"Le fait qu'on ne puisse plus proclamer haut et fort à la télévision ou en public qu'il faut tuer les juifs, les arabes, les blancs [...] est en soi une bonne chose. Contrepartie de ce progrès : pour éviter de tomber sous le coup de l'accusation, il faut parler avec des gants, user de comparaisons prudentes [...] Mais étendre cette prudence aux productions de la culture humaine, bannira priori toute critique d'un système, d'une foi, c'est prendre le risque d'amputer la liberté de penser. Ce qu'a entériné la loi Pleven de 1972 qui crée un nouveau délit de " provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence" commise envers des individus "à raison de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée". L'élargissement fut l'occasion, saisie par des associations intégristes, catholiques ou autre, de traîner en justice les auteurs de films jugés diffamatoires (Je vous salue, Marie de Jean-Luc Godard (1985), [...]). Au motif que certains mots sont des armes [...] , et peuvent blesser comme l'avait déjà souligné Jean-Paul Sartre citant Brice Parrain, après la guerre, à propos des écrivains collaborateurs, les discours méprisables ou moqueurs envers la foi devraient être censurés. De l'affaire Rushdie, condamné à mort pour avoir, selon ses procureurs, blasphémé le Prophète dans ses Versets sataniques jusqu'à l'affaire des caricatures de Mahomet qui se solda par l'assassinat de sang-froid de toute l'équipe de Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015, la frontière est mince entre le jugement satirique sur les croyances d'autrui et l'outrage maximal. Nous n'aurions donc le choix qu'entre l'offense et l'acquiescement. L'islam radical rajoute à la délicate question du blasphème une nuance importante : il tue les contrevenants et ne s'embarrasse pas de précautions. Tout ce qui relevé jadis de l'esprit des Lumières, la critique mais aussi le discours anticlérical, théologique, philosophique, la satire, devrait désormais être assimilé à une diffamation."
Pages 29-30

"Tout ce qui distingue les hommes finit par les opposer."
Page 23

"Pour établir des ponts entre les hommes, il faut commencer par rétablir des portes qui délimitent les territoires de chacun."

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