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Flûte de Paon / Livre-sse livresque
18 janvier 2016

Prix Clara 2015 de Collectif

Prix Clara 2015 de Collectif

Source: Externe

Résumé :

Plusieurs centaines d'adolescents âgés de moins de 17 ans, en France et dans tous les pays francophones, ont participé à ce concours de nouvelles. Sur quelques six cents nouvelles envoyées, seulement une poignée sera retenue pour former ce recueil, offrant ainsi l'opportunité à des écrivains en herbe d'être publiés. Dévoilant une sensibilité à vif à travers des thématiques aussi diverses que la politique, la maladie, et le voyage, les nouvelles du Prix Clara ouvrent une fenêtre sur les rêves et les préoccupations des adolescents d'aujourd'hui. Amour, science-fiction, polar, témoignage, aventure : tous les genres sont explorés avec brio par ces jeunes, révélant ainsi leur intérêt et leur talent pour l'écriture. Ces nouvelles surprennent par leur fraîcheur, leur originalité, leur sincérité, et proposent un kaléidoscope de l'imaginaire adolescent.

Mon avis :

Ce qui est bien avec ce prix Clara  c’est que d’une année sur l’autre nous sommes sûrs de ne pas lire les mêmes choses, cette année était en effet bien différente de l’an 2014.

Nous retrouvons ici le même principe que précédemment, des nouvelles écrites par des ados et qui abordent divers domaines. Les histoires sont toujours agréables à lire, tristes, surprenantes, matures, innovantes, même si je les ai trouvé pour la plupart plus terre à terre que précédemment.

Alors on note encore quelques maladresses, comme dans la nouvelle sur Le plus beau jour de ma vie où techniquement dans ces pays traditionnels la cadette ne se marie pas avant l’aîné, mais bon ça n’est pas méchant.

A l’inverse il y a par contre d’excellente nouvelle oùje ne retrouve rien à redire comme celle d’Elora La rumeur que pour ma part j’ai trouvé vraiment bien écrite et bien pensée et qui apportera aux jeunes qui liront ces lignes beaucoup de grain à moudre. Pour moi c’était vraiment la meilleure nouvelle du livre où la leçon est amenée d’une manière singulière et avec beaucoup de justesse. Ce rapprochement fallait y penser !

Bref.

Pour conclure outre la bonne cause, je conseille ce livre comme le précédent pour son bon moment de lecture, pour la découverte de voir les débuts, qui sait ?, des futurs auteurs de demain.

Merci aux éditions Eloise d'Ormesson et Lecteurs.com.

 

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15 juillet 2015

"Puissions-nous êtres pardonnés" de A. M. Homes

"Puissions-nous êtres pardonnés" de A.M. Homes

puissions nous être pardonés

Résumé :

À travers la rivalité passionnée – devenue assassine – qui anime deux frères au point de faire naufrager leurs existences respectives, A. M. Homes brosse un portrait à la fois ironique et sombre de la vie familiale au XXe siècle, mettant en lumière la solitude criante de l’être humain dans notre société. Un roman tragi-comique sur la reconstruction d’une famille profondément meurtrie et sur la possibilité de transformation personnelle, ou comment renoncer à la tentation de nous autodétruire pour apprendre enfin à vivre ensemble.

Mon avis : (attention lisez bien le résumé, car je ne parle pas trop du sujet dans mon avis puisque je trouvais que le résumé en parlait largement assez.)

Sans être pour autant un coup de cœur, j’ai passé un vrai bon moment de lecture avec ce livre.

Roman d’espoir, roman de lutte, ce bouquin m’a réservé d’innombrables surprises. Exemple d’évolution et de persévérance, ces pages vont rassembler tout ce qui a de pire mais aussi de meilleur dans la nature humaine, tout en montrant par la même occasion les ressources inépuisables que l’esprit humain peut cacher.

Ce que j’ai avant tout apprécié dans ce roman c’est l’aventure en elle-même, bien que pas toujours jojo et un peu exagérée, j’ai été étonnée de voir jusqu’à où l’auteure pouvait aller pour révéler les différentes facettes de ses personnages, et ce sur plus de 600 pages et sans jamais tourner en rond.
Franchement à ce niveau-là je dirais juste, car je ne veux pas trop en divulguer, que l’auteure a tapé fort en dotant - et pardon pour l’expression - d’un karma de merde ses personnages. Il est évident que ces derniers ne sont vraiment pas nés pour la chance, ils vont en vivre des vertes et des pas mûres, et rien que pour ça déjà le livre vaut le coup d’œil. (Mais sans blague.)

Cependant l’évolution des personnages vaut aussi son pesant d’or, et surtout celle de notre professeur d’université Harold. Au début homme quelconque presque insipide, - bien que je n’aie pas pu m’empêcher de le trouver encore parfois stupide -, c’est avec plaisir que je l’ai vu évoluer au fil de ces pages pour devenir un autre homme ; plus mûr, plus adulte, moins peureux, plus responsable, plus combattant.
Je sais que c’est un peu bête dit comme ça, mais pour moi Harold représente vraiment une belle aventure humaine, car l’auteure montre à travers ce personnage que ça peut être aussi grâce au malheur que l’on se découvre, que l’on s’épanouit. Pour faire court, j’ai trouvé qu’il y avait une belle leçon de vie à méditer derrière ce personnage, surtout qu’il entraîne dans ce changement les autres protagonistes. 

Bon tout ça c’est bien beau mais quand est-il du reste ? Ben le reste, à part le manque de chapitre je dois dire que je n’ai rien à redire. L’écriture coule toute seule, les pages défilent à une allure folle, ça bouge énormément on ne s’ennuie pas un seul instant, et c’est avec plaisir que l’on suit les tribulations de ce groupe hétéroclite, même si comme je l’ai déjà dit c’est parfois un peu tiré par les cheveux. 

Bref !

En résumé, c’est un livre que je conseille vivement pour ces aventures humaines, même si pour ma part il ne fera pas parti de ces livres qui marquent réellement une vie.

Merci aux éditions Actes Sud et à Lecteur.com

 

11 juillet 2015

"La perle et la coquille" de Nadia Hashimi

"La perle et la coquille" de Nadia Hashimi

la perle et la coquille

Résumé :

Kaboul, 2007 : les Talibans font la loi dans les rues. Avec un père toxicomane et sans frère, Rahima et ses soeurs ne peuvent quitter la maison. Leur seul espoir réside dans la tradition des bacha posh, qui permettra à la jeune Rahima de se travestir jusqu'à ce qu'elle soit en âge de se marier. Elle jouit alors d'une liberté qui va la transformer à jamais, comme le fit, un siècle plus tôt, son ancêtre Shekiba. Les destinées de ces deux femmes se font écho, et permettent une exploration captivante de la condition féminine en Afghanistan.

« Ce magnifique conte familial reflète à merveille les combats des femmes afghanes d'hier et d'aujourd hui. » Khaled Hosseini
« Hashimi entrelace deux histoires tout aussi captivantes l'une que l'autre dans un premier roman envoûtant. » Booklist
« À travers ce récit bouleversant, Hashimi donne la parole à celles qui ne l'ont pas. » Kirkus

Mon avis :

On a beau savoir que le monde musulman est arriéré sur beaucoup de point, notamment sur les droits de la femme, ça énerve toujours de lire ce genre d’histoire.

Cela étant même si j’ai perdu plus d’une fois mon sang-froid, j’ai adoré cette histoire terrible mais passionnante. Moi qui ne m’attendais à pas grand-chose vu que c’est du Milady – je ne lis jamais de Milady trop jeunesse pour moi – là je dois dire que c’est en effet une agréable découverte. Car à travers le destin terrible de ces deux femmes, dont l’une descend de l’autre, c’est un livre engagé qui dénonce la condition des femmes en Afghanistan et même d’ailleurs, qui dénonce la pensée misogyne et pathologique des hommes en terre d’Islam. En effet ce qui se passe en Afghanistan peut très bien s’appliquer à l’Arabie Saoudite par exemple.

D’un sentiment plus général à présent, ce livre a été très difficile à lire je ne le cache pas. L’emprisonnement des femmes dans les murs des maisons et dans leur prison de tissu, les mariages forcés, les violences conjugales, le peu de considération qu’elles ont, n’en fait pas un livre aisément  supportable, pourtant malgré cela il se lit bien et même très bien, d’une part parce que c’est très bien raconté, on s’y croirait tellement c’est réaliste, et d’autre part parce qu’on se doute que la fin va être différente du reste, et qu’elle nous réserve une surprise. Certes l’histoire de Rahima ne sera pas une réussite éclatante, ni même celle de Shekiba d’ailleurs, se sont juste de petites victoires, mais elles sont des victoires qui font chaud au cœur car elles laissent présager que tout peut s’arranger pour nos personnages.

A côté de cela ce que j’ai aussi apprécié découvrir dans ce roman, c’est l’histoire du pays. Bien sûr elle n’est qu’effleurée je le précise, mais qu’elle soit ancienne de 100 ans ou contemporaine, on a un aperçu pas désagréable du tout au final. Personnellement j’ai apprécié découvrir la position du roi Amanullah Khan sur la condition des femmes, tout comme j’ai apprécié, même si là c’est plus triste, découvrir que même au coeur du parlement afghan les femmes sont malgré les apparences pas toutes maîtresses de leur décision. Là aussi elles subissent l’intimidation. Bien sûr l’auteure dit bien que cela est une fiction, mais comme pour la condition des femmes, là on peut clairement se douter que ce que l’auteure dénonce sur les débats au parlement soit en partie véridique.

Bref.

D’une manière générale ce livre est un hymne à la liberté, un chant pour toutes ces femmes qui rêvent de vivre libres, qui rêvent de vivre pour elles et par elles. Une belle plume engagée que je vous invite vivement à lire.

Merci à Babelio et les éditions Milady.

4 mai 2015

"Beijing coma" de Ma Jian

"Beijing coma" de Ma Jian

beijing coma jian

Résumé :

4 juin 1989. Des milliers d'étudiants occupent depuis un mois la place Tian'anmen, et parmi eux, Dai Wei. Une blessure par balle le plonge dans un coma profond, son corps devient sa prison, mais son âme se souvient : son père dissident qui revient des camps, ses premières amours contrariées, l'éveil de sa conscience politique... Au-delà d'une critique sans équivalent de la dictature chinoise, Beijing coma ramène chacun à ses angoisses et désirs les plus intimes, et révèle les conséquences personnelles d'une lutte pour la liberté.

Mon avis :

Critique du régime communiste chinois, chronologie romancée des évènements de Tian'anmen que l'on découvre à travers le regard d'un jeune homme dans le coma depuis le massacre, ce livre est par essence génial. Hélas, il est un peu long et trop répétitif pour ne pas devenir indigeste au bout de 500 pages, et il en fait presque 900...

Je suis allée jusqu'au bout de ce livre, mais j'admets que j'ai sauté des passages, notamment sur les éternels dissensions qui naquirent au sein du mouvement étudiant de mai-juin 1989.
Mais en fait, il faut savoir que je suis super énervée d'avoir fait cela, car je suis certaine d'avoir raté à cause de ceci des choses très intéressantes, sur le coma de Dai Wei, sur le côté répressif de cette manifestation, sur le côté historique que peut porter ce livre.
Je vous jure que je suis super frustrée de ne pas avoir pu le lire correctement ! Car c'est un livre qui vaut la peine d'être lu. C'est un livre qui laisse sans voix, qui secoue quand on sait comment ça s'est fini, quand on sait la répression qui a suivi, ou encore quand on sait que la dictature chinoise à fait passer ce mouvement pour un mouvement de criminel. Alors que ça n'avait rien de criminel, ces jeunes puis ces travailleurs ne demandaient que la démocratie et une vie meilleure. (Putain de gouvernement chinois !)

Pour finir cet avis, je voudrais dire que quand j'ai fini ce bouquin j'ai eu un énorme poids sur le coeur même si je ne l'ai pas lu correctement sur la fin (bien que je ne garantis pas ne pas la reprendre) ; ce mouvement est resté sans suite, et tant de gâchis pour rien... ça ne laisse pas indifférent. J'ai ressenti énormément de colère et de peine, et pour toutes ces victimes aujourd'hui j'ai une énorme pensée.

2 mai 2015

"Moi, Surunen, libérateur des peuples opprimés" de Arto Paasilinna

"Moi, Surunen, libérateur des peuples opprimés" de Arto Paasilinna

arto paasilinna

Résumé :

Le très distingué professeur Surunen, membre finlandais d'Amnesty International, las de se contenter de signer des pétitions, décide de prendre les choses en main. Il s'en va personnellement délivrer les prisonniers politiques qu'il parraine en Macabraguay, petit pays d'Amérique centrale dirigé par un dictateur fasciste sanguinaire. Après le succès de l'évasion de cinq d'entre eux, et non sans avoir goûté à la en torture des geôles locales, Surun accompagne l'un de ses protégés jusqu'au paradis communiste, un pays d'Europe de l'Est baptisé la Vachardoslavie. Là, il découvre le triste sort d'une poignée de dissidents enfermés dans un asile psychiatrique, et s'emploie à les libérer à leur tour.
Revisitant à sa façon Tintin au pays des Soviets, Paasilinna renvoie dos à dos les dictatures de tous bords avec une ironie mordante et un sens du burlesque accompli.

Arto Paasilinna est né en Laponie finlandaise en 1942. Successivement bûcheron, ouvrier agricole, journaliste et poète, il est l'auteur d'une trentaine de romans, pour la plupart traduits en français et publiés chez Denoël, qui ont toujours rencontré un vif succès critique et public.

Mon avis :

Roman assez rapide, ce Paasilinna va encore une fois nous surprendre par son côté rocambolesque et burlesque.

Ici nous allons donc suivre l’histoire de Surunen, qui décide un beau jour d’agir carrément sur le terrain des dictatures afin de libérer des prisonniers politiques - un en particulier - car rester derrière son bureau à signer des pétitions qui ne servent à rien commence à l’exaspérer.
Notre héros parti, ce livre va enchaîner les scènes où notre personnage rencontrera le danger et côtoiera la misère, tout en faisant à côté de cela des rencontres qui rajouteront une pointe d’originalité à ce roman déjà pas banal.

Mais  à travers ce roman étrange, c’est en fait les dictatures et leur mode de fonctionnement que l’auteur vise en premier lieu quand il dénonce notamment la misère de ces peuples, le système politique paranoïaque, la justice arbitraire, le mensonge et l’ignorance que ces dictateurs entretiennent, et ce dans l’unique but de rester en place.
Toutefois on remarquera assez vite que cet ouvrage n’est pas de toute première fraîcheur, vu que le contexte international est plutôt la guerre froide, mais cela n’est pas vraiment un problème non plus dans le sens où hier comme aujourd’hui les dictatures gardent la même ligne de conduite en général.

Autre chose que l’auteur « critique » dans ce livre, mais ça c’est plus rapide, c’est le jugement que l’auteur porte sur ces ONG internationales comme Amnesty International par exemple. Alors il ne les critique pas vraiment et il n’en parle pas méchamment non plus, mais à travers ses personnages, et déjà à travers la décision première de Surunen, il va montrer un peu l’inutilité de leur action, et ce passage page 132 est très parlant : « Surunen raconta qu’il était allé sur la place du palais présidentiel écouter le discours du général Ernesto de Pelegrini. « C’est un homme que les appels humanitaires n’émeuvent pas.
-         Je le crois volontiers. En tant que citoyen d’un pays nordique, tu ne comprends peut-être pas qu’il est vain, ici, de jouer sur la corde sensible de nos dirigeants. Les lettres et des pétitions ne sont d’aucune utilité.
-          Je ne suis plus aussi naïf. J’ai tué hier cinq tortionnaires du FDN. […] »

Cela dit, je dois admettre que ça n’a pas été le meilleur Paasilinna que j’ai lu. Ça se lit très bien, il y a des bons moments, mais ce n’est pas l’histoire que j’aurai envie de relire plus tard à l’inverse de La douce empoisonneuse par exemple. En effet je l'ai trouvé parfois un peu languissant et manquant de dynamisme, même si c'est un livre qui se finit sans problème.

En quelques mots, c'est du Paasilinna. C'est saugrenu, drôle, changeant, ça se lit très bien, mais pour moi ce n'est pas son meilleur.

Je remercie les éditions Denoël pour cette découverte.

 

Éditions Denoël
Nombre de page 324.
Traduit du finnois par Anne Colin du Terrail
Date de sortie le 02/04/2015

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25 février 2015

"L'orangeraie" de Larry Tremblay

"L'orangeraie" de Larry Tremblay

l'orangeraie roman

Résumé :

«Quand Amed pleure, Aziz pleure aussi. Quand Aziz rit, Amed rit aussi.» Ces frères jumeaux auraient pu vivre paisiblement à l'ombre des orangers. Mais un obus traverse le ciel, tuant leurs grands-parents. La guerre s'empare de leur enfance et sépare leurs destins. Amed, à moins que ce ne soit Aziz, devra consentir au plus grand des sacrifices. Conte moral, fable politique, L'Orangeraie est un roman où la tension ne se relâche jamais. Un texte à la fois actuel et hors du temps qui possède la force brute des grandes tragédies et le lyrisme des légendes du désert. L'Orangeraie a remporté plusieurs prix dont le Prix des libraires du Québec.

Mon avis :

Voilà un livre qui……… dérange. A mi-chemin entre le fictif et le réel, l’auteur nous embarque dans une guerre qui ne dit pas son nom, mais qui n’en est pas moins actuelle.

Il ne va pas être facile de parler de ce livre, car c’est une lecture terrible, puisque derrière ces deux petits enfants innocents, derrière ce décor d’orangeraie, se cache la guerre, la haine, le mensonge, la mort, et on se doute très tôt que c’est deux petits garçons vont en être victimes.

Cela dit ce qui m’a le plus choqué dans cette histoire, ce n'est pas tant la guerre qui est le quotidien des humains, mais la mentalité des personnages adultes qui conduisent cette guerre ; cette mentalité de barbus haineux, cette mentalité de martyre que l’on fête sans honte, cette mentalité de sacrifice nécessaire au nom de la guerre, au nom d’un dieu, au nom de la vengeance. Alors je conçois qu’une guerre fait des morts, que les pertes suscitent un sentiment de haine, de revanche, je conçois même que certaines guerres sont utiles au nom de la liberté (celle du livre j’ai des doutes), mais ce que je ne cautionne pas c’est la manière qui est décrite dans le livre pour la faire. Le mensonge, la manipulation, la lâcheté commune à toutes les guerres, m’ont rendue folle de rage et l’idée de sacrifice tout autant. Au point que pour le dernier point, jusqu’à l’ultime moment, je n’ai pas voulu y croire tellement ça me paraissait aberrant.

Une guerre fait des morts certes, mais on ne devrait pas mêler des enfants incapables de penser par eux-mêmes à ça, que les adultes se démerdent ! Car là ça va vraiment trop loin, et encore plus selon-moi avec la place de dieu dans le récit. Je ne crois pas en dieu, du coup c'est vrai que le fait qu’il soit un des moteurs me gêne, et ça me gêne doublement quand on prend connaissance de la raison du père dans le choix d’un de ses fils. L’idée de départ est déjà horrible, mais le raisonnement l'est tout autant. Faut croire qu'ils ne sont pas humains.

Un petit mot sur la fin avant de finir, elle n’est pas aussi agréable à lire que le reste (enfin si on peut trouver un livre pareil agréable). Alors elle est intéressante pour comprendre les sentiments qui animent Amed, même si parfois je n’ai pas compris certaines de ses réactions, mais néanmoins dans cette fin Amed n’est pas le seul protagoniste que je ne comprends pas tout le temps, Mickaël en est aussi. Avec ses doutes que je trouve assez injustifiés (comme le fait qu’il se juge mal placé pour dénoncer la cruauté de la guerre), certains de ses raisonnements, ses quelques questions nébuleuses sur le mal, lui aussi je ne l’ai pas toujours compris ; dans le sens où parfois j’ai trouvé qu’il philosophait pour rien, et qu’il essayait de raisonner ce qui n’est pas raisonnable, - et qui est encore moins raisonnable quand on n’est pas à leur place.

Avoir de l’empathie pour les victimes de la guerre, et donc vouloir la dénoncer c’est normal et faisable quand on possède un minimum d’humanité et d'intelligence, mais s’imaginer le mal quand on n’est pas une once du mal dénoncé, je n’en vois pas l’intérêt. Bien sûr qu’à leur place et bien dressé il ferait pareil, mais voilà il n’est pas à leur place, et il ne le sera probablement jamais puisqu’il peut réfléchir sur l’absurdité de la guerre, alors pourquoi se demander cela ?

Je ne sais pas si ce rejet de quelques questions vient du fait que je pense qu’il faut se poser seulement des questions utiles, mais de mon point de vue j’ai trouvé parfois que les interrogations n’allaient nulle part. Pour moi il faut savoir penser sur du concret, pas de l’imaginaire, mais ce n'est que mon avis.

En résumé c’est un livre à lire parce qu’il est en dehors du temps, mais aussi de son temps. Même si moi j'en parle mal et n'ai pas abordé tous les sujets que ce livre soulève, comme le déshonneur, l'hérédité de la haine, le traumatisme de la guerre...

 

Je remercie les éditions de la Table Ronde.

16 février 2015

"Le Quinconce, tome 1 : L'Héritage" de John Huffman

"Le Quinconce, tome 1 : L'Héritage" de John Huffman

Le Quinconce, tome 1 L'Héritage de John Huffman

Résumé :

Nous sommes dans l'Angleterre du début du XXe siècle - celle des romans de Dickens - et nous découvrons avec le petit John Huffam, élevé dans un village perdu, la cruauté qui fonde les castes sociales et celle qui déchire les êtres. A l'occasion d'une rencontre avec une gamine de son âge, Henrietta, fille des chârelains de l'endroit, il croit comprendre que sa mère et lui, pauvres parmi les pauvres mais attachés au maintien d'une improbable dignité, sont mystérieusement apparentés aux propriétaires du vaste domaine voisin: Hougham, lieu de sinistre réputation s'il en est. Mais il s'agit là d'un secret qu'il vaut mieux ne pas trop creuser si l'on tient à avoir la paix- car "l'ennemi" dans la terreur duquel vit sa mère pourrait bien être plus réel qu'il n'y paraît...

Ce secret, John consacrera sa vie à le découvrir, convaincu que nous devons chercher d'abord à quelles troubles sources prend naissance notre destin. Il se heurtera, ce faisant, à toutes les forces du silence, du mensonge, de la violence et devra bientôt touver refuge à Londres, où la lumière tant attendue lui fera signe à travers le plus épais brouillard...

Roman de la violence sociale, roman picaresque haut en couleur, grouillant de mille figures inoubliables, roman historique où revit un passé reconstitué sans complaisance, roman initiatique perdue, roman à énigme où le héros se trouve désigné au rôle de détective de son propre destin, le Quinconce, salué des deux côtés de l'Atlantique par une critique fascinée, obéit en secret au projet le plus ambitieux: réconcilier notre imaginaire avec le romanesque, cettte terre nourricière où s'enracinent malgré nous les fictions qui fondent notre modernité.

L'ensemble constitue une saga en cinq livres au fil desquels nous sont livrées les cinq clés du mystère qui scelle le sort de John.

Avis :

Premier tome d’une série qui en comporte 5, ce livre n’a pas été la lecture fantastique que j’attendais. En fait elle a même été plutôt laborieuse… Début difficile, long, manquant d’action et d’intérêt, répétitif sur certains points... je ne trouve vraiment pas grand-chose à sortir de ce roman.

Le trame générale est certes intrigante, on se demande pourquoi il y a tant de mystère autour de cette mère et de son fils, pourquoi la mère craint pour sa vie et celle de sa progéniture, et pourquoi elle cache un mystérieux document ; mais à côté de ça dans ce scénario du tome 1, ça traîne tellement en longueur -pour finalement pas grand-chose de consistant à la fin de ce livre - que je n’ai pas accroché ; j’avoue que j’ai même sauté des pages tellement j'ai trouvé ça mou, malgré une ambiance, une époque, que j’ai trouvé des plus charmantes.

Alors on pourrait arguer que comme c’est un tome 1 c’est un peu normal s’il ne se déroule pas grand-chose, si c’est un peu lent et j’en passe..., mais quand même, niveau consistance là on est assez bas je trouve. Et même si la fin du roman et la suite - qu’on imagine d’après le résumé - laissent présager quelque chose de très bon, j’admets très sincèrement qu’à cause de la lenteur de ce tome 1 je ne me vois pas lire les 4 autres romans qui feront vivre d'une part ce tome et concluront d'autre part cette saga. Et c’est bien dommage car j’aimerai bien savoir ce qui se passe ensuite.

En résumé ce fut une lecture décevante car trop lente, mais si par contre on en reste à l'histoire, je dois dire que c'est extrêmement intéressant. D'autres avis de personnes plus convaincus ici.

Merci malgré tout à l’éditeur Libretto et à Babelio.

18 novembre 2014

"Nouvelles d'ados" Prix Clara 2014

"Nouvelles d'ados" Prix Clara 2014

nouvelles d'ados 2014

Résumé :

Plusieurs centaines d'adolescents âgés de moins de 17 ans, en France et dans tous les pays francophones, ont participé à ce concours de nouvelles. Sur quelques six cents nouvelles envoyées, seulement une poignée sera retenue pour former ce recueil, offrant ainsi l'opportunité à des écrivains en herbe d'être publiés. Dévoilant une sensibilité à vif à travers des thématiques aussi diverses que la politique, la maladie, et le voyage, les nouvelles du Prix Clara ouvrent une fenêtre sur les rêves et les préoccupations des adolescents d'aujourd'hui. Amour, science-fiction, polar, témoignage, aventure etc. : tous les genres sont exploités par ces jeunes avec brio, révélant ainsi leur intérêt et leur talent pour l'écriture. Ces nouvelles surprennent par leur fraîcheur, leur originalité, leur sincérité, et forment une manière de polaroïd de l'imaginaire adolescent.

Mon avis :

Nouvelles d’ados est un petit livre qui réunit quelques nouvelles écrites par des adolescents. Reflet des préoccupations de ces derniers, de leur imaginaire, j’ai énormément apprécié ce petit recueil, qui se montre tour à tour profond, simple, tendre, terrible, existentiel, imaginatif, et où les protagonistes des nouvelles sont autant variés que les sujets.

Bien sûr parfois les mots paraissent mal choisis, comme le mot « Smoothie » ou « magazine » dans la première nouvelle, mais malgré quelques tournures maladroites, les nouvelles n’en restent pas moins pleines de charmes. L’écriture est soignée, poétique, et amène avec finesse la diversité des histoires et des messages que ces dernières font passer.

A ce propos, j’ai vraiment apprécié la diversité des nouvelles, alors que j’avais peur que les sujets soient trop superficiels où trop représentatifs de la mode des jeunes, avec leur goût pour la technologie par exemple, je me suis finalement retrouvée dans un monde différent à chaque fois, où souvent la simplicité des messages et des histoires primés sur le reste, et ce même dans les nouvelles un peu imaginaires comme dans La main de l’écrivain, où le stylo et le papier ne sont pas un ordinateur et son clavier. Néanmoins mes nouvelles préférées restent, Je suis un chat, peut-être parce que j’ai des chats moi aussi ? Et, Ex hedera, qui aborde la vie, la mort et l’éternité à travers la flore ; mais honnêtement toutes sont très agréables à lire.

Pour finir je tiens à féliciter ces jeunes qui possèdent un talent certain, les éditions Héloïse d’Ormesson, et Lecteurs.com ; quant à moi moi je vous conseille vivement ce petit livre magnifique qui vous étonnera.

Prix Clara 2014. Les bénéfices de la vente de ce livre seront versés à l'Associtation pour la recherche en cardiologie du foetus à l'adulte (Arfac)

Auteurs & titres : Je suis un chat – Oriane Laurent / Helmut – Siloé Cazals / Ex hedera – Héloïse Stöckel / De chair et de fibres – Théo Ruel / La main de l’écrivain – Matias Feldman / La mélodie du vent – Esther Friess

31 octobre 2014

"Chemins de poussière rouge" de Ma Jian

"Chemins de poussière rouge" de Ma Jian

ma jian chemins de poussière rouge

Résumé :

Victime de la répression menée par les autorités chinoises sur les artistes dans les années 1980, Ma Jian a trente ans quand il décide de quitter Beijing. Au cours d'un périple de trois ans, il découvre un pays aux multiples facettes déchiré entre ses traditions et les effets de sa modernisation. Des plaines de l'extrême ouest au Tibet aux côtes du sud, l'artiste-aventurier livre une vision sans concession du pays qui l'a vu naître, mais dans lequel il n'est plus qu'un étranger.

Mon avis :

Ma Jian est un auteur dissident chinois, Gao Xingjian le prix Nobel de littérature de l’année 2000 en fait une des voix les importantes et une des plus courageuses de la Chine actuelle. N’ayant lu que ce livre-là de Ma Jian je ne peux pas en affirmer autant, cependant il est vrai qu’à première vue il n’a pas tort, car dans ce livre l’auteur ne se montre pas tendre envers le régime chinois, mais en plus à côté de ça il donne à voir une autre face de la Chine. Qui est une face oubliée, pauvre, misérable, traditionnelle, mais aussi multi-traditionnelle malgré le fait que ça soit qu’une Chine sur la carte. En cela c’est vrai que Ma Jian est une voix pour cette Chine oubliée et aussi pour les victimes de ce régime communiste chinois, lui-même en a été victime en tant que journaliste – artiste, ce qui est le point de départ de ce livre d’ailleurs.

Cela dit même si Ma Jian se montre assez critique  sur ce régime unique, ce n’est pas ce que j’ai retenu en premier lieu dans ce livre. Non. Pas du tout. De même pour la quête spirituelle, bien que je l’ai énormément appréciée même si ce n’est pas ce qui a de plus mis en avant.

En fait ce qui m’a vraiment plu dans ce livre, c’est cette découverte de la Chine profonde et quasiment oubliée du gouvernement chinois. Une Chine éloigné de la mondialisation et de ses richesses. Une Chine pauvre, du système D, un peu sauvage et malhonnête ; où les traditions, les superstitions, sont encore très présentes, du moins à l’époque du voyage dans les années 80, depuis ça a pu changer. Mais même s’il est possible que ça ait changé, c’est vraiment quelque chose qui m’a marqué car parfois c’était juste purement dégoûtant, ou même carrément peu scrupuleux, honnêtement le côté traditionnelle et superstitieux m’a bien moins dérangé.  

Un dernier point qui m’a rendu aussi admirative de ce livre, donc de l’auteur, c’est la facilité que Ma Jian possède pour s’adapter à toutes les situations. Vous vous doutez bien que ce voyage à travers la Chine (même si je crois qu’il a été un peu romancé) n’a pas été sans danger et sans problème, et pourtant malgré cela, toujours l’auteur a trouvé un moyen pour gagner deux sous, ou pour se sortir d’une situation fâcheuse ou dangereuse – quitte à mentir ou autre.

Et personnellement cela me rend admirative, car je trouve que cette force de caractère, cette débrouillardise, cette façon qu’il a toujours d’aller de l’avant, sont une belle leçon de vie, même s’il n’a pas toujours fait des choses très légales, - arnaquer les gens par exemple c’est un truc que je ne peux pas faire.

Mais bon malgré ça, ça reste un livre agréable à lire pour cette distance qu’il peut apporter sur la vie, sur notre condition… Quand on lit ce livre on remarque que l’on n’est pas si mal par rapport à d’autre. Même si à côté de ça je mets en garde de prendre pour acquis ce que l’on a, et ceci que ça soit sur n’importe quel plan, tant niveau personnel que social ou encore politique.

Bref ! Tout ça pour dire que c’est un livre à lire pour élargir son horizon. Et quant à moi je vais continuer à découvrir et lire cet auteur car ses oeuvres m'attirent pas mal finalement. D'ailleurs j'avais dû le sentir car j'ai acheté début septembre son dernier roman ^^

Je remercie en passant les éditions J'ai lu.

Extrait : "J'ai traversé ces terres en sachant que jamais je n'y retournerais. Ces villages appartiennent au passé. Ma destination se trouve toujours devant moi, quelque part, sur un autre chemin."

21 octobre 2014

"La vie volée de Jun Do" de Adam Johnson

"La vie volée de Jun Do" de Adam Johnson

la vie volée de jon do

Résumé :

"Citoyens, rassemblez-vous devant vos haut-parleurs! Dans votre cuisine, votre bureau, votre atelier, partout où vous pouvez nous entendre, montez le son, et écoutez l'histoire de la plus grande nation du monde, la République populaire démocratique de Corée !"

Jun Do grandit bercé par la voix de la propagande nord-coréenne. Devenu soldat, il exécute sans ciller les ordres criminels du leader Kim Jong-il. On le fête comme un héros. Mais sous les cieux du "royaume ermite", la disgrâce est aussi terrible qu'imprévisible : Jun Do est torturé et doit changer d'identité. Hanté par son passé, mais porté par sa rencontre avec l'actrice Sun Moon, il décide alors de réaliser son rêve. Epopée littéraire aux accents orwelliens, La Vie volée de Jun Do nous immerge au coeur d'une nation bien réelle jusqu'alors cachée de tous, terre de violence et de corruption. Adam Johnson, parti enquêter dans ce "pays interdit", nous en restitue les échos dans ce roman époustouflant qui lui a valu le prix Pulitzer en 2013.

Mon avis :

Saisissant ! Un mot pour décrire ce livre ? Ça serait celui-là, saisissant. Il vous saisit du début à la fin, tout est hallucinant dans ce bouquin. Personnages, ambiances, péripéties, tout est à couper le souffle. Bien que le portrait politique de ce pays reste sans nul doute le plus marquant pour moi.

Bien sûr le régime dictatorial de la Corée du Nord n’est pas une découverte pour moi, d’ailleurs personne ne l’ignore je pense, mais là le vivre de l’intérieur, le vivre avec les personnages, c'est une expérience différente. Honnêtement, quand j’ai lu ce livre plus aucune distance n’existait entre les personnages et moi. Je vivais avec eux. J’avais peur avec eux. Je m’inquiétais pour eux. Je me révoltais même pour eux ! Car pour moi c’était juste impossible de rester de marbre face à ce régime monstrueux, qui prône le culte de la personnalité, qui est vicieux, qui est injuste, qui est mensonger, qui ne devrait pas exister.

J'insiste peut-être, mais malgré le fait que ça soit un roman j’ai ressenti comme si j’y étais cette ombre menaçante et oppressante qui pèse sur chaque habitant, qui les empêche de s’exprimer librement, et qui instaure un climat délétère, d’hypocrisie, même au sein d’une même famille. Un noyau censé être sûr !

A côté de ça, la multitude des personnages fait aussi vivre cette histoire. Les différentes personnalités et les différents niveaux de la population qu’ils représentent, aide bien sûr à l’ambiance de ce roman, mais pas seulement, puisque là ils donnent vie à l'intrigue. Il n'y a aucune page qui ressemble à une autre grâce aux milles vies des divers personnages.

L’histoire prend certes du temps, 608 pages en l’occurrence, mais c’est tellement fluide, tellement riche qu’on ne les voit pas passer, à la différence des personnages qui ne cessent de défiler.

Un seul regret dans ce bouquin finalement, c’est la fin. J’aurai aimé qu’elle se finisse autrement, même si autrement elle aurait sûrement gâché tout ce qui avait avant. (Jamais contente cette fille ^^)

Pour résumer c'est un excellent livre que je recommande, si vous voulez vivre quelque chose de différent et découvrir de l'intérieur un pays très fermé.

Merci aux éditions de l'Olivier.

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Flûte de Paon / Livre-sse livresque
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