Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Flûte de Paon / Livre-sse livresque
12 août 2010

Extrait du livre "Tu pourrais rater intégralement ta vie"


Extrait du livre "Tu pourrais rater intégralement ta vie" de Toni Jordan


"On lit le compte rendu de la petitesse des gens chaque jour dans la presse : les uns accusent le conseil municipal parce que leur voiture heurte un feu rouge alors qu'ils conduisaient en état d'ivresse. Les autres poursuivent un restaurant parce qu'on ne les a pas prévenus que le café était chaud. Autant de gens qui n'acceptent pas que ce soit de leur faute.
Ça l'est, vous savez. Tout est toujours de votre faute, tout, tout, tout."

"Comme d'habitude je ne pouvais pas leur dire la vérité sur la vie de leurs enfants, ni sur la leur. Qu'ils sont daltoniens. N'ont pas l'oreille musical. Sont des fourmis qui traversent mon balcon en courant au lever du soleil pour le retraverser à son coucher. Qu'ils seront employés dans des bureaux et pour la plupart travailleront bien assez pour ce nourrir. Qu'ils rencontreront une autre fourmi du même ou de l'autre sexe, emprunteront plus d'argent que n'auraient imaginer leurs grands-parents, et mettront leur liberté en gage pour acheter une maison entre un jardin public et une gare de chemin de fer. S'ils se reproduisent, ils feront d'autres fourmis ouvrières pour assurer la croissance économique et le nombre de contribuables afin de payer plus d'hommes politiques et d'écoles de mauvaise qualité. Quand ils prendront leur retraite, ils ne recevront pas une montre en or mais une pension indéxée. Leurs enfants fourmis iront s'établir plus loin afin d'échapper à l'emprise de leurs parents, qui ne produiront plus rien. Les parents dépenseront leur misérable pension en pilules : celles contre l'arthrite, le diabète, les maladies de cœur, et la bleue à 4 faces qui leur permettra de bander ou mouiller encore pour se rappeler, pendant 4 minutes 2 fois par semaine, que le rut les faisait se sentir vivants. ils vivront leurs dernières années dans un dépotoir rempli de fourmis reléguées là, ils y regarderont fixement les murs et le plafond jusqu'à connaître chaque fissure et chaque éclat aussi bien qu'autrefois ils connaissaient leur propre visage de fourmi. Ils mourront sans souffrir grâce au progrès des thérapies médicamenteuses modernes, aussi engourdis et insipides qu'au cour de leur vie. Ce qu'ils possédaient sera dispersé et ils n'existeront plus. "


Mon avis sur ce livre ici

Publicité
3 juillet 2010

Extrait du livre "Biographie de la faim"

Extrait du livre "Biographie de la faim d'Amélie Nothomb

 

 

" Les habitants de jamais n'ont pas d'espoir. La langue qu'il parle est la nostalgie. Leur monnaie est le temps qui passe : ils sont incapables d'en mettre de côté et leur vie se dilapide en direction d'un gouffre qui s'appelle la mort et qui est capitale de leur pays.

Les jamaisiens sont de grands bâtisseurs d'amours, d'amitiés, d'écritures, et autres édifices déchirants qui contiennent déjà leur ruine, mais ils sont incapables de construire une maison, une demeure, ou même quoi que ce soit qui ressemble à un logis stable et habitable. Rien, pourtant, ne leur paraît aussi digne de convoitise qu'un tas de pierre qui serait leur domicile. Une fatalité leur dérobe cette terre promise dès qu'ils croient en avoir la clé.

Les jamaisiens ne pensent pas que l'existence est une croissance, une accumulation de beauté, de sagesse, de richesse et d'expérience ; ils savent dès leur naissance que la vie est décroissante, déperdition, dépossession, démembrement. Un trône leur est donné dans le seul but qu'ils le perdent. Les jamaisiens savent dès l'âge de trois ans ce que les gens des autres pays savent à peine à soixante-trois ans.

Il ne faudrait pas en déduire que les habitants de jamais sont tristes. C'est le contraire : il n'y a pas de peuple plus joyeux. Les moindres miettes de grâce plongent les jamaisiens dans l'ébriété. Leur propension à rire, à se réjouir, à jouir et à s'éblouir est sans exemple sur cette planète. La mort les hante si fort qu'ils ont de la vie un appétit déchirant..."

30 juin 2010

Extrait du livre "Un roman français"

Exrait du livre "Un roman français" de Frédéric Beigbeder



"Pourtant la France est le pays de la liberté. ce qui m'autorise à revendiquer le Droit de me Brûler les Ailes, le Droit de Tomber Bien Bas, le Droit de Couler à Pic."

"Toutes mes angoisses sont de sa faute aussi : il m'a inoculé un virus dont on ne guérit jamais. Le bonheur d'être coupé du monde, voilà ma,première addiction. Arrêter de lire des romans exige beaucoup de force. Il faut avoir envie de vivre, courir, grandir. J'étais drogué avant même que d'avoir le droit de sortir le soir. Je m'intéressais d'avantage aux livres qu'à la vie.
Depuis je n'ai cessé d'utiliser la lecture comme un moyen de faire disparaître le temps, et l'écriture comme moyen de le retenir."

Et pour finir un passage de Kant que l'auteur cite dans son livre et qu'il faut que je mette tellement je l'adore !

"Un gouvernement fondé sur le principe de la bienveillance envers le peuple, semblable à celle d'un père envers ses enfants c'est à dire un gouvernement paternaliste, où donc les sujets, comme les enfants mineurs qui ne peuvent distinguer ce qui leur est véritablement utile ou nuisible, sont réduis au rôle simplement passif d'attendre du seul jugement du chef de l'Etat qu'il décide comment ils doivent être heureux, et de sa seule bonté qu'il veuille bien s'occuper de leur bonheur : un tel gouvernement est le plus grand despotisme qu'on puisse concevoir."

 

Mon avis sur ce livre ici.

19 juin 2010

Extrait du livre "Emily ou la déraison"

Extrait de livre "Emily ou la déraison" de Jean-Pierre Milovanoff

 

" Quand le temps presse, disait mon père, quand  les évènements se précipitent, quand les sensations s'emballent, se bousculent, fondent sur toi sans crier gare et que leur violence te laisse sans voix, introduis de la lenteur dans le cours des choses qui vont de soi ; de la lenteur, de la lenteur jusqu'à l'exaspération, comme une soudaine distance entre le coup et la blessure, un espace pour s'étendre et pour respirer."

 

" Je crois que les morts n'en finissent pas de nous conduire, de' nous perdre, de nous enchanter et de nous faire souffrir jusqu'à l'heure où notre disparition leur permettra de goûter enfin au repos que nous leur avons refusé. "

6 juin 2010

Extrait du livre "L'empire des anges"

Extrait de livre "L'empire des anges" de Bernard Werber

 

"Pour connaître la valeur d'une année, interroge l'étudiant qui a raté son examen.

Pour connaître la valeur d'un mois, interroge la mère qui a mis au monde un enfant prématurément.

Pour connaître la valeur d'une heure, interroge l'amoureux qui attend son rendez-vous.

Pour connaître la valeur d'une minute, interroge l'homme pressé qui vient de rater son bus.

Pour connaître la valeur d'une seconde, interroge celui qui a perdu un être cher dans un accident de voiture.

Pour connaître la valeur d'un millième de seconde interroge le médaillé d'une finale olympique."

 

Mon avis sur L'empire des anges ici.

Publicité
26 mai 2010

Extrait du livre "D'un autre monde"

Extrait du livre "D'un autre monde"de Claude Crozon

 

" Elever des enfants dans l'illusion que la religion fonde leur identité en fait de dangereux irresponsable, qui confondant croyances, savoirs, pouvoirs, se déchargent de leurs propres crimes, réels ou imaginaires, sur les plus faibles afin de mieux les assujettir à leur bénéfice personnel."

[...]

" Les êtres humains sont, l'anthropologie nous l'enseigne et l'histoire nous le démontre, des animaux déréglés, et l'humanité ne peut tenir pour respectables d'autres frontières que celles, symboliques, des interdits universels qui répriment ses instincts meurtriers."

[...]

" Les conséquences diverses du dangereux fantasme de retour aux origines, cette nostalgie empoisonnée qui alimente le désir de tyrannie de ceux, apparemment les plus nombreux, incapables de partager le sein maternel avec des frères. Les terres promises, quels que soient leur nom, leurs couleurs et leurs dieux, ne peuvent qu'être un rêve à offrir et non des possessions à conquérir et à défendre. Faute de quoi, elles changent de nom et ne sont plus qu'un enfer."

 

Mon avis sur ce livre ici.

 

 

21 mai 2010

Extrait du livre "Une parfaite journée parfaite"

Extrait du livre "Une parfaite journée parfaite" de Martin Page




"Je rentre chez moi. Il y a du bruit dans la chambre. Le désespoir et la solitude baisent dans mon lit, sans capote bien sûr. Ils vont encore me faire une tripotée de mômes. J'espère qu'ils ne vont pas choper une maladie.


J'ouvre le frigo pour prendre une bière. Plus rien. Pourtant, j'ai fait les courses hier. J'entends un pshitt, je me retourne et je vois l'Angoisse qui siffle ma dernière bière. Elle rote et balance la bouteille dans un coin de la cuisine. "


Publicité
<< < 1 2
Publicité
Flûte de Paon / Livre-sse livresque
Flûte de Paon / Livre-sse livresque
Publicité