Flûte de Paon / Livre-sse livresque

Livres, mots, poésies ainsi que d'autres petites choses...

06 février 2022

"Le dernier sommeil selon Caravage" de Alain le Ninèze

Le dernier sommeil selon Caravage de Alain le Ninèze

Source: Externe

Résumé :

Mêlant récit romanesque et enquête historique, un auteur raconte l'histoire d'un tableau célèbre.

Lorsqu'il peint La Mort de la Vierge en 1606, Caravage est déjà un artiste célèbre à Rome. Mais son tableau déclenche un énorme scandale. Les religieux du couvent qui le lui ont commandé refusent de l'accrocher dans leur église : en lieu et place d'une Vierge montant au ciel dans la gloire de l'Assomption, le peintre a représenté le cadavre d'une femme. Et le modèle qu'il a pris est le corps d'une prostituée retrouvée noyée dans le Tibre...
Caravage, alors âgé de trente-six ans, est à un tournant de sa vie. Les circonstances vont l'entraîner dans un maelström qui fera de ses quatre dernières années une véritable descente aux enfers.

Mon avis :

J’avais vaguement en cours d’histoire d’art vu des informations sur cette œuvre de Caravage. Je savais que l’Eglise avait refusé ce tableau ne répondant pas à ses canons, l’humanité et la vulgarité mortelle de la Vierge étant trop présentes à son goût. Je me souviens dans le cours, qu’il y avait vaguement été question de ce vide que masque cette grande tenture rouge. Et c’est déjà pas mal.

Mais grâce à Alain de Ninèze, qui est - faut bien le dire - très bien renseigné sur le peintre, la profondeur de l’œuvre comme de l’artiste m’est apparue dans toute sa complexité et sensibilité ; me laissant entrevoir ainsi le lien et la blessure qui unissent l’œuvre au peintre. Du moins si on part du principe que Riccardo Bassani et Fiora Bellini racontent la vérité sur Anna Bianchini en modèle de la Vierge. Car en effet, il semblerait selon ces historiens d’art, que le modèle qui servit pour la représentation de la Sainte Vierge était une prostituée avec qui Caravage a entretenu des liens forts.

Néanmoins, si on découvre dans ces pages la genèse de ce tableau, si on voit dans ces pages un peintre qui peint vite (ça change de Léonard de Vinci !), qui aime à choisir ses modèles dans la rue, un peintre moins imbu de lui-même qu’un Michel-Ange Buonarroti, un peintre avec ses problèmes (et pas des petits !) et son entourage. J’ai pour ma part apprécié davantage le portrait psychologique que l’auteur a dépeint de Caravage grâce à des lettres d’époque. Donnant ainsi, et même si c’est discutable, un fond d’authenticité à ce livre. Certes, le coup du peintre ou de l’artiste torturé, sombre, bourru, qui souffre de la pauvreté ou du quand dira-t-on, et qui  connaît mille problèmes avec la loi, c’est à défaut d’être éculé déjà bien connu. Mais le fait est que c’est bien la vie de Caravage, donc on ne peut pas en vouloir à l’auteur de ne pas faire dans l’originalité, surtout que l’écriture ne rattrape même pas ce point. Cependant, il faut bien admettre que sans cela le livre serait passé à côté de l’œuvre et de l’artiste avec un coeur qui bat. L’auteur ne partageant de surcroît que le minimum, laissant au portrait de l’artiste ce que l’histoire a de silence.

Outre Caravage, soulignons aussi la grande érudition d’Alain le Ninèze qui nous partage son savoir par des petites notes en bas de page mais aussi par le décor et les informations glissaient çà et là dans les paragraphes. Finalement on en apprend autant sur Caravage que sur Rome en ce temps.

En résumé, c'était un livre court à l'écriture pas si fantastique, mais pour tout ce que l'on découvre il vaut la peine d'être lu.

Editions Atelier Henry Dougier.


13 octobre 2018

"Concours pour le Paradis" de Clélia Renucci

Concours pour le Paradis de Clélia Renucci

Source: Externe

Résumé :

« Tout était dévasté, consumé, calciné. C’est de cet enfer qu’allait renaître le Paradis. »

Dans le décor spectaculaire de la Venise renaissante, l’immense toile du Paradis devient un personnage vivant, opposant le génie de Véronèse, du Tintoret et des plus grands maîtres de la ville. Entre rivalités artistiques, trahisons familiales, déchirements politiques, Clélia Renucci fait revivre dans ce premier roman le prodige de la création, ses vertiges et ses drames.

Mon avis :

« Les artistes ne sont que les marionnettes du pouvoir, interchangeables tant qu’un nom ne vient pas légitimer les œuvres qu’ils réalisent. »

Le Palais des Doges brûle, la salle du Conseil symbole du pouvoir vénitien et de sa politique, n’est plus que ruine fumante. En cette année 1577, Venise se réveille stupéfaite et le Paradis est mort ! Brûlé par la fournaise, il n’en reste qu’un tas de cendre. Tout est à reconstruire pour le triomphe de Venise, tout est à redécorer. Tout n’est donc pas perdu pour tout le monde. Les artistes y trouveront leur compte. Mais pour l’apothéose de la salle qui est cet espace vide derrière l’estrade des doges, un concours désignera celui qui aura le privilège de peindre cet immense espace.
Ce livre, nous raconte cette histoire. Personnages, peintres, religion et politique, ici tout se croise et se mêle, et c’est une plongée dans la Venise du 16ème siècle que nous offre Clélia Renucci.

Avec beaucoup d’érudition et un peu d’imagination, elle va donc nous raconter la technique des peintres, les difficultés de l’exécution du Paradis et l’impossible entente entre les peintres accomplis et les « petits jeunes ». Elle va narrer aussi cette compétition entre peintres, et les appuis qu’ils ont au sein du gouvernement, permettant ainsi d’aborder que l’idée et l’originalité ne sont pas toujours la clé pour la commande. (Même si l’originalité n’est pas trop de mise en cette époque du Concile de Trente qui doit permettre de renforcer l'Église face aux hérésies profanes et religieuses.)
Bref ! Clélia Renucci, va donc aborder dans ce livre le système du mécénat, ainsi que la vie des peintres. Elle va aborder par ailleurs, cette Venise des passions et des caractères, ainsi que les tensions religieuses et politiques.

Toutefois si c’est un roman artistique intéressant à suivre, d’un point de vue narratif ce n’est pas la joie. En effet, si j'ai réellement apprécié le côté réel où j'apprends des choses, je n'ai que moyennement apprécié l'écriture, vu qu'il n’y a pas cette passion romanesque de vouloir raconter les choses en beau et en grand, alors que Venise s’y prête largement. Pour moi, ça reste trop instructif, trop solennel, trop didactique pour être un roman au pouvoir accaparant. Et pour tout dire, après lecture de ce livre, j'ai eu l'impression qu'il y avait plus une volonté de recherche et de partager les connaissances, que d'écrire un roman. Alors qu’il y a pourtant du roman dans ces pages, allez comprendre !

En fin de compte, c’est à lire pour la connaissance, mais pas pour l’histoire romancée, niveau écriture ça manque trop d'étincelle.

 

Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel.

08 juin 2017

"Le fantôme de la Mary Celeste" de Valérie Martin

Le fantôme de la Mary Celeste de Valérie Martin

le fantôme de la mary celeste

Résumé :

Entre mythe et réalité, la grande romancière Valerie Martin, prix Orange pour Maîtresse, revisite l'histoire d'une des plus célèbres énigmes maritimes : le 4 décembre 1872, la Mary Celeste, un brigantin américain en route vers Gênes, est retrouvé dérivant au large des Açores. A son bord, aucune trace de l'équipage, de son capitaine, Benjamin Briggs, de son épouse et de sa fille qui l'accompagnaient. Pour le jeune écrivain Arthur Conan Doyle, cette disparition est une source d'inspiration inespérée. Pour Violet Petra, médium réputée dans les cercles huppés de Philadelphie, un cauchemar. Et pour le public de l'époque victorienne, obsédé par la mort, un fascinant mystère... Un navire surgi d'une brume semblable aux ténèbres, un écrivain naissant à la veille de la gloire, l'émergence d'une ferveur spirituelle troublante et inédite : trois trames qui convergent tout au long d'un récit aussi tumultueux que les océans menaçant d'engouffrer la Mary Celeste. Un roman ambitieux sur l'amour, la perte, et les légendes parfois plus fortes que la vérité.

Mon avis express :

Résumé alléchant, mais ça s'arrête là. J'ai tiré péniblement jusqu'à la page 100 environ, et après j'ai dû admettre mon propre naufrage... Long, assommant, embrouillant (mot français mais phrase absolument pas française), ce livre réunit pour moi toutes les définitions qui résument l'ennui.

Je crois que je devrais arrêter de vouloir tenter des livres qui parlent de la mer, à chaque fois ça m'emmerde ! (Disons la chose clairement.) En effet, je crois partir voyager au loin à chaque fois, et pourtant à chaque fois le bateau reste au port... Et à côté de cela j'ai toujours besoin d'un radeau de sauvetage pour ne pas sombrer dans l'abîme ou m'éclater sur les récifs de ce genre de livre. Généralement, un autre livre.

Vous l'aurez compris je n'ai pas aimé.

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21 avril 2017

"La Bible racontée comme un roman : tome 2" de Christine Pedotti

La Bible racontée comme un roman : tome 2 de Christine Pedotti

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Résumé :

Le grand roman des passions humaines « Du fond de notre mémoire, quelques souvenirs surgissent : les trompettes de Jéricho, Samson et Dalila, David et Goliath. Mais la Bible est bien plus que cela : un véritable trésor d’histoires plus incroyables les unes que les autres ! » Décidément, la Bible est le grand roman des passions humaines. Avec une plume toujours aussi alerte, Christine Pedotti poursuit le récit fascinant des mille et une histoires contenues dans le livre sacré : des histoires où les ennemis sont partout et qui résonnent du fracas des combats ! Cette humanité-là ressemble à la nôtre. Elle est faite de grands élans, de générosité, de rancune, de jalousie, et parfois de haine… « Une histoire rédigée tambour battant, de celles que n’aurait pas reniées un Alexandre Dumas de la meilleure veine. » Samuel Lieven, La Croix Christine Pedotti est journaliste et écrivain. Elle est l’auteur de Jésus, cet homme inconnu, aux Éditions XO, et du premier volume de La Bible racontée comme un roman, paru en 2015.

Mon avis :

Si vous me suivez depuis un moment vous savez probablement que j’ai eu un véritable coup de cœur pour le tome 1 l’année dernière, j’avais adoré ce que ça racontait comme l’approche des histoires de la Bible pendant un voyage à travers le désert ; pour le tome 2 c’est un ton en-dessous. Non qu’il ne soit pas intéressant, loin de là même si au début il est un peu répétitif, mais le fait qu’il manque cette notion de voyage et d’ambiance au coin du feu m’a manquée terriblement.
Cela étant, ce voyage dans le temps, le temps immémorial de la Bible, enfin plutôt de l’ancien testament, et la découverte plus approfondie de ces personnages que je ne connaissais que vaguement pour certains, m’ont tout autant charmée que pour le tome 1.

Effectivement, j’ai pris énormément de plaisir à redécouvrir des légendes - que j’avais même parfois oublié qu’elles étaient dans la Bible tellement elles sont connues, à l’exemple de David et Goliath -, comme j’ai pris énormément de plaisir à mieux les situer dans l’histoire, à mieux les visualiser dans les faits, les paroles et les gestes. Certes, ça ne parle que des éléments importants de l’ancien testament, comme pour le 1er tome, mais c’est quand même un bagage culturel appréciable et non négligeable. Surtout que ces récits montrent une humanité biblique à un caractère bien réel, temporel, très d’ici-bas, ce qui casse ce mythe de perfection qui accompagne généralement les textes sacrés et donne finalement plus de plaisir à la lecture.

Bref, même si je ne suis pas partie voyager dans le désert dans une ambiance de veillée, de réunion au coin du feu, j’ai quand même apprécié ce livre pour ce qu’il raconte et son bagage culturel qu’il apporte. A lire, le tome 1 comme le tome 2.

Merci à XO éditions.

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02 mai 2016

"Zazous" de Gérard de Cortanze "Voila l'Zazou, voila l'Zazou"

Zazous de Gérard de Cortanze

Source: Externe

Résumé :

On n’est pas sérieux quand on a quinze ans – même en pleine Occupation. Chaque jour, au café Eva, une bande de zazous se retrouve pour écouter du jazz. Josette, Pierre et Jean sont lycéens, Sarah est coiffeuse, Charlie trompettiste, Marie danseuse, Lucienne apprentie mannequin. Dans un Paris morose, ils appliquent à la lettre les mots d’ordre zazous : danser le swing, boire de la bière à la grenadine, lire des livres interdits, chausser en toutes circonstances des lunettes de soleil et enfiler de longues vestes à carreaux.
À mesure que les Allemands montrent leur vrai visage, ces jeunes gens qui ne portent pas encore le nom d’adolescents couvrent les murs de Paris du « V » de la victoire, sèment la panique dans les salles de cinéma et les théâtres, déposent une gerbe le 11 novembre sous l’Arc de Triomphe, arborent, par solidarité et provocation, l’étoile jaune. Traqués par les nazis, pourchassés par les collaborateurs, rejetés par la Résistance, les zazous ne veulent pas tant « changer la vie » qu’empêcher qu’on ne leur confisque leur jeunesse.
 
Dans cet ample roman aux accents de comédie musicale, Gérard de Cortanze nous plonge au cœur d’un véritable fait de société trop souvent ignoré, dans le quotidien d’un Paris en guerre comme on ne l’avait encore jamais vu, et nous fait découvrir la bande-son virevoltante qui, de Trenet à Django Reinhardt, sauva une génération de la peur.

Mon avis :

On connait tous l’expression « faire le zazou », mais au final on est très peu à connaître l’histoire de ces zazous, et plus particulièrement sous l’occupation allemande à Paris.
Mais voilà un vide que Gérard de Cortanze s’apprête à combler avec un sens du détail et de l’Histoire époustouflant. D’ailleurs je ne sais même pas pourquoi je dis cela, vu que les deux ne vont pas l’un sans l’autre. En effet par le détail du Paris occupé, en nous racontant la presse, les arrestations, les fusillades, les décrets anti-zazous, les actions zazous, les lois antisémites, le lien trouble entre musulmans et nazi (d’ailleurs j’ai découvert ici la branche SS musulmanes), l’épuration d’après-guerre, etc., l’auteur nous raconte l’Histoire avec un grand H ; nous plongeant ainsi réellement dans le quotidien difficile du Paris occupé et donc de nos personnages.

Qui eux sont certes imaginaires, mais comme ils sont placés dans un monde réaliste et décrivant une jeunesse réelle, on pourrait les croire réels. Surtout que l’auteur ne les épargne pas dans le malheur, puisque chacun à leur manière nos personnages vont subir cette guerre.

Et puisque je parle des personnages… c’est le moment de faire un point sur eux.

Porter par une plume simple mais prenante, nous allons donc suivre ici tout un groupe de jeune adolescent, qui aime le swing, le style anglais, et affiche à l’égard de la guerre un « j’m’en foutiste » patent, avec cette ritournelle en fond sonore qui dit « que la jeunesse ne doit pas mourir à cause de la guerre ». Pourtant malgré leur refus des grandes actions de résistance, leur refus de s’engager réellement et de juste se « contenter » de quelques petites actions marquantes, comme le port d’une étoile jaune détournée, de déranger les séances de cinéma, etc., nos héros vont devoir s’engager plus qu’ils ne le voudraient. Pour les amis, pour eux, pour leur pays, ils devront cacher des vérités et parfois frôler la collaboration par intérêt ou par amour.

Tout ceci aura forcément des répercutions sur leurs liens, parfois la tension montera entre les personnages, mais ça n’ira jamais vraiment plus loin que quelques brouilles car l’amitié est plus fort que tout. Et c’est là un peu le bug du livre, ça fait franchement pas très convaincant de ne pas voir les liens cassés davantage, alors qu’à côté le livre ne manque pas de réalisme. Franchement, est-ce qu’une amitié peut survivre à une guerre et dans ce contexte à des comportements opposés aux autres, opposés à nos engagements ? Personnellement j’ai des doutes…
Bon tout cela n’est finalement que détail, car la fin de Josette rattrape cela. En effet, par ce personnage l’auteur nous présente vraiment ces humains en morceaux qui ne savent plus comment vivre après une guerre qui bouleversa l’Histoire et leur vie.

En conclusion c’était une lecture historique agréable et enrichissante que je recommande vivement malgré quelques longueurs.

 

Merci aux éditions Albin Michel. (Et Gilles Paris)

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26 avril 2016

"La foule" de Driss Charaïbi

La foule de Driss Chraïbi

la foule driss

Résumé :

Première parution en 1960

Préface d'Eric Fottorino

Toute ressemblance avec des personnes et des faits réels ne saurait être que fortuite…

Octave Mathurin, brave fils d’officier de réserve, malheureux professeur d’histoire sans ambition et sans autorité, n’arrive à calmer ses élèves qu’en leur racontant des histoires drôles. Un beau jour, une éminence grise voit en lui le chef idéal du pays : un benêt certes, mais sympathique, et la Foule justement, ne réclame rien d’autre. Le voilà donc propulsé à la tête de l’État. Son premier acte pour affirmer sa virilité et son pouvoir : boire six canettes de bière. Sa préoccupation principale : ne surtout pas être dérangé lorsque sa femme fait la cuisine.
À travers sa lecture de La Foule, Éric Fottorino, figure incontournable de la scène journalistique et littéraire, nous invite à redécouvrir l'œuvre de Driss Chraïbi, son humour féroce et sa grande liberté de ton.

Mon avis :

En toute franchise je n'ai pas fini ce livre, comme je suis péniblement arrivée jusqu'à la fin de la première partie, je n'ai pas eu le goût de me lancer dans la seconde, ayant trop peur de retrouver tout ce que je n'ai pas aimé dans la première. A savoir, le délire et le foutoir. Sincèrement ce livre ne m'a pas laissé d'autre impression à part être du grand n'importe quoi, du moins dans ce que j'ai lu.
En effet on a des personnages bizarres, qui ne sont quasiment pas introduit, et on se demande tout le long de la première partie à quoi ils peuvent bien servir, et en quoi les situations où l'auteur les met servent l'histoire.

Alors peut-être qu'on a la réponse dans la seconde moitié, mais comme je vous l'ai dit je ne suis pas allée jusqu'au bout car il me faut un peu plus que des situations - à première vu sans queue ni tête - pour me faire aller au bout d'un bouquin.
Oui, j'aime savoir où je vais et je n'aime pas forcément les livres qui prennent leur sens à la fin ou longtemps après le début.

Bref. Je n'ai pas fini le livre, je n'ai rien compris à ce que j'ai lu car je n'ai pas adhéré à l'histoire, mais au final je suis déçue d'être déçue car le résumé promettait beaucoup, une critique acerbe des politiques comme des populations. Quoi qu'il en soit c'est un rendez-vous manqué mais pas le dernier car j'ai découvert un auteur qui j'ai envie de découvrir.

Merci aux éditions Denoël.

155 pages
Collection : Empreinte Denoël
Paru le 17/03/2016 1er parution 1960

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14 avril 2016

"Moi, Charlemagne, empereur chrétien" de Max Gallo

Moi, Charlemagne, empereur chrétien de Max Gallo

 charlemagne

Résumé :

« Dieu a voulu que je sois celui qui décide. J’étais l’empereur, romain et chrétien. »

Au moment de remettre son âme entre les mains du seigneur, Charlemagne n’éprouve ni peur, ni doute, ni anxiété. Tout au long de ses quarante-six années de règne, le roi des Francs, couronné empereur à Rome le 25 décembre 800, a été le fervent défenseur de la Sainte Église. Il a converti à la foi tous les peuples qu’il a vaincus.

C’est avec soin qu’il prépare sa comparution devant Dieu, confiant les principaux actes de sa vie à un jeune et talentueux lettré, Éginhard.

À travers ce dialogue, Max Gallo révèle l’extraordinaire caractère, fait d’autorité et d’intelligence délicate, de celui qui construira à la fois l’Empire chrétien et les fondements de l’Europe. Il dresse le portrait d’un conquérant implacable mais aussi d’un fin réformateur, amoureux des arts, des lettres et des femmes, qui deviendra, pour tous les français, une figure incontournable de leur histoire.

Un récit saisissant qui plonge aux racines mêmes de la civilisation chrétienne.

Mon avis:

Le ton employé dans ce livre diffère des livres biographiques que j’ai pu lire de cet auteur précédemment. En confiant à Charlemagne le rôle de raconter l’histoire, Max Gallo se pose pour une fois en véritable conteur de l’histoire. Donnant ainsi un côté intime que les autres livres n’avaient pas particulièrement, et qui a eu pour effet immédiat de me plonger directement dans la vie de cet homme quand bien même cette histoire ne me fut pas inconnue. En effet j’ai déjà lu un livre sur Charlemagne de feu Jean Favier, en plus d’avoir vu quelques émissions sur le net de cet empereur ; de ce fait je n’ai pas découvert grand-chose sur ce dernier. D’ailleurs je ne rejoins pas forcément l’auteur sur le point de vue de Carloman et j’ai trouvé qu’il manquait certains éclaircissements.

Cependant malgré cela j’ai quand même apprécié grandement ce livre, déjà pour l’écriture - comme je le disais pour le côté intime qui nous plonge dans le cœur de cet homme - mais aussi pour le personnage. Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais déjà lors de ma lecture du Charlemagne de l'historien Jean Favier j’avais ressenti une grande sympathie pour l’homme, ben ce livre n’a fait que confirmer mon impression première.
Alors je ne doute pas que le portrait est plus que flatteur sous la plume de Max Gallo, mais toutefois j’ai retrouvé ce Charlemagne simple, aimable, droit, ferme, qui a une soif d’apprendre et de bien faire. Un Charlemagne qui me semble des plus agréables, quand bien même il fut roi guerrier.

Outre cela, j’ai aussi apprécié deux autres points dans ce livre, premièrement l’épilogue qui va montrer le germe de la naissance de quelques pays et la suite des Carolingiens, et deuxièmement cet amour de l’auteur pour l’histoire et son envie de la faire connaître et de la sauver, ce qui passe entre autre par le sauvetage de notre civilisation européenne.
Cette mise en garde – ici à la toute fin du livre-, les rappels du passé pour faire référence à l’époque actuelle, sont des idées qui reviennent souvent chez Max Gallo, par exemple dans La chute de l’Empire Romain c’était très présent, mais parce que j’aime l’histoire de France et du monde et parce que comme lui je regrette qu’au nom de la mondialisation et d’autres idées on la bafoue, j’apprécie de voir que derrière ses livres il y a cet idéal, même si ses portraits manquent d’objectivité.

En conclusion, c’était un livre fort sympathique à lire, qui ne manque pas d’émotion, mais parce que trop court pour une vie de Charlemagne je n’en fais pas un coup de cœur. Mais si vous voulez décanter le personnage c’est un bon début, allez-y.

 

Merci à XO éditions.

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14 février 2016

"Le revers de la médaille" de Olga Lossky

Le revers de la médaille de Olga Lossky

Source: Externe

Résumé :

Fin des années trente. Pál est un jeune artiste hongrois, étudiant à la faculté des beaux-arts de Budapest. En quête de modèle pour un projet de médaille, il fait la connaissance d’une jeune pianiste, Erzsebet. Fasciné par sa beauté, il réalise son portrait. Avec cette esquisse, Pál espère remporter le prestigieux concours organisé par la Monnaie de Budapest. Mais les événements décident autrement de son destin et le prix obtenu n’est pas celui qu’il attendait…
Les années ont passé. Installé à Londres, l’artiste – assisté de sa femme, la fidèle Nicky – est devenu l’un des médaillistes les plus renommés de son temps. Musiciens et hommes politiques le sollicitent pour immortaliser leurs traits. Après bien des personnalités illustres, c’est au tour du pape de lui commander une médaille à son effigie. Pál hésite, de peur de croiser dans les rues romaines le jeune homme qu’il a jadis été. Ainsi qu’il le craignait, cette rencontre avec le pape va l’entraîner dans un inéluctable processus de dévoilement.
On retrouve dans Le Revers de la médaille la belle et captivante écriture d’Olga Lossky, qui nous plonge dans le destin d’un homme d’exception, marqué par son époque et prisonnier d’une histoire qui le hante.
Mon avis :

Le revers de la médaille raconte l’histoire de Pal, jeune artiste hongrois obligé de quitter son pays et sa famille pour exercer son art ailleurs en toute liberté.
Le rêve sera accompli, mais hélas la seconde guerre mondiale chamboulera cette vie d’artiste qui aurait pu être belle et magnifique si notre jeune artiste ne vivait pas avec un lourd espoir doublé d’un chagrin dans le cœur.

Servi par une plume banale, sans grand effet de style, mais qui fait son petit effet, ce bouquin se dévore comme des petits pains. Je n’irai pas jusqu’à dire que tout est parfait, parce qu’un point m’a exaspérée, mais néanmoins que ça soit le sujet, la manière dont l’histoire est racontée, le développement de cette dernière et des personnages - qui sont en passant très fouillés et très humains -, tout est fait pour passer un agréable moment de lecture.
L’histoire est en effet émouvante sans pour autant favoriser un torrent de larme, l’auteure joue sur les angoisses et les espoirs, les déceptions et les craintes, d’un même cœur, sans nous perdre dans des méandres incompréhensibles sentimentaux ni nous balader d’une humeur à l’autre histoire de remplir des pages.
Bref, ici tout est maîtrisé, et tout est fait pour que l’histoire avance sans redite, mais avec suffisamment de mystère, de doutes, de réflexions, de surprises, pour tenir 300 pages.

Pour en venir un peu plus profondément au livre et outre l’histoire, j’ai aussi beaucoup apprécié les personnages et notamment Pal qui est typiquement le genre de personnage que j’aime bien. C’est-à-dire difficile à cerner sans pour autant être une girouette. Je m’explique, Pal n’existe pas par des doutes complètement crétins, mais par sa souffrance, ses craintes et ses espoirs, et de ce fait il est très poignant à regarder vivre surtout que tout cela est légitime ; ce qui fait qu’on peut facilement le comprendre et se mettre à sa place. En effet, on ne retrouvera rien à redire sur son mode de penser et de vie, et pourtant c’est le genre de chose dont je ne me prive pas habituellement avec les personnages.
En clair, Pal est un personnage terriblement complexe et vivant quand bien même qu’il soit déjà à moitié mort. Et ça je kiff.
Quant aux autres personnages, ils ont aussi leur côté plaisant ou déplaisant, c’est selon, mais aucun n’est mieux représenté que Pal, - en même temps c’est normal le roman tourne autour de lui.

Cela étant comme je le disais un peu plus haut, un point m’a exaspérée ; c’est le délire artistique. Je ne sais pas pourquoi mais là j’ai été moins emballée par la vision que l’auteure donne à Pal sur son art. Franchement j’ai même parfois complètement été perdue parce que ça partait dans des méandres limites incompréhensibles, et en prime c’était difficile à retenir. En clair l'auteure pourrait se contredire, on ne s'en apercevrait même pas. Là vraiment pour moi y a en eu trop de fait, mais qu'on se le dise ; ça ne change rien au plaisir de lire cette tragique histoire.

En résumé, c'était une lecture très belle, bien écrite et que je conseille vivement.

Merci aux éditions Denoël
Parution le 14-01-16
Collection ; Roman français

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07 février 2016

"La Bible racontée comme un roman" de Christine Pedotti

La Bible racontée comme un roman de Christine Pedotti

la bible racontée comme un roman

Résumé :

Racontée par Christine Pedotti, la Bible devient une véritable saga. Rien n’a été inventé, tout vient de ce texte sacré. Le résultat est lumineux :  des histoires que l’on croyait connaître, comme celles de Noé, Adam et Ève, Sodome et Gomorrhe, dont on découvre le vrai sens, et d’autres, enfouies dans les pages de la Bible, qui surgissent pour notre plus grand bonheur :  la ruse de Rébecca, le coup de foudre pour Rachel, la jalousie des frères de Joseph…

Pour les croyants, la Bible est la Vérité qui décrit la relation entre Dieu et les hommes. Mais elle est aussi le miroir de l’humanité, dans sa bonté comme dans ses côtés les plus sombres.

Mon avis :

Si la Bible était aussi agréable que cela à lire, y a longtemps –malgré mon mépris des religions- que le l’aurai lu, mais comme ce n’est pas le cas elle attend depuis des années sur mes étagères. Heureusement cependant que ce livre est là, afin de réparer en partie cette erreur.

Bien sûr il n’est pas question de découvrir toute la Bible d’un coup, il est en effet impossible de la résumer en 350 pages, voilà pourquoi l’auteure réduit le texte à son essentiel, ne s’attarde que sur les personnages et les scènes majeures, et s’arrête dans cette partie à la mort de Moïse ; mais malgré ces raccourcies et même si on n’a pas la suite, ce livre n’en reste pas moins extrêmement agréable à lire, et l’histoire de l’ancien testament un bonheur à découvrir ou à redécouvrir. En effet, Christine Pedotti a un don de conteuse incroyable, j’ai rarement vu des livres racontés de manière si réelle.
C’est simple quand elle raconte l’histoire on s’y croit. Mais ce n’est pas qu’on s’y croirait presque, on s’y croit carrément. On se sent dans le désert avec cette caravane de marchand qui chaque soir écoute un morceau de cette histoire autour d’un bon feu, on se croit en Canaan, en Egypte, dans le désert et on vit l’histoire de cet ancien testament comme si on la voyait se dérouler sous nos yeux. Bref ! On est totalement immergé dans cette histoire biblique.

Autre chose d’agréable dans ce livre c’est la découverte des personnages. Certes on les connait tous plus ou moins, mais pour celui ou celle qui n’en connait que le minimum - ce qui est mon cas pour certains – c’est amusant et sympathique de ne pas les voir comme on les imagine, pour ma part genre « trop bon, trop con ». (Comme c’est l’idée que j’ai de la religion chrétienne c’est forcément l’idée que j’ai des personnages fondateurs de celle-ci quand bien même qu’ils fassent parties de l’ancien testament.) En effet, ici on les découvre rusés, un peu sadiques comme Joseph, jaloux, plein de fiel, menteurs aussi, bien-sûr ils ont aussi leurs bons côtés, mais ce que j’ai apprécié avant tout c’est de voir que ces gens, quand bien même proches de Dieu, n’étaient pas parfaits, ils avaient leurs défauts et ma foi de dieu (bon ok j’arrête avec ça) que IL s’en contentait, lui-même ne se sachant pas parfait au demeurant.

Petite précision pour ceux qui en ont besoin en lisant la biographie de l’auteur ; Christine Pedotti, bien que visiblement croyante, ne véhicule pas le message cul-cul que l’on peut attendre de la Bible, tout comme elle n’essaye pas d’endoctriner les gens en disant « la religion c’est la vie ». En tout cas elle ne m’a pas laissée cette impression, même dans les commentaires de la fin, où elle donne des réflexions, des renseignements, sur le rapport entre la Bible et le croyant, la Bible et l’Histoire. Alors si vous aviez peur de ce genre de dérive, n’ayez crainte car il n’y en a pas.
Par contre j’avoue que même si ça été un coup de cœur, que je n’ai pas pu m’empêcher de rire devant cette fable, et je me demande vraiment comment on fait pour croire à cela. Aujourd’hui comme hier - et sincèrement c'est une vraie question que je me pose.

En résumé, ce fut une lecture coup de cœur que je recommande pour le plaisir de ce « culturer » un peu et pour le bonheur de la lecture que ce livre promet, et personnellement j’ai envie de dire vivement la suite.

 

Merci à XO éditions.

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16 septembre 2015

"Today we live" d'Emmanuelle Pirotte

"Today we live" d'Emmanuelle Pirotte

today we live

Résumé :

Décembre 1944. C est la contre-offensive allemande dans les Ardennes belges. Pris de panique, un curé confie Renée, une petite fille juive de 7 ans, à deux soldats américains. Ce sont en fait des SS infiltrés, chargés de désorganiser les troupes alliées. Les deux nazis décident d exécuter la fillette. Au moment de tirer, Mathias, troublé par le regard de l enfant, tue l autre soldat.
Commence dès lors une cavale, où ils verront le pire, et parfois le meilleur, d une humanité soumise à l instinct de survie.

Aucun personnage de ce roman palpitant n est blanc ou noir. La guerre s écrit en gris taché de sang. Une écriture efficace et limpide.

Mon avis :

Ce livre conte l’histoire d’un lien entre une petite fille et un homme. Entre une juive et un nazi, après l’incroyable décision de ce dernier de lui laisser la vie sauve alors qu’il était parti pour la tuer.

L’histoire est certes improbable, un homme dressé à tuer ne fait pas de sentiment, mais pourtant j’ai apprécié - bien que sens plus - cette histoire étonnante de par ce qu’elle raconte et montre. Alors elle raconte ce que je vous ai déjà dit sur cet allemand et cette petite fille, mais elle montre aussi que les salauds ne sont pas toujours ceux qu'on pense. En effet on redécouvre ici que certains soldats américains ne se comportaient parfois pas mieux que les boches.
A côté de cela ce livre va aborder la situation des civils qui veulent être bons mais pas trop parce qu’ils ont peurs que le malheur s’abatte sur eux. Là-dessus, et c’est sûrement ce que j’ai préféré le plus, l’auteure nous met vraiment dans la situation incertaine des personnages en nous faisant découvrir leurs dialogues intérieurs, leurs questions, leurs raisonnements. En nous faisant côtoyer leur peur devant la mort. Là-dessus je dois dire que le résumé ne dit pas n’importe quoi, la couleur est grise, non noire et ni blanche. On voit clairement que les personnages sont pris entre le désir de vivre et l'envie d'aider.

En ce qui concerne les deux personnages principaux là par contre j’ai moins marché, alors pas pour Mathias mais pour Renée plus particulièrement. Pour ma part, j’ai eu beaucoup de mal à imaginer une petite fille aussi courageuse, aussi calme dans les situations tendues, aussi mature, alors un peu je ne dis pas mais là c’est trop.

Autre chose que je reproche à ce roman, c’est une certaine lenteur. En effet, on a une espèce de huit clos tellement tendu dans ces pages, que le fait que les ¾ du récit qui se passe dans cette cave devient vite très long et très étouffant pour le lecteur, en tout cas la lectrice que je suis. Surtout que j’ai trouvé ce sentiment étouffant encore plus appuyé par le fait que la découverte sur la nature allemande de Mathias met du temps à arriver, alors qu’on sait pertinemment que ça va arriver dans le récit.
Cela dit ce huit clos n’est pas non plus chiant à lire, il est émaillé  par des souvenirs de Mathias, par des réflexions, qui donnent une profondeur à cette histoire, à la nature humaine et aussi sur la personnalité un peu trouble de ce dernier, pas désagréable.

En résumé, dans l’ensemble ce livre fut une bonne lecture même si je l’ai trouvé un peu lente, et même si avec Renée la mayonnaise n’a pris qu’à moitié.

 

Je remercie les éditions Cherche midi.