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Flûte de Paon / Livre-sse livresque

25 décembre 2018

"Le Facteur Cheval : jusqu'au bout du rêve" de Nils Tavernier

Le Facteur Cheval : jusqu'au bout du rêve de Nils Tavernier

facteur cheval

Résumé :

En 1879, à Hauterives dans la Drôme, le facteur Cheval effectue chaque jour dix heures de marche pour boucler sa tournée de 32 kilomètres... Pas un instant de repos pour ce fils de paysan qui n’est allé que six ans à l’école. Et pourtant, la maturité venant, il se lance dans l’une des aventures les plus extraordinaires du siècle. Trente-trois années durant, sans aucune connaissance de l’architecture, il va bâtir pour l’amour de sa fille Alice un Palais idéal «vu en songe». Un palais aujourd’hui classé monument historique et visité par le monde entier... Auteur et réalisateur, Nils Tavernier a été bouleversé par la destinée étonnante de ce simple facteur devenu un artiste reconnu. Sa vie lui a inspiré un film magnifique ainsi que le présent livre, première grande biographie de Ferdinand Cheval nourrie d’archives inédites, notamment de son journal.

Mon avis :

Nous voilà dans la Drôme pendant le 19ème siècle. Dans une France pré-révolutionnaire et révolutionnaire riche en changement, dans les campagnes le paysan, le petit ouvrier, ne voient pas vraiment d’amélioration à sa misère. Obligés qu’ils sont, d’exercer divers métiers pour survivre, la révolution ne leur a jamais réellement appartenu…
Nous voilà dans la Drôme pendant le 19ème siècle, et c’est dans cette France rurale encore superstitieuse, que né Ferdinand Cheval enfant de paysan et précurseur de l’architecture naïve.

Nous connaissons quasiment tous l’œuvre de Cheval, de visu ou sur photo. On sait aussi du sculpteur qu’il était facteur et qu’il a imaginé son château de longue année avant de passer à l’action. Mais au fond, qu’en savons-nous exactement ? Et qui peut prétendre apprécier l’œuvre sans connaître sa vie ? Les souffrances, les rêves, les envies de cet homme ? Car oui, une fois n’est pas coutume pour l’art contemporain, je vais penser pour le coup que ce château est intime lié à cet homme, à ce qu’il portait dans ses tripes, sa tête et son cœur. En effet, d’un terrain de jeu pour sa fille à une justification pour s’évader de la peine, d’une envie furieuse à réaliser un rêve à cette envie d’entreprendre, chaque parcelle de ce château répond au désire de cet homme. Et c’est cette histoire, cette tête, cette vie que l’auteur Nils Tavernier nous propose de découvrir.

Fruit d’une longue recherche et conclusion d’un travail minutieux, Nils Taverniers va donc nous faire découvrir la France d’alors (un peu), mais aussi et surtout la vie de cet homme qu’il n’a pas exposée dans la totalité de son film. Et mes amis quelle vie !
Comment vous dire que quand vous lirez ce livre, il est probable qu’une impression d’admiration devant la ténacité de cet homme naisse en vous très vite ? Car devant les malheurs de cet homme, mais qui n’a jamais cessé de croire et qui n’a pas chômé un instant, la force de ce simple facteur va vous éblouir. Et vous éblouir autant que son imagination à laquelle il ne refusait rien ; cosmopolite (merci de ne pas y voir un hymne à la mondialisation), sauvage, religieux, naturel, marin… tout se mélange, se fusionne, dans un bâtiment pour ne former qu’un.

L’admiration est une chose, la vision onirique de l’artiste aussi. Mais quid de la personnalité de ce dernier ? Là aussi l’auteur, ne l’a pas oublié.
Considéré comme un peu fou, même si finalement on apprécie les touristes qui affluent dans ce petit village, car c'est un peu comme Rodia aux EU de l'art spectacle, il est intéressant de voir que ce simple facteur, discret, et acceptant de supprimer certaines choses écrites dans la description de son Palais pour les articles nationaux, prenne de l’assurance au fur et à mesure que le temps passe, et arrive à s’imposer comme le seul artiste de sa gloire, que d’autres ont tenté de s’approprier. Mais n’allez pas croire pour autant qu’il prit la grosse tête, cet homme a su rester humble toute sa vie, comme toute les petites gens de l’époque.

Toutefois, si vous pensez ne lire que l’histoire d’un homme qui va évoluer et n’a jamais lâché prise, détrompez-vous. Car si Le Palais idéal et son créateur tiennent la plus grosse place dans ces pages, tout n’est pourtant pas que cela. En effet, il est aussi beaucoup question du bâtiment, que ça soit dans la description et sa construction - c’est même parfois là un peu long -, mais aussi dans son combat pour la reconnaissance au monument historique. Car en effet, si aujourd’hui l’œuvre de Cheval est qualifiée d’art brut, d’art naïf, d’aucuns à l’époque n’appelaient pas cela de l’art, et il aura fallu la ténacité de Malraux et que les surréalistes s’y intéressent et le revalorisent en même temps que Gaudi, pour que ce Palais idéal, ce château improbable, soit protégé du temps et de ses ravages. Avec toutefois quelques difficultés à ce niveau-là.

En résumé, ce fut un livre agréable à lire malgré quelques longueurs, et si vous voulez lire et prendre connaissance d’un homme qui marqua l’histoire de l’art mais qui jamais n’aura des centaines biographies sur sa personne, ce livre est franchement pas mal. Car il a l’air plutôt bien complet.

Merci aux éditions Flammarion.

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7 décembre 2018

"Croyances, mythes et légendes des pays de France" de Paul Sébillot

Croyances, mythes et légendes des pays de France de Paul Sébillot

paul sébillot

Résumé :

Réunis par Paul Sébillot au début du XXe siècle, les récits qui constituent l'imaginaire du folklore régional français.

Voici une somme considérable, vivante et colorée, qui rassemble toutes les légendes, tous les événements fantastiques, tous les récits extraordinaires recensés dans le moindre village de France, du Moyen Age au début du XXe siècle.
C'est un ouvrage irremplaçable pour connaître la géographie et la diversité de l'imaginaire de notre pays en des siècles où il s'exprimait exclusivement par la tradition orale, la fiction littéraire n'étant apparue que très tardivement.
Sur le plan de la valeur ethnographique, ce livre composé par Paul Sébillot de 1904 à 1906, et paru sous le titre de Folklore de France, est à la fois une bénédiction et un testament : il fait revivre des sources orales définitivement taries ; il nous livre, brutes, les diverses explications du monde, les interprétations des phénomènes naturels élaborées dans les campagnes d'autrefois ; il représente ce qu'il nous reste de l'héritage de nos ancêtres.

Mon avis :

Un jour en France, un monsieur du nom de Paul Sébillot s’est penché sur les fées, les monstres, les sorcières, les superstitions… qui habitaient les rivières, les champs, les maisons… de France. Cette passion qui datait déjà de ses années d’enfance, lui a montré en grandissant la richesse d’un patrimoine oral et culturel, et sa fragilité qui s’accentuait à chaque décès, à chaque révolution, à chaque changement de génération. Pour éviter l’oubli, il rédigeât alors plusieurs livres sur ce sujet, dont celui-ci qui est une grosse encyclopédie du folklore français - même si la Bretagne (sa terre natale) revient plus souvent que le reste.

Je vous avouerai que je n’ai pas lu le livre dans sa totalité (il faudrait pour cela plus d’un mois), mais je l’ai bien feuilleté et j’ai lu tous les chapitres dont le sujet m’intéressait. Cependant et même si je n’ai pas pris connaissance de tout, je dois dire que j’ai adoré ce livre. Déjà pour ce qu’il raconte (ses légendes, ses superstitions…), et aussi et surtout pour sa mission, qui est de faire continuer à vivre une mémoire aujourd’hui quasiment disparue puisqu’il n’en reste que quelques bribes dans notre quotidien.

Toutefois, le véritable point qui me rend le livre agréable, c’est qu’il m'a fait côtoyer les humbles, les petites gens des campagnes, ceux qui ne laissent que peu de trace dans l’Histoire et la mémoire collective. Ainsi, grâce à ces pages je me suis retrouvée plongée dans les veillées, le quotidien surnaturel ou bien réel des parents, des constructeurs, des agriculteurs, des jeunes filles, etc. et ceci à diverses époques. En fait, j'ai retrouvé du Malicorne là dedans, ainsi que toutes ces vieilles chansons que j'aime tant écouter et qui pour certaines remontent sur plusieurs siècles.

En conclusion, un livre à lire par petite bouchée, dans le désordre ou dans l’ordre, pour voyager dans d’autres époques. Et une fois n'est pas coutume, par-delà la mort je salue le travail de l’auteur qui a œuvré pour l’histoire de la mémoire, avant que notre époque en vienne à en faire l’histoire de l’oubli.

 

Merci à Babelio et aux éditions Omnibus.

 

5 décembre 2018

"Les pourquoi de l'Histoire" de Stéphane Bern

Les pourquoi de l'Histoire : tome 1 de Stéphane Bern

Source: Externe

Résumé :

Un condensé de Secrets d'Histoire, qui permet d'apprendre, réviser ou coller ses proches en 120 questions essentielles de culture générale, savamment mises en lumière par Stéphane Bern :

- Pourquoi le roi d'Espagne est-il français ?
- Pourquoi la Première Guerre mondiale n'est-elle pas la première ?
- Pourquoi existe-t-il plusieurs prétendants au trône de France ?
- Pourquoi Francisco Franco a-t-il reçu la légion d'honneur ?
- Pourquoi Churchill a-t-il été nommé Premier Ministre sans jamais avoir obtenu la majorité des suffrages du peuple britannique ?
- Pourquoi Cléopâtre, reine d'Egypte, n'était-elle pas égyptienne ?
- Pourquoi les Brésiliens ne parlent-ils pas espagnol, mais portugais ?
- Pourquoi Bonaparte a-t-il lancé une expédition en Egypte ?
- Pourquoi Jésus n'est-il pas né en l'an 0 ?
- Pourquoi peut-on dire que le FBI a été fondé par un Bonaparte ?
- Pourquoi en 1582, est-on passé en une seule nuit du 9 décembre au 20 décembre ?
- Pourquoi Saint-Louis fut-t-il canonisé ?

Avis express :

Je ne suis pas/plus très fan de ce genre de livre, mais j'aime parfois les lire car on découvre sans prise de tête certaines petites choses que l'on aurait jamais imaginé. Vous connaissez le caodaïsme ?
Il ne faut bien entendu pas s'attendre à du pointu, et souvent les sujets abordés sont déjà connus et réchauffés depuis longtemps, mais bon c'est quand même amusant à lire.
Amusant à lire certes, à condition toutefois de passer sur deux ou trois trucs bizarres ; passez sur le fait qu'Alexandre le Grand est mort deux fois dans le livre (une première fois à 32 ans et, la deuxième fois à 33 ans #DragonBall), et passez sur certains commentaires, (je ne savais pas que vouloir détruire la piraterie algérienne était une mauvaise chose, même si c'est vrai que le reste est critiquable).
Bref ! Se lit vite et est idéale pour faire une pause dans un gros pavé, mais ne croyez pas apprendre correctement l'histoire ainsi. ;)

30 novembre 2018

"Les héros de la mythologie racontés aux enfants" de Collectif

Les héros de la mythologie racontés aux enfants de Lili la Baleine, Eléonore Della Malva, Virginie Loubier

Source: Externe

Résumé :

Pour partir à la découverte des aventures de : * Persée et l' affreuse Gorgone * Achille et la guerre de Troie * Thésée et le terrible Minotaure * Jason et la Toison d' Or * Hercule et ses 12 travaux * Oedipe et l 'énigme du Sphinx * Ulysse l 'homme aux mille ruses. Des héros et leurs aventures parmi les plus connus. Des textes simplifiés adaptés aux enfants. De magnifiques illustrations.

Mon avis :

Voilà un petit livre sympathique et rapide, pour initier les petits enfants à la mythologie grecque de manière simple et colorée. Ni trop long, ni trop court, ce livre est idéal pour les enfants qui apprennent à lire comme pour les parents qui n'ont pas trop le temps de lire des histoires le soir.

Plus personnellement, j'ai trouvé dans l'ensemble ce livre parfait et très bien fait. D'une part, parce que les dessins s'équilibrent bien avec l'écriture, et ils sont jolis à regarder, même s'ils sont d'un abord un peu simpliste mais pas désagréable, et d'autre part parce que le livre aborde à grand trait la mythologie sans trop de difficulté de compréhension pour les enfants, - il faut peut-être expliquer quelques points ou relire un passage mais à part ça rien de plus.
Toutefois ce que j'ai réellement apprécié dans ces pages, c'est le fait que les autrices n'ont pas cherché à amoindrir la cruauté des gestes ou du destin des personnages de la mythologie, ce que je craignais un peu vu que maintenant on aime faire dans le mièvre et l'édulcoré sur tout ce qui est à destination des enfants. Bien sûr, les illustratrices ne vont pas montrer quand Ulysse crève l'oeil du cyclope, mais quand même sur le dessin on voit l'arme et on voit ce que les naufragés visent. Toutefois, je pense qu'elles auraient pu encore aller un peu plus loin sans en faire pour autant un livre d'horreur, en effet des morts propres c'est un peu ridicule même à 6 ans.

Enfin un dernier atout à déclarer sur le livre, c'est la présence d'explication au terme de l'histoire de certaines expressions de la vie courante ou autre qui tirent leur origine de la mythologie grecque, comme le talon d'Achille, le complexe d'Oedipe, etc. Pour ma part, j'ai trouvé que c'était vraiment un plus à ces pages car ça montre aux enfants comment la mythologie est très présente dans notre culture, dans notre langue. Bref, ça donne une dimension éducative en plus.

En conclusion, si vous cherchez un livre facile d'accès pour les petits (dès 6 ans) et qui parle de mythologie grecque pour la faire découvrir aux enfants, n'hésitez pas à vous tourner vers lui. 

Editions Lito et Babelio.

27 novembre 2018

"Augustin" de Alexandre Duyck

Augustin de Alexandre Duyck

Source: Externe

Résumé :

Le 11 novembre 1918 à 5h15, la France et l’Allemagne signent l’armistice. Mais l’état-major français décide d’attendre onze heures, en ce onzième jour du onzième mois, pour que cessent les combats.
A 10h45, le soldat de première classe Augustin Trébuchon est tué.
Il est le dernier soldat français tué.
Alexandre Duyck a fouillé les archives militaires et civiles, retrouvé tout ce qu’on pouvait savoir sur ce  berger devenu soldat et imaginé le reste  : les pensées de cet homme courageux, observateur, taiseux, blessé deux fois, qui fut de tous les combats, ne prit en 4 ans qu’une seule permission et obéi aux ordres jusqu’au bout.

Mon avis :

On imagine les guerres avec la mort en masse, la mort par milliers. On n’imagine jamais ou difficilement le dernier mort, les derniers morts, qui meurent un peu solitairement, qui meurent à l’écart de la tuerie de masse. C’est pourtant une réalité de la guerre, le dernier mort et même ces derniers morts qui ne sont pas passés loin de la vie. Ces derniers morts qui rendent la victoire plus amère. A ces derniers morts et le temps d’un roman, Alexandre Duyck va rendre leur vie, va rendre leurs rêves vains.

Il va être difficile pour moi de vous parler de ce bouquin, car je ressors de ce livre ni émue, ni bouleversée, ni étonnée, ni en colère, car rien n’est plus bête et n’est plus vrai que les rêves, les traumatismes, les silences d’un homme... Cela ne veut pas dire que j’ai été insensible à ce livre et qu’il est nul, loin de là il est excellent, mais la guerre déshumanise et déniaise tellement, que j'avoue avoir vu et vécu ce livre à cette manière, comme si même l’auteur cherchait à mettre cela en avant, bien avant le reste. Certes, l’émotion n’est pas tout à fait absente non plus, il y quelques petites phrases qui la dévoilent, mais le livre est raconté tellement de manière froide, lucide, historique, que l’émotion passe à travers. On ne s’y attarde pas et on regarde le reste : l’absurdité des ordres qui tiennent la vie d’un homme ; la violence ; l’innocence et l’honneur d’un homme ; la tuerie ; le jugement des hommes entre eux, comme celui de l’intellectuel face aux paysans.

Ces derniers points étaient d’ailleurs très bien abordés, et c’était même agréable de les voir aborder, car ils font - tout comme l’éducation anti-allemande - intégralement parties de l’époque et de cette guerre. Bien sûr, il faut nuancer cette approche catégorique qui met en avant la tuerie de masse des paysans et le mépris social, les deux dépendent des régions et des personnes, et je ne pense pas que l’on puisse affirmer que l’incompréhension entre les hommes soit du mépris social. Toutefois, cela n’empêche en rien la réalité du propos, et ça ne fait que conforter la réalité historique du livre prouvant ainsi le sérieux de l’auteur.
Enfin, sur le point historique toujours, j’ai aussi énormément apprécié le fait que l'auteur aborde d’autres points, comme l’inadaptation de l’équipement français dans cette guerre ou encore l’histoire des mentalités qui fut abordée via les soldats et les villageois.

Enfin et pour finir, les autres atouts du livre que j’ai apprécié, c’est cette critique des grands hommes de l’époque et des officiers (qui ont eu des idées fixes stupides comme Floch avec son chiffre 11), ainsi que le fait que l’auteur ne s’attardent pas seulement sur Augustin Trébuchon, mais parle des autres morts, des derniers vivants, des derniers personnages, des derniers combats. Jusqu’au bout la boucherie, jusqu’au bout tuer.

En résumé et même si l’émotion était absente de cette lecture, je l’ai énormément aimé par le fait qu’elle aborde l’histoire et les mentalités de l’époque. A lire, pour se plonger dans la guerre.

 

Extraits :

"Un premier avis, rédigé, sur le moment même, a fait décéder Augustin le 13 novembre 1918, suite à ses blessures. Puis un deuxième a raccourci la vie du soldat de trois jours, finalement mort pour la France le 10 novembre 1918, date que l’on a gravée sur la trentaine de tombes, dont la sienne. « Il n’était tout simplement pas possible de mourir pour la France le jour de l’armistice, le jour de la victoire », écrira Charles de Berterèche de Menditte, officier d’infanterie dans ses Souvenirs de la guerre 1914-1918."

"Delalucque retournerait en Normandie, il y serait ouvrier agricole puis clochard, vivant tantôt dans un hangar, tantôt à la rue. On dit que c’est sa compagne qui l’a tué quelques années plus tard à coups de couteau. Personne ne se souviendra qu’il a sonné, le 11 novembre 1918 à 11 heures, sur le dernier champ de bataille français de la Première Guerre mondiale, le clairon annonçant la fin de la Grande Guerre. On l’oublie tellement que ce n’est pas même son clairon qui trône dans les vitrines du musée de l’Armée à paris : c’est celui du soldat Pierre Sellier, originaire de Belfort qui fut chargé, le 7 novembre au soir, de sonner le cessez-le-feu pour permettre aux plénipotentiaires allemands chargés de négocier l’armistice de traverser les lignes françaises à Haudroy dans l’Aisne"

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11 novembre 2018

"Le mystère Clovis" de Philippe de Villiers

Le mystère Clovis de Philippe de Villiers

le mystère clovis

Résumé :

Dans une évocation gorgée de couleurs fortes et de furieuses sonorités, Philippe de Villiers fait revivre Clovis et lui donne la parole. Le roi fondateur dévoile les épisodes les plus intimes, les plus secrets, de ses enfances, de ses amours, de ses chevauchées.
Ce livre éclaire d'un jour nouveau le mystère de sa conversion, rétablit la vérité sur la date de son baptême et renouvelle ainsi la perspective symbolique de tout notre passé, de notre destin. Au fil d'un récit haletant, affleurent parfois des correspondances troublantes entre les tribulations du monde de Clovis et les commotions de notre temps : le va-et-vient des peuples en errance, les barbares, les invasions, les fiertés évanescentes, les civilisations qui s'affaissent... Une restitution spectaculaire, passionnante, inattendue, qui nous fait revivre comme jamais les temps mérovingiens et les origines de la France.

Mon avis :

Un roman sur Clovis, la chose est assez rare pour que je veuille le lire ! C’est chose faite, et même si je crois que je préfèrerais une bonne biographie avec un langage bien actuel sur le personnage, j’ai quand même bien apprécié cette lecture intéressante qui plonge le lecteur dans une époque méconnue et un règne légendaire. Ou plutôt dans la légende d’un règne. Car c’est en abordant le côté merveilleux qui entoure et tisse le règne de ce roi Franc, que Philippe de Villiers a fait le pari d’écrire la vie de ce roi.
L’auteur ne s’est, en effet, pas contenté seulement d’écrire des faits avec un peu de roman, il a gardé les faits et les légendes, et écrit un roman avec, ce qui permet de garder toute la dimension chimérique de ce règne.

Bien sûr, de ce fait il ne faut s’attendre à un roman classique avec une folle aventure pleine de rebondissement, l’auteur reste proche de la vie du roi, et Clovis était roi « barbare » et était homme ; mais si l’on considère les guerres, les trahisons, les légendes… comme une aventure avec une touche imaginaire, alors oui on peut dire que c’est un roman. Le roman d’une vie, tout simplement le roman d’un roi, servi en plus par un langage fort désuet afin de mieux nous immerger dans ce médiéval naissant.

Niveau historicité maintenant, on voit tout de suite que Philippe de Villiers s’est bien renseigné sur le sujet, - il y a une liste d’ouvrage à la fin qui fait pâlir d’envie et il s'est fait aider par des spécialistes - inutile de vous dire, qu’il restitue donc fidèlement et sans perdre le lecteur en détail, les royaumes francs de l’époque, en mettant en avant les conflits d’intérêts notamment la course aux honneurs romains, les meurtres familiaux, les conflits religieux, ou encore la volonté d’affirmer un pouvoir et une identité germanique tout en revendiquant un côté romain. Outre cela, le petit plus agréable du livre c'est que l'auteur va plus loin, puisqu'il avance une nouvelle chronologie du règne de Clovis.
Bref ! Niveau historicité il est proche de la réalité et c'est un point très agréable du livre, et ceci même s’il a l’approche d’un romancier envers le personnage de Clovis. (Oui, il y a des historiens qui ne font pas de Clovis un type sympathique.)

Cependant il y a un léger hic à cette histoire, qui fait que ce roman me « déplaît » un peu. Comme vous le savez, la période Clovis (et avant) correspond à la chute de l’Empire Romain d’Occident et aux invasions barbares, ainsi qu’à la prise de pouvoir des peuples intégrés à l’Empire, partant de ces faits Philippe De Villiers va donc en profiter pour faire le parallèle entre l’époque déliquescente actuelle et le passé. Mais pour ma part, et même si je comprends très bien le parallèle entre hier et aujourd’hui qui n’est pas forcément faux dans l’idée en plus, j’avoue que je ne suis pas fan du tout de ce genre de réflexion, car pour moi ça permet toutes les extravagances possibles, comme Macron s’amuse à le faire à l’heure actuelle pour le 11 novembre ou comme d’autres s’amusent à le faire en mettant constamment 39-45 dans un débat où ça n’a rien à faire.
Bref ! Personnellement, je trouve que faire cela c’est refuser la spécificité des époques et refuser de voir les réels problèmes de l’époque, c’est aussi déformer jusqu’à l’absurde des situations qui n’ont rien à voir avec le passé, du coup le seul truc que je reproche un peu à ce livre c’est cette démarche qui est de mélanger l’histoire, même si je comprends parfaitement le raisonnement qui doit faire réfléchir sur notre époque actuelle. Cela étant, ça n'en fait pas un mauvais livre pour autant, au contraire.

En résumé, c’est donc un bon roman sur une vie, sur la vie de Clovis, et sur une époque aussi. C'est aussi un livre idéal pour tous ceux qui veulent approcher Clovis en surface, avant d'aller voir plus loin. A lire, pour la culture. 

Extrait :

"Clovis, as-tu observé que, le plus souvent, les victimes ne sont innocentes que tant qu'elles sont impuissantes ? Dès qu'elles ont le pouvoir, elle se transforment à leur tour en bourreaux, et ce cycle infernal de la vengeance ronge sans fin l'humanité du dedans, depuis les premières tribus. Jésus en Croix dévoile sa toute-puissance en brisant ce cycle infernal de la vengeance."

2 novembre 2018

"La somme de nos folies" de Shih-Li Kow

 

La somme de nos folies de Shih-Li Kow


Moi, j'ai envie de lui dire que nous ne sommes que la somme de nos folies, racontées ou tues,

la somme de nos folies

mais je me contente, comme d'habitude, d'un :
"Merci, Mary Anne."

 Ce roman ne se raconte pas, c'est une folie. Il se lit, et on se demande.

***

 

Match de la rentrée littéraire 2018. #MRL18 #Rakuten

24 octobre 2018

"Pharaon : mon royaume est de ce monde" de Christian Jacq

Pharaon : mon royaume est de ce monde de Christian Jacq

Source: Externe

Résumé :

« Mon nom est Thoutmosis, et j'ai construit un monde.
Un monde aux frontières menacées par les ténèbres et la barbarie.
Un monde qui aurait pu disparaître sous le poids de l'avidité, du mensonge et de la médiocrité.
Mais j'ai combattu, jour après jour, avec l'aide des dieux pour que rayonne la lumière, et qu'elle nourrisse les humains.
Et mon royaume fut de ce monde. »

Dans la suite des grands romans qui ont fait son succès, Christian Jacq nous fait revivre l'incroyable histoire du pharaon Thoutmosis III (1504-1450), celui que l'on surnomma plus tard le Napoléon égyptien.

Redoutable stratège, guerrier intrépide, Thoutmosis repoussa toutes les attaques contre l'Égypte. Mais l'homme était aussi un savant qui ne cessa de vouloir améliorer le sort de son peuple. Follement épris de la musicienne Satiâh, il fut le premier roi égyptien à être appelé Pharaon.

Passion, combats, sagesse ancestrale et recherche de l'harmonie, Christian Jacq, avec ce roman, nous plonge dans les aventures et les secrets d'un des plus grands rois d'Égypte.

Mon avis :

"Quand l'écoute est bonne, la parole est bonne." Ptah-Hotep.

Plus de trente ans et je n’ai jamais lu de Christian Jacq, car les romans qui se passent dans l’Egypte antique je les imagine souvent poussiéreux et ennuyeux (je ne sais pas pourquoi). Bien mal m’en pris, car c’est plutôt agréable à lire, et même très agréable, vu que se marie à merveille roman et histoire par un savant dosage de connaissance et d’imagination. En effet, tout se tient si bien, tout est si bien écrit et amené, que j’ai eu l’impression d’avoir eu accès à toutes les connaissances sur ces gens-là et cette époque-là. L’auteur arrive vraiment à faire oublier le roman, pour nous plonger dans une époque qu’on peut parfois avoir du mal à imaginer.

Outre le décor, les connaissances et l’histoire, ce que j’ai aussi apprécié avec ce roman, c’est qu’il rappelle que l’Egypte n’est pas qu’une terre de momie poussiéreuse, vu qu'elle fut habitée autrefois par des gens très intelligents qui avaient une culture immense pour leur époque, ainsi que par des gens bien vivants. Sur ce dernier point, et même si là on part dans une bonne dose de fiction, j'ai adoré la personnalité que Christian Jacq a donnée à chacun de ses personnages, car chacun par leurs qualités, leurs travers, leurs rancunes, leurs peurs, leurs doutes, tissent le roman pour écrire l’épopée d’un règne qui est rythmé par les douze heures. Et quel règne mes amis, quel règne ! On n’avait pas le temps de s’ennuyer à l’époque, du coup le lecteur non plus.

Enfin, le petit plus que j’ai apprécié dans ce roman, c’est l’humour qui ne manque pas à travers le Vieux et Vent du Nord. Là il y a vraiment une belle originalité qui mérite d’être souligné, car ce point-ci rend la lecture doublement agréable. Déjà par l’humour qui est toujours appréciable, mais aussi parce qu’il fait oublier que parfois certaines scènes reviennent très régulièrement comme les campagnes militaires. En effet, Thoutmosis III n’ayant pas chômé, ces scènes sont récurrentes, du coup une dose de Vent du Nord fait du bien dans cette "répétition". Même si le mot répétition n'est pas tout à fait juste, étant donné que Christian Jacq a eu l’intelligence de ne pas toutes les développer dans les détails, faisant ainsi échapper aux lecteurs le sentiment de redite.

En résumé et pour faire court. J’ai adoré ma première rencontre avec cet auteur, il y a de l’aventure, de la haine, de la passion, de l’humour, des connaissances… Bref ! Tout ce qu’il faut pour faire un excellent roman. A lire sans modération.

Merci aux éditions XO.

18 octobre 2018

Avis divers.

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Chroniques expresses (très expresses)

Le lac né en une nuit de Minh Tran Huy :

Un petit livre qui permet de découvrir la naissance et la mentalité du Vietnam à travers des légendes toutes plus mystérieuses et enchanteresses les unes que les autres. C'est dépaysant, c'est agréable, c'est instructif, c'est plein de sagesse, et ne manque pas de poésie. A lire.

Moriarty de Anthony Horowitz :

Il y a de l'idée, des choses intéressantes, mais qu'est-ce que je me suis fait chier ! C'est long, c'est barbant, c'est brodé, j'ai eu du mal à le lire - j'avoue, j'ai même sauté des passages -, et autant j'avais vraiment apprécié "La maison de soie", autant là on en est loin. Très loin.
Je pense que je ne vais pas récidiver de manière si enthousiaste, si jamais l'auteur ressort un jour un livre "Sherlock".

Le vagabon des fleurs de Robert Fortune :

Intéressant pour découvrir des choses sur cette vieille Chine comme la pêche à l'oiseau (je ne sais plus lequel), comment est vu l'étranger, mais à la moitié du bouquin j'ai abandonné. Ce n'est pas raconté de manière très vive et intéressante. De plus il n'y a aucune carte pour se repérer ce qui est très vite agaçant, car on voyage mais on ne sait pas où...

La clôture des merveilles de Lorette Nobécourt :

L'histoire d'Hildegarde est probablement intéressante, mais l'écriture du livre fait que je n'ai pas aimé. Je vais tenter d'autres livres pour mieux connaître cette femme.

13 octobre 2018

"Concours pour le Paradis" de Clélia Renucci

Concours pour le Paradis de Clélia Renucci

Source: Externe

Résumé :

« Tout était dévasté, consumé, calciné. C’est de cet enfer qu’allait renaître le Paradis. »

Dans le décor spectaculaire de la Venise renaissante, l’immense toile du Paradis devient un personnage vivant, opposant le génie de Véronèse, du Tintoret et des plus grands maîtres de la ville. Entre rivalités artistiques, trahisons familiales, déchirements politiques, Clélia Renucci fait revivre dans ce premier roman le prodige de la création, ses vertiges et ses drames.

Mon avis :

« Les artistes ne sont que les marionnettes du pouvoir, interchangeables tant qu’un nom ne vient pas légitimer les œuvres qu’ils réalisent. »

Le Palais des Doges brûle, la salle du Conseil symbole du pouvoir vénitien et de sa politique, n’est plus que ruine fumante. En cette année 1577, Venise se réveille stupéfaite et le Paradis est mort ! Brûlé par la fournaise, il n’en reste qu’un tas de cendre. Tout est à reconstruire pour le triomphe de Venise, tout est à redécorer. Tout n’est donc pas perdu pour tout le monde. Les artistes y trouveront leur compte. Mais pour l’apothéose de la salle qui est cet espace vide derrière l’estrade des doges, un concours désignera celui qui aura le privilège de peindre cet immense espace.
Ce livre, nous raconte cette histoire. Personnages, peintres, religion et politique, ici tout se croise et se mêle, et c’est une plongée dans la Venise du 16ème siècle que nous offre Clélia Renucci.

Avec beaucoup d’érudition et un peu d’imagination, elle va donc nous raconter la technique des peintres, les difficultés de l’exécution du Paradis et l’impossible entente entre les peintres accomplis et les « petits jeunes ». Elle va narrer aussi cette compétition entre peintres, et les appuis qu’ils ont au sein du gouvernement, permettant ainsi d’aborder que l’idée et l’originalité ne sont pas toujours la clé pour la commande. (Même si l’originalité n’est pas trop de mise en cette époque du Concile de Trente qui doit permettre de renforcer l'Église face aux hérésies profanes et religieuses.)
Bref ! Clélia Renucci, va donc aborder dans ce livre le système du mécénat, ainsi que la vie des peintres. Elle va aborder par ailleurs, cette Venise des passions et des caractères, ainsi que les tensions religieuses et politiques.

Toutefois si c’est un roman artistique intéressant à suivre, d’un point de vue narratif ce n’est pas la joie. En effet, si j'ai réellement apprécié le côté réel où j'apprends des choses, je n'ai que moyennement apprécié l'écriture, vu qu'il n’y a pas cette passion romanesque de vouloir raconter les choses en beau et en grand, alors que Venise s’y prête largement. Pour moi, ça reste trop instructif, trop solennel, trop didactique pour être un roman au pouvoir accaparant. Et pour tout dire, après lecture de ce livre, j'ai eu l'impression qu'il y avait plus une volonté de recherche et de partager les connaissances, que d'écrire un roman. Alors qu’il y a pourtant du roman dans ces pages, allez comprendre !

En fin de compte, c’est à lire pour la connaissance, mais pas pour l’histoire romancée, niveau écriture ça manque trop d'étincelle.

 

Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel.

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Flûte de Paon / Livre-sse livresque
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