Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Flûte de Paon / Livre-sse livresque

1 octobre 2021

"L'espionne" de Paulo Coelho

L'espionne de Paulo Coelho

Couverture du livre « L'espionne » de Paulo Coelho aux éditions J'ai Lu

Résumé :

Mata Hari, emblème et victime de son temps.

Avant d'être fusillée à Vincennes le 15 octobre 1917 pour espionnage et trahison, Mata Hari fut une des femmes les plus en vue du début du siècle. Courtisée par Picasso et Modigliani, elle dansa à la Scala de Milan et à l'Olympia comme dans les cabarets de striptease, fut la maîtresse de nombreux politiciens, militaires et hommes d'affaires influents tout en étant soupçonnée de travailler pour les services secrets.
Dans ce roman à la première personne, Paulo Coelho retrace l'histoire de la célèbre aventurière par le biais d'une ultime lettre écrite à son avocat Édouard Clunet depuis la prison de Saint-Lazare une semaine avant son exécution.

Mon avis :

Je n'ai pas lu cet auteur depuis fort fort longtemps, j'aime bien oui et non cet auteur, cela dépend des livres. Mais avec L'espionne j'ai trouvé une histoire ainsi qu'une plume simple qui me convenaient très bien. Plonger dans la vie de Mata Hari, qui fut fusillée pour trahison était très agréable, car il redonne au personnage une profondeur humaine que la danseuse exotique/espionne avait fait oublier.

Avec ce livre nous avons aussi une autre vision de son procès, femme aux mœurs libres, gourmande d'argent, naïve et menteuse compulsive, il est vrai qu'elle a seule creusé sa tombe.
Pour autant, avec Paulo Coelho nous allons voir d'un peu plus près ce tribunal militaire coincé dans les normes, teigneux, qui l'aidera aux finitions de sa dernière demeure. Tout doit être possible, pour détourner l'attention du public des massacres dans les tranchées.

En résumé, un livre simple qui se lit rapidement, mais très agréable.

Publicité
24 septembre 2021

"Pour ce qui me plaist" de Laure Buisson

Pour ce qui me plaist de Laure Buisson

Pour ce qu'il me plaist

Résumé :

Jeanne de Belleville, née en 1300, épouse le baron breton Olivier de Clisson. Ivresse de bonheur. Le roi de France fait décapiter son mari. Ivresse de vengeance. Jeanne prend le large. Littéralement. Elle arme un bateau et, à la tête d’un équipage, part à l’assaut des vaisseaux battant pavillons français.
Quelques mois suffisent à la première femme pirate de l’histoire pour faire régner la terreur sur la côte atlantique et les grandes rivières bretonnes. Quelques mois pour devenir « la lionne sanglante », honorant la devise des Clisson : « Pour ce qu’il me plaist ». Gare aux femmes qui prennent le gouvernail !
Laure Buisson ressuscite avec rigueur la vie éminemment romanesque d’une héroïne oubliée de l’Histoire de France. Voici un Moyen Âge loin des clichés, sous la plume sèche et piquante de l’auteur de Blanquette.

Mon avis :

Le livre vaut le coup d'être lu pour l'histoire qu'il raconte, l'histoire de cette femme qui tenu tête au roi de France suite à la mort de son mari (par décapitation (c'est un noble)) jugé pour trahison.
Seule avec ses enfants, ses biens confisqués, il ne lui reste plus qu'à prendre les armes pour obtenir sa vengeance. C'est ce qu'elle fera, sur terre et sur mer, et avec quelle cruauté ! (Mais on n'est plus à une cruauté prêt dans la Guerre de Cent ans.)

Comme je l'ai dit l'histoire vaut le coup d'être lue pour le personnage, surtout que l'auteure a su bien fouiller son sujet et su restituer dans le même temps la grande histoire dans la petite ; cependant niveau écriture j'ai été un peu plus déçue. En effet, et même si j'ai apprécié la distance de l'auteure avec l'inconnu (elle n'assène pas, elle suppose), j'ai trouvé l'écriture trop froide. Régulièrement j'avais plus l'impression de lire un reportage que de lire une histoire. Et je ne parle pas des longueurs pour gagner des lignes. Bref ! Parfois c'était un peu indigeste.

Mais je ne suis pas mécontente d'avoir découvert cette femme, qui n'est pour autant pas constamment un modèle.

 

22 septembre 2021

"La terre qui penche" de Carole Martinez & "La petite communiste qui ne souriait jamais" de Lola Lafon

La terre qui penche de Carole Martinez

La terre qui penche par Martinez

Résumé :

Blanche, la môme chardon, est-elle morte en 1361 à l’âge de douze ans comme l’affirme son fantôme ? Cette vieille âme qu’elle est devenue et la petite fille qu’elle a été partagent la même tombe. L’enfant se raconte au présent et la vieillesse écoute, s’émerveille, se souvient, se revoit vêtue des plus beaux habits qui soient et conduite par son père dans la forêt sans savoir ce qui l’y attend. Veut-on l’offrir au diable pour que le mal noir qui a emporté la moitié du monde ne revienne jamais ?
Un voyage dans le temps sur les berges d’une rivière magnifique et sauvage, la Loue, par l’auteur du Domaine des Murmures et du Cœur cousu.

Mon avis express :

Souffrir quasiment 370 pages, et n’apprécier que les 25 dernières pages, c'est dur !
Trop de répétition, de longueur monotone, de vide à combler et d'envolées lyriques à n'en plus finir - qui en vieillissant me saoulent au plus haut point.

L'histoire au final ne raconte pas grand chose et ce livre aurait pu encore végéter un moment sur mes étagères sans que cela soit une grande perte. Lu et déjà presque oublié.

 

La petite communiste qui ne souriait jamais de Lola Lafon

Résumé :

Parce qu’elle est fascinée par le destin de la miraculeuse petite gymnaste roumaine de quatorze ans apparue aux JO de Montréal en 1976 pour mettre à mal guerres froides, ordinateurs et records au point d’accéder au statut de mythe planétaire, la narratrice de ce roman entreprend de raconter ce qu’elle imagine de l’expérience que vécut cette prodigieuse fillette, symbole d’une Europe révolue, venue, par la seule pureté de ses gestes, incarner aux yeux désabusés du monde le rêve d’une enfance éternelle. Mais quelle version retenir du parcours de cette petite communiste qui ne souriait jamais et qui voltigea, d’Est en Ouest, devant ses juges, sportifs, politiques ou médiatiques, entre adoration des foules et manipulations étatiques ?
Mimétique de l’audace féerique des figures jadis tracées au ciel de la compétition par une simple enfant, le roman acrobate de Lola Lafon, plus proche de la légende d’Icare que de la mythologie des “Dieux du stade”, rend l’hommage d’une fiction inspirée à celle-là, qui, d’un coup de pied à la lune, a ravagé le chemin rétréci qu’on réserve aux petites filles, ces petites filles de l’été 1976 qui, grâce à elle, ont rêvé de s’élancer dans le vide, les abdos serrés et la peau nue.

Mon avis express :

J'ai découvert une gymnaste talentueuse, une adulte plutôt désagréable. Mais je ne suis pas mécontente de ma lecture qui fait découvrir un autre visage de la Roumanie sous Ceausescu et interpelle le lecteur sur l'utilisation du sport en politique.

L'écriture est fluide, bien que pas exceptionnelle. C'est un livre qui se lit vite, intéressant, inoubliable ? (seul l'avenir le dira), un livre à lire pour son côté au moins biographique à défaut de son écriture.

 

19 septembre 2021

"La reine des sables : l'extraordinaire épopée de la Kahéna" de Didier NEBOT

La reine des sables: l'extraordinaire épopée de la Kahéna de Didier NEBOT

la reine des sables kahéna

Résumé :

C'est au coeur du massif des Aurès, dans le sud de l'Algérie, qu'au VIIe siècle vivait la puissante tribu berbère des Djéraoua, d'origine juive, dont la Kahéna était la reine. Cette femme, d'une beauté remarquable et dotée de pouvoirs étranges, prédisait l'avenir et guérissait les malades, jouissant parmi les siens d'une autorité indiscutée car elle rendait la justice avec équité mais savait aussi se montrer impitoyable. Lorsque les Arabes décidèrent de porter la parole du Prophète de par le monde, ils envahirent l'Afrique du Nord, détruisirent Carthage et chassèrent les Byzantins installés dans les colonies côtières. Refusant d'abjurer sa foi, la Kahéna rassembla les peuplades de l'Ifrikiya, de la Numidie à la Mauritanie et, à la tête d'une armée innombrable, parvint à infliger aux Arabes une terrible défaite. Ce fut le dernier acte de résistance contre l'Islam de cet étonnant peuple berbère, souvent méconnu, mélange d'anciens Libyens, Phéniciens et Juifsâ.

Mon avis:

Ce livre qui nous plonge dans l’histoire assez méconnue des croisades musulmanes dans le Maghreb actuel, est l’occasion de nous faire (re) découvrir l’histoire d’une femme que l’Histoire a retenu sous le nom de la Kahéna, mais dont le véritable prénom fut Dihya. Appelée également la Jeanne d’Arc des Aurès - ce qui vous laisse le loisir deviner le genre de femme qu’elle était : guerrière,  sorcière, communiquant avec Dieu, divine -, la Kahéna fut à la fois une femme magnifique, pleine de courage et terrible.

Devenue Reine  des Djéraoua, elle a su réunir suite à la mort de Koceïlia toutes les tribus berbères pour lutter contre l’invasion islamique qui se fera en plusieurs vagues. Morte au combat, car elle s’est aliénée par la suite beaucoup de tribus berbères ce qui réduisit sa capacité de résistance, la Kahéna est malgré tout rentrée dans l’histoire par sa force, son courage et son sens politique.

Femme courage et de poigne, le nom de la Kahéna sonne aujourd’hui encore comme une légende, pourtant ici la légende et l’histoire s’entremêlent pour donner au lecteur un portrait à la hauteur de ce personnage historique. L’auteur a en effet fait ressortir tout le contexte politique de l’époque afin de mieux encrer le portrait et les actions de Dihya. Ajoutant à cela une dose grandement imaginaire d’intimité pour donner à notre personnage toute la profondeur qu’elle mérite.

Cela étant, si j’ai apprécié ce contexte politico-historique, - sans doute discutable car à part les crimes perpétrés par les musulmans lors de leurs croisades et un peu l’Empire Byzantin, je ne connais pas spécialement grand-chose sur cette partie du monde -, il faut dire néanmoins que cela était amené de manière parfois un peu lourde, et surtout lors des deux premiers chapitres. On sent en effet que l’auteur voulait aussi beaucoup écrire sur l’histoire, en atteste son annexe d’ailleurs, et que ces pages en étaient l’occasion, par conséquent il a eu tendance à alourdir son récit avec des gros détails historiques. Certes important pour mieux comprendre l’histoire, mais ça cassé le rythme.

Quoi qu’il en soit, malgré les quelques défauts, lourdeurs dans le récit, et même si historiquement il y a sans doute des choses à relever, c’est un livre que je conseille de lire pour le personnage héroïque de la Kahéna et de la région.

 

Extrait :

"- Tous les clans lui obéissent. Son bastion, c’est la montagne. Son aura est immense, elle connaît l'avenir et lit dans les cœurs.

Un bras droit d'Hassan voulut conclure :

- Illustre Hassan. Ta victoire est désormais assurée. La Kahéna n'est qu'une ensorceleuse. Elle est comme ses frères Kahinan d'Arabie, uniquement capable d'invoquer les esprits et de se soumettre à la loi de leur Tout-Puissant comme ils disent. Nous les avons battus en Arabie, nous les battrons ici, car ils ne connaissent que les armes des livres et pas celles qui amènent les victoires. Depuis que leurs deux temples, celui de Judée et celui d’Égypte, ont été détruits par les Romains et ils ne sont plus et ils attendent, en psalmodiant ridiculement, leur messie.

-C'est parfait, nous n'avons rien rien à craindre. Nous attendrons que la saison froide s'achève, et ensuite nous attaquerons cette Kahéna. Elle ne pourra rien faire contres les disciples du Prophète." p. 229

 

Page Facebook des blogs ici.

9 septembre 2021

"Comprenne qui voudra" de Pascal Robert-Diard

Comprenne qui voudra de Pascal Robert Diard

IMG_20210909_110254

Résumé :

En septembre 1967, Gabrielle Russier fait sa rentrée au lycée Nord de Marseille. Jeune mère divorcée, elle enseigne le français, porte les cheveux courts, fume des gauloises. Quelques mois plus tard, Gabrielle et l'un de ses élèves, Christian, tombent amoureux. C'est le début d'une passion hors la loi. À l'heure où Mai 68 proclame l'amour libre, Gabrielle Russier est poursuivie pour détournement de mineur et incarcérée.

" Je ne te quitterai pas. Même si ces barreaux, ces murs, nous séparent. Même si la mort nous séparait. "

Gabrielle Russier se suicide avant son procès en appel. L'affaire déchire la France. Interpellé à ce

sujet lors d'une conférence de presse, le président Pompidou cite un poème de Paul Éluard, " Comprenne qui voudra "...

Avec un sens aigu de la psychologie, Pascale Robert- Diard fait une plongée intime dans l'époque de la fin des années 1960. Une reconstitution extrêmement vivante d'une histoire d'amour tragique, devenue emblématique, qui a inspiré le célèbre film Mourir d'aimer.
Un récit illustré d'archives rares et de photos d'époque, fruit de l'enquête du documentariste Joseph Beauregard.

Mon avis :

De cette histoire, je ne connaissais que la base réduite et la chanson d’Aznavour Mourir d’aimer. Autant dire peu de de chose.

Avec Comprenne qui voudra de Beauregard & Robert-Diard, j’en ai découvert un peu plus : les billets doux échangés et cachés, la filature (!), l’acharnement de la justice, les fugues de Christian, les moments partagés entre les deux amants, les amis du couple (des élèves souvent), l’époque autour de mai 68 qui encourage à plus de liberté, à un renouveau de pensée et incite à toutes les audaces.
Vous l’aurez compris ce livre est assez complet malgré le peu de page qu’il possède. Et avec cette référence à mai 68, nous plongeons dans l’ambiance de l’époque pour mieux comprendre le drame de cette histoire. On se retrouve ainsi au cœur d’une époque ouverte sur les choses nouvelles, mais également encore très traditionnelle comme l’indique le comportement des parents de Christian Rossi, - communistes mais dont le progrès s’arrête à la porte de leur maison. Bien que plus largement on retrouve cette dichotomie dans la société française, des journalistes aux artistes en passant par les politiciens, l’affaire Gabrielle Russier secoue la société française.

Mais qui était Gabrielle Russier ? A part cette prof investit corps et âme dans son travail, et qui saura tisser des liens avec ses élèves en partageant des moments au ski ou encore à la plage. Gabrielle Russier c’est avant tout une femme en instance de divorce, mère de deux enfants vivant dans un appartement des quartiers nord de Marseille. Elle est une femme de son époque : enjouée, passionnée, libre, mère aimante, c’est une femme qui aime la littérature, son métier et la vie. A priori rien qui annonce son suicide. Et pourtant suicide il y aura.
Tout ça à cause d’une histoire d’amour. Une banale histoire d’amour entre un élève et sa prof, où l’un est l’autre ont un peu perdu la tête dans le feu de la passion. Mais alors qu’il pensait l’amour sans frontière, la réalité va rattraper ce jeune couple qui ne plaît pas à la société bourgeoise de l’époque et notamment aux parents de Christian Rossi qui feront tout pour écarter leur fils de cette femme mature. D’internement pour Christian, à la prison pour Gabrielle, l’acharnement judiciaire contre cette femme coupable est sans commune mesure. De filature en perquisition, en passant par la case prison, Gabrielle Russier va subir les foudres de la justice française qui à l’époque est trop sévère pour des choses qui ne méritent pas tant de sévérités. (Aujourd’hui c’est plutôt l’inverse.)

Je ne vais pas vous mentir, l’histoire est terrible. Gabrielle est traitée comme la plus infâme des criminelles, et la justice rendue me renvoie l’image d’une machine à broyer, et ce même pour moi qui suis pourtant très carrée sur les lois et les règles. Même si je n’oublie pas de laisser à chaque époque les lacunes de sa justice et sa mentalité.
Cependant, si je trouve le traitement de cette affaire infâme pour l’absence de crime - Christian étant consentant et à 16 ans il est grand garçon quand même -, j’avoue, que j’ai du mal à comprendre cette passion irraisonnée entre les deux êtres et qui n'était pas faite pour durer étant donné que c'était plus passionnel qu'autre chose. Ce gâchis d’une vie pour ce qui n’aurait été qu’une passade, peut-être une longue passade mais une passade tout de même, je trouve cela regrettable et incompréhensible. Il est évident que tout bon sens avait disparu chez ces deux êtres. Et qu’on ne me parle pas de lucidité car il est évident qu’il n’y en avait pas. Lorsque l’amour est raisonnable on peut supporter les interdictions, les années, et les accords que la justice impose.

En conclusion, c’est un livre à lire pour mieux comprendre une histoire qui a fait parler beaucoup d’elle à une époque. Surtout qu'il est accompagné des lettres, des photos, de Gabrielle et Christian.

Publicité
10 août 2021

"Olympe : Etre femme et féministe au temps de Napoléon III" de Liesel Schiffer

Sur Encre d'époque mon avis sur le livre de Liesel Schiffer consacré à Olympe Audouard.

Olympe : Etre femme et féministe au temps de Napoléon III de Liesel Schiffer

être féministe sous Napoléon III Olympe Audouard

Résumé :

Trop souvent confondue avec son homonyme révolutionnaire Olympe de Gouges ou tout simplement oubliée, Olympe Audouard est pourtant une figure de proue du féminisme sous Napoléon III, qui n’a cessé de transgresser les normes en vigueur en franchissant la frontière de la sphère privée, seul espace autorisé aux femmes.
Au cœur de la vie intellectuelle du Second Empire, elle a fondé pas moins de trois quotidiens, écrit une trentaine de livres et ferraillé avec la plupart des intellectuels et hommes de pouvoir contemporains, de Barbey d’Aurevilly à Zola en passant par le préfet Haussmann, incarnations de la phallocratie triomphante du XIXe siècle. Maîtresse d’Alexandre Dumas et de Victor Hugo, protégée de Théophile Gautier, ses combats contre « le sexe barbu », notamment pour le droit au divorce, résonnent encore aujourd’hui.
Celle que l’on surnomme la « Papillonne », du nom de son premier journal, est également une aventurière chevronnée : juchée sur les premiers chemins de fer, elle a observé de près la conquête de l’Ouest américain, les mouvements nihilistes russes, failli périr noyée dans un naufrage entre Alger et Marseille, affronté une tempête dans le désert avec Abd el-Kader…
Un destin hors du commun, une figure qui a marqué son époque et que la nôtre gagnera à redécouvrir.

 

10 juillet 2021

"L'ingratitude" de Ying Chen

L'ingratitude de Ying Chen

l'ingratitude

Résumé :

" Je brûlais d'envie de voir maman souffrir à la vue de mon cadavre. Souffrir jusqu'à vomir son sang. Une douleur inconsolable. La vie coulerait entre ses doigts et sa descendance lui échapperait. Mon corps commençant à pourrir par ces journées chaudes, ses gènes cesseraient de circuler dans mes veines, se perdraient au fond de la terre uniforme. Elle n'aurait plus d'enfant. Sa fille unique s'envolerait loin d'elle ainsi qu'un coup de vent mortel croise un arbre en le secouant, mais sans s'arrêter, impitoyable." (extrait).

En Chine, une jeune fille cherche à défaire par le suicide les liens étouffants qui l'unissent à sa mère. Elle veut ainsi échapper à l'étau social, au désespoir d'une vie sans issue, à l'amour même. Le roman s'ouvre et se referme sur les premiers instants de la mort, alors que l'âme flotte encore au-dessus du corps. Impitoyable, d'une lucidité sans faille, " L'Ingratitude " interroge les rapports mère-fille sous la lumière crue de l'amour et de la haine conjugués.

Avis express :

Une histoire terrible mais agréable à lire. Un peu trop longue néanmoins et on a bien envie de la tuer nous même au final cette jeune fille, même si toutes ses questions, ses "je voudrais", ses "j'aurais aimé", servent à faire ressortir l'hésitation de la jeune fille devant son choix. Et servent peut-être à faire ressortir cette relation dure, incompréhensible et amoureuse entre une mère et sa fille.

Cependant je dois avouer que cette histoire on n'y croit pas, c'est trop froid pour sembler réel. L'émotion reste de façade. Dommage.

30 juin 2021

"Revue Dada n° 254 : Arcimboldo"

Revue Dada n° 254 : Arcimboldo

dada

Résumé :

Giuseppe Arcimboldo (1527-1593) a été l’un des artistes favoris des plus puissants empereurs européens à la fin de la Renaissance. Et pourtant, ce ne sont pas ses portraits de cour qui l’ont rendu célèbre, mais de surprenantes têtes composées faites de plantes, d’animaux et d’objets en tous genres ! DADA mène l’enquête dans une Europe du XVIe siècle, fascinée par les cabinets de curiosités. Vous découvrirez les secrets de cette surprenante cuisine artistique, dont les recettes ont depuis été adoptées par de nombreux artistes modernes et contemporains : Dalí, Duchamp, Tinguely, Koons…

Mon avis :

Dada se penche sur Arcimboldo, connu exclusivement pour ses portraits créés avec des objets en lien avec le métier, des aliments, des animaux, et qui marquent forcément les esprits. Surtout ceux des enfants.
Mais grâce à ce magazine accessible pour toute la famille, le mystère Arcimboldo va s’éclaircir un peu plus pour le lecteur lambda. Qu’a-t-il fait ? Pour qui a-t-il travaillé ? Pourquoi a-t-il été appelé à la cour de Maximilien de Habsbourg ? C’est à ces questions et d’autres que le magazine va répondre.

Nous allons donc découvrir les autres talents de cet artiste comme son sens de la mise en scène pour les fêtes, ses tableaux plus classiques comme celui de Maximilien II, son épouse et ses enfants, ses collaborations comme celle avec l’architecte et artiste Giuseppe Meda.

Ce magazine sera aussi l’occasion de présenter un large éventail des tableaux d'Arcimboldo, et aussi les clés pour comprendre sa symbolique et son intérêt pour un souverain. Les saisons ne représenteraient-elles pas la longévité ? De fil en aiguille, le magazine va également montrer l’influence d’Arcimboldo dans l’art plus contemporain avec Klaus Enrique pour la photographie, Jeff Koons pour la sculpture et comment il fut perçu par des grands artistes comme Dali.

Dans le magazine vous retrouverez en sus des ateliers en lien avec la technique de l’artiste pour les enfants et l’actualité artistique.

En résumé, un petit magazine complet agréable à lire.

Revue DADA.

17 mai 2021

"Femmes criminelles de France" de S. Cosseron & J.M. Loubier

Femmes criminelles de France de S. Cosseron & J.M. Loubier

Femmes criminelles de France

Résumé :

Après de nombreuses années passées sous silence, le crime féminin est dévoilé. Découvrez des portraits de femmes criminelles ayant tué par jalousie, cupidité, vengeance, désespoir… Célèbres ou anonymes, des femmes françaises aux crimes effroyables de 1840 jusqu’au milieu des années 1990 sont à l’honneur au travers de récits, témoignages et de rapports d’expertises médicales et psychologiques.

Mon avis :

Femmes criminelles de France est un livre qui propose un panorama des meurtres et assassinats de l’époque contemporaine perpétrés, comme le titre l’indique, par des femmes voire des groupes mixtes.

Ce livre n’a en soi rien d’exceptionnel et de fabuleux, cependant j’ai pris plaisir à lire ces faits divers expliqués de manière rapide et assez détaillé malgré tout. Tous accompagnés d’une mini chronologie en plus.

L’autre point fort de cet ouvrage, c’est qu’il aborde toutes les couches sociales. Effectivement, de la femme de chambre à la maîtresse de Félix Faure accusée d’avoir tué son mari et sa mère (la mère d’elle), en passant par la femme d’un mari moyen ou encore une sportive collaboratrice comme Violette Moris, les auteurs ont ratissé large, montrant ainsi que le crime (mais ce n’est pas une découverte) n’est pas seulement l’apanage de la misère. Derrière le champagne et les diamants les basses manœuvres existent également…

Enfin, un autre avantage de ces pages c’est qu’au-delà du crime pas toujours sordide, il nous plonge dans les mentalités de l’époque et même la science médicale où parfois nous avons l’impression de retrouver du Zola avec l’hérédité. On retrouve aussi cette condescendance du milieu médical et une certaine misogynie générale dans les plus anciennes années évoquées.

Une justice un peu trop sûre d’elle également, figure ici. N’oublions pas que Catherine Sauvage qui tient quelques pages dans le livre, s’est protégée d’un mari que la justice aurait certainement eu peu de chance de mettre hors d’état de nuire, les ratés à ce niveau-là sont légions. Donc, quand cette dernière lui reprochait l'absence de recours au bras séculier, tu rigoles (jaune).

Bref, ce n’est pas un livre nécessaire, mais il se lit avec plaisir. On replonge dans des époques avec leurs sciences, leur système de pensée, etc.


De Borée éditions.

19 avril 2021

"Belphégor" d'Arthur Bernède.

Belphégor d'Arthur Bernède

Belphégor, Le fantôme du Louvre

Résumé :

"Belphégor est un mystère. Le mystère le plus troublant que l'on puisse imaginer et dont nous n'avons pas le droit de soulever, même légèrement, le voile... Qu'il nous suffise de dire que l'auteur de Judex, Cœur de Française, Surcouf et de tant d'autres récits justement célèbres n'a peut-être pas encore écrit un roman plus captivant, plus original et mieux digne de conquérir les suffrages de nos lecteurs !"
Belphégor était présenté ainsi dans Le Petit Parisien en 1927 lors de sa parution en feuilleton.

L'intrigue ? Elle tient dans la première ligne du livre : " Il y a un fantôme au Louvre ! Telle était l'étrange rumeur qui, le matin du 17 mai 1925, circulait dans notre musée national... " À partir de là, il ne reste plus au lecteur qu'à suivre...

Mon avis :

Je ne suis pas mécontente de connaître enfin l’histoire de Belphégor, classique de la culture française dont j’ignorai tout et que j’imaginais un peu autrement. (On m’a toujours dit que j’avais une imagination débordante ; je le confirme. Débordante et souvent éloignée de la réalité…)
Une fois l’illusion envolée, et même si cette histoire n’est au final qu’un simple policier non impressionnable, je dois avouer que Belphégor n’est pas déplaisant à lire. L’auteur manie en effet, bien ses ficelles, son intrigue, et sait distribuer par petite touche les indices. Bref, Arthur Bernède accroche son lecteur sans difficulté avec une histoire sans surnaturelle certes, mais avec une enquête au charme désuet et bien menée.

Une enquête qui malgré l’absence de surnaturelle promet un petit suspense malgré tout. En effet, en l’absence de police scientifique à l’époque on pouvait vite envoyer un innocent en prison, cette limite qu’impose l’époque et qui fait peser le danger sur un personnage du livre, a le don de rendre le livre plus addictif au lecteur car l’on craint un peu pour notre personnage. Pour un livre plutôt plan-plan faut avouer que ce n’était pas gagné.

Mais si l’époque du livre donne à ce livre son charme, faut dire qu’elle agace un peu dans le traitement de la femme. Loin de moi l’idée de crier au machisme, de condamner tous les hommes à disparaitre, je ne suis pas de ce genre de folle hystérique à envoyer au bûcher tout ce qui ne me plaît pas, mais les malaises à la moindre contrariété c’était vraiment obligé ? Elles surjouaient vraiment comme ça à l’époque ? Franchement je ne supporte pas ce genre de personnage, et là on est servi hélas…

En résumé outre la pléthore de Sarah Bernhardt qui compose ce livre, le livre est très agréable à lire. Y a des morts, des blessés, du trafic, des têtes à claques, du génie, enfin tout ce qu’il faut pour faire un bon livre.

 

Merci à Babelio et aux éditions Okno.

Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 50 > >>
Publicité
Flûte de Paon / Livre-sse livresque
Flûte de Paon / Livre-sse livresque
Publicité