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Flûte de Paon / Livre-sse livresque
albin michel
22 janvier 2015

"Femme nue jouant Chopin" de Louise Erdrich

"Femme nue jouant Chopin" de Louise Erdrich

femme nue jouant chopin

Résumé :

« L un de nos plus grands écrivains, remarquable par son audace stylistique et sa virtuosité artistique. Ces nouvelles sont une splendide démonstration de son talent et de son style »
The Washington Post

Rassemblées pour la première fois en deux volumes (La décapotable rouge et Femme nue jouant Chopin), les nouvelles de Louise Erdrich publiées initialement dans des revues littéraires et des magazines américains sont marquées par l imaginaire sensuel et fertile d un écrivain singulier
Ici, le rêve surgit du quotidien, le comique tourne au tragique, la violence et la beauté envahissent tout à coup un paysage banal. On y retrouve la genèse de ce qui a constitué, au fil des livres, un univers où poésie et magie s entrecroisent ; ce Dakota du Nord si cher à l écrivain, ces personnages passionnés, complexes et inoubliables qui peuplent ses lignes.
Louise Erdrich possède ce talent très particulier de savoir distiller des vies en quelques pages, parvenant à donner à ces femmes, hommes et enfants, une dimension universelle et singulière, en explorant sans retenue et sans relâche ces émotions et ces sentiments qui nous rendent humains.

Mon avis :

Femme nue jouant Chopin, titre étrange et rêveur s’il en est. A l’image  des nouvelles qui composent ce livre. Cependant, je ne dirais pas que toutes les nouvelles qui composent ce livre sont rêveuses, mais elles ont néanmoins toutes ce côté étrange, déroutant, où l’auteure surprend par la tournure qu’elle donne aux évènements ou par les situations qu’elle a mis en place initialement.

Ici on sort des situations communes, à part quelques nouvelles comme Hasta namast, baby, pour se retrouver nez à nez avec une sœur qui abandonne sa voie pour le piano, un vieil homme qui a un lien tout particulier avec son violon, ou avec un autre homme qui donne le sein. Dans ces pages le surnaturel, la bizarrerie, côtoient le plus simple des mondes ; qu’il soit sauvage ou civilisé.

Mais ces histoires un peu troubles, ne seraient rien si elles n'étaient pas desservies par une écriture des plus sublimes. Les sentiments, les pensées, les situations, les  personnages sont décrits avec une sensibilité, un réalisme, une finesse toute naturelle mais aussi poétique, qui donne à ces nouvelles une légèreté particulière, une profondeur intense et des images douloureuses et fabuleuses, comme cette image des lèvres où perle un sang pourpre.

Néanmoins, toutes les nouvelles n’ont pas le même charme, mais dans l’ensemble elles ont toutes  une note qui fait qu’elles se lisent malgré tout très bien - sûrement à cause du petit secret, de la colère sourde -, et ce même si le début n’est pas forcément accrocheur.

Pour conclure, je conseille ce livre pour son écriture mais aussi et surtout pour ses histoires étranges.

 

Merci aux édition Albin Michel de m'avoir permise de découvrir cette auteure.

Extrait : "Au début quand on attend quelqu'un, chaque ombre est une arrivée. Puis les ombres deviennent la substance même de l'effroi. [...] Ils ont laissé le violon ici avec moi. Chaque nuit je joue pour toi, mon frère, et quand je ne pourrai plus jouer, j'attacherai notre violon dans la canoë et l'enverrais vers toi, pour qu'il te trouve où que tu sois. Je n'aurai pas à le percer pour qu'il parcoure le fond du lac. Tes trous feront l'affaire, Frère, comme mon sale tour t'a fait ton affaire."

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10 juillet 2014

"L'archipel des saints" de Alain Durel

"L'archipel des saints" de Alain Durel

alain durel archipels des saints

Résumé :

À la fois récit de voyage et traité de vie spirituelle, cette odyssée en Grèce orthodoxe transporte le lecteur à Athènes, Delphes et Thessalonique, puis d’île en île (Corfou, Mytilène, Samos, Patmos, Tinos, Égine, Santorin, Eubée) sur les traces des grandes figures spirituelles du christianisme hellène. Le voyage aboutit à l’île d’Andros, dans les Cyclades, où l’on découvre la figure provocatrice et fascinante d’un fol-en-Christ, qui éclaire en retour le destin tragique et sublime de la Grèce contemporaine. Aucun ouvrage en langue française n’avait abordé la vie de ces « athlètes du cœur » sur le ton du conte initiatique. Histoire et spiritualité se côtoient dans ce récit d’aventure non dénué d’humour et de poésie, initiation à la Grèce orthodoxe et périple ensoleillé au pays d’Homère et de Seféris.

Mon avis :

Alors je peux déjà vous dire que je n’ai pas aimé ce livre. Alors je ne l’ai pas aimé, mais je n’ai pas non plus entièrement détesté.

Dans ce récit l’auteur raconte à travers ses voyages les saints orthodoxes grecques qui ont marqué ces îles. Dans ce livre la Grèce contemporaine côtoie la Grèce antique. Les paysages font rêver, les histoires et les légendes ont leur charme. Pourtant, malgré ce tableau instructif et idyllique, je dois avouer que j’en ai vite eu marre de le lire.

Premièrement parce que je ne suis pas orthodoxe et même pas croyante, et je vous jure que c’est un gros frein à cette lecture ; car la miséricorde, l’amour, le pardon, le « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil », qui sont constamment répétés par l’auteur, vont vites vous taper sur le système par leur manque de lucidité sur l’espèce humaine. D’ailleurs j’avoue que parfois j’ai trouvé l’auteur un peu naïf. Désolée.

Deuxièmement parce que ce qu’il raconte n’est pas toujours intéressant, comme par exemple ses rencontres, ses sentiments, ses voyages. Ils y en avaient qui été supers intéressants et d’autres pas du tout. Ca faisait un peu une lecture en dents de scie.

Et troisièmement parce que c’est mou. On peut très bien être calme, mais quand même avoir du tonus (j’en suis la preuve), et là non c’est ennuyeux à lire, c’est mou, c’est soporifique. J’en ai lu des récits de voyage dans cet esprit-là pourtant, j’ai beaucoup lu Alexandra David-Néel qui se place dans le même registre et j’ai souvent aimé, mais là non ça n’a pas le dynamisme d’Alexandra. Ca fait trop leçon.

Pourtant je le répète, découvrir les saints orthodoxes j’ai trouvé ça super intéressant malgré le fait que je ne sois pas croyante. Ca fait découvrir une autre facette de la Grèce, c’est une autre approche, c’est amusant aussi – parce que bon le rationalisme l’emporte toujours –, mais voilà je n’ai pas accroché. Il y avait trop de chose qui me gênée. Je pense que l'auteur aurait dû s'arrêter juste à l'histoire des saints.

En résumé ce n’est pas une lecture que j’ai apprécié, mais c’est à tenter pour ceux qui veulent.

Je remercie Babelio et les éditions Albin Michel pour ce partenariat.

28 mars 2014

"Le maïtre bonsaï" d'Antoine Buéno

"Le maïtre bonsaï" d'Antoine Buéno

 

antoine bueno le maitre bonzai

Résumé :

«Du plus loin que je me souvienne, il y a les bonsaïs. Au plus loin que je regarde, il y a les bonsaïs. Je n'ai ni passé ni avenir. En fait de souvenirs, je n'ai que quelques connaissances. Un jour, je suis arrivé sur ce territoire. Je le sais, je ne m'en souviens pas. C'était il y a longtemps.»

Un être hors de toute classification. Un étranger au monde. Curieux personnage que ce maître bonsaï vivant en suspension, comme ses arbres maintenus entre la vie et la mort. Un monde de solitude et de silence, un monde d'équilibre brusquement rompu par l'intrusion d'une jeune femme dans sa boutique. Bousculé par cette rencontre, il essaie de lui transmettre son art. Mais l'apprentie résiste, elle ne pousse pas droit. En même temps, à son contact, le maître bonsaï revoit son passé. La jeune femme glisse comme un bonsaï mal entretenu, et le maître bonsaï glisse vers ses origines.
Une histoire de contraintes et d'équilibre, de sagesse et de violence. Une histoire de Nature, et de nature humaine. Un roman étrange. Prophétique ?

Antoine Buéno est encore relativement jeune. Romancier et essayiste, chroniqueur télé et radio occasionnel, il enseigne l'utopie à Sciences Po. Il a fondé le Prix du Style en 2005. Le Maître bonsaï est son cinquième roman.

Mon avis :

Ce livre est complètement dingue ! J’avoue que j’ai eu du mal à rentrer dedans, trouvant le début un peu long, mais passé quelques dizaines de pages, j’ai trouvé que ce livre commençait à avoir de l’intérêt tout en devenant inquiétant. En effet que ça soit Bonzi ou la jeune fille, faut dire que niveau personnage ça vogue dans l’étrange. Entre questionnements, convictions, incompréhensions et découvertes (et quelles découvertes !) je vous assure que je suis tombée dans du jamais vu.

Bien sûr si on lit le résumé on ne voit rien d’extraordinaire en dehors de l’extrait d’une légende, et il est vrai de par ses bonzaïs que l’auteur à jouer la carte du naturelle et de l’équilibre, et de par ses personnages les cartes de la folie et de l’incompréhension, ce qui à première vue ne ressemble pas à un bouleversement. Pourtant dans ces pages l’histoire prend une dimension tellement hallucinante, que j’avoue rester encore étonnée par la finalité du roman, au point que je ne sais d’ailleurs toujours pas si c’est l’histoire du gars ou de la fille qui me marque le plus. Car celle du premier m’a donnée à la fin envie de vomir tellement elle est horrible, et celle de la seconde m’a littéralement époustouflée vu qu’elle se trouve hors du commun des mortels.

Non franchement là, alors que ça fait bien plus d’une semaine que j’ai fini ce livre, j’ai réellement un sentiment d’incompréhension qui me saisit à l’égard de ce livre que je n’arrive toujours pas à déchiffrer

Mais au-delà de l’histoire qui parle de mort et de renaissance, les personnages sont sans doute ce qui a de plus marquant dans ce roman. En effet, on a du mal à croire qu’un certain rapprochement va se faire entre ces deux-là, puisqu’à première vue tous les opposes. Et si on voit que quelque chose ne va pas et qu’on peut ressentir un certain agacement contre l’inertie de l’un et la détresse de l’autre, ils n’en restent pas moins des personnages agréables à découvrir et à suivre. J’ai d’ailleurs un faible pour la jeune fille, sa préoccupation sur la sauvegarde de la planète, m’a énormément plu, et je vous avouerai que parfois j’avais l’impression de m’entendre penser, comme dans cet extrait : « Avant faire des enfants c’est synonyme de vie ! Maintenant c’est synonyme de mort ! C’est ça que les gens ne comprennent pas ! Parce qu’ils sont pas informés ! Alors ils gardent leurs réflexes d’avant. Qui vont tous nous tuer. Parce qu’on grouille comme des cafards et que la terre n’en peut plus. Parce qu’une espèce ne peut pas proliférer comme ça. Un écosystème est un équilibre. Et si on n’arrête pas de se reproduire le rééquilibrage va être violent ! Quand je vois une femme enceinte, j’ai la haine ! Parce que c’est un monstre d’égoïsme, de conformisme et d’ignorance ! Pour son petit bien-être personnel, pour faire comme tout le monde elle participe à la fuite en avant ! Sans se poser de question, après moi le déluge, connasses ! Et même vos enfants, vous y pensez, connasse ?! Au monde dans lequel vous allez les jeter ?! Non pas du tout !... » Bref. C’est un personnage qui m’a énormément plu, mais « Bonzi » a aussi un côté agréable, le fait qu’il soit lointain de tout et ne semble pas en être très gêné n’est pas mal non plus.

Enfin pour résumer, c’est un roman que j’ai beaucoup apprécié malgré le début un peu difficile. A lire pour la découverte et les personnages.

Je remercie en passant les éditions Albin Michel.

5 janvier 2014

"Aliénor l'insoumise" de Isaure de Saint Pierre

"Aliénor l'insoumise" de Isaure de Saint Pierre

 

aliénor l'insoumise

 

Résumé :

Scandaleuse, séductrice, Aliénor était aussi une princesse érudite, qui, au XIIe siècle, a imposé la richesse de la culture occitane, elle est l’inspiratrice de l’amour courtois, sur deux royaumes. Une femme de tête qui a conservé le pouvoir pendant presque sept décennies. Reine de France à 15 ans, reine d’Angleterre à 18, Aliénor est une femme libre et intransigeante. Déçue par Louis VII, époux timide et maladroit, et par son royaume trop étriqué, elle fait annuler son mariage pour raison de consanguinité. C’est la première fois que le divorce est demandé, et obtenu, par une reine ! Après avoir ridiculisé Louis VII en affichant sa liaison avec son oncle Raymond de Poitiers, elle épouse Henri Plantagenêt, un jeune homme impétueux de dix ans son cadet, qu’elle fait roi d’Angleterre. Ce mariage renverse le rapport de force avec la France et inaugure la guerre de Cent ans. Lorsqu’elle découvre les infidélités d’Henri II, elle s’émancipe de sa tutelle et fomente une révolte contre lui. Jusqu’à la fin de ses jours, elle aidera ses fils (Richard Coeur de Lion et Jean Sans Terre) à asseoir leur pouvoir.

Mon avis :

Même si je n’ignore pas la pléthore de livre et roman sur Aliénor d’Aquitaine, j’avoue que c’est la première fois que je lis un livre sur cette dernière. Et pour une première je dois dire que je ne suis pas mécontente de cette lecture. Normal me direz-vous, puisque la vie d’Aliénor d’Aquitaine est un roman à elle toute seule ; mais quand même, ceci n’explique pas tout. En effet, qu’importe le sujet si la matière est absente. Et là autant dire que niveau matière, l’auteure a assuré !

Comme je l’ai dit je n’ai jamais lu de livre sur Aliénor (bien que j’ai un livre qui m’attend dans ma PAL) du coup en lisant ce roman j’ai cherché à me renseigner pour voir si ce que je lisais était pure fiction ou pas, et là je suis restée agréablement surprise de voir que finalement ce roman n’était pas qu’un simple roman, mais en quelque sorte une bio un peu romancée d’Aliénor. En effet, d’après ce que j’ai vu, rien dans la vie d’Aliénor d’Aquitaine, ou même dans celle des autres personnages, n’a été vraiment inventé. L’auteure a vraiment reproduit le plus fidèlement possible la vie de cette dame deux fois reine, mais aussi celle des autres protagonistes, et ça pour moi c’est véritablement le bon point de ce genre de bouquin, car c’est découvrir, disons dégrossir, l’Histoire d’une manière agréable, même si tout n’est pas dit dedans.

Alors certes Isaure de Saint Pierre, va parfois pendre parti pour une version plutôt qu’une autre, comme c’est le cas de la relation supposée entre Aliénor et son oncle Raymond lors de la deuxième croisade, ou encore pour la mort d’Arthur de Bretagne, mais comme les historiens eux-mêmes n’arrivent pas à se mettre d’accord on ne peut pas lui en tenir rigueur, fallait bien qu’elle choisisse !

 

Ensuite un autre point très agréable de ce bouquin, c’est l’ambiance. Personnellement, je me suis vraiment crue au moyen-âge en lisant ces pages. Isaure de Saint Pierre a vraiment su reproduire la cour chatoyante d’Aliénor dans ces châteaux traversés par les courants d’air, mais aussi cette époque politique, qui était faut bien le dire un peu belliqueuse. Toujours en train de se tirer dans les pattes ou de comploter pour un bout de terre, bien qu’elle soit faite d’alliance. Et d’ailleurs, comme j’ai pu le découvrir en lisant ces pages, Aliénor d’Aquitaine ne fera pas exception à la règle, puisqu’elle poussera ses fils à se révolter contre leur père le roi Henri II, ce qui lui vaudra au final 15 ans d’emprisonnement ordonné par ce dernier.

Alors il est vrai que vu comme ça Aliénor d’Aquitaine peut paraître un peu antipathique, et il est vrai qu’elle avait les dents longues, même très longues, mais je ne sais pas si ça vient de l’aura qu’elle dégage ou du fait que l’auteure s’est attardée à lui donner des sentiments, mais quoi qu’il en soit j’ai beaucoup apprécié Aliénor d’Aquitaine, elle avait un caractère et une tête froide à toute épreuve, et pour l’époque et pour une femme ben je trouve cela juste incroyable, car ça ne devait point être aisée. Et ce qui est doublement fou dans cette histoire, c’est que même l’âge venant, elle ne se laissera jamais démonter, à titre d’exemple la libération de Richard cœur de Lion, ou encore son parcours à travers les provinces « plantagênaises » afin de faire reconnaître Jean sans Terre roi d’Angleterre. Mais si vous voyez de qui je veux parler, de lui =>prince jean (désolée je devais la faire ! ^^)

 

Enfin comme le titre l’indique si bien, Aliénor était vraiment une insoumise, et pour cette grande dame et histoire je vous invite vivement à lire ce livre, qui reste bien documenté et se lit très facilement.

Je remercie en passant les éditions Albin Michel pour leur gentillesse et la patience de la gentille demoiselle (non ce n'était pas un monsieur comme je le croyez XD) car (je suis un peu chiante on peut le dire ^^).

 

nunujaune

1 septembre 2013

"Les pissenlits" de Yasunari Kawabata

"Les pissenlits" de Yasunari Kawabata

les pissenlits kawabata

Résumé :

Ce court roman met en scène Hisano, amant d'Ineko, et la mère de la jeune femme. Tous deux reviennent de l'hôpital psychiatrique où Ineko est internée. Elle souffre d'une étrange maladie mentale, une cécité partielle qui l'empêche parfois de voir certaines parties de son corps ou de celui de son amant. Dans un paysage fleuri de pissenlits, Hisano et la mère échangent des propos parfois saugrenus, surréalistes, sur le passé d'Ineko et les causes possibles de son mal. Le flou, ambiguïtés, lacunes, ellipses, est inhérent à l'univers et au style de Kawabata. Comme dans la nouvelle Le Bras (La beauté tôt vouée à se défaire), on retrouve ici ce que Mishima appelait " le lieu géométrique incontournable de la psychologie de l'auteur ".

Mon avis :

Bien que j'aime Kawabata, j'avoue que ce livre ne m'a pas beaucoup emballée. J’ai trouvé ce livre un peu sans fin et sans véritable but, ce qui est appuyé par le fait qu’il n’a en plus pas de fin.

En fait, durant cette lecture, j’ai eu l’impression d’avoir assisté à un dialogue de sourd et un dialogue de fou. Le sujet tournait toujours autour des mêmes points, c’était toujours les mêmes questions posaient sous différentes formes, c’était les mêmes doutes, les mêmes délicatesses, les mêmes demandes, pour faire court je me suis ennuyée.

Pour être franche, je n’ai pas trouvé beaucoup de consistance à ce bouquin, certes la folie et la souffrance tiennent une grande place, mais l’auteur a su mieux faire dans d’autres livres. Ici la folie peut toucher à divers niveaux tout le monde, mais pourtant, enfin de mon point de vu, rien d’inquiétant et de palpitant là-dessus, pas de quoi en faire toute une histoire. Quant à la souffrance sur laquelle l'auteur s'arrête aussi, dû aux souffrances, aux épreuves passées, on ne leur accorde finalement que l’importance qu’on veut bien leur donner… Et là en plus c’était trop personnel pour eux, pour que ça le soit pour moi.

En résumé, je ressors de cette lecture très mitigée et avec cette sensation d’avoir tourné en rond.

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14 mai 2013

"Fugue polonaise" de Beata de Robien

"Fugue polonaise" de Beata de Robien

 

fugue polonaise

Résumé :

« Staline vient de mourir. J ai 16 ans. Je m appelle Bashia. Je suis polonaise et je n ai toujours pas fait l'amour. »


Cracovie 1953. Alors que Staline vient de mourir, Bashia, adolescente rebelle, s accroche à son rêve de quitter un pays affamé par les restrictions alimentaires et muselé par la police politique. Contrainte de composer avec les membres d une famille tous plus originaux les uns que les autres ainsi qu avec les locataires de leur appartement communautaire, Bashia essaie tant bien que mal de goûter aux joies de son âge. Quitte à y laisser quelques plumes... La liberté à un prix, et Bashia en fait la douloureuse expérience.
Ce récit drôle et émouvant, tout en nous immergeant dans la réalité de la Pologne communiste de l'après-guerre, dresse un beau portrait d'adolescente qui restera longtemps dans notre mémoire.

Mon avis :

L’avantage de ce livre c’est qu’il raconte deux histoires. Une histoire d’amour entre la polonaise Bashia et le français Christian, et celle de la Pologne sous le régime dictatorial communiste. Et je ne pense pas vous choquer si je vous dis que j’ai préféré la grande Histoire de la Pologne à celle d’amour, ceux qui me suivent n’ignore pas que j’ai beaucoup de mal avec les histoires à l’eau de rose sauf exception. Pourtant, ici j’ai pris quand même grand plaisir à suivre l’histoire d’amour Bashia et l’histoire plus générale de sa famille, pour la seule et unique raison que l’histoire de ces gens est intrinsèquement liée à celle de la Pologne communiste, puisque tout dans leur vie est policé, surveillé, etc, etc… mais à un point inimaginable. Par exemple l’oncle Roman est surveillé parce qu’il ne travaille pas, la grand-mère parce qu’elle était une ancienne bourgeoise et Bashia parce qu’elle aime un français ! Un français bien crétin au demeurant mais j’y reviendrai plus tard.

En fait quand on lit ce livre on se rend compte que vivre sous le régime communiste c’était vivre l’enfer pour les populations, car c’était vivre avec la peur d’être à tout moment arrêté parce qu’on avait mal fait une chose ou fait une chose qui ne fallait pas, qu’importe ! Bon certes on sait aujourd’hui que ce régime-là a été une vrai plaie pour les populations qui ont vécu sous son joug ; les goulags, le bourrage de crâne, la propagande, les privations alimentaires pour le petit peuple (car les nouveaux bourgeois ne manquaient absolument de rien), les passeports ou déclarations obligatoires pour chaque voyage, on le sait déjà. Mais ce que l’on sait moins par contre, c’est qu’ils pouvaient aussi loger des habitants sous votre toit jugé trop grand, sans vous demander votre avis ! Et ceci est une chose parmi d’autre, car je vous assure qu’en lisant ce livre, je suis allée jusqu’à la fin de surprise en surprise au point que j’ai enquillé les pages à une vitesse surprenante, (j’allais dire comme un polonais les verres de vodka ^^).

Maintenant niveau personnage y’en a une que j’ai beaucoup aimé c’est la grand-mère de Bashia. Elle a ce charme un peu suranné et celui des répliques qui font mouche qui m’ont séduite. Elle a aussi ce charme de la fierté, et de ce caractère solide qui attire la confiance. Rien sur le coup ne semble l’ébranler, elle paraît solide comme un roc et toujours prête à combattre pour les siens, même si à la fin un évènement viendra bouleverser cela. Enfin bref c’est un personnage que j’ai beaucoup aimé… à la différence du jeune Christian.

Alors Christian ce n’est pas un poème à lui tout seul, mais juste une tête à claque. A part le fait qu’il soit un tantinet obsédé, il est aussi un véritable crétin qui soutient le régime communiste. Alors oui on pourrait me dire : « Oui mais ce sont ses idées politiques. » Soit. Soit. Soit. Mais quand on vient en Pologne pour admirer le « génie communiste », et qu’on refuse de voir la réalité du pays et la misère des habitants, c’est autre chose, et une chose qui révèle juste de la stupidité. Sincèrement c‘est même plutôt insupportable au lecteur de le voir si fasciné par le socialisme, quand on voit derrière ses idées la vie bien difficile des autres personnages du roman. Surtout que je suis certaine qu’il n’aurait jamais voulu vivre lui-même sous un régime pareil, qui n’avait rien à voir avec le paradis imaginé mais plutôt avec l’enfer. Alors oui on peut mettre cela sur le compte de la jeunesse, mais quand même j’ai eu beaucoup de mal à trouver un côté sympa à Christian.

Enfin bref, pour résumer c’est un livre que je conseille pour plusieurs raisons. Déjà pour sa facilité de lecture, mais aussi pour l’histoire qu’il raconte, car ce n’est pas qu’une histoire d’amour, l’histoire d’une famille, c’est aussi l’Histoire d’un pays, et l’Histoire de la Pologne Beata de Robein la maîtrise plus que bien. Ne vous fiez donc pas au titre poétique de ce bouquin car il cache quelque chose...

Je remercie au passage les éditions Albin Michel pour ce service presse, et je remercie aussi grandement l’auteure d’avoir voulu me faire partager son livre et de me lire.

 

1 avril 2013

"La cithare nue" de Shan Sa

"La cithare nue" de Shan Sa

shan sa

Résumé :

Elle est issue d’un illustre clan de la plaine du Milieu. Dans ses veines coule le sang des plus hautes castes. Otage d’un capitaine de guerre, elle le suit à travers un pays ravagé, de champs de bataille en cités détruites jusqu’aux portes de la Cité Interdite, du trône impérial.

Il est orphelin, pauvre, mais le seul luthier en ces temps d’invasions et de violence à pouvoir fabriquer la fabuleuse cithare aux sept cordes de soie inventée par le dieu Fu Xi. Sous ses doigts, le bois précieux du sarcophage de l’impératrice oubliée se transforme en musique, et l’amour renait, au-delà des siècles.

Shan Sa poursuit une œuvre singulière et puissante centrée sur la Chine où elle est née, qu’elle soit celle des grandes dynasties d’Impératrice ou plus contemporaine de La Joueuse de go, elle y évoque des héroïnes fortes et fragiles qui, face aux aléas de la réalité, vivent la mélancolie et la beauté du monde comme seule source d’harmonie.


Top chrono :

Y'a pas à dire. Shan Sa est vraiment une auteure comme il en existe peu aujourd'hui, c'est beau, c'est très bien écrit, les histoires sont des vraies histoires, en bref ce n'est pas du Nothomb.
Shan Sa maîtrise sa plume et sait nous faire voyager et rêver, et ce roman qui se déroule à deux époques lointaines ne fait pas exception. A lire pour la beauté des paysages, des personnages, de l'histoire, de l'écriture !

27 mars 2013

Les petites histoires de la grande Histoire.

"Secrets d'histoire tome 1" de Stéphane Bern

secrets d'histoire

Résumé :

Mystère, Enigmes et Secrets du passé sont autant de clés pour découvrir la petite histoire de la grande. Avec l'aide des plus éminents de nos historiens d'aujourd'hui, nous avons tenté d'élucider une trentaine d'énigmes, sachant que l'Histoire est, comme la science, en perpétuelle évolution sur le chemin de la vérité. Ainsi de nouveaux dossiers ont pu être rouverts en s'appuyant sur des figures emblématiques et, à travers elles, raconter une époque, percer à jour certains secrets. L'Histoire constitue le socle de notre nation, un trésor et un patrimoine communs qui confèrent à chacun d'entre nous - quelle que soit notre origine - ce sentiment d'appartenance à un même peuple. Mes ancêtres n'étaient pas gaulois, loin s'en faut, mais l'étude passionnée de l'Histoire de France m'a permis d'aimer ce pays qui m'a vu naître. Un peuple qui ne sait pas d'où il vient, ne sait pas où il va.

Mon avis :

Dans l’ensemble c'est vraiment un bon livre, ça remonte à assez loin dans le temps (Alésia) et parle de divers personnages (roi, reine, chevalier...), mais je regrette quand même que ça reprenne parfois mot pour mot les émissions, ce qui laisse un peu un sentiment de perdre son temps car on sait d'avance ce qui va être dit.
Autre point négatif, sans toutefois l'être vraiment, c'est que ça survole un peu trop le sujet, cela étant ça soulève quand même de bonne question et répond peut-être à certaines. Voilà pourquoi d'ailleurs j'ai acheté le tome 2.

Pour résumer, j'ai quand même apprécié ce livre et je vous le conseille. Pour finir je vous laisse avec ce court passage du préface : "[...] Mes ancêtres n'étaient pas gaulois, loin s'en faut, mais l'étude passionnée de l'Histoire de France m'a permis d'aimer ce pays qui m'a vu naître et que mes grands-parents avaient choisi ; l'histoire comme la langue et la culture sont de merveilleux vecteurs d'intégration..."

20 septembre 2011

"La petite" de Marie Halberstadt : Faux, mais faux, terriblement faux !

"La petite" de Marie Halberstadt

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Quatrième couverture :

"J'ai 12 ans et ce soir je serai morte."
Méfiez-vous des enfants sages...


Résumé :

Elle n'a pourtant vécu qu'une enfance ordinaire, celle des années 1960 où l'on gardait pour soi secrets et blessures : se sentir terne et insignifiante, et surtout bête et laide. Mais il faut se méfier des enfants sages, ils portent parfois en eux des océans de désespoir... Michèle Halberstadt, l'auteur d'Un écart de conduite, décrit avec autant de justesse que de sobriété le monde de l'enfance, l'engrenage insidieux du silence et du mensonge, et la peur de grandir.

Mon avis :

L'histoire étant proche de moi, j'ai voulu lire ce livre pensant qu'il me plairait grandement. Qu'est ce que je me suis trompée !

L'histoire en elle-même est parfaitement plausible, cette petite fille trop sage, renfermée sur elle-même et se dégoûtant par ses paroles, ses actes, sa façon d'être, est ce qui peut avoir de plus vrai. Cependant quand on s'arrête sur des détails, même pas ! Sur un détail en particulier, on s'aperçoit que c'est une histoire qui sonne très vite faux, sur laquelle finalement il n'y a pas lieu de s'arrêter, ni de se sentir triste, proche ou quoi que se soit d'autre du personnage. Surtout que pas de bol, ce détail se trouve dans les premières pages. Pour mieux comprendre mon ressenti je vous mets la chronologie de la journée où cette petite fille a décidé de mourir.


- Entre 8h00 et 9H00 cette petite fille avale les cachets de plusieurs tubes dont des somnifères. Il lui faut cinq grands verres pour tout avaler.

- 9H05 : elle est en étude. Tout va bien, elle n'a pas sommeil.

- A 11H10 : en cour de science elle s'endort. Déjà je suis étonnée qu'à ce moment là elle n'ait pas envie de vomir, car avec beaucoup trop de cachet dans le sang c'est souvent impossible de ne pas avoir envie de gerber, et à mon avis c'est surtout le cas à 12 ans... Par ailleurs je suis aussi étonnée qu'elle ne soit pas plus désorientée que ça, car avec plusieurs tubes de cachets dans le sang elle a l'air plutôt bien consciente et n'a pas spécialement de vertige.

- A 12H00 sa mère vient la chercher. A ce moment elle a juste les jambes engourdies et la tête qui flotte, et chose incroyable elle arrive assez bien à dominer son envie de dormir, malgré un assoupissement !
En plus, et c'est un autre point qui me chiffonne, en cet instant précis, elle arrive à rentrer chez elle toute seule, sans l'aide de personne et ce malgré ses vertiges... Pourtant je peux vous assurer que les vertiges qu'on a dans ces cas là sont justes terribles et vous ne faite pas trois pas sans tomber parterre ou vous accrochez au mur, mais bon passons car le plus gros arrive.

- Et le plus gros est ceci. A 15H00 cette jeune fille ne dort toujours pas, et chose curieuse elle arrive à lutter tant bien que mal contre le sommeil. *o* Bien que quand le médecin arrive peu de temps après, il la réveille. Je tiens quand même à rappeler qu'elle a pris plusieurs sortes de cachets le matin entre 8H00 et 9H00, et que logiquement à ce moment là si elle n'a pas vomi et même avec ça en fait, elle devrait dormir depuis belle lurette et bien correctement. Donc ben voilà ça ne colle pas, et du coup ce qui devait arriver arriva... A cet instant précis, on a la certitude que l'auteur s'est juste foutue de notre pomme tout le long du livre. A moins que cette jeune fille ait confondu des Smarties avec des somnifères, et que pas de bol dans sa boîte de Smarties il y'avait en effet quelques somnifères qui se battaient en duel. (Cas très peu probable on en convient.)

Enfin bref, tout ça pour dire que ce déroulement d'action est un doigt dressé en l'air au lecteur. Bon d'accord, c'est un détail du livre, mais je dois avouer qu'il m'a trop frappé pour passer au travers, et idem pour la fin. Une psy qui dit à cette jeune fille, qu'à 12 ans elle a fait un tour complet sur elle-même, qu'elle n'a plus besoin des autres rendez-vous après cette première rencontre c'est juste énorme pour moi. Expliquer pourquoi et expliquer ce pourquoi, ce n'est pas ce que j'appelle faire un tour complet sur soi même, d'ailleurs et en toute logique on travaille dessus ensuite. Je veux bien admettre qu'ici nous sommes en 1968, mais faut pas déconner non plus...

Sinon sans ça, et malgré les passages où elle raconte sa vie qui ne sont pas du tout intéressants, l'histoire peut être attachante... enfin de loin, de très loin même... Mais mis à part le fait que cette histoire n'apporte rien de nouveau sous le soleil, cette jeune fille peut être touchante par sa façon de penser et d'agir, et sa façon de vivre couper du monde pour ne plus souffrir. En cela l'auteur a vraiment fait un bon portrait qui se révèle particulièrement vrai, mais hélas pour moi ça s'est arrêté là. Je n'ai pas marché plus dedans, dommage...

En résumé l'écriture est simple, encore qu'elle n'a pas toujours le ton d'une jeune fille. L'histoire dans son ensemble est passable, même si elle ne casse pas trois pattes à un canard, et en ce qui concerne le reste, vaut mieux pas regarder. En bref, c'est un livre à oublier.

7 janvier 2011

"Le miroir de Cassandre" de Bernard Werber

"Le miroir de Cassandre" de Bernard Werber

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Quatrième couverture :

Et vous, que feriez-vous si vous vouliez voir le futur et que personne ne vous croie ?

Mon avis :

J'ai adoré ce livre. Bien qu'il ait quelques longueurs, que les personnages, les faits, les gestes soient poussés à l'extrême, voire caricaturés, j'ai  quand même adoré ce livre. Mais pour une fois ce n'est pas spécialement l'histoire qui m'a plu mais plus les messages que le livre contient. L'histoire n'est certes pas déplaisante, mais toutefois dans ce bouquin il ne faut pas s'arrêter dessus, avant il faut voir le message qu'il contient car c'est un livre sacrément visionnaire.
En effet, même si Cassandre est un personnage inventé de toute pièce, je peux vous affirmer -pour avoir lu quelques livres sur le sujet de l'environnement-, que le futur de ses rêves est loin d'être improbable même si hélas il est loin d'être joyeux.

Je note quand même un petit bémol à cela, c'est que je vois ce futur arriver plus vite que dans le livre... (ben oui je ne crois pas au miracle et encore moins au Papillon des étoiles) Du coup je trouve que le fait que Werber ait placé cela assez éloigné dans le temps, enlève l'urgence de la situation que ce livre sous-entend finalement... Mais bon à part ça rien à redire, car finalement ce qui est bien avec ce bouquin c'est que l'auteur expose d'une façon plus "ludique" - un roman de SF est plus facile à lire qu'un documentaire qui peut se montrer barbant -, les problèmes actuels de notre planète. Ce qui en plus en fait un livre au message planétaire.

Bref, vous l'aurez compris, je recommande avant tout ce livre pour sa vision futuriste et très probable, puis pour les messages de mise en garde qu'il contient comme par exemple ceux-là : "Vous pensez bien faire en faisant plein d'enfant ? Vous vous trompez, cela sera un gros problème dans l'avenir", ou encore "Vous consommez à outrance pour un plaisir immédiat et sans valeur, fait attention cela vous retombera dessus d'une façon ou d'une autre".

D'ailleurs à ce propos, je voudrais savoir - et je m'adresse aux lecteurs qui ont déjà lu ce livre -, je voudrais donc savoir si ce livre a éveillé en vous un petit quelque chose ? S'il vous a ouvert les yeux sur votre façon de consommer ? De voir le monde ? S'il vous a aidé à voir encore plus loin que votre présent et futur immédiat ? Si vous vous êtes aperçus que vous n'étiez que peu de chose voire rien dans l'univers ? Tout au plus des gens de passage...

Quoi qu'il en soit, c'est un livre que je conseille.

 

Deux phrases du roman que j'ai adoré. "Y'a t'il un moyen d'arrêter cette violence permanente qui a l'air de rassurer les crétins ?" et "Les optimistes sont des gens mal informés."

 

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Flûte de Paon / Livre-sse livresque
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