"La chasse au Sarko" de André Bercoff
Résumé :
Depuis deux ans, la chasse au Sarko est ouverte. Feu à volonté. Pas de quartier. Il pleut ? C’est sa faute. Une émeute à Grenoble ? On sait qui est coupable.
En fait, avec Sarko, des digues se sont effondrées : celles qui protégeaient, vaille que vaille, la fonction présidentielle.
Le monarque républicain gardait, depuis un demi-siècle, en dépit des attaques, une certaine considération liée à son statut de Premier personnage de l’État.
Sarko, sa seule et vraie rupture est qu’il a nommé les maux français alors que les autres maquillaient, dissimulaient.
Que l’homme soit pétri de maladresses et de contradictions, c’est une évidence. Mais qu’il soit le premier à avoir mis le doigt dans les plaies du pays et affirmer qu’on ne peut pas faire autrement,voilà qui n’est visiblement pas toléré.
Mi Bernard Tapie, mi Lady Gaga, ce président a nettoyé le sable dans lequel s’enfouissaient les autruches.
Mon avis :
Au première vu du résumé on pourrait penser que ce livre ne parlera et ne chantera que des louanges sur Sarkozy, sachez que c'est faux. Bien sûr qu'il va nous parler de Sarko, et ce qu'on peut vraiment retenir de positif la dessus c'est que Sarko a donné un grand coup de pied dans la fourmilière, et par conséquent réveiller la belle au bois dormant. Mais l'auteur ne s'arrête pas là, il va aussi nous parler de la France et de tous ses partis politiques en les critiquant ou pas. Il va aussi nous parler de l'état du monde et de son fonctionnement, enfin pas tout. (Sur ce dernier point, bien que ça permet de mieux comprendre certaines choses, ça reste quand même superficiel même si ça va sur l'essentiel). Bref, en clair il va nous faire un compte rendu général et nous montrer ce que l'on peut attendre de l'avenir. Rien de très jojo pour être honnête, mais ce n'est pas une surprise.
L'autre atout de ce livre, et pas des moindre, c'est qu'il rafraîchit la mémoire. On dit souvent que les français ont la mémoire bien courte -ce qui doit être certainement le cas- du coup l'auteur se propose de rafraîchir cette dernière, via quelques retours dans le passé plutôt percutants... On critique Sarko, son gouvernement mais finalement on s'apperçoit qu'il n'a absolument rien inventé. Certains prédécesseurs ont même fait bien pire, niveau vole, marchandage et bonne entente avec des dictateurs et autres incompétences... Là dessus il y'a vraiment des perles à découvrir ou redécouvrir pour notre plus grand plaisir. Oui vous ne rêvez pas, j'ai bien écrit pour notre plus grand plaisir, outre le ton ironique que l'auteur emploie, je dois avouer qu'en effet j'ai bien rigolé devant l'hypocrisie que montre certains hommes politiques actuels -et la gauche est championne - quand on regarde le passé. Je vous rassure la droite n'est pas en reste non plus.
Je dois dire que j'ai aussi apprécié ce livre car il parle à la classe politique certes mais aussi aux français, en tout cas il m'a beaucoup parlé car enfin une personne disait ce que je pense. Comme l'auteur, c'est vrai que je ne comprends pas pourquoi en France on cherche des excuses à tous les criminels, alors que leurs victimes ne demandaient rien à personne. C'est vrai que je pense et comme l'écrit l'auteur qu'SOS racisme ne défend qu'une certaine ethnie mais pas le petit "franchouillard blanc". Que cette association est passé de La ligue des droits de l'homme, à La Ligue des droits de certains hommes. (Et ça je le sais d'expérience personnelle). C'est vrai que comme lui je pense qu'il va falloir dire non à certaines choses pour remonter la pente et qu'on est pas prêt d'y arriver même avec ça. etc, etc...
Ce bouquin est aussi un très bon essai. Pour une fois un auteur ne pratique pas la langue de bois, il va passer outre le tabou, le politiquement correct et la censure pour dénoncer -ce qui est très rare aujourd'hui preuve qu'on a reculé- développer et solutionner (?) sur tout ce qui ne va pas en France. Que ça soit laïcité, économie, Islam, chômage, Europe, gauche, droite, FN... tout y passe et ce sous une écrasante lucidité.
Néanmoins sur quelques passages, des lecteurs trouveront peut être l'auteur raciste (c'est la grande mode en ce moment dès qu'on parle de laïcité) compatriote, etc, etc... Cependant la mise en garde qu'il décrit sur la perte de la laïcité est vraiment à prendre au sérieux. En effet une religion qui veut IMPOSER ces lois divines dans une république laïque est un danger. Et si tous les partis politiques de gauche comme de droite continuent à jouer les hypocrites là dessus, ou comme dit l'auteur "à jouer les rebelles de la onzième heure, les professionnels de l'indignation sélective,[...] les révolutionnaires sans révolution, s'étant trompés sur tout, ce qui leur permet de parler de tout..." on perdra bien plus qu'une simple identité nationale. Je dois avouer que je tiens beaucoup à la laïcité et chaque chose que cette dernière perd et une grande perte pour l'avenir...
Bref, c'est un livre que je recommande vivement, même s'il n'apporte aucune véritable solution il a au moins l'honneur de montrer des pistes et de parler de tout ce qui ne va pas, mais aussi de faire prendre conscience qu'il est grand temps d'arrêter de s'enfouir la tête dans le sable, car aujourd'hui on ne peut plus se le permettre de faire comme ci tout aller bien.
Maintenant que Sarkozy a réveillé les foules, ceux qui lui succéderont ne pourront plus faire comme-ci, ou être encore laxiste et passif. Avis à celui qui aura sa place...
Je remercie les éditions Rocher et Babelio pour ce partenariat.
Quelques passages :
"Rêvons d'un monde où l'appartenance et la croyance religieuses seront d'autant plus respectable et respectées qu'elle appartiendront au domaine de la vie privée. Rien ne se fera tant qu'une religion voudra imposer un mode de vie à l'ensemble d'une population. La France a légué au monde le merveilleux cadeau de la laïcité, ultime garante d'une véritable liberté. Les musulmans, chrétiens, juifs, bouddhistes, hindouistes, athées, agnostiques du monde entier, doivent faire du combat pour la séparation des cultes et des états leur absolue priorité, s'il préfèrent vraiment leur vie à la mort, la démocratie à la dictature, et l'épanouissement, et l'épanouissement à la servitude. Tous ceux qui sèmeront le déshonneur pour éviter la guerre, récolteront, comme disait un grand résistant, le déshonneur et la guerre. Comme l'écrit Abdennour Bidar, professeur de philosophie à l'université de Sofia Antipolis :" Comment faire comprendre que la laïcité n'est pas une vieille lutte idéologique française mais un principe universel de cohésion sociale, qui permet à tous de vivre ensemble au lieu de demeurer dans une simple coexistence ?.. Nous devons passer de l'âge politique à l'âge éthique de la laïcité... Si notre République ne fait pas cet effort de former des consciences laïques, elle s'expose à rencontrer encore et encore le même adversaire, auquel elle donnera sans arrêt de nouvelles forces : en l'occurrence, ce fondamentaliste islamique qui, précisément ne veut pas négocier ses propres convictions et qui les revendiquera de façon toujours plus radicale dès lors qu'il ne trouvera en face de lui que la réponse répressive...""
"La France est en déficit structurel de 6,2% de son PIB. Elle n'a jamais plus connu d'équilibrage budgétaire depuis 1973. Notre dette publique se monte à 1 500 milliards d'euros, c'est à dire à 80% du PIB et montera à 100% du PIB d'ici 2013. Nous avons emprunté 239 milliards d'euros en 2010, dont 87 milliards ont servi à payer les intérêts de la dette passée, c'est à dire le budget total de l'enseignement scolaire, de la justice et du travail. A qui empruntons-nous ? Au trésor chinois, aux fond souverains des émirats du Golfe et autres créanciers de ces pays émergents. [..] Qui paye, depuis vingt ans les salaires de nos instituteurs, de nos infirmières, et autres rouages essentiels du pays ? Personne d'autre que ces "foutus" Chinois, ces "salauds" d'Américains, ces "fourmis" de Coréens ou ces épais Nippons."
"Nul besoin d'être grand clerc pour comprendre que nombreux sont nos compatriotes qui ne hurlent pas de plaisir quand, dans telle ou telle rue de nos villes, ils entendent répéter quotidiennement : sale céfran; quand dans un match de football entre l’Égypte et l'Algérie, des dizaines de drapeaux français à Marseille et à Toulouse, sont brûlés et remplacés par des drapeaux algériens. Ils ne comprennent pas non plus très bien pourquoi un certain nombre d'associations crient au racisme dès qu'on touche à un immigré, mais restent étrangement silencieuses quand un petit blanc se fait massacrer entre Les Mureaux et Mantes-la-Jolie. La Ligue des Droits de l'homme devrait être rebaptisée La Ligue des Droits de certains hommes. En effet, si un petit "franchouillard" au teint clair se fait tabasser dans un bus de nuit par quatre en capuchonnés au goût étrange venu d'ailleurs, c'est lui qui demandera à ce qu’aucune suite ne soit donnée à l'affaire, et c'est au policier qui aura diffusé la vidéo sur Internet de subir les foudres de sa hiérarchie. une société qui a peur de ses fièvres, incrimine d'abord et toujours le thermomètre : les clichés ont la vie dure. "