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Flûte de Paon / Livre-sse livresque
20 septembre 2011

"La petite" de Marie Halberstadt : Faux, mais faux, terriblement faux !

"La petite" de Marie Halberstadt

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Quatrième couverture :

"J'ai 12 ans et ce soir je serai morte."
Méfiez-vous des enfants sages...


Résumé :

Elle n'a pourtant vécu qu'une enfance ordinaire, celle des années 1960 où l'on gardait pour soi secrets et blessures : se sentir terne et insignifiante, et surtout bête et laide. Mais il faut se méfier des enfants sages, ils portent parfois en eux des océans de désespoir... Michèle Halberstadt, l'auteur d'Un écart de conduite, décrit avec autant de justesse que de sobriété le monde de l'enfance, l'engrenage insidieux du silence et du mensonge, et la peur de grandir.

Mon avis :

L'histoire étant proche de moi, j'ai voulu lire ce livre pensant qu'il me plairait grandement. Qu'est ce que je me suis trompée !

L'histoire en elle-même est parfaitement plausible, cette petite fille trop sage, renfermée sur elle-même et se dégoûtant par ses paroles, ses actes, sa façon d'être, est ce qui peut avoir de plus vrai. Cependant quand on s'arrête sur des détails, même pas ! Sur un détail en particulier, on s'aperçoit que c'est une histoire qui sonne très vite faux, sur laquelle finalement il n'y a pas lieu de s'arrêter, ni de se sentir triste, proche ou quoi que se soit d'autre du personnage. Surtout que pas de bol, ce détail se trouve dans les premières pages. Pour mieux comprendre mon ressenti je vous mets la chronologie de la journée où cette petite fille a décidé de mourir.


- Entre 8h00 et 9H00 cette petite fille avale les cachets de plusieurs tubes dont des somnifères. Il lui faut cinq grands verres pour tout avaler.

- 9H05 : elle est en étude. Tout va bien, elle n'a pas sommeil.

- A 11H10 : en cour de science elle s'endort. Déjà je suis étonnée qu'à ce moment là elle n'ait pas envie de vomir, car avec beaucoup trop de cachet dans le sang c'est souvent impossible de ne pas avoir envie de gerber, et à mon avis c'est surtout le cas à 12 ans... Par ailleurs je suis aussi étonnée qu'elle ne soit pas plus désorientée que ça, car avec plusieurs tubes de cachets dans le sang elle a l'air plutôt bien consciente et n'a pas spécialement de vertige.

- A 12H00 sa mère vient la chercher. A ce moment elle a juste les jambes engourdies et la tête qui flotte, et chose incroyable elle arrive assez bien à dominer son envie de dormir, malgré un assoupissement !
En plus, et c'est un autre point qui me chiffonne, en cet instant précis, elle arrive à rentrer chez elle toute seule, sans l'aide de personne et ce malgré ses vertiges... Pourtant je peux vous assurer que les vertiges qu'on a dans ces cas là sont justes terribles et vous ne faite pas trois pas sans tomber parterre ou vous accrochez au mur, mais bon passons car le plus gros arrive.

- Et le plus gros est ceci. A 15H00 cette jeune fille ne dort toujours pas, et chose curieuse elle arrive à lutter tant bien que mal contre le sommeil. *o* Bien que quand le médecin arrive peu de temps après, il la réveille. Je tiens quand même à rappeler qu'elle a pris plusieurs sortes de cachets le matin entre 8H00 et 9H00, et que logiquement à ce moment là si elle n'a pas vomi et même avec ça en fait, elle devrait dormir depuis belle lurette et bien correctement. Donc ben voilà ça ne colle pas, et du coup ce qui devait arriver arriva... A cet instant précis, on a la certitude que l'auteur s'est juste foutue de notre pomme tout le long du livre. A moins que cette jeune fille ait confondu des Smarties avec des somnifères, et que pas de bol dans sa boîte de Smarties il y'avait en effet quelques somnifères qui se battaient en duel. (Cas très peu probable on en convient.)

Enfin bref, tout ça pour dire que ce déroulement d'action est un doigt dressé en l'air au lecteur. Bon d'accord, c'est un détail du livre, mais je dois avouer qu'il m'a trop frappé pour passer au travers, et idem pour la fin. Une psy qui dit à cette jeune fille, qu'à 12 ans elle a fait un tour complet sur elle-même, qu'elle n'a plus besoin des autres rendez-vous après cette première rencontre c'est juste énorme pour moi. Expliquer pourquoi et expliquer ce pourquoi, ce n'est pas ce que j'appelle faire un tour complet sur soi même, d'ailleurs et en toute logique on travaille dessus ensuite. Je veux bien admettre qu'ici nous sommes en 1968, mais faut pas déconner non plus...

Sinon sans ça, et malgré les passages où elle raconte sa vie qui ne sont pas du tout intéressants, l'histoire peut être attachante... enfin de loin, de très loin même... Mais mis à part le fait que cette histoire n'apporte rien de nouveau sous le soleil, cette jeune fille peut être touchante par sa façon de penser et d'agir, et sa façon de vivre couper du monde pour ne plus souffrir. En cela l'auteur a vraiment fait un bon portrait qui se révèle particulièrement vrai, mais hélas pour moi ça s'est arrêté là. Je n'ai pas marché plus dedans, dommage...

En résumé l'écriture est simple, encore qu'elle n'a pas toujours le ton d'une jeune fille. L'histoire dans son ensemble est passable, même si elle ne casse pas trois pattes à un canard, et en ce qui concerne le reste, vaut mieux pas regarder. En bref, c'est un livre à oublier.

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9 juin 2011

"Carte du labyrinthe" d'Alberto Torres-Blandina

"Carte du labyrinthe" d'Alberto Torres-Blandina

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Résumé :

Trois personnages se croisent, s’aiment, se quittent et se fuient. Bon mari et bon père, Jaime mène une vie rangée dont il ne cesse de vouloir s’échapper. Il collectionne en cachette les photos de nus qu’il développe pour ses clients, en particulier celles que lui apporte Alberto. Elisa est amoureuse d’Alberto. Tout va bien jusqu’au jour où elle se réveille dans une zone industrielle, à moitié nue. Elle ne se souvient de rien. Chacun cherche sa voie et tous cherchent l’amour dans un chassé-croisé mélancolique. Perdus dans un labyrinthe sans issue qui mélange à loisir les histoires vécues, les vies fantasmées, les mensonges, les trois personnages racontent tour à tour leur existence dans une langue limpide et pleine de vitalité. Ce qui avait commencé comme une lecture amusante et brillante devient une histoire profonde et émouvante sur l’identité, le bien et le mal. Peu à peu on se prend de tendresse pour les personnages, on les suit dans leur labyrinthe, on plonge avec eux dans l’urgence de vivre, le désir de changement, le besoin d’amour… Une histoire qui ne vous quitte plus.

Mon avis :

Les paroles strictement vraies semblent contraires à la raison. Lao-Tseu

Malgré une entrée dans le livre un peu spéciale - il commence par le photographe Jaime qui collectionne les photos olé olé de ses clients -, j’ai été très vite prise par cette histoire.

Ces trois vies, qui s’entrecroisent d’une façon ou d’une autre dans un labyrinthe de sentiment, de confusion, d’impuissance et de mélancolie, m’ont énormément plu et touchée. Déjà parce que tous ces personnages sont impuissants et possèdent une histoire sordide plus ou moins grave qui les mènes à la dérive d’une manière ou d’une autre, mais aussi parce que magnifiquement bien écrit, d’une écriture très simple et décrivant à la perfection les divers sentiments de ses protagonistes -sans pour autant tomber dans le lyrisme-, c’est un livre qui sait nous mener au plus proche de l’histoire qu’il partage, du moins c’est l’impression qu’il m’a donnée.

Néanmoins même si l’histoire d’Elisa, d’Alberto et de Jaime m’a plu, surtout celle d’Elisa le personnage qu’on peut dire central et qui possède une histoire terrible et surprenante, j’ai quand même un petit regret en ce qui concerne ce bouquin. En effet j’ai trouvé qu’il faisait trop référence au sexe. Déjà par le biais des photos que Jaime collectionne -ce que j’ai trouvé malsain au passage-, mais aussi par le biais d’Alberto. Même si les questions, les doutes, les affirmations dans son cas sont assez légitimes, je regrette cette obsession. Je pense honnêtement que le livre aurait eu une dimension plus sublime, s’il y’en avait eu moins. Mais ça comme je le dis souvent, c’est peut être moi qui exagère.

Par contre avant de finir je voudrais dire que j’ai vraiment, mais vraiment apprécié, -et c’est toujours le cas en ce qui me concerne dans les livres- ces petites phrases, ces petits passages que l’auteur a glissé à chaque début de partie, où les personnages vont tour à tour s’exprimer, dire ce qu’ils souffrent, ce qui les hantent… un peu comme dans un journal intime, - car oui j’ai un peu oublié de dire que ce livre est coupé en plusieurs partie de trois à chaque fois.

En résumé c’est un livre agréable à lire malgré le point négatif que j’ai pu lui trouver. Je remercie News Book et les éditions Métaillé pour ce partenariat.

 

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3 juin 2011

"La pavillon d'or" de Yukio Mishima

La pavillon d'or de Yukio Mishima

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Résumé :

Que la Beauté puisse exister et le jeune moine s'en trouverait irrémédiablement exclu. Mais la soudaine et commune fragilité qui l'unit au Pavillon d'Or, alors que retentit au loin le bruit des bombes, scelle son destin au temple sacré. La quête de cette ultime communion, en commettant l'irréparable, constitue sa secrète destinée. Bègue et sans beauté, il est en apparence réservé et taciturne ; le mal et la laideur sont les hôtes de son âme. Le pendant de sa souffrance physique est un ego démesuré et tyrannique qui le pousse à croire à sa mission tragique et exemplaire : atteindre le "coeur même du mal" et anéantir le sacré d'entre les sacrés par un acte de "pure abolition".

L'incendie du Pavillon d'Or en juillet 1950 anéantissait un trésor national. En explorant les méandres psychologiques du jeune Mizoguchi, Yukio Mishima établit le mobile d'un crime qui ébranla le Japon. En arrière-plan, l'auteur livre sa vision philosophique du Beau absolu.

Mon avis :

NB : Cet avis est loin d'être parfait (comme toujours d'ailleurs), mais expliquer par écrit un tel livre c'est presque impossible, il est tellement riche que curieusement pour le coup je dois avouer que j'y arriverais mieux en parlant.

Voilà un livre très beau, que j’ai eu grand plaisir à lire. Même si on connaît d’avance la fin du Pavillon d’or, l’histoire romancée (ou presque) de ce jeune homme handicapé par son bégaiement, que le monde a souvent refusé mais qui s’est aussi refusé au monde, est touchante et singulière. Mizoguchi, personnage ambiguë, un peu influençable, obsédé par le Pavillon d’Or et sa vision de la beauté, m’a, je peux le dire, ébloui par sa personnalité. Qui est plus ou moins froide, tantôt torturée, tantôt impassible, calculatrice, mauvaise, mais aussi proche de la beauté. 

Cependant malgré le fait que ce livre se concentre sur ce personnage, deux autres protagonistes m’ont aussi titillé ; Tsurukawa et Kashiwagi. Le premier par sa lumière, ou plutôt sa soit disant lumière qu’il dégage, et la leçon que finalement il expose. Rien ne paraît être ce qu’il paraît. Le second pour son air et ses paroles blasés, son bon sens qu’il fait montre par moment, mais aussi pour sa noirceur. D’ailleurs ce dernier et Mizoguchi s’assemblent plutôt bien je trouve.

Toutefois les méandres du personnage principal, et le portrait des deux autres n’est pas le seul point captivant de ce bouquin. La pavillon d’or, est lui aussi prenant. Il ne m’a pas hanté autant que Mizoguchi, mais je dois admettre qu’il dégage une atmosphère et une beauté mystérieuse qui m’a fasciné tout du long. Même si sa découverte n’est que livresque -et d’un peu d’Internet- je dois dire que ce pavillon m’a fait rêver, son ambiance, sa description mon conquise, et j’ai ressenti sa fin comme une véritable perte. Celui d’aujourd’hui n’arrivera jamais à sa hauteur je crois... Bref.

Il y a encore beaucoup à dire sur ce livre. Sa description sur la vie d’un temple bouddhisme Zen. L’histoire du chat de Nansen, que j’ai trouvé malgré tout cruelle. La vie après la guerre… Mais je vais m’arrêter là.

Cependant avant de finir je voudrais dire que même si l’écriture est dans l’ensemble simple, le style l’est moins. Il est très imagé, peut-être parfois un peu pompeux et à rallonge aussi. Toutefois ceci ne doit pas vous faire peur car il est très compréhensible et facile d’accès, faut juste être un brin plus concentré qu’un livre normal.

En résumé comme vous le constatez, avec ce livre et comme souvent avec Mishima, on explore les profondeurs sinueuses, nébuleuses et paradoxales de l’âme humaine. Un très beau livre à lire, qui se propose de retranscrire d’une plume magnifique l’histoire d’un fait divers marquant.

Un petit passage du livre : "C'était la première fois que je lisais autant de refus sur un visage. Je suis toujours persuadé que mon visage à moi, l'univers le rejette ; celui d'Uiko, lui, rejetait l'univers." Il y'a aussi un très beau passage sur le néant et la beauté mais très long, donc à vous de lire ce livre pour le découvrir.

12 avril 2011

"Nuée d'oiseaux blancs" de Yasunari Kawabata

"Nuée d'oiseau blancs" de Yasunari Kawabata

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Résumé :

Ce qui distingue Kawabata, ce sensualiste, c'est d'arriver à envelopper ses personnages d'une sorte de buée légère et tendre tout en gardant au récit une ligne très lisse, très nette, il fait naître d'étranges rapports entre ses amants... Ses romans sont dominés par le blanc et nous sommes gagnés par cet éblouissement, par cette lumière incomparable, à ce point que nous avons tendance à oublier un fait majeur : le blanc, s'il est au Japon, comme en Occident, le symbole de la pureté, il est aussi la couleur funéraire, et pour bien comprendre Kawabata, il faut sans cesse penser que la vie, et la vie la plus physiquement amoureuse, la plus sensuelle, comporte toujours cet arrière-plan métaphysique le destin mortel de l'homme, jamais nommé et cependant apparent.

Mon avis :

 

Sans doute le meilleur Kawabata que j’ai lu, pas parce qu’il est plus aboutie mais parce qu’il sonne plus vrai que d’autres que j’ai lu précédemment.

Niveau écriture ça ne change pas, la plume est toujours aussi bien maniée, ça glisse tout seul sans un accroc sur la page.

Mais ce qui fait que j’ai vraiment apprécié cette lecture c’est cette omniprésence de blanc, de transparence, d’image quasi onirique, où tout semble hors d’atteinte. Cette dernière impression est d’ailleurs fortement appuyée par ces moitiés de secret, ces non-dits qui s’entendent tout du long du livre, puisque c’est un peu la partie inaccessible du livre.

En ce qui concerne la trame de ce livre maintenant, elle n’est ma foi pas transcendante, même si elle est très plaisante, bien que les drames, les jalousies, les rancœurs, les gênes, ne sont pas -à mon goût-, toutes aussi catastrophiques, ou aussi gênantes que l’auteur voudrait bien nous faire croire. En effet pour moi, certaines situations ne méritent vraiment pas tant de bienveillance ou de théâtralité dans les faits et gestes, du coup par moment j'ai trouvé que l’auteur en a fait un peu trop… et c’est là à mon sens le seul point presque négatif de ce livre.

Mais outre ceci, oui c’est un très bon livre, et j’ai passé un agréable moment de lecture avec ces personnages déchirés ou mauvais, et la fin à défaut d’être surprenante est plaisante, même si bien sûr elle est loin d’être joyeuse.

 

Ce livre rentre dans mon Challenge Nécrophile : En 2011 je me tape des auteurs morts. Catégorie auteur suicidé.

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11 avril 2011

Poésie, peinture, légèreté... que du plaisir dans ces pages

"Neige" de Maxence Fermine

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Résumé :

Ce petit livre est le poème de la neige et l'histoire de son poète Yuko, une sorte de funambule des mots.
C'est aussi une très belle histoire d'amour, au délicieux parfum zen, étrange et originale.
Un très beau poème d'amour donc.

Mon avis :

Un petit livre de 96 pages qu’il faut avoir lu ! Ce livre est tout bonnement magnifique ! C’est une perle, une beauté, une poésie, une peinture et j’en passe.

Avec ce livre, sans chichi mais tout en délicatesse, j’ai vraiment eu l’impression de voyager dans le Japon d’un temps reculé. L’atmosphère est lisse, paresseuse, transparente, du moins en apparence car à l’intérieur des personnages c’est un véritable feu qui dévore, la lecture est délicieuse, pour les images qu'elle délivre ainsi que pour sa poésie, et le style de l’auteur, bien que ce soit écrit par un français, est léger comme le style japonais et non pesant comme le style français.

En fait si je devais décrire ce livre en très peu de mot, je dirais que c'est un livre qui regroupe toutes les formes d'arts, tout comme les Haïku que l'auteur dépeint dans ce livre. C'est juste magnifique !

Je ne pourrais jamais vous parlez correctement de ce livre, il ne se décrit pas il se ressent avant tout. Tout ce que je peux vous dire c’est que ces quelques pages sont une perle, une beauté pure et tourmenté, une poésie au bonheur fragile, une peinture légère mais terrible. Un peu comme ces dessins japonais, les sumi-e, qui sont d'une simplicité déconcertante mais qui en disent tellement long. C'est un livre à lire.

Extraits du livre ici.

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2 avril 2011

"Dans un mois, dans un an" de Françoise Sagan

"Dans un mois, dans un an" de Françoise Sagan

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Résumé :

Bien que peu fortunés, Fanny et Alain Maligrasse, l'éditeur de Saint Germain des Près, reçoivent fréquemment leurs jeunes amis écrivains, artistes et mondains agréables. Alain se demande s'il ne s'est pas trompé de vie, aux côtés d'une femme terne et un peu niaise, alors qu' il aime en secret la belle Béatrice, comédienne en quête d'un grand rôle. Parmi cette petite société désinvolte et cultivée, se distingue le jeune Bernard, lui-même encombré d'une épouse effacée, journaliste et romancier velléitaire qui, lui, a été l'heureux amant de Béatrice, alors qu'aujourd'hui, il tente vainement de séduire Josée, image parfaite de la fille libre et insaisissable. Et tous, dans l'ivresse de l'alcool et des plaisirs parisiens, de poursuivre des rêves illusoires tout en faisant le malheur de leurs proches. Dans un mois, dans un an, quand Alain, Bernard ou Béatrice auront atteint leur but, que restera-til de leurs succès ou de leurs échecs ? Quelques moments de bonheur, un peu d'amertume et beaucoup de tristesse.

Top chrono :

C'est la première fois que je lisais du Sagan, et vu la réputation qu'elle a je m'attendais vraiment à apprécier ce livre. Erreur. Ce bouquin m'a fortement ennuyée. Ça part dans tout les sens, c'est décousu et en plus l'histoire n'est pas du tout intéressante.
J'ai lu correctement plus de 110 pages, ensuite n'en pouvant plus j'ai survolé le reste.

En fait pour moi, ce livre c'est limite un livre pour rien.
Il n'apporte rien -en tout cas je n'ai pas trouvé-, et la fin n'a aucune solution. C'est seulement une continuation du début, avec un ou deux changement, qui en plus ne porte pas à surprise. En fait la fin du livre, c'est la vie qui continue, comme au début...


Certes c'est très représentatif de la vie réelle, mais qui n'est pas déjà au courant ? Bref ! Si vous devez lire un Sagan, je ne vous conseille pas lui.

23 mars 2011

"Des vents contraires" d'olivier Adam

"Des vents contraires" d'Olivier Adam

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Résumé :

Depuis que sa femme a disparu sans jamais faire signe, Paul Andersen vit seul avec ses deux jeunes enfants. Mais une année s'est écoulée, une année où chaque jour était à réinventer, et Paul est épuisé. Il espère faire peau neuve par la grâce d'une retour aux sources et s'installe alors à Saint-Malo, la ville de son enfance. Mais qui est donc Paul Andersen ? Un père qui, pour sauver le monde aux yeux de ses enfants, doit lutter sans cesse avec sa propre inquiétude et contrer, avec une infinie tendresse, les menaces qui pèsent sur leur vie. Dans ce livre lumineux aux paysages balayés par les vents océaniques, Olivier Adam impose avec une évidence tranquille sa puissance romanesque et son sens de la fraternité.

Mon avis :

J’avais moyennement aimé Je vais bien ne t’en fais pas de cet auteur, cependant j’ai voulu retenter quand je suis tombée sur ce livre. Le sujet m’emballait, il m’en fallait pas plus, et au final je ne regrette pas.

Même si ce n’est pas un livre que j’ai trouvé de toute beauté, je dois dire qu’il ne manque pas pour autant de charme. Certes ce n’est pas un bouquin joyeux, dedans la lumière ne perce pas tant que ça, mais ces situations au bord du gouffre où les personnages avancent à tâtons, dans cette brume qui ne les quitte pas, à quelque chose de proche de nous, qui fait que ça nous laisse pas indifférent. Ici dans un personnage ou un autre, on se ressent, et c'est là, à mon sens une des forces de ce roman ; c'est qu'il nous parle.

J’avais trouvé Je vais bien ne t’en fais pas, un peu cru, osé par moment et j’admets que j’avais peur de retrouver dans celui-là la même ambiance, et bien pour mon plus grand bonheur, non. Ce livre est plus fin, plus pudique, plus délicat moins grossier. Ici les sentiments sont cachés, et c’est vraiment agréable car ça donne une certaine profondeur au livre, et un caractère véridique à l’histoire. Sans oublier que c’est plus facile à lire.

En résumé c’est avec une écriture simple, sans prétention, qu’Olivier Adam nous mène au bord de la vie, à la limite de jour et de la nuit. Bien sympathique.

13 mars 2011

"Dojoji et autres nouvelles" de Yukio Mishima

"Dojoji et autres nouvelles" de Yukio Mishima

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Résumé :

De l'univers des geishas aux rites sacrificiels des samouraïs, de la cérémonie du thé à la boutique d'un antiquaire, Mishima explore toutes les facettes d'un japon mythique, entre légende et tradition. D'une nouvelle à l'autre, les situations tendrement ironiques côtoient les drames les plus tragiques : que ce soit la jolie danseuse qui remet du rouge à lèvres après avoir renoncé à se défigurer avec de l'acide en souvenir de son amant, Masako, désespérée, qui voit son rêve le plus cher lui échapper, ou l'épouse qui se saisit du poignard avec lequel son mari vient de se transpercer la gorge...

Mon avis :

Voilà le deuxième livre que je lis de cet auteur, et décidément j'adore son écriture et ses histoires. Dans ce livre de nouvelle, comme dans Une soif d'amour, l'écriture est fluide, touche juste, simple, et façonne une ambiance lointaine, feutré, brumeuse, incertaine, sans vraiment l'être tout à fait. Ça fait un peu un côté surnaturel et intouchable. C'est vraiment particulier, mais extrêmement agréable à lire.

Toutes les nouvelles ont quelque chose pour plaire, cependant mes préférés sont sans nul doute la première et la deuxième. La première parce que je l'ai trouvé très belle et pudique. Cette femme qui veut détruire sa beauté avec de l'acide est touchante, car elle montre une sensibilité exacerbé, mais calme. La seconde je l'ai apprécié pour sa fin, ne pas savoir ce que pense Mina, -même si j'imagine un truc dessus-, m'a pas mal titillé, et j'aurais aimé savoir ce qu'il en était exactement. En attendant et à défaut de réponse, pour moi ça montre, -disons que c'est ce que je ressens-, que l'auteur a voulu montrer un côté sombre et inaccessible de l'être humain. Le côté secret, mais sans doute pas le meilleur. Bon après c'est peut être pas cela non plus.

La troisième nouvelle est sans doute la plus dure. En la lisant j'avoue avoir fait quelques poses. Quand Mishima raconte le seppuku de l'homme, ce qui entraîne fatalement la mort de sa femme par jigai (suicide en se tranchant la carotide) c'est juste atroce. Il raconte la douleur, et les gestes avec tellement de réalisme qu'on en a froid dans le dos. Quand il le décrit, c'est comme s'il y était, où l'avait déjà fait pour le transposer avec réalisme dans sa nouvelle. Il le fera assurément, mais ne sera plus là pour raconter.

Mais ce qui est le plus étrange dans cette nouvelle, hormis ce suicide par seppuku, c'est qu'on a l'impresion que cette histoire était prédestinée. La raison du suicide présente dans ces pages, n'est pas bien différente de sa raison à lui. Mishima aimé et voulait le japon traditionnel et impérial, et dans la nouvelle le japon impérial est grandement mis en valeur. Du coup ben ça donne vraiment à cette nouvelle un côté autoportrait un peu étrange à lire.

En ce qui concerne la quatrième nouvelle, je n'ai pas grand chose à raconter, je l'ai juste trouvé moins bien que les autres.

En résumé c'est un petit livre pas cher, mais agréable à lire.

 

Ce livre rentre dans mon challenge Nécrophile : En 2011 je me tape des auteurs morts. Catégorie : Auteur suicidé.

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26 janvier 2011

"La porte des enfers" de Laurent Gaudé

"La porte des enfers" de Laurent Gaudé

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Résumé :

2002, dans un restaurant de Naples, Filippo Scalfaro accomplit sa vengeance : il poignarde au ventre un client puis, le couteau sur la gorge, il le force à l’accompagner dehors, le fait monter dans une voiture, prend la direction du cimetière. Parvenu là, il le traîne jusqu’à une tombe et lui en fait déchiffrer l’inscription. Puis il lui tranche les doigts des mains et le laisse là, saignant et gémissant.
1980, dans les rues encombrées de Naples, Matteo tire par la main son fils et se hâte vers l’école. A un carrefour, soudain éclate une fusillade. Matteo s’est jeté à terre, couchant contre lui son petit garçon. Quand il se relève, il est baigné du sang de l’enfant, atteint par une balle perdue. 2002, après un dernière visite à “tante Grace”, prostituée et travesti qui l’a vu grandir, celui qui a accompli sa vengeance peut enfin quitter Naples et, roulant vers le Sud, partir à la recherche des siens, disparus depuis l’époque du grand tremblement de terre.
1980 : le deuil a édifié peu à peu un mur de silence entre Matteo et sa femme Giuliana. Matteo ne travaille plus. Toutes les nuits, il roule dans son taxi à travers les rues de Naples, sans presque jamais prendre de client. Il sait bien ce que Giuliana attend de lui : qu’il retrouve et punisse le responsable. Mais il en est incapable. Un soir, les circonstances le conduisent dans un minuscule café-bar, où il fait notamment la connaissance d’un Professeur qui tient d’étranges discours sur la réalité des Enfers et la possibilité d’y descendre…

Mon avis :

Voici un livre hors du commun, original de par son histoire et fichtrement agréable à lire malgré sa noirceur. L'histoire n'est certes pas joyeuse, mais elle est vraiment magnifique je vous assure ! Ce livre où l'auteur, reprend à sa manière le mythe d'Orphée, va vous emmenez tout en douceur mais avec beaucoup d'émotion, dans des mondes souterrains, peu connus, terrifiants, bouleversants qui sont toutes les sortes d'enfers que l'on peut connaître. L'enfer au sens propre, mais aussi l'enfer de perdre un enfant. Cependant ce n'est pas non plus un livre larmoyant, bien qu'il soit chargé en émotion et en détresse humaine.

Comme vous l'avez deviné, j'ai adoré ce livre que Laurent Gaudé a construit avec des légendes et des images troublantes, mais toutefois cela ne serait rien sans les magnifiques passages qui m'ont fait toucher du doigt la folie et le désespoir profond des personnages principaux. Un des passages qui m'a d'ailleurs fait frissonner et qui va dans ce sens, c'est celui où Giuliana parle devant l'église en tenant un discours pas incohérent dans la forme mais plutôt dans le fond. (Je vous le mets ici.)

Un autre ? Celui où Laurent Gaudé décrit le fleuve qui se trouve aux enfers. J'avoue quand même en ce qui concerne ce dernier qu'il ne m'a pas laissée indifférente. Ce fleuve qui est un bouillon de chagrin, de lâcheté, de jalousie m'a presque dérangée. Disons que je n'ai pas cette image de la mort, je la vois mal si cruelle alors qu'elle est déjà les trois quart du temps bien difficile, mais bon pourquoi pas ?

Bref. Comme vous le voyez ce livre remue, dérange... en faisant revivre des légendes l'auteur nous emmène dans des vies dramatiques où il est difficile de rester indifférent, mais c'est un livre magnifique à lire qui promet beaucoup d'émotion.

13 octobre 2010

"Une soif d'amour" de Yukio Mishima : Folie & amour

"Une soif d'amour" de Yukio Mishima

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Résumé :

La jeune veuve Etsuko est amoureuse d'un domestique de la maison de son beau-père Yakichi, chez qui elle vit. Ses beaux-frères, belles-sœurs et leurs enfants vivent sous le toit de l'ancêtre, qui est devenu l'amant d'Etsuko. Une nuit, Etsuko donne rendrez-vous au garçon qu'elle désire. Comprenant enfin ce qu'elle veut, il se jette sur elle. Elle perd connaissance. Quand elle revient à elle, il s'enfuit. Elle le poursuit, le rattrape, le frappe d'un coup de houe et le tue - Yakichi était là. Roman d'une grande force sournoise, obscure et nerveuse, cette œuvre est une peinture d'une passion bridée par un milieu, mais qui finit par tout consumer.

Mon avis :

Ce livre est un bijou. Une perle de l'écriture, douce, poétique mais surtout juste, ainsi qu'une perle de la nature humaine. Les sentiments décrits dans ces pages sont sur le fil du rasoir, et pourtant les personnalités qui nous sont révélées, au cour d'une situation ou au fil d'une pensée, nous paraissent sans grandes ambiguïtés, ce qui est juste un tour de force.

Futurs lecteurs, dans ce livre vous allez découvrir que du néant, d'un rien, d'une envie, on bascule en quelque instant dans la folie, la passion, le meurtre... comme cela peut être le cas dans la vie réelle. Certes beaucoup de livre représente cette situation, mais là c'est autre chose je vous assure, puisque l'auteur représente en plus de cela, la contradiction, l'éloignement, le silence, le déchirement des sentiments.

Dans ce livre j'ai aussi particulièrement adoré, Etsuko, le personnage principal qui vit dans la torpeur depuis la mort de son mari. On la croit assez impénétrable et froide, mais finalement je l'ai trouvé très vraie et proche de nous. En effet l'auteur nous en dépeint un portrait psychologique très vivant, même si aux yeux des autres personnages elle paraît plutôt comme un arbre en train de se dessécher.

En ce qui me concerne, Etsuko m'a particulièrement touchée par ses sentiments contraires qui l'enchaînent, elle est tout à la fois, passionnée et désintéressée, elle ne sait pas trop où elle en est, et même si la passion l'envahit elle dégage une certaine léthargie aussi. C'est vraiment un personnage qui nous ressemble dans la détresse, assez pur, contradictoire et très fouillé. C'est LE personnage de ce roman et je n'oublierai pas de sitôt Etsuko vous pouvez me croire !

Petite précision avant de finir : le résumé concerne plus la fin du livre, avant cela toute une histoire est racontée et développée pour arriver à ce résumé. Mais peu importe ce détail, un livre d'une rare beauté qu'il faut lire.

Extrait du livre par ici.

 

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Flûte de Paon / Livre-sse livresque
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