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Flûte de Paon / Livre-sse livresque
documentaire
2 mai 2013

"Charlemagne" de Jean Favier

"Charlemagne" de Jean Favier

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Résumé :

Successeur des Césars, Charlemagne dont la personnalité fut multiple, aura influencé la politique de la France et de l’Europe bien au-delà de son règne. Jean Favier brosse ici le plus magistral des portraits de l’Empereur. De l'héritier de l'Empire romain à l'empereur à la barbe fleurie, de l'inventeur de la Couronne de France à celui de l'école, l'Histoire donne bien des visages à Charlemagne ; il est souvent difficile de distinguer la part du mythe et de la réalité. Aussi Jean Favier a-t-il consacré une partie entière de son ouvrage au personnage construit par les siècles. Le grand médiéviste s'attache d'abord à replacer le personnage dans son contexte historique, analysant minutieusement la société dont il est issu. Il brosse également un portrait fouillé de ce souverain dont l'action était toute entière tournée vers un seul but : l'unité politique et religieuse de l'Occident chrétien. Sous le mythe, on découvre un homme raffiné, épris de poésie latine, lisant le grec, artisan d'une renaissance intellectuelle qui n'aura pas d'équivalent avant longtemps. Du système monétaire à l'Église, pas un domaine n'a échappé à son ardeur réformatrice que ses conquêtes ont étendue à un énorme empire : tous les éléments d'une légende étaient réunis, le temps a fait le reste.

Membre de l’Institut, directeur général des Archives de France, puis président de la Bibliothèque nationale de France, président de la Commission d’histoire de Paris, Jean Favier a publié plus d’une vingtaine de livres sur le Moyen Âge. Ils ont tous été de très grands succès de librairie. Citons par exemple Philippe Le Bel, Louis XI, François Villon, Charlemagne, le Dictionnaire de la France médiévale, Paris, 2000 ans d’histoire, Pierre Cauchon et enfin Le Bourgeois de Paris au Moyen Âge (Tallandier 2012).

Mon avis :

Ce livre ravira tous les gourmands d’histoire, mais étant très très très détaillé, je le conseille vraiment pour ceux qui veulent en savoir plus et dans les détails sur Charlemagne, mais aussi sur les Mérovingiens, l’Europe, la société, l’agriculture, la renaissance Carolingienne, etc, etc... Alors si cela a des avantages et que c’est agréable d’en découvrir un peu plus sur cette Europe féodale qui fait suite à la chute de l’Empire Romain d’Occident (476) et que l’on connaît souvent très mal, faut admettre que parfois c'est un peu dur (surtout au début) à suivre, voilà pourquoi je conseille d’avoir quelques bonnes cartes sous les yeux pour arriver à bien suivre les conquêtes et compagnie. (A faire si bien sûr vous voulez vraiment bien visualiser cette ancienne Europe, mais en ce qui me concerne ça m’a beaucoup aidé. ^^)

Néanmoins malgré cela, ce livre est génial à lire. Pour ma part j’ai pris beaucoup de plaisir à suivre l’évolution de l’Empire de Charlemagne, son organisation, ses marches, ses grands évènements…, et connaître par exemple ainsi la véritable histoire sur le désastre de Roncevaux, (la geste La chanson de Roland étant loin d’être juste car écrite fin du XIème et révisée par les auteurs), ou encore découvrir comment son règne a marqué l'histoire. En effet ce dernier n'a jamais été oublié par ses successeurs, Roi français, Empereurs du Saint Empire Romain Germanique, Napoléon 1er ou même des Nazis on souvent fait référence à cet empereur.
Alors certes Charlemagne n’a pas eu que des amis, ce dernier qui se pose comme le défenseur de la foi chrétienne, sera souvent en désaccord avec l’Empire Romain d’Orient, dont le siège se trouve à Constantinople. Déjà parce que cet empire a eu tout le long du Moyen-âge des revendications sur l’occident, mais aussi parce qu’ils ne pouvaient supporter qu’un roi dit "barbare" se pose en successeur de Constantin, (ils auront beaucoup de mal à admettre Charlemagne comme empereur), et soutienne en plus le pape. Bon ce n‘est pas pour autant que l’église catholique et Charlemagne s’entendront toujours comme larron en foire, d’ailleurs la canonisation de Charlemagne ne sera jamais vraiment confirmer par l’église, cela étant elle ne sera pas annuler pour autant. Plus proche de nous l’historien Michelet en fera un portrait pas du tout flatteur et mensonger.

Je ne vais pas m’attarder sur tous les sujets que le livre développe, car je voudrais m’arrêter sur un Charlemagne plus intime, mais en vrac je vais vous en donner quelques aperçus. Que ça soit sur la création de la dynastie des carolingiens, depuis Charles Martel et Pépin le Bref, sur l’éviction des neveux de Charlemagne par ce dernier à la mort de son frère Carloman, sur l’agriculture, le commerce, l’organisation des marches (car rien n’était laissé au hasard), les serments de fidélité que Charlemagne exigeait, les diverses capitulaires, ou encore sur le dénigrement des mérovingiens par Eginhard, (historien de Charlemagne qui a beaucoup écrit sur ce dernier mais hélas trop sous un beau jour, et au mépris de la dynastie précédente les mérovingiens, qui n’étaient sans doute pas tous des rois fainéants), tout est développé dans ces pages. Ce livre est une véritable carte géographique et sociologique sur cette époque mal connue.

Quand n’est-il de Charlemagne d’une façon moins générale ?

On connaît de Charlemagne le roi guerrier qui partait toujours en guerre pour mater les saxons, les avars, etc, etc... mais en privée c’était un homme assez simple, c’était un tout autre homme. Pour ma part il m’a semblé même plutôt bon, j’avoue. J’entends par-là pas cruel, qui avait soif de justice, d’équité, et protègait le petit peuple, un homme aussi qui apprenait de ses erreurs. C’était aussi un homme plusieurs fois marié (pour ma part je me souvenais seulement d’Hildegarde), et qui a eu 18 enfants ! A qui il donnera une réelle formation intellectuelle à ses filles comme à ses fils. Car il faut savoir que Charlemagne tenait beaucoup à l’instruction, lui-même avait une soif d’apprendre immense et n’aura de cesse de se perfectionner en s'entourant d’intellectuelles et formera d’ailleurs l’Académie Palatine, où chacun des participants portaient un nom de poète grecque ou latin (Horas, Homère, Pindare, Ovide), ou le nom d’un empereur (César, Antoine). Charlemagne lui, se réservant le nom de David en référence à David et Goliath, mais aussi au David « fondateur de Jérusalem, la tête de la maison dont est issu le Christ ». (Page 469-470).

Il est vrai que l’on pense souvent à tort que le moyen-âge était une époque sombre et inculte, ce livre va nous montrer l’inverse. Sous Charlemagne il y aura ce qu’on appelle aujourd’hui « la Renaissance Carolingienne ». En effet Charlemagne n’était pas un roi seulement obsédé par la religion et sa toute puissante pensée, il a cœur de faire revivre cet héritage gréco-romain, et il va y parvenir grâce à l’Italie, le pape Léon III lui fera parvenir des copies de grands classiques, mais surtout grâce aux îles britanniques ! L’évangélisation récente de ses îles a fait que ces dernières ont gardé jusqu’à très tard la culture latine. Et c’est en particulier à travers le monachisme anglo-saxon où on enseigne le comput, l’arithmétique, l’astronomie, la médecine, l’exégèse et la métrique et même un peu le grec, que l’empire de Charlemagne va pouvoir bénéficier des lumières antiques. En ce qui concerne l’Espagne de l’après wisigothique (qui était déjà une très grande culture), l’Espagne  Mozarabe où se combine l’apport culturel des trois religions, sera très effacée de la renaissance carolingienne même si ces derniers travaillaient pourtant en commun sur les œuvres de la pensée grecque, en fait Charlemagne n’était pas très attiré par l’Espagne. Cela étant toute cette « Renaissance Carolingienne » se fera surtout sentir un peu après la mort de Charlemagne. Par contre pour tordre le coup à une légende et contrairement à l’idée reçue, Charlemagne n’a pas inventé l’école, elle existait déjà avant. Mais Charlemagne souhaitait l’ouvrir pour les enfants des riches comme pour les enfants des pauvres. Il voulait que chaque enfant dans les cités épiscopales sache la grammaire, lire, compter, car il savait que la culture assurée aussi l’avenir du royaume. C'était un homme des Lumières avant l'heure.

Enfin bref, il y’aurait encore beaucoup à dire sur ce livre, car il décrit tous les domaines où Charlemagne a agi. Voilà pourquoi je vais m’arrêter là. Mais si l’histoire vous intéresse je recommande vivement ce livre, même si je pense qu’il faut en faire plusieurs lectures pour bien mémoriser et comprendre l’œuvre de Charlemagne

Je remercie au passage les éditions Tallandier pour ce service presse.

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18 février 2013

Ainsi soit Olympe de Gouges de Benoîte Groult

"Ainsi soit Olympe de Gouges" de Benoîte Groult

Olympe de Gouge

Résumé :

"Parce qu'elle a été la première en France en 1791 à formuler une 'Déclaration des Droits de la Femme' qui pose dans toutes ses conséquences le principe de l'égalité des deux sexes. Parce qu'elle a osé revendiquer toutes les libertés, y compris sexuelle ; réclamer le droit au divorce et à l'union libre ; défendre les filles-mères et les enfants bâtards, comprenant que la conquête des droits civiques ne serait qu'un leurre si l'on ne s'attaquait pas en même temps au droit patriarcal. Parce qu'elle a payé de sa vie sa fidélité à un  idéal."

Olympe de Gouges demeure une figure fondatrice du combat contemporain pour l'égalité des sexes. Après le beau succès du roman graphique de Catel paru l'an dernier, Benoîte Groult rend un nouvel hommage à cette pionnière.

Mon avis :

J’ai acheté ce livre sans trop savoir ce que j’allais trouver dedans, en fait je l’ai surtout acheté parce qu’il y avait le nom de la grande Olympe de Gouges sur la couverture, et que j’espérais en apprendre plus sur cette grande dame à qui l’histoire n’a pas toujours rendue justice. Là dessus je n’ai pas été déçue je dois dire, puisque Benoîte Groult va en effet développer la vie d’Olympe de Gouges, mais va aller aussi au-delà, en replaçant rapidement le rôle de la femme dans l’histoire depuis l’antiquité. Rôle qui pourrait se résumer ainsi, foyer, enfants, cuisine, mais surtout ne pas penser car juger dangereuse et stupide. (Pensées purement misogynes et débiles on en convient, mais qui ont eu la vie bien looooonnnnnngue…)

Pourtant c’est oublié, même si l'auteure n'en parle pas directement, que depuis l’antiquité y’a eu des femmes philosophes, (Hypatie d’Alexandrie, Sosipatra, Aedesia, Asclépigeneia…), des femmes de lettre (Sapphô et Corinne, Myrtis, Télésilla, Anyté de Tégée, Christine de Pizan), ou des femmes guerrières, la plus connue en France étant Jeanne d’Arc, mais y’en a eu un bon paquet dans d’autres pays du monde et je pense notamment aux Japon, ou encore en Angleterre avec Boadicée. Et je ne parle pas de ces femmes qui ont gouverné des pays.

Bref, comme va le montrer ce livre l’histoire a mal jugé Olympe de Gouges, et les femmes en général. Par exemple et pour en revenir un peu plus à Olympe de Gouges, les abruties et misogynes de psy en feront une névrosée, prenant son envie de changer le monde pour de la paranoïa reformatoria parce que c'était une femme. Comme si le désir de changement était une folie chez la femme mais pas chez l'homme...

Cependant la "médecine" n'a pas été la seule à mal juger Olympe, puisque ses contemporains ne lui épargneront rien non plus. Ils la ridiculiseront en effet plus d’une fois en lui rappelant où doit être selon eux sa vraie place, pour finir par la décapiter en 1793 au terme d'un procès déjà jugé d'avance par les partisans de Robespierre ennemi juré d'Olympe de Gouge. Voilà d'ailleurs ce qu'elle dira devant ce tribunal «  Robespierre m’a toujours paru un ambitieux, sans génie, sans âme. Je l’ai vu toujours prêt a sacrifier la nation entière pour parvenir à la dictature ; je n’ai pu supporter cette ambition folle et sanguinaire, et je l’ai poursuivi comme j’ai poursuivi les tyrans. La haine de ce lâche ennemi s’est cachée longtemps sous la cendre, et depuis, lui et ses adhérents attendaient avec avidité le moment favorable de me sacrifier à sa vengeance . », et ce qu'elle disait déjà avant le procès dans une affiche placardée dans le tout Paris où cette dernière avait pris position contre Marat et surtout contre Robespierre, en inscrivant ceci : "Tu te dis l'unique auteur de la Révolution Robespierre ! Tu n'en fus, tu n'en es, tu n'en seras éternellement que l'opprobre et l'exécration... Chacun de tes cheveux porte un crime... Que veux-tu ? Que prétends-tu ? De qui veux-tu te venger ? De quel sang as-tu soif encore ? De celui du peuple ?
... Tu voudrais assassiner Louis le dernier pour l'empêcher d'être jugé légalement. Tu voudrais assassiner Pétion, Roland, Vergniaud, Condorcet, Louvet, Brissot, Lasource, Guadet, Gensonné, Hérault de Séchelles, en un mot tous les flambeaux de la République..." A part Louvet, tous seront en effet exécutés dans l'année... Et encore, ce n'est peut-être pas la plus violente prise de position contre Robespierre. Je vous mettrai une lettre
en bas de ce billet qu'Olympe de Gouges a adressée à Robespierre, afin que vous puissiez juger par vous même de la carrure de cette femme et de sa haine envers cet homme de la Terreur, car elle avait vite compris que les révolutions peuvent souvent conduire à la dictature.

Cela mis à part, venant en à la femme. Olympe de Gouges était vraiment une femme singulière au caractère bien trempé et elle possédait une mentalité très visionnaire. En effet et même si parfois elle s’est exprimée un peu naïvement, elle a vraiment eu des idées novatrices pour l’époque, et pas seulement sa déclaration des droits de la femme - dédiée au passage à Marie-Antoinette - ; par exemple, alors qu'on ne parlait pas d’hygiène dans les "hôpitaux", ni de foyer sociaux pour les travailleurs et ni de divorce, elle si ! Tout comme elle avait pris position contre l’esclavage des noirs, et déplorait aussi le manque de conscience des femmes sur leur condition.
Pour faire court, Olympe de Gouges était vraiment une femme admirable qui ne manquait pas de courage, et pour bien le souligner Benoîte Groult met en fin de livre les écrits audacieux qu’Olympe de Gouges a pu laisser derrière elle. (Sa déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, etc, etc…)  

Et pour finir, ce que j’ai en plus aimé dans ce bouquin, c’est que j’ai fait la découverte d’autres femmes oubliées de l’histoire, ou presque. Par exemple j’ai découvert Théroigne de Méricourt, mais aussi Hubertine Auclert, Claire Lacombe, les sœurs Ferning qui se battirent dans les armées de la République, Anne Quatresols qui s’engagea à 16 ans et conduisit des chevaux d’artillerie aux sièges de Liège et de d’Aix-La-Chapelle, ou encore Madeleine Petitjean qui s’enrôla à 49 ans dans l’Armée de l’Ouest après avoir perdu 15 enfants.

En résumé c’est un petit livre sympa que je conseille vivement ! Vous y apprendrez beaucoup.

9 février 2012

"La nuit de San Remo" de Phillipe Brunel : L'art de modifier les paroles pour faire un roman à sa sauce

"La nuit de San Remo" de Phillipe Brunel

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Résumé :

Janvier 1967, Festival de San Remo. Ce pourrait être une simple idylle entre Dalida, déjà une star, et ce ténébreux à la voix troublante quand il chante « Ciao, amore, ciao ». Sauf qu’on trouve Luigi Tenco mort d'une balle dans la tête, dans sa chambre de l'Hôtel Savoy. Un suicide d'après les enquê-teurs. Mais on n'a jamais retrouvé trace du projectile. Pour-quoi avoir ramené la dépouille de Tenco de la morgue au Savoy où les policiers l'avaient redéposé dans sa chambre et dans son propre sang "comme ils l'avaient trouvé », sur le dos, au pied de son lit ? Dalida a-t-elle assisté à la scène macabre ? Étaient-ils vraiment amants ? Ou les acteurs con-sentants d'une « picture story » orchestrée par la presse ? Pourquoi Dalida quitte-t-elle San Remo dans la nuit, au terme d'un interrogatoire sommaire ? Que craignait-elle ? Comment expliquer son absence aux obsèques de Tenco dont elle avait porté le deuil en France? Et que faisait sur les lieux son ancien mari et impresario, Lucien Morisse qui se suicidera trois ans plus tard, à Paris, avec un Walther PPK, une arme identique à celle de Tenco ? Fallait-il y voir un signe ?
Des années plus tard, le narrateur interroge les lieux et les rares témoins de cette tragédie qui le renvoie à l'Italie puritaine des années soixante. Mais surtout à ses propres fan-tômes ? « Qu’est-ce que la gloire ? Sinon l’autre face de la persécution ? »

Un roman-vrai. Des destins qui s'entrecroisent. Et Dalida, à contre-jour de sa légende.

 

Mon avis :

Je sais ce blog est fermé, pourtant le livre que je viens de finir La nuit de San Remo, me fait reprendre la plume.

Beaucoup d'entre vous savent que j'apprécie beaucoup Dalida. Du coup ayant lu plusieurs biographies de cette dernière je ne pouvais pas ne rien dire sur ce livre, qui relate l'affaire de San Remo, le suicide de Luigi Tenco par une nuit de janvier 1967.

Même si dans l'ensemble ce livre est plaisant, et ne manque pas d'ouvrir de nouvelles pistes sur cette histoire, je dois dire que certains points me contrarient ; pas parce que c'est Dalida, mais parce que je trouve qu'ils manquent des choses. Bien sûr l'auteur a fait un minimum de travail de recherche sur cette histoire, suffit de la lire pour s'en apercevoir, mais curieusement même si déjà les pistes de ce livre se contrarient entre elles, je trouve dommage que Philippe Brunel n'ait pas plus parlé de la version officielle pour rendre son livre plus complet. Pour être franche, là à chaud pour moi, c'est comme-s'il l'avait occultée pour mieux rendre son livre plausible.

Par exemple, il parle beaucoup de cette histoire d'amour controversée qui unissait ces deux êtres, mais pourtant à aucun moment dans le bouquin, il parle du soit disant mariage prévu entre Dalida et Luigi Tenco, ce qui pourtant pourrait être utile à savoir, histoire de se faire une bonne idée de l'histoire ; pas plus qu'il ne cite clairement que Lucien Morisse possédait des idées suicidaires bien avant cette nuit de janvier 1967, ce qui pourtant serait utile à savoir vu que l'auteur se sert du suicide de Morisse pour preuve de culpabilité et "étayer sa thèse". Mais c'est vrai que s'il avait fait ça, le livre n'aurait eu plus aucun sens.

Certes les versions officielles sont souvent enjolivées, mais de là à dire que tout est faux je ne pense pas, et pour ma part je trouve que l'auteur croit trop qu'elles sont fausses puisque d'ailleurs il n'en parle quasiment pas, voire pas du tout. Ce qui au final fait comme un gros manque, où sonne comme une manipulation...

Car franchement, à bien regarder et contrairement à tout ce que raconte l'auteur, en quoi est-il impossible que Dalida n'ait pas assisté aux obsèques de Tenco, parce qu'elle était tout bonnement incapable psychologiquement d'y arriver comme dit dans la version officielle ? En quoi est-il impossible que Tenco et Dalida cachent leur histoire d'amour aux yeux du monde pour sauvegarder leurs vies privées ? (même si on peut se demander si ce dernier l'aimé). Pourquoi, quand Dalida en reparlera en janvier 1987, le passage que l'auteur choisit sonne dans son contexte curieusement comme un aveu de complicité de meurtre, et non comme le chagrin d'une femme gravement dépressive qui s'en veut de ne pas avoir sauver l'homme qu'elle aimait ? Honnêtement, ce que je viens d'énoncer paraît si incroyable que ça, pour que l'auteur décide de ne pas en tenir compte et ce pour appuyer la culpabilité de Dalida et d'autres personnes mortes aujourd'hui ?

En fait c'est surtout ceci que je reproche à ce livre, c'est que la manière dont il raconte l'histoire, ça fait automatiquement basculer l'histoire dans un fait divers sordide. Bon Ok, y'a eu des manquements à l'enquête, il s'est passé des choses bizarres, y'a eu des rumeurs qui ont couru et aussi différentes versions, mais de là à vouloir mettre cette thèse bancale (celle de l'auteur, pas celle du meurtre) bien au devant des autres, la faire passer pour vraie, là je ne marche pas, et pour toutes les raisons expliqué avant.

En résumé, c'est un livre fort intéressant à lire car il y'a sans doute du vrai, mais pour moi ce livre est quand même assez torchon. En effet, je trouve vraiment dommage que l'auteur ait occulté la version officielle, modifié le contexte de certaines paroles, pour faire rentrer son histoire dans le schéma qu'il avait décidé.

19 septembre 2011

Claude Monet : le génie d'un homme

"Claude Monet : Une fête pour les yeux" de Karin Sagner-Düchting

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Résumé :

Claude Monet (1840-1926), représentant typique de l'impressionnisme, en fut de surcroît le plus obstiné. Il consacra sa longue vie ainsi qu'une endurance au travail incroyable, doublée entre autres d'un perfectionnisme quasiment rageur, à l'exploration picturale des sensations que la réalité, notamment dans le paysage, est à même d'offrir au regard humain. Alors qu'il était capable, en tant que peintre, de se concentrer avec fidélité et acharnement sur un motif, le chemin de sa vie, parsemé de fréquents voyages et de déplacements, fut marqué par une grande instabilité. Né à Paris, c'est en province qu'il fit la connaissance, pendant son adolescence, de la peinture en plein air, et qu'il tenta de s'opposer à la pression qu'exerçait sa famille désireuse de le voir suivre une formation académique de peinture. Jusqu'à la cinquantaine, cet artiste exigeant connut la détresse pécuniaire qui provoqua en partie les déménagements fréquents de son ménage toujours grandissant. De tous ses lieux de résidence, deux ont une signification particulière. Argenteuil représente le temps de l'épanouissement et de la reconnaissance publique de l'impressionnisme dont Monet se révéla être l'un des chefs de file. Monet fut cependant aussi celui qui, s'efforçant de rendre avec justesse les aspects d'une réalité inconstante, dépassa l'impressionnisme pour ainsi sortir du panneau pictural refermé sur lui-même. C'est le village de Giverny qui symbolise ce pas : c'est ici que naquirent les séries consacrées aux peupliers, aux meules de faim à la cathédrale de Rouen et enfin aux célèbres nymphéas, dont il reprend le motiv inlassablement et en d'infinies variations.

Mon avis :

Voilà presque 10 ans que ce livre était sur mes étagères, et en 10 ans je l’ai seulement feuilleté, alors pour le challenge de Liloochat j’ai décidé de le lire.

Surtout que je dis toujours que Claude Monet est mon peintre préféré donc fallait bien que je m’y mette, mais pour ma défense je dois dire que ses peintures se suffisent à elles mêmes.

Alors déjà première chose qui m’a frappé dans ce livre c’est cette impression de déjà vu. Il y’a quelques années de ça, j’ai lu "L’œuvre" de Zola. Livre qui raconte la vie du peintre Claude Lantier. Dans ce livre c’est surtout une vie miséreuse que vie le personnage et raconte Zola. Le succès tarde, ses tableaux sont refusés à l’exposition universelle, les critiques sont acerbes et bien souvent l’argent fait défaut.

Ici, dans ce livre "Une fête pour les yeux", ben c’est exactement  la même chose. Monet, et bien d’autres peintres, ont vécu cette vie assez semblable. On croit souvent, car Cézanne l’a très mal pris, que seul ce dernier a été la source d’inspiration de" L’œuvre" de Zola. Ben en lisant ce livre on s’aperçoit vite que c’est faux en fait. Déjà parce qu’il y’a cette impression de déjà vue, mais aussi parce que Zola a dit lui-même que les peintres qu’il fréquentait à l’époque ; à savoir Monet, Pissaro, Degas… avaient été aussi sa source d’inspiration.
En effet, les refus, le manque d’argent, les moqueries… Monet comme les autres peintres, les ont essuyé aussi ; et comme Claude Lantier, ils essayaient eux-aussi d’imposer un nouvel art, à savoir l’impressionnisme. Petit anecdote au passage, Monet protestera aussi quand le livre sortira.

Outre la vie de Monet, dans ce livre on suit aussi ses pensées sur l’art, (il détestait les théories) et son parcours artistique. Des caricatures qu’il faisait à l’âge de 15 ans, où il a gagné ses premiers deniers, à ses magnifiques Nymphéas, où il rompe avec le schéma classique de la peinture –horizon, premier plan, haut, bas…- pour en faire un paysage sans horizon compris dans un ensemble, l’auteur pour notre plus grand plaisir nous raconte tout. Parfois avec facilité parfois moins par contre. Mais bon cela vient surtout du fait que je ne connais rien à cet art, mais de toute façon relu une ou deux fois de plus ça devient facile à comprendre. Surtout que beaucoup des peintures de Monet sont reproduites ici, donc on visualise très bien la technique mais aussi l’impression rendue que l’auteur décrit, et ça c’est vraiment agréable, car finalement ce n’est pas un livre qui cherche qu’à raconter, mais un livre qui explique aussi par le regard.

J’ai en outre appris aussi, pourquoi Monet avait fait des séries de tableau comme "Les meules". Vrai, je me suis souvent demandé pourquoi il avait peint plusieurs tableaux assez identiques, ben c’est tout bonnement pour saisir et retranscrire l’éphémère. Saisir la beauté de l’instant et celle de la propriété caractéristique d’un paysage, d’un monument… selon la lumière et les saisons, qui éveillerait en soi et selon Monet, plusieurs sentiments. C’est aussi parce qu’il fut inspiré par Hiroshige, peintre japonais que Monet admirait beaucoup et qui a peint le Mont Fuji sous 36 vues différentes, enfin il paraît....
Bref. Y’a beaucoup à dire sur ce livre, cet artiste étant juste immense. Alors si vous aimez Monet c’est un livre que je vous recommande vivement. 

 

Ce livre rentre dans mon challenge : Témoignage, autobiographie, biographie, etc...

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Quelques tableaux juste pour le plaisir des yeux.

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Nymphéas.

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La pie, 1869.

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Le bassin aux Nymphéas, 1899.

 

3 avril 2011

"la véritable Dalida" d'Emmanuel Bonini

"La véritable Dalida" d'Emmanuel Bonini

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Résumé :

Après avoir vécu une enfance difficile au Caire, des débuts professionnels qui ne la destinaient pas à une carrière de chanteuse et une succession d'amours malheureuses, Yolanda Gigliotti, devenue Dalida, ne connut pourtant jamais le bonheur, même parvenue au sommet de la notoriété.
Au fil des années, elle se retrouva prisonnière d'un entourage qui entendait la façonner à sa guise. Parce qu'elle ne sut jamais lui dire "non" et qu'elle plongea dans une solitude de plus en plus oppressante, elle choisit un jour de s'évader par le suicide. C'était en mai 1987. Pourquoi cet acte définitif ? Quelle femme meurtrie se cacha derrière une artiste admirée dont tout le monde salua le haut degré d'exigence dans le travail ? Pour comprendre le destin tragique et déconcertant de l'une des stars les plus adulées de la variété française, Emmanuel Bonini a mené une enquête rigoureuse. Il a interrogé des célébrités qui l'ont beaucoup côtoyée (Rika Zaraï, Annie Cordy, Hervé Vilard, Charles Dumont, Michèle Torr, etc.) et rencontré de nombreux et précieux témoins-clés dans les différentes étapes de sa vie qui ont accepté de sortir de l'ombre. Les révélations de son livre ne manqueront pas d'étonner tous ceux qui croyaient connaître une femme pourtant largement racontée dans les colonnes de la presse à sensation.

Mon avis :

Ce n’est pas le premier livre que je lis sur Dalida, juste le septième. Mais parce qu’il promettait de rétablir une certaine vérité, j’ai voulu le lire. J’admets que j’ai eu peur pendant un moment que ce livre soit juste là pour créer une polémique, et qu’au final il ressemble à une certaine presse torchon que j’exècre plus que tout, et que j’ai eu l’honneur de découvrir en travaillant dans une presse. Bref, j’avais peur de cela, mais finalement non. C’est avec le respect de la personne et les témoignages des vrais amis, ceux qui ne demandaient rien en retour, que ce livre fut construit.

Certes Dalida est parfois un peu égratigné dans ces pages, mais c’est sur des choses humaines et qui n’ont jamais vraiment été cachées, ses colères terribles par exemple, dont l’auteur nous parle. Parfois, comme nous tous, elle pouvait aussi se montrer cruelle dans certains propos, mais bon qui ne l'est pas ? Quoi qu’il en soit c’est vrai que ces pages ne montre pas toujours le portrait bien lisse des biographies passées dans les mains du frangin, mais cela est agréable, car des personnes 100% parfaite je n’en connais pas. Pas plus qu'il doit exister des artistes qui n'ont jamais eu de mauvaises critiques venant de la presse, fait souvent évincé par le frangin.

Cependant ces pages retracent aussi sa gentillesse, il est vrai que Dalida pardonnez tout, et ne jugez personne. Elle avait des amis dans différents milieux, et était toujours là pour les autres. Sa gentillesse et sa simplicité étaient naturelles, et plus d’un aura su en profiter ; certains de ses amants, ses sois disant amis comme François Mitterrand ou d’autres membres du PS en 1981, ou encore son fameux frère Bruno, dit Orlando, qui aura pris le nom de son grand-frère une fois dans le milieu du Show business.

En plus, l'avantage ce livre, et c'est ça qui est génial aussi, c'est que contrairement aux autres biographies, ou devrais-je plutôt dire hagiographies ( ?), le manège du frère a été assez bien développé et mis à jour. Certes il argue encore aujourd’hui, que Dalida n’était pas qu’une artiste mais aussi sa sœur, ce qui est vrai. Cependant ce qu’il ne dit pas, c’est qu’il considérait sa sœur comme sa chose, une machine à tube, ou l’argent passé avant les liens du sang, et le bien être de cette dernière. Combien de fois aura-t-il écarté de sa route les hommes de sa sœur ? Plein de fois. Combien de fois quand sa sœur allait mal, il aura été derrière elle en lui disant : « Il faut que tu travailles ! », alors que d’autres plus délicats, auraient dit : «  Tu as besoin de repos. » ? Et Dalida trop gentille, disons pas assez forte face à ce frère qui l’étouffait, ne pouvait rien faire. Elle était vraiment prisonnière de ce dernier qui ne pensait qu’à l’argent, l’image et à la gloire, alors qu’elle, elle aurait parfois et souvent voulu autre chose. En fait ce livre complète vraiment certains points, et nous aide à en comprendre d’autres, et si elle a préféré son grand frère, le véritable Orlando, au faux ce n’était certainement pas par hasard. Enfin bref, tout ça pour dire que ce n’est pas que un livre sur la star, mais plutôt sur la personne que Dalida était, et aussi sur l'envers du décor.

On pourrait me dire que ce que je viens de d’écrire, et donc ce qui est inscrit dans ce livre par extension, est faux. Tout n’est peut être pas à prendre, cependant en plus des témoignages des véritables amis, l’auteur confirme ses dires par d’autres livres, d’autres mémoires qui n’ont rien à voir avec Dalida à la base, mais où dans une page, un coin de texte, Dalida est présente.

Puis honnêtement et au vu des autres biographies que j’ai pu lire d’elle où certaines choses sont trop lisses, rapides et flous sur certain point, je ne pense pas que ça soit que du bobard. Surtout qu’Orlando est plus vénal que filiale, comme j'ai pu m'en apercevoir bien avant. Bon rendons lui justice, si Dalida n'est pas tombée dans l'oubli aujourd'hui, c'est bien un peu grâce à lui, même si ses remasterisations ne sont pas du meilleur goût, surtout que c'est souvent les mêmes rengaines qui sont reprises. La Dalida originale aux chansons connues ou pas, vaut mieux que ça franchement.

En résumé ce livre est vraiment agréable à lire pour peu qu’on apprécie Dalida, néanmoins je conseille la lecture d’au moins un livre avant celui-là qui est, Mon frère tu écriras mes mémoires de Catherine Rihoit, puisque beaucoup des passages du livre La véritable Dalida y font référence, mais je pense aussi que sans une vue d’ensemble il serait assez compliqué de comprendre le totale portrait de cette chanteuse mais aussi de cette femme aux milles facettes.

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8 mars 2011

Ces lettres représentent sans doute la meilleure biographie de cette dame

"Journal de voyage, tome 1 : Lettres à son mari 11/08/1904 - 26/12/1917" d'Alexandra David-Néel

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Résumé :

Journal de voyage, journal intime, livre de réflexions, conversation à bâtons rompus, ces lettres envoyées par Alexandra David-Néel à son mari sont une invitation à suivre, pendant les années les plus captivantes de sa vie, une femme hors du commun. Orientaliste, exploratrice, Alexandra David-Néel décrit tout avec un véritable talent d'écrivain : ses expéditions entre l'Inde et la Chine, ses rencontres, ses étonnements, ses réactions face aux coutumes locales, son adhésion à la sagesse et au mode de vie orientaux. Voici peut-être le plus personnel de cette femme exceptionnelle. Alexandra David-Néel telle qu'elle était et racontée par elle-même !

Mon avis :

Voilà déjà quelques années que je n'avais pas lu de livre d'Alexandra David-Néel, quel plaisir pourtant de la retrouver ! Bien que ces pages diffèrent de ce que j'ai pu lire d'elle jusqu'à aujourd'hui, (récit de voyage, document, roman ou légende), j'ai malgré tout apprécié cette lecture, qui nous montre le véritable caractère de cette femme d'exception, puisqu'elle raconte ce qui lui arrive et ce qu'elle ressent sans censure, sans avoir peur de choquer. Tantôt cru, tantôt directe, toujours franche et pas toujours agréable, ces lettres sont la plus juste des biographies sur Alexandra David-Néel. Bien qu'il n'y ait pas toutes ses missives -il aurait fallu cinq volumes sinon et il y'en a déjà deux- et que les présentes de ce livre aient été coupés, car trop longues ou parfois illisibles, le résultat est tout de même assez proche du personnage que j'ai déjà pu croiser dans d'autres livres. Femme au fort caractère, avec une certaine sagesse.

En plus ! Le plus dans ce livre, et c'est ça qui est encore mieux car on voit que ce n'est finalement pas des lettres si ordinaires, c'est qu'ces dernières favorisent aussi grandement la compréhension d'une époque, d'une région du monde, mais aussi d'une religion. En effet grâce à ces courriers j'ai appris encore davantage sur le bouddhisme, -ce qui me parle le plus actuellement- mais aussi découvert l'hindouisme, et j'ai même été assez rassurée de voir que cette grande orientaliste, bouddhiste (reconnue comme telle par les gens de là-bas, et même le Dalaï-Lama) s'est posée les mêmes questions que moi et a ressenti les mêmes choses. Même si en ce qui me concerne j'ai beaucoup moins de connaissance qu'elle, -malgré plusieurs lectures dessus-, et que je suis de très loin une bonne bouddhiste ! Mais faut bien un début. Cependant contente de voir que je ne suis pas dépourvue de sagesse.

En résumé j'ai bien aimé ce livre car j'ai voyagé à peu de frais, et j'ai beaucoup appris. Et si le bouddhisme, les explorations, les voyages, les découvertes... vous intéressent, ce livre est fait pour vous. Quant à moi je vous donne rendez-vous pour bientôt avec le tome 2 de ces lettres.

Quelques passages de texte ici.

 

3 août 2010

"Mabrouk chien d'une vie" de Jean-Pierre Hutin : Un grand homme

"Mabrouk chien d'une vie" de Jean-Pierre Hutin

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Résumé :

« Alors il a levé la tête, le museau pointé vers le plafond, et s'est mis à hurler. C'était un hurlement qui lui venait des entrailles, un cri rauque et ' profond de loup, puis il a rampé jusqu'à moi... Ce matin-là, il est vraiment devenu Mabrouk et nous sommes partis ensemble dans la vie. »
Ainsi se scella le destin de Jean-Pierre Hutin et celui de son chien. Pendant six ans, l'auteur et son compagnon vivront une passion qui devrait émouvoir ceux qui aiment les animaux et troubler ceux qui n'éprouvent qu'indifférence à leur égard.
Des animaux mythiques de son enfance - la chatte sorcière de sa mère, Atouno, le chien qui immobilisait les fiacres - à Jimmy le bâtard mort à la Guadeloupe, Jean-Pierre Hutin raconte le chemin qui l'a conduit à celui qu'il devait baptiser Mabrouk et qui est devenu la vedette la plus populaire de la télévision. Il explique la complicité inouïe qui existait entre eux ainsi que l'intensité de la volonté du chien à vouloir faire plaisir à son maître et il livre les « petits secrets » de l'éducation et du dressage de Mabrouk.
A travers le récit pathétique de la mort de son « copain », Jean--Pierre Hutin évoque son combat entrepris depuis huit ans pour que les chiens, les chats, les chevaux, tous les animaux de compagnie puissent vivre tranquillement auprès des hommes et que leur existence soit mieux respectée.
Il tente enfin de percer l'extraordinaire mystère constitué par ce besoin impérieux des êtres humains, qu'ils soient président de la République ou ouvrier spécialisé, jeune comédienne comblée ou retraitée des P.T.T., écrivain célèbre ou petit épicier, citadin ou paysan, jeune ou vieux, d'avoir un animal auprès d'eux.

Mon avis :

Ce livre est absolument à lire ! Car au delà d'un livre souvenir à Mabrouk - le premier chien de 30 millions d'amis - c'est un livre d'amour et d'amitié entre un homme et son chien. Jean-Pierre Hutin raconte ici avec beaucoup de tendresse, les bons et les mauvais moments qu'il a partagé avec Mabrouk essentiellement ou d'autre de ses compagnons. Comment il les a aimé et comment ces derniers leur ont rendu cette affection.

Ce n'est pas non plus un livre qui parle pour ne rien dire et qui raconte seulement des bons moments avec les animaux, c'est aussi un livre qui donne des petits conseils sur le dressage, la psychologie animal, les besoins de ces derniers... mais aussi un livre qui parle de la protection animal. Combat vain et parfaitement inutile aux yeux de certain mais si cher à JP Hutin ; ce que j'ai particulièrement adoré sur ce point d'ailleurs, c'est la manière dont il en parle, il pourrait en choquer plus d'un (je pense à certain passage notamment) mais pourtant ses propos ne manquent pas de discernement et de bon sens. Après tout c'est vrai pourquoi l'homme s'est auto-nommé race supérieure alors qu'il est capable de toutes les cruautés ? Cruauté qu'il n'y a pas chez l'animal.

Pour moi ce livre se charge de nous ramener à la réalité, par rapport à notre propre nature, et page 236 l'auteur disait déjà ceci : "Les hommes,"espèce supérieure", doivent se rendre compte qu'ils n'ont pas un droit de vie et de mort sur les animaux, mais au contraire le devoir de protéger, de gérer le capital aussi bien animal que végétal de leur planète..." On ne peut pas faire plus d'actualité je trouve, pourtant mon livre date de 1984...

Enfin bon vous l'aurez compris ce bouquin m'a énormément plu et pour moi il est à lire pour tout ce qu'il raconte.

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Flûte de Paon / Livre-sse livresque
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