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Flûte de Paon / Livre-sse livresque
grasset
6 octobre 2014

"Un jeune homme prometteur" de Gautier Battistella

"Un jeune homme prometteur" de Gautier Battistella

un jeune homme prometteur

Résumé :

« J’ai découvert l’existence du mal un samedi matin. Je m’en souviens, il n’y avait pas école. »

Tout commence à Labat, petit village des Pyrénées. Orphelin rêveur et blessé par un premier amour déçu, le narrateur quitte son frère et leur enfance buissonnière pour monter à l’assaut de la capitale. Que cherche ce Rastignac en herbe démangé par la vocation romanesque ? Une mère inconnue, la liberté, une revanche, la gloire peut-être. Mais au lieu du noble parnasse littéraire dont il avait rêvé, il découvre un univers de faux-semblants : celui des grands imposteurs du monde des lettres. Bien décidé à s’en débarrasser, le voici embarqué dans une quête dangereuse qui l’entraînera au-delà de lui-même, au bout du monde et au bord de la folie.

Un premier roman d’une ambition peu commune, tour à tour émouvant, sarcastique et cruel, porté par une écriture dont le souffle évoque les grandes fresques initiatiques.

Mon avis :

[ ATTENTION RISQUE DE SPOILIER ! ]

Ce livre est un premier roman, et pour un premier roman c’est juste extra. A part un seul point qui ne me convainc pas, tout le reste est parfait. Gautier Battistella possède une maîtrise évidente dans l’art de raconter des histoires. Rien n’est laissé au hasard, chaque mot joue avec chaque image, chaque image joue avec chaque mot. Il y a vraiment de la recherche, et je trouve que ça donne une note très poétique et folle à l’ensemble. On voit que l’auteur cherche à rendre le décor aussi vivant que les personnages, voyez plutôt :

« Je me suis habitué à Paris, et j’ai laissé Paris s’habituer à moi. Pourquoi hâter les choses ? Les premiers temps, la ville a montré les muscles. C’est comme ça dans les relations, amicales ou amoureuses. Un réflexe. La greffe pouvait ne pas prendre : moi l’homme crotté, plein de fierté, elle la divine, forcément susceptible. »

Ensuite, car l’écriture ne fait pas tout, l’histoire est juste grandiose. Bon elle n’a rien d’exceptionnelle non plus, mais elle a quand même cette touche de jamais vu. Un jeune homme talentueux au passé tragique, et qui cherche à réduire à néant la médiocrité littéraire en employant les moyens les plus radicaux, ce n’est pas très courant dans les livres faut bien le dire. Bon après c’est vrai que le côté schizophrène n’a rien de très nouveau, et c’est un peu ça qui m’a gêné d’ailleurs.

Alors ce n'est pas tant le fait qu'il se soit servi de cette ficelle qui me dérange, mais en fait j'ai trouvé ce côté-là un peu gros à avaler par rapport à tout ce qui se trouve avant, qui fait que tout paraît très réel aux lecteurs. Ensuite le petit truc qui déçoit aussi, c'est que cette révélation est prévisible. Celle du père aussi d'ailleurs. Et ces derniers points font que cette lecture n'a pas été un coup de cœur pour moi, cela dit tout le reste j'ai adoré. Les personnages font autant l'histoire que l'intrigue elle-même. L'écriture de même.

Pour résumer, c’est un roman qui annonce un écrivain prometteur. Je le suivrai de très près.

Je remercie les éditions Grasset.

 

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25 septembre 2014

"Oona & Salinger" de Frédéric Beigbeder

"Oona & Salinger" de Frédéric Beigbeder

oona et salinger roman

Résumé :

« Il arrive toujours un moment où les hommes semblent attendre la catastrophe qui réglera leurs problèmes. Ces périodes sont généralement nommées : avant-guerres. Elles sont assez mal choisies pour tomber amoureux.
En 1940, à New York, un écrivain débutant nommé Jerry Salinger, 21 ans, rencontre Oona O’Neill, 15 ans, la fille du plus grand dramaturge américain. Leur idylle ne commencera vraiment que l’été suivant... quelques mois avant Pearl Harbor. Début 1942, Salinger est appelé pour combattre en Europe et Oona part tenter sa chance à Hollywood.
Ils ne se marièrent jamais et n’eurent aucun enfant. »

Mon avis :

Comme vous le savez j’adore Beigbeder, et si j’ai voulu lire ce livre c’est bien à cause du nom de l’auteur, et non pour Salinger, car L’attrape-cœur et moi nous ne sommes pas très copain. D’ailleurs, généralement j’ai du mal avec les écrivains classiques américains, mais là je digresse... Pour en revenir au livre « Onna et Salinger » je dois dire que Beigbeder a fait un très bon cru, avec ce genre romanesque, mélangé à du biographique et de l’historique, même si parfois les passages historiques m’ont un peu étonnée.

Cela étant, même s'il surprend avec ce roman, ça reste du Beigbeder. Même écriture, même tournure, même style, c'est tour à tour cruel, étonnant, profond, superficiel, drôle, ou encore terriblement terre à terre comme le prouve ce  passage : « Je suppose qu’un romancier professionnel décrirait ici le paysage océanique les entourant, et le vent, les nuages, les pelouses couvertes de rosée, mais je ne le fais pas pour deux raisons. Premièrement parce qu’Oona et Jerry n’en avaient rien à foutre du paysage ; deuxièmement, parce qu’on y voyait rien, le jour n’étant toujours pas levé. » Ce qui à défaut de rajouter de la poésie, rajoute de l’humour, et finalement allège même un peu ce roman assez sombre.

Car oui ce livre est très sombre. Derrière les apparences, alors que Oona O’neil, Chaplin, Salinger, font partie d’un monde de paillette, de talent et de reconnaissance, ce roman reste malgré tout assez pesant dans l’ensemble. La seconde guerre mondiale et l’horreur du terrain que Salinger a vécu étant retranscrit dedans, l’abandon de Oona par son père aussi, ainsi que le rejet de Chaplin par les Etats-Unis, font que l'ambiance n'est pas à la fête, même s'il y a parfois un côté léger, un côté fabuleux, vu qu'on rencontre Truman Capote ou encore Ernest Hemingway.

Cependant ce n'est pas suffisant, pour effacer cet effet obscur qui est vraiment appuyé par le fait que Beigbeder a clairement fait ressortir le côté sombre des personnages. Salinger est très sévère avec lui-même à propos de la guerre, il est désespéré de cet amour sans retour pour Onna, et il a en plus pour elle une espèce d’obsession étrange qui l’apaise surtout lors de la guerre. Oona est de son côté quelqu’un de très sombre, déprimée, elle a un côté enfant perdu, qui plaît d’ailleurs beaucoup à l’auteur. Quant à Chaplin, même si Beigbeder s’attarde bien moins sur lui, on se doute que le rejet des Etats-Unis l’a sûrement affecté.

Mais malgré tout ça, ce roman empreint de désespoir mais aussi d’amour, reste agréable à lire. Frédéric Beigbeder a vraiment bien écrit cette histoire, il a vraiment bien su la romancer tout en lui donnant un côté véridique, en décrivant à la perfection l’amour fou, l’amour calme, les ténèbres, la nostalgie qui pince le cœur.

Je recommande vivement ce livre, qui change du Beigbeder extravagant et expansif habituel.

Je remercie les éditions Grasset.

6 juillet 2014

"Splendour" de Géraldine Maillet

"Splendour" de Géraldine Maillet

spendour maillet

Résumé :

« C’est qui, Natalie Wood ? Une énigme brune, une écorchure cinégénique, une mélancolie en fourreau d’organza, quelques citations et coupures de presse, une erreur d’aiguillage… »

… mais, pour la légende du grand cinéma, Natalie Wood, c’était aussi l’actrice inoubliable de Splendour in the Grass et de La fureur de vivre. Et c’était la fille douloureuse, nymphomane, bouleversante de talent et d’intensité qui, dans la nuit du 29 novembre 1981, se noya en face de l’île de Santa Catalina tandis que son mari, Robert Wagner, et son amant Christopher Walken, s’enivraient sur le pont d’un bateau précisément nommé Spendour. De la splendeur au drame : tel fut son étrange et romanesque destin…

   Dans ce livre-opéra, Géraldine Maillet a choisi de revisiter l’existence de cette actrice à l’instant de sa mort. Flux de pensées, Hollywood et ses mirages, les hommes de passage, les triomphes, la solitude, les petites joies et les grands désespoirs…

   Un roman ? Mieux : une descente aux enfers à travers le sexe, l’alcool, le glamour. En passant par le cœur d’une femme glorieuse et perdue.

Mon avis :

Le seul hic à cette lecture c’est que je ne connais pas la vie de Natalie Wood, et même en cherchant sur le net je n’ai rien trouvé pour m’aider à la compréhension de ce livre, du coup je vais juste m’appuyer sur le livre pour écrire cet avis, donc si la vie de Nathalie Wood n’est pas exactement ça veuillez m’excuser ce n’est pas de ma faute.

Cela fait, on peut commencer !

Alors avant toute chose je tiens à dire que ce livre est… étrange. Tout d’abord parce que l’auteure a donné à Natalie Wood une espèce de don de prescience, qui fait qu’elle se méfie de l’eau comme si elle savait que ça allait être sa mort, et ensuite parce qu’elle a doué Natalie Wood de folie, mais une folie froide, destructrice, caustique, suicidaire, dangereuse. Alors je ne sais pas si elle était comme ça sur la fin de sa vie, mais en tout cas, là ça a son effet sur le lecteur, qui a juste l’impression de lire le journal d’une paumé ou d’une folle. Vraiment, je sais pas trop, mais si Géraldine Maillet voulait surprendre elle y est arrivée ! Dans ce livre Natalie Wood est typiquement le personnage, insatisfait, dégoûté, désabusé, dont les nerfs sont à fleur de peau. C’est vraiment la souffrance incarnée, qu'elle exprime par la méchanceté et son côté insupportable qui titille la patience des gens à l'excès. 

Pour tout dire, l'écriture n’est pas étrangère à cet effet. En effet les petites phrases, l'ambiguïté des propos, l’étrangeté des gestes et des paroles, les images utilisées, le ton cassant, aide vraiment à exprimer la souffrance et à surprendre, et je pense honnêtement qu’au-delà du personnage l’écriture fait absolument l’histoire. Le style est mordant à la couleur rouge sang et le ton est au désespoir. L’écriture fait réellement ressortir la colère du personnage.

Bon, malgré cela ce livre n’est pas un coup de cœur pour autant et ce pour deux raisons. Premièrement la présence trop nombreuse de notes en bas de page, qui cassent le rythme de lecture malgré leur utilité. Et deuxièmement les répétitions. Je trouve qu’on tourne un peu trop en rond, d’ailleurs le fait que ce livre ne fasse que 150 pages est une chance, car plus ça n’aurait pas été possible. Personnellement je me serais vite lassée.

En résumé, un style percutant, un personnage insupportable et touchant, à lire si vous aimez les livres qui sortent de l’ordinaire.

Je remercie en passant les éditions Grasset.

2 avril 2014

"La vraie vie de Kevin" de Baptiste Rossi

"La vraie vie de Kevin" de Baptiste Rossi

la vraie vie de kevin

Résumé :

Vous êtes confortablement installé devant votre petit écran.
Les chaînes sont tristes, hélas ! et vous avez vu tous les programmes.
Rien ne vous impressionne plus.
Vous êtes blasé.
Vous pensez que le pire a été atteint depuis longtemps. Que toutes les ficelles – sexe, violence, émotion, amour, gloire et beauté – ont été définitivement usées.
Vous croyez qu’on ne saurait pousser plus loin la folie, l’absurdité, la cruauté de notre monde télévisuel.
Vous vous trompez.
Bienvenue dans La Vraie Vie de Kevin.

Qu’on le lise comme une satire, tour à tour burlesque et lyrique, des dérives de notre nouvelle société du spectacle, une comédie entre le Truman Show, Bret Easton Ellis et un Rabelais qui surferait sur Facebook, ou le portrait critique et clinique d’une génération perdue, ce livre est, d’abord et avant tout, une flamboyante déclaration d’amour à la littérature, qui annonce tambour battant l’avènement d’un jeune écrivain surdoué.

Mon avis:

La chose qui a fait que j’ai voulu lire ce livre est le résumé. Ne supportant pas le monde télévisuel pour la médiocrité de ses programmes, (enfin une grande partie de ses programmes), et n’ayant pas non plus la télé pour la seule et unique raison que j'en ai une très mauvaise opinion, je me faisais un bonheur de lire ce livre qui s'amusait entre autre à descendre cet outil pour bien montrer la décadence de la jeunesse et plus généralement de ce monde. 

Cela dit, malgré la bonne idée de ce jeune auteur, je n’ai pas tant adhéré que ça à ce livre, et pour deux raisons.

Premièrement l’écriture m’a un peu rebutée, et surtout ces passages qu’on retrouve un peu partout et qui ressemblent beaucoup à des listes de chose absurde, où ça parle de mail, Facebook, etc, etc… Certes ils ont une utilité, Baptiste Rossi veut bien montrer la médiocrité de ce monde, et surtout de cette jeunesse à moitié abrutie qui n’a pas grand-chose comme centres d’intérêt à part la télé, internet, les jeux vidéo et les copains, mais quand même ça fait vraiment un peu long à lire, en plus de casser le rythme de la lecture.

Ensuite deuxième point qui m’a dérangée, c’est que ce livre pousse un peu loin la critique. Ca en devient même une caricature, mais une caricature à laquelle on ne croit plus. En effet même si je n’ai jamais regardé ces émissions de téléréalité, je reste quasiment certaine que ça n’ira pas jusqu’à « On a échangé nos cancers », ou « La mère de Kevin va-t-elle mourir de son cancer » dans l’émission La vraie vie de Kevin, que l'auteur nous montre. Et vous voyez pour ma part c’est vraiment là le truc qui pèche, l’auteur va beaucoup trop loin pour appuyer sa pensée. Pourtant je la partage entièrement, mais là il est partie exactement dans le même délire que cette télé qu’il critique. Mais  sûrement qu’il faut plus retenir le message que regarder la manière dont il s’y prend, mais je n'y suis pas entièrement arrivée...

En résumé, ce n’est pas une lecture que j’ai apprécié, d’autres l’ont par contre beaucoup aimé, mais pourtant malgré tout je la conseille pour le message qu’elle porte, car même si pour moi l’auteur s’y prend mal, il vise quand même juste et ça je ne peux vraiment pas lui enlever. Après comme je n'ai pas la télé, il se peut aussi que je ne saisis pas toute l'ampleur du dégât de cette société de divertissement, c'est possible.

Je remercie en passant les éditions Grasset.

11 octobre 2013

"Nos mal-aimés : ces musulmans dont la France ne veut pas" de Claude Askolovitch

"Nos mal-aimés : ces musulmans dont la France ne veut pas" de Claude Askolovitch

nos mal aimés

Résumé :

« C’est l’histoire d’un journaliste vaguement connu et qui en a vu d’autres, qui se retrouve chômeur pour avoir défendu la viande halal. Il décide d’en faire un livre, pour comprendre ce qui nous arrive, dans ce pays où Madame Le Pen est proclamée « normale » et où des socialistes veulent bannir les puéricultrices voilées.
C’est l’histoire de ces musulmans de France, que l’on n’aime pas avec les meilleures intentions du monde, et qu’on oblige à se fondre ou à se cacher, à mentir sur eux-mêmes ou à périr socialement.
C’est l’histoire d’une banquière qui prie en cachette dans un placard à balais, d’une étudiante qui retire son voile pour décrocher un stage, d’un salafiste qui conduit des bus et visite Disneyland, d’un médecin qui venge sa mère universitaire qui n’a jamais pu travailler - parce que la République ne voulait pas de son voile. Et celle d’un écolo qui aurait pu devenir ministre en Tunisie islamiste, d’un rappeur marié à 15 ans devant monsieur l’Imam, d’un footballeur chaste par amour de Dieu, et d’un prédicateur frère musulman qui cite Camus et écrit des poèmes.
Ce sont des Français râleurs qui mangent du tournedos halal et trouvent parfois bien des raisons au Hamas – car rien n’est simple, que croyez-vous?
C’est l’histoire d’un pays, le nôtre, qui traite mal une partie de lui-même, qui se ment sur la République et la laïcité quand il piétine les gens et rate ce qu’il devient : une France métisse et aussi musulmane, instable et complexe, une France riche, si elle osait, si elle arrêtait de trembler et de se complaire dans son déclin. »

Mon avis :

Je ne sais pas par quoi commencer pour résumer ce livre, cette erreur, ce parti pris ? C'est bien beau de vouloir écrire sur ce genre de sujet, mais à quoi ça sert quand on est pas suffisamment éclairé sur le problème ? Car voilà le problème de ce bouquin ; l'auteur minimise un peu trop ce qui est grave, et il est de surcroît le premier à jouer sur les clichés en voulant parait-il les combattre. Si j'avais l'auteur en face de moi, j'aurai vraiment envie de m’expliquer avec lui, pour lui montrer que ces français qu’il critique, et qu’il ose traiter de racistes ou d’islamophobes, vivent à côté de ces musulmans. Ces mêmes musulmans dont il chante les louanges, quand il ne s’attendrit pas devant la débilité du radicalisme, ou encore l’ostentation de la foi. Que c'est triste...

Surtout qu'en plus de cela, il essaye même de nous les faire passer pour des anges où encore des gens avec des colères légitimes !!! Si si je vous jure, et c’est peut-être bien ça le pire ! Bien qu’on puisse saluer les actions de certain (mais bon la solidarité c’est mondiale donc quitte à la saluer, je salue celle de tout le monde), bien que c’est vrai que des fois je ne comprends pas certaines réactions décrites dans ce livre, l'auteur passe son temps à nous les victimiser, et j’avoue que ça, ça m'a énervée. Car je ne vois pas pourquoi c’est légitime d’être constamment en colère contre la France, quand par exemple on n’a pas l’autorisation de porter son voile au travail, à l'école, une burqa dans la rue, ni même une salle pour prier au boulot ? En quoi c’est légitime dans un pays laïque de surcroît, et aux racines absolument pas musulmanes en plus ?

D’ailleurs tournons le problème dans l’autre sens ; n'est-il pas plus légitime d'être en colère, quand on interdit le porc dans les cantines sous prétexte d'élèves musulmans ? Ou encore normal de devoir interdire le père-noël dans des classes parce qu’il y a des musulmans que ça choque ? Toutes ces choses et d’autres, ne sont-elles pas finalement des injustices légitimes elles aussi, qui ont de quoi énerver les français aussi ? Bafouer ceux qui sont là depuis des lustres (ou pas), vouloir censurer leur façon de vivre, mais par contre imposer d’autres manières de vivre, c’est normal ça ? Puisque que l'auteur n'en parle pas, je suppose que oui.

Et ce silence, est exactement la chose que je reproche à l'auteur, car en choisissant son parti il a pris le problème que d'un seul côté ; et tout ça pour au final accuser - comme d'autres avant lui - la France et ses habitants de ne pas faire assez d'effort pour intégrer une communauté hostile dans sa majorité à la république et qui n'a pas envie envie de s'intégrer. On marche sur la tête !

Et ça pour moi c'est vraiment l'idéologie qui m'énerve prodigieusement, parce que d'une part ce n'est pas vrai, mais en plus c'est avec ce genre de comportement qui fait qu'aujourd'hui on marche ouvertement sur nos valeurs, puisque pour calmer ces esprits belliqueux les politiques disent oui à tout, alors que jamais dans le passé la France n'a eu ce souci d'intégration avec les autres courants migratoires et ce malgré les tensions. Et en écrivant ce livre l'auteur n'aurait pas dû l'oublier...

Tout comme il n'aurait pas dû oublier, que leur bigoterie et leur esprit assez conservateur ne collent pas avec la république et l'esprit des Lumières. D'ailleurs je déplore que ce dernier n'est pas mis dans son livre, la chance de vivre dans une république laïque qui permet de s'émanciper de tout ces dogmes religieux pour enfin exister par soi-même. Parce que ça mine de rien, c'est une chance.

Je précise que je n'ai rien contre ces petits trucs qui fait qu'ils ne mangent pas de porc, ne fument soi-disant pas... mais à côté de ça je ne comprendrai jamais qu'on ait besoin d'un simple livre pour vivre, pour mener sa vie. C'est quelque chose qui m'échappe complètement.

Pour en revenir au livre, tout ce que j'ai à dire à l'auteur c'est que ces musulmans dont il parle, ne sont pas que des pauvres innocentes victimes d’une société qui, paraît-il, ne les aime pas et n’a jamais voulu d’eux - personnellement je trouve au contraire qu’il y en a eu plus pour eux que pour d’autres-, mais qu’ils peuvent être aussi à l’origine du mal qui a fait naître le mal qu’il dénonce, à savoir l’islamophobie. Car oui, personne ne devient haineux par l’opération du Saint-Esprit, ne porte de si lourd jugement sans savoir, sans vécu, où alors très peu de crétin. Il y a ce que j’ai décrit dessus qui dérange, mais pas seulement. Il y a d’autres raisons. Maintenant ce qu’il faut se demander c’est : pourquoi ? Quelles sont donc ces raisons ? D’où peuvent-elles venir ? L’auteur ne se le demande même pas, et c’est dommage, il devrait, ça éviterai les erreurs de jugement, les faux clichés.... Et par la même occasion il comprendrait aussi ces français de la France d’en bas qui vivent tous les jours à côté, mais qui sont eux même victimes de ces mêmes musulmans ; racisme (non ce n'est pas anecdotique !), sexisme, intolérance, violence et j’en oublie… Mais pour ça, il faut avoir envie de les écouter. Finalement le déni n’est sans doute pas là où l’auteur le pense… Mais je comprends que ça puisse faire mal, et que du coup il préfère vivre avec une vision unilatérale de la France, surtout que ça évite de répondre à toutes ces choses qui sont éludées dans ces pages, - banlieue en feu dès que quelque chose ne va pas, policier, SAMU, pompier caillaissés, Marseillaise sifflé, etc, etc…

En toute honnêteté. C’est beau de mettre en avant dans ce livre les qualités des musulmans interrogés, parce qu'il est important de montrer qu'ils ne sont pas tous niouks ou à moitué niouk, mais bon, là pour faire oublier le reste, il en a peut-être un peu trop fait. Ou alors c’est qu’il est vraiment naïf. (?)

Mais qu’importe ce que je dis en fin de compte, car de toute manière pour l’auteur ces cons de français sont en bonne partie islamophobes. D’ailleurs plutôt que de prendre des dizaines de pages pour le dire, pourquoi n'a t-il pas dit clairement sa pensée, à savoir que pour lui ces français sont : abjectes, arriérés et trop étriqués pour penser aux autres, et qu'ils emmerdent le monde avec leur laïcité, leur neutralité, leur identité, leur histoire, leur Lumière, leur sécurité et même avec leur athéisme ?! Et que finalement une France archaïque, pas mixte, bien religieuse…, ce n’est pas la fin du monde et ni un retour dans le temps comme les gens auraient tendance à le croire. Car tout arrive à cela.

Et quant à tous ces intellectuels qui commencent à beaucoup (trop ?) s’exprimer dessus, l’auteur sait ce qu’ils sont : justes des vieux nostalgiques du musette, de la craie sur le tableau noir ou des églises humides… (Ce n'est pas un peu expéditif quand même ?)

Mais quid des jeunes dans tout ça ? Et que dire de ces musulmans laïques qui tirent eux-mêmes la sonnette d’alarme sur toute la planète ? Que dire aussi de ce que l'histoire et le présent nous montre ? A savoir que c'est la seule intégration qui ne marche pas, - c'est bien la preuve qu'il y a un gros problème de leur côté.

Pour résumer, ça aurait pu être un livre utile s’il y a avait eu toute la France et les français représentés dedans, mais ce n’est pas le cas… Enfin bon, dans ce livre l’auteur veut montrer que les musulmans sont incompris et pas mauvais, ça tombe bien j’ai envie de dire, car les autres aussi ! Mais au final c'est juste un livre qui ne sert à rien, les livres qui cherchent des excuses, racontent des bêtises, pardon, mais ça sert à rien.

En passant merci aux éditions Grasset pour ce SP.

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13 août 2013

"Quand Satan raconte la terre au Bon Dieu" de Mark Twain

"Quand Satan raconte la terre au Bon Dieu" de Mark Twain

quand satan raconte la terre au bon dieu

Résumé :

L'irrévérence de ce livre contre la religion est telle que sa publication n'a été autorisée que cinquante ans après la mort de Mark Twain. On y découvre ses textes les plus provocateurs : lettres de Satan à ses archanges, autobiographie d'Eve, journal de Mathusalem, chacun plus férocement désopilant que l'autre. Au tribunal de son rire, Mark Twain condamne l'absurdité de Dieu.


Mon avis :

La quatrième couverture dit déjà beaucoup sur l’esprit de ce livre, quand on la lit on s’aperçoit très vite que ce livre va être irrévérencieux, dérangeant, percutant, mais pourtant ô combien pertinent et réaliste. En fait ce livre est même bien plus qu’une critique de la religion, car dans certaines nouvelles, vu que ce sont des nouvelles ou des écrits divers, Mark Twain va critiquer aussi des nations ou encore des peuples, comme les anglais (un peu) et les français (beaucoup). (Et là  il ne vaut mieux pas être chauvin, car il n’y va pas avec le dos de la cuillère, cela étant il y a matière à réfléchir.) Mais pour autant que je sache, il ne s’arrête pas à ces quelques pays, d’une manière générale à travers ces histoires et l’Histoire il critique l’espèce humaine et sa bêtise, allant même jusqu’à les comparer avec les animaux. Plaçant ces derniers bien au-dessus de l’humain.

Mais pourtant pour bien critiquer l’homme, faire comprendre la dimension de ce dernier, Mark Twain va surtout se servir de la religion, la base même selon certain de la civilisation. Ainsi il va montrer dans des écrits étonnants, marrants même (l’histoire de la mouche m’a énormément plu), les incohérences de la Bible. Mais il va aussi dans la première nouvelle, « Quand Satan raconte la terre au Bon Dieu », raconter les travers de Dieu ; sa jalousie, sa méchanceté, son orgueil… Et là, si on ne s’en était pas déjà aperçu avant, -ce qui n’était pas tout à fait mon cas-, on va vite se rendre compte que Dieu n’est en fait pas l’homme du pardon et de l’amour.  Et pour appuyer ces dires, l’auteur va prendre un exemple parmi tant d’autre : l’aventure de la pomme. Il va rappeler que Dieu a chassé Adam et Eve du paradis terrestre car ils ont acquis suite à cet épisode le sens moral en croquant ce fameux fruit, ce qui montre aux yeux de l’auteur, et ce n’est pas faux finalement, que le pardon n’est pas la nature première de Dieu, car en plus la descendance en subira elle aussi les conséquences, - et je ne parle même pas de l’enfer. Il va aussi avec un autre exemple, très connu lui aussi, montrer la cruauté de Dieu avec l’épisode du déluge. Dieu voulait nettoyer la terre de toute souillure, soit. Pourtant il existait sûrement des humains noyés dans ce déluge qui ne méritait pas ce sort, mais Dieu en avait cure.  En plus avec cette partie de l’histoire religieuse, l’auteur va montrer l’incohérence de cette arche. Comment pouvoir réunir un couple de chaque espèce animale, dans une simple arche ? Finalement on se rend compte que l'homme se raconte lui même des mensonges sur ce Dieu éternel.

« Que les démarches de l’esprit humain sont déconcertantes ! Les chrétiens part de cette proposition nette, catégorique, péremptoire : Dieu est omniscient et tout puissant.

Tel était le cas, rien n’advient qu’il ne sache à l’avance ; rien n’arrive sans sa permission ; nul évènement ne se produit s’il décide de s’y opposer.

C’est clair, n’est-ce pas ? Cela implique indéniablement que le Créateur est responsable de tout ce qui arrive, n’est-ce pas ? Les chrétiens le concèdent dans la formule en italique. Ils le concèdent de tout cœur, avec enthousiasme même.

Puis, ayant ainsi rendu le Créateur responsable de toutes souffrances, maladies et misères ci-dessus énumérées, et dont il aurait pu les préserver, les chrétiens comblés, l’appellent suavement « Notre Père » !

C’est pure vérité. Le chrétien dote le Créateur de tous les éléments qui entrent dans la genèse d’un démon, et arrive à cette conclusion qu’un démon et un père sont une seule même chose ! Mais il nierait, et non sans vigueur, qu’un fou dangereux et un directeur de patronage sont essentiellement identiques.

Que pensez-vous de l’esprit humain ? J’entends, au cas où vous estimeriez que pareille chose existe. »

Tout cela c’est pour la première nouvelle, sûrement celle que j’ai préféré, mais beaucoup des nouvelles qui suivent sont tout aussi intéressantes, car il y critique encore la religion avec un œil moderne et curieusement d’actualité, mais pas seulement puisqu'il va aussi critiquer la surpopulation en se servant de la religion, et malgré que ce fût écrit en 920 après le commencement du monde dans le livre, il y a fort à parier que le parallèle est à faire avec le 20ème siècle et même plus tard le 21ème siècle. Finalement quand on tourne les pages de ce livre on se rend compte que l’auteur était même assez visionnaire et observateur, beaucoup de problèmes actuels se retrouvent ici, ce n’était pas seulement une plume corrosive qui critiquait sans penser pour déverser son fiel. Non, loin de là. C’est un auteur qui pensait. Jugez donc : « L’homme est l’animal religieux. Le seul. Et le seul qui détienne la vraie religion – il y en a un certain nombre. Il est le seul animal qui aime son prochain comme lui-même et lui coupe la gorge si sa théologie n’est pas dans la ligne. Il a transformé le globe terrestre en cimetière à force de s’évertuer à aplanir pour ses frères la route du Ciel et du bonheur éternel. Il s’y est employé sous les Césars, à l’époque de Mahomet, sous l’Inquisition en France pendant quelques deux siècles, en Angleterre au temps de Marie ; il n’a cessé d’y consacrer ses soins depuis que ses yeux se sont ouverts à la lumière, il s’en occupe aujourd’hui même en Crête ; il s’y appliquera demain, en quelque autre région de la planète. Les animaux supérieurs n’ont pas de religion. Et l’on nous dit qu’on les laissera à la porte, dans l’au-delà. Je me demande bien pourquoi. L’idée me paraît saugrenue. »

Enfin là je vous résume ce livre, mais pour être honnête je pense qu’une seule lecture n’est pas suffisante pour saisir toute la profondeur de ce bouquin. Voilà pourquoi je le relirai sûrement et voilà pourquoi je vous invite à le faire aussi car ce bouquin c'est quelque chose.

Je remercie en passant les éditions Grasset pour ce SP.

18 février 2013

Ainsi soit Olympe de Gouges de Benoîte Groult

"Ainsi soit Olympe de Gouges" de Benoîte Groult

Olympe de Gouge

Résumé :

"Parce qu'elle a été la première en France en 1791 à formuler une 'Déclaration des Droits de la Femme' qui pose dans toutes ses conséquences le principe de l'égalité des deux sexes. Parce qu'elle a osé revendiquer toutes les libertés, y compris sexuelle ; réclamer le droit au divorce et à l'union libre ; défendre les filles-mères et les enfants bâtards, comprenant que la conquête des droits civiques ne serait qu'un leurre si l'on ne s'attaquait pas en même temps au droit patriarcal. Parce qu'elle a payé de sa vie sa fidélité à un  idéal."

Olympe de Gouges demeure une figure fondatrice du combat contemporain pour l'égalité des sexes. Après le beau succès du roman graphique de Catel paru l'an dernier, Benoîte Groult rend un nouvel hommage à cette pionnière.

Mon avis :

J’ai acheté ce livre sans trop savoir ce que j’allais trouver dedans, en fait je l’ai surtout acheté parce qu’il y avait le nom de la grande Olympe de Gouges sur la couverture, et que j’espérais en apprendre plus sur cette grande dame à qui l’histoire n’a pas toujours rendue justice. Là dessus je n’ai pas été déçue je dois dire, puisque Benoîte Groult va en effet développer la vie d’Olympe de Gouges, mais va aller aussi au-delà, en replaçant rapidement le rôle de la femme dans l’histoire depuis l’antiquité. Rôle qui pourrait se résumer ainsi, foyer, enfants, cuisine, mais surtout ne pas penser car juger dangereuse et stupide. (Pensées purement misogynes et débiles on en convient, mais qui ont eu la vie bien looooonnnnnngue…)

Pourtant c’est oublié, même si l'auteure n'en parle pas directement, que depuis l’antiquité y’a eu des femmes philosophes, (Hypatie d’Alexandrie, Sosipatra, Aedesia, Asclépigeneia…), des femmes de lettre (Sapphô et Corinne, Myrtis, Télésilla, Anyté de Tégée, Christine de Pizan), ou des femmes guerrières, la plus connue en France étant Jeanne d’Arc, mais y’en a eu un bon paquet dans d’autres pays du monde et je pense notamment aux Japon, ou encore en Angleterre avec Boadicée. Et je ne parle pas de ces femmes qui ont gouverné des pays.

Bref, comme va le montrer ce livre l’histoire a mal jugé Olympe de Gouges, et les femmes en général. Par exemple et pour en revenir un peu plus à Olympe de Gouges, les abruties et misogynes de psy en feront une névrosée, prenant son envie de changer le monde pour de la paranoïa reformatoria parce que c'était une femme. Comme si le désir de changement était une folie chez la femme mais pas chez l'homme...

Cependant la "médecine" n'a pas été la seule à mal juger Olympe, puisque ses contemporains ne lui épargneront rien non plus. Ils la ridiculiseront en effet plus d’une fois en lui rappelant où doit être selon eux sa vraie place, pour finir par la décapiter en 1793 au terme d'un procès déjà jugé d'avance par les partisans de Robespierre ennemi juré d'Olympe de Gouge. Voilà d'ailleurs ce qu'elle dira devant ce tribunal «  Robespierre m’a toujours paru un ambitieux, sans génie, sans âme. Je l’ai vu toujours prêt a sacrifier la nation entière pour parvenir à la dictature ; je n’ai pu supporter cette ambition folle et sanguinaire, et je l’ai poursuivi comme j’ai poursuivi les tyrans. La haine de ce lâche ennemi s’est cachée longtemps sous la cendre, et depuis, lui et ses adhérents attendaient avec avidité le moment favorable de me sacrifier à sa vengeance . », et ce qu'elle disait déjà avant le procès dans une affiche placardée dans le tout Paris où cette dernière avait pris position contre Marat et surtout contre Robespierre, en inscrivant ceci : "Tu te dis l'unique auteur de la Révolution Robespierre ! Tu n'en fus, tu n'en es, tu n'en seras éternellement que l'opprobre et l'exécration... Chacun de tes cheveux porte un crime... Que veux-tu ? Que prétends-tu ? De qui veux-tu te venger ? De quel sang as-tu soif encore ? De celui du peuple ?
... Tu voudrais assassiner Louis le dernier pour l'empêcher d'être jugé légalement. Tu voudrais assassiner Pétion, Roland, Vergniaud, Condorcet, Louvet, Brissot, Lasource, Guadet, Gensonné, Hérault de Séchelles, en un mot tous les flambeaux de la République..." A part Louvet, tous seront en effet exécutés dans l'année... Et encore, ce n'est peut-être pas la plus violente prise de position contre Robespierre. Je vous mettrai une lettre
en bas de ce billet qu'Olympe de Gouges a adressée à Robespierre, afin que vous puissiez juger par vous même de la carrure de cette femme et de sa haine envers cet homme de la Terreur, car elle avait vite compris que les révolutions peuvent souvent conduire à la dictature.

Cela mis à part, venant en à la femme. Olympe de Gouges était vraiment une femme singulière au caractère bien trempé et elle possédait une mentalité très visionnaire. En effet et même si parfois elle s’est exprimée un peu naïvement, elle a vraiment eu des idées novatrices pour l’époque, et pas seulement sa déclaration des droits de la femme - dédiée au passage à Marie-Antoinette - ; par exemple, alors qu'on ne parlait pas d’hygiène dans les "hôpitaux", ni de foyer sociaux pour les travailleurs et ni de divorce, elle si ! Tout comme elle avait pris position contre l’esclavage des noirs, et déplorait aussi le manque de conscience des femmes sur leur condition.
Pour faire court, Olympe de Gouges était vraiment une femme admirable qui ne manquait pas de courage, et pour bien le souligner Benoîte Groult met en fin de livre les écrits audacieux qu’Olympe de Gouges a pu laisser derrière elle. (Sa déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, etc, etc…)  

Et pour finir, ce que j’ai en plus aimé dans ce bouquin, c’est que j’ai fait la découverte d’autres femmes oubliées de l’histoire, ou presque. Par exemple j’ai découvert Théroigne de Méricourt, mais aussi Hubertine Auclert, Claire Lacombe, les sœurs Ferning qui se battirent dans les armées de la République, Anne Quatresols qui s’engagea à 16 ans et conduisit des chevaux d’artillerie aux sièges de Liège et de d’Aix-La-Chapelle, ou encore Madeleine Petitjean qui s’enrôla à 49 ans dans l’Armée de l’Ouest après avoir perdu 15 enfants.

En résumé c’est un petit livre sympa que je conseille vivement ! Vous y apprendrez beaucoup.

18 février 2013

"Ma république se meurt" de Jeannette Bougrab

"Ma république se meurt" de Jeannette Bougrab

ma république se meurt

Résumé :

Jeannette Bougrab est une femme insoumise. Athée dans une famille de musulmans, fille d'ouvriers immigrés devenue maître des requêtes au Conseil d'Etat, ministre passionnée dans un gouvernement conformiste, elle a transgressé les règles pour honorer celle à qui elle doit tout : la République française. Mais que sont devenus nos institutions et nos principes fondamentaux dans une société où règnent les inégalités et les discriminations, où le communautarisme religieux menace, et où la laïcité, l'école et l'armée, sont en danger ?
En nous entraînant dans les coulisses du pouvoir, elle nous donne à voir l'envers d'une France fissurée. Analyse d'une société fragile, confessions d'une femme atypique, ce témoignage est surtout un manifeste où le politique retrouve un visage humain.

Mon avis :

J’ai voulu lire ce livre car le sujet de la République décadente m’intéresse énormément. Alors malgré quelques désaccords avec l’auteur, je dois dire que je ne regrette pas cette lecture et je tiens à saluer le combat de cette femme. Tenant moi-même beaucoup à la laïcité et à la liberté de la femme mais aussi de l’homme, je ne peux qu’approuver ses prises de positions qui n’ont pas toujours été simple et sans danger, comme l’épisode de la crèche Baby-Lou le montre. J'ai d'ailleurs apprécié le portrait qu'elle a fait de la Halde à ce passage : "... Je comprenais trop bien que cette institution était gangrenée par le différentialisme, le communautarisme, et, pire, une forme de condescendance à l'égard des immigrés. Ils acceptaient tout par bêtise, par ignorance, vivant éloignés des banlieues."

Cela étant y’a quelques points qui m’ont soient fait rire, ou soient laissés mi-figue mi-raisin. Par exemple je ne peux pas ressentir cette "pitié" qu’elle a pour tous ces jeunes qui sortent du système scolaire avec un CAP, un BEP ou même rien. Certes je suis d'accord avec ce qu'elle dit, quand elle dit que le système scolaire en France a des grosses lacunes, en plus de servir une idéologie politiquement correcte, il forme de futurs citoyens sans conscience et sans esprit critique (ce n’est pas dans le livre mais un avis personnel) ; cela dit je ne pense pas qu’on puisse raisonnablement rejeter pour autant tout l’opprobre de cet échec sur le système éducatif national, comme elle aurait une tendance à le faire.

Pour moi un élève est tout autant responsable de son échec et l'environnement familiale qui va avec. En effet, si l'environnement familiale , et si ce dernier ne se donne pas les moyens de réussir, personne ne le fera pour lui, et dans ce cas l'état n'est en rien responsable. Ensuite je ne crois pas non plus que la discrimination sociale, raciale, rentre en ligne de compte dans l’échec scolaire comme le pense l'auteur. Il y'a des profs qui sont encore niouks c'est un fait je ne le nie pas, mais avec des profs majoritairement à gauche, j'avoue que je ne vois pas comment la discrimination pourrait s'exprimer. Et d'ailleurs je pense qu'il faut faire très attention en disant ça car à l'époque actuelle je crois sincèrement que la discrimination sert plus d’excuse pas toujours bien utilisée pour expliquer la cause de l'échec.

Ensuite pour le côté rigolo du livre que j'ai cité en-haut, c’est quand elle dit que les immigrés aiment davantage la France que les français eux-mêmes. Alors déjà, là m’est revenue en mémoire un bon nombre d’expériences personnelles qui me font plutôt penser l’inverse, mais ensuite il m'est aussi revenue en mémoire un passage de son histoire qu’elle expose au début de son livre, qui fait que je me demande comment elle peut dire ça. Comment peut-elle dire cela ? Alors qu’au sein même du gouvernement, elle a été victime du communautarisme et de la francophobie venant de Abderrahmane Dahmane, puisqu’il a traité de "fille de traite" ! D’ailleurs en ce qui concerne son histoire de "fille de traite", je déplore tout autant qu’elle que l’UMP n’ait pas pris position contre ce personnage.. Ils n’auraient JAMAIS dû laisser passer cela. Comment peut-elle dire cela alors qu’elle dénonce la Marseillaise sifflée ? Et le refus de respecter la république venant de ces populations ? Je trouve que par moment il y a un décalage entre ce qu'elle dit et les faits. Voilà d'ailleurs pourquoi, je ne la suis pas dans l'idée qu'il faut plus de diversité au gouvernement. J’avoue sincèrement que j’ai du mal à faire confiance à certaines personnes, ayant trop peur de la francophobie que l’on peut craindre à juste titre de ces gens-là, bien que certaines élites françaises soient selon-moi, ouvertement francophobes et europhobes aussi.

Néanmoins malgré ces désaccords, il faut savoir que j'ai été aussi d'accord avec elle en lisant ce livre. Quand elle dénonce par exemple et à juste titre, l’obscurantisme religieux qui mène la danse en France. Et plus particulièrement l’intégrisme islamiste j’ai envie de dire, l’intégrisme catholique étant plutôt de son côté vertement rembarré comme on l’a vu avec le mariage gay récemment, bien qu'il existe c'est sûr et certain. Bref.
Même si ça n’a pas été une découverte pour ma part, j'ai apprécié qu'elle en parle car elle va dénoncer cette mainmise de l’intégrisme islamiste sur la société française, et montrer ainsi, avec quelques exemples, comment les gouvernements marchent main dans la main avec l’intégrisme islamiste au mépris des valeurs françaises. Récemment on a eu la légion d'honneur de Tariq Oubrou comme preuve de la fascination obscurantisme, mais pourtant si on remonte plus loin dans le temps on va voir qu'on a déjà eu ce souci avec l'UOIF où Nicolas Sarkozy en tant que ministre de l'intérieur s'était rendu. Là-dessus je trouve qu'elle a fait preuve d'un réel sens de l'observation, en désignant clairement les problèmes, et on voit clairement que
la liberté d’expression, de pensée, et la laïcité sont menacées. On pensait ces principes acquis, braves gens détrompez-vous !

Voilà d’ailleurs pourquoi je ne suis pas si réfractaire à Marine Le Pen contrairement à l’auteur, car pour moi -et malgré des maladresses-, je trouve que c'est la seule qui a le courage de s'élever contre la destruction de la République sans avoir peur de déplaire. J'ai bien cru en Sarkozy en 2007 mais j'ai été sérieusement déçue de voir qu'il n'a rien fait contre cela, au point que maintenant et pour résumer l'auteur, tout ce que les gouvernements trouvent à faire c'est de construire des mosquées (avec l'argent du contribuable) pensant éteindre les feux et sauvegarder ainsi l'état. Un peu comme Münich en 1938... Enfin pour ma part je ne pense pas que Marine Le Pen soit plus dangereuse que Mélanchon ou encore Taubira.

En résumé c’est un livre que je conseille, car malgré les quelques désaccords que j’ai rencontré lors de ma lecture, je suis dans l’ensemble d’accord avec elle, quand elle dit que la religion est un asservissement de l’homme et le dénigrement de l’esprit et de la raison (croire un peu je veux bien, mais trop c’est dangereux et stupide), ou encore quand elle dit que la repentance coloniale n’a plus raison d’être, et que les harkis devraient être davantage reconnus. Bref, malgré mes désaccords et mes réserves, c’est un livre à lire. Jeannette Bougrab est une femme de caractère, et il est intéressant de mieux la connaître.

Je remercie en passant les éditions Grasset pour ce service presse.

 

Extraits : "Tout en adhérant officiellement aux valeurs de notre République, des associations locales établies dans les quartiers réussissent à mettre en oeuvre et à diffuser un projet sournois. C'est l'implantation d'un islam radical dont la finalité est clairement politique..."

"Il convient de débattre mais surtout d'agir pour lutter contre les dérives dangereuse de l'islamisme. N'ayant pas la mémoire courte, Madrid, Londres ou encore Paris ont connu des attentats sanglants au nom de Dieu. La France semble parfois être une démocratie immature, incapable d'aborder des sujets sans tomber dans une hystérie collective. Si on décide même simplement, de les approcher (immigration, laïcité...), l'on est accusé du pire par la gauche. Pourtant c'est elle qui est responsable du communautarisme et du différentialisme né d'un sentiment de culpabilité postcoloniale. La France est une République laïque. Dès l'artcile 1er de la constitution du 4 octobre 1958 il est affirmé que : " La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale." La France est un état de droit où les libertés sont consacrées et protégées : liberté de pensée, liberté de conscience, liberté cultuelle... Elle ne peut accepter de faire des compromis avec ce qui la définit, quitte à expulser les imams étrangers qui tiennent des propos extrémistes et attentatoires à la dignité et l'intégrité du corps des femmes, ou à refuser l'entrée sur son territoire à ceux qui prônent le djihad."

 

Article 10 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 :

"Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi."

 

24 octobre 2012

"Une place à prendre" De JK Rowling

"Une place à prendre" de JK. Rowling

une place à prendre


Résumé :

Bienvenue à Pagford, petite bourgade anglaise paisible et charmante : ses maisons cossues, son ancienne abbaye, sa place de marché pittoresque… et son lourd fardeau de secrets. Car derrière cette façade idyllique, Pagford est en proie aux tourmentes les plus violentes, et les conflits font rage sur tous les fronts, à la faveur de la mort soudaine de son plus éminent notable.

Entre nantis et pauvres, enfants et parents, maris et femmes, ce sont des années de rancunes, de rancœurs, de haines et de mensonges, jusqu’alors soigneusement dissimulés, qui vont éclater au grand jour et, à l’occasion d’une élection municipale en apparence anodine, faire basculer Pagford dans la tragédie.


Mon avis :

Plus besoin de présenter J.K. Rowling la célèbre maman d’Harry Potter, donc passons directement au livre. Ce gros pavé de plus de 600 pages est, noir, sordide, pesant et finalement très actuel. Ici se côtoie, la drogue, la misère, la violence,  « la politique », les mensonges, les secrets, la famille… 

Tout d’abord je dois préciser que malgré que ça soit JK Rowling, j’ai failli abandonner ma lecture. Déjà parce qu’il y a énormément de personnage (je me suis bien perdue au début), et ensuite parce qu’il ne se passe pas grand-chose de bien croustillant dans un loooonnnng premier temps. Mais comme c’était un partenariat j’ai préféré persévérer et finalement je n’en suis pas mécontente, car le roman vaut vraiment le coup. En effet malgré quelques longueurs qui nous accompagnent tout au long du livre, et un début plutôt lent et compliqué à suivre, JK Rowling nous prouve encore une fois son talent de conteuse et son goût pour le suspense.
Je conçois que le mot suspense ici peut en étonner plus d’un, car ce n’est pas à proprement parler un roman policier, pourtant il existe réellement ici et c’est d’ailleurs ce qui a fait que j’ai continué ma lecture sans trop d’ennui, vu que j'avais envie de découvrir se que cachait les zones d'ombres derrière les apparences.  

Ensuite niveau personnage et malgré qu’ils soient bien nombreux – mais bon ensuite on s’y fait -, c’est finalement assez bien réalisé à défaut d’être vraiment fouillé. Ils ont chacun une personnalité, des désirs et des travers qui leur sont propres, et on suit très bien leur raisonnement. Maintenant, je dois dire qu’ils ne m’ont pas tellement touchés. Certains parce que leurs histoires ne m’ont pas intéressées, notamment leur histoire de fesse, d’autres parce qu’ils m’étaient complètement antipathiques. Je les trouvais soit écœurant de bons sentiments, ou à l’inverse, écœurant d’être trop mauvais, et encore je ne parle pas de ceux qui ont une haute opinion d’eux même… Bref. Pour moi, tous les protagonistes sont restés loin, ils n’étaient que des personnages.

Par contre un point qui m’a un peu gênée, c’est que l’auteure est parfois un peu trop crue dans ses descriptions, sans oublier que certains de ces personnages ont une tendance à être un peu trop vulgaire à mon goût. Alors oui cela rend le contenu très réaliste, mais voilà, un peu moins je n’aurais pas dit non. Et au passage ce dernier point explique aussi, pourquoi certains personnages sont restés très loin de moi. Vu que dans la vie de tous les jours je n’apprécie pas ces gens-là, ça n’a finalement rien d’étonnant que ça m’hérisse un peu le poil ici, mais bon.

En résumé c’est un livre assez sympathique à lire, même s’il faut s’accrocher au début ; mais quoi qu’il en soit on n’est pas mécontent de cette lecture. Par contre un autre bémol c’est la couverture, elle fait un peu saigner des yeux, franchement je ne la trouve vraiment pas jolie, mais vraiment.

Je remercie les éditions Grasset et Livraddict pour ce partenariat.

9 février 2012

"La nuit de San Remo" de Phillipe Brunel : L'art de modifier les paroles pour faire un roman à sa sauce

"La nuit de San Remo" de Phillipe Brunel

dalida

Résumé :

Janvier 1967, Festival de San Remo. Ce pourrait être une simple idylle entre Dalida, déjà une star, et ce ténébreux à la voix troublante quand il chante « Ciao, amore, ciao ». Sauf qu’on trouve Luigi Tenco mort d'une balle dans la tête, dans sa chambre de l'Hôtel Savoy. Un suicide d'après les enquê-teurs. Mais on n'a jamais retrouvé trace du projectile. Pour-quoi avoir ramené la dépouille de Tenco de la morgue au Savoy où les policiers l'avaient redéposé dans sa chambre et dans son propre sang "comme ils l'avaient trouvé », sur le dos, au pied de son lit ? Dalida a-t-elle assisté à la scène macabre ? Étaient-ils vraiment amants ? Ou les acteurs con-sentants d'une « picture story » orchestrée par la presse ? Pourquoi Dalida quitte-t-elle San Remo dans la nuit, au terme d'un interrogatoire sommaire ? Que craignait-elle ? Comment expliquer son absence aux obsèques de Tenco dont elle avait porté le deuil en France? Et que faisait sur les lieux son ancien mari et impresario, Lucien Morisse qui se suicidera trois ans plus tard, à Paris, avec un Walther PPK, une arme identique à celle de Tenco ? Fallait-il y voir un signe ?
Des années plus tard, le narrateur interroge les lieux et les rares témoins de cette tragédie qui le renvoie à l'Italie puritaine des années soixante. Mais surtout à ses propres fan-tômes ? « Qu’est-ce que la gloire ? Sinon l’autre face de la persécution ? »

Un roman-vrai. Des destins qui s'entrecroisent. Et Dalida, à contre-jour de sa légende.

 

Mon avis :

Je sais ce blog est fermé, pourtant le livre que je viens de finir La nuit de San Remo, me fait reprendre la plume.

Beaucoup d'entre vous savent que j'apprécie beaucoup Dalida. Du coup ayant lu plusieurs biographies de cette dernière je ne pouvais pas ne rien dire sur ce livre, qui relate l'affaire de San Remo, le suicide de Luigi Tenco par une nuit de janvier 1967.

Même si dans l'ensemble ce livre est plaisant, et ne manque pas d'ouvrir de nouvelles pistes sur cette histoire, je dois dire que certains points me contrarient ; pas parce que c'est Dalida, mais parce que je trouve qu'ils manquent des choses. Bien sûr l'auteur a fait un minimum de travail de recherche sur cette histoire, suffit de la lire pour s'en apercevoir, mais curieusement même si déjà les pistes de ce livre se contrarient entre elles, je trouve dommage que Philippe Brunel n'ait pas plus parlé de la version officielle pour rendre son livre plus complet. Pour être franche, là à chaud pour moi, c'est comme-s'il l'avait occultée pour mieux rendre son livre plausible.

Par exemple, il parle beaucoup de cette histoire d'amour controversée qui unissait ces deux êtres, mais pourtant à aucun moment dans le bouquin, il parle du soit disant mariage prévu entre Dalida et Luigi Tenco, ce qui pourtant pourrait être utile à savoir, histoire de se faire une bonne idée de l'histoire ; pas plus qu'il ne cite clairement que Lucien Morisse possédait des idées suicidaires bien avant cette nuit de janvier 1967, ce qui pourtant serait utile à savoir vu que l'auteur se sert du suicide de Morisse pour preuve de culpabilité et "étayer sa thèse". Mais c'est vrai que s'il avait fait ça, le livre n'aurait eu plus aucun sens.

Certes les versions officielles sont souvent enjolivées, mais de là à dire que tout est faux je ne pense pas, et pour ma part je trouve que l'auteur croit trop qu'elles sont fausses puisque d'ailleurs il n'en parle quasiment pas, voire pas du tout. Ce qui au final fait comme un gros manque, où sonne comme une manipulation...

Car franchement, à bien regarder et contrairement à tout ce que raconte l'auteur, en quoi est-il impossible que Dalida n'ait pas assisté aux obsèques de Tenco, parce qu'elle était tout bonnement incapable psychologiquement d'y arriver comme dit dans la version officielle ? En quoi est-il impossible que Tenco et Dalida cachent leur histoire d'amour aux yeux du monde pour sauvegarder leurs vies privées ? (même si on peut se demander si ce dernier l'aimé). Pourquoi, quand Dalida en reparlera en janvier 1987, le passage que l'auteur choisit sonne dans son contexte curieusement comme un aveu de complicité de meurtre, et non comme le chagrin d'une femme gravement dépressive qui s'en veut de ne pas avoir sauver l'homme qu'elle aimait ? Honnêtement, ce que je viens d'énoncer paraît si incroyable que ça, pour que l'auteur décide de ne pas en tenir compte et ce pour appuyer la culpabilité de Dalida et d'autres personnes mortes aujourd'hui ?

En fait c'est surtout ceci que je reproche à ce livre, c'est que la manière dont il raconte l'histoire, ça fait automatiquement basculer l'histoire dans un fait divers sordide. Bon Ok, y'a eu des manquements à l'enquête, il s'est passé des choses bizarres, y'a eu des rumeurs qui ont couru et aussi différentes versions, mais de là à vouloir mettre cette thèse bancale (celle de l'auteur, pas celle du meurtre) bien au devant des autres, la faire passer pour vraie, là je ne marche pas, et pour toutes les raisons expliqué avant.

En résumé, c'est un livre fort intéressant à lire car il y'a sans doute du vrai, mais pour moi ce livre est quand même assez torchon. En effet, je trouve vraiment dommage que l'auteur ait occulté la version officielle, modifié le contexte de certaines paroles, pour faire rentrer son histoire dans le schéma qu'il avait décidé.

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Flûte de Paon / Livre-sse livresque
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