Une semaine avant qu'il ne meurt j'ai emprunté à la médiathèque le livre le plus polémique de l'auteur Le Camp des Saints. J'ai découvert ce livre en lisant un article du très sérieux magazine de presse Causeur. Mais dans l'édition que j'ai (2011), l'auteur y a rajouté une longue préface très intéressante, laissez-moi vous montrer ici de quoi elle cause. On y découvrira une lucidité étonnante mais aussi les mensonges des politiques sur la question migratoire. L'auteur a discuté avec eux, leur démission sur cette question cruciale est inquiétante.
Encore un avertissement avant de commencer. Les plus intelligents savent que l'on nous ment sur l'immigration massive, que le multiculturalisme c'est de la merde en barre (on le voit bien en cette période de soutien à la racaille Traoré) et que cette idéologie est néfaste pour la France comme pour tous les pays. Nous savons aussi que l'immigration arabo-musulmane et africaine n'est pas une chance. Par contre pour les plus idiots qui tombent facilement dans le piège de la peste brune bien-pensante, je vous préviens que lire les lignes qui vont suivre, risquent de bousculer vos petites certitudes. Car en effet, Raspail a discuté avec des politiciens, et les discours sont sensiblement différents dans le privé que ceux qu'ils tiennent en public, et de fait beaucoup plus proche de la réalité.
"En fait, chacun sait, d’instinct, que les « minorités visibles » vont devenir majorité et qu’il n’existera plus aucun moyen, hormis l’inconcevable, d’inverser la tendance. C’est vrai aussi qu’on ne peut pas se lever chaque matin et s’empoisonner la journée et la vie entière en se pénétrant dès le petit déjeuner, de l’idée que tout est foutu, mais tout de même, cette étrange indolence à tous les niveaux de la connaissance, des pouvoirs, de l’information, de l’opinion, cette rétention fin de race de la pensée et de l’action, cette politique de l’autruche…
[...]
[Parlant de la loi Pleven 1972] La question de l’immigration, encore à ses balbutiements ne requérant aucune urgence apparente, et les magistrats de l’époque se révélant plutôt réticents, il lui fallut un certain temps pour devenir opérationnelle. A cela s’ajoutait la prescription pénal qui n’était alors que de trois mois. C’est ainsi que le Camp des Saints, paru en 1973, et qui aurait dû tomber sous le coup de cette loi, en réchappa. Il ne fut jamais rattrapé, les lois restrictives qui suivirent n’étant pas rétroactives. Elles sont au nombre de trois : la loi Gayssot (1990), la loi Lellouche (2001) et la loi Perben (2004), et ont reçu, à l’initiative personnelle de Jacques Chirac en cadeau de fin de mandat présidentiel, le renfort musclé de la HALDE.
J’ai eu la curiosité de consulter deux avocats spécialistes de ces questions.
Il en ressort que Le Camp des Saints, s’il voyait le jour pour la première fois, serait impubliable aujourd’hui, à moins d’être gravement amputé. On peut mesurer, après trente-deux ans, avec une accélération brutale à partir de la loi Gayssot de 1990, combien a été restreinte et encadrée dans ce pays, la liberté d’expression, précisément sur ce sujet-là.
[...]
Des témoignages que je viens d’évoquer, parmi d’autres, il ressort que tous ces gens – de droite comme de gauche, j’insiste là-dessus – qui participent ou participaient au gouvernement du pays ou au modelage de l’opinion, pratiquent un double langage : l’un public et proclamé, l’autre personnel et dissimulé, comme s’ils avaient une double conscience, celle qu’on a arbore comme un drapeau et celle qui s’est réfugiée dans le maquis des pensées inavouables, qu’on n’exprime qu’n petit comité, entre amis sûrs, et encore…
Je ne fréquente pas les allées du pouvoir, mais il m’est arrivé de converser en privé, sur ce thème, avec tel ou tel ministre ou ancien ministre, tel ou tel directeur de cabinet de Matignon, tel ou tel conseiller de l’un ou l’autre président et dont les propos nets et clairs, sans illusions, se situaient aux antipodes de leur comportement officiel et de mesures et décisions qu’ils étaient chargés d’élaborer. Au service de l’Etat, ils sont… Il me semble juste de reconnaître en guise de circonstance atténuantes, que s’ils s’engageaient à rebrousse-poil face à la meute médiatique, showbiztique, artistique, droit de l’homme, artistique, droit, de l’hommiste, universitaire, gaucho-chrétienne, épiscopale, scientifique, psy, mutualiste et j’en passe, ils signeraient, dans la minute, leur condamnation de mort civile.
Car en face dans l’autre camp, s’agite une redoutable phalange issue du sein de notre propre nation, et néanmoins tout entière engagée au service volontaire de l’Autre : BIG OTHER…
Big Other vous voit. Big other vous surveille. Big Other a mille voix, des yeux et des oreilles partout. Il est le Fils Unique de la Pensée dominante, comme le Christ est le Fils de Dieu et procède au Saint-Esprit. Il s’insinue dans les consciences. Il circonvient les âmes charitables. Il sème le doute chez les plus lucides. Rien ne lui échappe. Il ne laisse rien passer. Comme Lénine en autres occurrences, il dispose d’une foule « d’idiots utiles ». Sa parole est souveraine. Et le bon peuple suit, hypnotisé, anesthésié, gavé comme une oie de certitudes angéliques…
Le premier soin de Big Other a été de tordre le cou au « Français de souche », pour déblayer définitivement le terrain. Il lui a fallu un certain temps, mais la besogne est en voie d’achèvement. Une dernière salve a été tirée au début de 2010 par le ministre Eric Besson (« La France n’est ni un peuple, ni une langue, ni un territoire, ni une religion, c’est un conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble. Il n’y a pas de français de souche, il n’y a qu’une France du métissage »), suivie de près, pour le coup de grâce, par Claude Allègre, que tout le monde connaît, et Denis Jeambar, l’ex-conscience de l’hebdomadaire de L’Express. Car ils s’y étaient mis à deux, dans le Figaro, pour planter ce poignard dans le dos d’une très vieille nation : « Il n’y a pas de Français de souche. » […]
A ces propos péremptoires, il n’y a pas eu de réponse. Ni dans le journal qui les avait publiés, ni ailleurs. Rien. Pour ma part, je suis arrivée trop tard. Dès le lendemain, le Figaro avait clos le débat. J'y reviens.
Métissage, métis, France métissée… Cette innovante escroquerie historico-sémantique a fait des ravages. Elle impose un impudent amalgame, puisqu’il est avéré que l’immigration extra-européenne, dans notre pays, ne date au mieux – si j’ose dire – que d’une cinquantaine d’années.
C’est vrai que la France est le produit d’un superbe et bénéfique brassage, sur fond de sauce gallo-romaine, de Francs, de Burgondes, de Vikings, de Wisigoths, de Germains, puis d’Alsaciens, de Basques, de Catalans, de Juifs d’Alsace et de Lorraine et du Comtat –Venaissin, de Corses, de Flamands, de Bretons […] enfin d’Italiens, d’Espagnols, de Polonais, de Portugais, mais c’était l’Europe qui s’était invitée chez elle. Rien que l’Europe. Les voilà les Français de souche ! Depuis le temps que ça dure, cela fait énormément de monde, mais rien qui permette, dans tous las cas sous le prétexte qu’ils sont « divers », de les qualifier de métis et de justifier ainsi le vrai métissage, celui qui se définit en ces termes : croisement, mélange de races différents. (Petit robert, 2002).
[…]
Ce que je ne parviens pas à admettre, et qui me plonge dans un abîme de perplexité furieuse et désolée, c’est pourquoi tant de Français avertis (voir plus haut…) concourent aveuglement, méthodiquement, voire cyniquement, à l’immolation d’une certaine France [...] sur l’autel de l’humanisme exacerbé.
Je me pose la même question à propos de toutes ces associations de droit à ceci, à cela, de toutes ces ligues, ces sociétés de pensée, ces officines subventionnées, ces réseaux de manipulateurs infiltrés dans tous les rouages de l’Etat, ces pétitionnaires machinaux, ces médias si correctement consensuels et tous ces « intelligents » qui, jour après jour, inoculent leur discours corrosif dans le subconscient de la nation française Big Other.
[...]
Dans la réalité que nous vivons en France depuis les années 1970, l’urgence d’un tel discours ne s’est pas encore imposée. Le temps viendra, n’en doutons pas, mais on était, et on est en droit d’attendre, au moins de la part du chef de l’Etat, des perspectives claires et une attitude ferme, ce qui n’est pas le cas. Par légèreté (Giscard d’Estaing), complicité militante (Chirac) ou affectée (Mitterrand), et peut-être par estimation de l’impossible (Sarkozy), nos présidents de la République se sont toujours soigneusement gardés d’affronter publiquement la vérité, de peur de se trouver acculés à devoir prendre les vraies décisions. Ils passent le mistigri au suivant : puisque rien n’a été fait, c’est donc qu’il n’y a rien à faire, alors ne faisons rien. L’éditorialiste Ivan Rioufol, qui suit de très très près ces questions, a fort bien analysé cela : « Les glorieux qui nous dirigent, bousculés il est vrai par le fait accompli d’une immigration incontrôlée et définitivement établie, ont décidé un beau jour que la République française serait désormais, et à titre officiel, métissée et multiethnique. Personne n’aura jamais été prévenu, et encore moins consulté, sur ce soudain changement identitaire, ce qui n’est tout de même pas anodin… » (La République des faux gentils, éd. Du rocher, 2004).
Et l’historien Jean Monneret fait écho :
« Mais ces gens-là réfléchissent-ils ?
« Oui, ils réfléchissent. Comme on réfléchit dans les conseils d’administration, selon les critères exclusifs du profit économique… » (La Nouvelle Revue d’Histoire, janvier 2010).
Nous aurons tout de même une pensée reconnaissante pour le Grand Charles qui, en des temps ô combien lointains (1959), s’en était approché au plus près, de cette vérité. Pas officiellement, pas publiquement, mais de façon privée, très privée :
« Il ne faut pas se payer de mots ! C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français brun. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même et avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne… »
[…]
Pour le moment, on nous joue du pipeau. On édifie pour la forme et pour la galerie quelques paravents que balaye aussitôt un gigantesque appel d’air : octroi automatique de la nationalité française par le droit du sol ou par mariage, inflation des naturalisations, porosité des frontières, répugnance de milliers de milliers de jeunes Français à exercer des métiers de labeur où autant de milliers de milliers d’immigrés les remplacent, spirale imparable des sans-papiers (régularisation, regroupement familiale, scolarisation obligatoire des enfants), allocations, prestations sociales, attributions préférentielles de logements, subventions aux associations de soutien, etc. Et Big Other patrouille sur tous les fronts. Il a siphonné la charité chrétienne, celle qu’on doit à son prochain, il l’a détournée à son crédit et s’en est attribué les mérites. Grâce à ses affidés, il n’est pas d’expulsion où un placement en centre de rétention, en dépit de leur nombre infime, qui ne soient présentés à l’opinion publique comme injustifiable opération rappelant « les heures les plus sombres de notre histoire », et souvent interprétées comme telle.
La gouvernance a laissé tomber."
Préface de l'auteur dans l'édition de 2011.