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Flûte de Paon / Livre-sse livresque
a lire
13 mars 2011

"Dojoji et autres nouvelles" de Yukio Mishima

"Dojoji et autres nouvelles" de Yukio Mishima

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Résumé :

De l'univers des geishas aux rites sacrificiels des samouraïs, de la cérémonie du thé à la boutique d'un antiquaire, Mishima explore toutes les facettes d'un japon mythique, entre légende et tradition. D'une nouvelle à l'autre, les situations tendrement ironiques côtoient les drames les plus tragiques : que ce soit la jolie danseuse qui remet du rouge à lèvres après avoir renoncé à se défigurer avec de l'acide en souvenir de son amant, Masako, désespérée, qui voit son rêve le plus cher lui échapper, ou l'épouse qui se saisit du poignard avec lequel son mari vient de se transpercer la gorge...

Mon avis :

Voilà le deuxième livre que je lis de cet auteur, et décidément j'adore son écriture et ses histoires. Dans ce livre de nouvelle, comme dans Une soif d'amour, l'écriture est fluide, touche juste, simple, et façonne une ambiance lointaine, feutré, brumeuse, incertaine, sans vraiment l'être tout à fait. Ça fait un peu un côté surnaturel et intouchable. C'est vraiment particulier, mais extrêmement agréable à lire.

Toutes les nouvelles ont quelque chose pour plaire, cependant mes préférés sont sans nul doute la première et la deuxième. La première parce que je l'ai trouvé très belle et pudique. Cette femme qui veut détruire sa beauté avec de l'acide est touchante, car elle montre une sensibilité exacerbé, mais calme. La seconde je l'ai apprécié pour sa fin, ne pas savoir ce que pense Mina, -même si j'imagine un truc dessus-, m'a pas mal titillé, et j'aurais aimé savoir ce qu'il en était exactement. En attendant et à défaut de réponse, pour moi ça montre, -disons que c'est ce que je ressens-, que l'auteur a voulu montrer un côté sombre et inaccessible de l'être humain. Le côté secret, mais sans doute pas le meilleur. Bon après c'est peut être pas cela non plus.

La troisième nouvelle est sans doute la plus dure. En la lisant j'avoue avoir fait quelques poses. Quand Mishima raconte le seppuku de l'homme, ce qui entraîne fatalement la mort de sa femme par jigai (suicide en se tranchant la carotide) c'est juste atroce. Il raconte la douleur, et les gestes avec tellement de réalisme qu'on en a froid dans le dos. Quand il le décrit, c'est comme s'il y était, où l'avait déjà fait pour le transposer avec réalisme dans sa nouvelle. Il le fera assurément, mais ne sera plus là pour raconter.

Mais ce qui est le plus étrange dans cette nouvelle, hormis ce suicide par seppuku, c'est qu'on a l'impresion que cette histoire était prédestinée. La raison du suicide présente dans ces pages, n'est pas bien différente de sa raison à lui. Mishima aimé et voulait le japon traditionnel et impérial, et dans la nouvelle le japon impérial est grandement mis en valeur. Du coup ben ça donne vraiment à cette nouvelle un côté autoportrait un peu étrange à lire.

En ce qui concerne la quatrième nouvelle, je n'ai pas grand chose à raconter, je l'ai juste trouvé moins bien que les autres.

En résumé c'est un petit livre pas cher, mais agréable à lire.

 

Ce livre rentre dans mon challenge Nécrophile : En 2011 je me tape des auteurs morts. Catégorie : Auteur suicidé.

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8 mars 2011

Ces lettres représentent sans doute la meilleure biographie de cette dame

"Journal de voyage, tome 1 : Lettres à son mari 11/08/1904 - 26/12/1917" d'Alexandra David-Néel

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Résumé :

Journal de voyage, journal intime, livre de réflexions, conversation à bâtons rompus, ces lettres envoyées par Alexandra David-Néel à son mari sont une invitation à suivre, pendant les années les plus captivantes de sa vie, une femme hors du commun. Orientaliste, exploratrice, Alexandra David-Néel décrit tout avec un véritable talent d'écrivain : ses expéditions entre l'Inde et la Chine, ses rencontres, ses étonnements, ses réactions face aux coutumes locales, son adhésion à la sagesse et au mode de vie orientaux. Voici peut-être le plus personnel de cette femme exceptionnelle. Alexandra David-Néel telle qu'elle était et racontée par elle-même !

Mon avis :

Voilà déjà quelques années que je n'avais pas lu de livre d'Alexandra David-Néel, quel plaisir pourtant de la retrouver ! Bien que ces pages diffèrent de ce que j'ai pu lire d'elle jusqu'à aujourd'hui, (récit de voyage, document, roman ou légende), j'ai malgré tout apprécié cette lecture, qui nous montre le véritable caractère de cette femme d'exception, puisqu'elle raconte ce qui lui arrive et ce qu'elle ressent sans censure, sans avoir peur de choquer. Tantôt cru, tantôt directe, toujours franche et pas toujours agréable, ces lettres sont la plus juste des biographies sur Alexandra David-Néel. Bien qu'il n'y ait pas toutes ses missives -il aurait fallu cinq volumes sinon et il y'en a déjà deux- et que les présentes de ce livre aient été coupés, car trop longues ou parfois illisibles, le résultat est tout de même assez proche du personnage que j'ai déjà pu croiser dans d'autres livres. Femme au fort caractère, avec une certaine sagesse.

En plus ! Le plus dans ce livre, et c'est ça qui est encore mieux car on voit que ce n'est finalement pas des lettres si ordinaires, c'est qu'ces dernières favorisent aussi grandement la compréhension d'une époque, d'une région du monde, mais aussi d'une religion. En effet grâce à ces courriers j'ai appris encore davantage sur le bouddhisme, -ce qui me parle le plus actuellement- mais aussi découvert l'hindouisme, et j'ai même été assez rassurée de voir que cette grande orientaliste, bouddhiste (reconnue comme telle par les gens de là-bas, et même le Dalaï-Lama) s'est posée les mêmes questions que moi et a ressenti les mêmes choses. Même si en ce qui me concerne j'ai beaucoup moins de connaissance qu'elle, -malgré plusieurs lectures dessus-, et que je suis de très loin une bonne bouddhiste ! Mais faut bien un début. Cependant contente de voir que je ne suis pas dépourvue de sagesse.

En résumé j'ai bien aimé ce livre car j'ai voyagé à peu de frais, et j'ai beaucoup appris. Et si le bouddhisme, les explorations, les voyages, les découvertes... vous intéressent, ce livre est fait pour vous. Quant à moi je vous donne rendez-vous pour bientôt avec le tome 2 de ces lettres.

Quelques passages de texte ici.

 

21 février 2011

"Frankenstein ou le Prométhée moderne" de Mary W. Shelley : Agréable découverte

"Frankenstein ou le Prométhée moderne" de Mary W. Shelley

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Résumé :

Victor Frankenstein ! C'est l'inventeur, le savant maudit ! A quinze ans, il est témoin d'un violent orage foudre, traînée de feu, destruction d'un chêne... Son destin est tracé. Après des années de labeur, il apprend à maîtriser les éléments ; l'alchimie est pour lui une seconde nature. Bientôt il détient le pouvoir de conférer la vie à la matière inerte. Nuit terrible qui voit la naissance de l'horrible créature faite d'un assemblage de cadavres ! L'œuvre de Frankenstein. Un monstre ! Repoussant, inachevé mais doté, d'une force surhumaine et conscient de sa solitude. Échappé des ténèbres, il va, dans sa détresse, semer autour de lui crimes et désolation. D'esclave qu'il aurait dû être, il devient alors le maître, harcelant son créateur. Il lui faut une compagne semblable à lui... Pour Frankenstein, l'enfer est à venir...

Mon avis :

Malgré quelques longueurs et répétitions sur les sentiments de Victor Frankenstein en particulier,
ce livre a été pour moi un coup de cœur.

Tout d'abord il faut savoir que j'ai ouvert ce livre parce que c'était un classique, et non spécialement pour une envie de connaître l'histoire. Cependant et pour mon plus grand étonnement, j'ai apprécié la lecture de ce dernier. Je dis "grand étonnement" car je dois avouer que ne connaissant aucunement l'histoire de Frankenstein avant cette lecture, (je savais juste que le livre parlait d'un monstre, et je pensais comme beaucoup que Fankenstein était le monstre alors que non c'est son créateur), j'étais partie sur une idée fausse de l'histoire. Je m'attendais à une ambiance glauque, sordide et grandement morbide alors que ce n'est absolument pas le cas. Je ne dis pas qu'il n'y a rien de tout cela, car ça serait faux ; mais moi qui pensais trouver en ouvrant ces pages un lieu majoritairement sombre et fermé, je dois dire que j'ai été stupéfaite de trouver le contraire. Dans ce livre on voit une Suisse verte ou flamboyante, des lacs, des villes, ou encore d'autres pays, etc. etc. Comme vous le constatez, c'est en fait assez loin de la vision que j'avais...

Pour tout dire et après avoir lu le livre, j'admets que j'avais une idée complètement erronée de cette œuvre. En plus d'avoir déformé l'ambiance, je pensais en plus du reste, avoir à faire à un homme avec une soif de puissance démesurée, ainsi qu'un monstre sans cœur qui sèmerait le désastre et le malheur partout où il le pourrait. Ben non, encore une fois Bibi avait tort. Ce monstre est bien né de la folie d'un homme, mais ça s'arrête là. Frankenstein n'aime pas son monstre et le renie dans la mesure du possible. Là aussi c'est loin des plans de conquêtes que je lui avais taillé sur mesure...

Sur les personnages par contre, le monstre me laisse plus perplexe et bavarde. Sur le créateur, Victor Frankenstein je n'ai curieusement pas grand chose à dire, alors que c'est quand même le titre du livre. Personnellement je trouve ce dernier plutôt falot, alors que le monstre non. Ce dernier est plus creusé, plus profond. Toutefois, je ne sais pas trop quoi penser de lui
exactement. Bien qu'il sème la douleur et la terreur partout sur son passage, le fait qu'il désir ardemment être aimé peut le rendre plus ou moins sympathique voire humain. J'avoue qu'il m'a fait pitié quand il parle de vouloir être aimé, d'avoir des amis, une femme... Mais le fait qu'il se venge de son créateur, Victor, sur l'entourage proche de celui-ci, frère, ami, femme... me le rend extrêmement désagréable en même temps. C'est assez ambivalent je dois dire, et ça m'énerve car je n'arrive pas à choisir ! Mais en y réfléchissant bien, il me reste quand même majoritairement peu agréable en fin de compte. Et vous ? Bref.

En résumé c'est un livre à lire. Un classique de la littérature anglaise, qui d'après ce que j'ai pu récolter comme information à droite et à gauche, a connu différentes versions au cinéma assez éloignées du livre. Puis n'oublions pas aussi que c'est une dame qui a écrit ce livre, et en 1818 (date de la première parution), pour une fille ce n'était pas si simple.

Passages de textes ici.

19 février 2011

"La voleuse de livre" de Marcus Zusak : Une narratrice enchanteresse

"La voleuse de livre" de Marcus Zusak

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Résumé :

Leur heure venue, bien peu sont ceux qui peuvent échapper à la Mort. Et, parmi eux, plus rares encore, ceux qui réussissent à éveiller Sa curiosité. Liesel Meminger y est parvenue. Trois fois cette fillette a croisé la Mort et trois fois la Mort s'est arrêtée. Est - ce son destin d'orpheline dans l'Allemagne nazie qui lui a valu cet intérêt inhabituel ou bien sa force extraordinaire face aux événements ? A moins que ce ne soit son secret... Celui qui l'a aidée à survivre. Celui qui a même inspiré à la Mort ce si joli surnom : la Voleuse de livres...

Mon avis :

Le sujet à première vu n'est pas spécialement tentant, mais parce que c'est la Mort qui raconte l'histoire, -ce qui sort du schéma habituel-, je me suis laissée tenter ; puis faut dire que beaucoup de personnes ont vraiment apprécié ce livre. Donc pourquoi pas...

Beaucoup de personne l'on appréciait, pourtant ce livre n'est pas un coup de cœur en ce qui me concerne. Pas à cause de l'histoire qui ne manque absolument pas d'intérêt et de référence historique, mais plutôt parce que je l'ai trouvé trop plat ou/et trop lent. Pour moi il met trop de temps à se mettre en place, il y'a trop de présentation au début, trop de mot allemand aussi -bien que pas beaucoup mais assez pour me gonfler quand même-  et dans un premier temps on ne peut pas dire qu'il se passe grand chose, on s'ennuie un peu. Ce qui fait que j'ai persévéré dans ma lecture, c'est que la mort commençait à raconter une anecdote assez intéressante puis finalement s'arrêtait au milieu en disant :"Je vous raconterai plus loin". Voyez ça tenait à rien en fait, pourtant ce livre mérite vraiment qu'on se donne la peine d'aller jusqu'au bout.

Néanmoins et malgré ce point, ce bouquin ne manque ni de force, de caractère et de charme, cependant pour moi la Mort reste sans conteste l'atout de ce livre. Présence invisible mais tendre, émouvante, caustique et parfois un peu drôle. Dans ce livre elle serait presque humaine tant par son désespoir que par son esprit qui ne manque pas de lucidité. En l'écoutant parler vous ne resterez pas indifférents.

Par contre encore deux choses puis j'arrête. Premièrement sur la couverture il est écrit que c'est un livre pour la jeunesse. Je pense pourtant qu'il convient mieux aux jeunes à partir de la troisième, car c'est là qu'on apprend la seconde guerre mondiale. Dans ces pages il y'a trop de référence à cette époque et aux images de la guerre, comme les douches pour désigner les chambres à gaz, ou encore la traque des juifs et des communistes dans l'Allemagne nazie. Pour arriver vraiment à comprendre la portée du livre correctement, je pense sincèrement qu'il vaut déjà mieux avoir étudié la seconde guerre mondiale.
Deuxièmement, La voleuse de livre est un bon "reportage" sur la vie des allemands sous l'Allemagne Nazi. Malgré le fait que ça soit un roman, l'auteur a fait pas mal de recherche pour écrire ce dernier. Donc quitte à lire un bon livre qui témoigne de la vie sous le régime Nazi en Allemagne lisez plutôt celui-ci que le Journal d'Anne Frank, qui -et ça n'engage que moi- ne raconte pas grand chose à mon goût. Honnêtement je pense que vous apprendrez d'avantage avec La voleuse de Livre qu'avec le Journal d'une petite fille et vous aurez plus de facilité à le finir. Le journal d'Anne Frank est pour ma part assez fastidieux. Ce point de vu n'engage bien sûr que moi.

Pour résumé, si l'écriture avait été un peu moins molle, je pense que j'aurais vraiment plus apprécié ce bouquin et il aurait eu sur 10, 9,5, alors que sur Livraddict je lui ai donné 7 pour les raisons énoncés plus haut.

Cet ouvrage a reçu le prix Millepages Jeunesse.

Autre avis de cette lecture commune : June, Paikanne, Jostein, Livrons-nous, Kristus, Myletine, 100 choses.

10 février 2011

L'imposture de Freud

"Le crépuscule d'une idole" de Michel Onfray

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Résume :

Michel Onfray, cohérent avec lui-même, s'en prend ici à une religion qui, bien plus que les monothéismes qu'il pourfendait dans son Traité d'athéologie, semble avoir encore de beaux jours devant elle. Cette religion, c'est la psychanalyse - et, plus particulièrement, le freudisme. Son idée est simple, radicale, brutale : Freud a voulu bâtir une « science », et il n'y est pas parvenu; il a voulu « prouver » que l'inconscient avait ses lois, sa logique intrinséque, ses protocoles expérimentaux - mais, hélas, il a un peu (beaucoup ?) menti pour se parer des emblèmes de la scientificité. Cela méritait bien une contre-expertise. Tel est l'objet de ce travail. Avec rigueur, avec une patience d'archiviste, Michel Onfray a donc repris, depuis le début, les textes sacrés de cette nouvelle église. Et, sans redouter l'opprobre qu'il suscitera, les confronte aux témoignages, aux contradictions, aux correspondances. A l'arrivée, le bilan est terrible : la psychanalyse, selon Onfray, ne serait qu'une dépendance de la psychologie, de la littérature, de la philosophie - mais, en aucun cas, la science « dure » à laquelle aspirait son fondateur. On sera, devant une telle somme, un peu médusé : Freud n'en ressort pas à son avantage. Et encore moins sa postérité – qui aura beau jeu de prétendre que si Michel Onfray conteste si violemment la religiosité en vogue chez les archéologues de l'inconscient, ce serait précisément parce qu'il craindrait de contempler le sien. Une « ouverture » biographique, semblable à celle qui précède chacun de ces essais, devance cette objection en racontant comment et pourquoi Michel Onfray a découvert - en vain - cette « science de l'âme » qui n'en est pas une.

Quatrième couverture :

Le freudisme et la psychanalyse reposent sur une affabulation de haute volée appuyée sur une série de légendes. Freud méprisait la philosophie et les philosophes, mais il fut bel et bien l'un d'entre eux, auteur subjectif d'une psychologie littéraire... Freud se prétendait scientifique. Faux : il avançait tel un «Conquistador» sans foi ni loi, prenant ses désirs pour la réalité. Freud a extrait sa théorie de sa pratique clinique. Faux : son discours procède d'une autobiographie existentielle qui, sur le mode péremptoire, élargit son tropisme incestueux à la totalité du genre humain. Freud soignait par la psychanalyse. Faux : avec la cocaïne, l'électrothérapie, la balnéothérapie, l'hypnose, l'imposition des mains ou l'usage du monstrueux psychrophore en 1910, ses thérapies constituent une cour des miracles. Freud guérissait. Faux : il a sciemment falsifié des résultats pour dissimuler les échecs de son dispositif analytique, car le divan soigne dans la limite de l'effet placebo. Freud était un libérateur de la sexualité. Faux : son oeuvre légitime l'idéal ascétique, la phallocratie misogyne et l'homophobie. Freud était un libéral en politique. Faux : il se révèle un compagnon de route du césarisme fasciste de son temps. Chamane viennois, guérisseur extrêmement coûteux et sorcier post-moderne, il recourt à une pensée magique dans laquelle son verbe fait la loi. Ce livre se propose de penser la psychanalyse de la même façon que le Traité d'athéologie a considéré les trois monothéismes : comme autant d'occasions d'hallucinations collectives. Voilà pourquoi il est dédié à Diogène de Sinope...

Petit avant propos :

Martha (la femme de Freud) voyait dans les théories de son mari « une forme de pornographie ».

Y’a tellement à dire sur ce livre que ça va être compliqué de faire petit. Voici un livre qui me fait réagir et qui a le mérite de révéler la vérité sur la psychanalyse et en particulier sur un certain Sigmund Freud. Rien de ce qui est là dedans est inventé, avec preuve à l’appui Michel Onfray va replacer bien correctement Môsieur Freud et ses théories fumeuses.

Certain diront que Michel Onfray a fait ce livre dans le seul but de se faire de l’argent, honnêtement je pense que c’est faux. Quand on écrit des livres qui sont traduit dans 25 pays je ne pense pas qu’on ai besoin d’argent, surtout qu’Onfray est plutôt bien placé pour écrire des livres qui parle de philosophie ou de ce qui s’y rattache. Faut savoir qu’il a été 20 ans professeur de philosophie et qu’il a démissionné de l’éducation national pour créer et animer l’universitaire populaire de Caen. En clair cela prouve juste, pour moi, qu’Onfray aime vraiment la philosophie et qu’il n’est pas là pour la dénigrer mais juste rétablir des vérités. Les gens qui le critique avec une certaine véhémence et qui ose en plus dire que l'auteur et moi on a un sérieux problème avec notre passé (les deux personnes se reconnaîtront – je te rassure Tal ce n’est pas toi) sont pour moi juste des moutons qui ne savent pas penser par eux même, en clair de pâle photocopie qui prennent pour acquis tout ce qui est écrit dans les livres. Puis n’oublions pas Onfray n’a pas toujours été contre Freud, bien au contraire. Il a seulement était déniaisé, comme il le dit lui-même.

Comme je l’ai dit un peu plus haut Onfray fut professeur de philosophie, il est donc assez bien placé pour écrire un livre sur Freud, surtout que l’auteur a fait un véritable travail de recherche. Il a étudié toutes « les œuvres » de Freud ainsi que sa correspondance, enfin celle qui a survécu à l’autodafé de Freud, car ce dernier, ses proches et ses amis ont détruit une bonne partie de ce qui pouvait le compromettre. Quand vous lirez le livre vous saurez en grande partie pourquoi. Sachez aussi qu’Onfray n’a pas eu accès à toutes les archives, certaines ne seront disponibles qu’à partir de 2057 ou encore en 2103, un embargo dessus fait office... Tout d’abord, pourquoi embargo et cet autodafé si Freud n’avait rien à cacher ???

Mon avis :

Ce qui est bien avec ce bouquin s’est qu’il rétablie la vérité sur la psychanalyse. Comme l’auteur le souligne tout au long de son livre, la psychanalyse est un procédé inventé par un seul homme Sigmund Freud, et que pour ce faire il ne s’est pas basé sur des faits scientifiques comme on pourrait le croire, mais sur son seul cas à lui, dont il a fait ensuite une généralité afin que ses névroses personnelles deviennent plus faciles à supporter pour lui – et j’insiste vraiment dessus. Dans chaque théorie il y’a le délire et/ou le fantasme de cet homme.

C’est pourquoi et pour mieux comprendre l’origine de la psychanalyse, l’auteur expose tout d’abord dans ce livre, la biographie de Freud. Car cette dernière ne va pas sans la psychanalyse, elles sont même très étroitement liées. En effet pour monter ses théories, Freud s’est basé tout au long de sa vie sur sa vie, ses sentiments, ses fantasmes (y compris l’inceste) et non comme certains pourraient le penser, sur des travaux scientifiques, par exemple de son enfance remplie de fantasme vis-à-vis de sa mère et de sa haine envers son père, Freud a inventé le complexe d’œdipe, le pilier de sa science, la psychanalyse. (Parce que c’est uniquement lui que ça concerne doit-on en faire une science universelle et reconnue comme exacte et valable pour tous ? Non, mauvaise idée. Quoi qu’en dise Freud on est pas tous des névrosés et des hystériques.)

Je ne vous cache pas que grâce à ce procédé que l’auteur a eu l’idée de mettre en place, faire le parallèle entre la vie de Freud avec ses théories, j’ai rigolé quelque fois. Quand on voit le raisonnement de Freud sur certaine chose (et beaucoup) qui ne le concernait que lui, franchement y’a de quoi rigoler. Un esprit aussi tordu c’est finalement à vous faire aimer le dernier des imbéciles. Ce qui fait moins rire par contre c’est le fait qu’il ait réussi, grâce à sa mégalomanie, son désir de posséder et de gouverner -il n'était pas loin de se prendre pour Dieu-  à faire croire à des tas de gens et avec pas mal de dégât au final, que tout cela était une science universelle et la seule à être exacte, et que depuis la nuit des temps jusqu’à la fin des temps il en sera continuellement ainsi.

Outre la biographie de Freud, nécessaire pour comprendre ces données, dans ce livre on découvre aussi le véritable personnage. Côté coulisse Freud est un névrosé, un dépressif, un sorcier, un tyran, un père « incestueux », un misogyne, un homme extrêmement fier et orgueilleux, un matérialiste, un chaman, mais aussi une personnalité à forte tendance mégalomane. Il ne supportait pas qu’on lui fasse ombrage ou qu’on aille contre lui.

Freud un scientifique ? L’idée est tentante mais non. 

En effet, pour moi une personne qui adhère au fétichisme, à la télépathie, au langage des chiffres, qui se livre à des manies ou expériences que je qualifie de sorcellerie (apposition des mains sur la tête, psychrophore, cocaïne…) qui trafic les résultats de ses échecs afin d’en faire une réussite, -la guérison d’Anna O. l’homme au loup etc etc- qui détruit ce qui a été fait avant lui, qui se cabre dès qu’on est contre lui, qui fait de son cas unique un cas universel et sans appel, pour moi n’est pas un scientifique. Un scientifique reste ouvert, ce qui n’était absolument pas son cas, comme dictateur par contre je pense qu’il aurait été parfait !

Comme alchimiste aussi d'ailleurs, car un vrai scientifique n'irait pas dire qu’un cancer est d’origine hystérique, où qu’il faut opérer le nez pour calmer une névrose d’origine libidineuse ! Il n'irait pas dire qu’une jeune fille de 14 ans qui se refuse à un pédophile de 40 ans, et qui de ce fait se sent mal dans sa peau, est une hystérique et qu’en fait elle voulait malgré son refus clair et net, coucher avec ce type !!! Vous tirez une drôle de tête ? Moi aussi quand j’ai lu ceci –et y’en a d’autres et des grosses !- j’ai tiré la même tête, tellement que la connerie chez cet homme est énorme.

Pile je gagne, face tu perds… Cette phrase résume très bien Freud. Sa science a toujours raison et la médecine se trompe. A la base selon Freud tout est d’origine hystérique.

Conclusion :

Après cette lecture – et j’ai bien envie d’en tenter d’autre. Je ne vois absolument rien à sauver de sa science. A part sa philosophie (car Freud était philosophe ne lui en déplaise) il n’a rien inventé de sérieux et contrairement à d’autres je ne pense pas que cette dernière soit bien utile. Il existe des philosophes bien plus matures et moins extravagants que ce dernier.  

Pour ma part j’attends quand même et avec impatience le jour où un fou, un médecin, un chercheur… trouvera une autre théorie fumeuse ou pas, qui prendra la place de celle-ci ; après tout c’est toujours ainsi qu’avance le progrès, une nouvelle méthode remplace l’ancienne qu’on juge obsolète, fausse, stupide… D’ailleurs d’autres depuis sont venues et en 2004 l’institut national de la santé et de la recherche médicale a montré que la psychanalyse arrivait bon dernier dans les succès thérapeutiques en matière de psychothérapie.

Bref. Ce livre est vraiment très bien et pas besoin d’avoir fait de grande étude pour pouvoir le lire, il est compréhensible par tous, puis qui n’a jamais entendu parler de Freud ? Et les gens qui disent (ceux que je cite vaguement en haut) qu’Onfray dit n’importe quoi comme tous ceux qui l’ont fait avant lui, ben ce sont pour ma part juste des abrutis. Du haut de sa statue Freud doit-il rester intouchable ? Si vous pensez oui, voilà une idée ridicule. Remettez donc en question vos acquis.D'ailleurs sachez que des historiens, philosophes et autres, avancent des preuves que les pro-Freudiens n'arrivent pas à contrer. Ces derniers ont d’ailleurs toujours évité un débat constructif dessus, agissant comme des enfants en traitant ceux d’en face de droite, voire d’extrême droite. Là est leur seul point d’attaque. Assez faible on en convient et qui ne tient pas la route. Onfray est d’ailleurs de gauche… Puis parce qu’on est d’un parti politique, plutôt que d’un autre, on est forcément des abrutis, des menteurs… ? Puérile comme raisonnement… Surtout que l’auteur ne rejette pas la psychanalyse mais une théorie, (la plus apprise, la plus fausse), de la psychanalyse. Mais dans une suite (que je compte lire un jour, dès que j’aurais des sous) Apostille au crépuscule l’auteur parle des autres psychanalyses plus sensées comme Sartre, Janet, Politzer…

Un livre à lire que l’auteur n’a pas écrit pour faire polémique mais pour rétablir comme d’autre avant lui, la vérité sur un personnage et sa "science". Il a vraiment fait un grand et gros travail de recherche.

Un livre et c’est dommage, qui a eu un mauvais procès du départ. Et pour ceux qui pensent que parfois l’auteur peut avoir un ton péremptoire sur des déductions, ben j’ai juste envie de leur dire que les déductions de ce dernier coulent de source. 

Quelques passages ici.

Et ici une page internet écrite par l’auteur qui expliquera vite et bien Freud. On peut y retrouver dans le livre.

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26 janvier 2011

"La porte des enfers" de Laurent Gaudé

"La porte des enfers" de Laurent Gaudé

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Résumé :

2002, dans un restaurant de Naples, Filippo Scalfaro accomplit sa vengeance : il poignarde au ventre un client puis, le couteau sur la gorge, il le force à l’accompagner dehors, le fait monter dans une voiture, prend la direction du cimetière. Parvenu là, il le traîne jusqu’à une tombe et lui en fait déchiffrer l’inscription. Puis il lui tranche les doigts des mains et le laisse là, saignant et gémissant.
1980, dans les rues encombrées de Naples, Matteo tire par la main son fils et se hâte vers l’école. A un carrefour, soudain éclate une fusillade. Matteo s’est jeté à terre, couchant contre lui son petit garçon. Quand il se relève, il est baigné du sang de l’enfant, atteint par une balle perdue. 2002, après un dernière visite à “tante Grace”, prostituée et travesti qui l’a vu grandir, celui qui a accompli sa vengeance peut enfin quitter Naples et, roulant vers le Sud, partir à la recherche des siens, disparus depuis l’époque du grand tremblement de terre.
1980 : le deuil a édifié peu à peu un mur de silence entre Matteo et sa femme Giuliana. Matteo ne travaille plus. Toutes les nuits, il roule dans son taxi à travers les rues de Naples, sans presque jamais prendre de client. Il sait bien ce que Giuliana attend de lui : qu’il retrouve et punisse le responsable. Mais il en est incapable. Un soir, les circonstances le conduisent dans un minuscule café-bar, où il fait notamment la connaissance d’un Professeur qui tient d’étranges discours sur la réalité des Enfers et la possibilité d’y descendre…

Mon avis :

Voici un livre hors du commun, original de par son histoire et fichtrement agréable à lire malgré sa noirceur. L'histoire n'est certes pas joyeuse, mais elle est vraiment magnifique je vous assure ! Ce livre où l'auteur, reprend à sa manière le mythe d'Orphée, va vous emmenez tout en douceur mais avec beaucoup d'émotion, dans des mondes souterrains, peu connus, terrifiants, bouleversants qui sont toutes les sortes d'enfers que l'on peut connaître. L'enfer au sens propre, mais aussi l'enfer de perdre un enfant. Cependant ce n'est pas non plus un livre larmoyant, bien qu'il soit chargé en émotion et en détresse humaine.

Comme vous l'avez deviné, j'ai adoré ce livre que Laurent Gaudé a construit avec des légendes et des images troublantes, mais toutefois cela ne serait rien sans les magnifiques passages qui m'ont fait toucher du doigt la folie et le désespoir profond des personnages principaux. Un des passages qui m'a d'ailleurs fait frissonner et qui va dans ce sens, c'est celui où Giuliana parle devant l'église en tenant un discours pas incohérent dans la forme mais plutôt dans le fond. (Je vous le mets ici.)

Un autre ? Celui où Laurent Gaudé décrit le fleuve qui se trouve aux enfers. J'avoue quand même en ce qui concerne ce dernier qu'il ne m'a pas laissée indifférente. Ce fleuve qui est un bouillon de chagrin, de lâcheté, de jalousie m'a presque dérangée. Disons que je n'ai pas cette image de la mort, je la vois mal si cruelle alors qu'elle est déjà les trois quart du temps bien difficile, mais bon pourquoi pas ?

Bref. Comme vous le voyez ce livre remue, dérange... en faisant revivre des légendes l'auteur nous emmène dans des vies dramatiques où il est difficile de rester indifférent, mais c'est un livre magnifique à lire qui promet beaucoup d'émotion.

7 janvier 2011

"Le miroir de Cassandre" de Bernard Werber

"Le miroir de Cassandre" de Bernard Werber

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Quatrième couverture :

Et vous, que feriez-vous si vous vouliez voir le futur et que personne ne vous croie ?

Mon avis :

J'ai adoré ce livre. Bien qu'il ait quelques longueurs, que les personnages, les faits, les gestes soient poussés à l'extrême, voire caricaturés, j'ai  quand même adoré ce livre. Mais pour une fois ce n'est pas spécialement l'histoire qui m'a plu mais plus les messages que le livre contient. L'histoire n'est certes pas déplaisante, mais toutefois dans ce bouquin il ne faut pas s'arrêter dessus, avant il faut voir le message qu'il contient car c'est un livre sacrément visionnaire.
En effet, même si Cassandre est un personnage inventé de toute pièce, je peux vous affirmer -pour avoir lu quelques livres sur le sujet de l'environnement-, que le futur de ses rêves est loin d'être improbable même si hélas il est loin d'être joyeux.

Je note quand même un petit bémol à cela, c'est que je vois ce futur arriver plus vite que dans le livre... (ben oui je ne crois pas au miracle et encore moins au Papillon des étoiles) Du coup je trouve que le fait que Werber ait placé cela assez éloigné dans le temps, enlève l'urgence de la situation que ce livre sous-entend finalement... Mais bon à part ça rien à redire, car finalement ce qui est bien avec ce bouquin c'est que l'auteur expose d'une façon plus "ludique" - un roman de SF est plus facile à lire qu'un documentaire qui peut se montrer barbant -, les problèmes actuels de notre planète. Ce qui en plus en fait un livre au message planétaire.

Bref, vous l'aurez compris, je recommande avant tout ce livre pour sa vision futuriste et très probable, puis pour les messages de mise en garde qu'il contient comme par exemple ceux-là : "Vous pensez bien faire en faisant plein d'enfant ? Vous vous trompez, cela sera un gros problème dans l'avenir", ou encore "Vous consommez à outrance pour un plaisir immédiat et sans valeur, fait attention cela vous retombera dessus d'une façon ou d'une autre".

D'ailleurs à ce propos, je voudrais savoir - et je m'adresse aux lecteurs qui ont déjà lu ce livre -, je voudrais donc savoir si ce livre a éveillé en vous un petit quelque chose ? S'il vous a ouvert les yeux sur votre façon de consommer ? De voir le monde ? S'il vous a aidé à voir encore plus loin que votre présent et futur immédiat ? Si vous vous êtes aperçus que vous n'étiez que peu de chose voire rien dans l'univers ? Tout au plus des gens de passage...

Quoi qu'il en soit, c'est un livre que je conseille.

 

Deux phrases du roman que j'ai adoré. "Y'a t'il un moyen d'arrêter cette violence permanente qui a l'air de rassurer les crétins ?" et "Les optimistes sont des gens mal informés."

 

13 octobre 2010

"Une soif d'amour" de Yukio Mishima : Folie & amour

"Une soif d'amour" de Yukio Mishima

une_soif_d_amour

Résumé :

La jeune veuve Etsuko est amoureuse d'un domestique de la maison de son beau-père Yakichi, chez qui elle vit. Ses beaux-frères, belles-sœurs et leurs enfants vivent sous le toit de l'ancêtre, qui est devenu l'amant d'Etsuko. Une nuit, Etsuko donne rendrez-vous au garçon qu'elle désire. Comprenant enfin ce qu'elle veut, il se jette sur elle. Elle perd connaissance. Quand elle revient à elle, il s'enfuit. Elle le poursuit, le rattrape, le frappe d'un coup de houe et le tue - Yakichi était là. Roman d'une grande force sournoise, obscure et nerveuse, cette œuvre est une peinture d'une passion bridée par un milieu, mais qui finit par tout consumer.

Mon avis :

Ce livre est un bijou. Une perle de l'écriture, douce, poétique mais surtout juste, ainsi qu'une perle de la nature humaine. Les sentiments décrits dans ces pages sont sur le fil du rasoir, et pourtant les personnalités qui nous sont révélées, au cour d'une situation ou au fil d'une pensée, nous paraissent sans grandes ambiguïtés, ce qui est juste un tour de force.

Futurs lecteurs, dans ce livre vous allez découvrir que du néant, d'un rien, d'une envie, on bascule en quelque instant dans la folie, la passion, le meurtre... comme cela peut être le cas dans la vie réelle. Certes beaucoup de livre représente cette situation, mais là c'est autre chose je vous assure, puisque l'auteur représente en plus de cela, la contradiction, l'éloignement, le silence, le déchirement des sentiments.

Dans ce livre j'ai aussi particulièrement adoré, Etsuko, le personnage principal qui vit dans la torpeur depuis la mort de son mari. On la croit assez impénétrable et froide, mais finalement je l'ai trouvé très vraie et proche de nous. En effet l'auteur nous en dépeint un portrait psychologique très vivant, même si aux yeux des autres personnages elle paraît plutôt comme un arbre en train de se dessécher.

En ce qui me concerne, Etsuko m'a particulièrement touchée par ses sentiments contraires qui l'enchaînent, elle est tout à la fois, passionnée et désintéressée, elle ne sait pas trop où elle en est, et même si la passion l'envahit elle dégage une certaine léthargie aussi. C'est vraiment un personnage qui nous ressemble dans la détresse, assez pur, contradictoire et très fouillé. C'est LE personnage de ce roman et je n'oublierai pas de sitôt Etsuko vous pouvez me croire !

Petite précision avant de finir : le résumé concerne plus la fin du livre, avant cela toute une histoire est racontée et développée pour arriver à ce résumé. Mais peu importe ce détail, un livre d'une rare beauté qu'il faut lire.

Extrait du livre par ici.

 

3 août 2010

"Mabrouk chien d'une vie" de Jean-Pierre Hutin : Un grand homme

"Mabrouk chien d'une vie" de Jean-Pierre Hutin

mab

Résumé :

« Alors il a levé la tête, le museau pointé vers le plafond, et s'est mis à hurler. C'était un hurlement qui lui venait des entrailles, un cri rauque et ' profond de loup, puis il a rampé jusqu'à moi... Ce matin-là, il est vraiment devenu Mabrouk et nous sommes partis ensemble dans la vie. »
Ainsi se scella le destin de Jean-Pierre Hutin et celui de son chien. Pendant six ans, l'auteur et son compagnon vivront une passion qui devrait émouvoir ceux qui aiment les animaux et troubler ceux qui n'éprouvent qu'indifférence à leur égard.
Des animaux mythiques de son enfance - la chatte sorcière de sa mère, Atouno, le chien qui immobilisait les fiacres - à Jimmy le bâtard mort à la Guadeloupe, Jean-Pierre Hutin raconte le chemin qui l'a conduit à celui qu'il devait baptiser Mabrouk et qui est devenu la vedette la plus populaire de la télévision. Il explique la complicité inouïe qui existait entre eux ainsi que l'intensité de la volonté du chien à vouloir faire plaisir à son maître et il livre les « petits secrets » de l'éducation et du dressage de Mabrouk.
A travers le récit pathétique de la mort de son « copain », Jean--Pierre Hutin évoque son combat entrepris depuis huit ans pour que les chiens, les chats, les chevaux, tous les animaux de compagnie puissent vivre tranquillement auprès des hommes et que leur existence soit mieux respectée.
Il tente enfin de percer l'extraordinaire mystère constitué par ce besoin impérieux des êtres humains, qu'ils soient président de la République ou ouvrier spécialisé, jeune comédienne comblée ou retraitée des P.T.T., écrivain célèbre ou petit épicier, citadin ou paysan, jeune ou vieux, d'avoir un animal auprès d'eux.

Mon avis :

Ce livre est absolument à lire ! Car au delà d'un livre souvenir à Mabrouk - le premier chien de 30 millions d'amis - c'est un livre d'amour et d'amitié entre un homme et son chien. Jean-Pierre Hutin raconte ici avec beaucoup de tendresse, les bons et les mauvais moments qu'il a partagé avec Mabrouk essentiellement ou d'autre de ses compagnons. Comment il les a aimé et comment ces derniers leur ont rendu cette affection.

Ce n'est pas non plus un livre qui parle pour ne rien dire et qui raconte seulement des bons moments avec les animaux, c'est aussi un livre qui donne des petits conseils sur le dressage, la psychologie animal, les besoins de ces derniers... mais aussi un livre qui parle de la protection animal. Combat vain et parfaitement inutile aux yeux de certain mais si cher à JP Hutin ; ce que j'ai particulièrement adoré sur ce point d'ailleurs, c'est la manière dont il en parle, il pourrait en choquer plus d'un (je pense à certain passage notamment) mais pourtant ses propos ne manquent pas de discernement et de bon sens. Après tout c'est vrai pourquoi l'homme s'est auto-nommé race supérieure alors qu'il est capable de toutes les cruautés ? Cruauté qu'il n'y a pas chez l'animal.

Pour moi ce livre se charge de nous ramener à la réalité, par rapport à notre propre nature, et page 236 l'auteur disait déjà ceci : "Les hommes,"espèce supérieure", doivent se rendre compte qu'ils n'ont pas un droit de vie et de mort sur les animaux, mais au contraire le devoir de protéger, de gérer le capital aussi bien animal que végétal de leur planète..." On ne peut pas faire plus d'actualité je trouve, pourtant mon livre date de 1984...

Enfin bon vous l'aurez compris ce bouquin m'a énormément plu et pour moi il est à lire pour tout ce qu'il raconte.

19 juillet 2010

L'odeur du midi

"Lettres de mon moulin" d'Alphonse Daudet

les_lettres

Résumé :

Jeune encore et déjà lassé du sombre et bruyant Paris, Alphonse Daudet vient de passer les étés dans son moulin de Fontvielle, " piqué comme un papillon " sur la colline parmi les lapins. Dans cette ruine ensoleillée de la vallée du Rhône , naissent ces contes immortels qui assureront sa gloire. Au loin, on entend la trompe de Monsieur Seguin sonnant sa jolie chèvre blanche. Dans le petit bois de chênes verts, un sous-préfet s'endort en faisant des vers. Au ciel, où les étoiles se marient entre elles, le Curé de Cucugnan compte ses malheureux paroissiens. Et dans la ville voisine, un jeune paysan meurt d'amour pour une petite Arlésienne tout en velours et dentelles qu'on ne verra jamais. Le vieux moulins abandonné est devenu l'âme et l'esprit de la Provence. Dans le silence des Alpilles ou le tapage des cigales et des tambourins, parfumés d'émotions , de sourires et de larmes, ces contes semblent frappés d'une éternelle jeunesse.

Mon avis :

Et me voilà repartie pour une relecture des fameuses Lettres de mon moulin... et c'est avec un grand plaisir que j'ai redécouvert ce livre. C'est magique, c'est drôle, c'est triste, c'est attendrissant, c'est poétique et enfin très imaginaire ! Quel plaisir de retrouver "La chèvre de Mr Seguin","Le curée de Cucugnan" ou encore de relire "Le secret de maître Cornille". J'ai vraiment adoré ! L'imagination et l'écriture de cet homme sont superbes ! Et ça nous mène loin.

Dommage cependant que certaines nouvelles ne soient pas plus longues, il y'en a qui sont tellement bien qu'on regrette qu'elles ne durent pas plus longtemps... d'autres par contre que j'ai moins aimé je l'avoue.
Je vous conseille vraiment de lire ce livre si ça n'a jamais été fait ou de vous replonger dedans si cela fait déjà longtemps. Vous serez vraiment (ré)enchantés par cette écriture qui se veut anecdotique et la poésie qui ressort des mots et des histoires qui sentent la lavande, le midi, le voyage...

Je vous mets si dessous la liste de celle que j'ai vraiment apprécié :
Le secret de maître Cornille
La chèvre de Mr Seguin
Les étoiles
Le Curé de Cucugnan
La légende de l'homme à la cervelle d'or
Les trois messes basses
L'Elixir du Révérend Père Gaucher
L'agonie de la Sémillante
L'Arlésienne

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Flûte de Paon / Livre-sse livresque
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