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Flûte de Paon / Livre-sse livresque
a lire
9 septembre 2014

"Big brother" de Lionel Shriver

"Big brother" de Lionel Shriver

big brother roman

Résumé :

Le grand retour de Lionel Shriver pour son meilleur livre depuis Il faut qu'on parle de Kevin. Où l'on retrouve tout son esprit de provocation et son humour au vitriol, ainsi qu'une bonne dose d'émotion, pour parler de la famille, du mariage, mais aussi, et surtout, de l'obésité et du rapport complexe et quasi-obsessionnel que nous entretenons avec la nourriture. En Iowa, de nos jours. Femme d'affaires en pleine réussite, mariée à Fletcher, un artiste ébéniste, belle-mère de deux ados, Pandora n'a pas vu son frère Edison depuis quatre ans quand elle accepte de l'héberger. A son arrivée à l'aéroport, c'est le choc : Pandora avait quitté un jeune prodige du jazz, séduisant et hâbleur, elle trouve un homme obèse, obligé de se déplacer en fauteuil, négligé, capricieux et compulsif. Que s'est-il passé ? Comment Edison a-t-il pu se laisser aller à ce point ? Pandora a-t-elle une responsabilité ? Entre le très psychorigide Fletcher et le très jouisseur Edison, la tension ne tarde pas à monter, et c'est Pandora qui va en faire les frais. Jusqu'à se retrouver face au pire des dilemmes : choisir entre son époux et son frère. Qui choisira-t-elle ? Pourra-t-elle sortir son frère de la spirale dans laquelle il s'est enfermé ? Edison le veut-il seulement ? Peut-on sauver malgré eux ceux qu'on aime ?

Mon avis :

Je ne garde pas un bon souvenir de Lionel ShriverDouble faute et La double vie d’Irina ne m’avaient pas tant emballée – d’ailleurs j’ai toujours dans ma PAL Il faut qu’on parle de Kevin. Bref. Tout ça pour dire que je me suis lancée dans ce livre sans être très motivée à le lire, et en fait malgré quelques défauts il se trouve que j’ai plutôt vraiment apprécié cette lecture.

Alors le sujet au premier abord ne fait partie de ces sujets passionnants, le rapport à la nourriture restant quelque chose de vaste il est difficile d’en faire un sujet qui parle au lecteur, de plus comme je ne plains pas les gros (surtout que j’en éprouve une certaine répulsion) c’était dans mon cas assez difficile de me faire apprécier cette lecture, mais voilà Lionel Shriver est quand même arrivée à me la faire aimer car elle a super bien manié son sujet ; puisqu'elle a fait le rapport entre la nourriture et l’homme vue sous une bonne partie des problèmes existants ; la dépression, le contrôle, le manque, la légèreté aussi, la jalousie, etc, etc…

Néanmoins ceci a vite rencontré des limites, car il se trouve que j’ai eu beaucoup de mal à m’émouvoir sur les personnages et leur rapport à leur nourriture. La cause étant que nombre des protagonistes sont justes extrêmement insupportables ; entre le frère qui se plaint tout le temps, qui se vante, qui se cherche des excuses, qui est égoïste, et le mari qui critique constamment avec une tendance égocentrique, ce n’était juste pas possible pour moi. Alors certes cela était nécessaire à l’histoire, et d’autres personnages n’auraient probablement pas fait l’affaire, mais cumuler des personnages insupportables avec les très nombreuses longueurs et digressions ça fait beaucoup à supporter. Car voilà l’autre souci de ce livre, c’est qu’il est très lent, très long (surtout sur la fin) et parfois un peu répétitif. (Et même parfois un peu délirant).

Bon malgré tout ce livre possède d'autres atouts, déjà il ne s’arrête pas seulement sur l’obésité, l’auteure va parfois glisser vers d’autres sujets comme les chimères qu’entretiennent les adolescents, et le danger de les leur laisser mais aussi de leur enlever. De plus la fin est assez étonnante, et si sur le coup je me suis sentie flouée je me dis avec le recul que cette fin est finalement tout aussi bien, car peut-être qu’à travers cette dernière l’auteure exprimait le regret de n’avoir rien fait ou pas le nécessaire pour son vrai frère mort d’une obésité morbide. (Ou peut-être pas ?) Ce qui quoi qu'il en soit donne une dimension supplémentaire et réelle au roman.

Et enfin le dernier bon atout qui fait que je conseille ce livre, c’est que l’auteure a une approche du leurre, de la répugnance, de la pitié, de la fuite, etc, etc… assez marquante et pour ça je pense vraiment qu’il faut lire ce livre. Car elle montre vraiment jusqu’à qu’elle point l’être humain peut se raconter des histoires pour ne pas voir la réalité ou pour l'accepter.

En résumé même si ce livre ne réveil pas une indulgence en moi pour les obèses, ça a été une bonne approche de ce monde malgré tout. Et c’est une lecture de cette rentrée littéraire que je recommande vivement.

Je remercie les éditions Belfond et Babelio pour cette lecture.

 

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31 août 2014

"Le ruban" d'Ito Ogawa

"Le ruban" d'Ito Ogawa

le ruban roman

Résumé :

Sumire est passionnée par les oiseaux. Quand elle trouve un oeuf tombé du nid, elle le met à couver et offre l'oisillon à sa petite-fille Hibari, en lui expliquant qu'il est le ruban les reliant à jamais. Mais un jour l'oiseau s'enfuit de sa cage, apportant joie et réconfort partout où il passe.

Mon avis :

IL n’y a que les asiatiques et particulièrement les japonais pour écrire ce genre de roman un peu excentrique au premier abord mais qui finalement se révèle très simple et profond.

Alors il est vrai que passé la magie de la découverte du livre, j’ai commencé à m’ennuyer assez rapidement sur cette lecture comme je le disais dans la page 100. La première partie s’étalant un peu trop dans le train-train quotidien de Sumire et Hibari, où, il faut bien dire qu’il ne se passe pas grand-chose et où les personnages restent un peu trop nébuleux à mon goût.

Néanmoins, passé toute cette partie de présentation et de train-train, au moment où Ruban prend son envol, le roman qui se transforme en nouvelle devient beaucoup plus intéressant à lire, car de là il possède une toute autre dimension. Une dimension plus furtive comme un vol d’oiseau, une profondeur plus proche de l’existence et de sa condition, avec ses surprises, ses bonheurs, ses déceptions, ses calmes et ainsi de suite.

A ce moment précis des nouvelles, c’est avec plaisir que j’ai quitté le monde intérieur d’une petite fille, pour toucher plus vastement celui de la vie humaine et ses vicissitudes plus graves. Néanmoins les retrouver sur la fin m’a énormément plu, car Sumire et Hibari ont quitté ce côté brumeux et inaccessibles, pour devenir plus réelles, plus mûres.

Bref. « Le ruban » d’Ito Ogawa, fait typiquement partie des romans qui enchantent, qui touchent (j’ai eu des fois ma larme à l’œil) le lecteur par sa simplicité et sa profondeur.

Mais au-delà de ça, « Le ruban » c’est aussi un roman où l’occident et l’extrême orient s’entremêlent, et c’est une autre partie de ce livre que j’ai adoré, puisque j’ai trouvé ce Japon occidental qui a les mêmes préoccupations que nous, mélangé à cet esprit calme et lucide qui sculpte la culture et l’identité du Japon. Personnellement j’ai vraiment senti et apprécié leur lucidité sur la condition humaine, qui est notamment magnifiquement représentée par les quelques phrases sur la rose. Et ça ma doublement plu car déjà je suis très proche de cette manière de vivre et de pensée, mais aussi parce que ça change des romans occidentaux que j’ai l’habitude de lire, et où tout a une fâcheuse tendance à tout se transformer en drame de fin du monde.

Dernier point qui m’a enchantée dans ce livre, le message qu’il comporte. A savoir cette idée que le bonheur ne doit pas être égoïste et prisonnier, qu’il faut savoir le laisser voler de ses propres ailes quand le jour sera venu. C'est une très belle leçon je trouve, et ça m'a beaucoup plu de la voir. D’ailleurs ce livre m’a rappelé ces quelques vers de William Blake que je trouvais très approprié :

 Qui veut lier à lui-même une joie

De la vie brise les ailes.

Qui embrasse la joie dans son vol

Dans l’aurore de l’éternité demeure

Enfin bref, c’est vraiment un livre que je recommande pour sa vision de la vie, ses blessures et ses guérisons. Pour cet espoir, cette lumière que représente cet oiseau. Pour ce fil ténu qui relie l’invisible au visible. Pour faire simple ce livre c’est une bulle de coton. Je suis conquise !

 

D'autres avis ici.

22 juillet 2014

"Les cavaliers afghans" de Louis Meunier

"Les cavaliers afghans" de Louis Meunier

les cavaliers afghans

Résumé :

" Dans ce pays sans âge, on ne parle pas en nationalités, mais en peuples. On ne compte pas en kilomètres, mais en jours de route. Quand on se quitte, on se dit Zenda Bashi, sois vivant, parce que l'existence est incertaine. " En 2002, Louis Meunier, tout juste diplômé, décide de plaquer une carrière tracée d'avance et de partir à l'aventure en Afghanistan. Il est ébloui par la beauté du pays et la dignité de ses habitants. Mais surtout, fasciné par la lecture des Cavaliers de Kessel, il rêve d'assister à un buzkashi, tournoi où les cavaliers ont droit à tous les coups pour déposer dans le cercle de justice, une dépouille de chèvre. Ces cavaliers redoutables, les tchopendoz, ne craignent ni les blessures ni la mort. Les combats sont d'une violence inouïe. Louis n'aura bientôt plus qu'une idée en tête : trouver le cheval de ses rêves pour, à son tour, devenir tchopendoz. Louis Meunier livre un puissant récit initiatique dans l'Afghanistan des légendes et des esprits : l'Ashvagan, littéralement en persan, " la Terre des chevaux ".

Mon avis :

Les cavaliers afghans est un agréable récit de voyage à lire, pour tout dire, j’ai pris autant de plaisir à lire ce livre que les récits de voyage d’Alexandra David-Néel que j’adore comme vous le savez probablement ou pas.

Les atouts de ce livre sont nombreux, l’écriture, la vie mouvementée de ce jeune homme, les paysages, certaines rencontres, les chevaux… font autant le charme de ces pages que l’ardeur que Louis Meunier met à réaliser ses buts. Et des buts il en a quelques-uns, comme devenir Tchopendoz ou encore traverser à cheval l’Afghanistan.

Mais au-delà d’un simple récit de voyage, ce livre est aussi un livre descriptif sur l’Afghanistan. Un livre où l’auteur met un point d’honneur à montrer l’Afghanistan autrement que par la guerre.

Alors bien sûr Louis Meunier subira cette guerre et vivra des faits dangereux qui seront dû à cette dernière et aux talibans, mais sans s’attarder dessus il va surtout mettre en avant les difficultés que rencontrent les afghans, ce qu’ils pensent de la présence étrangère –et hélas il y a eu beaucoup d’erreur à ce niveau-là-, mais aussi ce désir qu’ils ont de vouloir sortir du noir dans lesquels les talibans les ont plongés, par exemple en voulant faire revire les tournois de buzkashis que les crétins nommés avant avaient supprimés en même temps qu’un tas d’autres choses agréables à l’humain ; faisant ainsi de l’Afghanistan un monde sans vie, un monde triste, sans plaisir, sans rire, sans joie, sans rien. A-t-il d’ailleurs le mérite et l’utilité d’exister ainsi ? *Mode philosophique one*

Comme vous l'aurez compris, ce livre est un portrait géopolitique de l’Afghanistan et aussi un portrait plus intime.

 

Pour revenir sur un sentiment un peu plus personnel, j’avoue néanmoins que je n’ai pas toujours ressenti le charme que l’auteur a pu ressentir pour ce pays. Deux exemples à ça ; premièrement je ne comprends pas la passion qui habite ce dernier pour les tournois de buzkashis. Personnellement je trouve cela aussi barbare qu’une corrida. C’est violent, c’est dangereux, c’est cruel, c’est… moche. Franchement, ça a quoi de charmant de voir des chevaux qui se mordent et qui frappent, de voir des humains qui les encouragent dans ce sens, et d’avoir le cadavre d’une pauvre chèvre qui n’avait rien demandé en guise de balle ?! ; et deuxièmement l’âme des afghans. Je n'ai pas du tout été touchée par cela. Alors c’est vrai que le fait qu’ils soient misogynes, considèrent la femme comme une merde, c’était mal barré pour eux. Je l’avoue, je ne supporte pas tous ceux qui ont cette mentalité d’abrutie. Mais outre cela, j’ai trouvé que les afghans avaient une mentalité plutôt sournoise, fausse et belliqueuse.
Alors bien sûr ils ne sont pas tous comme ça, l’auteur a rencontré quelques gens qui sont loin de ce portrait peu flatteur, mais il en a rencontré beaucoup de ce portrait aussi, et du coup - bien que je leur souhaite de sortir de l’obscurantisme - je n’ai pas spécialement de sympathie envers ce pays et ses habitants, même si j’ai conscience que la guerre peut expliquer ce genre de comportement. Bref, le charme n'a pas entièrement opéré chez-moi.

Mais malgré ça, c'est un agréable voyage épique et dépaysant à lire. Une aventure humaine utile qui aide à la compréhension d'un pays et qui fait aussi office de signal d'alarme. 

Je remercie les éditions Kero et Babelio pour ce partenariat.

2 juillet 2014

"A l'ombre des arbres millénaires" de Vaddey Ratner

"A l'ombre des arbres millénaires" de Vaddey Ratner

à l'ombre des arbres millénaires

Résumé :

Cambodge, 1975. Raami a sept ans et marche avec une attelle, séquelle de la polio contractée quelques années plus tôt. Elle vit une enfance choyée à Phnom Penh. Son père, poète reconnu, homme doux et raffiné, est un prince de sang royal et règne sur le clan familial. Le 17 avril 1975, les Khmers rouges envahissent la ville. Aussitôt débute l'horreur, qui va durer presque quatre ans. Les soldats ordonnent à tous les habitants de quitter leurs maisons. L'exode est terrifiant : les malades sont chassés des hôpitaux, des femmes soldats abattent à bout portant des vieillards récalcitrants. Les Khmers rouges décrètent la séparation des familles et la chasse aux familles puissantes comme aux intellectuels. Un jour, l'un des commissaires politiques croit reconnaître le prince et ordonne à la petite Raami de dénoncer ce père qu'elle aime de toutes ses forces. Cette trahison forcée poursuivra Raami toute sa vie...
À l'ombre des arbres millénaires est l'histoire de Vaddey Ratner, un récit d'une force inoubliable, qui reste gravé dans la mémoire, non seulement par son style littéraire mais par la force de son message historique. À travers les liens indéfectibles d'une famille, on découvre la résilience, mais aussi la terreur et la lâcheté.

Mon avis :

C’est terrible à dire, mais j’ai eu un véritable coup de cœur pour ce bouquin. Je dis que c’est terrible  car trouver si beau un tel livre, c’est au fond peut-être mal placé, puisqu’il montre l’horreur, la stupidité, la méchanceté… du régime Khmer rouge au Cambodge. Et cela est d’autant plus dur à ressentir, quand on sait que l’auteure s’est largement inspirée de sa propre histoire pour écrire ce récit. C’est même dur à lire, car on sait que ça va inévitablement mal se passer. Mais pourtant malgré ça, ce livre m’a véritablement bouleversée, et ça faisait longtemps que cela ne m’étais pas arrivée.

La première raison qui fait que ce livre m’a bouleversée, c’est que l’horreur et le désespoir quotidien, côtoient la poésie, la magie des légendes et des images fantastiques, où les êtres perdus vivent toujours. Des légendes, des poésies, des histoires, dans lesquelles la petite Raami s’enivre chaque jour, et trouve une sorte d’apaisement, même si ça ne la console pas vraiment, puisqu’elle est pétrie de culpabilité et se sent fautive de beaucoup de chose.

Ensuite, et bien au-delà de Raami et de ses images fantasmagoriques, ce qui m’a véritablement bouleversée dans ces pages, c’est bien sûr l’histoire, et plus particulièrement l’espoir sous-jacent qui vit dans cette dernière.

Alors oui bien sûr, l’horreur, la bêtise, la cruauté… du régime communiste Khmer rouge m’ont rendue folle de rage et m’ont remué les tripes, je ne suis pas à ce point-là insensible je vous rassure. Mais cet espoir qui né du sacrifice d’un homme, d’un père, d’un mari, d’un frère, d’un fils, est ce qui a véritablement de plus touchant pour moi dans ce livre. Déjà parce que cet espoir paraît fou et impossible, en tout cas absolument hors-contexte, mais aussi parce qu’il sonne comme un éternel adieu, un éternel pardon, une éternelle leçon... Une éternité qui accompagnera la petite Raami comme une sempiternelle mélodie, il sera son point d’ancrage dans la vie. Et ça c’est juste quelque chose qui est indescriptible. Bien que je n’aie pas pu m’empêcher de trouver ce sacrifice d’espérance parfaitement inutile, un peu trop fou et poétique. Mais il est sûrement trop simple de le trouver inutile longtemps après l’histoire… Surtout que je dois bien admettre que si le sacrifice n’a servi à rien à mon sens, l’espoir, lui, a été payant, malgré les nombreux deuils, malgré les épreuves, malgré l’horreur, malgré les chutes.

Enfin, je me rends compte que je ne vous parle pas de ce livre comme je le voudrais. Je voudrais vous parler du déchirement que j’ai ressenti à la fin et après chaque séparation, des souvenirs qui hantent les êtres, de la culpabilité qui vous assomme après chaque perte. Je voudrais tellement vous parler plus longuement de ce livre, vous montrer à quel point c’est un bijou, mais voilà je n’y arrive pas. Alors je n’ai qu’une chose à dire, lisez-le ! Il en vaut la peine.

Je remercie les éditions Denoël pour cette magnifique découverte.

18 juin 2014

"Les services secrets israéliens : Aman, Mossad et Shin Beth" de Eric Denécé & David Elkaïme

"Les services secrets israéliens : Aman, Mossad et Shin Beth" de Eric Denécé & David Elkaïme

les services secrets israelien

Résumé :

Infiltration d agents au coeur des organisations ennemies, sabotages clandestins, éliminations ciblées, raids de commandos... autant de missions menées par les services secrets israéliens, considérés comme les meilleurs du monde. Mais cette réputation est-elle justifiée ? Comment fonctionnent-ils ? Comment leurs opérateurs sont-ils formés ? Quels ont été leurs succès et leurs échecs ?
La seule façon pour Israël d éviter le sort funeste que lui promettent ses ennemis, c est d anticiper toute action adverse. Ainsi, depuis sa création, l État hébreu a mis l accent sur le renseignement, les opérations clandestines et les raids préventifs pour annihiler toute menace.
Spécialistes du renseignement et du Proche-Orient, Éric Denécé et David Elkaïm donnent à comprendre la communauté du renseignement israélienne dans son ensemble : Shin Beth (sécurité intérieure), Aman (renseignement militaire), Mossad (renseignement extérieur) et autres sayerot (forces spéciales de Tsahal). Ils passent aussi au crible leur organisation, les différentes actions qu ils ont eu à mener, leurs relations avec le monde politique, mais aussi, leurs échecs.
Beaucoup d organismes et d opérations sont ici évoqués pour la première fois : les capacités d écoute et de guerre informatique de l Unité 8200 ; les réseaux d informateurs implantés au Liban ; le « service action » du Mossad ; les raids clandestins des forces spéciales en Syrie à la recherche des armes chimiques ; et surtout, la guerre secrète contre l Iran, afin de saboter le développement du programme nucléaire de Téhéran et préparer d éventuelles frappes aériennes.

Mon avis :

Je m’excuse d’avance auprès des éditions Tallandier pour le retard que j’ai, mais cela s’explique par le fait que ça a été très difficile pour moi de faire un avis sur ce livre. Déjà parce que je ne suis pas experte sur la question, mais aussi parce que ce livre montre réellement la complexité de la situation d’Israël face à ses alliés, et aussi face à ses ennemis qui sont nombreux dans cette région du monde, et qui actuellement subit de grandes transformations en plus.

En fait en lisant ce livre, la première chose dont je me suis vraiment rendue compte, c'est que beaucoup de chose nous échappe sur la situation là-bas, même en regardant régulièrement les infos. Pour moi c’est un livre à lire pour mieux comprendre certains faits israéliens, mais aussi pour mieux comprendre la situation générale qui règne dans cette partie du monde, parce que finalement ce qu’on en sait est assez partial et incomplet.

Pour en revenir un peu plus au livre, c’est bien sûr un livre qui va décrire par le menu les services secrets israéliens ; leurs tactiques, leurs histoires, leurs réussites et échecs, leurs recrutements, leurs manières d’opérer sur le terrain comme sur différents supports, mais aussi le pourquoi de leur existence.
Bien sûr, tous pays a le sien et se doit d’avoir le sien
(question de survie), mais ce qui peut paraître un peu accessoire pour certain et carrément vital pour eux, car il est évident que sans eux Israël n’existerait plus aujourd’hui.
En effet, étant entouré d’ennemis particulièrement agressifs et intégristes (Iran, Liban…), mais ayant aussi des problèmes au sein même de leur population, sans compter leurs manières d’agir avec la Palestine (bien qu’aucun des deux états soient vraiment innocents à mon avis), Israël vit constamment avec une épée de Damoclès sur sa tête, donc dans ce cas avoir des services secrets efficaces s’avère particulièrement nécessaire. Car de par leurs actions préventives, tantôt violentes, tantôt « pacifiques », - enfin j’entends par-là qui passent plus par la technologie (ordinateur, caméra…) -, ils ont empêché pas mal d’attentats, et retardé d’autres choses non agréables pour eux, mais aussi pour le monde, comme par exemple le programme nucléaire de l’Iran, problème particulièrement épineux s’il en est…

Alors bien sûr, certains faits venant de leur part peuvent nous paraître discutables et certains le sont, mais comme le rappelle l’auteur, il faut aussi savoir se mettre à leur place avant de les juger. En effet, il ne faut pas oublier qu’ils vivent constamment en état de guerre et de crise, et que l’extinction des juifs est quelques choses qu’ils ont déjà vécues dans le passé, de ce fait il ne faut pas oublier que leur peur est plus qu’expliquer, surtout que nombre de pays musulmans ne cachent pas leur haine du juif et du croisé.
Enfin, moi personnellement leur esprit de vengeance ne me gêne pas, par exemple le fait qu’ils aient éliminés les responsables des meurtres des athlètes israéliens aux JO de Munich en 1972, me paraît parfaitement normal puisque de toute manière les commanditaires n’auraient jamais été punis, ce qui me paraît juste inadmissible démocratie ou pas. Mais bon, ce n’est pas ce qu’ils font le plus non plus, bien que l’auteur raconte quelques éliminations ciblées, il précise bien que ce n’est pas très répandu car demandant trop de moyen. Mais il faut quand même savoir et surtout retenir qu’ils n’agissent jamais sans raison, même si parfois c'est un peu abusé.

Au-delà des services secrets, ce livre aborde comme je l’ai dit les alliances, les rapports avec les ennemis, et ce qui m’a étonnée c’est qu’Israël en a des étranges… Le soutien des Etats-Unis, bien qu’il ne soit pas toujours au beau fixe, ne me choque pas, mais les alliances avec l’Arabie Saoudite et sans doute le Qatar pour lutter contre le nucléaire iranien, sont un peu plus étonnantes à mon goût, quand on voit la vision rétrograde qu’ils ont sur l’humain, l’esprit, la religion, sans oublier le soutien qu’ils ont envers les intégristes musulmans… J’avoue que là je rejoins l’auteur sur l’après alliance, et comme lui je pense que c’est un peu du suicide, ce qui est étonnant venant d’Israël qui est d’un naturel méfiant.

Enfin, tout ça montre clairement la complexité de la situation, et le fait qu’il est très dur de comprendre cet imbroglio qu’est cette guerre, mais aussi le jeu international.

Pour faire court c’est un livre que je recommande, il fait découvrir beaucoup de choses intéressantes, il est particulièrement bien fait, et ce qui rajoute de la crédibilité à ce bouquin c'est que l’auteur peut se monter autant compréhensible que critique sur le comportement d’Israël ce qui ma foi est un bon point.

Je remercie encore une fois les éditions Tallandier.

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19 mai 2014

"Brunehaut : Epouse de Sigebert Ier" d'Anne Bernet

"Brunehaut : Epouse de Sigebert Ier" d'Anne Bernet

Brunehaut

Résumé :

Mariée en 566 au roi franc d'Austrasie Sigebert Ier, l'un des petits-fils de Clovis, Brunehaut est un personnage à la fois célèbre et méconnu. L'historiographie romantique l'a dépeinte sous les traits d'une mégère lancée dans une lutte féroce contre sa belle-soeur, la reine Frédégonde de Neustrie. Or, dans cette époque impitoyable où les assassinats sont légion, elle se montra sans faiblesse, certes, mais aussi souveraine avisée, diplomate, mécène, soutien de la papauté. Son règne contribua fortement à façonner le nouveau visage d'une France en train de se détacher du modèle impérial romain à l'aube du VIIe siècle.

Mon avis :

Deuxième bouquin sur Brunehaut que j’ai lu en additionnant celui-là à celui de Bruno Dumézil, et je dois dire que les deux se complètent bien. Celui de Dumézil s’attardant beaucoup sur la chute de l’empire romain d’occident, et celui d’Anne Bernet développant assez vite l’Espagne Wisigothique. Tous deux essentiels à la compréhension de l’époque mérovingienne et donc à la vie de Brunehaut.

Mais même si j’ai vraiment adoré lire celui de Dumézil qui est en plus facile d’accès, je dois avouer que celui d’Anne Bernet est encore mieux à lire, car je l’ai trouvé plus intime, plus détaillé. En effet là où Dumézil gratte le verni, l’auteure Anne Bernet creuse encore plus, et ça c’était vraiment un pur plaisir, parce que j’ai vraiment eu cette impression de découvrir vraiment la personnalité de Brunehaut, et dans une moindre mesure celle des autres.
Et là autant dire que j’ai fait des découvertes, le caractère de Brunehaut c’est en effet quelque chose ! Alors ça n’a pas été une entière découverte, dans celui de Dumézil je me suis bien aperçue que Brunehaut avait les dents très longues, qu’elle était calculatrice, et qu’elle était une personne assez froide ; mais dans ce livre, elle n’est pas froide, nooooooooon ! Juste glaciale.

C’est con, mais c'est en lisant ce livre que le me suis vraiment rendue compte à quel point cette femme ne reculait devant rien. Tout ce qu’elle faisait avait pour but d’assouvir sa soif de pouvoir et assurer sa sécurité. Au point que j’en suis venue à me demander si elle ne se croyait pas immortelle. Pour exemple, je citerai sa manière d’élever sa famille. En effet, à l’inverse de sa grande rivale Frédégonde qui a élevé son fils le roi Clotaire II de manière à ce qu’il puisse s’en sortir sans elle, Brunehaut a élevé toute sa descendance de manière à pouvoir les contrôler, et ainsi gouverner à travers eux. Ce qu’elle a fait d’ailleurs à merveille et personne ne s’y trompé.

Mais quand j’y pense, je trouve ça vraiment dingue. Quel était son intérêt de mettre des rois fantoches incapables de gouverner sur un trône (excepté Thierry II peut-être) alors qu’il pouvait lui arriver n’importe quoi à elle - l’espérance de vie à l’époque n’étant pas aussi élevée qu’aujourd’hui -, et donc réduire à néant ses efforts d’une vie. Vraiment où était son intérêt à ne regarder que le présent mais pas au-delà des siècles ? Je ne vois pas.

Alors bien sûr en lisant ce livre je me suis vraiment rendue compte que sa légende noire Brunehaut ne l’avait pas volée. Cela dit et vu l’époque très misogyne, je n’arrive pas à la détester, elle a fait ce qu’elle devait sûrement faire pour survivre et pour ça je ne peux pas trop la juger. Et puis après tout c’était quand même une sacrée femme, singulière, intelligente et avant tout géniale - parce que pour faire ce qu’elle a fait, elle ne pouvait pas être chose.

Enfin bref, comme pour celui de Dumézil, je vous conseille ce livre, et même lui en premier car plus complet selon moi. Bref, c'est un livre à lire, comme un roman en plus !

 

Je remercie en passant les éditions Pygmalion de leur gentillesse.

10 mai 2014

"Créatures, légendes et mystères" de Mureil Zürcher & Karim Friha

"Créatures, légendes et mystères" de Mureil Zürcher & Karim Friha

Créatures, légendes et mystères

Résumé :

Au cœur de la brume du Loch Ness, dans la cave voutée d'un château anglais, dans les montagnes enneigées du Japon, sommeillent de bien étranges créatures : la bête du Gévaudan aurait fait plus de 100 victimes, les fantômes du Hollandais volant ne se montreraient que les soirs de tempête, la créature de Frankenstein aurait tué son maître... Réalité ou fiction, légende ou vérité ? Ces créatures, beaucoup les ont vues, entendues, aperçues, mais peu sont encore là pour en parler...

Mon avis :

Pour être franche je ne pensais pas aimer ce livre après l’avoir feuilleté à réception. Non parce qu’il y avait Dracucul dedans, mais plutôt parce que sur le coup j’ai cru que c’était des légendes revisitées en histoire, en conte… ce qui dans ma tête faisait que finalement le fond était dénaturé, et la légende vidée ainsi de sa substance, donc sans grand intérêt… (Oui je ne fais pas les choses à moitié quand je pense n’importe quoi ^^)

Du coup là je me marre, car ça n’a pas été du tout le cas ! En effet et à ma grande surprise, j’ai pris vraiment beaucoup de plaisir à lire ce livre, même s’il vise visiblement les plus jeunes. Ce qui fait que j’ai adoré ce livre ? Plein de chose !

Premièrement je l’ai aimé parce qu’il m’a permis de découvrir de véritable légendes venues du monde entier (même si Frankenstein, et dans une moindre mesure les Gremlins et Dracula n’en font pas réellement partie et sont plutôt des personnages de fiction).

Deuxièmement parce que d’après ce que j’ai pu trouver en cherchant des infos sur le net, ce qui est raconté là-dedans est assez « vrai », ce que je veux dire par là c’est que les histoires ne sont pas entièrement inventées les bases sont réellement tirées du folklore.

Et troisièmement parce qu’il y a à la fin de chaque histoire, «  La gazette des mystères », qui reprend dans les grandes lignes les fondements des légendes, des histoires, en mettant en avant les dates clés, les origines, et aussi les évènements qui ont marqué ces dernières, comme par exemple avec la bête du Gévaudan, où là les auteurs ont repris les grandes lignes de l’histoire en quelques mots et raconter ainsi comment cela s’est fini, enfin supposé fini…

Honnêtement, je ne suis vraiment pas mécontente d’avoir lu ce livre qui a été un pur bonheur à lire et à voir (c’est un très bel objet), et pour ma part je compte bien acheter dès que possible le tome sur Paris. Que voulez-vous je suis devenue fan !

En attendant je vous le conseille vivement, si découvrir tout le folklore qui marque les pays, les peuples, vous intéresse ; perso je trouve que découvrir des légendes typiques à chaque nation c’est une autre manière d’approche qui n’a absolument rien de désagréable. C’est amusant, c’est étonnant, c’est original, enfin bref c’est que du bonheur tout en découvrant. Et d’ailleurs maintenant que j’y pense, je trouve que ça rajoute du charme à ce qu’on s’imagine déjà, par exemple on sait tous que l’Irlande c’est magnifique pour ses paysages mais faut bien dire qu’avec les leprechauns elle gagne en cachet (je précise qu’il n’est pas question de leprechaun dans ce livre). Idem pour la Bretagne et l’Ankou, (dans le livre), le Japon et Yuki Onna (dans le livre aussi) ou encore les mers et leurs bateaux fantômes (dans le livre aussi)… Enfin bref c’était GENIAL !

Je remercie en passant les éditions graines 2 et Babelio pour ce partenariat.

 

28 mars 2014

"Le maïtre bonsaï" d'Antoine Buéno

"Le maïtre bonsaï" d'Antoine Buéno

 

antoine bueno le maitre bonzai

Résumé :

«Du plus loin que je me souvienne, il y a les bonsaïs. Au plus loin que je regarde, il y a les bonsaïs. Je n'ai ni passé ni avenir. En fait de souvenirs, je n'ai que quelques connaissances. Un jour, je suis arrivé sur ce territoire. Je le sais, je ne m'en souviens pas. C'était il y a longtemps.»

Un être hors de toute classification. Un étranger au monde. Curieux personnage que ce maître bonsaï vivant en suspension, comme ses arbres maintenus entre la vie et la mort. Un monde de solitude et de silence, un monde d'équilibre brusquement rompu par l'intrusion d'une jeune femme dans sa boutique. Bousculé par cette rencontre, il essaie de lui transmettre son art. Mais l'apprentie résiste, elle ne pousse pas droit. En même temps, à son contact, le maître bonsaï revoit son passé. La jeune femme glisse comme un bonsaï mal entretenu, et le maître bonsaï glisse vers ses origines.
Une histoire de contraintes et d'équilibre, de sagesse et de violence. Une histoire de Nature, et de nature humaine. Un roman étrange. Prophétique ?

Antoine Buéno est encore relativement jeune. Romancier et essayiste, chroniqueur télé et radio occasionnel, il enseigne l'utopie à Sciences Po. Il a fondé le Prix du Style en 2005. Le Maître bonsaï est son cinquième roman.

Mon avis :

Ce livre est complètement dingue ! J’avoue que j’ai eu du mal à rentrer dedans, trouvant le début un peu long, mais passé quelques dizaines de pages, j’ai trouvé que ce livre commençait à avoir de l’intérêt tout en devenant inquiétant. En effet que ça soit Bonzi ou la jeune fille, faut dire que niveau personnage ça vogue dans l’étrange. Entre questionnements, convictions, incompréhensions et découvertes (et quelles découvertes !) je vous assure que je suis tombée dans du jamais vu.

Bien sûr si on lit le résumé on ne voit rien d’extraordinaire en dehors de l’extrait d’une légende, et il est vrai de par ses bonzaïs que l’auteur à jouer la carte du naturelle et de l’équilibre, et de par ses personnages les cartes de la folie et de l’incompréhension, ce qui à première vue ne ressemble pas à un bouleversement. Pourtant dans ces pages l’histoire prend une dimension tellement hallucinante, que j’avoue rester encore étonnée par la finalité du roman, au point que je ne sais d’ailleurs toujours pas si c’est l’histoire du gars ou de la fille qui me marque le plus. Car celle du premier m’a donnée à la fin envie de vomir tellement elle est horrible, et celle de la seconde m’a littéralement époustouflée vu qu’elle se trouve hors du commun des mortels.

Non franchement là, alors que ça fait bien plus d’une semaine que j’ai fini ce livre, j’ai réellement un sentiment d’incompréhension qui me saisit à l’égard de ce livre que je n’arrive toujours pas à déchiffrer

Mais au-delà de l’histoire qui parle de mort et de renaissance, les personnages sont sans doute ce qui a de plus marquant dans ce roman. En effet, on a du mal à croire qu’un certain rapprochement va se faire entre ces deux-là, puisqu’à première vue tous les opposes. Et si on voit que quelque chose ne va pas et qu’on peut ressentir un certain agacement contre l’inertie de l’un et la détresse de l’autre, ils n’en restent pas moins des personnages agréables à découvrir et à suivre. J’ai d’ailleurs un faible pour la jeune fille, sa préoccupation sur la sauvegarde de la planète, m’a énormément plu, et je vous avouerai que parfois j’avais l’impression de m’entendre penser, comme dans cet extrait : « Avant faire des enfants c’est synonyme de vie ! Maintenant c’est synonyme de mort ! C’est ça que les gens ne comprennent pas ! Parce qu’ils sont pas informés ! Alors ils gardent leurs réflexes d’avant. Qui vont tous nous tuer. Parce qu’on grouille comme des cafards et que la terre n’en peut plus. Parce qu’une espèce ne peut pas proliférer comme ça. Un écosystème est un équilibre. Et si on n’arrête pas de se reproduire le rééquilibrage va être violent ! Quand je vois une femme enceinte, j’ai la haine ! Parce que c’est un monstre d’égoïsme, de conformisme et d’ignorance ! Pour son petit bien-être personnel, pour faire comme tout le monde elle participe à la fuite en avant ! Sans se poser de question, après moi le déluge, connasses ! Et même vos enfants, vous y pensez, connasse ?! Au monde dans lequel vous allez les jeter ?! Non pas du tout !... » Bref. C’est un personnage qui m’a énormément plu, mais « Bonzi » a aussi un côté agréable, le fait qu’il soit lointain de tout et ne semble pas en être très gêné n’est pas mal non plus.

Enfin pour résumer, c’est un roman que j’ai beaucoup apprécié malgré le début un peu difficile. A lire pour la découverte et les personnages.

Je remercie en passant les éditions Albin Michel.

19 mars 2014

"La reine au moyen âge : le pouvoir au féminin XIV-XV siècle" de Murielle Gaude-Ferragu

"La reine au moyen âge : le pouvoir au féminin XIV-XV siècle" de Murielle Gaude-Ferragu

la reine au moyen âge livre

Résumé :

À la différence de son encombrante rivale, Agnès Sorel, l’épouse de Charles VII, Marie d’Anjou, « reine sans gloire », reste dans l’ombre de l’Histoire. Elle n’est pas la seule. La plupart des souveraines des XIVe et XVe siècles – Jeanne d’Évreux, Jeanne de Bourbon ou Charlotte de Savoie – sont tombées dans l’oubli. Seules deux reines de cette période se détachent : Isabeau de Bavière et Anne de Bretagne, ancrées dans la mémoire de la « nation France », l’une par le rôle politique qu’elle joua, l’autre par son statut mythifié de dernière duchesse de Bretagne, qui, jusqu’au bout, se serait battue pour maintenir l’indépendance de sa principauté.

Or bien avant Catherine ou Marie de Médicis, ces femmes ont joué un rôle essentiel pour la Couronne, non seulement parce qu’elles portaient les destinées de la dynastie, mais encore parce qu’elles incarnaient, auprès de leurs époux, la majesté royale.

 Murielle Gaude-Ferragu redonne ici une mémoire à ces reines oubliées et s’interroge sur la véritable nature de leur pouvoir et sur leurs fonctions au sein de la cour et du royaume de France.

Mon avis :

Dans ces pages l’auteure va aborder tous les pans du pouvoir de la reine et même plus en parlant des légendes noires par exemple, pourtant là je me rends compte qu’il ne va pas être aisé de vous parler de ce bouquin car c’est une mine d’information ! Alors même si pour ma part tout n’a pas été une découverte, j’ai quand même appris beaucoup de choses intéressantes sur le pouvoir féminin au moyen-âge, et ce pour mon plus grand bonheur.

Pour en revenir au sujet du livre, ce qui est avant tout agréable dans cet ouvrage c’est que l’auteure a réellement fait un travail d’historienne, elle ne s’est pas seulement contentée de raconter des anecdotes ou des histoires de couche et de maitresse comme beaucoup le font en ramenant la fille à une intrigante, une diablesse… qui a soif de pouvoir. Non. Murielle Gaude-Ferragu va vraiment replacer la reine dans son rôle de l’époque, qui variera quand même selon les règnes, je précise.

Alors certes et malgré tout, les femmes de l’époque et même la reine n’étaient pas épargnées par l’image que l’église et Aristote en donnaient, et ce qu’on attendait surtout d’une reine s’était d’être vertueuse, douce, charitable, protectrice… (l’image de la sainte Vierge), en plus d’être un ventre. Mais pourtant malgré ce rôle très réducteur et malgré la Loi salique, l'auteure va nous montrer que la reine a malgré tout été inclue au pouvoir royal exercé par le roi. Cela commençait d’ailleurs par le mariage qui était jeu d’alliance, de richesse, et de territoire, pour ensuite continuer sur un réel droit politique, notamment en cas de croisade, de maladie, de guerre, ou de régence par exemple, où là elle possédait souvent les mêmes droits que le roi. Dans les autres cas, elle avait quand même le droit de grâce, le droit de calmer le jeu entre pays en guerre ou encore le devoir de protection envers l'église et son peuple, ce qui montre quand même qu'elle tenait un rôle et n'était donc pas que bigoterie et broderie.

D'autres points qui montrent l’importance de la reine vont être ici développés, comme le sacre, les obsèques, ou encore l’arrivée dans les grandes villes. Mais mieux que ça et que la question du pouvoir, l’auteure va aussi développer dans ce livre ce qui fait la journée de la reine ; ses actions charitables, ses mécènes, ses rapports avec les enfants royaux, ses dépenses, la manière dont se déroulent les deuils, etc, etc… Ceci dans le but de nous faire réellement découvrir les reines dans leur totalité, et leur place dans la société.

Néanmoins malgré cela, on ne pourra pas s'empêcher de remarquer qu'à la différence des reines antérieures ou postérieures, celles-ci paraissent fades. En effet, si on les compare à Brunehaut (qui était une femme coriace, je ne me suis toujours pas remise de la lecture de sa bio.), Catherine de Médicis en tant que régente, ou même à des souveraines étrangères, faut bien avouer que ces reines du moyen âge tardif ne sont pas aussi éclatantes que ces dernières, mais cependant, même fades elles n'étaient pas inutiles, et l'auteure s'engage à le démontrer.

Pour résumer, je vous conseille vivement de lire ce livre qui se lit très facilement et qui est très instructif car je vous assure qu'il en vaut la peine, de plus comme ce n'est pas un sujet très répandu il y a fort à parier que vous allez apprendre plein de chose.

Je remercie en passant les éditions Tallandier pour leur gentillesse.

13 février 2014

"Histoire du monde" Collection du National Géographique

"Histoire du monde" Collection du National Géographique

histoire géographique histoire du monde

Résumé :

Fort de son succès la collection de National Geographic continue son relooking avec un format agrandi et des nouvelles couvertures. Une véritable bible visuelle, un ouvrage de référence, précis et complet, l’impression de détenir toute l’Histoire du Monde, si facilement accessible, dans le creux de sa main !

Huit chapitres parcourent les grandes périodes, de la préhistoire à nos jours, chacun d’entre eux comprenant une frise chronologique et des encadrés thématiques. Des photos et des illustrations mettent en lumière le texte et permettent de visualiser les évènements et les personnages les plus marquants.
Dans la même collection : 
Histoire visuelle de la Bible
Histoire l'architercture

Mon avis :

Ce livre n’est pas exhaustif, mais il reste un bon moyen de dégrossir l’histoire de l’humanité, accompagner sur chaque page d’une petite chronologie, et sans tomber dans les détails, ce livre est très facile d’accès en plus d’être un plaisir à lire, - même s’il a l’air d’un pavé avec ses 500 et quelques pages.

La forme de ce bouquin est très simple, une histoire ou un évènement, est raconté rapidement sur deux pages ; où là les évènements majeurs sont d’avantages mis en avant que d’autres plus moindres, - ce qui est un bon point quand on sait que la lecture historique peut vite devenir ce que j’appelle la lecture labyrinthe.

Toutefois et même si parfois il parle des théories contraires à l’histoire officielle, par exemple ce livre mentionne très vite que selon certain Marco Polo ne serait jamais allé en Chine, il reste quand même assez superficiel, voire même discutable sur certains sujets. Voilà pourquoi malgré le fait qu’il soit simple, et aussi une bonne base pour dégrossir l’histoire de l’humanité, il ne doit pas non plus rester LA base. Le lecteur devra ouvrir son esprit critique, éveiller sa curiosité, afin déjà de compléter les informations présentent, et ensuite pour avoir une meilleure perspective de l’histoire et pas qu’une seule version.

Néanmoins ce livre possède un atout indéniable, c’est qu’il met très bien en avant, l’interdépendance des pays dans l’histoire de l’humanité, - et c’est sûrement encore plus visible dans la partie Histoire contemporaine d’ailleurs -, alors certes, on le voit très bien aujourd’hui qu’une décision quelque part entraine ailleurs de vives réactions, commentaires, mise en garde, etc, etc… Mais ça nous paraît tellement normal qu’on ne fait même plus attention, pourtant c’est quelque chose à ne pas prendre à la légère dans le monde actuel si on veut bien le comprendre, car mine de rien ça influe grandement notre mode de vie. Alors certes on peut penser que je raconte n’importe quoi, car ce livre parle d’histoire, donc de faits passés, mais il n’empêche que chaque jour qu’on vit aujourd’hui, est fait pour rentrer dans l’histoire de demain. Donc oui pour moi cette notion de liaison entre pays, que ce livre met très bien en avant, est importante.

Enfin bref, même s’il n’est pas exhaustif et plutôt superficiel, ce livre m’a malgré tout plu pour sa simplicité –et vu le sujet ce n’était sûrement pas gagné- et ce qu’il apporte. Perso, j’ai beau aimé l’histoire et d’envisager une licence, je ne suis pas non plus une encyclopédie sur un sujet si vaste et grand comme le monde, cette lecture c'est tout bénef !

Je remercie en passant les éditions Prisma pour leur gentillesse.

 

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Flûte de Paon / Livre-sse livresque
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