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Flûte de Paon / Livre-sse livresque
coup de coeur
21 février 2011

"Frankenstein ou le Prométhée moderne" de Mary W. Shelley : Agréable découverte

"Frankenstein ou le Prométhée moderne" de Mary W. Shelley

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Résumé :

Victor Frankenstein ! C'est l'inventeur, le savant maudit ! A quinze ans, il est témoin d'un violent orage foudre, traînée de feu, destruction d'un chêne... Son destin est tracé. Après des années de labeur, il apprend à maîtriser les éléments ; l'alchimie est pour lui une seconde nature. Bientôt il détient le pouvoir de conférer la vie à la matière inerte. Nuit terrible qui voit la naissance de l'horrible créature faite d'un assemblage de cadavres ! L'œuvre de Frankenstein. Un monstre ! Repoussant, inachevé mais doté, d'une force surhumaine et conscient de sa solitude. Échappé des ténèbres, il va, dans sa détresse, semer autour de lui crimes et désolation. D'esclave qu'il aurait dû être, il devient alors le maître, harcelant son créateur. Il lui faut une compagne semblable à lui... Pour Frankenstein, l'enfer est à venir...

Mon avis :

Malgré quelques longueurs et répétitions sur les sentiments de Victor Frankenstein en particulier,
ce livre a été pour moi un coup de cœur.

Tout d'abord il faut savoir que j'ai ouvert ce livre parce que c'était un classique, et non spécialement pour une envie de connaître l'histoire. Cependant et pour mon plus grand étonnement, j'ai apprécié la lecture de ce dernier. Je dis "grand étonnement" car je dois avouer que ne connaissant aucunement l'histoire de Frankenstein avant cette lecture, (je savais juste que le livre parlait d'un monstre, et je pensais comme beaucoup que Fankenstein était le monstre alors que non c'est son créateur), j'étais partie sur une idée fausse de l'histoire. Je m'attendais à une ambiance glauque, sordide et grandement morbide alors que ce n'est absolument pas le cas. Je ne dis pas qu'il n'y a rien de tout cela, car ça serait faux ; mais moi qui pensais trouver en ouvrant ces pages un lieu majoritairement sombre et fermé, je dois dire que j'ai été stupéfaite de trouver le contraire. Dans ce livre on voit une Suisse verte ou flamboyante, des lacs, des villes, ou encore d'autres pays, etc. etc. Comme vous le constatez, c'est en fait assez loin de la vision que j'avais...

Pour tout dire et après avoir lu le livre, j'admets que j'avais une idée complètement erronée de cette œuvre. En plus d'avoir déformé l'ambiance, je pensais en plus du reste, avoir à faire à un homme avec une soif de puissance démesurée, ainsi qu'un monstre sans cœur qui sèmerait le désastre et le malheur partout où il le pourrait. Ben non, encore une fois Bibi avait tort. Ce monstre est bien né de la folie d'un homme, mais ça s'arrête là. Frankenstein n'aime pas son monstre et le renie dans la mesure du possible. Là aussi c'est loin des plans de conquêtes que je lui avais taillé sur mesure...

Sur les personnages par contre, le monstre me laisse plus perplexe et bavarde. Sur le créateur, Victor Frankenstein je n'ai curieusement pas grand chose à dire, alors que c'est quand même le titre du livre. Personnellement je trouve ce dernier plutôt falot, alors que le monstre non. Ce dernier est plus creusé, plus profond. Toutefois, je ne sais pas trop quoi penser de lui
exactement. Bien qu'il sème la douleur et la terreur partout sur son passage, le fait qu'il désir ardemment être aimé peut le rendre plus ou moins sympathique voire humain. J'avoue qu'il m'a fait pitié quand il parle de vouloir être aimé, d'avoir des amis, une femme... Mais le fait qu'il se venge de son créateur, Victor, sur l'entourage proche de celui-ci, frère, ami, femme... me le rend extrêmement désagréable en même temps. C'est assez ambivalent je dois dire, et ça m'énerve car je n'arrive pas à choisir ! Mais en y réfléchissant bien, il me reste quand même majoritairement peu agréable en fin de compte. Et vous ? Bref.

En résumé c'est un livre à lire. Un classique de la littérature anglaise, qui d'après ce que j'ai pu récolter comme information à droite et à gauche, a connu différentes versions au cinéma assez éloignées du livre. Puis n'oublions pas aussi que c'est une dame qui a écrit ce livre, et en 1818 (date de la première parution), pour une fille ce n'était pas si simple.

Passages de textes ici.

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26 janvier 2011

"La porte des enfers" de Laurent Gaudé

"La porte des enfers" de Laurent Gaudé

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Résumé :

2002, dans un restaurant de Naples, Filippo Scalfaro accomplit sa vengeance : il poignarde au ventre un client puis, le couteau sur la gorge, il le force à l’accompagner dehors, le fait monter dans une voiture, prend la direction du cimetière. Parvenu là, il le traîne jusqu’à une tombe et lui en fait déchiffrer l’inscription. Puis il lui tranche les doigts des mains et le laisse là, saignant et gémissant.
1980, dans les rues encombrées de Naples, Matteo tire par la main son fils et se hâte vers l’école. A un carrefour, soudain éclate une fusillade. Matteo s’est jeté à terre, couchant contre lui son petit garçon. Quand il se relève, il est baigné du sang de l’enfant, atteint par une balle perdue. 2002, après un dernière visite à “tante Grace”, prostituée et travesti qui l’a vu grandir, celui qui a accompli sa vengeance peut enfin quitter Naples et, roulant vers le Sud, partir à la recherche des siens, disparus depuis l’époque du grand tremblement de terre.
1980 : le deuil a édifié peu à peu un mur de silence entre Matteo et sa femme Giuliana. Matteo ne travaille plus. Toutes les nuits, il roule dans son taxi à travers les rues de Naples, sans presque jamais prendre de client. Il sait bien ce que Giuliana attend de lui : qu’il retrouve et punisse le responsable. Mais il en est incapable. Un soir, les circonstances le conduisent dans un minuscule café-bar, où il fait notamment la connaissance d’un Professeur qui tient d’étranges discours sur la réalité des Enfers et la possibilité d’y descendre…

Mon avis :

Voici un livre hors du commun, original de par son histoire et fichtrement agréable à lire malgré sa noirceur. L'histoire n'est certes pas joyeuse, mais elle est vraiment magnifique je vous assure ! Ce livre où l'auteur, reprend à sa manière le mythe d'Orphée, va vous emmenez tout en douceur mais avec beaucoup d'émotion, dans des mondes souterrains, peu connus, terrifiants, bouleversants qui sont toutes les sortes d'enfers que l'on peut connaître. L'enfer au sens propre, mais aussi l'enfer de perdre un enfant. Cependant ce n'est pas non plus un livre larmoyant, bien qu'il soit chargé en émotion et en détresse humaine.

Comme vous l'avez deviné, j'ai adoré ce livre que Laurent Gaudé a construit avec des légendes et des images troublantes, mais toutefois cela ne serait rien sans les magnifiques passages qui m'ont fait toucher du doigt la folie et le désespoir profond des personnages principaux. Un des passages qui m'a d'ailleurs fait frissonner et qui va dans ce sens, c'est celui où Giuliana parle devant l'église en tenant un discours pas incohérent dans la forme mais plutôt dans le fond. (Je vous le mets ici.)

Un autre ? Celui où Laurent Gaudé décrit le fleuve qui se trouve aux enfers. J'avoue quand même en ce qui concerne ce dernier qu'il ne m'a pas laissée indifférente. Ce fleuve qui est un bouillon de chagrin, de lâcheté, de jalousie m'a presque dérangée. Disons que je n'ai pas cette image de la mort, je la vois mal si cruelle alors qu'elle est déjà les trois quart du temps bien difficile, mais bon pourquoi pas ?

Bref. Comme vous le voyez ce livre remue, dérange... en faisant revivre des légendes l'auteur nous emmène dans des vies dramatiques où il est difficile de rester indifférent, mais c'est un livre magnifique à lire qui promet beaucoup d'émotion.

5 décembre 2010

"Les trois mousquetaires" d'Alexandre Dumas.

"Les trois mousquetaires" d'Alexandre Dumas

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Résumé :

Le roman raconte les aventures d'un Gascon désargenté de 18 ans, d'Artagnan, monté à Paris faire carrière afin de devenir mousquetaire. Il se lie d'amitié avec Athos, Porthos et Aramis, mousquetaires du roi Louis XIII. Ces quatre hommes vont s'opposer au premier ministre, le Cardinal de Richelieu et à ses agents, dont la belle et mystérieuse Milady de Winter, pour sauver l'honneur de la reine de France Anne d'Autriche. Avec ses nombreux combats et ses rebondissements romanesques, Les Trois mousquetaires est l'exemple type du roman de cape et d'épée.

Mon avis :

J'ai lu ce livre dans le cadre d'une lecture commune sur Livraddict que j'ai organisé pour ce jour 5 décembre (date de la mort d'Alexandre Dumas) et que dire dessus ? Que ce roman est excellent !!! Que du bonheur malgré l'épaisseur, et ce dès le début, même si au tout début on ne comprend pas pourquoi certains de ces personnages se tirent "cordialement" dans les pattes. 


L'écriture est fantastique et en ce qui me concerne j'en ai été fan du départ. L'histoire quant à elle, va de complot en rebondissement, de vengeance en amour, d'anecdote en fait, et ne souffre d'aucun temps mort. Quant aux 3 mousquetaires qui ensuite seront 4, se sont vraiment des personnages attachant avec chacun un quelque chose qui les rend unique.
Aramis m'a plu pour "sa sagesse", son calme, bien que le fait qu'il veuille devenir homme d'église me déçoit un peu.
Portos, si on enlève le fait que je le trouve un peu pique assiette, n'est pas désagréable non plus, surtout que finalement son culot et son sang froid rattrape largement le premier défaut.
Athos possède une retenue dans la parole et les gestes qui m'ont énormément touchée. La discrétion qu'il exige de lui, fait qu'on sent qu'il est fier et droit et cache quelque chose qui doit le gêner pour vivre. (Ce qui s'avère être le cas.)
Quant à d'Artagnan il est mon personnage préféré, volontaire, fier (un peu trop), candide, il est aussi un compagnon idéal avec un cœur grand comme ça sur lequel on peut compter. Il aurait presque toutes les qualités si néanmoins il n'était pas un peu niouk par moment et en particulier avec Milady. Dans ces moments-là si j'avais pu, je lui aurais donné des coups de pied au cul pour le secouer un peu, mais bon, comme l'on connait sa jeunesse et son manque d'expérience on lui pardonne assez vite d'être si "sot" et fougueux.

Par contre un personnage qui m'a fascinée, car finalement le roi, la reine, Mr de Tréville et même le cardinal sont en second plan dans le roman, c'est Milady. Cette femme est le démon incarné. Manipulatrice, voleuse, comédienne, méchante, tueuse... je l'ai trouvé fascinante ! Et même si Milady est un génie du mal, on ne peut que rester le souffle coupé devant une femme qui retourne toutes les situations - ou presque - à son avantage. Et le fait que Dumas ait mis tant "d'atout" dans cette dernière me coupe le souffle, je n'aurais en effet jamais imaginé un jour trouver dans un livre tel personnage. 

Seul petit bémol au livre toutefois, je trouve que Dumas est quand même très long sur certains passages, notamment sur les dialogues, par exemple faire dire au même personnage dix fois de suite la phrase "Je veux la promesse que vous m'aimez" ou une autre, c'est un peu agaçant ! Mais à part ça, je n'ai rien à redire à ce superbe livre qui sans cette lecture commune serait encore resté pour un temps indéterminé dans ma PAL.

Les avis de :
Aragorn, Avalon, Caelina, Cécile, Latite06, Lynnae, Lonewolf, Lolo, MeL.


Des passages du livre par ici.

13 octobre 2010

Extrait du livre "Une soif d'amour"

Extrait du livre "Une soif d'amour" de Yukio Mishima

 

« Où en es-tu ? Ton bateau est sur le point de sombrer. Et tu n’as pas encore appelé au secours ? Ce bateau, tu l’as cruellement malmené et t’es ainsi privée de port. L’heure est venue où il te faut nager de tes propres forces. Tout ce qui t’attend est la mort. Est-ce là ce que tu souhaites ? »

Seule le souffrance peut ainsi servir d’avertissement. A sa dernière extrémité, son organisme avait tendance à perdre son support mental. Son désespoir était pareil à un mal de tête qui lui martelait le crâne comme s’il allait éclater, pareil à une grosse bille de verre qui, de sa poitrine, remonterait vers sa gorge. « Je n’appellerai jamais au secours », pensa-t-elle.

En dépit de tout, Etsuko avait besoin d’une dure logique. Elle l’aiderait à édifier une assise, qui lui permettrait de se dire heureuse.

Etsuko poursuivait le cours de ses pensées.

« Il me faut tout absorber… il me faut tout absorber les yeux fermés… Cette souffrance, je dois apprendre à la savourer… Le chercheur d’or ne saurait s’attendre à ne trouver que de l’or. Il doit ramasser le sable au hasard au fond de la rivière. Il n’a pas le privilège de savoir à l’avance s’il réussira. Il se peut qu’il n’y ait pas d’or du tout et il se peut qu’il y en ait. Mais une chose est certaine : celui qui ne va pas à le recherche de l’or ne fait jamais fortune. »

 

 "Une trop longue souffrance rend stupide, mais celui que la souffrance a rendu stupide peut encore connaître la joie."

Mon avis sur Une soif d'amour ici

13 octobre 2010

"Une soif d'amour" de Yukio Mishima : Folie & amour

"Une soif d'amour" de Yukio Mishima

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Résumé :

La jeune veuve Etsuko est amoureuse d'un domestique de la maison de son beau-père Yakichi, chez qui elle vit. Ses beaux-frères, belles-sœurs et leurs enfants vivent sous le toit de l'ancêtre, qui est devenu l'amant d'Etsuko. Une nuit, Etsuko donne rendrez-vous au garçon qu'elle désire. Comprenant enfin ce qu'elle veut, il se jette sur elle. Elle perd connaissance. Quand elle revient à elle, il s'enfuit. Elle le poursuit, le rattrape, le frappe d'un coup de houe et le tue - Yakichi était là. Roman d'une grande force sournoise, obscure et nerveuse, cette œuvre est une peinture d'une passion bridée par un milieu, mais qui finit par tout consumer.

Mon avis :

Ce livre est un bijou. Une perle de l'écriture, douce, poétique mais surtout juste, ainsi qu'une perle de la nature humaine. Les sentiments décrits dans ces pages sont sur le fil du rasoir, et pourtant les personnalités qui nous sont révélées, au cour d'une situation ou au fil d'une pensée, nous paraissent sans grandes ambiguïtés, ce qui est juste un tour de force.

Futurs lecteurs, dans ce livre vous allez découvrir que du néant, d'un rien, d'une envie, on bascule en quelque instant dans la folie, la passion, le meurtre... comme cela peut être le cas dans la vie réelle. Certes beaucoup de livre représente cette situation, mais là c'est autre chose je vous assure, puisque l'auteur représente en plus de cela, la contradiction, l'éloignement, le silence, le déchirement des sentiments.

Dans ce livre j'ai aussi particulièrement adoré, Etsuko, le personnage principal qui vit dans la torpeur depuis la mort de son mari. On la croit assez impénétrable et froide, mais finalement je l'ai trouvé très vraie et proche de nous. En effet l'auteur nous en dépeint un portrait psychologique très vivant, même si aux yeux des autres personnages elle paraît plutôt comme un arbre en train de se dessécher.

En ce qui me concerne, Etsuko m'a particulièrement touchée par ses sentiments contraires qui l'enchaînent, elle est tout à la fois, passionnée et désintéressée, elle ne sait pas trop où elle en est, et même si la passion l'envahit elle dégage une certaine léthargie aussi. C'est vraiment un personnage qui nous ressemble dans la détresse, assez pur, contradictoire et très fouillé. C'est LE personnage de ce roman et je n'oublierai pas de sitôt Etsuko vous pouvez me croire !

Petite précision avant de finir : le résumé concerne plus la fin du livre, avant cela toute une histoire est racontée et développée pour arriver à ce résumé. Mais peu importe ce détail, un livre d'une rare beauté qu'il faut lire.

Extrait du livre par ici.

 

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15 juillet 2010

"Maudit Karma" de David Safier : Karma de merde !

"Maudit Karma" de David Safier

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Résumé :

Animatrice de talk-show, Kim Lange est au sommet de sa gloire quand elle est écrasée par une météorite. Dans l'au-delà, elle apprend qu'elle a accumulé beaucoup trop de mauvais karma au cours de son existence. Non seulement elle a négligé sa fille et trompé son mari, mais elle a rendu la vie impossible à son entourage. Pour sa punition, Kim se réincarne en fourmi. Et le pire reste à venir : de ses minuscules yeux d'insecte, elle voit une autre femme la remplacer auprès de sa famille. Elle doit au plus vite remonter l'échelle des réincarnations. Mais, de fourmi à bipède, le chemin est long. Kim devra surmonter bien des obstacles... et, au passage, revoir la plupart de ses conceptions sur l'existence ! Tour à tour incisif, léger et émouvant, Maudit Karma est un roman jubilatoire.

Mon avis :

Je me suis ré-ga-lée ! Hélas deux jours plus tard, le livre était fini. Snif. Ce livre est un énorme plaisir à lire. C'est cocasse, original, frais et sacrément inventif. En particulier sur le fait d'avoir pour compagnon de route le Signore Casanova. Toujours égale à lui même et drôle de surcroît, j'ai vraiment adoré ses répliques et aussi les petits passages intitulés "mémoires de Casanova" qui jalonnent ce livre. Puis faut dire qu'imaginer ce bon vieux bonhomme en fourmi, cochon d'inde et chat ça a quelque chose de plaisant en plus d'être nouveau. Bref ! J'adore !
Quant à Kim Lange, le personnage principal, elle n'est pas non plus en reste, elle aussi m'a franchement amusé avec son humour et les situations rocambolesques dans lesquelles elle se trouve. De mémoire je vous citerai les rencontres avec la reine des fourmis qui n'était pas du tout amused, ou encore le coup des cochons d'inde où là on rigole franchement du début à la fin. Kim Lange c'est vraiment le personnage drôle, mais aussi touchant qui souvent en désespoir de cause fait des trucs franchement dingues. En tout cas elle et Casanova forment vraiment un beau duo.
Enfin bref, tout ça pour dire que je ne peux que vous conseiller de lire ce livre s'il est dans votre PAL, ou de vite aller l'acheter si ce n'est pas encore fait. Car là vous ratez un vrai bon moment de lecture.

3 juillet 2010

Extrait du livre "Biographie de la faim"

Extrait du livre "Biographie de la faim d'Amélie Nothomb

 

 

" Les habitants de jamais n'ont pas d'espoir. La langue qu'il parle est la nostalgie. Leur monnaie est le temps qui passe : ils sont incapables d'en mettre de côté et leur vie se dilapide en direction d'un gouffre qui s'appelle la mort et qui est capitale de leur pays.

Les jamaisiens sont de grands bâtisseurs d'amours, d'amitiés, d'écritures, et autres édifices déchirants qui contiennent déjà leur ruine, mais ils sont incapables de construire une maison, une demeure, ou même quoi que ce soit qui ressemble à un logis stable et habitable. Rien, pourtant, ne leur paraît aussi digne de convoitise qu'un tas de pierre qui serait leur domicile. Une fatalité leur dérobe cette terre promise dès qu'ils croient en avoir la clé.

Les jamaisiens ne pensent pas que l'existence est une croissance, une accumulation de beauté, de sagesse, de richesse et d'expérience ; ils savent dès leur naissance que la vie est décroissante, déperdition, dépossession, démembrement. Un trône leur est donné dans le seul but qu'ils le perdent. Les jamaisiens savent dès l'âge de trois ans ce que les gens des autres pays savent à peine à soixante-trois ans.

Il ne faudrait pas en déduire que les habitants de jamais sont tristes. C'est le contraire : il n'y a pas de peuple plus joyeux. Les moindres miettes de grâce plongent les jamaisiens dans l'ébriété. Leur propension à rire, à se réjouir, à jouir et à s'éblouir est sans exemple sur cette planète. La mort les hante si fort qu'ils ont de la vie un appétit déchirant..."

30 juin 2010

Extrait du livre "Un roman français"

Exrait du livre "Un roman français" de Frédéric Beigbeder



"Pourtant la France est le pays de la liberté. ce qui m'autorise à revendiquer le Droit de me Brûler les Ailes, le Droit de Tomber Bien Bas, le Droit de Couler à Pic."

"Toutes mes angoisses sont de sa faute aussi : il m'a inoculé un virus dont on ne guérit jamais. Le bonheur d'être coupé du monde, voilà ma,première addiction. Arrêter de lire des romans exige beaucoup de force. Il faut avoir envie de vivre, courir, grandir. J'étais drogué avant même que d'avoir le droit de sortir le soir. Je m'intéressais d'avantage aux livres qu'à la vie.
Depuis je n'ai cessé d'utiliser la lecture comme un moyen de faire disparaître le temps, et l'écriture comme moyen de le retenir."

Et pour finir un passage de Kant que l'auteur cite dans son livre et qu'il faut que je mette tellement je l'adore !

"Un gouvernement fondé sur le principe de la bienveillance envers le peuple, semblable à celle d'un père envers ses enfants c'est à dire un gouvernement paternaliste, où donc les sujets, comme les enfants mineurs qui ne peuvent distinguer ce qui leur est véritablement utile ou nuisible, sont réduis au rôle simplement passif d'attendre du seul jugement du chef de l'Etat qu'il décide comment ils doivent être heureux, et de sa seule bonté qu'il veuille bien s'occuper de leur bonheur : un tel gouvernement est le plus grand despotisme qu'on puisse concevoir."

 

Mon avis sur ce livre ici.

5 juin 2010

"La station des désespérés" de Valérie Valère

 "La station des désespérés" de Valérie Valère.

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Résumé :

Encore un inédit magistral de Valérie Valère, morte il y a 10 ans. Ceci est un roman prémonitoire. A cette époque où l'on ignorait le Sida, les quatre protagonistes essentiels apprennent l'un après l'autre qu'ils sont atteints d'une maladie incurable qui les condamnes à courte échéance. Ainsi, devant ce jugement, sombrent-ils -chacun à leur manière- dans l'angoisse et le désespoirs, réunis dans la tourmente et s'imaginant tour à tour les couleurs de la mort. Nul n'en aurait réchappé si, par miracle, un sérum n'avait pas été découvert à temps pour leur redonner vie. Mais Armel se laisse mourir, Michel se tue en voiture accidentellement et les deux autres, malheureux sont condamnés à se retrouver sur les rails de leur vie monotone et triste.

Mon avis :

J'ai lu tous les livres de Valèrie Valère, hormis "Le pavillon des enfants fous" tous sont des romans. "Malika", "Obsession blanche" et "Véra, Magnificia Love" sont bien mais bon ça s'arrête là. "La station des désespérés" a tout changé ! J'ai envie de dire que c'est le premier vrai roman de Valérie Valère, malgré qu'il soit posthume. Tout dans ce bouquin, laisse à réfléchir sur nos vies et ce malgré les différences de ces dernières.

Les quatre personnages de ce roman sont tous différents, célibataires, mariés avec ou sans enfants, aux vies vides ou remplies. Aucun n'est semblable, mais par la vie, au delà de la maladie, ils se ressemblent, car leur vie c'est la routine et la misère qu'elle amène, pauvre ou heureuse peu importe. Leur vie c'est des jours qui s'écoulent et se répètent. Leur vie se sont nos vies... Et bien que ce livre dresse un portrait sur l'état psychique des êtres condamnés, sur les sentiments qu'ils peuvent nourrir, amour, haine, égoïsme, envie... il pose à mon sens la question de la vie. Qu'est ce qu'on peut bien lui trouver à la vie, à notre vie pour vouloir continuer de vivre ? Qu'est qu'elle nous apporte pour qu'on s'y accroche autant ? Questions certes existentielles, mais qui ne manquent pas de sens à mon goût pourtant.

Quant aux quatre personnages à défaut d'être vraiment attachant, ils sont palpables, on pourrait touché du doigt cette mère qui n'aime pas ses enfants, cette jeune fille solitaire et triste, ce fonctionnaire ennuyeux et ce photographe égocentrique. Par ces quatre protagonistes se dresse le portrait de la comédie humaine.

En résumé vous l'aurez compris ce livre m'a beaucoup plu. Ça était vraiment pour moi un très grand moment de lecture, puis la dernière phrase du texte est magnifique. Cadeau, je vous l'offre : "Sautant par dessus la morte amnistiée, elle s'arrête à la Station des désespérés."

Dommage cependant qu'il soit introuvable. J'ai mis près de 5 ans pour l'obtenir !

22 mai 2010

"Le rendez-vous" de Justine Lévy

"Le rendez-vous" de Justine Lévy

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Mon résumé :

Tout est plaisant dans ce livre. Au titre « Le rendez-vous. » on peut s’attendre à un énième roman d’amour. C’est faux. Dans un sens, du moins… C’est bien une histoire d’amour mais entre deux personnages du même sang, une mère, Alice, souvent absente qui oublie souvent l’être qui l’aime le plus au monde, sa petite fille, Louise. Sa fille trop tendre, trop fleur bleue mais à l’amour souvent saignant et déçu. Aujourd’hui la petite fille est devenue grande, dans un café de Paris elle attend patiemment sa mère en se remémorant son enfance, Douce remontée d’innocence pour Louise mais constat assez douloureux… les heures passent et cette inconnue, sa mère, ne vient pas, mais décidée Louise 18 ans ne souffrira plus pour ces instants où la belle absente a décidée de ne pas se présenter. Sous nos yeux, au fil des pages, Louise devient grande.

Mon avis :

Bien que pas épais, 177 pages en format poche. Ce bouquin est un délice à lire. On ne peux pas lire ce livre sans se sentir un peu concerné par cette histoire familiale, histoire entre une mère et sa fille, cette histoire d’enfance un peu déçue. Louise, le personnage principal de ce livre est très attachante. Elle est tout le monde, pas excessive ni absente, mais bien palpable comme l’ensemble du commun des mortels. Rien de plus.

Néanmoins, hormis ce ravissant personnage ce qu’il y a de plus magique dans ce roman, c’est cette écriture que l’auteur manipule aisément. Cette façon qu’elle a de sauter d’un mot à l’autre, pour y revenir de suite derrière, cette écriture hachée, où on sent que le personnage doute, aime, déteste nous fait rentrer un peu plus dans la chair et le cœur de Louise. Ce qui est d’ailleurs encore plus flagrant quand l’auteur utilise des flash-back touchants et incessants où le personnage se place un peu comme juge face à soi même. Elle n’hésite pas à se qualifier de cruelle ou se définir comme petit monstre, s’il le faut. Cette introspection, cette sincérité du personnage fait de ce roman une perle de la littérature et peut finir par nous rendre nous lecteurs, plus sage, plus grand par rapport à notre propre chemin.

Cet amour, cette poésie, cette folie, cet humour, cette lucidité, cette cruauté que l’auteur place dans ces phrases en fait un livre incontournable est délicieux à lire ou relire.

J’en viens même à me demander pourquoi ce livre ne fut pas plus remarqué à sa sortie. Celui ou celle qui ne l’a pas encore eût entre ces mains perd un grand et beau moment, alors n’hésitez pas.

177 pages

 

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