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Flûte de Paon / Livre-sse livresque
francais
18 février 2013

Ainsi soit Olympe de Gouges de Benoîte Groult

"Ainsi soit Olympe de Gouges" de Benoîte Groult

Olympe de Gouge

Résumé :

"Parce qu'elle a été la première en France en 1791 à formuler une 'Déclaration des Droits de la Femme' qui pose dans toutes ses conséquences le principe de l'égalité des deux sexes. Parce qu'elle a osé revendiquer toutes les libertés, y compris sexuelle ; réclamer le droit au divorce et à l'union libre ; défendre les filles-mères et les enfants bâtards, comprenant que la conquête des droits civiques ne serait qu'un leurre si l'on ne s'attaquait pas en même temps au droit patriarcal. Parce qu'elle a payé de sa vie sa fidélité à un  idéal."

Olympe de Gouges demeure une figure fondatrice du combat contemporain pour l'égalité des sexes. Après le beau succès du roman graphique de Catel paru l'an dernier, Benoîte Groult rend un nouvel hommage à cette pionnière.

Mon avis :

J’ai acheté ce livre sans trop savoir ce que j’allais trouver dedans, en fait je l’ai surtout acheté parce qu’il y avait le nom de la grande Olympe de Gouges sur la couverture, et que j’espérais en apprendre plus sur cette grande dame à qui l’histoire n’a pas toujours rendue justice. Là dessus je n’ai pas été déçue je dois dire, puisque Benoîte Groult va en effet développer la vie d’Olympe de Gouges, mais va aller aussi au-delà, en replaçant rapidement le rôle de la femme dans l’histoire depuis l’antiquité. Rôle qui pourrait se résumer ainsi, foyer, enfants, cuisine, mais surtout ne pas penser car juger dangereuse et stupide. (Pensées purement misogynes et débiles on en convient, mais qui ont eu la vie bien looooonnnnnngue…)

Pourtant c’est oublié, même si l'auteure n'en parle pas directement, que depuis l’antiquité y’a eu des femmes philosophes, (Hypatie d’Alexandrie, Sosipatra, Aedesia, Asclépigeneia…), des femmes de lettre (Sapphô et Corinne, Myrtis, Télésilla, Anyté de Tégée, Christine de Pizan), ou des femmes guerrières, la plus connue en France étant Jeanne d’Arc, mais y’en a eu un bon paquet dans d’autres pays du monde et je pense notamment aux Japon, ou encore en Angleterre avec Boadicée. Et je ne parle pas de ces femmes qui ont gouverné des pays.

Bref, comme va le montrer ce livre l’histoire a mal jugé Olympe de Gouges, et les femmes en général. Par exemple et pour en revenir un peu plus à Olympe de Gouges, les abruties et misogynes de psy en feront une névrosée, prenant son envie de changer le monde pour de la paranoïa reformatoria parce que c'était une femme. Comme si le désir de changement était une folie chez la femme mais pas chez l'homme...

Cependant la "médecine" n'a pas été la seule à mal juger Olympe, puisque ses contemporains ne lui épargneront rien non plus. Ils la ridiculiseront en effet plus d’une fois en lui rappelant où doit être selon eux sa vraie place, pour finir par la décapiter en 1793 au terme d'un procès déjà jugé d'avance par les partisans de Robespierre ennemi juré d'Olympe de Gouge. Voilà d'ailleurs ce qu'elle dira devant ce tribunal «  Robespierre m’a toujours paru un ambitieux, sans génie, sans âme. Je l’ai vu toujours prêt a sacrifier la nation entière pour parvenir à la dictature ; je n’ai pu supporter cette ambition folle et sanguinaire, et je l’ai poursuivi comme j’ai poursuivi les tyrans. La haine de ce lâche ennemi s’est cachée longtemps sous la cendre, et depuis, lui et ses adhérents attendaient avec avidité le moment favorable de me sacrifier à sa vengeance . », et ce qu'elle disait déjà avant le procès dans une affiche placardée dans le tout Paris où cette dernière avait pris position contre Marat et surtout contre Robespierre, en inscrivant ceci : "Tu te dis l'unique auteur de la Révolution Robespierre ! Tu n'en fus, tu n'en es, tu n'en seras éternellement que l'opprobre et l'exécration... Chacun de tes cheveux porte un crime... Que veux-tu ? Que prétends-tu ? De qui veux-tu te venger ? De quel sang as-tu soif encore ? De celui du peuple ?
... Tu voudrais assassiner Louis le dernier pour l'empêcher d'être jugé légalement. Tu voudrais assassiner Pétion, Roland, Vergniaud, Condorcet, Louvet, Brissot, Lasource, Guadet, Gensonné, Hérault de Séchelles, en un mot tous les flambeaux de la République..." A part Louvet, tous seront en effet exécutés dans l'année... Et encore, ce n'est peut-être pas la plus violente prise de position contre Robespierre. Je vous mettrai une lettre
en bas de ce billet qu'Olympe de Gouges a adressée à Robespierre, afin que vous puissiez juger par vous même de la carrure de cette femme et de sa haine envers cet homme de la Terreur, car elle avait vite compris que les révolutions peuvent souvent conduire à la dictature.

Cela mis à part, venant en à la femme. Olympe de Gouges était vraiment une femme singulière au caractère bien trempé et elle possédait une mentalité très visionnaire. En effet et même si parfois elle s’est exprimée un peu naïvement, elle a vraiment eu des idées novatrices pour l’époque, et pas seulement sa déclaration des droits de la femme - dédiée au passage à Marie-Antoinette - ; par exemple, alors qu'on ne parlait pas d’hygiène dans les "hôpitaux", ni de foyer sociaux pour les travailleurs et ni de divorce, elle si ! Tout comme elle avait pris position contre l’esclavage des noirs, et déplorait aussi le manque de conscience des femmes sur leur condition.
Pour faire court, Olympe de Gouges était vraiment une femme admirable qui ne manquait pas de courage, et pour bien le souligner Benoîte Groult met en fin de livre les écrits audacieux qu’Olympe de Gouges a pu laisser derrière elle. (Sa déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, etc, etc…)  

Et pour finir, ce que j’ai en plus aimé dans ce bouquin, c’est que j’ai fait la découverte d’autres femmes oubliées de l’histoire, ou presque. Par exemple j’ai découvert Théroigne de Méricourt, mais aussi Hubertine Auclert, Claire Lacombe, les sœurs Ferning qui se battirent dans les armées de la République, Anne Quatresols qui s’engagea à 16 ans et conduisit des chevaux d’artillerie aux sièges de Liège et de d’Aix-La-Chapelle, ou encore Madeleine Petitjean qui s’enrôla à 49 ans dans l’Armée de l’Ouest après avoir perdu 15 enfants.

En résumé c’est un petit livre sympa que je conseille vivement ! Vous y apprendrez beaucoup.

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12 février 2013

"La petite marchande de souvenirs" de François Lelord

"La petite marchande de souvenirs" de François Lelord

 

la petite marchande

Résumé :

Dans une Hanoï endormie qui commence à peine à s ouvrir au monde, Julien, un jeune médecin français, qui n a connu ni guerre, ni révolution, découvre chaque jour un peu plus un peuple marqué par l Histoire. Il travaille à l ambassade de France mais son temps libre il l occupe à parcourir le pays et à apprendre sa langue.
Aux abords du Lac de l Epée, il croise souvent une jeune fille en chapeau conique, Minh Thu, Lumière d Automne, qui tente de vendre des souvenirs aux premiers touristes pour nourrir sa famille. Une complicité naît entre eux, mais ils savent que tout les sépare. Au contraire, tout devrait rapprocher Julien de Clea, une collègue britannique détachée pour un an à l Institut Pasteur de Saigon, qui rêve d un avenir avec lui.
Peu avant Noël, une mystérieuse épidémie se déclare dans le service du Professeur Dang, vétéran des guerres révolutionnaires, qui a pris Julien en affection.
Tandis que la ville lentement se referme, Julien et Clea partent en expédition sur la piste des premiers malades, pendant que Lumière d Automne, bravant l interdiction de vendre, finit par être arrêtée par la police...
Vivre un grand amour et rester en vie, Julien n est pas sûr d y parvenir, mais il a appris de son père à toujours choisir la voie difficile.

Mon avis :

J'ai eu ce service presse car j'ai eu un véritable coup de coeur pour le résumé, et ben quelques jours après ma lecture je confirme bien mon coup de coeur pour le livre aussi. Ce dernier est juste génial ! L'écriture est fluide sans longueur, l'histoire simple à suivre, les personnages sympathiques, les paysages dépaysant, enfin bref ce bouquin à tout pour plaire.

Mais je dois avouer que ce n'est pas tant l'histoire en elle même qui m'a marquée. Certes cette dernière, bien qu’on ne tombe pas pour autant dans le dramatique, n’est pas simple, la maladie, la mort, frappent sans discontinuer et sans distinction, mais cela étant, j’ai davantage été touchée par le contour de l’histoire principale, par le décor, l’ambiance. Enfin tout ce qui donne la profondeur au livre.

Ici malgré l’exotisme du nom, pas de paysage de carte postale, d’extravagance, de ruissellement d’or et d'argent. Non, ici le décor est exotique mais raisonnable, et la dureté de la vie là-bas est omniprésente dans ces pages ; ce qui est, entre autre, assez bien rendu par ces pauvres autochtones qui essayent, au risque d’une arrestation, de vendre quelques bagatelles pour faire vivre leur famille.

Et c’est avant tout sur ce point que je félicite l’auteur, car sans tomber dans la caricature, dans la surcharge d’images terribles, et sans en plus s’attarder spécialement dessus, François Lelord est vraiment arrivé à rendre cette pauvreté et cette mentalité d’abnégation très connue dans ces pays-là, vivante, palpable, et présente. Et ceci en particulier grâce au personnage de Lumière d'Automne la petite marchande de souvenirs, qui véhicule cette image de dévouement et de pauvreté, et dont notre héros Julien tombera amoureux.

Alors si ce dernier est agréable et droit, bien qu'un peu perdu, cette petite marchande est pourtant le personnage qui m’a le plus touchée. Pour son esprit, pour tous ses sacrifices, je l’ai trouvé extrêmement noble de caractère et j’ai pris beaucoup de plaisir à suivre ses péripéties. Voir ce petit bout de femme se battre pour faire survivre sa famille après tous ces malheurs, et voir ensuite sa situation évoluer, en bien ou en mal ça reste à voir, et ce qui m’a après l’ambiance donné le plus de plaisir à lire ce livre. C'était whaou ! On se demande même si tout cela va finir un jour.

Très sincèrement, à mes yeux ce livre ne comporte aucune fausse note, même sur la fin l’auteur a très bien négocié, puisqu'il a eu la délicatesse de ne pas finir par un happy-end qui aurait tout gâché et aurait été trop facile. François Lelord a laissé une fin ouverte, plutôt incertaine d'ailleurs, du coup ça permet encore de réfléchir, de rêver… après la dernière page tournée et le livre refermé.

En résumé c'est un livre que je recommande, et si y'a un livre a acheté aujourd'hui c'est celui-ci. Ce roman contient tous les éléments pour faire passer un agréable moment de lecture, croyez-moi.

Je remercie encore 1000 fois les éditions JC Lattès pour cette découverte.

28 janvier 2013

"Le fantôme de Baker Street" de Fabrice Bourland : Etrange, ces revenants...

"Le fantôme de Baker Street" de Fabrice Bourland

 

le fantôme de BS

Résumé :

Londres, 1932. Depuis que la municipalité a attribué à la maison du major Hipwood le n° 221 à Baker Street, le salon du premier étage semble hanté. S'agit-il d'un esprit, comme le prétendent certains ? Existe-t-il un lien entre ces manifestations et la série de crimes qui ensanglante Whitechapel et les beaux quartiers du West End ? Motivée par un funeste pressentiment, lady Conan Doyle, la veuve de l'écrivain, sollicite l'aide de deux détectives amateurs, Andrew Singleton et James Trelawney. Lors d'une séance de spiritisme organisée à Baker Street, ces derniers découvrent avec effarement l'identité du fantôme. Et quand ils comprennent que les meurtres à la une des journaux imitent ceux commis par Jack l'Eventreur, Dracula, Mr Hyde et Dorian Gray, nos jeunes enquêteurs sont entraînés dans une aventure qu'ils ne sont pas près d'oublier.

Mon avis :

Si je me souviens bien j’ai acheté ce livre sur une boutade de Taliesin, donc j’avoue qu’avant d’entamer ma lecture, je n’avais pas de grande idée sur ce qui m’attendait. Un énième roman policier semblable aux autres dans le fond et la forme ? Ou quelque chose de neuf ? La deuxième question est finalement ma réponse.

Ce livre m’a en effet surprise. Même si quelques ficelles sont pour le moins assez visibles, je dois dire que je ne m’attendais pas à cela. En fait j’avoue qu’au vu du résumé, je m’attendais plutôt à un genre de Psycho, le livre de Richard Montanari, où un tueur reproduit les meurtres de film célèbre. Eh ben non ! Je n’y étais pas du tout ! Ici c’est 100 fois mieux, car dans cette ambiance surannée et spirite, se côtoie au côté des fantômes et des cadavres, des personnages qui voient leurs certitudes voler en éclat. Ce qui au final en fait un récit très vivant et prenant.

Sincèrement, je ne peux que saluer l’audace de l’auteur, qui a eu l’idée de faire renaître sous sa plume, l’époque victorienne via ses faits divers ou ses chefs d’œuvres, par une œuvre dans l’ensemble assez bien maniée et riche en nouveauté, enfin pour moi. Que l’imagination collective fasse vivre les plus grands personnages de roman, ou qui ont réellement existé (comme Jack l’éventreur) c’était franchement bien trouvé.

Cela étant, je n’en ferais pas un coup de cœur pour autant, car j’ai malgré tout trouvé la fin trop rapide, même si au final et en ce qui me concerne c’était plutôt une bonne chose, car je frissonnais de peur. Je ne suis pas très courageuse j’avoue, j’ai d’ailleurs maudit ce pauvre Tal. sur 99 générations toute la soirée…, mais quand même la fin m'a parue trop rapide et facile. D’ailleurs tant que j'y suis, je tiens à souligner l’admirable sang-froid des personnages, notamment sur la fin. Personnellement y’a longtemps que je me serais carapatée dans l’autre sens…, même avec Sherlock Holmes à côté de moi.

En conclusion et malgré la fin c’est un bon livre à lire. Par contre j’ai vu que l’auteur a écrit d’autre livre avec nos deux jeunes détectives, du coup j’ai bien envie de les tenter, mais je dois dire que j’hésite à vouloir les lire quand même, car vu que j’ai bien apprécié celui-ci, j’ai peur d’être déçue par les autres. Qui peut me renseigner ?

Si l'avis vous plaît cliquez sur le petit pouce vert ici :) Merci.

20 janvier 2013

Poésie "La petite marchande de fleurs"

 

Y'a longtemps que je n'ai pas mis de poésie, en voilà une que j'ai trouvé fort jolie, mais hélas bien triste...

 

fée dodo

La petite marchande de fleurs

Elle nous proposa ses fleurs d'une voix douce,
Et souriant avec ce sourire qui tousse.
Et c'était monstrueux, cette enfant de sept ans
Qui mourait de l'hiver en offrant le printemps.
Ses pauvres petits doigts étaient pleins d'engelures.
Moi je sentais le fin parfum de tes fourrures,
Je voyais ton cou rose et blanc sous la fanchon,
Et je touchais ta main chaude dans ton manchon.
Nous fîmes notre offrande, amie, et nous passâmes ;
Mais la gaîté s'était envolée, et nos âmes
Gardèrent jusqu'au soir un souvenir amer.

Mignonne, nous ferons l'aumône cet hiver.

 

François Coppée (1842-1908)

12 décembre 2012

"Diderot ou le bonheur de penser" de Jacques Attali

"Diderot ou le bonheur de penser" de Jacques Attali

diderot

Résumé :

« Quel plaisir de raconter la vie d’un homme immensément intelligent, puits de science, totalement libre, follement amoureux, incroyablement créatif. Et si drôle !

Quel plaisir de comprendre qu’il est plus important que tous les autres auteurs des Lumières, parce qu’il a pensé avant d’autres aux droits de l’homme, à la révolution, à l’unité de l’espèce humaine ; parce qu’il a bâti, avec L’Encyclopédie, le socle de la révolution politique, philosophique et économique de l’Europe.

Traversant le XVIIIe siècle, de la fi n du règne de Louis XIV à la veille de la Révolution française, Denis Diderot aura tout vu de la fi n d’un monde et tout compris de celui qui s’annonçait. Il aura défi é les grands de son temps, il aura pensé et écrit librement au risque de l’emprisonnement. 
Doué d’une prédisposition infinie au bonheur, il aima jusqu’au dernier jour plusieurs femmes à la fois, sans s’en cacher, sans en attendre ni argent, ni influence. Polémiquant, ferraillant sur tous les sujets, inspirateur et éditeur de ses contemporains – Rousseau, d’Alembert, d’Holbach, Condillac… –, il bouleversa les codes du théâtre et du roman français. Et fut le dernier homme à maîtriser l’ensemble du savoir de son époque.

Mon avis:

La lecture de ce livre a été dans l’ensemble agréable, j’ai découvert beaucoup de chose sur Diderot, mais aussi sur l’époque. Cela dit parfois ça a été pour ma part un peu difficile à suivre. En effet ce livre est déjà un condensé d’information ce qui est très agréable, néanmoins la flopée de nom qu’il y’a m’a soit complètement perdu, ou alors elle m’est passée au-dessus de la tête. Ça c’est le premier point négatif, le second point négatif, c’est la profusion des lettres appartenant à Diderot ou à d’autres personnages. En plus de casser le rythme de la lecture, elles ne m’ont pas toujours intéressées, surtout les lettres d’amour…

Cela étant et malgré tout, ce livre est comme je le dis riche en connaissance, puisque l’auteur ne s’arrête pas au seul personnage de Diderot, en effet il va aussi raconter ce qui se passe en France à cette période, mais aussi dans le monde (E.U. Chine, Russie…), sans compter qu’il va, à défaut de vraiment développer, parler des autres philosophes, raconter un peu leur caractère, leurs œuvres, leur vie… Ce que j’ai beaucoup apprécié.

Autre point que j’ai aimé, c’est de découvrir la vie de Diderot : son père le destinait à une carrière religieuse, ses trois premiers enfants sont morts (seule Angélique survivra), et il s’est enfuit d’un couvent de Langres où son père l’avait fait enfermer pour éviter son mariage, d’ailleurs les mœurs de l’époque étaient assez spéciales sur ce sujet, un homme ne pouvait pas se marier avant 30 ans sauf si accord de ses parents, et 25 ans pour la femme. Étrange, hein ?

Mais outre ceci, ce que j’ai surtout apprécié découvrir ce sont les mille tracas par lesquels il est passé pour publier son encyclopédie, sans oublier ses autres œuvres, qui portent un regard tellement critique que ça lui vaudra la prison !

Pour en revenir à l’encyclopédie, elle a bien démarré, mais suite à l’attentat sur le roi Louis XV par Damiens, plus d’autres petites choses à cause de l’église, ça se complique... En effet Diderot et d’Alembert ont dû la finir dans la clandestinité, et les libraires ont dû à leur tour l’imprimer en cachette. D’ailleurs ils imprimeront tous les derniers tomes d’un coup afin d’éviter toutes autres censures ou destructions par les autorités, et ils la vendront même sous le manteau ! Tout cela pour dire qu'en ce temps, il n'était point aisé d'arriver au bout de cette grande entreprise à cause de la censure. En plus faut savoir que Diderot la finira seul, puisque d’Alembert qui ne s’occupait que de la partie mathématique arrêtera avant l’expérience. Cela dit, Diderot arrivera au bout de cette entreprise grâce aux centaines de personnes qui l’ont aidé à faire les articles.

Mais attention, ce n’est pas pour autant que le génie de cet homme sera reconnu de son vivant, ni même de sa mort, enfin au début. Mort avant la révolution, il a été accusé comme ennemi par les maîtres de cette dernière à cause de son athéisme ; mais paradoxalement il sera aussi accusé d’être responsable de la terreur, pour avoir fait l’apologie de la mort du monarque, ce qui on en convient ne l’aidera pas à se faire une place posthume.
Ce n’est qu'en 1866 que Pierre Larousse en parlera élogieusement, et sous la III république les républicains et les anticléricaux feront de Diderot le précurseur de leur idée, notamment celle de la laïcité. La suite de l’histoire fera toujours de Diderot une lumière, cependant à travers l’histoire il aura toujours des détracteurs qui lui reprocheront son athéisme et son caractère révolté, comme en 1913. 

Je pourrais m’arrêter là sur ce livre, cela dit je dois dire que je n’ai pas pu m’empêcher de faire le parallèle entre ce 18ème siècle vécu par Diderot et l’époque actuelle. J’ai en effet trouvé quelques ressemblances, outre le fait qu’aujourd’hui la France est à peu près aussi ruinée que celle de ce 18ème siècle et qu’elle traverse de graves crises, j’ai remarqué ou disons que je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer le retour de l’obscurantisme religieux.
Jusqu’à la révolution, l’église avait droit de s’exprimer sur diverses affaires royales et n’hésitait pas à faire valoir son pouvoir pour empêcher toutes critiques sur la religion en « traquant » notamment les philosophes quand ces derniers émettaient une opinion athée ou éclairée ; si on regarde bien et pourtant sans trop chercher, on voit qu’aujourd’hui on connaît cette même chose en particulier à cause de l’Islam.
Religion obscurantiste qui supporte encore moins que les autres les critiques des philosophes ou des gens simples, et qui du coup impose son silence dans nos démocraties, sous divers prétextes fallacieux, avec l'aide de quelques associations qui se posent en censeur de la morale et de la pensée. Est-ce le signe que l’on régresse au-delà du 18ème ? En ce qui me concerne je pense sincèrement que oui, et je suis certaine que Diderot comme Voltaire en seraient mortifiés. Holbach à Diderot : « Un peuple qui croit que c’est la croyance en d’un Dieu, et non pas les bonnes lois, qui font les honnêtes gens, ne me paraît guère avancé. »

En conclusion voici ce que dit l'auteur mieux que moi : « Les restes de Diderot, qui ne sont sans doute plus sous la crypte de Saint-Roch, auraient à l’évidence leur place au Panthéon. Parce qu’il nous montre que penser librement peut être en soi une source de bonheur. Parce qu’il est le premier à avoir fait du devoir d’indignation un fondement du droit et de la souveraineté populaire. Parce qu’il a été le précurseur en maints domaines, de la philosophie politique à la biologie en passant par le théâtre et la musique. Parce qu’il a été le dernier homme à pouvoir prétendre avoir embrassé et maîtrisé en tout domaine le savoir disponible de son temps. »

Phrases de Diderot :

« [...] Il est mille fois plus facile, j’en suis persuadé, pour un peuple éclairé de retourner à la barbarie, que pour un peuple barbare d’avancer d’un seul pas vers la civilisation. »

« Le premier pas vers la philosophie, c’est l’incrédulité. »

Je remercie MyBoox pour cette découverte que je conseille vivement et les éditions Fayard.

 

D'autres avis sur MyBoox :

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15 novembre 2012

"Lame de fond" de Linda Lê

"Lame de fond" de Linda Lê

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Résumé :

Un homme vient de mourir. Du fond de sa tombe au cimetière de Bobigny, il évoque, sur un ton qui n’a rien de tragique, mais au contraire ironique et presque joyeux, les péripéties qui ont marqué la dernière année de sa vie d’exil en France. Il n’est pas le seul à se confier. Sa femme, Lou, sa fille, Laure, une adolescente gothique, légèrement déjantée, et une mystérieuse beauté eurasienne, Ulma, se racontent aussi tour à tour, de façon comique ou déchirante. En une journée, de l’aube au crépuscule, ce quatuor exhume le passé. Il y a dans ces pages une grand-mère toute dévouée à sa petite fille, un cadre du Parti Communiste vietnamien qui n’a pas assumé son rôle de père, une ancienne hippie nostalgique des folles années soixante-dix, des personnages bataillant pour échapper aux conventions, mais tout, finalement, tourne surtout autour du séisme qui a provoqué un bouleversement dans le quotidien d’une famille jusque-là sans histoire.

 

Mon avis :

Même si au niveau écriture j’ai trouvé que c’était différent des trois autres livres que j’ai pu lire d’elle, j’avoue que la lecture de ce petit livre n’a pas été déplaisante. Même si ici l’ambiance est moins intime, les mots et les phrases étant soignés, bien tournés, bien choisis…, donnent à ce livre un peu fou, une teinte sombre, torturée, mais aussi quelques couleurs.

Dans ce livre nous suivons la vie de quatre personnages, dont un mort. Chacun a quelque chose à raconter, qui a généralement pour centre Van le macchabée. L’absence, l’amour, le déracinement, la mort… tout se dira via cette tragédie et les personnages nous plairons ou pas. Ce qui est certain en tout cas, c’est qu’on sera parfois estomaqué par certains faits qui rattraperont ceux qui seront sans surprise.

Cependant s'il y’a un point que je reproche à ce livre, c’est cette morale gauchisante qu’il possède. Il est beaucoup question d’expatrié dans ce livre, et il est vrai que cela rajoute du charme au charme, cela dit, même si ça a du charme et qu’elle se fait le porte-parole de cette « souffrance –là », j’ai trouvé que parfois elle était un peu trop sévère avec les gens que je dirais "chauvin", et parfois trop à côté de la plaque d'avoir truffé son récit de clichés.
Je ne sais pas si ça vient de moi ou pas, mais sincèrement j’ai remarqué des petites réflexions plutôt mal placées à certains endroits du bouquin. Et même si comme dans le cas de la mère à Lou ces petites réflexions étaient compréhensibles, à d’autres endroits elles n’étaient pas vraiment à leur place selon moi.

Bref. N’étant pas utopique c’est le seul point que je reproche à ce bouquin, le reste est juste bon.

En résumé c’est un bon livre, même si ce n’est pas celui que je préfère. Je remercie les éditions Christian Bourgeois et Babelio pour ce partenariat.

 

21 mai 2012

"Les trois saisons de la rage" de Victor Cohen Hadria

"Les trois saisons de la rage" de Victor Cohen Hadria

les 3 saisons de la rage

Résumé :

En 1859, le médecin-major Rochambaud, qui suit les armées de Napoléon III dans leurs campagnes d'Italie, écrit au médecin de campagne d'un village normand, le docteur Le Coeur. A travers eux, le soldat Délicieux, ordonnance du premier, et sa famille peuvent communiquer. Ce sont de pauvres paysans illettrés, qui n'ont eu pour seul recours contre la misère, que de « vendre » leur fils, enrôlé à la place de celui de paysans prospères. Mais Délicieux se révèle, à la déception de son mentor, plus retors qu il n y paraît...
Suit le journal du médecin Jean-Baptiste Le Coeur, un veuf, père de trois enfants adultes. Ce praticien que l'on croit humaniste et vertueux y avoue ses troubles sexuels, des relations érotiques nombreuses et un tempérament de feu. Et il en faut pour accomplir ses tâches quotidiennes ! Plus de trente patients par jour dont il connaît secrets de famille, adultères, misères sociales et maladies et qu'avec le curé et le sorcier, il tente de soigner.
Il y a dans ce roman mille romans, autant d'expériences où la naïveté, le cynisme, la brutalité, l'avidité, l'égoïsme et le sexe sont la source des conduites des personnages. Une comédie humaine prend vie, tourbillon de destins où paysans et châtelains partagent une même avidité de vivre.

Top chrono :

Lu dans le cadre du Prix Livre de poche 2012 et j'en ressors mitigée. J'ai été emballée au début, puis passé les 300 premières pages j'ai commencé à trouver cela un peu long, et mise à part les quelques évènements qui s'ajoutent pour un temps à l'histoire, on a vite l'impression de lire souvent la même chose.
Sans compter que pour ma part, j'ai trouvé le personnage parfois trop humain ou trop crétin (ça dépend comment on voit les choses) du coup je dois dire que le livre a perdu un peu plus de son charme. Cela dit comme la fin sonne un peu comme une terrible ironie du destin, je ne suis pas mécontente de cette lecture. Bon on va me dire que je suis horrible avec ce que je viens de dire, mais j'y vois une certaine leçon dans cette fin, donc...


En résumé à lire si l'envie vous vient sinon ben tant pis.

20 mars 2012

"Le club des incorrigibles optimistes" de Jean-Michel Guenassia : D'un ennui horrible

"Le club des incorrigibles optimistes" de Jean-Michel Guenassia

le club des

Résumé :

Michel Marini avait douze ans en 1959. C'était l'époque du rock'n'roll et de la guerre d'Algérie. Lui, il était photographe amateur, lecteur compulsif et joueur de baby-foot au Balto de Denfert-Rochereau. Dans l'arrière-salle du bistrot, il a rencontré Igor, Léonid, Sacha, Imré et les autres. Ces hommes avaient passé le Rideau de Fer pour sauver leur peau. Ils avaient abandonné leurs amours, leur famille, trahi leurs idéaux et tout ce qu'ils étaient. Ils s'étaient retrouvés à Paris dans ce club d'échecs d'arrière-salle que fréquentaient aussi Kessel et Sartre. Et ils étaient liés par un terrible secret que Michel finirait par découvrir. Cette rencontre bouleversa définitivement la vie du jeune garçon. Parce qu'ils étaient tous d'incorrigibles optimistes. Portrait de génération, reconstitution minutieuse d'une époque, chronique douce-amère d'une adolescence : Jean-Michel Guenassia réussit un premier roman étonnant tant par l'ampleur du projet que par l'authenticité qui souffle sur ces pages.

Top chrono :

Voilà plus d'une semaine que je suis dessus, ce qui est rare chez-moi de rester autant sur un livre. Je l'ai arrêté à la page 479, je n'ai pas aimé. Trop lent et vraiment pas assez intéressant à mon goût, à part 2 ou 3 passages le reste est à dormir debout, en fait statistiquement pour lire 10 pages bien, faut en lire 50 de chiantes...

J'ai quand même survolé la suite, pour voir... et ce que j'ai lu n'a rien éveillé en moi. J'essayerai de le finir d'ici la fin du mois -avant le vote du jury Livre de poche-, si je suis motivée, mais je doute que les quelques 200 pages rattrapent le coup.

En résumé après en avoir entendu que du bien, c'est une déception pour moi.

17 février 2012

"La liste de mes envies" de Grégoire Delacourt

"La liste de mes envies" de Grégoire Delacourt

la liste de


Résumé :

Jocelyne, dite Jo, rêvait d’être styliste à Paris. Elle est mercière à Arras. Elle aime les jolies silhouettes mais n’a pas tout à fait la taille mannequin. Elle aime les livres et écrit un blog de dentellières. Sa mère lui manque et toutes les six minutes son père, malade, oublie sa vie. Elle attendait le prince charmant et c’est Jocelyn, dit Jo, qui s’est présenté. Ils ont eu deux enfants, perdu un ange, et ce deuil a déréglé les choses entre eux. Jo (le mari) est devenu cruel et Jo (l’épouse) a courbé l’échine. Elle est restée. Son amour et sa patience ont eu raison de la méchanceté. Jusqu’au jour où, grâce aux voisines, les jolies jumelles de Coiff’Esthétique, 18.547.301€ lui tombent dessus. Ce jour-là, elle gagne beaucoup. Peut-être.

Mon avis :

Bien que ce livre, ne soit pas un coup de coeur, comme chez d'autre personne, je dois quand même dire que le plaisir de la lecture a été là, et en très grand.

Fini, presque à l'instant où j'écris cet avis, ce roman ne comporte aucun défaut. Il se lit vite, les chapitres sont courts, et l'histoire écrite sans fioriture est prenante jusqu'au dernier point, par son contenu, doux, simple, amère, et authentique. Enfin, quand je dis authentique, je ne parle pas de la situation en elle même, à savoir le gain de plus de dix-huit millions d'euro à l'euromillion, non, je parle plutôt de l'authenticité des sentiments présents ici, c'est à dire les doutes, les peurs, les joies, les peines... de tous ces personnages que l'auteur décrit si bien et si vite.  

Cela dit, parce que plus développé et parce que c'est son histoire, le personnage qui m'a le plus touché, reste quand même Jocelyne.

Jocelyne, petite bonne femme, toute simple, sans grande ambition particulière qui tient un blog sur la couture. Jocelyne, petit bout de femme à qui la richesse et le poison qui va avec, lui tombe dessus sans crier gare. Jocelyne, petite fille qui réinvente une vie à son père malade, toutes les six minutes. Jocelyne tout simplement, qui ne veut rien changer à sa vie, pour ne rien changer à son bonheur, pour éviter ainsi de connaître le toc, les faux sentiments que la richesse apporte ou permet de découvrir... Jocelyne le personnage magique et délicat de ce roman.

Afin de ne pas gâcher la découverte, je ne vous dirais pas ce qui se passe ici. Mais, avant de conclure, je voudrais quand même parler de la fin de ce bouquin, et en particulier de la dernière phrase avant les commentaires du blog, qui est : "Je suis aimée. Mais je n'aime plus." Pour moi c'est LA phrase de ce roman, LA phrase qui révèle toute l'ampleur, la profondeur du livre. La phrase toute simple, mais pourtant pleine de sens...

En résumé, je dirais seulement que c'est un livre à lire, et si je n'en ai pas fait un coup de coeur c'est juste parce que malgré tout, je n'ai pas toujours bien compris les craintes de Jocelyne.

Merci aux éditions JC Lattès et à Livraddict pour cette belle découverte, et bravo encore à l'auteur.

 

9 février 2012

"La nuit de San Remo" de Phillipe Brunel : L'art de modifier les paroles pour faire un roman à sa sauce

"La nuit de San Remo" de Phillipe Brunel

dalida

Résumé :

Janvier 1967, Festival de San Remo. Ce pourrait être une simple idylle entre Dalida, déjà une star, et ce ténébreux à la voix troublante quand il chante « Ciao, amore, ciao ». Sauf qu’on trouve Luigi Tenco mort d'une balle dans la tête, dans sa chambre de l'Hôtel Savoy. Un suicide d'après les enquê-teurs. Mais on n'a jamais retrouvé trace du projectile. Pour-quoi avoir ramené la dépouille de Tenco de la morgue au Savoy où les policiers l'avaient redéposé dans sa chambre et dans son propre sang "comme ils l'avaient trouvé », sur le dos, au pied de son lit ? Dalida a-t-elle assisté à la scène macabre ? Étaient-ils vraiment amants ? Ou les acteurs con-sentants d'une « picture story » orchestrée par la presse ? Pourquoi Dalida quitte-t-elle San Remo dans la nuit, au terme d'un interrogatoire sommaire ? Que craignait-elle ? Comment expliquer son absence aux obsèques de Tenco dont elle avait porté le deuil en France? Et que faisait sur les lieux son ancien mari et impresario, Lucien Morisse qui se suicidera trois ans plus tard, à Paris, avec un Walther PPK, une arme identique à celle de Tenco ? Fallait-il y voir un signe ?
Des années plus tard, le narrateur interroge les lieux et les rares témoins de cette tragédie qui le renvoie à l'Italie puritaine des années soixante. Mais surtout à ses propres fan-tômes ? « Qu’est-ce que la gloire ? Sinon l’autre face de la persécution ? »

Un roman-vrai. Des destins qui s'entrecroisent. Et Dalida, à contre-jour de sa légende.

 

Mon avis :

Je sais ce blog est fermé, pourtant le livre que je viens de finir La nuit de San Remo, me fait reprendre la plume.

Beaucoup d'entre vous savent que j'apprécie beaucoup Dalida. Du coup ayant lu plusieurs biographies de cette dernière je ne pouvais pas ne rien dire sur ce livre, qui relate l'affaire de San Remo, le suicide de Luigi Tenco par une nuit de janvier 1967.

Même si dans l'ensemble ce livre est plaisant, et ne manque pas d'ouvrir de nouvelles pistes sur cette histoire, je dois dire que certains points me contrarient ; pas parce que c'est Dalida, mais parce que je trouve qu'ils manquent des choses. Bien sûr l'auteur a fait un minimum de travail de recherche sur cette histoire, suffit de la lire pour s'en apercevoir, mais curieusement même si déjà les pistes de ce livre se contrarient entre elles, je trouve dommage que Philippe Brunel n'ait pas plus parlé de la version officielle pour rendre son livre plus complet. Pour être franche, là à chaud pour moi, c'est comme-s'il l'avait occultée pour mieux rendre son livre plausible.

Par exemple, il parle beaucoup de cette histoire d'amour controversée qui unissait ces deux êtres, mais pourtant à aucun moment dans le bouquin, il parle du soit disant mariage prévu entre Dalida et Luigi Tenco, ce qui pourtant pourrait être utile à savoir, histoire de se faire une bonne idée de l'histoire ; pas plus qu'il ne cite clairement que Lucien Morisse possédait des idées suicidaires bien avant cette nuit de janvier 1967, ce qui pourtant serait utile à savoir vu que l'auteur se sert du suicide de Morisse pour preuve de culpabilité et "étayer sa thèse". Mais c'est vrai que s'il avait fait ça, le livre n'aurait eu plus aucun sens.

Certes les versions officielles sont souvent enjolivées, mais de là à dire que tout est faux je ne pense pas, et pour ma part je trouve que l'auteur croit trop qu'elles sont fausses puisque d'ailleurs il n'en parle quasiment pas, voire pas du tout. Ce qui au final fait comme un gros manque, où sonne comme une manipulation...

Car franchement, à bien regarder et contrairement à tout ce que raconte l'auteur, en quoi est-il impossible que Dalida n'ait pas assisté aux obsèques de Tenco, parce qu'elle était tout bonnement incapable psychologiquement d'y arriver comme dit dans la version officielle ? En quoi est-il impossible que Tenco et Dalida cachent leur histoire d'amour aux yeux du monde pour sauvegarder leurs vies privées ? (même si on peut se demander si ce dernier l'aimé). Pourquoi, quand Dalida en reparlera en janvier 1987, le passage que l'auteur choisit sonne dans son contexte curieusement comme un aveu de complicité de meurtre, et non comme le chagrin d'une femme gravement dépressive qui s'en veut de ne pas avoir sauver l'homme qu'elle aimait ? Honnêtement, ce que je viens d'énoncer paraît si incroyable que ça, pour que l'auteur décide de ne pas en tenir compte et ce pour appuyer la culpabilité de Dalida et d'autres personnes mortes aujourd'hui ?

En fait c'est surtout ceci que je reproche à ce livre, c'est que la manière dont il raconte l'histoire, ça fait automatiquement basculer l'histoire dans un fait divers sordide. Bon Ok, y'a eu des manquements à l'enquête, il s'est passé des choses bizarres, y'a eu des rumeurs qui ont couru et aussi différentes versions, mais de là à vouloir mettre cette thèse bancale (celle de l'auteur, pas celle du meurtre) bien au devant des autres, la faire passer pour vraie, là je ne marche pas, et pour toutes les raisons expliqué avant.

En résumé, c'est un livre fort intéressant à lire car il y'a sans doute du vrai, mais pour moi ce livre est quand même assez torchon. En effet, je trouve vraiment dommage que l'auteur ait occulté la version officielle, modifié le contexte de certaines paroles, pour faire rentrer son histoire dans le schéma qu'il avait décidé.

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Flûte de Paon / Livre-sse livresque
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