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Flûte de Paon / Livre-sse livresque
decouverte
25 septembre 2015

"1945. Le retour des absents" d'Alain Navarro

"1945. Le retour des absents" d'Alain Navarro

1945 le retour des absents

Résumé :

Plus de deux millions de Français sont rapatriés entre le printemps et l’été 1945. C’est le grand retour des absents. Une séquence capitale pour signifier qu’une parenthèse se referme. 
Le message offi ciel : la nation est prête à les accueillir, tous égaux, pour reconstruire une France unie. Au-delà des slogans, la rentrée en masse va se charger de remettre chacun à sa place. En haut de la « hiérarchie » vont vite fi gurer les déportés politiques.
Puis viennent les prisonniers militaires, exilés du pays et de l’histoire depuis cinq ans. À l’égard des autres, les travailleurs volontaires et requis du STO, ou encore des « Malgré-nous »,Alsaciens et Mosellans, enrôlés sous uniforme allemand, le regard traduit la gêne. Et puis le fl ou et l’opacité se font sur les victimes juives, ainsi au Lutetia, où parviennent les rescapés des camps de la mort. C’est tout ceci que révèle le fonds d’une exceptionnelle richesse des archives de photographies et de récits oubliés de l’Agence France-Presse.

Écrit d’une plume alerte, cet ouvrage se lit comme un recueil de nouvelles.
Il enrichit grandement notre connaissance de l’immédiat après-Seconde Guerre mondiale, donne profondeur et sens à certaines photos que l’on connaissait tout en mettant en lumière de très nombreux documents rares ou inédits.

Annette Wieviorka


Mon avis :

Avant de lire le résumé de ce livre j’avoue que je ne m’étais jamais posée la question sur ceux qui étaient revenus de leur emprisonnement après 39-45 et sur l’état de France. Bon, comme tout le monde je savais que l’on ne parlait pas des déportés car on ne voulait pas en entendre parler, comme tout le monde je savais que la France comme bien d’autres pays était ruinée, et qu'elle voulait garder et valoriser une image de la résistance, mais ça s’arrêtait à peu près là.
Enfin presque, car pour ma part j’imaginais aussi une France heureuse d’être délivrée. Une France qui comprenait les problèmes de pénurie, qui était animée d’un esprit de franche camaraderie et qui était prête à tout pour tout reconstruire.
He ben en fait j’étais loin des réalités ! Surtout sur l’esprit de franche camaraderie en fait, vu qu’il y a eu des manifestations de prisonniers de guerre, des récupérations politiques et autres dissensions gouvernementales, sans oublier bien sûr celles au sein de la population et ceci en plus de l’épuration.

Pour le reste par contre, j’étais finalement assez ignorante en fin de compte, puisqu’en effet je n’imaginais même pas les difficultés des juifs pour récupérer leur appartement occupé par d’autres mais que ces derniers avaient acheté honnêtement ; pas plus que j’imaginais les différences de valeur entre les prisonniers. Pour ça je dois avouer que ce livre tout en photo et textes explicatifs m’a bien ouvert les yeux sur cette période que finalement on est beaucoup à méconnaître.

Autre atout du livre, c’est qu’il aborde aussi de très près la détresse humaine. Inconnu ou célébrité comme Léon Blum, Alain Navarro va nous faire découvrir quelques parcours qui donnent à voir l’horreur de cette guerre (bien que ça ne soit pas nouveau) ; l’incertitude dans laquelle certains prisonniers de marque vivaient ; la difficulté de reprendre une vie normale comme ce fut le cas pour cette petite fille Viviane qui s’est retrouvée à la libération avec deux mères ; ou bien encore la difficulté qu’il y a eu à rapatrier des personnes qui ne souhaitaient que rentrer.

Bref, c’est un livre qui fait un tour d’horizon varié sur cet après-guerre et qui approfondit un sujet dont on parle peu. Je précise que je n’ai pas tout dit ici, d’autres sujets comme celui de l’église sont abordés aussi. C'est un livre que je conseille sans problème.

Merci aux éditions Stock.
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31 juillet 2015

"Le petit Napoléon illustré" de Pierre Etaix & Jean-Claude Carrière

"Le petit Napoléon illustré" de Pierre Etaix & Jean-Claude Carrière

le petit napoléon illustré

Résumé :

À l'occasion du bicentenaire des Cent-Jours et de la défaite de Waterloo, Pierre Étaix et Jean-Claude Carrière racontent en dessins un Napoléon intime, avec impertinence, drôlerie et finesse.

Le livre
Empereur de 1804 à 1815, Napoléon a légué à la France l'Arc de triomphe, le code civil, le baccalauréat, Napoléon III et la betterave à sucre. Ce n'est certes pas rien. Mais qui était vraiment l'homme sous le bicorne ? Un despote solitaire, un grand romantique ou un facétieux petit plaisantin ?
Cette histoire en images iconoclaste lève le voile sur un Napoléon intime, à la vie sentimentale fort agitée, et répond entre autres à la question que tous les Français, petits et grands, se posent : mais pourquoi diable glissait-il la main sous sa redingote ?...
Délicieusement impertinent, Le Petit Napoléon illustré est un sommet de drôlerie spirituelle et d'humour «à double détente» (on sourit, puis l'on re-sourit). À l'instar des plus grands cartoonistes (on pense à Thurber, Steinberg, Chaval...), la désarmante simplicité du dessin de Pierre Étaix, d'une rigueur savoureuse, fait mouche à tous les coups.
Paru à l'origine en 1963, ce «roman graphique» avant l'heure, pétillant d'esprit, d'humour et de finesse, n'avait jamais été réédité.

Mon avis :

Ce livre est surprenant par la rapidité à laquelle il se lit. Si vous voulez mon avis il est même trop court et trop rapide ! Honnêtement, je ne voulais pas quitter si vite, surtout que nous nous connaissons que depuis cinq minutes à peine, ce portrait de Napoléon tout en humour et dessin.
Qu’elle drôle de manière d'ailleurs de décrire Napoléon comme cela. Il fallait avoir l’idée de mettre certains mots avec certaines images. D’ailleurs le dessin du code civil n’était pas mal, car c’est bien ce qu’on en fait aujourd’hui… des cocottes en papier.

Cela étant ce portrait reste fidèle, et on se délecte de découvrir la mégalomanie de cet empereur, son caractère peu facile et ses recoins sombres, ainsi que son amour pour les femmes de sa vie. Sans oublier bien sûr ses ennuis de santé notamment avec son estomac (là aussi le dessin était bien trouvé !).

Bref, ce fut un livre fort sympathique à lire, mais qui fut hélas trop rapide.

Je remercie les éditions Wombat et Babelio pour ce partenariat.

Un dessin pour le plaisir :)

"On l'a dit peu mondain, comédien, imprévisible, et...

napoléon

24 juillet 2015

"Enfants de dictateurs" de Claude Quétel et Jean Claude Brisard

"Enfants de dictateurs" de Claude Quétel et Jean Claude Brisard

Source: Externe

Résumé :

Qu’ils s’appellent Svetlana, Edda, Carmen, Li Na, Zoia, Jean-Claude ou Bachar... leur point commun est d’avoir été – ou d’être – fils et filles de dictateurs. Acteurs involontaires d'un destin dont ils n’étaient pas maîtres, certains ont dû offrir leur innocence à un régime qui voyait en eux une continuité dynastique. D'autres furent mis en avant pour servir une propagande dogmatique, ou bien dissimulés, exilés, niés pour ne pas faire d'ombre à un père inaccessible. Si certains ont assumé, assument et même revendiquent l'héritage paternel, d'autres n’ont eu de cesse de se cacher ou de rompre de toutes leurs forces avec celui à qui ils doivent la vie. Une fois adultes, ces enfants ont-ils prolongé l'action paternelle ou s'en sont-ils vivement détournés ? C’est ce que nous raconte, avec passion, un collectif d’auteurs, composé d’historiens et de journalistes.

Mon avis :

L’année dernière j’ai lu un livre sur le siège de Stalingrad, et dans ce livre il y avait une photo de Staline avec sa fille Sveltana et Beria. En voyant cette photo je me suis demandé vite fait ce qu’était devenue sa fille (je ne savais pas encore qu’il avait eu d’autres enfants) à sa mort. Le temps a passé je n’y ai plus pensé, jusqu’à la couverture de ce livre qui m’a rappelé mon interrogation d’alors, ce qui par conséquent m’a donné envie de le lire.
Alors en ce qui concerne Sveltana j'ai eu ma réponse, mais au final j'ai en fait eu beaucoup plus que cela, puisque d’une part j’ai découvert la vie des enfants des autres dictateurs (j’ai même été surprise de découvrir que le Shah d’Iran en était un !), et d’autre part j’ai découvert aussi la jeunesse de ces despotes comme celle de Bachar el-Assad (quelle transformation !).

Cela étant ce livre va plus loin encore que le simple fait de brosser un portrait. Il va plus loin que ces quelques lignes qui disent : « Ils sont nés à telle date à tel endroit. » et « Ils sont devenus cela à cause de la mort de ce terrible parent. » Certes il parle de cela, mais il nous raconte aussi les liens qui existaient dans ces familles spéciales. Des liens qui pouvaient être très forts avec tous les enfants ou parfois un seul, ou encore des liens complètement chaotiques, soit parce que le tyran était paranoïaque, soit parce qu’il ne voulait pas se faire doubler, soit parce que les enfants décevaient, etc., etc.
Enfin on sera souvent étonné de ces liens ou même d’une manière plus générale de ces familles, car ce livre va plus loin que son premier sujet, puisqu'on touche aussi une bonne partie de la sphère privée.

Bref. Comme vous l’avez deviné c’est un livre très intéressant à lire car on aborde les dictateurs dans un cadre privé. De plus comme ce sont des courts chapitres c’est d’autant plus intéressant à lire car les auteurs restent sur l’essentiel.
C'est donc un livre que je recommande pour la curiosité et pour mieux cerner la personnalité, voire la politique, de ces personnalités.

Je remercie les éditions Livre de poche pour cette découverte.

 

5 juillet 2015

"L'affaire Thomas Quick" de Hannes Rastam

"L'affaire Thomas Quick" de Hannes Rastam

Source: Externe

Résumé :

Dans les années 1990, Thomas Quick fut reconnu coupable de huit meurtres et en confessa vingt-cinq autres, commis entre 1964 et 1993. On le considéra comme le violeur, cannibale et tueur en série le plus impitoyable de l'histoire scandinave. En 2008, le journaliste Hannes Råstam lui rend visite à l'hôpital psychiatrique où il est interné à vie. Il rassemble ensuite les documents liés à l'enquête, décortique les interviews et les déclarations de Quick, étudie les verdicts, les reconstitutions des crimes. Il découvre alors l'impensable : Thomas Quick est un mythomane, mais pas un criminel. Comment un affabulateur inoffensif peut-il, sans preuves et sans témoins, être accusé et condamné ? Depuis la parution de cet ouvrage, Thomas Quick a été acquitté, puis libéré en 2014.

Ce livre se dévore les yeux écarquillés d’effroi. Une réflexion acérée sur les mécanismes de la justice et de la psychothérapie. Glaçant. Clémentine Goldszal, Les Inrockuptibles.

Mon avis :

Ce livre L’affaire Thomas Quick va remettre en cause un système judiciaire et médical qui présente à l’aube de cette affaire de grosse lacune d’intégrité.

Journaliste d’investigation Hannes Rastam va nous expliquer comment il en est venu à s’occuper de cette affaire qui a fait couler beaucoup d’encre dans son pays, et comment petit à petit il est arrivé à remettre en doute des jugements qui on fait de Thomas Quick à chaque fois un coupable.
C’est donc sur presque 700 pages que nous allons suivre la contre-enquête de ce journaliste qui va nous faire découvrir à son tour et par de longues recherches, les déficiences de la première enquête et les méthodes discutables que les enquêteurs et médecins ont employé, et ce en dépit du bon sens.

Bien sûr quand on commence à lire cela, on est au départ dubitatif, on se demande si l’auteur ne va pas droit dans le mur avec cette nouvelle enquête, car après-tout Thomas Quick à avouer ces meurtres. Pourtant, quand on commence à cerner la psychologie du personnage, et qu’on découvre comment fonctionne sa manière de raisonner, on en vient très vite à comprendre pourquoi il s’est accusé de meurtre.
Évidemment, les aveux ne suffisent généralement pas pour condamner, pourtant ici ils suffiront amplement, car niveau preuve la justice ne trouvera jamais rien de concret, mais jamais. Thomas Quick se servant surtout de ce qu’il voyait dans les journaux pour aiguiller les enquêteurs dans leur enquête (et là autant dire que ça pourrait être limite comique quand on découvre à quoi cela ressemblait), et des réponses que glissaient ces derniers dans leurs questions.

A première vu tout cela ressemble seulement à un scandale judicaire, où des juges, des enquêteurs, cherchaient avant tout la facilité, la renommée et la fortune plutôt que la vérité. Pourtant cette affaire est aussi un scandale médical, d’une part à cause du traitement que recevait Thomas Quick en hôpital psychiatrique - il était devenu complètement toxicomane -, et d’autre part à cause des méthodes qu’employaient cette pseudo-branche de la médecine qu’est la psychiatrie. Ils se sont par exemple beaucoup servis de la théorie des souvenirs refoulés, qui aujourd’hui - et déjà à l’époque - passe pour complètement absurde.
Cela étant croire que leur rôle s’arrête là est une erreur, car Thomas Quick qui avait fait déjà plusieurs séjours en HP avant ces histoires d’homicide, s’est aussi accusé de meurtre à cause d’eux. En effet ce dernier pensait - et vu leur indifférence à son égard -, que pour devenir intéressant à leurs yeux il fallait s’accuser de meurtre et mentir sur son enfance, en accusant par exemple ses parents de sévices sur sa personne.
Bref, on remarquera que niveau écoute on peut trouver mieux chez le curé du village.

Mais au-delà de tout ça, ce livre posent les questions suivantes : jusqu’à quel point peut-on faire confiance à la justice ? A cette pseudo branche scientifique qu’est la psychiatrie ? Ne risquons pas nous même à cause de la nature humaine à rechercher la facilité, la gloire et la fortune, d’être nous aussi victime un jour d’une erreur judiciaire et/ou médicale ? Comme dit sur la quatrième couverture ce livre à en effet quelque chose de glaçant malgré le fait qu'il soit parfois un peu lassant.

En conclusion c'est un livre intéressant qui se lit aussi bien qu'un roman sauf que là c'est véridique. Et ce n'est pas rassurant.

Et ici un extrait qui résume assez bien ce livre je trouve :

« 1- Le patient n’a-t-il eu aucun souvenir des faits pendant un long moment ? Ces souvenirs ont-ils « refait surface » au cours du processus thérapeutique ? Si oui, il y a de grandes chances qu’il s’agisse de souvenirs inventés.
2- Les entretiens se penchant sur ces souvenirs ont-ils été enregistrés ? Si oui, il est possible d’analyser toute influence exercée. Sinon, il se peut que le thérapeute ne puisse isoler l’interaction ayant mené à de faux souvenirs.
3- Les suspicions s’appuient-elles sur autre chose que sur les propres déclarations du patient  (empreintes digitales, tests ADN, preuves matérielle) ? Si ces déclarations sont les seules sources de suspicion, il convient alors de les analyser en détail afin de déterminer si ces informations ont pu être tirées de sources extérieures, par exemple des médias.
S’il y a le moindre risque que des souvenirs aient pu voir le jour au cours de la thérapie, les déclarations du patient doivent être soumises à l’expertise d’un psychiatre ayant suivi une formation universitaire dans le domaine de la psychologie des témoins. […] Si le verdict de la cour se fonde sur de tel souvenirs sans avoir procédé à l’analyse recommande il y a risque d’erreur judiciaire.

Nils Wiklund.
Psychiatre agrée,
maître de conférences en psychiatrie légale, spécialiste en psychiatrie clinique. »

Merci aux éditions du Livre de poche.

27 mai 2015

"Le cerveau à sornettes" de Roger Price

"Le cerveau à sornettes" de Roger Price

le cerveau à sornettes

Résumé :

Apprenez à ne rien faire ! Un des livres les plus fous et les plus drôles de la littérature américaine du XXe siècle.
Pourquoi s'adapter alors que c'est la civilisation qui est inadaptée ? Pourquoi s'activer quand on peut l'éviter ? Et comment s'exercer à ne rien faire ? Après des années de recherches approfondies en anthropologie, en psychologie, en laboratoire et sur Mlle Patricia Delray, l'auteur fonde dans ce livre les bases d'un mouvement révolutionnaire : l'Evitisme. Il nous raconte aussi le destin tragique de Melvin Ouk, l'inventeur de la roue, pionnier du cauchemar mécaniste actuel, et nous emmène en expédition chez les sauvages blancs du Pópotan, fétichistes de l'argent... Il nous enseigne par ailleurs «Comment combattre efficacement la publicité» ou «Comment les jeunes femmes et autres types de femmes peuvent éviter les hommes qui les enquiquinent dans les lieux publics». Hilarant manuel illustré de 80 dessins, Le Cerveau à sornettes vous convaincra de rejoindre le Mouvement !
Pamphlet anti-utilitariste virulent et chef-d'oeuvre d'humour nonsensique, pionnier «marxbrotherien» de la décroissance et du slow en plein maccarthysme, Le Cerveau à sornettes est un des livres les plus dingos de la littérature US, salué comme il se doit par l'Oulipien Georges Perec.

Mon avis :

Je ne sais pas vraiment si le propre de cette maison d’édition est de publier des choses loufoques, mais en additionnant Mémoires d’un vieux con de Topor (j’ai Vaches noires dans ma PAL mais toujours pas lu) et Le cerveau  à sornettes, je pourrais être tentée de le croire. Car comme le livre de Topor celui-là est tout aussi bizarre et nouveau.

Dans ce livre l’auteur va se proposer de nous faire découvrir sa philosophie « L’évitisme ». « L’évitisme » qu’est-ce que c’est ? Ca ressemble un peu au non-agir des bouddhistes mais en pire – cependant comme chez les bouddhistes il faut une longue pratique pour y parvenir, comptez un an pour apprendre trois poses pour ne rien faire.

Maintenant que les bases sont posées, venons-en au contenu.

Pour ce qui est de ce dernier je ne vous cache pas que ça va être dur d’en parler, car d’une part l’écriture est tellement délirante qu’il est parfois difficile de suivre le fil conducteur de « l’évitisme », et d’autre part ça part tellement dans tous les sens qu’en fait il est impossible d’en parler. En fait je suis à deux doigts de tenter l’évitisme moi aussi.

Plus sérieusement sachez que l’expression « part dans tous les sens » n’est pas exagérée. Car pour comprendre le malheur humain, et nous faire comprendre que sa philosophie l’évitisme ne peut être évitée et qu'elle peut nous être que bénéfique, l’auteur va démontrer par A+B et avec une variété d'exemples, que nos diverses philosophies habituelles, que nos manières de vivre et de penser, nous ont menés droits dans le mur et qu'il est donc grand temps d'en changer. Et sachez que pour étayer ses propos l'auteur n'hésitera pas à remonter à l'invention de la roue, c'est vous dire que c'est sérieux. Enfin au premier abord... 
Bref ! Comme vous le voyez, c’est à une véritable thèse que Roger Price s’est adonné tout en tapant sans arrêt sur le pauvre Dr. Carl Gassoway ennemi du mouvement de "l'évitisme" et terroriste sur les bords ^^ - et je précise que cette thèse est aussi bordélique que ce dernier paragraphe.

Bon, vous vous en doutez rien de sérieux là-dedans, encore que ce passage page 91 « (Def.) Existentialisme : toute l’humanité devrait aller se faire voir. Et plutôt deux fois qu’une. » « De l’avis général, l’homme moderne fonce vers le Néant. Cette situation est due au fait que l’homme souffre d‘une compulsion le poussant à sans cesse se lancer […] dans des projets, des plans et des actions. », montre que parfois ça peut être profond (mais vraiment parfois, en fait je n'ai retenu que ce passage).
Cela dit, sachez que ce qui fait le charme de ce livre c’est justement ça : son manque de sérieux, son bordel éclatant, son écriture drolatique, son esprit comique et farceur. Personnellement ça m'a arraché des rires et des sourires à chaque page, y compris quand il dit qu'il faut taper l'enfant pour le forcer à rire à une histoire crétine. D’ailleurs une anecdote de lecture, la connerie de la page 153 a marché avec ma mère. Je lui contais l’histoire, quand d’un coup j’ai crié « féroce rhinocéros » comme cela avait été conseillé au bas de la page, elle s’est quasiment pétée la gueule du canapé ! (J’en rigole encore.)

Bref ! Tout ça pour dire que c’est vraiment la lecture que je conseille, et ce que je disais de Topor à l’époque je le dis pour ce livre aussi sans hésiter, lisez-le vous n’en lirez jamais deux pareils. A moins que l’auteur en ait écrit deux identiques ? 

En tout cas je remercie Libfly & l'éditeur Wombat pour cette découverte plus qu'agréable.

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26 mai 2015

"Encyclopédie des sports oubliés" de Edward Brooke-Hitching

"Encyclopédie des sports oubliés" de Edward Brooke-Hitching

encyclopédie des sports oubliés livre

Résumé :

Edward Brooke-Hitching a parcouru nombre de grimoires poussiéreux afin de faire revivre les sports et autres passe-temps les plus étonnants, les plus dangereux ou tout simplement les plus absurdes que l'homme ait jamais inventés (et, tout compte fait, abandonnés). Après tout, qui aurait pensé à remettre au goût du jour les combats de pieuvres, très populaires au XVIIIe siècle ? Ou la boxe avec feux d'artifice - un sport aussi dangereux qu'on peut le craindre. Quant au ballet à skis, il ne semble pas si risqué, à moins que vous ne tentiez de reproduire l'exploit de Suzy «Chapstick» : le grand écart sur la pointe des skis. Voyage délicieusement loufoque au pays des excentriques, ce livre ravira tous les fans des Monty Python ou de Mr Bean.

Mon avis :

L’encyclopédie des sports oubliés possède une approche particulière de son sujet, vu que l’auteur mélange le sérieux de ses recherches au ton humoristique.

Ce livre qui se présente dans une magnifique couverture cartonnée, va aborder ces sports oubliés d’une manière concise. Rarement sur plus d’une page et souvent accompagné de dessins qui finiront de vous convaincre que ces sports ont existé, l’auteur va faire partager aux lecteurs dans un court texte l’essentiel de ces modes sportives éphémères ; origine, pratique, image véhiculée, fin, et parfois anecdote.

Mais au-delà du simple mode d’emploi, ce livre va nous faire aborder sous une autre facette, l’Histoire. En effet, sport noble ou sport populaire, sport d'ici ou d'ailleurs, ce bouquin se relève au final un excellent ouvrage d’histoire pour découvrir toutes les couches de ces populations anciennes dans leurs moments de divertissement, mais aussi pour découvrir leurs mentalités comme le montre un court passage sur les procès d’animaux (!) ou encore l’évolution des sociétés avec par exemple la naissance des associations de défenses des animaux qui est abordée ici.

On sera néanmoins étonné de voir que certain de ces sports ne sont pas si vieux, quelque-uns datent de quelques dizaines années en arrière à peine, comme ; le golf à l’arc, le gober de poisson rouge (qui m’a fait monter la gerbe. Je vous jure que c’est vrai !), le lancer de serpillière, etc.

Cependant je reproche une petite chose à ce livre, c’est que parfois j’ai eu l’impression qu’il ne parlait pas de sport mais plutôt de challenge, de record du monde, et ce dans des catégories qu’on ne peut pas dire sportives – enfin pour moi – comme le gober de poisson ou encore comme le record de personnes dans une cabine téléphonique. Bon, ce n’est pas un gros défaut non plus, et il y en a très peu, mais voilà avec ce genre là j’ai trouvé qu’on s’éloignait parfois du sujet. Après c’est peut-être moi qui n’aie pas la bonne définition du mot sport en tête. ^^

Bref, malgré ce défaut pas déplaisant, c’était une lecture très sympathique que je conseille.

Merci aux éditions Denoël (Hors collection)
Traduit de l'anglais par Laurent Barucq
272 pages
Paru le 04/05/2015

13 mai 2015

"Danser avec le diable" de Maud Tabachnik

"Danser avec le diable" de Maud Tabachnik

danser avec le diable

Résumé :

Lancé dans la traque d’un insaisissable psychopathe, le lieutenant Boris Berezovsky se retrouve pris au piège de son passé. Ou plutôt du passé de son père Vladimir, un juif russe échappé de l’enfer stalinien et devenu citoyen américain, qui se dit menacé par des services secrets étrangers. Boris découvre alors avec stupeur que Vladimir entretenait d’excellentes relations avec la bête noire de Poutine, son neveu Boris Berezovsky (homonyme de son fils), le célèbre oligarque, prétendument « suicidé » à Londres.

Tandis que le meurtrier continue de sévir en toute impunité, Boris se plonge dans sa propre histoire, cherchant qui, de la mafia russe locale, du MI5 ou du FSB cherche à liquider son père.

De la folie urbaine ordinaire aux spectres de l’Histoire soviétique et ses tragédies, un suspense aussi musclé que vertigineux de Maud Tabachnik, la plus américaine des auteurs français de polar.

Mon avis :

Vous connaissez ce vieil adage qui dit que la curiosité est pleine de surprises ? Non. C’est normal. Je viens de l’inventer.
En tout cas ça n’en reste pas moins mon avis sur cette lecture, et je ne dis pas ça parce que j’ai eu la chance de le recevoir, mais vraiment parce que ce livre - vers lequel je ne serais pas forcément allée en librairie -, est un coup de cœur !
Un coup de cœur pour quelque chose d’aussi sanguinaire et noir, c’est bizarre je vous l’accorde. Mais ce livre m’a littéralement scotché. Je n’avais jamais rien lu de pareil dans ce genre-là, et j’affirme sans peur des représailles
smileyque les plus grands auteurs américains de polard peuvent aller se rhabiller.

Oui je l'affirme et le signe ! Car tout d'abord rares sont les auteurs qui arrivent à manier si bien deux histoires, dont une - la plus privée - me semblait plutôt capillotractée et mal barrée à la base, et ensuite rares sont ceux qui bousculent les codes du genre comme ça. Ici par exemple, l'auteure ne cache pas l'identité du meurtrier, mais va par contre jouer sur d'autres choses pour faire durer le plaisir du lecteur. (Je vous en dirai bien plus mais j'ai peur de spoiler.)

Pourtant même si tout cela est déjà agréable à suivre et à lire, il faut savoir que ça ne serait rien sans la fin. Je vous assure que la fin se mange sans faim, comme le Plantafin. Et même si j'ai eu l’impression qu’elle me laissait sur la faim, vu que cette dernière sonne un peu comme un cliffhanger, - alors que je ne pense pas qu’une suite soit prévue, d’ailleurs je pense qu’elle gâcherait tout si jamais il y en avait une-, je la trouve cependant franchement bien trouvée !
Déjà parce que même cette dernière bouscule les codes du genre, c'est le livre en entier qui les bouscules en fait ; et ensuite parce qu’elle m'a laissée ; éberluée, triste, désemparée… A deux doigts du suicide. Bon d’accord j’exagère un peu, mais en tout cas elle m'a coupé le souffle ça c’est un fait, et je ne suis pourtant pas fan des fins ouvertes.

Quoi qu'il en soit pour moi, il n’y a pas photo, même si tout le livre est excellent le point d’orgue se trouve clairement à la fin, dans les dernières pages jusqu'à la dernière ligne jusqu'au dernier mot. (Je ne peux pas aller plus loin ! Flûûûûûte !)

Bon tout cela est bien beau mais qu'en est-il du reste ? He ben le reste est parfait aussi. Comme je le disais les deux histoires sont habillement menées et bien dosées, mais en plus de ça l'écriture ne souffre d'aucune descriptions indigestes, la plume coule toute seule. Quant aux personnages ils ne sont pas en reste non plus, puisqu'ils sont intrigants et agréables à suivre sans que l'auteur ne s'appesante plus que ça sur leur vie privée, et ça c'est un point très important pour moi dans ce genre de livre.

En résumé je ne peux que conseiller ce livre qui mêle formidablement bien enquête policière et vie privée tout en revisitant les codes du genre. En clair, je le conseille mille fois plutôt qu’une. 

Merci Albin Michel. :)

22 janvier 2015

"Femme nue jouant Chopin" de Louise Erdrich

"Femme nue jouant Chopin" de Louise Erdrich

femme nue jouant chopin

Résumé :

« L un de nos plus grands écrivains, remarquable par son audace stylistique et sa virtuosité artistique. Ces nouvelles sont une splendide démonstration de son talent et de son style »
The Washington Post

Rassemblées pour la première fois en deux volumes (La décapotable rouge et Femme nue jouant Chopin), les nouvelles de Louise Erdrich publiées initialement dans des revues littéraires et des magazines américains sont marquées par l imaginaire sensuel et fertile d un écrivain singulier
Ici, le rêve surgit du quotidien, le comique tourne au tragique, la violence et la beauté envahissent tout à coup un paysage banal. On y retrouve la genèse de ce qui a constitué, au fil des livres, un univers où poésie et magie s entrecroisent ; ce Dakota du Nord si cher à l écrivain, ces personnages passionnés, complexes et inoubliables qui peuplent ses lignes.
Louise Erdrich possède ce talent très particulier de savoir distiller des vies en quelques pages, parvenant à donner à ces femmes, hommes et enfants, une dimension universelle et singulière, en explorant sans retenue et sans relâche ces émotions et ces sentiments qui nous rendent humains.

Mon avis :

Femme nue jouant Chopin, titre étrange et rêveur s’il en est. A l’image  des nouvelles qui composent ce livre. Cependant, je ne dirais pas que toutes les nouvelles qui composent ce livre sont rêveuses, mais elles ont néanmoins toutes ce côté étrange, déroutant, où l’auteure surprend par la tournure qu’elle donne aux évènements ou par les situations qu’elle a mis en place initialement.

Ici on sort des situations communes, à part quelques nouvelles comme Hasta namast, baby, pour se retrouver nez à nez avec une sœur qui abandonne sa voie pour le piano, un vieil homme qui a un lien tout particulier avec son violon, ou avec un autre homme qui donne le sein. Dans ces pages le surnaturel, la bizarrerie, côtoient le plus simple des mondes ; qu’il soit sauvage ou civilisé.

Mais ces histoires un peu troubles, ne seraient rien si elles n'étaient pas desservies par une écriture des plus sublimes. Les sentiments, les pensées, les situations, les  personnages sont décrits avec une sensibilité, un réalisme, une finesse toute naturelle mais aussi poétique, qui donne à ces nouvelles une légèreté particulière, une profondeur intense et des images douloureuses et fabuleuses, comme cette image des lèvres où perle un sang pourpre.

Néanmoins, toutes les nouvelles n’ont pas le même charme, mais dans l’ensemble elles ont toutes  une note qui fait qu’elles se lisent malgré tout très bien - sûrement à cause du petit secret, de la colère sourde -, et ce même si le début n’est pas forcément accrocheur.

Pour conclure, je conseille ce livre pour son écriture mais aussi et surtout pour ses histoires étranges.

 

Merci aux édition Albin Michel de m'avoir permise de découvrir cette auteure.

Extrait : "Au début quand on attend quelqu'un, chaque ombre est une arrivée. Puis les ombres deviennent la substance même de l'effroi. [...] Ils ont laissé le violon ici avec moi. Chaque nuit je joue pour toi, mon frère, et quand je ne pourrai plus jouer, j'attacherai notre violon dans la canoë et l'enverrais vers toi, pour qu'il te trouve où que tu sois. Je n'aurai pas à le percer pour qu'il parcoure le fond du lac. Tes trous feront l'affaire, Frère, comme mon sale tour t'a fait ton affaire."

14 décembre 2014

"Lettres mortes" de Robert Allison

"Lettres mortes" de Robert Allison

lettres mortes roman

Résumé :

1942, au beau milieu du désert libyen. Un jeune soldat anglais reprend connaissance, sa moto totalement détruite à quelques mètres de lui. Il a sauté sur une mine et est grièvement blessé. Une musette pleine de lettres gît à ses côtés. Il ne se souvient de rien, ni de qui il est, ni pourquoi il se retrouve dans cet endroit. À la surprise de tous, il se remet peu à peu de ses blessures et occupe sa convalescence à lire les missives. L'une d'entre elles le touche particulièrement : celle qu'un lieutenant, Tuck, a écrite à la femme aimée. Le jour où une tribu de Bédouins attaque le campement, le jeune amnésique saisit l'occasion de changer d'identité et d'endosser celle de Tuck. Il va s'inventer une vie rêvée. Lettres mortes est un voyage hypnotique qui nous parle de la solitude des soldats, de leur courage et, parfois, de leur lâcheté. Robert Allison nous emmène dans les dunes fascinantes et dangereuses du Sahara, qui offrent un décor magistral, à la hauteur de la noirceur du coeur de la guerre.

Mon avis :

Je suis d’avance désolée sur ce que je vais dire, mais… je n’ai pas aimé ce livre. Je l’ai même arrêté 100 pages avant la fin, tellement il ne m’a pas touchée et tellement il était loin de mes attentes.

Quand j’ai lu le synopsis et malgré le décor dénudé et une ambiance difficile, je m’étais attendue à quelque chose de touchant, de sensible, de délicat… Pour moi l’histoire d’un homme qui a oublié sa vie et s’en choisit une autre de substitution, ne pouvait pas ressembler à autre chose qu’à ce tableau, et ben ici non. Rien de tout ça.

A la lecture de ce livre je n’ai rien vu de ce que j’attendais, et en plus je n’ai rien ressenti à part de l’énervement et de l’ennui.

L’énervement, car le héros comme les autres personnages du roman sont extrêmement horripilants et insupportables, du coup j’avoue que c’était mal parti pour que j’apprécie ce livre. Et ce même si je conçois très bien que l’égoïsme, la grossièreté… peuvent s’expliquer par le contexte et les diverses épreuves que traversent nos personnages. (Même si je pense qu’il ne faut pas trop exagérer non plus, comme le fait notre motocycliste au début quand il se retrouve seul dans le camp. Là son nombrilisme m’a donné envie de le tuer.)

Ensuite j’ai ressenti de l’ennui car le récit souffre de lenteur. En effet malgré le fait qu’il se passe des choses, ces pages manquent de vie. J’ai vraiment eu du mal à ne pas m’endormir dessus, tellement c'est mou.

Alors bien sûr au milieu de tout ça il y a quelques beaux passages, ce livre n'est pas dépourvu d'humanité, notamment quand notre héros dit ce qu'il sera dans une autre vie, mais ces passages étaient si peu nombreux qu'ils ne contrebalançaient pas assez pour faire oublier le reste. C'est comme-ci ils n'existaient pas finalement. Ce qui est dommage, car si ce côté avait été plus présent, sans être un coup de coeur ce livre m'aurait davantage plu.

En résumé vous l'aurez compris ce livre ne sera pas une lecture légendaire pour moi, mais si le côté masculin pur et dur ne vous fait pas peur, allez-y ! Après tout il n'est pas si éloigné de la réalité.

 

Editions Denoël

Lettres mortes de Robert Allison ; 297 pages.

Paru le 30/10/2014

Traduit de l'anglais par Isabelle D. Philippe

 

31 octobre 2014

"Chemins de poussière rouge" de Ma Jian

"Chemins de poussière rouge" de Ma Jian

ma jian chemins de poussière rouge

Résumé :

Victime de la répression menée par les autorités chinoises sur les artistes dans les années 1980, Ma Jian a trente ans quand il décide de quitter Beijing. Au cours d'un périple de trois ans, il découvre un pays aux multiples facettes déchiré entre ses traditions et les effets de sa modernisation. Des plaines de l'extrême ouest au Tibet aux côtes du sud, l'artiste-aventurier livre une vision sans concession du pays qui l'a vu naître, mais dans lequel il n'est plus qu'un étranger.

Mon avis :

Ma Jian est un auteur dissident chinois, Gao Xingjian le prix Nobel de littérature de l’année 2000 en fait une des voix les importantes et une des plus courageuses de la Chine actuelle. N’ayant lu que ce livre-là de Ma Jian je ne peux pas en affirmer autant, cependant il est vrai qu’à première vue il n’a pas tort, car dans ce livre l’auteur ne se montre pas tendre envers le régime chinois, mais en plus à côté de ça il donne à voir une autre face de la Chine. Qui est une face oubliée, pauvre, misérable, traditionnelle, mais aussi multi-traditionnelle malgré le fait que ça soit qu’une Chine sur la carte. En cela c’est vrai que Ma Jian est une voix pour cette Chine oubliée et aussi pour les victimes de ce régime communiste chinois, lui-même en a été victime en tant que journaliste – artiste, ce qui est le point de départ de ce livre d’ailleurs.

Cela dit même si Ma Jian se montre assez critique  sur ce régime unique, ce n’est pas ce que j’ai retenu en premier lieu dans ce livre. Non. Pas du tout. De même pour la quête spirituelle, bien que je l’ai énormément appréciée même si ce n’est pas ce qui a de plus mis en avant.

En fait ce qui m’a vraiment plu dans ce livre, c’est cette découverte de la Chine profonde et quasiment oubliée du gouvernement chinois. Une Chine éloigné de la mondialisation et de ses richesses. Une Chine pauvre, du système D, un peu sauvage et malhonnête ; où les traditions, les superstitions, sont encore très présentes, du moins à l’époque du voyage dans les années 80, depuis ça a pu changer. Mais même s’il est possible que ça ait changé, c’est vraiment quelque chose qui m’a marqué car parfois c’était juste purement dégoûtant, ou même carrément peu scrupuleux, honnêtement le côté traditionnelle et superstitieux m’a bien moins dérangé.  

Un dernier point qui m’a rendu aussi admirative de ce livre, donc de l’auteur, c’est la facilité que Ma Jian possède pour s’adapter à toutes les situations. Vous vous doutez bien que ce voyage à travers la Chine (même si je crois qu’il a été un peu romancé) n’a pas été sans danger et sans problème, et pourtant malgré cela, toujours l’auteur a trouvé un moyen pour gagner deux sous, ou pour se sortir d’une situation fâcheuse ou dangereuse – quitte à mentir ou autre.

Et personnellement cela me rend admirative, car je trouve que cette force de caractère, cette débrouillardise, cette façon qu’il a toujours d’aller de l’avant, sont une belle leçon de vie, même s’il n’a pas toujours fait des choses très légales, - arnaquer les gens par exemple c’est un truc que je ne peux pas faire.

Mais bon malgré ça, ça reste un livre agréable à lire pour cette distance qu’il peut apporter sur la vie, sur notre condition… Quand on lit ce livre on remarque que l’on n’est pas si mal par rapport à d’autre. Même si à côté de ça je mets en garde de prendre pour acquis ce que l’on a, et ceci que ça soit sur n’importe quel plan, tant niveau personnel que social ou encore politique.

Bref ! Tout ça pour dire que c’est un livre à lire pour élargir son horizon. Et quant à moi je vais continuer à découvrir et lire cet auteur car ses oeuvres m'attirent pas mal finalement. D'ailleurs j'avais dû le sentir car j'ai acheté début septembre son dernier roman ^^

Je remercie en passant les éditions J'ai lu.

Extrait : "J'ai traversé ces terres en sachant que jamais je n'y retournerais. Ces villages appartiennent au passé. Ma destination se trouve toujours devant moi, quelque part, sur un autre chemin."

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Flûte de Paon / Livre-sse livresque
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