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Flûte de Paon / Livre-sse livresque

16 novembre 2014

"La main de la nuit" de Susan Hill

"La main de la nuit" de Susan Hill

la main de la nuit

Résumé :

Adam Snow, un marchand de livres anciens perdu dans la campagne anglaise, arrive dans le parc d'un manoir à l'abandon.
Par curiosité, il se dirige vers la porte d'entrée, lorsqu'il ressent une présence mystérieuse...

La petite main qui a saisi la sienne va désormais l'obséder.
D'autant qu'elle semble lui vouloir du mal...

Mon avis :

Même-pas-peur ! Enfin si, sur la fin, mais ça n’était pas à cause du livre, juste la faute à mes andouilles de chatte qui ont grogné après je ne sais pas quoi en direction de la baie vitrée à 00H30, une heure normale pour grogner et me faire flipper, alors que je suis en train de lire un livre qui parle de fantôme. Crétines ! ^^

A part ça je n’ai même pas eu peur, comme pour La dame en noir Susan Hill reste dans son style très subtil, très simple, qui donne des frissons mais pas trop. Ici comme dans le précédent, pas de psychologie très approfondie et d’évènements trop frappants, l’auteure joue avec quelques actions fortes, mais le reste du temps ça reste plus ou moins calme. Un peu à l’image du personnage principal qui possède une certaine facilité pour passer à autre chose d'ailleurs, - ce qui force l’admiration parce que moi j’aurai depuis longtemps fait une crise cardiaque si une main invisible me tenait. Mais passons.

Alors bien sûr dans ce roman on va retrouver quelques clichés inhérents à ce genre d’intrigue, une maison en ruine et un jardin abandonné, ça ne bousculent pas les codes du genre. Mais malgré ça, ce livre n’en reste pas moins mystérieux et prenant, cette petite main, ces apparitions, ces évènements inexplicables, m’ont interrogée, m’ont intriguée et je me suis demandé tout le long comment tout cela allait finir ; car même si ce n’est pas un suspense très dense, qui tient en haleine le lecteur, le récit est quand même manœuvré pour être intriguant.  

Il y’a du danger, même si c’est par à-coup, il y a deux ou trois paroles qui sont glissées l’air de rien dans le roman mais qui sont-là pour questionner, il y a aussi des non-dits, bref, il y a quand même de la matière derrière cette apparente mollesse qui fait que le roman n’est pas non plus mort, de plus on se doute que la fin va être inattendue comme dans La dame en noir qui est exactement dans le même style. Bien entendu je ne vais pas vous la dévoiler, mais sachez qu’elle surprend.

Pour résumer, on peut reprocher une certaine inertie dans le récit, un manque d’image forte, mais comme il y a aussi du suspense et une intrigue qui intrigue, il se lit bien. Et je conseille avant tout à ceux qui comme moi sont peureux, et à ceux qui acceptent qu’il n’y a pas besoin d’effusion de sang pour avoir quelques frissons, je rappelle que ce livre est monté à l’image des apparitions surnaturelles, les sensations sont brèves comme les fantômes qui traversent ce monde. Enfin bref, un moment de lecture sympathique pour moi.

Je remercie les éditions de l’Archipel.

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10 novembre 2014

"François 1er" de Max Gallo

"François 1er : Roi de France, Roi-Chevalier, Prince de la Renaissance française" de Max Gallo

françois 1er livre

Résumé :

25 janvier 1515. François Ier est sacré à Reims. Dès le mois de septembre suivant, à Marignan, il devient Roi-Chevalier, adoubé à sa demande par Bayard. Il n'a de cesse d'imposer son autorité face à ses puissants voisins, Henri VIII, roi d'Angleterre, et surtout Charles Quint, qui forge le Saint-Empire. En s'alliant avec Soliman le Magnifique, qui lui offre les services du pirate Barberousse, il fait entrer l'Orient au sein de l'Europe. De l'Italie, il rapporte une passion pour les arts, permettant à la Renaissance de s'épanouir dans son royaume. Protecteur de Léonard de Vinci, qui selon la légende meurt dans ses bras, il commande des œuvres aux plus grands peintres italiens. Roi bâtisseur, il agrandit le royaume tout en le parant de merveilles architecturales – le château de Chambord, Fontainebleau, les nouveaux développements du Louvre... Roi visionnaire, enfin, il repousse les frontières et construit les prémices de la centralisation. La France moderne est en passe de naître. Dans la lignée de son Louis XIV, qui a connu un immense succès, Max Gallo dresse le portrait d'un roi d'exception, qui a marqué le destin de la France.

Mon avis :

Quand j’ai commencé ce roman je ne savais pas trop à quoi m’attendre, biographie ou biographie romancée, et finalement il s’avère que c’est une biographie. Mais pas une biographie très approfondie qui va faire le tour du règne de François 1er.

Là Max Gallo va surtout aborder la passion de François 1er pour les femmes, sa joie de vivre, sa mère en qui il avait une grande confiance, ses relations avec Charles Quint, et par extension celles avec Henri VIII et Soliman le magnifique, mais il ne va pas s’arrêter tant que ça –enfin je n’ai pas trouvé- sur ce roi qui aimait l’art, la culture… Ici il n’est pas mention du Collège de France ou de la naissance du français par exemple. D’ailleurs Max Gallo ne parle pas non plus de toute la politique de François 1er , par exemple il n’est exprimé nulle part la politique d'exploration en Amérique du Nord avec Jacques Cartier ou de Giovanni da Verrazzano. Et c’est vrai que finalement pour un portrait c’est un peu dommage qu’il manque certaines choses.

Cela dit malgré ces manques, ce livre donne un portrait assez complet de la politique de ce roi. Quand on lit ce livre, on voit que c’était un roi toujours sur le pied de guerre, qui voulait défendre ses intérêts coûte que coûte, et pour ça il n’hésitait pas à assommer son peuple de taxe pour financer les guerres et à contracter des alliances douteuses avec Soliman le Magnifique. On voit aussi qu’il n’était pas non plus un roi cruel et arbitraire, même s'il n’a pas hésité à poursuivre les protestants, ils savaient se montrer aussi magnanime avec la population et réfléchi quand une situation était ambiguë même si le sujet était grave. Enfin on voit que c’était un roi agréable mais qui en imposait malgré tout, la marque de son règne.

Bon d’accord tout n’est pas dit dans ce portrait, et certains pourraient être déçus, mais l’essentiel y est et en plus c'est accessible même si les passages en vieux français surprennent. Là j’avoue que parfois j’avais du mal à comprendre certains passages à la première lecture, le vieux français je ne le croise pas tous les jours, mais c'est quand même un excellent livre qui se lit bien et qui dégrossi très bien ce roi de France et son époque. Je conseille pour ceux qui ont peur des livres d'histoire trop compliqués, mais qui aimeraient bien se lancer. En plus petit plus il y'a quelques photos utiles.

Je remercie avant de finir les éditions XO éditions.

8 novembre 2014

"L'enfant qui était monté au sommet d'un arbre" de Mimei Ogawa

"L'enfant qui était monté au sommet d'un arbre" de Mimei Ogawa. 

mimei ogawa

Résumé :

Les deux contes choisis rassemblés ici, L'enfant qui était monté au sommet d'un arbre et Le tonnerre qui gronde au loin, permettront au lecteur de se familiariser avec Ogawa Mimei, 1882-1961, surnommé le Hans Christian Andersen par ses contemporains. Des contes devenus classiques, empreints de poésie et de mystères, écrits dans une langue délicate.

Mon avis :

Je sais que je n'ai plus l'âge de lire les contes pour enfant, moi qui d'ailleurs n'en ai jamais lu excepté une fois des contes polonais, mais quand j'ai vu que c'étaient des contes japonais j'avoue que je n'ai pas pu résister. Et aucun regret ! C'est un plaisir à lire et aussi à regarder. C'est doux et triste à la fois. Tendre, émouvant, mystérieux et simple en même temps.

Les deux histoires changent de ce qu'on a l'habitude de voir, ici pas de monstre et de méchanceté gratuite qui font grandir les enfants plus vite, néanmoins même si les grandes aventures sont absentes de ce livre, l'aventure de la vie n'en est pas moins présente ici. Un petit garçon orphelin qui regarde les étoiles tous les soirs, un autre qui regarde les légumes du jardin pousser, par leur émerveillement, leur monologue et leurs questions ces contes sont la vie.

Possédant une sensibilité universelle, où la poésie, les songes apaisent les blessures, et le mystère donne les plus belles fins et laisse à la misère son malheur, je conseille sincèrement ce livre pour les petits, car après tout la lecture c'est aussi pour les enfants.

 

7 novembre 2014

"Les hérétiques au Moyen-Âge ; Suppôts de Satan ou chrétiens dissidents ?" de André Vauchez

"Les hérétiques au Moyen-Âge ; Suppôts de Satan ou chrétiens dissidents ?" de André Vauchez

les hérétiques au moyen âge

Résumé :

An mille : les hérésies ne touchent qu'un nombre limité de personnes, appartenant à l'élite culturelle et sociale. Deux siècles plus tard, elles sont devenues de puissants mouvements contestataires qui remettent en cause l'emprise du clergé catholique. De l'Allemagne rhénane à l'Italie centrale et à l'Espagne du Nord en passant par le Languedoc, de nombreuses régions de la chrétienté sont alors "gangrenées" - pour reprendre le vocabulaire des textes pontificaux de l'époque - par diverses formes de dissidence religieuse : Cathares, Vaudois, Patarins... Un défi lancé à la papauté qui les condamne comme des hérésies et les combat par l'intermédiaire de l'Inquisition et des ordres mendiants (Dominicains et Franciscains) à partir de 1231. Aux XIVe et XVe siècles, les accusations d'hérésie se multiplient et visent désormais tous ceux qui désobéissent à l'Eglise ou s'opposent à son autorité, y compris dans le domaine temporel. Le cercle des poursuites ne cesse de s'élargir et l'on finit par considérer comme des hérétiques des hommes et des femmes dont le seul tort était de dénoncer publiquement les abus du clergé et les dérives autoritaires de la hiérarchie ecclésiastique. Une grande oeuvre sur ces prétendus "Suppôts de Satan".

Mon avis :

Suppôts de Satan ou chrétiens dissidents ? Assurément dissidents, quelques sorcières et jeteurs de sort aussi, mais ça c’était pour plus tard, et l’auteur ne s’attarde pas vraiment dessus. Alors pour être franche je n’ai pas tout retenu de cette lecture, parce que je ne vous cache pas qu’il faut bien être dedans pour le lire et j’ai d’ailleurs lu plusieurs fois quelques passages pour bien situer, mais malgré ça j’ai découvert beaucoup de choses intéressantes. En fait, je n’aurais jamais pensé un jour voir cette question sous cet angle-là, pour moi les hérétiques c’était les sorcières, les devins, les sataniques, mais aucunement des gens qui d’un point de vu spirituel voulait revenir à quelque chose de plus sincère, souvent à un mode de vie plus apostolique. Dans ma tête c’était même plutôt tant mieux pour l’église ces gens-là, mais visiblement non. Je suis sans doute un peu naïve…

Bon, je me doutais bien que ces différents courants religieux, - enfin pour ceux que je connaissais- qui se voulaient tous plus proche de Dieu que les voisins, n’étaient pas tous la bienvenus au sein de l’église. C’est connu l’église ne laisse pas si facilement sa place, et l’histoire nous a montré que ses privilèges, qu’ils soient matériels et spirituels, elle y tenait fermement, mais je ne pensais pas qu’ils étaient quand même à ce point honnis, alors que leur but était toujours Dieu finalement. Enfin pour ceux qui étaient réellement « hérétiques », parce que c’était aussi l’appellation idéale pour se débarrasser de ses ennemis. Enfin bref, comme vous le voyez l’hérésie est un problème assez complexe.

Et ce problème complexe, sur une base d’archive et notamment beaucoup d’archives italiennes, André Vauchez va donc l’expliquer. Il va expliquer le déroulement de l’hérésie au Moyen-âge ; la naissance des divers courants religieux, leurs revendications (comme le droit de prêcher), leur vision sur le pouvoir ecclésiastique (pas du tout tendre mais pas fausse), et finalement leur poursuite par le pouvoir séculier mais aussi spirituel, car avec l’hérésie est apparue l’inquisition qui était là pour combattre ces hérétiques qui remettaient en cause le pouvoir ecclésiastique.

Et avec l’inquisition l’auteur va donc donner toute la dimension à ce problème, puisqu’en parallèle au développement de l’hérésie, il a dans le même temps développé l'inquisition et son mode de fonctionnement. Il va par ailleurs rappeler que le bûcher n’était pas toujours la solution finale (sans faire de mauvais jeu de mot), avant ça il y avait les pénitences, le port de la croix sur les vêtements, etc… Sans compter qu’à côté de ça, il y avait tout un système créé pour ramener la brebis égarée sur le chemin de la rédemption. Pour ça il va parler des ordres mendiants, et de l’utilité de certain mythe comme celui de Marie d’Oignies.

Néanmoins surprise. L'auteur va aussi montrer qu'il n'était pas toujours facile pour le pouvoir de l'église, de pratiquer sa justice et d'appliquer sa loi, car ces gens que l’on disait hérétiques étaient parfois tolérés par les populations, ainsi que par le roi.

Comme je vous le disais la question de l'hérésie n'est pas des plus facile.

Enfin je ne vais pas tout vous résumer ici, mais c’est vraiment un bon livre que je conseille. André Vauchez va donner à une question oubliée aujourd’hui et idéologique dans le passé, toute la base pour bien comprendre l’hérésie au Moyen-âge, certes c’est dense à lire, mais bien concentré c’est largement faisable, et le sujet est des plus passionnants. Je conseille aux curieux de l'histoire et je sais qu'il y en a.

Merci aux éditions du CNRS.

5 novembre 2014

Bilan septembre et octobre 2014

 

Salut à tous ! Aujourd'hui c'est bilan !

Ca fait quand même deux mois que je n'en ai pas fait, du coup voilà je vais en faire un rapide.

Alors le mois de septembre a été un petit mois de lecture car je n'avais pas trop envie de lire, je sortais des exams donc voilà je n'avais pas trop le goût. En ce qui concerne le mois d'octobre par contre, il a été plutôt bon, bien que pas conséquent car j'ai quand même lu quelques pavés. Du coup forcément ça prend du temps.

Allez je vous montre tout ça.

 

Niveau lecture septembre :

1- La BD du joueur du grenier tome 3 : L'appel aux devoir de Frédéric Molas (J'ai retrouvé le plaisir du premier tome, j'avais un peu moins apprécié le deuxième.)

2- Big Brother de Lionel Shirver (Que j'ai fini le 1er ou 2 septembre mais que j'avais commencé en août.)

3- La langue des oiseaux de Claudie Hunzinger

4- Oona et Salinger de Frédéric Beigbeder

5- Aristot mon père d'Annabel Lyon

6- Un jeune homme prometteur de Gauthier Battistella

En octobre :

7- La vie volée de Jun Do de Adam Johnson (Pavé 2)

8- Le fils de Philippe Meyers (Pavé 1)

9- Esprit d'hiver de Laura Kasischke

10- Noces de cire de Ruppert Thomson

11- Une singulière prédiction de Yveline Gimbert

12- Chemins de poussière rouge de Ma Jian (Pavé 3)

13- Les hérétiques au Moyen-âge : Suppôts de Satan ou chrétiens dissidents ? de André Vauchez

Niveau achat :

Alors ceux que j'ai acheté à Lyon début septembre.

Les cavaliers de Kessel

Pour seul cortège de Laurent Gaudé

BD joueur du grenier tome 3 de F. Molas

Ensuite ceux dont j'ai déjà parlé ici. A savoir : Jacob, Jacob de Valérie Zenatti, Saint Louis de Gérard Sivéry, Wicked : la véritable histoire de la sorcière de l'ouest de Gregory Maguire, Histoire du Taoïsme d'Isabelle Robinet, 12 femmes d'Orient qui ont changé l'histoire de Gilbert Sinoué.

Et après j'ai acheté : Les gens heureux lisent et boivent du café de Agnès Martin-Lugand, Quand les lieux racontent l'histoire de France de Nicolas Eybalin, et un livre de contes japonais pour enfant que je vais offrir mais que je vais lire avant : L'enfant qui était monté au sommet de l'arbre Mimei Ogawa traduit de Sytefano Arici.

Et voilà !  Ça va je trouve que j'ai été sage. *confidence à voix basse* Bon par contre je n'ai pas parlé des autres réceptions. *je ne sais pas pourquoi je parle à voix basse ?*

 

nuage 2

AB-SO-LU-MENT PAS !

nunu

 

Bon mois de novembre à tous !

 

 

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31 octobre 2014

"Chemins de poussière rouge" de Ma Jian

"Chemins de poussière rouge" de Ma Jian

ma jian chemins de poussière rouge

Résumé :

Victime de la répression menée par les autorités chinoises sur les artistes dans les années 1980, Ma Jian a trente ans quand il décide de quitter Beijing. Au cours d'un périple de trois ans, il découvre un pays aux multiples facettes déchiré entre ses traditions et les effets de sa modernisation. Des plaines de l'extrême ouest au Tibet aux côtes du sud, l'artiste-aventurier livre une vision sans concession du pays qui l'a vu naître, mais dans lequel il n'est plus qu'un étranger.

Mon avis :

Ma Jian est un auteur dissident chinois, Gao Xingjian le prix Nobel de littérature de l’année 2000 en fait une des voix les importantes et une des plus courageuses de la Chine actuelle. N’ayant lu que ce livre-là de Ma Jian je ne peux pas en affirmer autant, cependant il est vrai qu’à première vue il n’a pas tort, car dans ce livre l’auteur ne se montre pas tendre envers le régime chinois, mais en plus à côté de ça il donne à voir une autre face de la Chine. Qui est une face oubliée, pauvre, misérable, traditionnelle, mais aussi multi-traditionnelle malgré le fait que ça soit qu’une Chine sur la carte. En cela c’est vrai que Ma Jian est une voix pour cette Chine oubliée et aussi pour les victimes de ce régime communiste chinois, lui-même en a été victime en tant que journaliste – artiste, ce qui est le point de départ de ce livre d’ailleurs.

Cela dit même si Ma Jian se montre assez critique  sur ce régime unique, ce n’est pas ce que j’ai retenu en premier lieu dans ce livre. Non. Pas du tout. De même pour la quête spirituelle, bien que je l’ai énormément appréciée même si ce n’est pas ce qui a de plus mis en avant.

En fait ce qui m’a vraiment plu dans ce livre, c’est cette découverte de la Chine profonde et quasiment oubliée du gouvernement chinois. Une Chine éloigné de la mondialisation et de ses richesses. Une Chine pauvre, du système D, un peu sauvage et malhonnête ; où les traditions, les superstitions, sont encore très présentes, du moins à l’époque du voyage dans les années 80, depuis ça a pu changer. Mais même s’il est possible que ça ait changé, c’est vraiment quelque chose qui m’a marqué car parfois c’était juste purement dégoûtant, ou même carrément peu scrupuleux, honnêtement le côté traditionnelle et superstitieux m’a bien moins dérangé.  

Un dernier point qui m’a rendu aussi admirative de ce livre, donc de l’auteur, c’est la facilité que Ma Jian possède pour s’adapter à toutes les situations. Vous vous doutez bien que ce voyage à travers la Chine (même si je crois qu’il a été un peu romancé) n’a pas été sans danger et sans problème, et pourtant malgré cela, toujours l’auteur a trouvé un moyen pour gagner deux sous, ou pour se sortir d’une situation fâcheuse ou dangereuse – quitte à mentir ou autre.

Et personnellement cela me rend admirative, car je trouve que cette force de caractère, cette débrouillardise, cette façon qu’il a toujours d’aller de l’avant, sont une belle leçon de vie, même s’il n’a pas toujours fait des choses très légales, - arnaquer les gens par exemple c’est un truc que je ne peux pas faire.

Mais bon malgré ça, ça reste un livre agréable à lire pour cette distance qu’il peut apporter sur la vie, sur notre condition… Quand on lit ce livre on remarque que l’on n’est pas si mal par rapport à d’autre. Même si à côté de ça je mets en garde de prendre pour acquis ce que l’on a, et ceci que ça soit sur n’importe quel plan, tant niveau personnel que social ou encore politique.

Bref ! Tout ça pour dire que c’est un livre à lire pour élargir son horizon. Et quant à moi je vais continuer à découvrir et lire cet auteur car ses oeuvres m'attirent pas mal finalement. D'ailleurs j'avais dû le sentir car j'ai acheté début septembre son dernier roman ^^

Je remercie en passant les éditions J'ai lu.

Extrait : "J'ai traversé ces terres en sachant que jamais je n'y retournerais. Ces villages appartiennent au passé. Ma destination se trouve toujours devant moi, quelque part, sur un autre chemin."

24 octobre 2014

"Une singulière prédiction" de Yveline Gimbert

"Une singulière prédiction" de Yveline Gimbert

une singulière prédiction livre

Résumé :

Un homme se présente à la porte de Germain Aubert pour le tuer ! Germain sait déjà pourquoi il vient et commence à se rappeler. Indochine, 1954. Suite à une mauvaise blague, Germain laisse penser à son camarade Reymond Malartre qu'il a des dons de devin et lui prédit sa mort dans quelques mois. Cette faute, Germain n'aura jamais le temps de la réparer et Reymond, d'une santé fragile, se suicidera à son retour en France.
Cette prédiction malencontreuse hantera toute l'existence de Germain : incapable de s'adapter à la société, d'accomplir ses ambitions et maladroit avec les femmes. Aujourd'hui, cet homme qui vient pour le tuer, c'est le frère de Reymond.

Mon avis :

J’aime bien lire parfois quelques auteurs proches du terroir, des auteurs régionaux. Généralement ce sont des bonnes petites découvertes agréables, faciles à lire, un peu plus terre à terre que d’autres romans plus connus, enfin bref, j’ai rarement des mauvaises surprises. Et ben là encore une fois, ça été une bonne pioche.

L’écriture est simple, tout s’enchaîne facilement - alors qu’étonnamment je trouve que le résumé comme le titre ne correspondent pas à la majorité de l’histoire -, les personnages sont agréables à découvrir et à suivre, le décor est très champêtre. Bref, c’est une France profonde et vieillotte que j'ai suivi avec plaisir. Ce livre respire la simplicité, les joies simples et le temps où elles étaient encore de mise. Ce qui dépayse beaucoup et fait du bien mine de rien ; même si à côté de ça notre pauvre héros à quand même un karma de merde (pardon pour l’expression). Parce qu'en effet le pauvre il va en vivre des vertes et des pas mûres dans sa vie. Et d’ailleurs c’est malheureux à dire, mais c’est justement ces choses-là qui fait que ce livre se lit aussi très bien, même si comme je l'ai déjà dit l'histoire ne tourne pas que autour de cette prédiction très particulière. Dans ce cas je dirais même qu'elle est en digression permanente par rapport au résumé, mais personnellement ça ne m’a pas gêné le moins du monde.

Cependant il y a un point qui ne m’a pas beaucoup convaincue dans ce livre, c'est la fin. Plus particulièrement le raisonnement du frère de Rey sur la mort. Alors je suis entièrement d’accord avec lui dans le principe, mais complètement ! Cela dit la conversation qui s’est tenue avant dans le livre n’amène pas pour moi ce genre de réflexion philosophique. Pour tout dire j’ai trouvé que cette sentence tombait là comme un cheveu sur la soupe, je ne l'ai pas trouvé en adéquation avec l'histoire, mais bon ce n'est pas non plus un terrible faux pas car elle n'est pas hors sujet, on se demande juste comment elle arrive là.

En résumé ça fut une lecture fort agréable pour moi.

Je remercie les éditions de Borée.

21 octobre 2014

"La vie volée de Jun Do" de Adam Johnson

"La vie volée de Jun Do" de Adam Johnson

la vie volée de jon do

Résumé :

"Citoyens, rassemblez-vous devant vos haut-parleurs! Dans votre cuisine, votre bureau, votre atelier, partout où vous pouvez nous entendre, montez le son, et écoutez l'histoire de la plus grande nation du monde, la République populaire démocratique de Corée !"

Jun Do grandit bercé par la voix de la propagande nord-coréenne. Devenu soldat, il exécute sans ciller les ordres criminels du leader Kim Jong-il. On le fête comme un héros. Mais sous les cieux du "royaume ermite", la disgrâce est aussi terrible qu'imprévisible : Jun Do est torturé et doit changer d'identité. Hanté par son passé, mais porté par sa rencontre avec l'actrice Sun Moon, il décide alors de réaliser son rêve. Epopée littéraire aux accents orwelliens, La Vie volée de Jun Do nous immerge au coeur d'une nation bien réelle jusqu'alors cachée de tous, terre de violence et de corruption. Adam Johnson, parti enquêter dans ce "pays interdit", nous en restitue les échos dans ce roman époustouflant qui lui a valu le prix Pulitzer en 2013.

Mon avis :

Saisissant ! Un mot pour décrire ce livre ? Ça serait celui-là, saisissant. Il vous saisit du début à la fin, tout est hallucinant dans ce bouquin. Personnages, ambiances, péripéties, tout est à couper le souffle. Bien que le portrait politique de ce pays reste sans nul doute le plus marquant pour moi.

Bien sûr le régime dictatorial de la Corée du Nord n’est pas une découverte pour moi, d’ailleurs personne ne l’ignore je pense, mais là le vivre de l’intérieur, le vivre avec les personnages, c'est une expérience différente. Honnêtement, quand j’ai lu ce livre plus aucune distance n’existait entre les personnages et moi. Je vivais avec eux. J’avais peur avec eux. Je m’inquiétais pour eux. Je me révoltais même pour eux ! Car pour moi c’était juste impossible de rester de marbre face à ce régime monstrueux, qui prône le culte de la personnalité, qui est vicieux, qui est injuste, qui est mensonger, qui ne devrait pas exister.

J'insiste peut-être, mais malgré le fait que ça soit un roman j’ai ressenti comme si j’y étais cette ombre menaçante et oppressante qui pèse sur chaque habitant, qui les empêche de s’exprimer librement, et qui instaure un climat délétère, d’hypocrisie, même au sein d’une même famille. Un noyau censé être sûr !

A côté de ça, la multitude des personnages fait aussi vivre cette histoire. Les différentes personnalités et les différents niveaux de la population qu’ils représentent, aide bien sûr à l’ambiance de ce roman, mais pas seulement, puisque là ils donnent vie à l'intrigue. Il n'y a aucune page qui ressemble à une autre grâce aux milles vies des divers personnages.

L’histoire prend certes du temps, 608 pages en l’occurrence, mais c’est tellement fluide, tellement riche qu’on ne les voit pas passer, à la différence des personnages qui ne cessent de défiler.

Un seul regret dans ce bouquin finalement, c’est la fin. J’aurai aimé qu’elle se finisse autrement, même si autrement elle aurait sûrement gâché tout ce qui avait avant. (Jamais contente cette fille ^^)

Pour résumer c'est un excellent livre que je recommande, si vous voulez vivre quelque chose de différent et découvrir de l'intérieur un pays très fermé.

Merci aux éditions de l'Olivier.

17 octobre 2014

"Esprit d'hiver" de Laura Kasischke

"Esprit d'hiver" de Laura Kasischke

esprit d'hiver

Résumé :

Lorsqu’elle se réveille ce matin-là, Holly, angoissée, se précipite dans la chambre de sa fille. Tatiana dort encore, paisible. Pourtant rien n’est plus comme avant en ce jour de Noël. Dehors, le blizzard s’est levé ; les invités ne viendront pas. Au fil des heures, ponctuées par des appels téléphoniques anonymes, Tatiana devient irascible, étrange, inquiétante. Holly se souvient : l’adoption de la fillette si jolie, treize ans auparavant, en Sibérie… Holly s’interroge : « Quelque chose les aurait suivis depuis la Russie jusque chez eux ? »

Un huis clos glaçant entre une mère et sa fille. L’une des histoires les plus fortes et terrifiantes de cette romancière pas si tranquille. Baptiste Liger, Lire.

Une trame minimaliste, presque douce, point de départ d’un thriller mental asphyxiant. Emily Barnett, Les Inrockuptibles.

Mon avis :

La petite note de Baptiste Liger du magazine Lire sur la quatrième couverture dit en parlant de ce livre que c’est : « L’une des histoires les plus fortes et terrifiantes de cette romancière pas si tranquille ». Pour « la romancière pas si tranquille » je suis entièrement d’accord avec lui, mais je n’emploierais pas le mot « terrifiant » pour décrire l’histoire. Non. Plutôt le mot, oppressant.

Ce huis-clos entre une mère et sa fille, un jour de tempête de neige et de noël, est avant tout asphyxiant. Asphyxiant autant pour les personnages que pour le lecteur, sachez que si vous avez une sensation d’étouffement en lisant ces pages c’est normal ; vu que Laura Kasischke cherche à jouer davantage sur les perceptions, qu’en mettre plein la vue.  

A côté de ça, c'est aussi un livre très incertain. On ne sait pas où on va.

Du début la situation est embrouillée. Les personnages sont irritables et confus. La mère a un pressentiment mais on ne sait pas trop si c’est une psychose ou si c’est la réalité. Il se passe bien sûr des choses bizarres, mais là idem, on ne sait pas si tout est réel ou pas. Bref, c’est un livre douteux, avec une équation inconnue. Qui même à la fin, à la différence des équations mathématiques, n’apporte pas tous les éclairages que l’on attend. Alors je ne dirais pas qu’il m’a laissée sur ma faim, mais voilà il y a des choses que je n’arrive pas encore à cerner dans ce bouquin comme par exemple Sally. Sur ce côté-là d’ailleurs il me fait penser au Horla de Maupassant, où on ne sait pas trop quand s’achève l’histoire si cette ombre est réelle ou pas. Pour moi ce livre fait typiquement partie des livres que j’appelle : livre brouillard. Un livre où petit à petit du jour qui défile, les lueurs du soir font apparaître des réponses, mais en garde dans le secret de leur nuit, dans le secret de leur brume...

Toutefois c’est vrai que venant de cette auteure je ne suis qu’à moitié surprise, car il faut bien dire que ses livres sont souvent étranges, en tout cas ceux que j’ai lu. Bon bien sûr cette recette donne un petit côté « sueur froide », mais ici c’est assez minime je trouve, voilà donc pourquoi le mot "terrifiant" me paraît un peu gros. Un bémol dans tout ce charme cependant, c’est un livre un peu répétitif. J'ai trouvé que l’auteure répétait trop certaines choses, ce qui fatigue un peu, néanmoins je ne vais pas enlever l’utilité de ces répétitions, puisqu'elles servent l’intrigue - oui c'est un des rares romans où ça sert - car elles apportent petit à petit la réponse.

Bref. C’est un petit livre à lire dans les frimas de l’hiver qui approche, si vous voulez frissonner de plaisir et de doute aussi.

Je remercie en passant et chaleureusement les éditions du Livre du Poche.

6 octobre 2014

"Un jeune homme prometteur" de Gautier Battistella

"Un jeune homme prometteur" de Gautier Battistella

un jeune homme prometteur

Résumé :

« J’ai découvert l’existence du mal un samedi matin. Je m’en souviens, il n’y avait pas école. »

Tout commence à Labat, petit village des Pyrénées. Orphelin rêveur et blessé par un premier amour déçu, le narrateur quitte son frère et leur enfance buissonnière pour monter à l’assaut de la capitale. Que cherche ce Rastignac en herbe démangé par la vocation romanesque ? Une mère inconnue, la liberté, une revanche, la gloire peut-être. Mais au lieu du noble parnasse littéraire dont il avait rêvé, il découvre un univers de faux-semblants : celui des grands imposteurs du monde des lettres. Bien décidé à s’en débarrasser, le voici embarqué dans une quête dangereuse qui l’entraînera au-delà de lui-même, au bout du monde et au bord de la folie.

Un premier roman d’une ambition peu commune, tour à tour émouvant, sarcastique et cruel, porté par une écriture dont le souffle évoque les grandes fresques initiatiques.

Mon avis :

[ ATTENTION RISQUE DE SPOILIER ! ]

Ce livre est un premier roman, et pour un premier roman c’est juste extra. A part un seul point qui ne me convainc pas, tout le reste est parfait. Gautier Battistella possède une maîtrise évidente dans l’art de raconter des histoires. Rien n’est laissé au hasard, chaque mot joue avec chaque image, chaque image joue avec chaque mot. Il y a vraiment de la recherche, et je trouve que ça donne une note très poétique et folle à l’ensemble. On voit que l’auteur cherche à rendre le décor aussi vivant que les personnages, voyez plutôt :

« Je me suis habitué à Paris, et j’ai laissé Paris s’habituer à moi. Pourquoi hâter les choses ? Les premiers temps, la ville a montré les muscles. C’est comme ça dans les relations, amicales ou amoureuses. Un réflexe. La greffe pouvait ne pas prendre : moi l’homme crotté, plein de fierté, elle la divine, forcément susceptible. »

Ensuite, car l’écriture ne fait pas tout, l’histoire est juste grandiose. Bon elle n’a rien d’exceptionnelle non plus, mais elle a quand même cette touche de jamais vu. Un jeune homme talentueux au passé tragique, et qui cherche à réduire à néant la médiocrité littéraire en employant les moyens les plus radicaux, ce n’est pas très courant dans les livres faut bien le dire. Bon après c’est vrai que le côté schizophrène n’a rien de très nouveau, et c’est un peu ça qui m’a gêné d’ailleurs.

Alors ce n'est pas tant le fait qu'il se soit servi de cette ficelle qui me dérange, mais en fait j'ai trouvé ce côté-là un peu gros à avaler par rapport à tout ce qui se trouve avant, qui fait que tout paraît très réel aux lecteurs. Ensuite le petit truc qui déçoit aussi, c'est que cette révélation est prévisible. Celle du père aussi d'ailleurs. Et ces derniers points font que cette lecture n'a pas été un coup de cœur pour moi, cela dit tout le reste j'ai adoré. Les personnages font autant l'histoire que l'intrigue elle-même. L'écriture de même.

Pour résumer, c’est un roman qui annonce un écrivain prometteur. Je le suivrai de très près.

Je remercie les éditions Grasset.

 

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Flûte de Paon / Livre-sse livresque
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