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Flûte de Paon / Livre-sse livresque
30 août 2016

"Djihad : d'Al-Qaïda à l'état à l'état islamique, combattre et comprendre" de Claude Moniquet

"Djihad : d'Al-Qaïda à l'état à l'état islamique, combattre et comprendre" de Claude Moniquet

djihad claude moniquet

Résumé :

On croyait avoir connu le pire le 11 septembre 2001. On pensait qu'aucune organisation terroriste ne pourrait jamais égaler la dangerosité d'al-Qaïda. On s'inquiétait de voir des dizaines d'Européens rejoindre le Djihad. Mais tout cela, c'était avant l'irruption de Da'ïch, l'État islamique. Aujourd'hui, on a droit aux décapitations en direct, aux massacres médiatisés, aux prisonniers brûlés vifs, enterrés vivants ou crucifiés, aux femmes lapidées et aux homosexuels jetés du haut des toits. Aujourd'hui on a droit aux femmes esclaves dont les prix se discutent sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui, ce ne sont plus quelques dizaines de djihadistes que l'Europe doit craindre, mais des milliers. Aujourd'hui nous assistons à des attentats à Bruxelles, Paris, Strasbourg, Tunis, Sousse, Sydney. Aujourd'hui, l'horreur djihadiste est omniprésente et l'islamofascisme continue à progresser. Et demain ? Ce livre explique ce qu'est Da'ïch, d'où vient son succès et ce qui pourrait provoquer sa chute. Sans concessions, il démontre surtout ce qu'ont été nos erreurs et ce que sont nos faiblesses. À lire d'urgence pour ne pas dire, demain, " je ne savais pas ! " Et pour se préparer à une guerre qui sera longue.

Biographie de l'auteur

Claude Moniquet a été journaliste et a travaillé vingt ans pour la DGSE. Il est le cofondateur de l'ESISC, une société de renseignement privé et d'analyse stratégique qui conseille les plus grands groupes mondiaux et plusieurs gouvernements. Hôte fréquent et incontournable des plus grands médias internationaux, il est l'un des meilleurs spécialistes contemporains de la violence politique et du terrorisme.

Mon avis :

Vu le CV du bonhomme, je pense qu’on peut affirmer sans problème que Claude Moniquet est un expert du djihadisme et donc de l’intégrisme musulman vu que l’un et l’autre ne peuvent se concevoir séparément. Ce livre est le neuvième qu’il écrit sur le sujet, le premier que je lis.

Pour commencer, l’auteur va commencer par nous faire un rapide cours d’histoire sur l’Islam (là j’ai par contre préféré mes cours d’histoire plus justes et complets) et sur l’idéologie intégriste à l’époque contemporaine en citant quelques noms et thèses qui vont avec.
Ensuite, il va nous faire un rapide portrait du djihadiste ici en occident, qui a un pied dans la religion et l’autre dans la délinquance –d’ailleurs la délinquance sert à financer les réseaux terroristes – ou qui parfois sort de milieu tout à fait correct ; vient après un rapide topo sur les raisons de l’augmentation de l’intégrisme et donc de l’explosion du djihad en pointant particulièrement la politique inefficace des pays musulmans qui se résume par leur incapacité à se réformer, à se libérer de la dictature religieuse, et à combattre la corruption, et en pointant aussi pour certains pays la politique mal pensée de certains état occidentaux à certains moments. Ce qui est dommage sur ce point c’est qu’il ne dénonce pas la politique occidentale avec ses mensonges étatiques qui ont fait aussi le nid de l’intégrisme ici en occident, comme avec par exemple les mensonges qui font des autochtones des coupables et les musulmans les éternelles victimes de la société soi-disant raciste et qui n’en fait pas assez pour eux. (Il suffit pourtant de regarder par rapport aux autochtones et aux anciens flux migratoires pour savoir que c’est faux.)

Cela exposé, il va enfin arriver à l’année du basculement : 1979. La chute du Shah d’Iran qui verra un régime islamique dur s’installer dans ce même pays et enfin l’invasion de l’Afghanistan par les soviétiques, qui pousseront les américains à jouer sur le sentiment religieux et identitaire pour repousser les soviétiques et ouvriront de ce fait un territoire où les moudjahidines pourront avec l’aide d’autres pays perfectionner leur idéologie. C’est d’ailleurs à cette occasion que le moudjahidine tristement célèbre Ben Laden sera formé.

Cette mise en place faite, et qui se révèle très intéressante, le livre va passer à d’autre chose. Alors je ne vais pas parler des portraits qu’il fait sur les débiles de dieu venant de partout, et qui sont justes des dégénérés effrayants d’imbécilité (je reprends là quelques mots de l’auteur). Mais je vais par contre vous parler des beaux jours que l’extrémisme et le djihad ont encore devant eux.

Et oui triste constat, on est mal barré pour gagner cette guerre, qui va durer longtemps. Alors je ne pars pas vaincue car je pense qu’avec beaucoup d’audace et de cran on pourra la gagner cette guerre (à condition de changer ce gouvernement qui est à la botte des extrémistes, dernière exemple en date le burkini, et la droite pas mieux), mais cependant je n’ai pu que remarquer en lisant ce livre que les choses traînent pour changer, et que beaucoup de choses sont anormales dans notre système de fonctionnement, ce qui permettra à l’idéologie extrémiste-terroriste de durer dans le temps.
A commencer déjà par la justice, aujourd’hui un terroriste risque en France maxi 30 ans de prison ! Outre le fait que c’est absurde et que c’est mettre en danger la vie d’autrui en laissant ressortir à l’air libre des choses dangereuses pour le peuple, il n’est pas normal qu’un terroriste ou qu’une chose qui épouse les idées extrémistes ne risquent pas plus comme la perpétuité. (Et je ne parle même pas dans ce domaine de la connerie d’empêcher les gens de partir faire le djihad en Syrie, alors que le bon sens voudrait qu’on les laisse partir et qu’on les empêcher définitivement de rentrer, car rien ne les empêche d’agir même s’ils ne partent pas en Syrie.)

Ensuite, autre chose anormale dans nos sociétés, l’extrémisme qui a pignon sur rue grâce à la faiblesse de nos gouvernements. Alors je sais ça choque, et pourtant c’est le cas.
En France par exemple l’extrémisme et donc son idéologie terroriste, a vu son installation facilité par l’encouragement des idiots utiles qui ont toujours reculé devant les coups de butoir donnés à nos valeurs au nom des droits de l’homme par des gens qui n’ont jamais voulu s’intégrer. Coups de butoir qui ont vu de surcroît leur légitimité s’installer à travers le CCIF, les Indigènes de la République et autres associations intégristes du genre comme SOS Racisme qui ont pour but de poursuivre la soi-disant islamophobie afin d’empêcher tout débat et tout retour à la Lumière et à la paix. (Et là-dessus je ne m’explique pas, à part pour raison électorale (?), que des crétins leur accordent la bénédiction de détourner les droits de l’homme dans le but d’être l’esclave d’un dieu et pour ne pas respecter nos lois, nos valeurs et notre démocratie, leur autorisant par la même occasion le racisme contre l'occident et dons les blancs.)
Mais les associations salafistes à but politiques, les idiots généreux, ce n’est pas tout ; en effet vous allez être étonnés en lisant ce livre de voir que les territoires cédés par la République à l'extrémisme islamique dans la précipitation et la peur d’une guerre (moralité la guerre on l’aura quand même et elle y est déjà) sont connus des renseignements intérieurs comme des politiques mais que rien ne bouge. Permettant ainsi l’enracinement de l’extrémisme.
Effectivement, Claude Moniquet montre clairement que la situation empire depuis des années et qu’elle dure depuis très très longtemps déjà, mais curieusement on remarquera que y a pas grand-chose qui change sur ces fameux territoires, aucune reconquête de nos gouvernements par exemple, aucun vrai nettoyage. D’ailleurs  pourquoi ont-ils laissé cette chose-là s’installer sans problème ? Ca n’aurait pas été plus simple d’empêcher la graine de germer sur nos territoires afin d’éviter la contamination et les dégâts actuels ? Surtout que c’était faisable de deviner ce qui allait arriver vu que les salafistes ont eu la gentillesse de les prévenir avant de leur plan de conquête de l'Europe.

Alors oui y a eu des opérations, ils ont empêché des attentats, ont aussi échoué par manque de moyen et d’efficacité de la hiérarchie (autres points anormaux), mais ces opérations de petites envergures ne font pas grand mal au salafisme et à son idéologie terroriste, et je pense qu’elles ne feront pas grand mal tant que les gouvernements n’adopteront pas un appareil judiciaire efficace et une mentalité de guerre.
Pour moi tant que les états occidentaux n’agiront pas de manière ferme, en cessant d’être timoré face à une religion de conquête par les armes et le prosélytisme, en cessant d’être des idiots utiles, en cessant de se coucher devant les revendications extrémistes (et ce point est partagé par l’auteur) et en cessant de laisser impunies ces revendications, rien de ce qu’on fera sera utile, car tous ces défauts servent l’idéologie extrémiste. Oui. Notre faiblesse c’est leur force.

Alors, beaucoup disent que se montrer ferme avec les musulmans attirera des ennuis (on la revue récemment avec le burkini), car encore une fois les intégristes trouveront un prétexte pour les faire passer pour des victimes de nos sociétés - et eux sont assez dans leur délire victimaire pour y croire - mais même si ça ne plaît pas aux intégristes de tout poil, je pense que ce n'est pas une raison pour ne pas se montrer ferme avec eux. Car plier devant cette peur de déplaire et donc de s'attirer des ennuis, que l'on a déjà au demeurant, c'est plier devant Daech et accepter qu'ils appliquent leur politique ici. Et de plus je suis intimement persuadée qu’on risque plus à ne rien faire qu’à laisser faire. Des morts y en aura dans tous les cas de toute manière.

Bref. Beaucoup de points dans ce livre laissent montrer que les gouvernements n’ont pas encore compris l’état d’urgence dans lequel nos pays se trouvent face à l’ennemi extérieur et intérieur (et bien installé). Ils agissent toujours comme si on était toujours en paix, et comme si rien n’avait changé, que le vieux modèle de la tolérance poussé jusqu’à l’absurde (surtout qu’ils ne s’arrêteront pas de revendiquer) et le dialogue pouvaient encore tout arranger. Bon OK j'exagère ils ont rajouté les bombes, mais... là-bas pas ici.

En plus de ce triste descriptif de l'état actuel de notre reconquête de la liberté et de la paix, que les portraits des djihadistes complètent car ils montrent le système de fonctionnement de nos services de renseignement, l’auteur va aussi aborder le sort des femmes (et ça me fait mal au fion d’appeler ces choses des femmes) fascinées par l’intégrisme islamiste et qui partent là bas, en montrant ce qui les attend. (Et je ne vais pas les plaindre.)
En plus de cela, il va expliquer que le terrorisme n’est pas mort le 11 septembre 2001, au contraire cette date a su donner un nouveau souffle et des bases aux terrorismes, et enfin pour finir l’auteur va aborder dans une partie très intéressant le mode de fonctionnement politique et de communication employé par l’EL et même Al-Qaïda. Ce qui permet de comprendre pourquoi des idiots décérébrés non répugnés par la violence crasse les rejoignent et y restent.
Et enfin à la fin (parce que je vais arrêter-là) il proposera des solutions pour mieux combattre le terrorisme comme le rétablissement des valeurs, le durcissement des lois, le concept de résilience pour mieux se battre, etc.

Bref, je n'ai pas tout raconté mais c’était une lecture très intéressante et que je conseille pour savoir ce qui se joue actuellement, et désolée si encore une fois j’ai débordé avec mes opinions. Je ne sais jamais m'en tenir à ce que je lis avec ce genre de livre.

Merci aux éditions Jourdan.

 

Extraits :

« Ignorants de la laïcité parce que leur religion se confond avec la loi et structure l’Etat, les musulmans se sont en général également montrés hostiles  à son importation ou à son imposition par l’Occident. »

« Comme les trotskystes l’avaient fait dans la gauche et les appareils d’Etat occidentaux, entre les années 50 et les années 70, les Frères musulmans se sont fait une spécialité de la pratique de « l’entérisme » : la confrérie est longtemps restée occulte, voire secrète, mais ses membres tentaient de prendre le contrôle des organisations caritatives ou culturelles et, dans les pays dans lesquels ils existent, des organes de représentation du culte musulman. Le mouvement acquiert ainsi une influence réelle sans aucune mesure avec son importance numérique et est à même de peser lourdement dans l’existence des communautés musulmanes en Europe. Tactiquement, les Frères, sous couvert de légalisme (en Europe, ils condamnent officiellement le terrorisme), entretiennent ou suscitent les conflits qui permettent d’unifier et de souder les communautés musulmanes et de les radicaliser. Ainsi, c’est sans surprise qu’on les retrouve un peu partout, depuis des années, en première ligne dans le combat pour la défense du voile islamique. » (Un simple bout de tissus vous dites ? Croyez-vous que les Frères musulmans (et autre comme le CCIF et j'en passe) pousseraient au cul si ça ne servirait par leur cause ? D'ailleurs souvenez-vous en 1989 l'affaire du voile islamique mettez déjà en cause l'intégrisme, mais on a dit que ce n'était rien, sauf que depuis le bout de tissus s'est agrandi... Hijab, burka, burkini).

« Quand on bombarde l’Etat Islamique, on tue des djihadistes. Parmi eux, il y a des Européens. Et c’est une excellente nouvelle, car ceux qui ne reviendront pas ne commettront pas d’attentats en Europe. Morte la bête, morte le venin ! A ceux qui s’en offusqueront de cette idée, je ferai simplement remarquer que personne n’a été forcé de se rendre en Syrie ou ailleurs pour participer au djihad et aux multiples crimes commis en son nom. Ceux qui sont partis l’ont fait de leur plein gré. A eux d’en assumer les conséquences. »

"La première chose à faire est, clairement, de défendre nos valeurs.
Je ne veux pas, ici, entrer dans une stérile polémique ni même prétendre que les « valeurs européennes » seraient supérieurs à d’autres. Je constaterai seulement que ce socle de références éthiques, philosophiques et politiques dans lequel nous nous reconnaissons a permis la naissance d’un système qui, pour imparfait qu’il soit, est le seul au monde à garantir à la fois le fonctionnement relativement équilibré de la société et les droits individuels.

 [...]

L’immense majorité des musulmans d’Europe, d’ailleurs se conforme à notre mode de vie. (là j’émets quand même des gros doutes). Or que voyons-nous : depuis 20 ans, les milieux islamistes mènent une offensive en règle  contre notre mode de vie. Des revendications communautarisme se sont multipliées : port du voile islamique dans l’entreprise ou l’administration, demande d’ouverture de salles de prières dans les mêmes lieux, remise en question de la liberté d’expression (avec, par exemple la volonté de faire passer des « lois contre le blasphème » qui nous feraient régresser de plusieurs siècles), demande d’une alimentation différenciée dans les cantines, remise en cause de la mixité, refus de travailler  avec des personnes de sexe différent, remise en cause des programmes scolaires (sur l’évolution, l’histoire, l’éducation sexuelle…).  Chaque jour apporte de trop nombreux exemples de ce néfaste activisme. Extrémistes parmi les extrémistes, les salafistes eux, n’hésitent plus, depuis longtemps, à rependre leur haine des juifs, des chrétiens, haine des homosexuels…  Or, trop souvent […], nous cédons. Dans trop de pays, on compose, on tergiverse, on faiblit et on finit par accepter l’inacceptable. Ou par fermer les yeux. Comment pouvons-nous, dans le même temps, accorder le droit du mariage aux homosexuels et consentir à ce que des établissements publics aient des horaires différents pour les hommes et pour les femmes ? Cette faiblesse encourage l’extrémisme. Chaque avancée est, pour les salafistes et leurs alliés une étape vers d’autres revendications qui, à court terme, sapent le « vivre-ensemble ». Notre faiblesse alimente cette offensive et lui permet de séduire les fanges de plus en plus larges des communautés musulmanes d’Europe. En témoignent notamment quelques études universitaires, malheureusement trop rares parce que politiquement peu correctes.

Cette schizophrénie doit cesser et il est temps de camper fermement sur nos valeurs. Ceux qui ne s’y reconnaissent pas n’ont qu’à aller vivre sous d’autres cieux."

 

 

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6 octobre 2018

"Une diversité menacée : les chrétiens d'Orient face au nationalisme arabe et à l'islamisme" de Joesph Yacoub

Une diversité menacée : les chrétiens d'Orient face au nationalisme arabe et à l'islamisme de Joesph Yacoub

Source: Externe

Résumé :

Aujourd’hui, les chrétiens d’Orient sont menacés. Alors que notre monde est fait de diversité ethnique, culturelle, linguistique et religieuse,le Moyen-Orient se vide de cette richesse et se prive d’un apport essentiel pour favoriser la compréhension entre les groupes et les minorités. Mais pourquoi en est-on arrivé là ? Comment cette diversité a-t-elle été gérée, voire malmenée dans le monde arabe ? Que dire d’un tel drame ?
À travers des rappels historiques indispensables, Joseph Yacoub cible deux menaces principales. Dans sa volonté d’arabisation à outrance, le nationalisme arabe, fût-il laïcisant, s’est montré par choix idéologique peu respectueux des chrétiens, comme on l’a vu en Syrie et en Irak. À cela s’est ajoutée la montée d’un islam radical et violent, dont les nouvelles formes atteignent l’Occident même. Face à cette tragédie qui rappelle à maints égards le génocide de 1915, qui toucha Assyro-Chaldéens-Syriaques et Arméniens, il s’agit tout à la fois de comprendre et de suggérer quelques pistes concrètes en termes d’alternative pour que survive ce christianisme autochtone et apostolique, fortement enraciné et universel, riche de culture et de modernité.

Mon avis :

     J'ai enfin fini le livre et je peux affirmer que certains passages n'étaient pas faciles à lire. Cela étant c'était une lecture très intéressante qui rejoint d'ailleurs ma lecture du Livre noir de la condition des chrétiens dans le monde, où les pays musulmans tenaient la première place.
Il le rejoint, mais pas tout à fait non plus, toutefois ils se complètent bien. En effet si le Livre noir est un état des lieux actuels de la situation des chrétiens dans le monde, celui de Monsieur Joseph Yacoub va surtout développer l'aspect historique, politique et culturel de la question chrétienne en Orient. Certes il va aborder un peu l'actualité en parlant notamment du calvaire des otages chrétiens, mais ce n'est pas la part la plus grosse du bouquin. Les trois aspects cités plus haut, remplissent vraiment le livre.

     Déjà d'un point de vue historique et culturel, Joseph Yacoub va rappeler que les chrétiens étaient là avant et ont donc participé activement à l'histoire et à la culture de ces pays, notamment par des débats via les innombrables écoles antiques (Antioche, Alexandrie...) et aussi via les chrétiens syriaques qui ont eux-mêmes fortement participé à l'âge d'or islamique avec les juifs. Sans eux les musulmans n'auraient probablement pas eu grand-chose du savoir antique. D'ailleurs l'âge d'or peut être aussi plus tardif et contemporain.


"L'histoire ne s'arrête pas à la fin du 13ème siècle, période qui correspond généralement au déclin. Sous l'influence des idées de la Modernité occidentale, des voyageurs et des missionnaires, le 19ème siècle fut un tournant. Il a donné un élan sans précédent qui marque le retour de la langue et de la littérature syriaques (ique et moderne) après des siècles de régression. Les voyages d'études en Occident se multiplient. A partir de 1840, le syriaque connaîtra une floraison de publications autochtones et des traductions, accompagnées d'anthologies, de grammaires et de dictionnaires. Depuis les revues se sont multipliées. A l'époque moderne et contemporaine, les chrétiens ont participé activement à la renaissance arabe comme théoriciens, acteurs et traducteurs." Page 176


      Ensuite et toujours pour les mêmes catégories, il va rappeler dans un but pédagogique et par soucis de vérité historique, ceux qui étaient là avant les chrétiens (babyloniens, grecques, juifs...) et qui ont eux-mêmes laissé leur trace dans l'histoire de ces pays.
L'auteur va même plus loin en dépassant les frontières orientales, en parlant de ce que les chrétiens d'Orient ont apporté à l'Occident, notamment des hommes d'église comme Jacques premier évêque de la Tarentaise. Ceci dans le but de montrer les liens qui uni le christianisme d'Occident et d'Orient, et rappeler par ces petits points que l'Occident devrait aujourd'hui adopter une position plus ferme sur les problèmes que traverses les chrétiens d'Orient, comme par exemple au niveau des discriminations (qui sont énormes et ont toujours été car l'Islam est une religion discriminatoire de base).
      De même, Joseph Yacoub rappelle via quelques citations de chrétiens d'Orient, que l'Occident devrait un peu plus les écouter, et notamment quand ils dénoncent le manque de réciprocité dans le traitement des hommes et des femmes en orient à cause de la religion.

« Nous, chrétiens syriens, souhaiterions seulement être traités dans ce pays à majorité musulmane comme les musulmans le sont en Europe dans les pays de tradition chrétienne. [...] Et nous en voulons un peu aux Occidentaux de ne pas avoir appuyés pour demander l'application de la réciprocité. » (Propos de François Abou Mokh, évêque. Page 201.)     

     Et effectivement, on peut comprendre que ça énerve, si ici les musulmans ont trop de droit qui fait que l'Europe est envahie par l'islamisme au nom des Droits de l'Homme détournés, il faut bien penser que les chrétiens d'Orient n'en ont pas autant chez eux qui est pourtant leurs terres ancestrales. Ce qui est anormal on en convient.

      Comme vous commencez peut-être déjà à le voir, ce livre n'est pas qu'un livre d'histoire, qui retracerai dans de grandes lignes précises l'Histoire de l'Orient depuis l'époque de la Mésopotamie. En effet, il est aussi un appel à changer pour les pays musulmans, notamment en remettant dans l'Histoire de ces pays les peuples et cultures qui étaient là avant et qui ont laissé des traces matérielles et immatérielles dans les paysages, dans les langues, dans les cultures, et qui sont pourtant absents des musées ou des livres d'histoire à cause du nationalisme arabe et de l'islamisme. Comme le dit joliment l'auteur « L'homme n'est pas un être abstrait, né ex nihilo. Il est le produit de l'histoire. », un pays c'est pareil, et il serait temps pour les musulmans de s'en rappeler...
      Pour continuer dans la description du livre, j'ai laissé voir aussi dans les lignes un peu plus hautes, que ce livre était aussi un appel à l'Occident qui devraient appuyer le principe de réciprocité et soutenir les chrétiens d'Orient dans leur demande d'égalité ; toutefois il est bon de préciser que ces pages ne sont pas qu'un « appel », puisque ce bouquin est aussi un état de fait.
Un état de fait en montrant notamment que même laïc ou imprégné de bon sentiment, les pays musulmans et/ou arabes (difficile de séparer ces deux termes) restent imprégnés de cette culture religieuse qui concerne le plus gros pourcentage de la population, de fait et à cause de cela il existe une réelle difficulté de liberté et d'égalité pour les populations non musulmanes. L'auteur décrit notamment la situation irakienne qui fait un pas en avant, un pas en arrière, entretient le flou, et tout cela dans la même constitution !
      Cela étant et pour une touche d'espoir (?), l'auteur nous montre à côté qu'il existe au moins un pays musulman non arabe, le Kirghizistan, qui est purement et simplement laïc – notamment grâce à l'occupation soviétique – et qui n'hésite pas à partir à la recherche de son passé chrétien nestorien. Si cela laisse de l'espoir et montre que la laïcité et la diversité sont possibles en terre islamique (même si ça ne concerne pas un pays arabe), il ne faut pas non plus oublier comme le précise l'auteur que ça reste aussi un pays assez faible et jeune, qui n'est pas à l'abri d'un retournement d'idée à cause de violence. Mais voilà, l'auteur a eu l'honnêteté de parler de ce pays et ceci malgré sa passion chrétienne. Et j'insiste sur ce dernier point car il est vrai qu'il cache mal ses passions, mais d'un côté tout ce qui écrit là est juste, donc ça se comprend qu'il vive cet effacement de l'histoire très mal lui qui est né en Syrie. Nous même en Occident on ne le vit pas mieux d'ailleurs...

      En résumé, et comme vous le devinez ce livre est nécessaire pour comprendre le présent des minorités en terre musulmane et voir leur traitement. C'est accessoirement un bon complément au Livre noir de la condition des chrétiens dans le monde, et un excellent bouquin pour prendre de la distance sur les sempiternels discours de l'amitié entre religion, puisqu'ici l'auteur montre bien que ça doit aller plus loin qu'une supposée amitié ; toutefois c'est très « difficile » à lire car on est vite saturé par l'information. Donc à lire, oui, mais doucement et calmement, et ne pas hésiter à relire des passages si besoin.

Editions Salvator.

 

Extraits :

"Au confluent de l'Orient et de l'Occident, accepter le principe de réciprocité de traitement. Les musulmans qui revendiquent, à juste titre, des droits et des libertés publiques pour eux en Occident, devraient aussi avoir le souci de ces mêmes droits dans leurs pays d'origine pour tous ceux qui ne partagent pas la religion musulmane, comme les chrétiens et les autres minorités. Défendre cette diversité menacée les honorerait, car on est loin de l'égalité de traitement."

 "Les syriaques ont traité de tous les sujets. Si les intellectuels nationalistes arabes avaient pris la peine de chercher, ils y auraient trouvé des idées y compris sur le patriotisme et la justice sociale, sujets qu'ils chérissaient.
La pensée syriaque embrasse en effet tous les domaines du savoir, religieux, philosophique, éthique, moral, juridique, politique, spirituel, ascétique, poétique, historique, linguistique, grammatical, encyclopédique... Autrement dit, contrairement à ce que certains affirment, elle ne se limite pas à la dimension religieuse malgré son importance. Son âge d'or commence à fleurir à partir du 4ème siècle, qui vit depuis le début des publications et des traductions du grec en syriaque et des contributions de grand intérêt."

2 mars 2019

"Mon fils, ce djihadiste" de Alexandra Gil

Mon fils, ce djihadiste de Alexandra Gil

Mon fils ce djihadiste alexandra Gil

Résumé :

Nathalie, Marie-Agnès, Françoise, Michelle... Toutes ces mères ont vu leur enfant partir en Syrie pour participer au djihad. Un phénomène d’ampleur touchant chaque année plus de 5 000 jeunes Européens qui n’hésitent pas à rejoindre l’État Islamique. Dans ce livre, des mères de djihadistes français et belges témoignent. Pourquoi ces enfants qu’elles ont portés et éduqués ont-ils pris un tel engagement ? Comment supporter l’absence d’un fils que l’on continue d’aimer, envers et contre tout ? Ces mères font le récit d’une vie quotidienne devenue un calvaire : les interrogatoires interminables, les voisins suspicieux, et cette peur terrible d'allumer la télévision après un attentat qui aurait pu être commis par leur fils. Avec parfois pour seule conclusion, un texto laconique les informant que leur enfant n'est plus de ce monde…

Un document exceptionnel pour comprendre le djihadisme européen.

Mon avis :

                                                          "Les Saint Jean bouche d'or
Qui prêchent le martyre
Le plus souvent d'ailleurs, s'attardent ici-bas
Mourir pour des idées
C'est le cas de le dire
C'est leur raison de vivre, ils ne s'en privent pas.
[...]
Ô vous, les boutefeux
Ô vous les bons apôtres
Mourez donc les premiers, nous vous cédons le pas
Mais de grâce, morbleu !
Laissez vivre les autres !
La vie est à peu près leur seul luxe ici-bas."

Mourir pour des idées de Georges Brassens.



     Voilà un livre qui soulève des sentiments différents en moi, mais après un petit point sur moi-même, finalement je m’aperçois que je ressens plus de colère que de compassion. Colère contre les familles, colère contre l’Etat.

     Pour commencer, je tiens à préciser que je comprends ces mères ou ces pères qui sont déboussolés, dépressifs, perdus, quand ils ont su que leur enfant était parti faire le djihad. Je me doute en effet que ça ne soit pas facile à apprendre, surtout quand on sait quelles atrocités vont être commises contre des innocents à cause de la connerie religieuse. Je comprends aussi très bien ce sentiment de ne pas être à sa place dans une société qui souffre de cette connerie religieuse islamique par plusieurs attentats et autres atteintes aux Droits de l’Homme.
      Toutefois, ma compassion pour ces familles a tout de même eu ses limites. En effet, j’admets que j’ai eu aussi beaucoup moins de sympathie pour quelques familles quand je lisais certains passages. La compassion n’était pas tout à fait absente, mais entre la sœur qui ne voulait pas dénoncer son frère quand il reviendra (en espérant qu’il ne revienne jamais et qu’il crève là-bas), la mère qui fait comprendre à son fils de ne pas se pointer au resto habituel de peur qu’il soit arrêté, ou encore la mère qui refuse d’admettre que son fils ait changé (parole de mère !), j’avoue que j’ai fait quelques bons.
L’amour c’est probablement beau, mais là c’était juste idiot. Et j’avoue que je ne comprends pas cette attache à ce membre assassin de la famille, et qui m'a particulièrement agacée quand les parents ont peur que leur monstre d’enfant meurt. Dans ma tête, ce n’est pas admis d’avoir peur pour des monstres, quand bien même ils soient de ta famille...
      Nonobstant cela, tous ne sont heureusement pas ainsi, à l’image de ce père de famille qui dit qu’il ne pourra plus jamais avoir confiance en ce fils qui est rentré en France (hélas pour nous).
     Bref ! Certains témoignages ont soufflé en moi le chaud et le froid. Mais malgré tout, et malgré l’énormité de ce que je vais dire, je ne peux qu’encourager ces familles amputées d’un membre à continuer leur vie. Car leur vie vaut mieux que cet échec.

      Pour continuer, je disais dans l’intro que l’Etat était la seconde source de ma colère. Sur ce point, ce que j’ai apprécié voir, c’était de voir que cette colère était partagée avec les familles comme l’atteste les témoignages qui dénoncent :

1- La collusion entre l’Etat et les islamistes ;

2- Les discours qui jouent avec la théorie de l’amalgame comme celui du Maire de Sevran et qui servent si bien les islamistes ;

3- L’inaction de l’Etat qui ne fait rien pour lutter contre ce fléau, et laisse en liberté en France ou en Belgique des gens qui ne doivent pas connaître cet état de faveur. (Pour moi une balle dans la tête, c’est un cadeau pour l’humanité.)

      Néanmoins, en lisant ce livre ma colère est allée plus loin que ces choses-là. En effet, quand je sais que certains débiles de dieu ressortiront un jour de prison comme le fils d’Omar, ça m’a révoltée. Ca m'a révoltée, car je trouve le droit pas assez sévère avec ces choses-là, et là pour moi réside une des faiblesses des démocraties. Effectivement, il ne doit pas être admis que ces monstres-là ressortent un jour de prison, ni même rentre de Syrie. Les Bisounours ça n’existent pas en vrai et on ne revient jamais de la folie divine et meurtrière ; on ne peut de ce fait donner une seconde chance à ces choses-là !!!
     Sinon pour en revenir au livre, nous savons tous que dénoncer les trois points s’est enfoncer les portes ouvertes, ce sont des choses que l’on dit depuis longtemps et que l’on voit tous les jours sans que ça choque pour autant les bien-pensants… Cependant j’ai trouvé qu’il était intéressant de voir comment ces familles le ressentaient. Tantôt comme une injustice, notamment quand les recruteurs et les imams sont dehors en liberté ; tantôt comme une défaite annoncée, à l’image de ce père qui se dit que vu l’inactivité des états de droit on a déjà perdu. Et ça c'est terrible...

     Enfin, pour conclure cet avis, l’autre atout de ce livre c’est qu’on peut aussi découvrir certaines situations ahurissantes, comme la DGSI qui ne fait rien car l’Etat n’est pas réactif ou encore la corruption qui règne à divers endroit.

     En résumé, c’est un livre témoignage très intéressant à lire – et qu’il faut lire –pour découvrir comment se transforme l’enfant ; renseigner sur les dérives qui doivent inquiéter ; et aussi avoir une meilleure vue sur l’état actuel de l’Europe qui laisse beaucoup trop faire les musulmans et leur donne beaucoup trop de droit (islam-islamiste ce n’est pas différent). Mais quand vous lirez ce livre, gardez une dose de zen en vous car la colère viendra titiller vos chakras plus d’une fois ! Que ça soit dans les témoignanges, dans les actions, dans les écrits.

Merci aux Editions City.

Extraits :

"Je viens d'Algérie, je sais de quoi je parle. Quand j’étais môme, les islamistes ont commencé à fonder des associations, soi-disant pour venir en aide à la population. Et je l'ai constaté. Si tu étais sans ressources, ils t'accueillaient à la mosquée et te donnaient à manger... Ils étaient discrets et paraissaient inoffensifs, parce qu'à l'époque ils n'étaient pas encore en position de force. Mais dans les années quatre-vingt, quand j'avais 20 ans, leur heure de gloire est arrivée, ils ont gagné du terrain et se sont imposés par la force. Et c'est exactement ce qui est en train de se passer en ce moment même en Europe. Ces gens-là sont en Europe et se servent de la loi, du droit, de la démocratie précisément pour combattre la démocratie". Omar.

"Elle n'a pas non plus oublié que le maire de sa ville, Sevran, a refusé de divulguer le numéro vert mis en place par le gouvernement pour aider les familles témoins de signes de radicalisation chez les proches. Elle se rappelle clairement sa réponse dévastatrice : "A quoi bon stigmatiser la communauté musulmane ? il ne faut pas exagérer, il y a seulement 14 jeunes originaires de Sevran qui sont partis en Syrie." La mère de Quentin hausse le ton quand elle m'avoue que ce "seulement" l'obsède et la met au supplice depuis deux ans. Car, pour elle, un garçon c'est déjà de trop. Elle est convaincue qu'il existe un clientélisme politique envers l'islam, et que cette complaisance est motivée par la crainte de perdre des électeurs parmi les citoyens de confession musulmane." Véronique.

"Ce sont des lâches, des hypocrites. Ils dénoncent un système dont-ils se servent à leur avantage." Véronique.(En parlant de la justice française).

10 mai 2019

"Les Francs Royaumes : par deux fois tu mourras" de Eric Fouassier

Les Francs Royaumes : par deux fois tu mourras (T.1) de Eric Fouassier

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Résumé :

Palais de Rouen, 569. Galswinthe, la jeune épouse de Chilpéric, l’un des trois petits-fils de Clovis, meurt étouffée dans sa chambre. Juste après, son assassin est retrouvé poignardé… Quatre ans plus tard, la sœur de Galswinthe, la reine Brunehilde d’Austrasie, est persuadée que toute la lumière n’a pas été faite sur cette tragique affaire. Elle charge Arsenius Pontius, un jeune lettré gallo-roman, de se rendre à Rouen pour enquêter en toute discrétion.
Sur place, Wintrude, une ancienne princesse thuringienne devenue esclave des Francs, lui apporte des informations essentielles. La jeune femme, indirectement mêlée au meurtre de Galwsinthe, a dû se placer sous la protection de l’Église pour échapper à des proches de Chilpéric, qui cherchent à la réduire au silence… Victime lui-même d’une tentative de meurtre, Arsenius apprend qu’un conflit est sur le point d’éclater entre Neustrie et Austrasie. Dès lors, Wintrude et lui n’ont plus le choix : ils doivent faire éclater la vérité avant que le jeu des trônes n’embrase toute la Gaule mérovingienne.
Ressuscitant avec brio cet âge sombre qui fonda la France, où le meurtre, le sexe et la vengeance sont autant d’instrument de pouvoir, Éric Fouassier allie rigueur historique et inventivité romanesque pour emporter le lecteur dans une enquête trépidante.

Mon avis :

Childéric, ancêtre des trois rois de ce livre, avait eu une nuit une vision à propos de bêtes que sa femme Basine lui avait expliquée au petit matin. Il ressortait de cette prophétie, qu’après Clovis les descendants se conduiraient comme des bêtes et s’entredéchiraient pour la terre et le pouvoir. Je ne vais pas dire que cette vision fût réelle, mais quoi qu’il en soit l’histoire est telle que cette vision s’est avérée réelle, et c’est ce contexte que l’auteur de Par deux fois tu mourras a choisi pour son livre. Faut dire que l’époque se prête beaucoup aux trahisons, aux assassinats (sport national), aux girouettes, comme va en attester la suite de l’histoire…
Car tout commence en effet avec l’assassinat de Galswinthe, princesse wisigothe devenue Reine de Neustrie en se mariant avec Chilpéric, que sa sœur Brunehaut (Reine d’Austrasie et épouse de Sigebert), veut élucider. Bien que cette dernière ait déjà une petite idée de la commanditaire du meurtre : Frédégonde maîtresse du Roi Chilpéric.
Pour cela, elle envoie donc un émissaire en Neustrie, un jeune homme du nom d’Arsenius, afin que ce dernier fasse toute la lumière sur le meurtre de sa sœur. Mais ce qu’Arsenius va découvrir, va s’avérer plus compliqué que ce que pensait la Reine d’Austrasie ; coup fourrés, dangers, révélations, faux-semblants, ne vont pas ménager notre pauvre enquêteur malgré lui.

Vous l’aurez deviné, ce roman c’est une enquête historique où l’auteur va se faire plaisir avec ce que l’époque mérovingienne permet, mais si vous ne pensez que lire une enquête où plusieurs personnages vont risquer leur vie, détrompez-vous très vite. Car l’enquête n’est pas qu’une enquête, c’est toute une histoire qui appelle une faide et donc aura un impact non négligeable sur la stabilité de la Francia. Et tout cet impact politique, l’auteur va nous le faire découvrir ou redécouvrir en montrant les enjeux de ce meurtre, tout en rajoutant bien sûr au meurtre d’autres enjeux et une autre enquête avec des runes (je crois). Roman oblige !
Bien sûr dit comme ça, ça peut faire peur le lecteur plus novice en Histoire, mais (en sachant que je ne suis pas novice) pour ma part je trouve que ce bouquin est accessible à tous, tout en étant bien fait historiquement, du moins autant que faire se peut. Cependant, je n’ai pas trouvé qu’Eric Fouassier - et contrairement à ce qu’il dit - amoindrissait la légende noire du Néron et de la Néronne (oui, j’invente des mots), je trouve en effet Frédégonde toujours aussi garce, même si c’est vrai que pour le coup du meurtre de Galswinthe il envisage visiblement autre chose.

D’ailleurs petit aparté, je me demande comment ça va virer dans la suite. Car le rôle que joue un roi dans ces pages m’étonne un peu - surtout qu’il n’est pas réputé pour être un salopard -, du fait qu’avec Brunehaut ou Frédégonde il fera, fera plus, alliance. Du coup la question se pose, où est-ce que l’auteur va aller avec ce roi ? Est-ce le roi ou quelqu’un d’autre qui commandite le meurtre ? Comment l’auteur va rester au plus proche de l’Histoire avec son histoire comme dans le tome 1 ? Car oui dernier point, ce livre donne un début de réponse, mais ne résout pas l’enquête dans son entièreté, au contraire la lumière éclaire les ténèbres qui restent à parcourir.

En résumé, un bon premier tome. Bien écrit, bien clair, où l’imaginaire se mélange bien à l’Histoire. Vivement la suite.

Editions JC Lattès.

25 février 2020

"Le bon sens" de Michel Bernard

Le bon sens de Michel Bernard

le bon sens michel bernard

Résumé :

Novembre 1449, dix-huit ans après la condamnation pour hérésie de Jeanne d’Arc, Charles VII chasse les Anglais de Rouen. La fin de la guerre de Cent Ans est proche : il faut achever la reconquête du territoire, panser les plaies des provinces dévastées et réconcilier les partis engagés dans la guerre civile. Promettant le pardon et l’oubli, le roi ordonne pourtant une enquête sur le procès de 1431. Malgré la résistance d’une partie de l’Église et de l’Université, quelques hommes opiniâtres, rusant avec la raison d’État, vont rechercher preuves et témoins pour rétablir la vérité, le droit et l’honneur de la jeune fille.
Après Le Bon Cœur, Michel Bernard relate l’histoire d’une poignée d’hommes en quête de justice. Bouleversés par la parole qu’ils découvrent dans les actes du procès, ils conduiront Charles VII à rendre à Jeanne un peu de ce qu’elle lui a donné. Chez cet homme insaisissable qui fut un grand roi, ils feront jouer au bon moment le bon ressort. Il a le visage d’Agnès Sorel, la beauté morte fixée par Jean Fouquet.

Mon avis :

Pardonnez-moi d’avance, si cet avis sera succinct. C’est que je n’ai pas grand-chose à en dire, si ce n’est que ce livre retrace une bonne partie de la vie de Charles VII roi de France.
Est-ce un roman ? Une enquête ? Un croisement entre plusieurs biographies ? Franchement je ne saurais le dire. Mais ce dont je suis certaine, c’est que Jeanne d’Arc et son enquête de réhabilitation – songez donc, un roi ne peut devoir son trône à une sorcière –, m’ont paru finalement comme des sujets bien secondaires. Et ce n'est point ce à quoi je m'attendais.

Le livre est-il pour autant mauvais ? Assurément non, pour prendre quelques connaissances des hommes de l’époque et de cette réhabilitation il est très bien. Si je dois en effet lui reconnaître une qualité, c’est le désir de faire de l’histoire correctement ; mais je dois bien avouer quand même, que c’est plat et d’une écriture commune. Je me suis ennuyée entre ces pages… tout en m’y intéressant. Chose curieuse…

Bon, tout n’est pas qu’ennui. En effet j’admets que la description psychique de certains personnages : le peintre Jean Fouquet, Charles VII, Dunois est plutôt agréable à suivre. Le retournement ou comportement de certains personnages, pouvoir oblige, aussi. Mais il ne faut pas m’en demander plus.

En conclusion, c’est un livre à lire si jamais l’histoire vous intéresse, si jamais vous avez l’occasion de le lire, mais ce n’est pas un bouquin qui vous manquera non plus.

Merci à Babelio et les Editions de la Table Ronde.

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9 octobre 2017

"Le Sacrifice des dames" de Jean-Michel Delacomptée

Le Sacrifice des dames de Jean-Michel Delacomptée

 le sarifice des dames

 Résumé :

En ce début du XVIe siècle, les Ottomans menacent la Hongrie. Le comte Gabor, joueur d'échecs incomparable, gouverne le comitat de Paks. Sa fille Judit, joueuse hors du commun elle aussi, se désespère de l'apathie de son père face au péril turc. Elle voudrait prendre sa place au plus vite. Sa mère, la comtesse Livia, cupide et avide de pouvoir, nourrit la même ambition. Toutes deux se haïssent. Pour parvenir à ses fins et sauver son pays, Judit trame un projet machiavélique. Elle le mènera jusqu'au bout, sans peur et sans pitié. Alors naît sa légende.
Dans ce roman à l'atmosphère puissamment baroque, à mi-chemin entre l'histoire et l'imaginaire, Jean-Michel Delacomptée fait surgir une héroïne exceptionnelle dont l'idéal de résistance demeure intemporel.

Mon avis :

"Là où il est tout à fait question de décider du salut de la patrie, il ne doit y avoir aucune considération de ce qui est juste ou injuste, compatissant ou cruel, louable ou ignominieux"

Machiavel, Discours sur la première décade de Tite-Live III.

Judith est fille du compte Gabor, prodige aux échecs mais hélas très porté sur la boisson qu’il en perd de vu son rôle politique face à la menace ottomane en ce début du 16ème siècle. Ambitieuse et patriote, sa fille Judith qui est elle-même très douée aux échecs, ne supporte plus cette décadence qui règne dans l’armée du comitat de Paks et sur son château, ainsi que l’indifférence de son père face au péril turc. Ambitieuse et intelligente, et face à une mère haïs, cupide et ambitieuse aussi, Judith va alors tout mettre en œuvre pour prendre le pouvoir de son père afin de le placer dans ses mains, quitte à éliminer les obstacles qui se trouvent sur sa route…

Loin de ce qui se fait habituellement, Michel Delacomptée, nous offre ici une légende d’un genre, à défaut d’être nouveau, trop rare. D’une part car il nous offre un personnage principal féminin d’une rare intelligence, d’une rare force de caractère, qui se trouve de plus loin des canons de beauté habituel et des clichés sur la femme déchirée ; et d’autre part car c’est une histoire qui demande au lecteur de la patience (même si le livre n’est pas épais) et en même temps du recul. Pas que ça soit lent à la lecture ou encore assommant, mais l’époque, la haine, les tensions, fait que Judith met du temps à parvenir à ses fins ; et le lecteur n’a pas d’autre choix que de la voir tisser sa toile petit à petit et donc de prendre sur lui.

Bon, vous l’aurez compris le temps et la patience joue pour notre personnage ; mais pas que… Car Judith c’est aussi un personnage calculateur. Comme au échec elle calcule chacun de ses coups et prévoit toujours le suivant, et si ça donne quelque chose de terrible l'arrivée, il découle cependant de cette situation deux impressions pour le lecteur.

1- Judith à un côté antipathique, machiavélique et tyrannique, qui fait qu’on aurait dû mal à l’apprécier malgré le danger, mais perso je l’ai apprécié justement pour cela, ce côté je prends les choses en main et on ne va pas rigoler (ce que laissé déjà deviner la phrase d’accroche à l’entrée du roman).

2- Ce côté prévoyant casse le côté aventure et démonstration de force du type valkyrie qu’on pourrait attendre de ce roman, du coup sans le recul dont je parlais plus haut on pourrait y voir un roman plat et ennuyeux, alors que non ce n’est que de la stratégie, d'avantage basé sur le cheminement d'une pensée pour un idéal, que sur les démonstrations de force pour un idéal, et ça c'est assez rare pour être souligné. Même si à la fin ce n’est pas forcément payant...

Bref ! Ce n’est pas le roman du siècle, ni un roman qui est frocément bien raconté, mais il y a quelque chose dans le personnage de Judith qui est magnifique rien que dans son idéal de résistance et son rêve de remise en ordre qui donne à réfléchir et peut-être plus... Et rien que pour ça je conseille ce livre.

Editions Robert Laffont.

13 septembre 2011

"La chasse au Sarko" de André Bercoff

"La chasse au Sarko" de André Bercoff

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Résumé :

Depuis deux ans, la chasse au Sarko est ouverte. Feu à volonté. Pas de quartier. Il pleut ? C’est sa faute. Une émeute à Grenoble ? On sait qui est coupable.
En fait, avec Sarko, des digues se sont effondrées : celles qui protégeaient, vaille que vaille, la fonction présidentielle.
Le monarque républicain gardait, depuis un demi-siècle, en dépit des attaques, une certaine considération liée à son statut de Premier personnage de l’État.
Sarko, sa seule et vraie rupture est qu’il a nommé les maux français alors que les autres maquillaient, dissimulaient.
Que l’homme soit pétri de maladresses et de contradictions, c’est une évidence. Mais qu’il soit le premier à avoir mis le doigt dans les plaies du pays et affirmer qu’on ne peut pas faire autrement,voilà qui n’est visiblement pas toléré.
Mi Bernard Tapie, mi Lady Gaga, ce président a nettoyé le sable dans lequel s’enfouissaient les autruches.

Mon avis :

Au première vu du résumé on pourrait penser que ce livre ne parlera et ne chantera que des louanges sur Sarkozy, sachez que c'est faux. Bien sûr qu'il va nous parler de Sarko, et ce qu'on peut vraiment retenir de positif la dessus c'est que Sarko a donné un grand coup de pied dans la fourmilière, et par conséquent réveiller la belle au bois dormant. Mais l'auteur ne s'arrête pas là, il va aussi nous parler de la France et de tous ses partis politiques en les critiquant ou pas. Il va aussi nous parler de l'état du monde et de son fonctionnement, enfin pas tout. (Sur ce dernier point, bien que ça permet de mieux comprendre certaines choses, ça reste quand même superficiel même si ça va sur l'essentiel). Bref, en clair il va nous faire un compte rendu général et nous montrer ce que l'on peut attendre de l'avenir. Rien de très jojo pour être honnête, mais ce n'est pas une surprise.

L'autre atout de ce livre, et pas des moindre, c'est qu'il rafraîchit la mémoire. On dit souvent que les français ont la mémoire bien courte -ce qui doit être certainement le cas- du coup l'auteur se propose de rafraîchir cette dernière, via quelques retours dans le passé plutôt percutants... On critique Sarko, son gouvernement mais finalement on s'apperçoit qu'il n'a absolument rien inventé. Certains prédécesseurs ont même fait bien pire, niveau vole, marchandage et bonne entente avec des dictateurs et autres incompétences... Là dessus il y'a vraiment des perles à découvrir ou redécouvrir pour notre plus grand plaisir. Oui vous ne rêvez pas, j'ai bien écrit pour notre plus grand plaisir, outre le ton ironique que l'auteur emploie, je dois avouer qu'en effet j'ai bien rigolé devant l'hypocrisie que montre certains hommes politiques actuels -et la gauche est championne - quand on regarde le passé. Je vous rassure la droite n'est pas en reste non plus.

Je dois dire que j'ai aussi apprécié ce livre car il parle à la classe politique certes mais aussi aux français, en tout cas il m'a beaucoup parlé car enfin une personne disait ce que je pense. Comme l'auteur, c'est vrai que je ne comprends pas pourquoi en France on cherche des excuses à tous les criminels, alors que leurs victimes ne demandaient rien à personne. C'est vrai que je pense et comme l'écrit l'auteur qu'SOS racisme ne défend qu'une certaine ethnie mais pas le petit "franchouillard blanc". Que cette association est passé de La ligue des droits de l'homme, à La Ligue des droits de certains hommes. (Et ça je le sais d'expérience personnelle). C'est vrai que comme lui je pense qu'il va falloir dire non à certaines choses pour remonter la pente et qu'on est pas prêt d'y arriver même avec ça. etc, etc...

Ce bouquin est aussi un très bon essai. Pour une fois un auteur ne pratique pas la langue de bois, il va passer outre le tabou, le politiquement correct et la censure pour dénoncer -ce qui est très rare aujourd'hui preuve qu'on a reculé- développer et solutionner (?) sur tout ce qui ne va pas en France. Que ça soit laïcité, économie, Islam, chômage, Europe, gauche, droite, FN... tout y passe et ce sous une écrasante lucidité. 

Néanmoins sur quelques passages, des lecteurs trouveront peut être l'auteur  raciste (c'est la grande mode en ce moment dès qu'on parle de laïcité) compatriote, etc, etc... Cependant la mise en garde qu'il décrit sur la perte de la laïcité est vraiment à prendre au sérieux. En effet une religion qui veut IMPOSER ces lois divines dans une république laïque est un danger. Et si tous les partis politiques de gauche comme de droite continuent à jouer les hypocrites là dessus, ou comme dit l'auteur "à jouer les rebelles de la onzième heure, les professionnels de l'indignation sélective,[...] les révolutionnaires sans révolution, s'étant trompés sur tout, ce qui leur permet de parler de tout..." on perdra bien plus qu'une simple identité nationale. Je dois avouer que je tiens beaucoup à la laïcité et chaque chose que cette dernière perd et une grande perte pour l'avenir...

Bref, c'est un livre que je recommande vivement, même s'il n'apporte aucune véritable solution il a au moins l'honneur de montrer des pistes et de parler de tout ce qui ne va pas, mais aussi de faire prendre conscience qu'il est grand temps d'arrêter de s'enfouir la tête dans le sable, car aujourd'hui on ne peut plus se le permettre de faire comme ci tout aller bien.

Maintenant que Sarkozy a réveillé les foules, ceux qui lui succéderont ne pourront plus faire comme-ci, ou être encore laxiste et passif. Avis à celui qui aura sa place...

Je remercie les éditions Rocher et Babelio pour ce partenariat.

Quelques passages :

"Rêvons d'un monde où l'appartenance et la croyance religieuses seront d'autant plus respectable et respectées qu'elle appartiendront au domaine de la vie privée. Rien ne se fera tant qu'une religion voudra imposer un mode de vie à l'ensemble d'une population. La France a légué au monde le merveilleux cadeau de la laïcité, ultime garante d'une véritable liberté. Les musulmans, chrétiens, juifs, bouddhistes, hindouistes, athées, agnostiques du monde entier, doivent faire du combat pour la séparation des cultes et des états leur absolue priorité, s'il préfèrent vraiment leur vie à la mort, la démocratie à la dictature, et l'épanouissement, et l'épanouissement à la servitude. Tous ceux qui sèmeront le déshonneur pour éviter la guerre, récolteront, comme disait un grand résistant, le déshonneur et la guerre. Comme l'écrit Abdennour Bidar, professeur de philosophie à l'université de Sofia Antipolis :" Comment faire comprendre que la laïcité n'est pas une vieille lutte idéologique française mais un principe universel de cohésion sociale, qui permet à tous de vivre ensemble au lieu de demeurer dans une simple coexistence ?.. Nous devons passer de l'âge politique à l'âge éthique de la laïcité... Si notre République ne fait pas cet effort de former des consciences laïques, elle s'expose à rencontrer encore et encore le même adversaire, auquel elle donnera sans arrêt de nouvelles forces : en l'occurrence, ce fondamentaliste islamique qui, précisément ne veut pas négocier ses propres convictions et qui les revendiquera de façon toujours plus radicale dès lors  qu'il ne trouvera en face de lui que la réponse répressive...""

"La France est en déficit structurel de 6,2% de son PIB. Elle n'a jamais plus connu d'équilibrage budgétaire depuis 1973. Notre dette publique se monte à 1 500 milliards d'euros, c'est à dire à 80% du PIB et montera à 100% du PIB d'ici 2013. Nous avons emprunté 239 milliards d'euros en 2010, dont 87 milliards ont servi à payer les intérêts de la dette passée, c'est à dire le budget total de l'enseignement scolaire, de la justice et du travail. A qui empruntons-nous ? Au trésor chinois, aux fond souverains des émirats du Golfe et autres créanciers de ces pays émergents. [..] Qui paye, depuis vingt ans les salaires de nos instituteurs, de nos infirmières, et autres rouages essentiels du pays ? Personne d'autre que ces "foutus" Chinois, ces "salauds" d'Américains, ces "fourmis" de Coréens ou ces épais Nippons."

"Nul besoin d'être grand clerc pour comprendre que nombreux sont nos compatriotes qui ne hurlent pas de plaisir quand, dans telle ou telle rue de nos villes, ils entendent répéter quotidiennement : sale céfran; quand dans un match de football entre l’Égypte et l'Algérie, des dizaines de drapeaux français à Marseille et à Toulouse, sont brûlés et remplacés par des drapeaux algériens. Ils ne comprennent pas non plus très bien pourquoi un certain nombre d'associations crient au racisme dès qu'on touche à un immigré, mais restent étrangement silencieuses quand un petit blanc se fait massacrer entre Les Mureaux et Mantes-la-Jolie. La Ligue des Droits de l'homme devrait être rebaptisée La Ligue des Droits de certains hommes. En effet, si un petit "franchouillard" au teint clair se fait tabasser dans un bus de nuit par quatre en capuchonnés au goût étrange venu d'ailleurs, c'est lui qui demandera à ce qu’aucune suite ne soit donnée à l'affaire, et c'est au policier qui aura diffusé la vidéo sur Internet de subir les foudres de sa hiérarchie. une société qui a peur de ses fièvres, incrimine d'abord et toujours le thermomètre : les clichés ont la vie dure. "

 

9 décembre 2012

"L'islamisme vrai visage de l'islam" de Hamid Zanaz

"L'islamisme vrai visage de l'islam" de Hamid Zanaz

l'islamisme vrai visage de l'islam

Résumé :

L'intégrisme islamique est parmi nous, insidieux d'abord puis affirmé, revendiquant ses droits jusqu'au moment où, assez fort, il impose sa loi et punit ceux qui tendent de se dérober à sa tyrannie, comme on le voit dans certaines banlieues avec le voilement forcé des filles et les agressions contre celles qui s'y refusent. État dans l'État, nourrissant les communautarismes, refusant de se plier aux lois de la République, il proclame que c'est à la République de s'adapter à l'islam. Hamid Zanaz, issu de famille musulmane, connaît l'islam et ses avatars pour avoir vécu en Algérie où il a enseigné la philosophie à l'Université. Sa maîtrise de la langue lui donne accès à des textes savants et des articles habituellement inaccessibles. Écrivain et penseur libre, il dévoile le double visage de l'islam, ses complicités et ses stratégies. À l'heure des printemps arabes, on lira ici avec profit les propos d'un étudiant en médecine égyptien prêt à se débarrasser des vestiges de la civilisation pharaonique et qui considère que l'histoire commence avec l'islam. On découvrira aussi Al Quassimi, cheikh "repenti" du Wahhabisme, devenu l'un de ses critiques les plus radicaux. L'auteur montre qu'islamisme et islam visent en réalité le même but : imposer la loi musulmane partout dans le monde, l'un ouvertement, l'autre masqué. Ce livre est un cri d'alarme lancé par un homme courageux : ouvrez les yeux au lieu de pratiquer la politique de l'autruche, ne faussez pas le débat par des indignations de pacotille. Apprenez d'abord à connaître le péril qui guette la démocratie, la liberté de conscience et celle des femmes, et sachez déjouer les pièges et les mensonges car, selon la taqîya, mentir pour le bien de la religion n'est pas un péché en islam. Derrière l'affirmation d'une prétendue supériorité de l'islam sur tout pacte social et républicain, se profile l'avant-garde du djihad. Il est grand temps de le savoir.

Mon avis :

« Bien malin celui qui prétend trouver une différence essentielle entre l’Islam est son « isme » ! L’intégrisme est d’ailleurs inscrit dans la nature de toute religion « révélée ». […] Les sources du fondamentalisme sont très ancrées dans sa religion. Mais dans le cas de l’Islam, il reste son fils légitime. »

« Est-il islamophobe celui qui appelle à la distinction claire et nette entre la terre et le ciel ? Celui qui déteste l’inégalité entre les hommes et les femmes ? Celui qui refuse de vivre sous le terrorisme théologique islamique, abhorre la lapidation des femmes adultères, l’amputation du voleur, la haine de l’autre, juif, chrétien, athée homosexuel… ? Le refus catégorique de ces habitudes est-il une haine contre les musulmans et la critique de l’intervention de la charia dans la vie intime des gens est-elle un dénigrement musulman ? la réponse est non, sauf si les musulmans se reconnaissent majoritairement dans cette idéologie barbare. »

Comme toute citoyenne normalement constituée qui a pour valeurs celles de la République, et des droits de l’homme mais aussi de la femme (oui quel culot !), je ne peux rester indifférente à la montée de l’intégrisme musulman en France, mais aussi dans le reste du monde, et qui menace nos démocraties mais aussi la raison.

Voilà pourquoi, quand je suis tombée sur ce livre sorti du politiquement correct mais en plus écrit par un "musulman", j’ai voulu à tout prix le lire, et même si je savais déjà que l’Islam n’est pas une religion d’amour et de tolérance, et que beaucoup des instances musulmanes à travers le monde manipulent l’opinion sur ce sujet (surtout le petit occidental qui est pathologiquement antiraciste), je suis quand même ravie par tous les arguments et les preuves que ce livres avancent et qui me faisaient parfois défaut, même si ça n’a pas été dans les grandes lignes une découverte. Comme je le dis toujours, j'ai vu trop de chose changer en mal pour ne pas être alertée sur ce sujet et ne pas comprendre.

Dans ce petit livre donc, l’auteur va dans un premier temps expliquer la "psychologie" de l'Islam, et ainsi démontrer que pour un musulman véritablement pratiquant, (généralement ceux qu'on appelle les modérés) la religion c'est la loi mais aussi l’état, que les trois sont indissociables. Et que par conséquent cette religion ne peut pas vivre avec la modernité, car vivre avec la démocratie c'est refuser la charia, le Coran lui même. Pour preuve, j'avance cette phrase que depuis 1920 les frères musulmans ont pour slogan :  « Le Coran est notre institution », et qui a été repris explicitement en France en 2003 par le président de l’Union des organisations islamiques de France (rien que le nom me fait grincer les dents !). Dans un second temps, il va montrer, critiquer, la manière dont le gouvernement français se couche devant cette religion.

- « L’école républicaine doit-elle éviter de choquer les sensibilités ou doit-elle soumettre l’islam au feu de la critique rationnelle ? Conforter les adeptes dans leurs convictions, leur endoctrinement, ou contribuer à la formation de leur esprit critique ? Et surtout jusqu’où peut aller la société occidentale dans son acceptation servile de la propagation d’un monde de vie anachronique, en contradiction totale avec l’esprit des Lumières et les principes élémentaires des Droits de l’homme et du citoyen ?

Einstein nous a mis en garde : « la folie c’est de faire encore et toujours la même chose en s’attendant à des résultats différents. » L’inconscience répétée de l’Occident à l’égard de l’islam le conduit à sa perte. »

- « Pour quelles raisons les manuels scolaires en France évitent-ils de remettre en cause les croyances dangereuses des parents musulmans persistent-ils à présenter l’islam comme une religion de paix et de justice, oubliant volontairement la condition inhumaine faite aux femmes, l’hostilité vis-à-vis des autres cultures, la dhimmitude (sous citoyenneté des non musulmans, les punitions corporelles barbares (amputation, lapidation), l’esclavagisme islamique… ? 

Aux jeux olympique de la lâcheté, l'Education nationale (ou se qu'il en reste), sera médaillée d'or en reculade.»

- « L’humanisme mal placé peut placer sur de fausses analyses et même son contraire. N’est-ce pas l’attitude de certaines gauchistes qui, jugeant que les musulmans ne sont pas mûrs pour la laïcité, pour la démocratie, encore moins pour le rationalisme et l’athéisme, les considèrent, sans l’avouer, comme des colonisés à perpétuité. Parallèlement, ils se félicitent que le christianisme, à leurs yeux archaïque et incompatible avec la vie d’aujourd’hui, soit évacué de la sphère publique. Je ne peux que leur donné raison, mais sur ce point, pourquoi ne poussent-il pas leur laïcité jusqu’au bout de leur analyse ? Seraient-ils laïques seulement vis-à-vis de la religion du Christ ? Et pourquoi cette attitude paternaliste face à l’islam ? Deux poids, eux mesures ! La religion serait mauvaise pour eux, mais bonne pour les musulmans ! Critiquer le christianisme est normal car c’est, pour eux, s’attaquer à l’irrationnel, à l’infâme même, et fait partie de la liberté d’expression. Mais pas question de toucher à l’islam ! Car ça serait s’attaquer non à l’irrationnel, mais à la culture islamique et aux musulmans ! Du même coup, on cesse d’être rationaliste pour devenir raciste. Manger du curé : oui ! Manger de l’imam : non ! […] si le Nobel récompensait la naïveté, l’islamo gauchisme serait un grand favori. »

En parallèle à cela ce que j'ai apprécié dans ce livre, c'est que l'auteur va dénoncer ces écrits qu'aucun musulman ne critique, alors qu'ils sont dans leurs textes fondateurs, et qui bien évidemment ne portent pas tous ce message d'amour et de paix comme on essaye de nous le faire croire. Le Djihad se trouve dans ces textes qui appartiennent à L’islam originel, ce qui implique qu'il n'est pas une création intégriste, contrairement à ce qu'on essaye de nous faire croire là aussi.

« Voilà un hadith du prophète à méditer : « Si tu es témoin d’un usage non-islamique, stoppe-le par la force. Si tu n’as pas le pouvoir de le faire cesser, condamne-le dans ton cœur. » Ce célèbre hadith est évoqué dans les prêches, enseigné à l’école, répété à la radio. En islam, la foi sans les œuvres, sans action militante n’a aucun sens, elle n’est pas valable. L’intégrisme, à mon avis, trouve son origine dans ces parages. Parce que l’intégrisme n’est rien d’autre que la certitude de posséder la vérité et de vouloir la corriger ceux qui ne l’ont pas.

Dès son origine, l’islam a appelé à la guerre sainte ; elle est non seulement juste mais licite, elle sanctifie et procure des récompenses dans l’au-delà. […] Et comme l’islam a vocation à se répandre sur toute la planète, le djihad est la meilleure voie. Il est évident que ce terme, employé dans le Coran et dans la tradition, l’est dans un sens plus guerrier que spirituel. »

Alors oui, il existe bien quelques versets qui prêchent la tolérance envers les juifs et les chrétiens, mais faut savoir que ces versets-là sont rendus caduques, par toutes les sourates dites abrogeantes, qui elles, prêchent la haine du juif, du chrétien…

« Les premiers versets du Coran qui invitent à la tolérance envers les autres religions, les gens du livre, chrétiens et juifs, ont été abrogés par d’autres versets clairs et nets appelant à la guerre sainte. […] De nombreux versets appellent au conflit avec ces mêmes croyants chrétiens et juifs. Quant aux païens et mécréants, l’islam est intransigeant avec eux : ils n’ont d’autres choix que la conversion, l’exil ou la mort. Voici les versets éloquents dans l’une des meilleures traductions de l’arabe.

« N’obéis pas aux infidèles ; et avec ceci (le Coran), lutte contre eux vigoureusement. » (25 : 52)

«Quant au verset 111 de la sourate Al Touba, il n’y va pas par quatre chemins : « Dieu a acheté des croyants pour leurs biens et leurs personnes, pour qu’il leur donne en retour le paradis, ils combattront dans le sentier de Dieu, ils tueront et seront tués… »

Toujours dans le Coran :

« Ordre est donné au prophète, de la part d’Allah, d’exhorter les musulmans au combat contre l’infidèle » (8 : 65)

« Ô prophète, mène le djihad contre les mécréants et les hypocrites et sois rude à leur égard, leur refuge sera l’enfer et quelle mauvaise destination. » (Sourate 66 verset 9)

 « L’islam doit prévaloir sur toutes les autres religions » (3 : 85)

« Lorsque les mois sacrés seront expirés, tuez les infidèles partout où vous les trouverez. Faites-les prisonniers ! Assiégez-les ! Placez-leur des embuscades ! S’ils font amende honorable, célèbrent l’office de la prière et payent la dîme, laissez-les poursuivre leur chemin ! Dieu est clément et miséricordieux. » (9 :5) »

« La guerre sainte est le plus beau des actes de dévotion, la meilleure des prières. C’est par cette voie que le prophète avait réussi à écraser les mécréants, disent les musulmans, enfin presque tous. Que d’éloges !  Voilà comment l’école enseigne le djihad dans tout le monde islamique. Se battre, se faire tuer au nom de l’islam fait partie du dogme même car, selon l’islam, il y’a deux types de territoires : territoires de paix ou dar al islam, pays islamisés, et territoires de guerre ou dar el harb, pays en voie d’islamisation. Un état de guerre permanent. »  Et le but ultime de cette guerre sainte, c’est de conquérir le monde entier et le soumettre à la loi unique, la seule loi valable et éternelle : la charia islamique. Selon, je le rappele les vœux d’Allah. « Combattez les infidèles jusqu’à leur soumission et que l’islam seul règne » (2 : 193)

(Je rappelle qu'aujourd’hui encore des milliers et des milliers de chrétiens, de juifs, de coptes… sont tués encore à travers le monde. Tout comme l’apostasie fait des victimes. Et où sont les voix sincères qui s’élèvent contre ça ? Nulle part.)

C’est dire à quel point l’islam ne peut vivre en paix avec la démocratie et les valeurs philosophiques qui ont fait notre temps, comme ils le disent eux même d'ailleurs. Ils sont au moins honnêtes sur ce point, on peut leur reconnaître ça !

Après un autre point dont va parler l'auteur, c'est la femme. Tenue dans l’ignorance, dominée par la force et emprisonnée dans une prison de tissus afin de ne pas réveiller les pensées lubriques de ces hommes faibles, la femme dans l’islam est presque rien ; et en citant les écrits saints mais aussi plusieurs cas l'auteur va le montrer. Avec par exemple la conférence des Nations Unies sur les femmes à Pékin en 1995, où les pays musulmans dans leur majorité, ont voulu remplacer le terme "égalité" par celui "d’équité" afin de pouvoir respecter la charia qui est inscrite dans toutes les constitutions des pays musulmans.

« Verset 34 de la sourates des femmes : Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs qu’Allah accorde à ceux-là sur celle-ci, et aussi des dépenses qu’ils font pour leurs biens. Les femmes vertueuses sont obéissantes [à leur maris] et protègent ce qui doit être protégé pendant l’absence  de leur époux, avec la protection d’Allah ; admonestez [les femmes] dont vous craignez l’infidélité ; reléguez-les dans les chambres à part et frappez-les. Mais ne leur cherchez plus querelle si elles vous obéissent. »

Mais malgré ça, j'ai apprécié découvrir quelques figures qui ont lutté pour elles, comme le ministre de la culture égyptienne Farouk Hosni qui a dit que : « Les cheveux des femmes sont beaux comme des fleurs et ne doivent pas être couverts, ni voilés devant les autres... ». Mais le pauvre monsieur...

Néanmoins le plus drôle là-dedans, c’est que ces crétins osent dire qu’ils ont appris à l’Europe la science, le savoir et aussi les droits de l’homme et bien sûr de la femme ! Oui vous ne rêvez pas, j'ai bien écrit les droits de la femme ! Discours du cheikh Gamal Shakir al-Nazzal en 2003 à la mosquée de Falouja, en Irak. Bon, ce n’est pas cité dans ce livre mais dans un autre dont j’ai pris connaissance, mais je ne résiste pas à l'envie, de vous faire partager un peu de ce discours très... drôle si je puis dire : "[...] je voudrais dire que ce fut l'état islamique qui fut le phare de la science pour toute l'humanité dans le domaine de l'ingénierie et du droit. L'époque de l'état islamique fut un âge d'or, à une époque où l'Europe vivait dans l'ignorance, comme des bêtes, sans que [ses peuples] connaissent le droit, les droits de l'homme ou les droits de la femme. En France on débattait [même] pour savoir si la femme était humaine. [...]" Tant de bêtise devrait être punie par la loi ! Et dire que des crétins de bien-pensant encouragent ce genre de mensonge, afin de détruire les racines de l'Europe... ça me donne juste des envies de meurtre.

Pour finir, autre point important du livre que je voudrais aborder car je le pense important, c’est le mensonge qu’autorise cette mentalité, cette religion, afin de mieux manipuler l’opinion. En effet, le mensonge est aussi encouragé dans cette religion, afin d'atteindre LE but. Normalement ils n’ont pas droit de mentir, mais pour apaiser les différents avec les mécréants ils ont le droit de s'en servir, cela s’appelle la taqîya (mensonge effectif) et le Kitman (mensonge par omission), et ces deux circonstances servent avant tout la cause de l’islam. 

Du coup avec ça, comment les croire ? Comment ne pas les prendre pour des fourbes ?

« Parler est un moyen pour atteindre ses objectifs. Si un but honorable peut être atteint à la fois par la vérité et par le mensonge, il est contraire à la volonté d’Allah que d’atteindre ce but grâce au mensonge et non à la vérité. Lorsqu’il est possible d’atteindre un tel but en mentant mais non en disant la vérité, il est alors permis de mentir si le but à atteindre est permis (c’est-à-dire lorsque le but de mentir est de mettre en échec quelqu’un qui vous empêche d’atteindre ce but), et il devient obligatoire de mentir si le but est obligatoire… Il est prudent, d’un point de vue religieux, en toutes circonstances d’utiliser des mots qui donnent une impression trompeuse… »

Bref. Ce bouquin pose clairement la problématique de l'islam, écoutons-le. Car ce n’est pas en appliquant la politique de l’autruche que l’on fera avancer les choses, bien au contraire ! N’oublions pas leurs discours haineux et le massacre toujours actuel, de nombreux juifs, chrétiens, coptes, athées… à travers le monde, ainsi que la destruction des églises, des temples bouddhistes... Et regardons aussi franchement comment ils essayent d’adapter nos démocraties à leur religion, et non de s’adapter à nos valeurs. Appelons un chat, un chat, le peur du passé ne doit en aucun cas nous faire fermer les yeux.

Je n’ai rien contre l’islam, mais je souhaite un islam laïque qui respectera l’homme et la femme, non un islam arriéré et haineux. Je souhaite un islam modéré, un vrai, celui où en premier ils seront libres de penser et non d'écouter la religion. Je n’appelle pas au racisme mais à la Raison. Comme le dit Wafa Sultan : « les gens ont le droit d’adorer leurs pierres, mais ils n’ont pas le droit de les jeter sur moi. »

Alors oui, on va me dire qu'il ne faut pas généraliser, je suis d'accord, mais je ne peux pas non plus ignorer la majorité sous prétexte qu'il y'a une minorité de bon, et je regrette sincèrement qu'il n'y ait pas en France et dans le monde plus de Messoud Bouras. Qui après s’être élevé contre cet islam intégriste, a dû vivre dans une semi-clandestinité après avoir reçu plusieurs menaces de mort !!! Voici un extrait de son livre Le cocu de la république, les musulmans m’ont tué : « L’islam prospère sur l’inculture et l’ignorance. Ses valeurs ne sont pas compatibles avec celle de la République. Lisez bien ce que dit le Coran sur les femmes, les infidèles, les apostats qui comme moi rejettent la religion. »

 Je m’attends aussi qu’on me traite de raciste à tout moment, mais si appeler un chat un chat c’est être raciste, alors oui je le suis, et je le revendique ! Même pour faire plaisir, je ne peux faire fi de tout le mal et de toute la haine qu’ils répandent. La sagesse et la raison ne me poussent pas dans la voie de l’intégrisme, mais plutôt sur celle de la liberté et de la lumière, où l’homme est capable de penser par lui-même et de vivre en homme responsable et libre. Sincèrement, dites-moi où est l’intérêt de vivre dans un monde où toutes les cultures auront été détruites ? Où le libre arbitre et la raison seraient réduites à néant ? Et où la joie, le bonheur et l’amour ne vaudraient rien et seraient gouvernés par la peur et la soumission ? Où est l’intérêt de vivre dans un monde inquisitorial ? Où est l'intérêt de vivre sous le joug d'un dieu totalitaire, stupide et méchant ? On va me dire que j'exagère, mais quand je regarde dans la rue, les faits divers, etc., je m'aperçois que non. D'ailleurs je ne crois pas que ça soit un hasard si Mein Kampf a retrouvé une deuxième jeunesse dans les pays musulmans.

Quoi qu'il en soit, je veux croire que Wafa Sultan, Hammid Zanaz… seront au même titre que Abdallah Al Quassimi les futurs philosophes qui feront avancer l’islam sur le chemin de la raison et de la liberté. J'espère qu'avec eux on arrivera à désacraliser l'islam. Et de mon côté je ne peux que encourager les gens à s'élever contre cette religion totalitaire, contre ces gens qui luttent contre la démocratie et les droits de l'homme et de la femme. Contre "ces frères musulmans" qui soutiennent les terroristes, la charia et j'en passe, et n'ont qu'un but faire appliquer la charia dans les démocraties et détruire dans tous les sens du terme tous ce qui a été fait avant.

Quelques extrais, en fait je suis à deux doigts de copier la totalité du livre :

« L’islam menace-t-il vraiment la laïcité française ? Evidemment. Et si je n’attends rien des politiques, en revanche je suis convaincu que les forces laïques ne se laisseront pas faire ni par les intégriste ni par les aventuriers qui pensent qu’à leur réélection. La société civile n’est pas morte, elle commence à réagir pour mettre fin au retour de la religion dans la sphère publique.

Mais critiquer la religion islamique ne risque-t-il pas de pousser les musulmans modérés dans les bras des extrémistes comme l’avancent certaines âmes sensibles ? Si les musulmans modérés étaient des intégristes masqués attendant la moindre occasion pour revenir aux sources, oui, mais seulement dans ce cas ! Eviter tout débat par peur d’offenser les musulmans conduit au contraire à satisfaire les exigences des islamistes et à légitimer leur idéologie. D’ailleurs la liberté d’expression ce n’est pas seulement le pouvoir de dire ce que l’on pense, c’est aussi de devoir supporter, voire d’être choqué par ce que dit l’autre.

Il serait instructif de traduire aux Occidentaux les médisances et les insulter dont ils font l’objet dans la presse, dans les prêches et les déclarations politiques… ! Le discours dominant dans le monde arabo-musulman est hostile à l’Occident et ses religions. Pourquoi ne parle-t-on pas d’Occidentophobie ? »

[…]

Sur la chaîne Aljazeera et devant des millions de téléspectateurs, un prédicateur saoudien déclarait, en conclusion à une série de conférence sur l’islam, données pendant plus de quatre mois en Europe : « Toute la civilisation occidentale ne vaut pas une seule poussière sous la chaussure de notre prophète Mohamed » »

***

« Pour satisfaire tous les bobos de France et de Navarre, faut-il fermer les yeux devant le blocage hebdomadaire de certaines rues lors de la prière du vendredi ? Faut-il laisser la seule Marine Le Pen défendre la laïcité et les lois de la république ? Faut-il se taire quand la République laïque finance illégalement la construction de mosquées en France et achètes des tapis de prières pour les distribuer aux populations afghanes ? Se taire encore quand les femmes de l’armée française sont obligées de porter le voile, alors que le discours officiel de la République est d’aller en Afghanistan pour libérer les femmes de ce voile. Faut-il répéter bêtement, hypocritement et lâchement que l’islamisme n‘a rien à voir avec l’islam ? Ou encore psalmodier la phrase la plus débile, la plus lâche, jamais prononcée dans le pays de la Boétie : « Nous aussi, nous avons nos intégristes ! » Et quand on est prof faut-il rester sans réaction devant le refus de certains élèves musulmans à étudier la Shoah ? »

***

« C’est ainsi que le célèbre « droit à la différence » se pervertit petit à petit pour se muer en « différence de droits » quand les circonstances deviennent favorables. Avec l’islam, la collision entre le moi ethnique et le surmoi républicain est inévitable. Entre l’islam et la République, ce n’est pas d’un match amical qu’il s’agit, mais d’un conflit ontologique. Et celui-ci s’engage aussitôt qu’un croyant juge la démocratie incompatible avec sa culture islamique ! 

Tout est lié en islam. Tout tourne autour du dogme de la vénération d’Allah. La religion encadre toute l’existence. […] »

***

« L’islamisme n’est pas le résultat de la pauvreté, en un mot, ses racines profondes ne sont pas socio-économiques, même si beaucoup de spécialistes optimistes nous assurent que l’intégrisme n’existe pas et qu’il n’y a que des problèmes de société. Du même coup, il est vite réduit à des causes périphériques telles que la misère, l’humiliation, la frustration et autres trouvailles…

D’autres justificateurs trouvent un lien entre ce fléau et la naissance de l’Etat d’Israël ! Ils oublient que « les frères musulmans », le « fondamentaliste canal historique », première association islamiste, mère légitime de tous les groupuscules islamistes d’aujourd’hui, à été fondé 20 ans avant la naissance de l’Etat Hébreux ! Même si tout allait bien dans ce monde arabo-islamique, l’intégrisme existerait quand même, parce qu’il est généré par une illusion et non par un quelconque désespoir. Il n’est pas une simple déviation de la religion de Mahomet, comme aime le répéter la majorité des commentateurs, il en est le cœur. […] Être intégriste, c’est aller tout au bout de sa foi. »

***

« « Sachez que nous avons pu pénétrer et nous établir sur vos terres, es mêmes terres sur lesquelles Charles Martel et ses troupes nous avaient défiés, pays de l’orgueil et de l’arrogance, peuple du vin et du porc, du libertinage et de la nudité, vous qui refusez la foi et la pudeur… » Message de Mosvar Barayev à Jean-Pierre Raffarin et plusieurs ambassades de France en 2004 » »

***

« Jeanine Bougrab secrétaire d’état à la jeunesse, ancienne présidente de la HALDE et fille de harkis, a déclaré, samedi 3 décembre 2011, « ne pas connaître d’islamisme modéré » ajoutant : « Il n’y a pas de charia light. Le droit fondé sur la charia est nécessairement une restriction des droits et libertés, notamment de la liberté de conscience. »Peut-être allait-elle trop loin, acr il semble qu’elle ait été désavouée par le gouvernement qui ne veut pas prêter le flanc aux bien-pensants et antiracistes professionnels. »

***

« Dans son livre en arabe, de La division de la terre selon le fikk islamique, un membre du Conseil européen de la fatwa et de la recherche, situé à Dublin, Abdallah B. écrivait dans le chapitre consacré au Djihad : « Faites le djihad contre les mécréants par votre parole, vos personnes, vos biens, et vos mains. » ne voilà-t-il pas un bon conseil d’intégration adressé aux jeunes d’origines musulmane d’Europe ! »

 ***

" Se taire, c’est non seulement donner raison aux intégristes et à leurs supporters européens, mais c’est encourager aussi tous ceux qui, au nom d’une pathologie personnelle, veulent organiser le monde « aussi pour autrui », pour plagier la belle expression de Michel Onfray. "


***

"Dire que l'intégrisme est appelé à disparaître avec le progrès de l'instruction, que l'islam n'a pas encore opéré la révolution de la laïcité et que la solution réside dans le progrès social, économique et culturel est donc un non-sens. Regardez les pays du Golf, les islamique d'Europe et d'Amérique ! Sont-ils pauvres et ignorants ?"

Deux petites citations de ma dernière lecture sur Diderot, je trouve qu'elles ont leur place ici.

« [...] Il est mille fois plus facile, j’en suis persuadé, pour un peuple éclairé de retourner à la barbarie, que pour un peuple barbare d’avancer d’un seul pas vers la civilisation. »

« Le premier pas vers la philosophie, c’est l’incrédulité. »

18 février 2013

"Ma république se meurt" de Jeannette Bougrab

"Ma république se meurt" de Jeannette Bougrab

ma république se meurt

Résumé :

Jeannette Bougrab est une femme insoumise. Athée dans une famille de musulmans, fille d'ouvriers immigrés devenue maître des requêtes au Conseil d'Etat, ministre passionnée dans un gouvernement conformiste, elle a transgressé les règles pour honorer celle à qui elle doit tout : la République française. Mais que sont devenus nos institutions et nos principes fondamentaux dans une société où règnent les inégalités et les discriminations, où le communautarisme religieux menace, et où la laïcité, l'école et l'armée, sont en danger ?
En nous entraînant dans les coulisses du pouvoir, elle nous donne à voir l'envers d'une France fissurée. Analyse d'une société fragile, confessions d'une femme atypique, ce témoignage est surtout un manifeste où le politique retrouve un visage humain.

Mon avis :

J’ai voulu lire ce livre car le sujet de la République décadente m’intéresse énormément. Alors malgré quelques désaccords avec l’auteur, je dois dire que je ne regrette pas cette lecture et je tiens à saluer le combat de cette femme. Tenant moi-même beaucoup à la laïcité et à la liberté de la femme mais aussi de l’homme, je ne peux qu’approuver ses prises de positions qui n’ont pas toujours été simple et sans danger, comme l’épisode de la crèche Baby-Lou le montre. J'ai d'ailleurs apprécié le portrait qu'elle a fait de la Halde à ce passage : "... Je comprenais trop bien que cette institution était gangrenée par le différentialisme, le communautarisme, et, pire, une forme de condescendance à l'égard des immigrés. Ils acceptaient tout par bêtise, par ignorance, vivant éloignés des banlieues."

Cela étant y’a quelques points qui m’ont soient fait rire, ou soient laissés mi-figue mi-raisin. Par exemple je ne peux pas ressentir cette "pitié" qu’elle a pour tous ces jeunes qui sortent du système scolaire avec un CAP, un BEP ou même rien. Certes je suis d'accord avec ce qu'elle dit, quand elle dit que le système scolaire en France a des grosses lacunes, en plus de servir une idéologie politiquement correcte, il forme de futurs citoyens sans conscience et sans esprit critique (ce n’est pas dans le livre mais un avis personnel) ; cela dit je ne pense pas qu’on puisse raisonnablement rejeter pour autant tout l’opprobre de cet échec sur le système éducatif national, comme elle aurait une tendance à le faire.

Pour moi un élève est tout autant responsable de son échec et l'environnement familiale qui va avec. En effet, si l'environnement familiale , et si ce dernier ne se donne pas les moyens de réussir, personne ne le fera pour lui, et dans ce cas l'état n'est en rien responsable. Ensuite je ne crois pas non plus que la discrimination sociale, raciale, rentre en ligne de compte dans l’échec scolaire comme le pense l'auteur. Il y'a des profs qui sont encore niouks c'est un fait je ne le nie pas, mais avec des profs majoritairement à gauche, j'avoue que je ne vois pas comment la discrimination pourrait s'exprimer. Et d'ailleurs je pense qu'il faut faire très attention en disant ça car à l'époque actuelle je crois sincèrement que la discrimination sert plus d’excuse pas toujours bien utilisée pour expliquer la cause de l'échec.

Ensuite pour le côté rigolo du livre que j'ai cité en-haut, c’est quand elle dit que les immigrés aiment davantage la France que les français eux-mêmes. Alors déjà, là m’est revenue en mémoire un bon nombre d’expériences personnelles qui me font plutôt penser l’inverse, mais ensuite il m'est aussi revenue en mémoire un passage de son histoire qu’elle expose au début de son livre, qui fait que je me demande comment elle peut dire ça. Comment peut-elle dire cela ? Alors qu’au sein même du gouvernement, elle a été victime du communautarisme et de la francophobie venant de Abderrahmane Dahmane, puisqu’il a traité de "fille de traite" ! D’ailleurs en ce qui concerne son histoire de "fille de traite", je déplore tout autant qu’elle que l’UMP n’ait pas pris position contre ce personnage.. Ils n’auraient JAMAIS dû laisser passer cela. Comment peut-elle dire cela alors qu’elle dénonce la Marseillaise sifflée ? Et le refus de respecter la république venant de ces populations ? Je trouve que par moment il y a un décalage entre ce qu'elle dit et les faits. Voilà d'ailleurs pourquoi, je ne la suis pas dans l'idée qu'il faut plus de diversité au gouvernement. J’avoue sincèrement que j’ai du mal à faire confiance à certaines personnes, ayant trop peur de la francophobie que l’on peut craindre à juste titre de ces gens-là, bien que certaines élites françaises soient selon-moi, ouvertement francophobes et europhobes aussi.

Néanmoins malgré ces désaccords, il faut savoir que j'ai été aussi d'accord avec elle en lisant ce livre. Quand elle dénonce par exemple et à juste titre, l’obscurantisme religieux qui mène la danse en France. Et plus particulièrement l’intégrisme islamiste j’ai envie de dire, l’intégrisme catholique étant plutôt de son côté vertement rembarré comme on l’a vu avec le mariage gay récemment, bien qu'il existe c'est sûr et certain. Bref.
Même si ça n’a pas été une découverte pour ma part, j'ai apprécié qu'elle en parle car elle va dénoncer cette mainmise de l’intégrisme islamiste sur la société française, et montrer ainsi, avec quelques exemples, comment les gouvernements marchent main dans la main avec l’intégrisme islamiste au mépris des valeurs françaises. Récemment on a eu la légion d'honneur de Tariq Oubrou comme preuve de la fascination obscurantisme, mais pourtant si on remonte plus loin dans le temps on va voir qu'on a déjà eu ce souci avec l'UOIF où Nicolas Sarkozy en tant que ministre de l'intérieur s'était rendu. Là-dessus je trouve qu'elle a fait preuve d'un réel sens de l'observation, en désignant clairement les problèmes, et on voit clairement que
la liberté d’expression, de pensée, et la laïcité sont menacées. On pensait ces principes acquis, braves gens détrompez-vous !

Voilà d’ailleurs pourquoi je ne suis pas si réfractaire à Marine Le Pen contrairement à l’auteur, car pour moi -et malgré des maladresses-, je trouve que c'est la seule qui a le courage de s'élever contre la destruction de la République sans avoir peur de déplaire. J'ai bien cru en Sarkozy en 2007 mais j'ai été sérieusement déçue de voir qu'il n'a rien fait contre cela, au point que maintenant et pour résumer l'auteur, tout ce que les gouvernements trouvent à faire c'est de construire des mosquées (avec l'argent du contribuable) pensant éteindre les feux et sauvegarder ainsi l'état. Un peu comme Münich en 1938... Enfin pour ma part je ne pense pas que Marine Le Pen soit plus dangereuse que Mélanchon ou encore Taubira.

En résumé c’est un livre que je conseille, car malgré les quelques désaccords que j’ai rencontré lors de ma lecture, je suis dans l’ensemble d’accord avec elle, quand elle dit que la religion est un asservissement de l’homme et le dénigrement de l’esprit et de la raison (croire un peu je veux bien, mais trop c’est dangereux et stupide), ou encore quand elle dit que la repentance coloniale n’a plus raison d’être, et que les harkis devraient être davantage reconnus. Bref, malgré mes désaccords et mes réserves, c’est un livre à lire. Jeannette Bougrab est une femme de caractère, et il est intéressant de mieux la connaître.

Je remercie en passant les éditions Grasset pour ce service presse.

 

Extraits : "Tout en adhérant officiellement aux valeurs de notre République, des associations locales établies dans les quartiers réussissent à mettre en oeuvre et à diffuser un projet sournois. C'est l'implantation d'un islam radical dont la finalité est clairement politique..."

"Il convient de débattre mais surtout d'agir pour lutter contre les dérives dangereuse de l'islamisme. N'ayant pas la mémoire courte, Madrid, Londres ou encore Paris ont connu des attentats sanglants au nom de Dieu. La France semble parfois être une démocratie immature, incapable d'aborder des sujets sans tomber dans une hystérie collective. Si on décide même simplement, de les approcher (immigration, laïcité...), l'on est accusé du pire par la gauche. Pourtant c'est elle qui est responsable du communautarisme et du différentialisme né d'un sentiment de culpabilité postcoloniale. La France est une République laïque. Dès l'artcile 1er de la constitution du 4 octobre 1958 il est affirmé que : " La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale." La France est un état de droit où les libertés sont consacrées et protégées : liberté de pensée, liberté de conscience, liberté cultuelle... Elle ne peut accepter de faire des compromis avec ce qui la définit, quitte à expulser les imams étrangers qui tiennent des propos extrémistes et attentatoires à la dignité et l'intégrité du corps des femmes, ou à refuser l'entrée sur son territoire à ceux qui prônent le djihad."

 

Article 10 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 :

"Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi."

 

16 octobre 2013

"La part de l'autre" d'Eric-Emmanuel Schmitt

"La part de l'autre" d'Eric-Emmanuel Schmitt

la part de l'autre

Résumé :

8 octobre 1908 : Adolf Hitler recalé. Que se serait-il passé si l'École des beaux-arts de Vienne en avait décidé autrement ? Que serait-il arrivé si, cette minute là, le jury avait accepté et non refusé Adolf Hitler, flatté puis épanoui ses ambitions d'artiste ? Cette minute-là aurait changé le cours d'une vie, celle du jeune, timide et passionné Adolf Hitler, mais elle aurait aussi changé le cours du monde..."

Mon avis :

Voilà un livre étrange dont la construction et le but, même si ce n'est pas la cas du sens, m’échappe.  Le but, parce que je ne comprends pas qu’on puisse se croire tout blanc, car il est évident qu’on a tous une part sombre en soi plus ou moins marquée selon les personnes, et qu’en plus je ne vois pas trop comment on peut ignorer cela ; et la construction, car je ne comprends pas pourquoi l’auteur a basé une partie de son livre sur un grand « SI », à savoir Hitler reçu aux beaux-arts. Pourquoi vouloir réécrire quelque chose qui de tout manière ne se réécrit pas ? Pourquoi ce « si » alors que l’histoire aurait pu être la même avec lui ou un autre ? Car il en existe toujours d'autres, la preuve aujourd’hui. En plus pourquoi ce « si » alors que l’auteur en a souffert ? Il est maso ! ^^

Bon d’accord le but de ce livre n’est pas d’imaginer l’issue de ces questions existentielles, ni même de les projeter, mais quand même, de mon côté, j’avoue que je n’ai pas pu y faire abstraction. Mais outre cela il est vrai que ce livre possède un sens nécessaire, un sens qu’il ne faut pas ignorer. La double personnalité de l’homme, capable du pire comme du meilleur… du moins jusqu’à l’union et l’entente. 

La double personnalité qui selon les circonstances, fera LE choix qui changera LE destin.  La double personnalité qui peut pourtant réveiller son côté obscur, parce qu’une chose l’aura blessée dans son orgueil mal placé. En fait au-delà de la double personnalité de l’homme, que l’auteur met en scène dans ce livre par Hitler, il faut regarder finalement autre chose, qui peut se résumer en une entité, une unité : l’égo. L’égo de l’homme source de tous les maux humains.

Et là je dois dire que l'auteur est allé très loin dans ce livre en voulant comprendre l'égo dHitler, puisqu'il explique en partie le pourquoi de la seconde guerre mondiale, mais développe un bout des prochaines et qui pourrait en être la cause… (Enfin là et au vu du monde, on est quand même dans la merde). Mais au-delà de tout ceci, ce qui faut savoir c'est que ce livre pose la question de la remise en question de soi.

Cela étant, je ne peux accepter les vexations et les échecs comme des excuses aux atrocités, car j’ai finalement l’impression que c’est ce qu’a fait l’auteur en essayant de comprendre et d’expliquer Hitler. Même s’il déteste Hitler, et qu'il a été content quand il a enfin tué, j’ai malgré tout eu l’impression étrange qu’il essayait « d’absoudre » ce dernier, en montrant ce que l’on peut devenir pour une histoire, et en ce qui me concerne c’était surtout visible dans l’espèce de journal d’écriture qui se trouve à la fin, quand il parle des humiliations. Faire un "observatoire d'humiliation" l'idée est mignonne, mais en plus des humiliés il y aura toujours des gens qui voudront être calife à la place du calife, et même au-delà, ce n'est plus une question d'humiliation là. Enfin tout ceci c’est une question de perception du roman et aussi peut-être une question de philosophie.

Pour moi le jour où l’homme passera outre son égo, sa susceptibilité, il sera fort et non plus faible, alors que pour l’auteur il suffirait apparemment juste de faire attention aux humiliations pour éviter les catastrophes ; bien que je ne dise pas qu’il ne faille pas faire attention au mal que l’on peut répandre, je trouve que chercher une raison pour expliquer un fait c’est exagérer ! Il ne tient qu’à l’homme de s’améliorer, de se questionner. Ne soyons pas entièrement défaitiste ni vaincu d’avance ! Cessons de se comporter en victime. Certes E.E. Schmitt veut monter aussi cela, mais peut-être bien qu’il n’appuie pas assez dessus, enfin de mon point de vue.

En somme, quoi qu’il en soit et malgré tout ce qu’on pourrait dire, ce livre possède un message très fort et encore très actuel, voilà pourquoi  je remercie la personne qui me l’a prêté, et pourquoi je le conseille aussi. Car malgré quelques longueurs, la présence de ce crétin de Freud (désolée je ne peux pas penser autre chose de ce mec, qui pour moi à fait coller sa réalité à la réalité en envoyant l’humanité dans le mensonge), ce livre possède aussi quelque chose de beau et de profond, une dimension pleine d’authenticité, bien qu’amené bizarrement. Mais pour faire simple, les deux parties du bouquin sont très agréables, surtout celle d’Adolf H. mais elle me dérange par sa non-existence, par le fait qu’elle soit amenée par un « si ». Et moi les « si », je n’aime pas ça, les choses sont ce qu’elles sont et puis c’est tout. (Oui je peux être cruellement terre à terre…)  Je pourrais dire encore beaucoup de chose sur ce livre, voilà pourquoi je m’arrête ici et le conseille en vous livrant un beau passage :

« Un idiot qui doute est moins dangereux qu’un imbécile qui sait. Tout le monde se trompe, le génie comme le demeuré, et ce n’est pas l’erreur qui est dangereuse mais la fanatisme de celui qui croit qu’il ne se trompe pas. Les salauds altruistes qui se dotent d’une doctrine, d’un système d’explication ou d’une foi en eux-mêmes peuvent emporter l’humanité très loin dans leur fureur de pureté. Qui veut faire l’ange fait la bête. »

2 décembre 2013

"Le roman de Jérusalem" de Tania Velmans

"Le roman de Jérusalem" de Tania Velmans

le roman de jérusalem

Résumé :

Jérusalem ! S’agit-il uniquement d’une ville ou est-ce aussi un mythe, un rêve où se confondent passé et présent, où se sont croisés des destins d’hommes hors normes, tel Moïse qui parla avec l’Eternel et Jésus qui devint le Christ ? Ne doit-on pas penser également à Jérusalem comme à un nœud qui réunit les fils conducteurs de trois religions et de nombreuses sectes, toutes soucieuses d’entrevoir ce qui éternellement se dérobe à l’homme ?
Ce mystère, les Hébreux ont cru le toucher du doigt, par l’intermédiaire du Temple qui abritait l’Arche de l’Alliance et avait sellé le pacte d’un peuple avec Dieu. Mais de part et d’autre les promesses ne furent pas tenues. Depuis deux mille ans les Juifs pleurent la destruction de ces saintes reliques en s’inclinant devant un mur demeuré intacte et dont les pierres, taillées avec une précision d’orfèvre, s’étaient laissées dorer par le temps.

Mon avis :

J’ai découvert cette collection avec Le Roman de la Pologne de Beata de Robien, et bien que celui-ci fût présenté comme un véritable livre d’histoire, Le roman de Jérusalem se présente quant à lui différemment. En effet ce livre est plus un livre d’histoire avec une touche de roman dedans. Roman qui par contre ne sert à rien, car l’auteure Tania Velmans fait réciter toute l’histoire de Jérusalem et même au-delà par ses personnages, ce qui revient au même résultat qu’un livre classique d’histoire finalement, d’ailleurs pour être franche les quelques courts passages de roman ne m’ont pas du tout intéressé, sans ça aurait été mieux. Mais de ça je m’en fous en fait, car ce livre est malgré cela génialissime à lire. Jérusalem quelle ville ! Existe-il une ville aussi importante en ce monde ? Aussi fascinante ? Vraiment je ne crois pas, riche en histoire, en architecture, vieille de plusieurs milliers d’années, cette ville qui est trois fois sainte, - car elle contient des lieux ou monuments des trois religions monothéismes (judaïsme, chrétienne, islamique) -, à tout pour attirer.

Bien sûr dans ce livre tout n’est pas dit, car il est tout bonnement impossible de tout dire en 248 pages, pourtant l’auteur a su faire un excellent tour de l’histoire de Jérusalem pour la profane que je suis. Tout d’abord sur l’histoire religieuse de cette ville, l’auteure va développer les mythes et personnages comme Salomon, Moïse ou encore Jésus, qui font tous partis des livres saints que sont la Torah, la Bible, le Coran. Alors si sur ce dernier point je n’ai fait aucune découverte, ni même spécialement sur Jésus, j’avoue que sur Salomon ou encore sur Moïse j’en ai fait des pas mal, et notamment sur la fameuse fuite d’Egypte où d’après l’histoire Moïse aurait guidé les hébreux en dehors de ce pays. En effet d’après des fouilles archéologiques qui ont eu lieu en 1970 au Sinaï, et d’après un autre rapprochement avec des bas-reliefs dans le temple d’Amon à Karnak, cette fuite n’a apparemment jamais eu lieu pour cause de forteresse. D’ailleurs en parlant de Moïse j’ai trouvé très intéressant de découvrir l’épisode du Veau d’orMoïse aurait cassé les tablettes des 10 commandements, ou encore cette ressemblance qui a entre son histoire et celle du roi Akkadien Sargon d’Akkad, à propos du nourrisson dans la rivière. Bien que celle de Sargon d’Akkad soit écrite 16 siècles après ce supposé évènement. Oui c’est marrant je visualise plutôt bien la vie de Jésus mais pas celle de Moïse. ^^ Mais outre Moïse, Jésus et compagnie, l’auteur va aussi aborder rapidement la naissance du monothéisme en Israël, qui serait apparu avec l’exil de Babylon  en 587 avant JC, car entre le 10ème et 7ème avant notre ère il y avait d’autres Dieux qui étaient vénérés, elle va encore aborder la politique de Constantin 1er  qui fut soit dit en passant un très grand constructeur, les persécutions chrétiennes que Néron a lancé, ou encore la vision qu'on avait des chrétiens dans l'antiquité. Voici un passage plutôt intéressant qui en parle :

« L’empereur Marc-Aurèle (121-180) dont la sagesse et l’humanité ont été maintes fois soulignés, note dans ses pensées qu’il trouvait absurde d’associer le singulier et l’universel, comme le faisaient les chrétiens en prêtant une double nature au Christ. Enfin, les chrétiens refusaient d’honorer les dieux de l’Empire, or, un tel refus était puni de mort, conformément à la législation en vigueur. Cette sévérité n’était pas gratuite, mais fondée sur la croyance qu’un tel rejet mettait l’Empire et la fameuse pax romana en danger à cause du courroux qu’il provoquerait dans le monde divin. D’ailleurs, les diverses calamités qui s’abattirent sur Rome au 2ème et 3ème et 4ème siècle, dont une épidémie de peste et la présence des barbares à leurs frontières, furent attribuées à la colère des dieux provoquée par les chrétiens. Mais bien avant, Néron, qui fut peut-être responsable de l’incendie dévastateur de Rome, accusait les adeptes de la nouvelle religion d’en être les auteurs. »

Ensuite un autre point que l’auteur a particulièrement bien développé c’est l’histoire architecturale et picturale de cette ville, et là première surprise ! J’étais restée au fait que les orthodoxes ne représentaient jamais les images saintes, mais apparemment l’art byzantin existe même pour la religion, du coup là j’ai appris un truc super intéressant en découvrant qu’en 843 la crise iconoclaste était finie. J’avais ce qu’on peut dire quelques trains de retard ^^.  Et heureusement que cette crise eût une fin car à travers l’art pictural des décors ecclésiaux byzantins, on a des renseignements sur des martyres mais aussi des témoignages sur les persécutions des empereurs romains et de celles perpétrées par les musulmans à l’encontre des chrétiens d’orient qui eut lieu un peu plus tard. En parlant de peinture ce passage page 199 est plutôt intéressant car il montre l’évolution de la vision de l’essence du Christ mais aussi du message biblique, jugez donc :

"C’est seulement après la victoire des iconophiles, en 843, et le rétablissement du culte des images, que le Christ apparut sur la croix les yeux fermés et les genoux fléchis, autrement dit, mort. En Occident, cette évolution iconographique eut lieu beaucoup plus tard, malgré la forte influence qu’exerçait l’art byzantin sur celui d’Italie.

-                  -     C’est aussi un tournant important dans la piété.

-         Certes, mais il ne faut pas exagérer non plus. A Byzance même, l’évolution se fit très lentement. Ce n’est qu’à partir du 12ème siècle que le corps du crucifié trahit quelque peu la souffrance, que la Vierge et saint Jean sont attristés. Auparavant ils étaient figurés comme impassibles parce qu’ils étaient supposés connaître la divinité du Christ ; ils figuraient de part et d’autre de la croix comme témoin de l’évènement. Le christianisme des premiers siècles était très porté sur le triomphe de Seigneur et sur la joie du salut. Ce n’est que plus tard qu’a commencé la rumination autour du péché, surtout en Occident d’ailleurs. […]

C’est plutôt vers le 15ème siècle que le dolorisme s'épanouit. La douleur devient une valeur, voire une vertu, et les souffrances de Jésus sont exaltées à tel point qu’elles deviennent aussi importantes que son message."

Comme je l’ai dit Tania Velmans ne s’arrête pas à la peinture elle va aussi parler de l’architecture. L’auteure va nous décrire les temples et églises à coupole et pilier, ou encore les mosquées, qui seront parfois juste des anciennes églises transformées ou des mosquées nouvelles inspirées de l’art byzantin. En passant il est dit dans ces pages que l’image des anges a été fixée depuis les victoires antiques, mais j’ai lu je ne sais plus trop où que les anges ont des ailes depuis le 4ème siècle alors qui peut me dire ce qu’il en est exactement ? Car j’avoue que j’aimerai bien savoir depuis quand les anges ont des ailes et d’où est tiré cette représentation. Oui je sais je suis hors sujet. ^^ 

Et pour finir on va bien sûr avoir droit à toutes l’histoire de Jérusalem, c’est-à-dire du commencement (ou presque) les révoltes du peuple juif (zélote), aux conquêtes de l’empire romain, en passant par les croisades chrétiennes qui étaient des reconquêtes de leur terre après que les musulmans les en aient chassés. Alors certes ça c’est un sujet qui en fâchent certains, pourtant c’est une vérité historique, - tout comme l’esclavage qui n’a pas été que l’apanage des blancs -, et du coup c’est un côté du livre que j’ai particulièrement apprécié car il a au moins le mérite de dire que les atrocités ont été commise autant par les chrétiens que par les musulmans. En effet contrairement à ce qu’on croit et lors de leurs conquêtes puis dominations, ces derniers ne se sont pas toujours montrés tendre avec les non-musulmans, loin de là ! Et sans vouloir jouer les trublions, pour moi il est important d’en parler pour qu’on arrête d’entendre des erreurs à tout bout de champs sur ce sujet, en plus c’est bien connu je déteste l’histoire qui marche à sens unique. D’ailleurs chose que j’ignorais de ces croisades ou que j’avais oublié, c’est qu’elles feront naître les Etats Latins d’Orient, où les chevaliers d’occident bâtiront des grands bâtiments.

Enfin bref en relisant mon avis je m’aperçois que je vous ai déjà bien cassé les pieds, aussi je vais m’arrêter là, mais franchement ce livre est génial, je l’ai vraiment adoré et je sais que c’est un livre que je prendrai plaisir à relire. Alors si l’histoire vous intéresse, et je sais qu’il y en a, lisez-le ! Surtout que même si je ne suis pas du tout experte sur le sujet, ce que l’auteure dit ici j’ai pu le lire ailleurs dans des livres qu’elle cite ou pas, du coup je trouve son travail super sérieux et ça c’est très important. Maintenant je vais peut-être me motiver à sortir la Bible et le Coran de ma bibliothèque, allez savoir pourquoi ça m’a donné envie de les lire, bien que quand je feuillette le Coran je fais des bons de 10 mètre 50 et quand je feuillette la Bible je m’endors tout simplement. Mais en attendant je vais tenter un autre livre de l’auteur qui est : La fabuleuse histoire de l'icône moins cher que Byzance, Constantinople, Istanbul. Il me tente énormément et j’espère qu’il sera aussi bon.  

Je remercie en passant les Editions du Rochers pour ce SP.

24 janvier 2015

"Immigration - Intégration : le langage de la vérité" de Malika Sorel

(Je voudrais informer que j’ai voulu publier cet avis début janvier, mais vu les évènements j’ai voulu attendre, car je trouvais ça mal placé. Je voulais attendre encore un peu plus avant de le publier, même si je l’ai lu fin novembre, mais finalement pourquoi le retenir plus longtemps ? Sachez cependant que je n’ai touché à rien, cet avis est tel qu’il était fin décembre.

Toutefois j’espère que les évènements récents, vont enfin permettre d’avancer dans ce débat de l’intégration (et l'immigration car les deux sujets sont liés) qui est un des sujets de ce livre. Aujourd’hui il est temps d’écouter d’autres voix, comme celle de Malika Sorel, et de laisser de côté les bien-pensants et les sociologues à visée politique, pour regarder la réalité en face.

Nous avons perdu beaucoup de temps déjà, et l’heure est grave, nous ne pouvons plus nous cacher derrière des discours préfabriqués sur la tolérance ou le racisme, pour accepter l’inacceptable, pour excuser l’inexcusable, pour refuser de regarder la réalité en face. Nous n’avons plus le temps d’écouter les sociologues mentir, et de suivre toutes ces associations qui se cachent derrière le racisme pour éviter à tout prix le débat. Il est enfin temps d’ouvrir les yeux, d’appeler un chat un chat, et voir que le problème ce n’est pas la France, mais bien une politique qui a fait n'importe quoi pendant des années en en faisant trop venir et une mentalité très religieuse et communautariste. Une religion, une mentalité, un communautarisme, pour lesquelles les politiques ont vendu les valeurs républicaines, qui fait qu’on en arrive à ce qui arrive aujourd’hui.

D’aucuns diront que le problème ce n’est pas l’islam, ce n'est pas les africains, mais la France voire ses habitants. Désolée, mais non. Outre la politique migratoire trop forte, le problème vient bien de ces communautés islamique et africaine, qui posent problème ici et dans d’autres pays du monde. Maintenant j’espère que la République arrivera à faire avancer les choses à ce niveau-là, car personnellement je ne crois pas qu'on puisse compter un seul instant sur les représentants de l'Afrique et de l'islam en France pour faire avancer les choses. Comment compter dessus, comment les croire, quand pour eux la religion ne peut pas être désacralisée, et doit rester graver dans son marbre ? Comment les croire, quand eux-mêmes n’admettent que du bout des lèvres, que oui l'islam n’a pas à être traité avec plus d’égard que les autres religions ? Comment les croire sincères quand même modérés ils restent, avec les 3/4 de la population, conservateurs à l’excès et sont donc intégristes ? Comment les croire, quand on voit les noirs qui ne cachent pas leur haine des blancs ? Ni les arabes d'ailleurs ?

Alors je ne sais pas si ce que je viens de dire avait réellement sa place ici, mais il fallait que je le dise. C’est dit.)

"Immigration - Intégration : le langage de la vérité" de Malika Sorel

immigration intégration mailka sorel

Résumé :

Immigration-intégration. Le sujet, envahissant, est au centre de l échiquier politique depuis bientôt trente ans et instrumentalisé par tous les partis.
Tous les jours, c est au nom des populations de l immigration extra-européenne que s exercent la terreur médiatique et la censure par la novlangue. Quant aux hommes politiques, accaparés par les discours et l élaboration de politiques ad hoc d intégration, ils sont désormais l objet d une défiance inédite : leurs « solutions », inefficaces, voire contre-productives et chères, ne trompent plus personne. Échecs scolaires, agressions, refus de respecter les normes collectives, c est une faillite.
Longtemps les élites ont dissimulé la vérité aux Français, ou leur ont tenu un double discours, et elles continuent encore à le faire. Que s est-il passé pour que l intégration se dégrade autant au cours des deux dernières décennies ? Les Français attendent qu on leur tienne un langage de vérité. Ils savent l enjeu immense. Il y va de la cohésion nationale.

MALIKA SOREL-SUTTER est ingénieur de l École Polytechnique d Alger et diplômée d un troisième cycle de gestion de Sciences-Po. Née en France, elle a passé une quinzaine d années en Algérie. En 2007, Malika Sorel-Sutter a publié Le Puzzle de l'intégration. Les pièces qui vous manquent (Mille et une nuits). Elle est aujourd hui membre du Haut Conseil à l intégration, aux premières loges pour constater l ampleur des dégâts et l urgence d une politique cohérente et courageuse.

Mon avis :

« Dès ses premiers pas, la construction européenne fut guidée par une seule obsession, celle d’empêcher que les nations européennes puissent un jour renouer avec leur vieux démons. Cette hantise du passé est devenue à tel point névrotique qu’elle a fini par rendre l’Europe aveugle à son présent et aux défis nouveaux qui surgissaient. » Malika Sorel

"Pouvons-nous encore mépriser les faits au nom d’une idéologie ?" Dernière phrase du résumé du livre "Les yeux grands fermés" de Michel Tribalat

" Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants,
Lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles,
Lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter,
Lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au dessus d’eux l’autorité de rien ni de personne,
Alors c’est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie." La République de Platon

Avec ce livre Malika Sorel donne un gros de pied dans la fourmilière. A l’aide d’archive, de bon sens, de chiffres, d’études, cette dernière va sortir des discours communément admis pour faire un état des lieux de la France. Certes le livre à trois ans, mais en le lisant vous allez vite vous rendre compte qu’il est toujours autant d’actualité.

Portrait politique. Portrait migratoire. Portrait médiatique. Portrait associatif. Malika Sorel va aborder par tous les côtés le sujet migratoire de la France qui est toujours le même depuis des dizaines d’années, et qui conduit qu’à une chose : la mort de la France.

Oui, la mort de la France. La mort de son histoire, de ces valeurs, de ses racines, de sa mémoire ; et pour le montrer elle va bien mettre en avant le danger pour l’unité du pays et son identité, les méfaits d’une trop forte immigration, les méfaits de rogner sur les valeurs, et ainsi montré que ces français que l’on dit repliés sur eux-mêmes ou racistes, ont des raisons de s’inquiéter pour leur avenir, leur identité et leur sécurité. (La délinquance étrangère n’est pas un mythe. Désolée.)

Néanmoins ne vous attendez pas à trouver toute l’immigration dans ces pages, même si parfois elle se sert des autres flux migratoires comme de l’Asie pour étayer ce qu’elle raconte, l’auteure s’arrête principalement sur l’immigration africaine-musulmane car c’est la seule à l’heure actuelle qui pose problème ici en France, mais aussi à l’étranger. D’ailleurs quand on parle d’immigration en France c’est souvent à elle que le français fait référence par défaut.

Pour revenir plus précisément sur le livre, et comme vous l’avez deviné Malika Sorel va aller à l’encontre de tous les discours officiels pour montrer la réalité de l’immigration en France. Montrer que l’on mène la France en bateau et qu’on lui ment depuis des années sur ce sujet. Elle va aussi clairement montrer l’incompétence des hommes politiques à gouverner et à gérer l’immigration et l’intégration. D’ailleurs elle fait clairement comprendre qu’ils ont abdiqué sur ce sujet et se couchent devant tous les lobbys pro-immigrations pensant ainsi être tranquille, - et pensant aussi être meilleur que le voisin. Bref. Pour faire court, Malika Sorel va sortir les gants de boxe, et critiquer tour à tour, tout ce qui est responsable de la déliquescence de la France à l’heure actuelle, et la liste est longue.

En désordre, voici quelques exemples ; la démission de l’état dans l’intégration et sa politique *1 ; les associations*; la presse bien-pensante et menteuse à la botte des prêcheurs du politiquement correct et qui entravent les débats ;  les soi-disant experts qui inventent des excuses pour justifier l’inexcusable et faire triompher leurs idées politiques (la gauche a été par exemple spécialiste pour inventer la victimisation des musulmans et des jeunes des banlieues ) ; la nationalité française bradée (quand elle donne des papiers à des gens rentrés illégalement sur le territoire, à des femmes qui ont accouché en France... on peut clairement dire qu'elle est bradée. Sans compter là dedans la naturalisation à outrance de la gauche dans un souci électoral) ; la baisse du niveau scolaire au nom de l’égalité des chances (alors qu’elle va montrer que c’est parfaitement stupide, car d’une ça met à mal le niveau français dans la mondialisation, et de deux, qu’il est impossible de parler d’égalité des chances quand il y a une grosse différence de mentalité et de mode de vie) ; la discrimination positive à l’embauche* 3 (une honte qui a rétabli les privilèges en France et considère le français en quantité négligeable) ; les accommodements avec nos valeurs ; les pistons qui mettent des gens incompétent au pouvoir ; l’hypocrisie des discours et même des mots ; l’absurdité des discours venant des paillettes, des politiques,… Bref. Tout passe à la critique, pour néanmoins proposer à côté d’autres moyens de gouverner, d’autres solutions aux problèmes.

D’autres Solutions que je pense vraiment pas bêtes, comme par exemple celle d’évaluer les élèves dès la maternelle pour éviter tout décrochage scolaire et difficultés futures, celle d’arrêter l’immigration de masse (je précise que les permis pour le travail ne sont pas prioritaires, ils sont mêmes plutôt minoritaires), celle de rétablir purement la laïcité sans faire des régimes de faveurs afin de pouvoir vivre ensemble et d’assurer une cohésion nationale (ces arrangements avec la laïcité qui ont eu lieu depuis 30 ans ont été les premiers coups de pelle dans la tranchée des différences), celle de durcir l’accès à la nationalité française qui ne doit plus être un dû mais doit être obtenue qu’après un parcours sérieux à l’intégration (comme elle le dit justement, les valeurs françaises ne sont pas en suspension dans l’air), ou celle encore d’éloigner du pouvoir toutes ces associations bien-pensantes qui sèment la haine, entretiennent la victimisation de ces populations, et tuent la démocratie en mettant sur chaque débat qui s’impose une étiquette comme « incitation à la haine » pour les éviter - probablement parce qu’ils savent qu’ils vont avoir du mal à convaincre.

A côté de ça, elle va aussi montrer jusqu’à où ces erreurs ont été (ou vont être) nuisibles pour la France, et en mettant de côté les tensions sociales, le favoritisme immigré qui énerve à juste titre les autres français, le nivellement de l’école par le bas, le rapport entre la dette et les aides sociales, la laïcité bafouée, le nuisible peut être ceci ; le rapport Besson qui montre qu’une trop forte immigration gèle les salaires, ou encore la délivrance des permis sous des mots pompeux qui sont encouragés par l’Union Européenne, alors que les chômeurs français peuvent faire ces métiers si on prend la peine de les former. L’avantage avec cette démarche c’est que ça fait tomber les clichés d’eux-mêmes, et fait aussi découvrir d’autres choses qu’on ne dit pas, ou qu’on n’imagine pas. Personnellement je n’aurai jamais imaginé que les gens issus de l’immigration ne sont pas plus pauvres que les autochtones, ou encore qu’une trop forte immigration empêche l’intégration, ce qui en fait est complètement logique car s’ils sont trop nombreux où est l’intérêt pour eux de s’intégrer ?

Autre chose intéressante du livre, c’est qu’elle propose dans ce portrait de l’immigration du Sud, de nous la faire découvrir dans un cadre privé, ce qui est fort utile pour comprendre l’échec scolaire très présent dans cette communauté, le refus d’intégration venant de leur part (que l'état favorise je le rapelle), mais aussi leur mentalité. Une mentalité qui fait qu'aujourd'hui ils restent en retrait, mais qui explique aussi pourquoi leurs pays d'origines sont arriérés et assez sous-développés, socialement surtout. Le groupe chez-eux passe avant l'individu.

Je ne vais pas tout développer ce que Malika Sorel raconte dans son livre, car j'y suis encore demain même en simplifiant comme je viens de le faire. Mais tout ça pour dire que quand on lit ce livre, on se rend compte très vite que le ras-le-bol ambiant des français n’est pas une invention de son imagination, ni dû aux discours de l’extrême-droite, mais qu’il est en fait parfaitement justifié. En effet les français ne sont pas dupes et ils ne sont pas racistes non plus, qu’on se le dise, mais voilà ils en ont marres que les politiques leur mentent.
Ces derniers voient bien que les discours officiels sont très éloignés de sa réalité, de la réalité. Ils voient bien que l’immigration n’est pas une chance, et qu’elle n’est pas un besoin en période de chômage, de crise financière, surtout quand on a une dette abyssale. Ils voient bien que dans un pays qui bascule clairement dans le tiers-monde, dans une Europe qui demain ne sera plus rien face aux nouveaux géants –et la France encore moins-, l’immigration n’est pas non plus une solution. Enfin ils voient bien que l’immigration est devenue un sujet trop politique pour être honnête.

Voilà pourquoi je pense qu’aujourd’hui, et plutôt que de les rejeter parce qu’ils ne pensent pas comme on leur dit de penser, il serait peut-être temps pour les politiques de les écouter, et d’arrêter d’en faire des haineux qui s’inventent des histoires, parce qu’hélas ils ne s’en inventent pas beaucoup. Oui le racisme anti-blanc existe, oui ils ne sentent plus chez eux et oui ils sont traités comme des citoyens de seconde zone. Et quand on voit qu’on les pénalise à l’école mais aussi sur le marché du travail à cause de leur origine européenne, admettez qu’ils ont de quoi être énervés. Ce qui me fait penser et dire que la guerre civile viendra par les bien-pensants, car à trop vouloir favoriser les mêmes, à trop vouloir les excuser, les autres ont fini par vraiment devenir hostiles. Comme le dit si bien Mo Yan : "Chose poussée trop loin se change en son contraire." 

Bien sûr au livre de Malika Sorel, on pourra toujours mettre en avant un autre livre qui soutiendra l’inverse. Mais parce que ces observations faisaient largement échos aux miennes, parce qu’elle parle au nom de cette France qu’on oublie et qu’on exclut, je fais bien plus confiance à ce livre qu’à un autre qui dira le contraire. Après tout elle a raison ! Si nous voulons vivre ensemble, il va falloir rétablir la république dans les écoles, dans la rue, les lieux publics…, remettre la religion à sa place et ne plus faire de régime de faveur (j'enlève cependant les fêtes religieuses chrétiennes qui sont nos racines et qui ont toujours été là sans problème malgré la loi de 1905. Enfin, ça c'était avant que des pas contents venus d'ailleurs viennent faire chier avec leurs coutumes arriérées tous les jours. Voir différence entre "fête" et "tous les jours"). Il va falloir revoir aussi la politique migratoire, arrêter d’accuser la France de tous les maux, et durcir l’obtention de la nationalité qui doit être donnée qu’après un long et réel parcours d’intégration, en d’autres termes elle ne doit plus être un dû mais doit favoriser l’acte de s’intégrer.

De leur côté il va aussi falloir que les musulmans (c’est d’eux dont on parle principalement dans le livre) y mettent du leur, arrêtent de se faire passer pour des victimes, et commencent leur aggiornamento religieux. Car ce n’est plus possible, il faut qu’ils choisissent entre la religion et la république. Qu’ils soient religieux à la limite d’accord, mais qu’ils comprennent que la république doit passer avant la religion, que la religion ne doit pas gouverner la vie. Il n’y a que comme ça que l’obscurantisme perdra du terrain, que la paix sociale reviendra, et qu’on en fera des personnes libres, du moins en France.

En résumé lisez ce livre. Malika Sorel choque (ou pas) mais parle avec franchise, elle nous fait un portrait sans concession de l'immigration en France et nous exhorte à ne plus avoir peur de l'histoire, à ne plus écouter toutes ces réponses préfabriquées qui clôt les débats en ramenant les constats dérangeants à l'idéologie nazie, mais qui en fait nous conduisent à l'aveuglement, la bêtise, au favoritisme, à accepter l'inacceptable et à cracher sur nos valeurs. Bref, un livre nécessaire pour comprendre la déliquescence de la société française. 


*L’état, parce qu’il a encouragé ces associations à favoriser le communautarisme, mais aussi parce qu’il a encouragé grâce aux accommodements avec nos valeurs à ne pas valoriser l’intégration. Et ça l’auteure va beaucoup insister dessus.

En effet, le fait qu’il ait laissé à ces communautés des pans entiers de son territoire pour être tranquille, qu’il cherche des excuses à l’inexcusable (alors que les excuses c’est comme les trous du cul tout le monde en a), invente des raisons à certain fait d’actualité (comme les émeutes de 2005), qu’il ferme les yeux sur leur ingratitude et leur haine ouverte du pays (qui passent par le sifflement de la Marseillaise par exemple ou le refus d’apprendre le français encore), le fait qu'il ait rabaissé le niveau des écoles et des concours... l’état, a clairement démissionné de son rôle de maître et d’arbitre. L’auteure va aussi beaucoup insister sur le fait que ce n’est pas normal que l’état en fasse autant pour cette communauté, alors que jamais dans le passé les autres courants d’immigration n’en ont eu autant, alors qu’ils vivaient dans des conditions toutes aussi médiocres, voire pires, et que chose étonnante l’intégration a toujours fonctionné avec eux. Elle va aussi souligner l’aberration de jeter pour les immigrés 36 milliards d'euro par an, alors que cet argent pourrait être largement utile ailleurs (école, justice, recherche, culture…) et éviter aussi la fuite des cerveaux qui sont notre avenir. Cela éviterai aussi de creuser la dette.

*2 Alors les diverses associations, parce que comme le montre assez bien l’auteure (et la vie de tous les jours j’ai envie de dire) elles favorisent le communautarisme et la haine du pays par des discours toujours plus véhéments sur la France et ses habitants. En oubliant à dessein tout ce qui a été fait pour les immigrés, ceci afin de pouvoir jouer toujours plus les victimes pour en tirer profit, et justifier l’ingratitude des immigrés. Ce qui commence pour ma part à bien faire, car d’une part tout le monde galère pour trouver du travail ou pour se loger, et d’autre part parce que je ne supporte pas l’ingratitude. Même si ce n’est pas parfait, dire merci ne fait pas de mal, d’ailleurs ce n’est probablement pas plus parfait dans leur pays d’origine qu’ils y pensent avant de se plaindre…

*3 Extrait du livre pour bien montrer que la discrimination positive est du racisme : « Sur le terrain, la pratique  de la discrimination positive se transforme, de manière très concrètes, en discrimination négative envers les français de souche européenne : «  L’Oréal fait de la discrimination positive et l’assume […], déclare le directeur général du groupe Jean-Paul Agon. Aujourd’hui, lorsque nous rencontrons un candidat qui a un prénom d’origine étrangère, il a plus de chances d’être recruté que celui qui porte un prénom français de souche. (Propos recueillis pour le Monde 13 juillet 2007) […] »

Autre illustration :  « A compétences égales, eh bien désolé, on choisira la femme ou on choisira la personne venant d’autre chose que la mâle blanc pour être clair. » Ces propos discriminatoires ont été tenus par Anne Lauvergeaon, patronne d’un groupe français qui emploie 50 000 personnes. Imaginons que de tels propos aient été tenus à l’encontre d’autres couleurs que la couleur blanche ; toutes les associations de France et de Navarre auraient rué dans les brancards. Là, il ne s’est rien passé ? Comment expliquer, que de tels propos et attitudes n’aient pas été sanctionnés par la loi ? Parce que le racisme est devenu, un concept à géométrie variable, qui ignore superbement les comportements qui frappent les Français de souche européenne. » (Pages 225 – 226)  Et ça je peux en témoigner !

 Extraits : 

« Tout le système d’instruction a été revu pour s’adapter aux difficultés que les enfants de l’immigration rencontrent dans leur parcours scolaire. C’est pour eux que les pédagogistes et les constructivismes ont profondément altéré la capacité de notre système éducatif  à mener les élèves à une réussite réelle, et non artificielle. Ils l’ont fait avec la bénédiction des décideurs politiques. » (Page 13)

 

« Mais qu’est-ce, au juste, qu’être français ? Quelle est-elle, cette identité française qui amène les français, à partir de leur municipalité, à se penser comme un corps, comme une communauté nationale ? En France, autrefois terre de libre pensée et d’exercice de l’esprit critique, cette question n’a plus droit de cité. L’interdiction de penser s’est installée sournoisement, et, un jour, la liberté d’expression n’a plus été qu’une pâle étoile dont la lumière tente, de loin en loin, de percer l’épais manteau de brouillard qui recouvre la société française. Soutenue par une correspondance inattendue d’intérêts qui lie les univers politique, médiatique, financier et économique, une vérité unique s’est imposée. Malheur à ceux qui n’ont pas adopté la novlangue et tentent encore d’exprimer leur francité. Ils courent le risque d’être embastillés dans les geôles des « racistes », avant d’être lapidé en place publique : on fait des exemples qui servent à dissuader les citoyens. Terroriser pour mieux soumettre, stratégie aussi vieille que le monde, mais qui ne peuvent admettre ceux qui ont encore en mémoire le mot « liberté ». « C’est cela le terrorisme intellectuel. Pratiquant l’amalgame, le procès d’intention et la chasse aux sorcières, cette mécanique totalitaire fait obstacle à tout vrai débat sur les questions qui engagent l’avenir », écrit Jean Sévilla. » (Page 10)

 

« La pensée libre est bâillonnée au profit de la parole de ceux qui, par ignorance ou par calcul, œuvrent à affaiblir la cohésion nationale. L’opinion publique est prise en otage par une presse qui se fait le porte-voix des diviseurs, et aussi des hommes politiques qui, de crainte de rater un train, s’engouffrent dans la dernière tendance, celle du communautarisme. Pas un jour ne passe sans que de nombreux médias n’apportent leur aide aux communautarismes, ceux pour qui la France doit être mise en accusation et se repentir. La plupart des médias offrent plus facilement, une tribune à ceux qui font la propagande de la « diversité »   et travaillent à la communautarisation de notre société, qu’à ceux qui défendent le modèle républicain français. […] » (Page 30)

 

« Sur la question de l’intégration, les médias s’appliquent à décourager toute évocation de l’existence et de la réalité d’une identité française. A leurs yeux, seuls les étrangers ont le droit de posséder une identité et de l’affirmer. Les français qui tentent d’évoquer la leur sont, quant à eux, immédiatement accusés de racisme et de xénophobie. Le parti pris contre les idéaux qui symbolisent l’identité du peuple français est évident. Quel sinistre paradoxe que d’utiliser le concept de « diversité » pour tenter d’étouffer l’âme de la France  et celui de « minorités visibles » pour vampiriser l’universel. Cette manipulation des foules, à laquelle se livrent bien des intellectuels et animateurs de shows médiatiques, est un jeu dangereux, car elle provoque une crispation de la société française qui peut déclencher, à terme, un rejet viscéral de tout ce qui est d’origine maghrébine ou africaine. 

A la suite d’associations qui se sont donné pour mission de lutter contre le prétendu racisme des français, les médias ont créé un climat qui pèse très lourd sur la liberté d’expression dans la société française. Les français ne doivent plus se laisser impressionner par ces « ayatollahs de la pensée unique », ceux qui utilisent depuis plusieurs décennies utilisent le terme « raciste » comme une arme atomique dans le but de dissuader toute liberté de pensée et de jugement de s’exercer en France. Il suffit d’analyser les réactions des médias et de ces associations pour comprendre que leur lutte antiraciste est un bien curieux combat, à géométrie variable. Par exemple, le racisme dirigé contre les Français de souche européenne ne semble guère les émouvoir. Leur indignation est sélective.» (Page 32)

 

« Emprisonner les populations de l’immigration dans le statut de victimes, donc les français de souche européenne dans celui de bourreaux potentiels, est porteur de graves dangers pour notre société. Cette attitude a largement contribué à développer, puis à entretenir la haine que nourrit désormais une partie des jeunes issus de l’immigration envers les français de souche et leur société. Ces jeunes sont à présent profondément convaincus que la France est coupable ;  cela les incite à la braver et à ne plus produire le moindre effort pour en respecter les règles du  « bien-vivre ensemble ».

[…] Il n’est pas possible de créer, puis faire vivre un sentiment de fraternité entre les populations que l’on aura eu de cesse de dresser les unes contre les autres : « les victimes de la discrimination » contre les «  raciste qui discriminent ». La société française récolte désormais les effets de la haine qu’une partie de ses élites politiques, médiatiques, associative et intellectuelle a semée dans le cœur des migrants et de leurs descendants, en leur rabâchant que la France et les français sont coupables. » (Page 34)

 

« C’est parce que certains se sont plu à toujours tout minimiser et à tout justifier, même l’injustifiable, que nous en sommes arrivés là : une situation où notre société a fini par engendrer des fauves. Une société qui en vient à légitimer la violence ne pourra qu’être un jour balayer par cette violence. Les hommes et femmes politiques ont à présent très peur des fauves qu’ils ont créés. C’est la peur qui guide désormais leurs prises de position et leurs décisions. Anticipant le plus souvent les demandes, ils reculent en leur sacrifiant l’une après l’autre, en guise d’offrande, chacune des vertèbres de la colonne vertébrale de la France. » (page 108)

 

« Nous sommes entrés dans une période où la République est régulièrement testée. Il ne faut donc pas s’attendre à ce que les coups de boutoir contre ses fondations cessent par le seul coup d’une loi. « L’avenir de la République se trouve une nouvelle fois au cœur de la crise politique et sociale que traverse notre pays. Ses principes sont attaqués par ses ennemis et caricaturés par nombre de ses amis. » C’est parce qu’elle se trouve attaquée de l’intérieur que la République commence à vaciller. Des lois et principes nombreux sont en effet aujourd’hui détournés pour justement la torpiller. Ainsi en va-t-il de la Déclaration universelle des droits de l’homme ; de la laïcité elle-même ; du principe de liberté ; de la liberté d’expression et d’opinion ; de la nécessité du respect de toutes les croyances…

[…] Quelle est la raison profonde qui pousse les différents acteurs à concéder aux migrants d’origine extra européenne ce qu’ils n’auraient jamais concédé aux migrants d’origine intra-européenne ? La France a pourtant déjà connu des vagues migratoires chez lesquelles la religion étaient très présente […] La peur n’est pas étrangère à l’émergence d’accommodement  consentis. Aussi, pour avoir la paix, les décideurs sont-ils enclins à céder et à transiger sur les principes et des règles qui ont pourtant permis à tous de vivre ensemble jusqu’à récemment. En cédant il envoie le signal que tout est possible. C’est un encouragement à de nouvelles demandes qui est lancé et bien sûr nous ne sommes qu’au début d’un processus qui amènera de nouveau le chaos. L’ignorance de l’histoire ne prépare jamais la paix mais la guerre. Voilà une conséquence de la déculturation des élites politiques, pour lesquelles la laïcité se réduit à une simple date : 1905 ! Oubliés tous les évènements tragiques qui se sont déroulés sur plus de trois siècles. […] Quand la classe politique renonce au respect de la laïcité, elle rompt avec une entente cordiale obtenue au prix du sang et des larmes. »

 

« Tout en affirmant que les violences sont inexcusables, la plupart des membres de la classe politique les justifient arguant qu’elles seraient la conséquence de causes telles que le chômage, la pauvreté, l’habitat ou encore les discriminations dont les français se rendraient coupables. Leur discours, qui laisse entendre la nécessité de la repentance de la France et l’obligation de corriger les effets du supposé racisme des français, a pour très grave conséquence de venir renforcer la détermination de ceux des enfants issus de l’immigration qui rejettent la société française. Ces derniers sont à présent convaincus que la France est coupable ; cela les incite à la braver, voire à la rébellion continuelle. L’abandon de la victimisation-repentance est une absolue nécessité.

Les personnes issues de l’immigration ne bénéficieraient pas, dans notre pays, des mêmes droits que les français de souche ? Non seulement c’est totalement faux, mais cela fait même 30 ans que, par le biais des mesures territoriales ciblées, l’Etat leur accorde davantage de moyens qu’aux autres. Ce ne sont pas les territoires majoritairement peuplés par les populations de l’immigration extra-européenne qui sont aujourd’hui les plus démunis dans notre pays. Parmi les territoires les plus pauvres, « les départements ruraux de la Creuse, de L’Aude et du Cantal. Un fort taux de chômage entraîne en effet les revenus à la baisse. Dans la Creuse, l’Aude et le Cantal, la forte proportion de personnes retraitées, aux revenus en moyenne plus bas que ceux des actifs, induit une baisse globale du niveau de vie », note une étude de l’INSEE. Mais qui s’intéresse aux habitants de la Creuse, de L’Aude ou du Cantal ? Les yeux et l’attention sont rivés sur les territoires soumis à la forte pression migratoire du Sud. Les familles y sont pauvres, et pour cause, puisqu’elles arrivent de pays où elles étaient misérables et que la réussite scolaire de leurs enfants, qui pourrait leur permettre une progression sociale, s’avère très difficile pour toutes les raison évoquées. Les inclure dans les panels comparatifs français n’a guère de sens. En ce qui concerne, ce qu’il convient d’analyser est la progression entre le niveau de vie qu’elles avaient dans leur pays et celui qu’elles ont en France. Cette progression est fulgurante. Dans les Cahiers français, Benoît Normand nous livre une information très précieuse : « l’enquête nationale sur le logement, réalisée en 2006 par l’INSEE, fait apparaître que les conditions de logement des immigrés, en comparaison des autres populations, sont satisfaisantes, mais non pour ce qui concerne le peuplement du logement, du fait de la plus grande des ménages. […]

Le taux d’immigrés propriétaire de leur logement est passé de 34% en 1992 à 40% de propriétaire en 2002, les personnes nées françaises étant 56% à être propriétaire à cette date. » 40 % de propriétaires ! Voilà une réalité que les français ignorent, et dont les médias prompts à fustiger la France se gardent bien de faire état ! » (Page 106)

" "Je crains que le "politiquement correct" finisse par tuer le débat républicain" : voici comment, dans une lettre adresser à la présidente de la 17ème chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris, le sénateur Jean-Pierre Chevènement manifestait son soutien à Eric Zemmour ; et il ajoutait : "Il [E.Zemmour] n'a, hélas, pas dit une chose matériellement inexacte. Il suffit, comme j'ai eu l'occasion de le faire, de consulter les listings de la Direction centrale de Sécurité publique du ministère de l'Intérieur, pour constater que plus de 50% des infractions constatées sont imputables à des jeunes dont le patronyme est de consonance africaine ou maghrébine." Tuer le débat républicain ? Serions-nous en train de glisser vers une forme de totalitarisme ? Dans ses Mémoires, Jean-François Revel dépeignait ainsi les objectifs et el mode opératoire du totalitarisme : "Le totalitarisme veut atteindre la racine même de la pensée et de la sensibilité, tuer la source de l'indépendance intellectuelle et morale en chaque individu." Le malheur d'Eric Zemmour est d'avoir osé aborder l'un des tabous qui frappent le sujet de l'intégration, et aussi d'être très médiatique." (Page 245)

 

Je rajoute ça Minority engagement strategie car l’auteur en parle à la fin de son livre, ça fait réfléchir et on ne peut pas nier qu’il y a beaucoup de similitude entre ce papier qui est un plan d’attaque et certaines mesures gouvernementales (déjà en place comme la réécriture de l’histoire, et ce n’est pas qu’une simple mise à jour ça va plus loin). Jusqu’à quel point la France est le pantin des Etats-Unis ? D'autres pays aussi ?

7 novembre 2014

"Les hérétiques au Moyen-Âge ; Suppôts de Satan ou chrétiens dissidents ?" de André Vauchez

"Les hérétiques au Moyen-Âge ; Suppôts de Satan ou chrétiens dissidents ?" de André Vauchez

les hérétiques au moyen âge

Résumé :

An mille : les hérésies ne touchent qu'un nombre limité de personnes, appartenant à l'élite culturelle et sociale. Deux siècles plus tard, elles sont devenues de puissants mouvements contestataires qui remettent en cause l'emprise du clergé catholique. De l'Allemagne rhénane à l'Italie centrale et à l'Espagne du Nord en passant par le Languedoc, de nombreuses régions de la chrétienté sont alors "gangrenées" - pour reprendre le vocabulaire des textes pontificaux de l'époque - par diverses formes de dissidence religieuse : Cathares, Vaudois, Patarins... Un défi lancé à la papauté qui les condamne comme des hérésies et les combat par l'intermédiaire de l'Inquisition et des ordres mendiants (Dominicains et Franciscains) à partir de 1231. Aux XIVe et XVe siècles, les accusations d'hérésie se multiplient et visent désormais tous ceux qui désobéissent à l'Eglise ou s'opposent à son autorité, y compris dans le domaine temporel. Le cercle des poursuites ne cesse de s'élargir et l'on finit par considérer comme des hérétiques des hommes et des femmes dont le seul tort était de dénoncer publiquement les abus du clergé et les dérives autoritaires de la hiérarchie ecclésiastique. Une grande oeuvre sur ces prétendus "Suppôts de Satan".

Mon avis :

Suppôts de Satan ou chrétiens dissidents ? Assurément dissidents, quelques sorcières et jeteurs de sort aussi, mais ça c’était pour plus tard, et l’auteur ne s’attarde pas vraiment dessus. Alors pour être franche je n’ai pas tout retenu de cette lecture, parce que je ne vous cache pas qu’il faut bien être dedans pour le lire et j’ai d’ailleurs lu plusieurs fois quelques passages pour bien situer, mais malgré ça j’ai découvert beaucoup de choses intéressantes. En fait, je n’aurais jamais pensé un jour voir cette question sous cet angle-là, pour moi les hérétiques c’était les sorcières, les devins, les sataniques, mais aucunement des gens qui d’un point de vu spirituel voulait revenir à quelque chose de plus sincère, souvent à un mode de vie plus apostolique. Dans ma tête c’était même plutôt tant mieux pour l’église ces gens-là, mais visiblement non. Je suis sans doute un peu naïve…

Bon, je me doutais bien que ces différents courants religieux, - enfin pour ceux que je connaissais- qui se voulaient tous plus proche de Dieu que les voisins, n’étaient pas tous la bienvenus au sein de l’église. C’est connu l’église ne laisse pas si facilement sa place, et l’histoire nous a montré que ses privilèges, qu’ils soient matériels et spirituels, elle y tenait fermement, mais je ne pensais pas qu’ils étaient quand même à ce point honnis, alors que leur but était toujours Dieu finalement. Enfin pour ceux qui étaient réellement « hérétiques », parce que c’était aussi l’appellation idéale pour se débarrasser de ses ennemis. Enfin bref, comme vous le voyez l’hérésie est un problème assez complexe.

Et ce problème complexe, sur une base d’archive et notamment beaucoup d’archives italiennes, André Vauchez va donc l’expliquer. Il va expliquer le déroulement de l’hérésie au Moyen-âge ; la naissance des divers courants religieux, leurs revendications (comme le droit de prêcher), leur vision sur le pouvoir ecclésiastique (pas du tout tendre mais pas fausse), et finalement leur poursuite par le pouvoir séculier mais aussi spirituel, car avec l’hérésie est apparue l’inquisition qui était là pour combattre ces hérétiques qui remettaient en cause le pouvoir ecclésiastique.

Et avec l’inquisition l’auteur va donc donner toute la dimension à ce problème, puisqu’en parallèle au développement de l’hérésie, il a dans le même temps développé l'inquisition et son mode de fonctionnement. Il va par ailleurs rappeler que le bûcher n’était pas toujours la solution finale (sans faire de mauvais jeu de mot), avant ça il y avait les pénitences, le port de la croix sur les vêtements, etc… Sans compter qu’à côté de ça, il y avait tout un système créé pour ramener la brebis égarée sur le chemin de la rédemption. Pour ça il va parler des ordres mendiants, et de l’utilité de certain mythe comme celui de Marie d’Oignies.

Néanmoins surprise. L'auteur va aussi montrer qu'il n'était pas toujours facile pour le pouvoir de l'église, de pratiquer sa justice et d'appliquer sa loi, car ces gens que l’on disait hérétiques étaient parfois tolérés par les populations, ainsi que par le roi.

Comme je vous le disais la question de l'hérésie n'est pas des plus facile.

Enfin je ne vais pas tout vous résumer ici, mais c’est vraiment un bon livre que je conseille. André Vauchez va donner à une question oubliée aujourd’hui et idéologique dans le passé, toute la base pour bien comprendre l’hérésie au Moyen-âge, certes c’est dense à lire, mais bien concentré c’est largement faisable, et le sujet est des plus passionnants. Je conseille aux curieux de l'histoire et je sais qu'il y en a.

Merci aux éditions du CNRS.

9 mars 2015

"Le maître" de Patrick Rambaud

"Le maître" de Patrick Rambaud

roman le maître

Résumé :

« C'était il y a vingt-cinq siècles dans le royaume de Song, entre le Fleuve Jaune et la rivière Houaï : Tchouang naquit les yeux ouverts et sans un cri. Il était froissé, édenté, chauve, puisque les nouveau-nés ressemblent aux vieillards : les hommes entrent en scène aussi démunis qu'ils en sortent… »
Bienvenu dans la Chine du Vème siècle avant Jésus-Christ. Un monde poétique et violent, où « tombe » soudain cet enfant, fils du Surintendant des présents et cadeaux. Dans ce royaume gigantesque, l'or est partout, la faim aussi, les princes et les rois ont des esclaves, des éléphants, des nains, ils écoutent des poèmes, font commerce de femmes et d'épices, lisent Confucius....
Avec son immense talent, Patrick Rambaud nous conte la vie de cet enfant, curieux, libre, attentif à la vie, aux métiers, à la pratique du monde ; bientôt inventif et sage ; au plus près du peuple. C'est ainsi qu'il deviendra le plus grand philosophe chinois, Tchouang Tseu, donnant son nom à son livre légendaire, suite magnifique d'histoires vivantes, où l'on croise des bouchers, des seigneurs, des tortues, des faux sages...
C'est un destin inouï que nous raconte le grand romancier de La Bataille – à mi-chemin de la fable et de la philosophie. On rit, on apprend, on découvre, on s'étonne, dans ce monde dont le vrai prince est un philosophe...

Mon avis :

Ce livre propose à travers un roman, de nous faire découvrir la vie et la pensée de maître Tchouang-Tse et de nous interroger sur notre manière de vivre.

Pleins d’anecdotes qui mettent en scène la pensée de cet homme, écrit d’une manière agréable qui nous fait voyager dans cette Chine ancienne, ce livre qui se trouve être aussi un miroir sur notre époque amènera à faire réfléchir chacun de ses lecteurs sur sa condition, ses désirs, sa soif de pouvoir, son égo surdimensionné, son envie de tout posséder et sur sa manière d’utiliser le progrès, sa manière de le percevoir aussi. 

Tout cela est certes bien beau, mais sachez cependant qu’on est loin du roman stéréotype qu’on attend, en tout cas que j’attendais. En effet, Tchouang-Tse étant un peu anarchiste, surprenant, il ne faudra pas être surpris (comme je l’ai été) par la tournure que prendra notre personnage.
Ici, il ne faut pas s’attendre à un héros « sage » comme le Siddhartha d’Herman Hess, mais plutôt à une forte personnalité qui n’hésite pas à envoyer paître ceux qui se présenteront à lui pour lui proposer gloire et fortune, à critiquer violemment ceux qui suivent sans sourciller les rites des anciens sans chercher à remettre en cause l’enseignement (notamment celui de Confucius mais qui aujourd’hui pourrait s’appliquer à d’autres), ou encore qui n’hésite pas à faire fi des conventions parce qu’il savait la sagesse. Cependant même si j’ai énormément apprécié la pensée de cet homme, je l’ai parfois trouvé un peu trop radical, trop anarchiste, enfin j’ai trouvé que sur certains points ça allait trop loin, un peu plus de mesure ne m’aurait pas déplu, mais sans ça, ça n'aurait plus été Tchouang-Tse ; n'est-ce pas ? 

Toutefois, tout cela est assez ironique quand on regarde bien. En effet il est assez étonnant de voir que malgré ce rejet des maîtres à penser, la pensée de maître Tchou a influencé d’autres courants ou a tiré ses racines de courant déjà existant… Comme quoi on n'invente jamais grand chose.

En résumé une lecture fort intéressante, que j’ai pas mal apprécié et riche d’enseignement.

 

Extraits :

« -Maître, disait-il, vous nous enseignez que la tradition est barbare…

- C’est la tradition qui nourrit les guerres, la tradition qui force les hommes à des travaux épuisants, la tradition qui creuse le fossé entre riches et pauvres, la tradition encore qui invente des cultes pour séparer les hommes. N’est-ce pas de la barbarie ?

- Qu’appelez-vous précisément la tradition ?

- Ce sont les règles de vie, édictées par on ne sait plus qui, ou par une divinité malfaisante à tête de crapaud. Les gens s’y habituent, ils y croient, ils l’appliquent sans jamais la remettre en question. Personne ne se lève et dit : « Cette règle est idiote ! » Je vais vous donner un exemple. Un jour, une secte décide qu’il ne faut pas manger de potiron. Les potirons sont donc bannis. Ils causent même l’effroi des spectateurs. « Tu as mangé une bouchée de potiron ? malheureux ! Tu vas périr dans d’affreuses souffrances ! Vite, recrache pendant qu’il est temps et jure de ne pas recommencer ! » De l’autre côté de la rivière, imaginons une tribu d’adorateurs du potiron. Que vont-ils faire ? Vont-ils traverser la rivière pour hacher menu ceux qui identifient le potiron au mal absolu ? Sans doute. Les guerres n’ont pas d’autres origines. Chacun reste emmuré dans ses croyances, qui vont à l’encontre des croyances du voisin. Ne pensez-vous pas que c’est stupide ?

- Stupide, Maître, mais aussi mortel.

- Eh oui, Lin-lei. Je vous engage tous à étudier ce que préconisent les sectes : leurs interdits ne sont que de signes de reconnaissance. Entre eux ils s’appellent frères. Tous les autres, ils les rejettent. Cette détestation des uns pour le potiron, elle vient peut-être d’une indigestion, puis ces maux de ventre alimentent une croyance, et la croyance engendre des maux encore plus grands. Tse-lei, va nous cueillir un potiron. »

« Ces sectateurs (en parlant des adeptes de Confucius) sèment le désordre ! La bonté qu’ils affectent n’est que du sentimentalisme ! Dis-moi, Yang, pourquoi les hommes vraiment miséricordieux vivent-ils toujours dans le malheur ? Tes charitables, ils guettent la souffrance des autres pour compatir en public et se donner un rôle. »

« - Le peuple ! Un peuple instruit est dangereux. On ne règne pas par la science, mais par la force. »

« Mes idées sont fausses, Monsieur le Suprême Directeur, parce que ce ne sont pas les vôtres. »

« - […] Ce monde dégénéré fourmille de penseurs. Comme les brigands, ils ne sont pas la critique du monde mais ses produits.

– Tant mieux s’ils sont inutiles, disait Tchouang.

- Inutiles ? ce serait trop beau. Ils ont nuisibles. Leur sainteté sent le rance, même si les peuples en raffolent. Des aveugles ! Des sourds ! Eliminons la sainteté, crois-moi, éradiquons la sagesse, gardons-nous de ces entrepreneurs du bien ! »

 « Après tout, dit le deuxième scribe, ça fait partie de notre métier de fonctionnaire, fermer les yeux pour une récompense… »

 

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23 novembre 2014

"Rideau de fer : L'Europe de l'Est écrasée 1944-1956" d'Anne Applebaum

"Rideau de fer : L'Europe de l'Est écrasée 1944-1956" d'Anne Applebaum

rideau de fer anne

Résumé:

Il y a deux manières de renouveler l’Histoire : poser de nouvelles questions sur des sujets apparemment rebattus et trouver de nouveaux documents ou de nouveaux témoins.
Dans ce livre magistral, Anne Applebaum accomplit les deux.
S’interrogeant sur le « Haut Stalinisme » (1944-1956), soit les douze années de soviétisation de l’ancien Lebensraum nazi (en se concentrant essentiellement sur trois pays emblématiques : Allemagne, Hongrie et Pologne), l’auteur renverse complètement le point de vue : non plus l’Est vu par l’Ouest mais l’Est vu par l’Est. Les sources archivistiques et orales inédites – lectures dans au moins cinq langues, entretiens, voyages, témoignages personnels – enrichissent considérablement les réponses aux questions que l’observateur contemporain de l’Europe de l’Est se pose face aux échecs ou aux revers de la démocratisation des nouvelles nations émancipées du joug soviétique depuis 1989.
Rideau de fer prend exactement la suite chronologique de l’ouvrage de Timothy Snyder, Terres de sang, consacré au nazisme et au stalinisme de 1933 à 1945 : il raconte, comme cela n’avait jamais été fait, la manière dont ces « terres de sang » ont été soviétisées (réparations économiques, nettoyages ethniques systématiques que l’on associe rarement à cette période de l’Histoire, récupération partielle de l’appareil policier hérité du nazisme, etc.).
Ce grand livre a été unanimement salué comme un des chefs-d’œuvre de l’Histoire récente.

Mon avis :

Quel livre ! Quel travail magistral ! A la fin de cet avis vous allez vite vous rendre compte que je ne dirai rien de plus que la quatrième couverture. Il n’est en effet pas exagéré de dire qu’Anna Applebaum a fait un travail remarquable et un livre qui se lit comme un roman. Sur une base riche et variée, et d’un point de vu large et impartial, l’auteur qui a passé 6 ans sur ce livre, va faire découvrir aux lecteurs toute la dimension du régime communisme à l’est après 1945. Elle va pour se faire, aborder le sujet sous divers aspects : matériel, politique mais aussi psychologique, et va ainsi de page en page dresser un portrait au plus proche de la réalité. Et pour que cela soit plus complet elle ne va pas hésiter à remonter aux années 20, 30 pour bien situer la pensée soviétique et ses vues sur l’Europe.

 

Pour en revenir à 1945, nous savons généralement que le communisme s’est imposé de force dans les pays libérés du joug allemand par l’armée rouge, mais ce qu’on ignore souvent c’est de la manière dont l’idéologie soviétique marxiste-léniniste s’est imposée et de quelle manière cela a été vécu par les populations ; c’est donc à partir de ces deux questions principales que l’auteure va élaborer tout son travail.

Pour se faire, elle va dans un premier temps décrire l’avancée de l’armée rouge sur l’Europe-orientale, et montrer comment par les massacres (des résistants polonais par exemple), les pillages, les réparations sauvages, les viols… du statut de libérateur cette armée est passée au statut d’envahisseur. Pour ensuite expliquer comment petit à petit et derrière les apparences qui étaient pluralistes - il y avait encore l’église et les autres partis politiques autorisés à l’époque -, le système politique de l'URSS a pris le pouvoir en occupant les plus hautes places des institutions clés - politique, jeunesse, éducation, radio – dans les pays nouvellement occupés, et comment à partir de là, ce système à méthodiquement annihilé toute résistance à son régime, par la menace, la propagande, les faux procès, etc, etc....

D’ailleurs ce que j’ai apprécié découvrir là-dedans, c’est que cela donne à voir le côté vicieux de ce régime qui n’hésitaient pas à mentir, à manigancer, pour entretenir l’illusion que le communisme était supérieur au capitalisme, bon ce n’est pas une découverte la propagande du stalinisme on l’a tous appris au collège, mais là c’est étonnant de découvrir comme beaucoup d’entre eux croyaient vraiment à cette supériorité malgré toute l’horreur de ce régime ; faut savoir que c’est entre autre pour ça qu’il y avait encore au début le pluralisme politique. Les communistes étaient réellement persuadés qu’ils avaient une aura fabuleuse qui faisait qu’ils allaient automatiquement gagner le cœur de la population. Je ne sais pas vous, mais personnellement tant de confiance aveugle moi ça me laisse admirative.

 

Bon la prise du pouvoir c’est une chose, mais l’auteure va aussi développer en parallèle à cela, le système politique communisme, comme la mise en place des plans quinquennaux, la construction des villes, le nettoyage ethnique et même dans le parti, les inégalités au sein de la population, et j’en passe. Elle va ainsi nous faire découvrir les effets de cette politique sur les peuples soumis, comme par exemple la course au mérite sans fin des employés, cet ennui qui avait pris possession des habitants et des ouvriers (loin des images joyeuses et pleines de vie de la propagande), le manque de vivres, les exodes de toutes les populations, la fatigue de l’illusion, etc… Et là l’auteure a vraiment tapé fort, car c’est à partir de témoignages et d’archives écrites, qu’elle donne la réalité du terrain, et qu’on découvre toute la détresse vécue dans cette partie de l’Europe après la guerre. Bien plus qu’un simple livre d’histoire froid et logique, ces pages ont un côté douloureux qui ne laissent pas indifférent.

A côté de ça c’est quand même étonnant de voir comment avec l’énergie du désespoir le régime socialiste essayé coûte que coûte de sauver les apparences du bonheur communiste, en entretenant les haines - qui aujourd’hui encore posent problème car ça a conduit à des crimes -, en accusant des saboteurs imaginaires, ou encore les dirigeants locaux, pour expliquer le désamour de la population. Jamais ils n’auraient admis – même si certains s’en sont aperçus - que le problème venait de leur système politique et non des autres, même s'ils ont changé régulièrement de plan, sans changer le fond, pour garder le pouvoir sur les populations si promptes à s'enflammer.

Néanmoins il faut savoir que dans ce malheur la population a fait de la résistance et n’a pas accepté son sort sans réagir. Du soutien suicidaire aux opposants lors des élections, en passant par la mode, le cinéma, et les révoltes plus sanglantes après la mort du dictateur Staline, jamais les populations ont plié entièrement à ce régime malgré les apparences. D’ailleurs elles ne manquaient pas d’un certain sens de l’humour aussi, voici une blague hongroise des années 50 que l’auteur fait partager : Définition du socialisme : un combat sans relâche contre des difficultés qui n’existeraient dans aucun autre système

 

Pour faire court, de toute manière s'est impossible de résumer la totalité de ce livre et d'aborder tout ce qu'il aborde, je conseille ce livre pour découvrir l’histoire de cette Europe dominée et la vivre de l'intérieure, même si Anne Applebaum ne s'attarde réellement que sur 3 pays de l'Europe de l'Est. Je précise en passant que ce bouquin ne parle que du régime soviétique, si à côté dans des interviews l’auteure fait le parallèle avec la Russie de Poutine, il n’en est rien dans ici, elle reste sur son sujet sans digresser avec la Russie actuelle.

Merci aux éditions Grasset.

http://voyagelivresque.canalblog.com/archives/2014/11/23/31012701.html

23 novembre 2015

"L'impératrice Cixi : la concubine qui fit entrer la Chine dans la modernité" de Jung Chang

"L'impératrice Cixi : la concubine qui fit entrer la Chine dans la modernité" de Jung Chang

Source: Externe

Résumé :

À l’âge de seize ans, Cixi fut retenue parmi les nombreuses compagnes de l’empereur comme concubine royale. À la mort de celui-ci en 1861, leur fils de cinq ans lui succéda sur le trône. Cixi organisa aussitôt avec la complicité de l’impératrice officielle qui elle n’avait pas d’héritier mâle, un coup d’état qui fit d’elle la véritable souveraine de la Chine.
Sous sa férule, cet antique pays se dota d’à peu près tout ce qui caractérise un état moderne : des industries, des chemins de fer, l’électricité, le télégraphe, sans oublier une armée et une marine équipées à la pointe du progrès. Et ce fut elle qui abolit d’atroces châtiments tels que « la mort des mille coupures » et mit un terme au bandage des pieds.
Elle dut faire face à des crises nationales décisives : la rébellion des Boxers, les guerres contre la France et le Japon, l’invasion de huit puissances alliées, dont la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la Russie et les États-Unis.
Jung Chang  propulse le  lecteur au cœur du splendide Palais d’Été et du harem de la cité interdite où Cixi vivait entourée d’eunuques. Elle évoque avec un art consommé du récit, qui a contribué au succès planétaire des Cygnes sauvages, un monde révolu avec un luxe de détails fascinants, dignes d’une superproduction cinématographique.

Mon avis :

Je croyais que c’était un roman, ce ne fut pas le cas. Du coup j’avais un peur de rien comprendre à ce livre, car je ne suis pas experte de la Chine. Crainte absurde, car même sans de réelles connaissances sur ce pays ce livre est parfaitement compréhensible et se lit aussi facilement qu’un roman. En effet, il est clair, simple et l’auteur glisse de temps à autre quelques rappels pour rappeler au lecteur qui est le personnage et quel est sa fonction.

Le livre :

Comme l’indique le livre nous allons aborder ici la vie de Cixi. Qui est Cixi ? Au départ une jeune fille dans le gynécée de l’empereur chinois Xianfeng qui un jour va devenir impératrice douairière (avec la femme officielle de feu l’empereur) grâce à la succession de son fils Tongzhi sur le trône de Chine et un coup d’état. Mais vous vous en doutez pour qu’un livre s’attarde sur cette femme ce n’est pas parce qu’elle fut femme et mère d’empereur, pour rentrer dans l’histoire ce n’est généralement pas suffisant.
En fait si ce livre s’attarde sur ce personnage puissant et fort c’est bien parce qu’elle a marqué la Chine de par sa politique.
Et quelle est sa politique ? Une politique d’ouverture sur l’extérieur, d'enrichissement, de modernisation; avènement chemin de fer, renouvellement armée, école,... Quoi qu'il en soit loin de l’idée que suppose cet article sur Herodote.net, même s’il est vrai qu’au début elle se heurtera au conservatisme des chinois.

D’ailleurs, on dit souvent que cette période de modernisation a commencé après la guerre avec les puissances étrangères (guerre des Boxers) qui ont tous cherché à récupérer un morceau de la Chine, d’où la guerre en fait. Cela étant c’est un raccourci où je mets en garde, car la modernisation du pays se fera avant cette guerre et même avant la fameuse « réforme des cent jours » qui devait ouvrir selon des historiens la Chine sur une ouverture de type japonais, et que pour beaucoup Cixi a empêché par le fait qu’elle ait dépossédé de ses pouvoirs l’empereur Guangxu (son neveu qui a succédé à son fils décédé).
En fait elle n’a pas cherché à empêcher les réformes ni à refermer la Chine sur elle-même d’ailleurs. Mais son neveu étant faible de caractère et étant un pantin aux mains de conseillers peu scrupuleux, serait vite devenu un empereur fantoche aux mains des japonais qui avaient des vus sur la Chine, et Cixi ne supportant pas de voir une ingérence japonaise en terre chinoise comme ils l’ont fait en Corée peu avant, a préféré « détrôner » officieusement son neveu l’empereur - qui par ailleurs avez pour projet de l’assassiner – pour sauvegarder la dynastie et la Chine. Il est vrai cependant que les réformes seront plus importantes après cette période de trouble.

Comme vous le voyez avec ce petit aparté et même sans connaître l’histoire chinoise ce livre apporte une autre histoire de la Chine et de cette impératrice. Elle n’est pas cette impératrice hostile voire incompétente que peuvent laisser paraître d’autres sources, au contraire ! Elle a initié la Chine à l’ouverture, elle a envoyé à l’étranger d’innombrables chinois, participé à l’éducation du peuple, favoriser la presse, et n’a pas hésité à offrir des postes clés à des étrangers. D’ailleurs à la fin de sa vie/son règne, elle lancera des réformes pour faire de la Chine une monarchie constitutionnelle, hélas la dynastie ne lui survivra que de 3 ans.

Bon, tout ça c’est très bien, mais ce livre va plus loin encore puisqu’on va aussi découvrir tout ce qui faisait le pays à cette époque : son conservatisme ; ses révoltes ; l'étiquette de la cour chinoise ; certaines de ses coutumes que ça soit les déplacements royaux, les obsèques, les morts ; la mentalité par moment assez superstitieuse, archaïque (cf. combattants guerre des Boxers, ou rumeurs sur les chrétiens) voire extrêmement fidèle aux pays, ou encore le contexte international autour de cette Chine ancienne et à la fois nouvelle. Car oui ! l’histoire de ce livre ne s’arrête pas à la Chine, par exemple l’auteure abordera très vite la question de l’esclavage chinois dans certaines partie du globe.

Bref. C'est vraiment un livre enrichissant pour celui qui ne connaît pas la Chine ou pour celui qui connaît de cette impératrice ce qui est communément admis. Là, il y a fort à parier que la personne reverra du tout au tout ses positions.

En résumé c’est un livre que je conseille car d’une part il est très bien fait et facile d’accès (j’ai oublié de dire qu’il y a même des photos dedans), d’autre part parce qu’il apporte de riches connaissances sur l’Asie, et ensuite parce qu’il est juste très intéressant. C’est vraiment le livre qu’on lit avec plaisir de par la richesse de ses sources, son écriture, son renouveau d'une vision…

Je remercie les éditions JC Lattès.

5 mai 2015

Dernières découvertes livresques

 

Coucou les gens !

Voiciun nouveau billet sur les livres qui me font envie, qu'ils soient sortis ou pas :)

 

Check-point de Jean-Christophe Ruffin

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Maud, vingt et un ans, cache sa beauté et ses idéaux derrière de vilaines lunettes. Elle s'engage dans une ONG et se retrouve au volant d'un quinze tonnes sur les routes de la Bosnie en guerre.
Les quatre hommes qui l'accompagnent dans ce convoi sont bien différents de l'image habituelle des volontaires humanitaires. Dans ce quotidien de machisme, Maud réussira malgré tout à se placer au centre du jeu. Un à un, ses compagnons vont lui révéler les blessures secrètes de leur existence.
Et la véritable nature de leur chargement.
À travers des personnages d'une force exceptionnelle, Jean-Christophe Rufin nous offre un puissant thriller psychologique. Et l'aventure de Maud éclaire un des dilemmes les plus fondamentaux de notre époque. À l'heure où la violence s'invite jusqu'au cœur de l'Europe, y a-t-il encore une place pour la neutralité bienveillante de l'action humanitaire? Face à la souffrance, n'est-il pas temps, désormais, de prendre les armes?

 

Joséphine : désir & ambition de Kate Williams

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« Dans Notre-Dame, Napoléon reçoit sa couronne des mains du pape. Il la pose sur sa tête puis attend que Joséphine avance dans sa direction. Elle s'agenouille devant lui et joint les mains, comme si elle le priait. Napoléon s'approche d'elle et pose doucement l'onéreux diadème sur sa tête. Joséphine – Créole pauvre, veuve, demi-mondaine et concubine – est maintenant l'impératrice de France. Elle a gagné. En tout cas, c'est ce qu'elle pense. »
La passion qui unit Joséphine de Beauharnais et Napoléon Bonaparte traversera les conquêtes amoureuses de l'une puis de l'autre, les batailles dans toute l'Europe, le coup d'État et l'Empire. Pour préserver son couple, Joséphine est prête à tout...
Une biographie au souffle romanesque puissant, qui dévoile une Joséphine envoûtante et ambitieuse, mais aussi attachante et follement amoureuse.

Eloge du Blasphème de Caroline Fourest

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« Menacés par les fanatiques, censurés par les lâches, les esprits libres de tous les continents n’en finissent plus de se battre, sur tous les fronts, pour maintenir un monde éclairé. La lumière qui les guide s’appelle le droit au blasphème. »
Caroline Fourest
Après l’immense émotion qui a suivi l’attentat contre Charlie Hebdo, Caroline Fourest revient sur ces voix qui, au nom de la « responsabilité », de la peur d’ « offenser » ou du soupçon d’ « islamophobie », n’ont pas voulu « être Charlie ».
Dans cet essai pédagogique sans concessions, elle recadre les débats sur la liberté d’expression et alerte sur les dangers d’une mondialisation de l’intimidation. Elle clarifie la ligne de fracture entre laïcité à la française et relativisme anglo-saxon. Entre droit au blasphème et incitation à la haine. Entre Charlie et Dieudonné. Entre rire du terrorisme, et rire avec les terroristes.

L'arche avant Noé de Irving Finkel

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Tout le monde connaît l’histoire de l’Arche de Noé et du Déluge telle qu’elle est racontée dans la Genèse. Depuis les années 1870, on sait qu’une autre histoire, similaire mais beaucoup plus ancienne, existait déjà depuis des siècles dans l’antique Babylone. Mais celle-ci demeurait nimbée de mystère. Conservateur au British Museum et spécialiste international de la Mésopotamie ancienne, Irving Finkel s’est retrouvé plongé dans une enquête policière inédite lorsqu’un visiteur lui a apporté au musée la mystérieuse tablette qu’il avait héritée de son père.
Cette dernière ne présente pas seulement une nouvelle version du récit diluvien babylonien : l’auteur antique y décrit aussi la taille et la forme d’une Arche tout à fait inattendue, et livre les caractéristiques détaillées de sa construction.
On découvrira ainsi le lieu où les Babyloniens croyaient que l’Arche avait accosté ainsi qu’une nouvelle explication de l’introduction de cette histoire dans le texte de la Bible.
L'Arche avant Noé, Les véritables origines de l'histoire du Déluge nous entraîne dans une authentique exploration, du monde fascinant des écritures antiques.

1000 soleils splendides de Kaled Hosseini

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À Kaboul, Mariam endure un mariage contraint avec un homme violent. L'arrivée de la jeune Laila sous son toit est une épreuve de plus. Mais, entre ces femmes que tout oppose, la rivalité va bientôt faire place à une indéfectible amitié... Et à l'espoir d'une autre vie. Par l'auteur des Cerfs-Volants de Kaboul, un chant d'amour poignant pour l'Afghanistan, déchirée par la barbarie.

Les médicis de Henri Pigaillem

les médicis

Histoire de la famille des Médicis, la famille la plus puissante d'Italie de la Renaissance. Elle s'est illustrée à travers sept grands-ducs, trois papes, deux reines de France et de nombreux cardinaux.

La vie quotidienne au Moyen-âge de Jean Verdon

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Entre « Naître » et « Mourir », les vingt-deux chapitres de ce livre scandent l'existence des hommes et des femmes du Moyen Age, depuis les invasions barbares jusqu'à la Renaissance. Pour raconter, avec son talent coutumier, le quotidien du peuple comme des grands, Jean Verdon embrasse tous les thèmes.
L'on découvre ainsi que l'on ne se marie pas par amour et que les futurs époux n'ont pas leur mot à dire. La sexualité tient pourtant une place importante au sein du couple et certains textes, connus des milieux cultivés, attestent l'existence d'un art érotique. Les quantités de nourriture et de vin ingérées impressionneraient nos contemporains fervents de diététique, mais des conditions de vie plus dures que de nos jours entraînent une dépense énergétique plus importante. A ceux qui prient, ceux qui combattent et ceux qui travaillent XLIOX8210; les paysans, qui constituent l'essentiel de la population XLIOX8210; s'ajoute, avec le développement des villes, le monde des artisans et des marchands. Sur eux tous la religion exerce une forte emprise, elle structure la société. Malgré les « malheurs du temps », les hommes savent s'amuser, profiter des instants de loisirs plus fréquents qu'on l'imagine parfois. Ils se déplacent beaucoup, parfois longtemps, des mois, voire des années. L'homme n'est qu'un pèlerin sur cette terre, et bien mourir est fondamental.
Un panorama sans équivalent, riche et fascinant.

La caricature... et si c'était sérieux : Décriptage de la violence satyrique de Collectif

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Mourir pour des dessins ? Ce danger semblait, jusqu'au 7 janvier 2015, réservé aux dictatures. La France a certes connu la répression des images : lorsqu’en 1830 Honoré Daumier affronte la prison pour son irrévérence envers la monarchie, Charles Philipon le défend en croquant le roi Louis-Philippe aux bajoues déformées en poire grotesque… Avec la renaissance de Charlie Hebdo, en une couverture plébiscitée par les Français, vilipendée dans certains pays musulmans et censurée aux États-Unis, une étape a été franchie : la caricature est réaffirmée comme bastion avancé de la liberté d’expression.Encore faut-il comprendre quelles transgressions sont permises en démocratie, quelles autres ne le sont pas, et pourquoi. Cet ouvrage illustré, rédigé par des spécialistes reconnus, offre à tous des clés pour décrypter la caricature. Quelle est sa place dans la République ? Quel a été son rapport avec les pouvoirs et les religions ? Pourquoi un tel raidissement actuel sur le fait religieux ? Comment distinguer l’intention humoristique de la propagande haineuse, voire raciste ?
Puisque décrypter le dessin de presse est devenu une question de vie ou de mort, il est grand temps de nous y atteler.

 

Voilà les livres que j'ai découvert récemment sur des blogs, dans des catalogues... et qui me font envie.
Il y en qui vous tente ?

3 janvier 2015

"Le langage secret des lieux sacrés : des églises et des cathédrales" de Richard Stemp

"Le langage secret des lieux sacrés : des églises et des cathédrales" de Richard Stemp

le langage secret des églises et cathédrales

Résumé :

Découvrez les symboles et le sens qui se cachent dans la structure et les détails ornementaux des plus beaux édifices sacrés du monde.
Qui est le personnage représenté sur ce vitrail ? Quelle est la signification de ces motifs géométriques ? Pourquoi ces sculptures d'animaux terrifiants au milieu de tant de beauté ? Selon quel dessein la hauteur et la lumière furent-elles exploitées dans la nef ? Pourquoi un pélican pour rehausser ce lutrin ou un feuillage élaboré pour coiffer cas piliers ? Au Moyen Age, la mise en scène de ces symboles s'adressait à une population largement illettrée qui pouvait ainsi "lire" les récits dissimulés dans les églises et les cathédrales. Véritables supports d'éducation religieuse, ces lieux étaient un spectacle tel qu'ils savaient à la fois éblouir les croyants et nourrir leur âme. Pour nos contemporains, les édifices sacrés se réduisent souvent au génie de leur architecture. C'est précisément leur dimension spirituelle que cet ouvrage entend réhabiliter.
Le Langage secret des églises et des cathédrales offre des dés pour apprécier à leur juste valeur l'architecture, l'agencement et la décoration des lieux de culte chrétiens, et mettre en lumière leur signification sacrée. Pour les amateurs de symboles curieux de comprendre le sens caché de l'architecture religieuse, et pour tous ceux qui souhaiteraient pouvoir apprécier l'art chrétien à la lumière de ses secrets dévoilés, cet ouvrage richement illustré se révélera aussi instructif que passionnant.

° Un décryptage du symbolisme utilisé dans les églises et les cathédrales pour exprimer les différents aspects de la foi ;
° Une initiation au sens sacré de la structure, du mobilier et de la décoration des lieux de culte chrétiens ;
° Une exploration des édifices emblématiques du christianisme Notre-Dame de Paris, Saint-Pierre de Rome, Saint-Paul à Londres, la Sagrada Familia à Barcelone ;
° Un éclairage sur l'histoire de l'architecture chrétienne depuis les premières basiliques jusqu'aux oeuvres contemporaines.

Mon avis :

C’est le même genre de livre que celui sur les lieux sacrés, sauf que là s’est consacré aux églises, cathédrales et autres lieux chrétiens.

Ici comme dans les lieux sacrés, l’auteur va par de magnifiques photos et des schémas nous aider à mieux déchiffrer les églises et autres bâtiments, mais aussi par extension à mieux comprendre le christianisme puisque ce livre d’architecture va aborder la religion et sa symbolique aussi. Du sol au plafond, du narthex au cœur, des jeux de lumière jusqu’aux peintures, absolument tout va être abordé ici, en étant de surcroît magnifiquement illustré et expliqué par des photos (qui viennent majoritairement d’Europe d’ailleurs), afin que le lecteur ne se perde pas.

A côté de ça, ce qui est géniale, c’est que ce n’est pas qu’un livre qui parle de l’histoire chrétienne et de ses bâtiments.

En effet, à travers les constructions religieuses on retrouve l’Histoire avec un grand H, puisque cette religion (comme nombres d’autres religions) a marqué l’histoire et a forgé la politique de beaucoup de pays. Alors bien sûr ce n’est pas ce qui est mis le plus en avant ici, l’auteur survolant surtout quelques moments clés de cette dernière pour situer les changements, mais c'est bon à prendre malgré tout. 

Au final, mélangeant art, histoire et religion, ce livre est intéressant à lire car le lecteur va traverser sans peine les siècles du christianisme, tout en apprenant de ses symboles.

Extrait : Les bibliothèques étaient indissociables des monastères. Dans ces lieux voués à la prière et à la contemplation, la quête de la vérité était essentielle. Religieux et religieuses étudiaient donc les textes chrétiens, mais aussi profanes, afin de pouvoir en débattre. Les monastères préservèrent les précieux manuscrits anciens durant le Moyen-Âge, et quand les humanistes de la Renaissance s'intéressèrent aux écrits classiques, ils se tournèrent vers les moines pour les retrouver. Plusieurs bibliothèques sont toujours fréquentées par les chercheurs et parfois ouvertes au public. C'est notamment le cas à la Biblioteca Laurenziana de San Lorenzo, à Florence. [...] Page 64.

J'ai voulu mettre des photos du livres, mais je n'en ai pas trouvé sur le net. Désolée.

2 mai 2016

"Zazous" de Gérard de Cortanze "Voila l'Zazou, voila l'Zazou"

Zazous de Gérard de Cortanze

Source: Externe

Résumé :

On n’est pas sérieux quand on a quinze ans – même en pleine Occupation. Chaque jour, au café Eva, une bande de zazous se retrouve pour écouter du jazz. Josette, Pierre et Jean sont lycéens, Sarah est coiffeuse, Charlie trompettiste, Marie danseuse, Lucienne apprentie mannequin. Dans un Paris morose, ils appliquent à la lettre les mots d’ordre zazous : danser le swing, boire de la bière à la grenadine, lire des livres interdits, chausser en toutes circonstances des lunettes de soleil et enfiler de longues vestes à carreaux.
À mesure que les Allemands montrent leur vrai visage, ces jeunes gens qui ne portent pas encore le nom d’adolescents couvrent les murs de Paris du « V » de la victoire, sèment la panique dans les salles de cinéma et les théâtres, déposent une gerbe le 11 novembre sous l’Arc de Triomphe, arborent, par solidarité et provocation, l’étoile jaune. Traqués par les nazis, pourchassés par les collaborateurs, rejetés par la Résistance, les zazous ne veulent pas tant « changer la vie » qu’empêcher qu’on ne leur confisque leur jeunesse.
 
Dans cet ample roman aux accents de comédie musicale, Gérard de Cortanze nous plonge au cœur d’un véritable fait de société trop souvent ignoré, dans le quotidien d’un Paris en guerre comme on ne l’avait encore jamais vu, et nous fait découvrir la bande-son virevoltante qui, de Trenet à Django Reinhardt, sauva une génération de la peur.

Mon avis :

On connait tous l’expression « faire le zazou », mais au final on est très peu à connaître l’histoire de ces zazous, et plus particulièrement sous l’occupation allemande à Paris.
Mais voilà un vide que Gérard de Cortanze s’apprête à combler avec un sens du détail et de l’Histoire époustouflant. D’ailleurs je ne sais même pas pourquoi je dis cela, vu que les deux ne vont pas l’un sans l’autre. En effet par le détail du Paris occupé, en nous racontant la presse, les arrestations, les fusillades, les décrets anti-zazous, les actions zazous, les lois antisémites, le lien trouble entre musulmans et nazi (d’ailleurs j’ai découvert ici la branche SS musulmanes), l’épuration d’après-guerre, etc., l’auteur nous raconte l’Histoire avec un grand H ; nous plongeant ainsi réellement dans le quotidien difficile du Paris occupé et donc de nos personnages.

Qui eux sont certes imaginaires, mais comme ils sont placés dans un monde réaliste et décrivant une jeunesse réelle, on pourrait les croire réels. Surtout que l’auteur ne les épargne pas dans le malheur, puisque chacun à leur manière nos personnages vont subir cette guerre.

Et puisque je parle des personnages… c’est le moment de faire un point sur eux.

Porter par une plume simple mais prenante, nous allons donc suivre ici tout un groupe de jeune adolescent, qui aime le swing, le style anglais, et affiche à l’égard de la guerre un « j’m’en foutiste » patent, avec cette ritournelle en fond sonore qui dit « que la jeunesse ne doit pas mourir à cause de la guerre ». Pourtant malgré leur refus des grandes actions de résistance, leur refus de s’engager réellement et de juste se « contenter » de quelques petites actions marquantes, comme le port d’une étoile jaune détournée, de déranger les séances de cinéma, etc., nos héros vont devoir s’engager plus qu’ils ne le voudraient. Pour les amis, pour eux, pour leur pays, ils devront cacher des vérités et parfois frôler la collaboration par intérêt ou par amour.

Tout ceci aura forcément des répercutions sur leurs liens, parfois la tension montera entre les personnages, mais ça n’ira jamais vraiment plus loin que quelques brouilles car l’amitié est plus fort que tout. Et c’est là un peu le bug du livre, ça fait franchement pas très convaincant de ne pas voir les liens cassés davantage, alors qu’à côté le livre ne manque pas de réalisme. Franchement, est-ce qu’une amitié peut survivre à une guerre et dans ce contexte à des comportements opposés aux autres, opposés à nos engagements ? Personnellement j’ai des doutes…
Bon tout cela n’est finalement que détail, car la fin de Josette rattrape cela. En effet, par ce personnage l’auteur nous présente vraiment ces humains en morceaux qui ne savent plus comment vivre après une guerre qui bouleversa l’Histoire et leur vie.

En conclusion c’était une lecture historique agréable et enrichissante que je recommande vivement malgré quelques longueurs.

 

Merci aux éditions Albin Michel. (Et Gilles Paris)

4 mai 2016

"La nuit appartient au tigre" de Michel Honaker

La nuit appartient au tigre de Michel Honaker

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Résumé :

Ancien des forces spéciales, Derek Ardo cherche à fuir son lourd passé. Reconverti dans l’humanitaire, il est engagé par une fondation pour prendre la tête d’une médiathèque dans un quartier neuf d’Aramsha, en Inde. Hormis Aparajita, une petite fille au caractère bien trempé, et Trishna, une jeune femme bannie par sa famille pour avoir fui un mariage forcé, les visiteurs sont rares, et sa vie s’annoncerait des plus tranquilles s’il n’y avait la présence d’un tigre mangeur d’hommes, dont les victimes se multiplient. Un climat de méfiance et de peur s’installe en ville, et Derek engage alors une guerre personnelle contre le fauve.
Dans un univers à mi-chemin entre Le Livre de la jungle et L’Histoire de Pi, Michel Honaker soulève des questions intemporelles telles que la relation de l'homme à la nature, sa volonté de contrôle et de domination, ou encore le poids des traditions. Tout à la fois roman d’aventures, d'initiation et fable écologique contemporaine, La nuit appartient au tigre est un roman court, dense et inoubliable.

Mon avis :

Ce livre c’est l’histoire d’un conte, d’un conte qui finit mal, enfin… qui finira mal. Plus loin. Plus tard.

Ce livre c’est l’histoire des hommes aux prises avec un tigre légendaire et tueur, qui veut se venger en laissant éclater sa part d’homme.

Ce livre c’est l’histoire d’une nature dévastée, d’un habitat violé, d’un tigre qui ne pardonne pas cette soif d’argent.

Ce livre c’est aussi l’histoire d’un homme qui croit en la culture et d’une femme rejetée. D’une panoplie de personnage attachant, mystérieux, entier, voire détestable.

C’est aussi un livre qui effleure la hiérarchie indienne, qui montre ces sociétés où chacun est à sa place et où personne ne pourra en bouger parce que la naissance en a décidé ainsi.

Ce livre c’est une histoire racontée simplement mais avec beaucoup de passion. Une écriture fluide, une histoire ni trop courte ni trop longue. Une histoire parfaite, avec plus d’une leçon qui nous rappellera l’impermanence de notre condition, qui critiquera la soif d’argent démesurée, les arrangements entre puissant, la destruction d’une nature originelle qui nous apportera que du malheur.

Ce livre est une histoire magnifique à lire, relire et à méditer. Un coup de coeur pour ma part. Pour l'histoire comme pour la couverture.

Petit passage comme ça en passant : "[...] Réaliste. La réalité, c'est ce qui manque le plus dans notre monde. Voir les choses et les nommer. Pas faire semblant qu'elles ne se sont pas produites. Pas faire comme si elles n'existaient pas."

Merci aux éditions Denoël

Editions Denoël collection Y
Sortie le 17 mars 2016

16 novembre 2014

"La main de la nuit" de Susan Hill

"La main de la nuit" de Susan Hill

la main de la nuit

Résumé :

Adam Snow, un marchand de livres anciens perdu dans la campagne anglaise, arrive dans le parc d'un manoir à l'abandon.
Par curiosité, il se dirige vers la porte d'entrée, lorsqu'il ressent une présence mystérieuse...

La petite main qui a saisi la sienne va désormais l'obséder.
D'autant qu'elle semble lui vouloir du mal...

Mon avis :

Même-pas-peur ! Enfin si, sur la fin, mais ça n’était pas à cause du livre, juste la faute à mes andouilles de chatte qui ont grogné après je ne sais pas quoi en direction de la baie vitrée à 00H30, une heure normale pour grogner et me faire flipper, alors que je suis en train de lire un livre qui parle de fantôme. Crétines ! ^^

A part ça je n’ai même pas eu peur, comme pour La dame en noir Susan Hill reste dans son style très subtil, très simple, qui donne des frissons mais pas trop. Ici comme dans le précédent, pas de psychologie très approfondie et d’évènements trop frappants, l’auteure joue avec quelques actions fortes, mais le reste du temps ça reste plus ou moins calme. Un peu à l’image du personnage principal qui possède une certaine facilité pour passer à autre chose d'ailleurs, - ce qui force l’admiration parce que moi j’aurai depuis longtemps fait une crise cardiaque si une main invisible me tenait. Mais passons.

Alors bien sûr dans ce roman on va retrouver quelques clichés inhérents à ce genre d’intrigue, une maison en ruine et un jardin abandonné, ça ne bousculent pas les codes du genre. Mais malgré ça, ce livre n’en reste pas moins mystérieux et prenant, cette petite main, ces apparitions, ces évènements inexplicables, m’ont interrogée, m’ont intriguée et je me suis demandé tout le long comment tout cela allait finir ; car même si ce n’est pas un suspense très dense, qui tient en haleine le lecteur, le récit est quand même manœuvré pour être intriguant.  

Il y’a du danger, même si c’est par à-coup, il y a deux ou trois paroles qui sont glissées l’air de rien dans le roman mais qui sont-là pour questionner, il y a aussi des non-dits, bref, il y a quand même de la matière derrière cette apparente mollesse qui fait que le roman n’est pas non plus mort, de plus on se doute que la fin va être inattendue comme dans La dame en noir qui est exactement dans le même style. Bien entendu je ne vais pas vous la dévoiler, mais sachez qu’elle surprend.

Pour résumer, on peut reprocher une certaine inertie dans le récit, un manque d’image forte, mais comme il y a aussi du suspense et une intrigue qui intrigue, il se lit bien. Et je conseille avant tout à ceux qui comme moi sont peureux, et à ceux qui acceptent qu’il n’y a pas besoin d’effusion de sang pour avoir quelques frissons, je rappelle que ce livre est monté à l’image des apparitions surnaturelles, les sensations sont brèves comme les fantômes qui traversent ce monde. Enfin bref, un moment de lecture sympathique pour moi.

Je remercie les éditions de l’Archipel.

7 février 2016

"La Bible racontée comme un roman" de Christine Pedotti

La Bible racontée comme un roman de Christine Pedotti

la bible racontée comme un roman

Résumé :

Racontée par Christine Pedotti, la Bible devient une véritable saga. Rien n’a été inventé, tout vient de ce texte sacré. Le résultat est lumineux :  des histoires que l’on croyait connaître, comme celles de Noé, Adam et Ève, Sodome et Gomorrhe, dont on découvre le vrai sens, et d’autres, enfouies dans les pages de la Bible, qui surgissent pour notre plus grand bonheur :  la ruse de Rébecca, le coup de foudre pour Rachel, la jalousie des frères de Joseph…

Pour les croyants, la Bible est la Vérité qui décrit la relation entre Dieu et les hommes. Mais elle est aussi le miroir de l’humanité, dans sa bonté comme dans ses côtés les plus sombres.

Mon avis :

Si la Bible était aussi agréable que cela à lire, y a longtemps –malgré mon mépris des religions- que le l’aurai lu, mais comme ce n’est pas le cas elle attend depuis des années sur mes étagères. Heureusement cependant que ce livre est là, afin de réparer en partie cette erreur.

Bien sûr il n’est pas question de découvrir toute la Bible d’un coup, il est en effet impossible de la résumer en 350 pages, voilà pourquoi l’auteure réduit le texte à son essentiel, ne s’attarde que sur les personnages et les scènes majeures, et s’arrête dans cette partie à la mort de Moïse ; mais malgré ces raccourcies et même si on n’a pas la suite, ce livre n’en reste pas moins extrêmement agréable à lire, et l’histoire de l’ancien testament un bonheur à découvrir ou à redécouvrir. En effet, Christine Pedotti a un don de conteuse incroyable, j’ai rarement vu des livres racontés de manière si réelle.
C’est simple quand elle raconte l’histoire on s’y croit. Mais ce n’est pas qu’on s’y croirait presque, on s’y croit carrément. On se sent dans le désert avec cette caravane de marchand qui chaque soir écoute un morceau de cette histoire autour d’un bon feu, on se croit en Canaan, en Egypte, dans le désert et on vit l’histoire de cet ancien testament comme si on la voyait se dérouler sous nos yeux. Bref ! On est totalement immergé dans cette histoire biblique.

Autre chose d’agréable dans ce livre c’est la découverte des personnages. Certes on les connait tous plus ou moins, mais pour celui ou celle qui n’en connait que le minimum - ce qui est mon cas pour certains – c’est amusant et sympathique de ne pas les voir comme on les imagine, pour ma part genre « trop bon, trop con ». (Comme c’est l’idée que j’ai de la religion chrétienne c’est forcément l’idée que j’ai des personnages fondateurs de celle-ci quand bien même qu’ils fassent parties de l’ancien testament.) En effet, ici on les découvre rusés, un peu sadiques comme Joseph, jaloux, plein de fiel, menteurs aussi, bien-sûr ils ont aussi leurs bons côtés, mais ce que j’ai apprécié avant tout c’est de voir que ces gens, quand bien même proches de Dieu, n’étaient pas parfaits, ils avaient leurs défauts et ma foi de dieu (bon ok j’arrête avec ça) que IL s’en contentait, lui-même ne se sachant pas parfait au demeurant.

Petite précision pour ceux qui en ont besoin en lisant la biographie de l’auteur ; Christine Pedotti, bien que visiblement croyante, ne véhicule pas le message cul-cul que l’on peut attendre de la Bible, tout comme elle n’essaye pas d’endoctriner les gens en disant « la religion c’est la vie ». En tout cas elle ne m’a pas laissée cette impression, même dans les commentaires de la fin, où elle donne des réflexions, des renseignements, sur le rapport entre la Bible et le croyant, la Bible et l’Histoire. Alors si vous aviez peur de ce genre de dérive, n’ayez crainte car il n’y en a pas.
Par contre j’avoue que même si ça été un coup de cœur, que je n’ai pas pu m’empêcher de rire devant cette fable, et je me demande vraiment comment on fait pour croire à cela. Aujourd’hui comme hier - et sincèrement c'est une vraie question que je me pose.

En résumé, ce fut une lecture coup de cœur que je recommande pour le plaisir de ce « culturer » un peu et pour le bonheur de la lecture que ce livre promet, et personnellement j’ai envie de dire vivement la suite.

 

Merci à XO éditions.

6 septembre 2014

Oeuvres amoureuses de Napoléon d'après ses lettres d'amour à Joséphine

Oeuvres amoureuses de Napoléon d'après ses lettres d'amour à Joséphine

Oeuvres amoureuses de Napoléon d'après ses lettres d'amour à Joséphine

Résumé :

Cet ouvrage très complet contient non seulement les lettres de Napoléon à Joséphine, de Joséphine à sa fille, mais aussi une étude introductive ainsi qu’un avant propos et une notice sur l’impératrice permettant d’aborder ces écrits épistolaires de manière littéraire, historique et psychologique.

Ainsi,  Napoléon se fait tour à tour, ami, amant, mari à travers plus de 250 lettres adressées à Joséphine. Cette correspondance s’étend sur 17 ans, entre 1796 et 1813, et montre comment  l’évolution des campagnes de Napoléon se confonde à la relation, tantôt ardente, tantôt troublé,  qu’il tient avec l’impératrice. Image d’un empereur dont les mots intimes peuvent être lus de manières universelles et image de mots d’une mère à sa fille dont la lecture est équivalente.


Ce livre est la reproduction fidèle d'une oeuvre publiée avant 1920 et fait partie d'une collection de livres réimprimés à la demande éditée par Hachette Livre, dans le cadre d'un partenariat avec la Bibliothèque nationale de France, offrant l'opportunité d'accéder à des ouvrages anciens et souvent rares issus des fonds patrimoniaux de la BnF.
Les oeuvres faisant partie de cette collection ont été numérisées par la BnF et sont présentes sur Gallica, sa bibliothèque numérique.

Mon avis :

Ces lettres de Napoléon à Joséphine, - et même plus car ce livre possède des lettres de Joséphine à ses enfants -, sont une autre façon non désagréable d’appréhender Napoléon, de découvrir l’homme derrière l’empereur - encore que l’empereur n’est jamais très loin. C’est aussi une autre façon de voir l’évolution des sentiments entre ces deux personnages, puisqu’au début de ce livre on a plutôt à faire à une Joséphine quasiment indifférente à son mari, alors que sur la fin non.

Mais avant tout ceux-ci, ce qu'il faut avant tout remarquer, c'est que ces lettres reflètent assez bien la personnalité de Napoléon. Une personnalité qui aime donner des ordres même pour forcer à être heureux, mais une personnalité qui pousse aussi à lutter contre la mélancolie, la tristesse… Quand on lit ces lettres on remarque vraiment que cet homme était une personne active, qui devait toujours aller de l’avant, ce que toutes ses guerres ont permis de voir certes, mais dans la vie privée je ne l’aurai pas imaginé ainsi.

Autre chose assez marquante dans ces pages, -et j’avoue que c’est même drôle à lire-, c’est cette tendance de Napoléon à jouer le petit Caliméro. A jouer les martyres de l’amour. Comme je l’ai glissé rapidement en début de l’avis, au début de ce livre Joséphine ressent une certaine indifférence envers son époux, et on le remarque en lisant les lettres de Bonaparte adressées à cette dernière. Et ben dans ces lettres-là on voit donc Napoléon, l’homme de guerre, se transformer en poète en mal d’amour qui ne cesse d'accuser sa femme d’indifférente sans cœur, mais qui curieusement accepte de sacrifier son amour, son bonheur, pour qu’elle, Joséphine, soit heureuse. Ce qui donne un côté tragique assez drôle, je trouve. Mais bien que ceci m’ait fait rire, le plus marquant c’est que ces lettres sont quand même à doubles sens, à travers ses divagation de "martyre", c’est aussi des reproches qu’il lui fait. Mais il a une drôle de façon de les faire.

Bon par contre, le seul bémol de ce livre, c’est qu’il est parfois un peu répétitif et lassant à lire. En effet Napoléon avait une tendance à écrire beaucoup et souvent pour ne rien dire de plus que la dernière lettre qui été datée de deux jours en arrière. Les timbres ne devaient pas lui coûter chers. ^^

En résumé c'était une lecture agréable.

Je remercie en passant Hachette BNF et Myboox pour ce partenariat. En passant merci Myboox de m'avoir fait découvrir ces rééditions, j'en ai déjà acheté 3 !

8 novembre 2014

"L'enfant qui était monté au sommet d'un arbre" de Mimei Ogawa

"L'enfant qui était monté au sommet d'un arbre" de Mimei Ogawa. 

mimei ogawa

Résumé :

Les deux contes choisis rassemblés ici, L'enfant qui était monté au sommet d'un arbre et Le tonnerre qui gronde au loin, permettront au lecteur de se familiariser avec Ogawa Mimei, 1882-1961, surnommé le Hans Christian Andersen par ses contemporains. Des contes devenus classiques, empreints de poésie et de mystères, écrits dans une langue délicate.

Mon avis :

Je sais que je n'ai plus l'âge de lire les contes pour enfant, moi qui d'ailleurs n'en ai jamais lu excepté une fois des contes polonais, mais quand j'ai vu que c'étaient des contes japonais j'avoue que je n'ai pas pu résister. Et aucun regret ! C'est un plaisir à lire et aussi à regarder. C'est doux et triste à la fois. Tendre, émouvant, mystérieux et simple en même temps.

Les deux histoires changent de ce qu'on a l'habitude de voir, ici pas de monstre et de méchanceté gratuite qui font grandir les enfants plus vite, néanmoins même si les grandes aventures sont absentes de ce livre, l'aventure de la vie n'en est pas moins présente ici. Un petit garçon orphelin qui regarde les étoiles tous les soirs, un autre qui regarde les légumes du jardin pousser, par leur émerveillement, leur monologue et leurs questions ces contes sont la vie.

Possédant une sensibilité universelle, où la poésie, les songes apaisent les blessures, et le mystère donne les plus belles fins et laisse à la misère son malheur, je conseille sincèrement ce livre pour les petits, car après tout la lecture c'est aussi pour les enfants.

 

20 octobre 2016

"La concubine du vatican" de Kate Quinn

 La concubine du Vatican de Kate Quinn

Source: Externe

Résumé :

La famille Borgia est à nouveau réunie et cela ne présage rien de bon.
De retour à Rome, Giulia Farnese, maîtresse officielle du pape et désormais mère d'une petite fille, doit faire faceaux nouveaux dangers qui menacent son clan. Sa cuisinièrenet confidente, Carmelina, est rattrapée par son secret : le couvent dont elle s'est enfuie pourrait bientôt la retrouver et elle n'est plus en sécurité.
Son garde du corps Leonello est quant à lui bien décidé à mettre fin à la série de meurtres qui, étrangement, secoue de nouveau la ville depuis le retour des Borgia. Anna était sa seule amie et il refuse de laisser son crime impuni sous prétexte qu'elle était une simple servante.
L'étau se resserre autour de nos trois héros qui ne peuvent compter que les uns sur les autres.

Mon avis :

La concubine du Vatican, qui est la suite de Le serpent et la perle, parle comme dans le premier tome des amours du pape Borgia Alexandre VI avec la belle Julia Farnèse et des intrigues politiques de ce Pape peu orthodoxe.
Nous retrouvons donc ici tous les personnages qui ont marqué le lecteur dans le premier tome, à savoir ; Leonello, Carmelina, la famille Borgia, Julia, etc., mais à la différence du début et même si les personnages sont identiques, l’intrigue va se révéler plus sombre, plus terrible, moins idyllique et de ce fait plus passionnante.
Hé oui ! Autant j’ai trouvé le premier tome (que j’ai lu y a peu pour mieux comprendre celui-là) assez longuet - surtout vers la fin - pas assez riche en évènement, autant là j’ai trouvé qu’on avait l’inverse. En effet, ça n'arrête pas un moment et je pense sincèrement que l'auteure a dû faire exploser sa cafetière vu qu'avec ce livre on va de surprise en surprise. D
’une part grâce à la personnalité des Borgia, qui au faîte de leur puissance ne respectent plus rien et plus personne - bon c’était déjà le cas avant mais là c’est encore un stade au-dessus -, et d’autre part à cause de toutes ces intrigues, toutes ces situations, qui ont été pour certaines abordées dans le premier tome mais qui ont été aussi rajoutées, et qui vont venir ternir le beau et brillant tableau que pouvait avoir cette histoire d’amour, cette vie de château... En effet, ici se mélange - et c'est ce qui manquait dans Le serpent et la perle - action, intrigue, cassure, trahison, déception... à un rythme effréné, à tel point qu'on se demande jusqu'à où l'auteure va aller tellement ça paraît sans limite.

Bon. Cela est une chose, mais ce n'est pas tout ! L’autre point intéressant à suivre du récit fut l’évolution des personnages. Dans le premier tome ils n'évoluaient pas tant que ça et paraissent pour certains assez falots comme par exemple Julia Farnèse que je trouvais sans caractère. Ben ici, BOUM, c'est tout l'inverse encore une fois. Julia que je supportais à grande peine dans le tome 1 va ici s'affirmer face à son Pape et le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle ne manque pas de caractère...
Mais cependant dans toute la galerie des personnages, le plus intéressant à suivre est Leonello, pour moi c'est le personnage le mieux écrit les deux tomes confondus. En effet, ce petit bonhomme a été traité de manière déroutante, de personnalité agréable il va devenir froid comme la glace au point qu'on ne le reconnaît pas. Au début un peu sarcastique mais pas méchant malgré son idée de vengeance, on va le découvrir dans La concubine du Vatican, froid, sadique, meurtrier - ce qui va pour un temps le rendre antipathique et flippant -, avant de le voir finalement amoureux ! Cherchez pas y a aucune logique. Toutefois ces changements ne sont pas là juste pour le décor, ils vont nous éclairer sur sa personnalité, ses sentiments et je n'ai trouvé aucun autre personnage si bien traité, même si les autres ne sont pas que du décor et pas sans intérêt.
Puisque ceux-ci sont eux aussi rattrapés par leur passé, par leur sentiment, et de ce fait - et comme ils sont forcés d’agir en conséquent - on va les découvrir sous un jour nouveau, donnant ainsi plus de souffle à une histoire qui n'en manque pourtant pas.

Bref. J'ai beaucoup apprécié cette lecture qui mélange histoire et fiction mais qui est plus sombre, plus bougeante que le premier tome, plus prenante aussi, avec des personnages qui évoluent en bien ou en mal et des intrigues intrigantes. Personnellement, c'est une auteure que je n'avais jamais lu avant cette duologie et je ne regrette pas le moins du monde d'avoir tenté, car j'ai eu ce que je voulais ; du rêve, du plaisir, du stress, de l'action et une fin satisfaisante !
Bref. J'ai vraiment passé un bon moment avec cette série mais plus particulièrement avec le deuxième tome.

Merci aux éditions Presses de la cité.

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Flûte de Paon / Livre-sse livresque
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