Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Flûte de Paon / Livre-sse livresque
16 mars 2017

"Diane de Poitiers" de Didier Le Fur

Diane de Poitiers de Didier Le Fur

 S7302183

Résumé :

Pour sortir de la légende, la première biographie historique de LA maîtresse royale de la Renaissance, par le plus fin connaisseur du XVIe siècle.

Les légendes, noires et dorées, font de Diane de Poitiers (1500-1566) la maîtresse de deux rois de France, François Ier et son fils Henri II, et construisent un portrait d'elle fait de poncifs sur le « pouvoir au féminin ». Mécène éclairée, femme libre et émancipée de toute entrave, dotée d'un sens aigu de ses intérêts financiers, elle aurait exercé par le charme et la chair une grande influence sur les hommes en charge du royaume de France, se hissant ainsi au panthéon des femmes célèbres.
L'histoire est fort séduisante. On pourrait y croire ; pourtant elle est grossièrement fausse. Didier Le Fur, pour qui les constructions historiographiques n'ont plus de secrets, explique simplement, et avec style, que l'image actuelle de Diane de Poitiers est faite d'une accumulation d'erreurs et d'approximations – volontaires ou non – reprises puis amplifiées, en fonction des modes, pendant quatre siècles. Ce faisant, l'auteur rend à cette femme passionnante sa réalité, loin des fantasmes entourant les maîtresses royales, et décrypte comment sa vie, qui reste sur bien des aspects un trou noir, a pu prendre une telle place dans l'imaginaire collectif et le roman national français.

Mon avis :

Si je reprends le Secret d’histoire sur cette dame de la Renaissance qu’est Diane de Poitiers, on découvre qu’elle était une belle femme, influente, ambitieuse, manipulatrice, intelligente, etc, etc. Bref, si on écoute cette émission on y découvre un portrait mi-ange mi-démon. Femme amoureuse, femme ambitieuse. Pourtant, tout est presque faux. En effet, à la fin de ce livre écrit par un éminent historien, on découvre surtout que nous ne savons quasiment rien sur cette femme, il existe très peu de source et le peu qu’il y a ne sont pas très parlantes.
Bien sûr ces sources parlent tout de même, on sait grâce à elles, que Diane de Poitiers n’a jamais cherché à récupérer les biens des hérétiques que sont les chrétiens dissidents. Elle n’a jamais cherché à amasser toute la fortune au détriment des autres, elle a même plutôt fait beaucoup pour les autres.
Bref ! Grâce à ce livre et au travail d’historien de l’auteur qui a pris le temps de décortiquer les sources, de peser le parti-pris des auteurs, etc., on sait que la légende écrite par des hommes (ennemis des femmes), des protestants, des adversaires, des romanciers comme Victor Hugo, est en partie forgée sur des délires politiques et amoureux ; des délires qui ont forgé petit à petit - même en se contredisant - cette légende sans grande rigueur historique qui sert aujourd’hui encore le roman de la vie de Diane de Poitiers. (Je précise quand même qu’il y a eu du nettoyage avant Didier Le Fur, en effet tous n’ont pas tout pris pour argent comptant ce qu’ils ont lu.)

Mais si je n’ai rien à dire sur le travail technique de l’auteur, qui a vraiment une démarche d’historien comme je l’ai déjà dit, en présentant par exemple ce que l’on dit, ce qu’on peut affirmer, la construction de la légende et la déconstruction des sources ; j’ai par contre eu beaucoup de mal à lire ce livre et ce pour deux raisons. Déjà il y a beaucoup de noms par moment ce qui m’a noyé dans les informations (c’est surtout vrai pour le dernier chapitre) et enfin c’est parfois un peu fastidieux à lire. Pourtant je suis habituée à lire des livres d’histoire pour mon plaisir personnel ou pour mes études (et dans le dernier cas ils sont souvent chi*** à lire) mais là waouh, à des instants il faut s’accrocher ! C’est par moment vraiment soporifique, surtout quand on a déjà du mal à suivre avec tous les noms.
Donc, si j’ai vraiment deux choses à reprocher à ce livre-là, c’est ces deux derniers points, pour le reste vraiment j’ai rien à dire, c’était instructif, étonnant, intéressant sur le fond.

En résumé c’est un livre que je conseille, mais un conseil accrochez-vous. Prenez peut-être même des notes en lisant pour vous retrouver plus facilement dans la masse d’information et de nom. (Et je crois que si un jour je lis son livre sur François 1er, que je désire vraiment lire, c'est ce que je ferai.)

Merci à Babelio et aux éditions Perrin.

Publicité
14 février 2022

"L'abolition des privilèges" de Bertrand Guillot

L'abolition des privilèges de Bertrand Guillot

Source: Externe

Résumé :

C’est un État en déficit chronique, où les plus riches échappent à l’impôt. Un régime à bout de souffle. Un peuple à bout de nerfs, qui réclame justice et ne voit rien venir. Un pays riche mais bloqué, en proie aux caprices d’un climat déréglé. Telle est la France à l’été 1789. Jusqu’à ce qu’en une nuit, à Versailles, tout bascule. C’est la Nuit du 4 août.

Mon avis :

La couverture ne paye pas de mine, la petite maison d’édition n’est pas des plus engageante non plus, et pourtant voilà une des plus belles pépites 2022 que j’ai lu et que je serai probablement amener à lire. Bertrand Guillot signant ici un roman historique et documentaire des plus complets, et des plus agréables à lire par son érudition et surtout son humour finement ciselé.

Il est question dans ce livre de la nuit du 4 août 1789 qui vit l’abolition des privilèges en France. Dans les livres d’histoire elle ne fait généralement guère couler d’encre et les évènements sont condensés justement en cette unique date, faisant in fine oublier les acteurs, les débats, les oppositions, le temps et même tout le reste - on a dû se dire que ça ne devait pas passionner grand monde. Mais avec Bertrand Guillot, ses noms que l’Histoire n’a pas retenu vont ressortir des limbes, parce qu’ils ont été spectateurs de l’Histoire et de ses heures perdues ou longues.

Ce positionnement a un véritable but narratif. En effet, s’attarder sur ces gens et avec ces gens qui pensaient revenir vite chez-eux pour certains et prenez en prime à cœur leur tâche, sert avant tout à montrer aux lecteurs la difficulté de l’accord, le désespoir qui peut saisir les acteurs de l’évènement face à la lenteur, mais aussi à lui donner la possibilité d’être spectateur de ce temps où l’Histoire avance plus ou moins lentement pour finir en festival. Car que ça soit côté scène ou côté tribune, et je ne parle même pas des loges, du spectacle et des coups de théâtres il va y en avoir ! Toi lecteur qui lit ceci, prends du pop-corn en ouvrant ce livre, car après tant de siècle de distance tu vas assister à un véritable sketch. Certes, la plume de l’auteur n’y est pas pour rien dans cette impression divinement drôle qu’est l’évènement du 4 août et qui se dégage de ces pages, mais quand de surcroît tu vois des nobles ou des membres du clergé renoncer à des privilèges qu’ils n’ont pas, faut dire que ça ne manque pas de piquant aux yeux du lecteur. Tout comme quand tu découvres les paroles échangées entre députés et qui cachent mal un égo blessé, ou encore quand tu saisis la surenchère que chacun apporte par ses idées et ses refus, promettant après ce moment d’euphorie une belle gueule de bois à l’arrivée.

Vous l’avez sans doute compris, ce livre qui manie l’histoire et l’humour nous raconte la longue histoire de l’abolition des privilèges qui ne s’est donc pas faite en une nuit, et peut-être même un peu par hasard. Il nous fait découvrir également ces personnages qui ont raconté et participé à cet épisode, et qui assis sur des bancs durs comme de la pierre ont trouvé le temps long ou ont raté leur rendez-vous avec l’Histoire.

Mais croire que ce livre ne s’arrête que sur ces débats ou ces refus de débats - si certains sont prompts à abandonner leurs privilèges ou ceux du voisin, d’autres au contraire s’y accrochent -, c’est une erreur. En effet, ce bouquin va au-delà en s’attardant sur le climat du royaume, météo certes pourrie, mais je parlais surtout de celle du peuple. C’est-à-dire, de ce peuple qui a écrit des cahiers de doléance où dedans il existe encore un respect pour le roi (la fin de la monarchie ce n’était pas leur priorité), et qui demande entre autres choses l’impôt pour tous ou encore l’abolition de certaines taxes, mais sûrement pas la fin des privilèges. Certaines régions françaises possédant des privilèges sur lesquelles même le bas-peuple ne serait pas prêt de s’asseoir…
De cette immense foire revendicatrice, l’auteur va également s’en éloigner pour aborder dans le même temps l’esprit du royaume encore une fois incarné par la foule. Au bord de l’explosion et paniquée, comme l’indique la grande peur de l’été 1789, la Journée des Tuiles à Grenoble en 1788, ou encore la peur de la famine qui hantait les esprits du royaume étant donné que le blé manquait et qu’il était source de spéculation(s). Ainsi nous voyons donc et pour ceux qui l’avait oublié, que la prise de la bastille, que la réduction du pouvoir royal… ne résolurent pas les problèmes immédiats du peuple qui n’en a pas grand-chose à foutre d’une constitution, ou des virgules et des adjectifs d’un texte de loi (parce que oui, on est déjà chiant comme ça à l’époque). Ce que Louis XVI ne manquera pas de souligner. (Louis XVI est un personnage très contrasté.)

Mais si ce livre est un roman/récit sur un épisode de la Révolution Française dont certains parallèles avec l’actualité aident à mieux en comprendre l’enjeu et la profondeur, ces pages portent également un regard sur notre France actuelle. Oui les privilèges n’ont pas disparu le 4 août car à chaque régime ses privilèges, sans oublier ceux qui luttent avec véhémence pour en réclamer des nouveaux comme l’interdiction du droit au blasphème par exemple. Enfin en filigrane, il dénonce cette bureaucratie française - déjà ancienne - qui enlise dans des débats stériles le pays par ses pinailleries et sa rigidité - pas encore cadavérique mais pas loin. Mais le plus important à mes yeux, c’est qu’il met en évidence à quel point cette nuit du 4 août et les évènements qui l’ont concrétisée, ont reforgé le territoire du royaume de France en une nation une et indivisible. Tout cela est encore balbutiant, évidemment, mais il faut un début à tout.

En conclusion, c’était une lecture intelligente, bien écrite et salvatrice, et je n’ai pas parlé de tout ce que je voulais parler. Ce livre embrasse tellement l’horizon révolutionnaire qu’il en est vaste.

23 mai 2020

"A la lumière de Renoir" de Michèle Dassas

a la lumière renoir

Résumé :

Elève, muse, amie, complice : voici ce que fut Jeanne Baudot pour Renoir pendant plus de vingt-six ans. Elle vouait au maître une admiration sans bornes que la passion commune pour la nature et ses beautés exacerbait. Que de moments précieux et joyeux partagèrent-ils ! Dès son plus jeune âge, évoluant au coeur de la sphère privilégiée d'intellectuels, d'artistes et de collectionneurs parisiens de la Belle Epoque, cousine de Paul Gallimard, amie des petites Manet, de Degas, Mallarmé, Maillol, Maurice Denis, Valéry et de tant d'autres, Jeanne ne pouvait que succomber à l'appel de l'Art.
La peinture l'ensorcela. A la lumière de Renoir tente de percer le secret de cette folle passion aux vertus rédemptrices. "Grâce à la peinture, j'ai éprouvé dans ma vie des émotions et des joies esthétiques qui m'élevèrent dans le royaume de la Beauté pure et m'immunisèrent contre tant d'atteintes terrestres.", dira-t-elle dans ses souvenirs.

Préface de Jean-Marie ROUART de l'Académie Française.

Mon avis :

Il y a quelques année Michèle Dassas avait écrit un roman très remarqué sur la pionnière des avocates (que je recommande toujours vivement), cette fois-ci elle s’attaque à une artiste peintre, amie, élève, muse de Renoir : Jeanne Baudot.
De son adolescence à sa mort nous allons parcourir sa vie, découvrir ses joies, ses doutes, ses peines, son caractère, son rapport à la peinture. Nous allons découvrir une autre époque faite de génie comme il y en a plus, où se côtoyait des littérateurs, des artistes, des journalistes…

Avec le souci de bien faire et de retranscrire au plus proche la réalité, l’écrivaine a fait mainte recherche en partant à la recherche de Jeanne Baudot à travers des écrits et des témoignages d'époque. Je dois dire qu’elle a bien réussi son travail, puisqu’elle nous rend un portrait de Jeanne jeune et vieillissante. Dans la tourmente ou l’enthousiasme. Et nous plonge ainsi dans une longue époque que traverse moult soubresauts.
Néanmoins, si j’ai apprécié plonger dans cette époque et découvrir cette femme, je dois avouer que j’ai peu accroché à cette artiste peintre qui resta dans l’ombre de Renoir, et qui ne fut pas tant exceptionnelle que ça à mes yeux. Ayant tout eu facilement, sans talent exceptionnel, je lui trouve effectivement moins de mérite que d’autres femmes artistes au sens large.

Effet Jeanne Baudot ou pas, je n’ai aussi pas tout le temps accroché à l’écriture de ce livre. Ho ! pas grand-chose de décevant, mais j’ai trouvé certains passages assez longs et quelques répétitions surtout quand Jeanne peint. Mais malgré tout, j’ai été plus que ravie de lire ce livre qui fait revivre une femme oubliée.

Tentez-le, car il en vaut le détour pour la culture.

20 mai 2010

"D'un autre monde" de Claude Crozon

"D'un autre monde" de Claude Crozon

 

d_un_autre_monde

Résumé :

Tout commence en 1914. Les hommes de la famille Kergalin sont appelés sous les drapeaux. Ils en reviennent meurtris dans leurs chairs et leurs têtes. L’incompréhension entre les membres d’une même famille s’installe alors et pour toujours elle règnera. Le temps et les conflits passent, les nouvelles générations prennent leur place au fil de l’histoire mais le passé les dérange, Pauline surtout, mal dans sa peau est dérangée par tous ces morts, ces non-dits. Alors elle part à la recherche de ce passé si lourd à porter. Elle y trouvera ses réponses, mais le 11 septembre arrive… ici s’achève le livre

Mon avis :

Parce que je croyais plus à un roman historique basé uniquement sur l’Histoire plutôt qu’à une saga familiale, je n’aurais jamais eu la curiosité de lire ce livre en dehors du partenariat. Ce qui eut été dommage, c’est vraiment un très bon et beau livre, j’ai d’ailleurs été assez surprise d’être rentrée dans l’histoire en deux pages.

Le livre est si bien écrit que l’on pourrait aisément croire que toute cette histoire est véridique, déjà par les prises de parole future des personnages et aussi par les carnets relus des années plus tard, mais aussi et surtout par le réalisme des personnages, en effet l’auteur dépeint ces protagonistes avec tellement de justesse et de finesse, que le réalisme est saisissant. Nous lecteurs on rentre vraiment dans l’intimité de chacun d’eux, on vit avec eux et en même temps qu’eux leurs peurs, leurs doutes, leurs joies, leurs sentiments du moment… Par ceci le livre est déjà splendide mais il l’est d’avantage quand l’auteur raconte, par de cours passages, la grande histoire 14-18, 39-45, l’Algérie… surtout 14-18, enfin je trouve. Lorsqu’elle écrit comment les Bretons étaient traités au front, l’incompréhension de ces derniers quand on leur donnait des ordres criés en français, car français et breton ce n’était alors pas la même chose. Je dois avouer que j’en ai eu mal au cœur.

 Dans ce roman où les personnages évoluent dans la grande histoire, l’auteur à surtout fait un travail de recherche psychologique sans doute que la psychanalyse, son métier, l’a beaucoup aidé, mais n’oublions pas que rien de ce qui est raconté dans ces pages n’est impossible. Toutes les familles ont eu des pertes dans les conflits du siècle dernier et beaucoup ont dû assumer les lâchetés et les trahisons des autres membres de leur famille. Dans cette famille touchée par le malheur historique et personnel, mais aussi par les joies on trouvera un bon moment de lecture.

Je tiens vraiment à remercier Livraddict et les éditions Robert Laffont pour ce superbe partenariat.

Extrait du livre ici.

 

16 juin 2010

"La Couette de l'Oubli" de John lang

"La Couette de l'Oubli" de John Lang

couv548862

Résumé :

Véritable phénomène culturel, la saga Naheulbeuk a commencé en 2000, sur internet, par la diffusion gratuite de trois premiers sketches comiques. Les mésaventures de cette bande d'anti-héros ont immédiatement rassemblé des hordes de passionnés, impatients de connaître la suite de l'histoire. Ainsi, John Lang vient de mettre en ligne (et toujours gratuitement) le 30e épisode de sa série, concluant ainsi la saison 2. L'ensemble est aussi adapté en BD (éd. Clair de Lune), chaque album se hissant dès sa parution dans les listes des best-sellers ! Enfin, avec le groupe Naheulband qu'il a fondé, John Lang enchaîne les concerts sur des textes directement liés à son univers. La Couette de l'Oubli est rien moins que la 3e saison de la saga... sûrement pas la dernière !

Mon avis :

Bien que j'ai lu le livre, je dois dire que ma préférence reste à la BD, les dessins étant vraiment un plus. Néanmoins le livre m'a quand même bien plu et a même réussi à me faire rire, grâce entre autre, aux noms des tavernes, aux situations que nos aventuriers traversent et surtout grâce aux bulletins cérébraux des principaux personnages, (ce qui est absent de la BD). Avec ceci on a vraiment la personnalité profonde de cette joyeuse bande de zigoto et je vous assure que le niveau ne vole pas haut -sauf peut être la magicienne, qui me fait beaucoup penser à Hermione.


Sinon petit bémol quand même, je dois avouer que j'ai eu du mal à me retrouver entre tous les noms des caisses, sectes et administrations en tout genre qui jalonnent ce livre, et à me rappeler aussi tous les noms des personnages secondaires. Pour moi il y'en avait trop (j'ai un petit cerveau les gens !), par conséquent
je conseille sérieusement aux futurs lecteurs d'être vraiment concentrés pour lire ce livre et ainsi se souvenir de tout, surtout que c'est quand même un gros foutoir cette histoire ^^.

Autre petit bémol, j'ai trouvé qu'à trop vouloir faire drôle sur les noms des sectes, des bandes... ça a fini par ne plus vraiment être drôle, mais à devenir un peu lourd, du coup voilà ce livre ne m'a pas autant transporté que je l'aurais voulu. Mais cependant je ne regrette pas cette lecture, j'ai passé un bon moment et j'ai retrouvé dans ce livre l'esprit du Donjon de Naheulbeuk que j'adore !

Publicité
3 août 2010

"Mabrouk chien d'une vie" de Jean-Pierre Hutin : Un grand homme

"Mabrouk chien d'une vie" de Jean-Pierre Hutin

mab

Résumé :

« Alors il a levé la tête, le museau pointé vers le plafond, et s'est mis à hurler. C'était un hurlement qui lui venait des entrailles, un cri rauque et ' profond de loup, puis il a rampé jusqu'à moi... Ce matin-là, il est vraiment devenu Mabrouk et nous sommes partis ensemble dans la vie. »
Ainsi se scella le destin de Jean-Pierre Hutin et celui de son chien. Pendant six ans, l'auteur et son compagnon vivront une passion qui devrait émouvoir ceux qui aiment les animaux et troubler ceux qui n'éprouvent qu'indifférence à leur égard.
Des animaux mythiques de son enfance - la chatte sorcière de sa mère, Atouno, le chien qui immobilisait les fiacres - à Jimmy le bâtard mort à la Guadeloupe, Jean-Pierre Hutin raconte le chemin qui l'a conduit à celui qu'il devait baptiser Mabrouk et qui est devenu la vedette la plus populaire de la télévision. Il explique la complicité inouïe qui existait entre eux ainsi que l'intensité de la volonté du chien à vouloir faire plaisir à son maître et il livre les « petits secrets » de l'éducation et du dressage de Mabrouk.
A travers le récit pathétique de la mort de son « copain », Jean--Pierre Hutin évoque son combat entrepris depuis huit ans pour que les chiens, les chats, les chevaux, tous les animaux de compagnie puissent vivre tranquillement auprès des hommes et que leur existence soit mieux respectée.
Il tente enfin de percer l'extraordinaire mystère constitué par ce besoin impérieux des êtres humains, qu'ils soient président de la République ou ouvrier spécialisé, jeune comédienne comblée ou retraitée des P.T.T., écrivain célèbre ou petit épicier, citadin ou paysan, jeune ou vieux, d'avoir un animal auprès d'eux.

Mon avis :

Ce livre est absolument à lire ! Car au delà d'un livre souvenir à Mabrouk - le premier chien de 30 millions d'amis - c'est un livre d'amour et d'amitié entre un homme et son chien. Jean-Pierre Hutin raconte ici avec beaucoup de tendresse, les bons et les mauvais moments qu'il a partagé avec Mabrouk essentiellement ou d'autre de ses compagnons. Comment il les a aimé et comment ces derniers leur ont rendu cette affection.

Ce n'est pas non plus un livre qui parle pour ne rien dire et qui raconte seulement des bons moments avec les animaux, c'est aussi un livre qui donne des petits conseils sur le dressage, la psychologie animal, les besoins de ces derniers... mais aussi un livre qui parle de la protection animal. Combat vain et parfaitement inutile aux yeux de certain mais si cher à JP Hutin ; ce que j'ai particulièrement adoré sur ce point d'ailleurs, c'est la manière dont il en parle, il pourrait en choquer plus d'un (je pense à certain passage notamment) mais pourtant ses propos ne manquent pas de discernement et de bon sens. Après tout c'est vrai pourquoi l'homme s'est auto-nommé race supérieure alors qu'il est capable de toutes les cruautés ? Cruauté qu'il n'y a pas chez l'animal.

Pour moi ce livre se charge de nous ramener à la réalité, par rapport à notre propre nature, et page 236 l'auteur disait déjà ceci : "Les hommes,"espèce supérieure", doivent se rendre compte qu'ils n'ont pas un droit de vie et de mort sur les animaux, mais au contraire le devoir de protéger, de gérer le capital aussi bien animal que végétal de leur planète..." On ne peut pas faire plus d'actualité je trouve, pourtant mon livre date de 1984...

Enfin bon vous l'aurez compris ce bouquin m'a énormément plu et pour moi il est à lire pour tout ce qu'il raconte.

13 octobre 2010

"Une soif d'amour" de Yukio Mishima : Folie & amour

"Une soif d'amour" de Yukio Mishima

une_soif_d_amour

Résumé :

La jeune veuve Etsuko est amoureuse d'un domestique de la maison de son beau-père Yakichi, chez qui elle vit. Ses beaux-frères, belles-sœurs et leurs enfants vivent sous le toit de l'ancêtre, qui est devenu l'amant d'Etsuko. Une nuit, Etsuko donne rendrez-vous au garçon qu'elle désire. Comprenant enfin ce qu'elle veut, il se jette sur elle. Elle perd connaissance. Quand elle revient à elle, il s'enfuit. Elle le poursuit, le rattrape, le frappe d'un coup de houe et le tue - Yakichi était là. Roman d'une grande force sournoise, obscure et nerveuse, cette œuvre est une peinture d'une passion bridée par un milieu, mais qui finit par tout consumer.

Mon avis :

Ce livre est un bijou. Une perle de l'écriture, douce, poétique mais surtout juste, ainsi qu'une perle de la nature humaine. Les sentiments décrits dans ces pages sont sur le fil du rasoir, et pourtant les personnalités qui nous sont révélées, au cour d'une situation ou au fil d'une pensée, nous paraissent sans grandes ambiguïtés, ce qui est juste un tour de force.

Futurs lecteurs, dans ce livre vous allez découvrir que du néant, d'un rien, d'une envie, on bascule en quelque instant dans la folie, la passion, le meurtre... comme cela peut être le cas dans la vie réelle. Certes beaucoup de livre représente cette situation, mais là c'est autre chose je vous assure, puisque l'auteur représente en plus de cela, la contradiction, l'éloignement, le silence, le déchirement des sentiments.

Dans ce livre j'ai aussi particulièrement adoré, Etsuko, le personnage principal qui vit dans la torpeur depuis la mort de son mari. On la croit assez impénétrable et froide, mais finalement je l'ai trouvé très vraie et proche de nous. En effet l'auteur nous en dépeint un portrait psychologique très vivant, même si aux yeux des autres personnages elle paraît plutôt comme un arbre en train de se dessécher.

En ce qui me concerne, Etsuko m'a particulièrement touchée par ses sentiments contraires qui l'enchaînent, elle est tout à la fois, passionnée et désintéressée, elle ne sait pas trop où elle en est, et même si la passion l'envahit elle dégage une certaine léthargie aussi. C'est vraiment un personnage qui nous ressemble dans la détresse, assez pur, contradictoire et très fouillé. C'est LE personnage de ce roman et je n'oublierai pas de sitôt Etsuko vous pouvez me croire !

Petite précision avant de finir : le résumé concerne plus la fin du livre, avant cela toute une histoire est racontée et développée pour arriver à ce résumé. Mais peu importe ce détail, un livre d'une rare beauté qu'il faut lire.

Extrait du livre par ici.

 

5 décembre 2010

"Les trois mousquetaires" d'Alexandre Dumas.

"Les trois mousquetaires" d'Alexandre Dumas

dumas

Résumé :

Le roman raconte les aventures d'un Gascon désargenté de 18 ans, d'Artagnan, monté à Paris faire carrière afin de devenir mousquetaire. Il se lie d'amitié avec Athos, Porthos et Aramis, mousquetaires du roi Louis XIII. Ces quatre hommes vont s'opposer au premier ministre, le Cardinal de Richelieu et à ses agents, dont la belle et mystérieuse Milady de Winter, pour sauver l'honneur de la reine de France Anne d'Autriche. Avec ses nombreux combats et ses rebondissements romanesques, Les Trois mousquetaires est l'exemple type du roman de cape et d'épée.

Mon avis :

J'ai lu ce livre dans le cadre d'une lecture commune sur Livraddict que j'ai organisé pour ce jour 5 décembre (date de la mort d'Alexandre Dumas) et que dire dessus ? Que ce roman est excellent !!! Que du bonheur malgré l'épaisseur, et ce dès le début, même si au tout début on ne comprend pas pourquoi certains de ces personnages se tirent "cordialement" dans les pattes. 


L'écriture est fantastique et en ce qui me concerne j'en ai été fan du départ. L'histoire quant à elle, va de complot en rebondissement, de vengeance en amour, d'anecdote en fait, et ne souffre d'aucun temps mort. Quant aux 3 mousquetaires qui ensuite seront 4, se sont vraiment des personnages attachant avec chacun un quelque chose qui les rend unique.
Aramis m'a plu pour "sa sagesse", son calme, bien que le fait qu'il veuille devenir homme d'église me déçoit un peu.
Portos, si on enlève le fait que je le trouve un peu pique assiette, n'est pas désagréable non plus, surtout que finalement son culot et son sang froid rattrape largement le premier défaut.
Athos possède une retenue dans la parole et les gestes qui m'ont énormément touchée. La discrétion qu'il exige de lui, fait qu'on sent qu'il est fier et droit et cache quelque chose qui doit le gêner pour vivre. (Ce qui s'avère être le cas.)
Quant à d'Artagnan il est mon personnage préféré, volontaire, fier (un peu trop), candide, il est aussi un compagnon idéal avec un cœur grand comme ça sur lequel on peut compter. Il aurait presque toutes les qualités si néanmoins il n'était pas un peu niouk par moment et en particulier avec Milady. Dans ces moments-là si j'avais pu, je lui aurais donné des coups de pied au cul pour le secouer un peu, mais bon, comme l'on connait sa jeunesse et son manque d'expérience on lui pardonne assez vite d'être si "sot" et fougueux.

Par contre un personnage qui m'a fascinée, car finalement le roi, la reine, Mr de Tréville et même le cardinal sont en second plan dans le roman, c'est Milady. Cette femme est le démon incarné. Manipulatrice, voleuse, comédienne, méchante, tueuse... je l'ai trouvé fascinante ! Et même si Milady est un génie du mal, on ne peut que rester le souffle coupé devant une femme qui retourne toutes les situations - ou presque - à son avantage. Et le fait que Dumas ait mis tant "d'atout" dans cette dernière me coupe le souffle, je n'aurais en effet jamais imaginé un jour trouver dans un livre tel personnage. 

Seul petit bémol au livre toutefois, je trouve que Dumas est quand même très long sur certains passages, notamment sur les dialogues, par exemple faire dire au même personnage dix fois de suite la phrase "Je veux la promesse que vous m'aimez" ou une autre, c'est un peu agaçant ! Mais à part ça, je n'ai rien à redire à ce superbe livre qui sans cette lecture commune serait encore resté pour un temps indéterminé dans ma PAL.

Les avis de :
Aragorn, Avalon, Caelina, Cécile, Latite06, Lynnae, Lonewolf, Lolo, MeL.


Des passages du livre par ici.

7 janvier 2011

"Le miroir de Cassandre" de Bernard Werber

"Le miroir de Cassandre" de Bernard Werber

couv70852845

Quatrième couverture :

Et vous, que feriez-vous si vous vouliez voir le futur et que personne ne vous croie ?

Mon avis :

J'ai adoré ce livre. Bien qu'il ait quelques longueurs, que les personnages, les faits, les gestes soient poussés à l'extrême, voire caricaturés, j'ai  quand même adoré ce livre. Mais pour une fois ce n'est pas spécialement l'histoire qui m'a plu mais plus les messages que le livre contient. L'histoire n'est certes pas déplaisante, mais toutefois dans ce bouquin il ne faut pas s'arrêter dessus, avant il faut voir le message qu'il contient car c'est un livre sacrément visionnaire.
En effet, même si Cassandre est un personnage inventé de toute pièce, je peux vous affirmer -pour avoir lu quelques livres sur le sujet de l'environnement-, que le futur de ses rêves est loin d'être improbable même si hélas il est loin d'être joyeux.

Je note quand même un petit bémol à cela, c'est que je vois ce futur arriver plus vite que dans le livre... (ben oui je ne crois pas au miracle et encore moins au Papillon des étoiles) Du coup je trouve que le fait que Werber ait placé cela assez éloigné dans le temps, enlève l'urgence de la situation que ce livre sous-entend finalement... Mais bon à part ça rien à redire, car finalement ce qui est bien avec ce bouquin c'est que l'auteur expose d'une façon plus "ludique" - un roman de SF est plus facile à lire qu'un documentaire qui peut se montrer barbant -, les problèmes actuels de notre planète. Ce qui en plus en fait un livre au message planétaire.

Bref, vous l'aurez compris, je recommande avant tout ce livre pour sa vision futuriste et très probable, puis pour les messages de mise en garde qu'il contient comme par exemple ceux-là : "Vous pensez bien faire en faisant plein d'enfant ? Vous vous trompez, cela sera un gros problème dans l'avenir", ou encore "Vous consommez à outrance pour un plaisir immédiat et sans valeur, fait attention cela vous retombera dessus d'une façon ou d'une autre".

D'ailleurs à ce propos, je voudrais savoir - et je m'adresse aux lecteurs qui ont déjà lu ce livre -, je voudrais donc savoir si ce livre a éveillé en vous un petit quelque chose ? S'il vous a ouvert les yeux sur votre façon de consommer ? De voir le monde ? S'il vous a aidé à voir encore plus loin que votre présent et futur immédiat ? Si vous vous êtes aperçus que vous n'étiez que peu de chose voire rien dans l'univers ? Tout au plus des gens de passage...

Quoi qu'il en soit, c'est un livre que je conseille.

 

Deux phrases du roman que j'ai adoré. "Y'a t'il un moyen d'arrêter cette violence permanente qui a l'air de rassurer les crétins ?" et "Les optimistes sont des gens mal informés."

 

10 février 2011

L'imposture de Freud

"Le crépuscule d'une idole" de Michel Onfray

couv40497321

Résume :

Michel Onfray, cohérent avec lui-même, s'en prend ici à une religion qui, bien plus que les monothéismes qu'il pourfendait dans son Traité d'athéologie, semble avoir encore de beaux jours devant elle. Cette religion, c'est la psychanalyse - et, plus particulièrement, le freudisme. Son idée est simple, radicale, brutale : Freud a voulu bâtir une « science », et il n'y est pas parvenu; il a voulu « prouver » que l'inconscient avait ses lois, sa logique intrinséque, ses protocoles expérimentaux - mais, hélas, il a un peu (beaucoup ?) menti pour se parer des emblèmes de la scientificité. Cela méritait bien une contre-expertise. Tel est l'objet de ce travail. Avec rigueur, avec une patience d'archiviste, Michel Onfray a donc repris, depuis le début, les textes sacrés de cette nouvelle église. Et, sans redouter l'opprobre qu'il suscitera, les confronte aux témoignages, aux contradictions, aux correspondances. A l'arrivée, le bilan est terrible : la psychanalyse, selon Onfray, ne serait qu'une dépendance de la psychologie, de la littérature, de la philosophie - mais, en aucun cas, la science « dure » à laquelle aspirait son fondateur. On sera, devant une telle somme, un peu médusé : Freud n'en ressort pas à son avantage. Et encore moins sa postérité – qui aura beau jeu de prétendre que si Michel Onfray conteste si violemment la religiosité en vogue chez les archéologues de l'inconscient, ce serait précisément parce qu'il craindrait de contempler le sien. Une « ouverture » biographique, semblable à celle qui précède chacun de ces essais, devance cette objection en racontant comment et pourquoi Michel Onfray a découvert - en vain - cette « science de l'âme » qui n'en est pas une.

Quatrième couverture :

Le freudisme et la psychanalyse reposent sur une affabulation de haute volée appuyée sur une série de légendes. Freud méprisait la philosophie et les philosophes, mais il fut bel et bien l'un d'entre eux, auteur subjectif d'une psychologie littéraire... Freud se prétendait scientifique. Faux : il avançait tel un «Conquistador» sans foi ni loi, prenant ses désirs pour la réalité. Freud a extrait sa théorie de sa pratique clinique. Faux : son discours procède d'une autobiographie existentielle qui, sur le mode péremptoire, élargit son tropisme incestueux à la totalité du genre humain. Freud soignait par la psychanalyse. Faux : avec la cocaïne, l'électrothérapie, la balnéothérapie, l'hypnose, l'imposition des mains ou l'usage du monstrueux psychrophore en 1910, ses thérapies constituent une cour des miracles. Freud guérissait. Faux : il a sciemment falsifié des résultats pour dissimuler les échecs de son dispositif analytique, car le divan soigne dans la limite de l'effet placebo. Freud était un libérateur de la sexualité. Faux : son oeuvre légitime l'idéal ascétique, la phallocratie misogyne et l'homophobie. Freud était un libéral en politique. Faux : il se révèle un compagnon de route du césarisme fasciste de son temps. Chamane viennois, guérisseur extrêmement coûteux et sorcier post-moderne, il recourt à une pensée magique dans laquelle son verbe fait la loi. Ce livre se propose de penser la psychanalyse de la même façon que le Traité d'athéologie a considéré les trois monothéismes : comme autant d'occasions d'hallucinations collectives. Voilà pourquoi il est dédié à Diogène de Sinope...

Petit avant propos :

Martha (la femme de Freud) voyait dans les théories de son mari « une forme de pornographie ».

Y’a tellement à dire sur ce livre que ça va être compliqué de faire petit. Voici un livre qui me fait réagir et qui a le mérite de révéler la vérité sur la psychanalyse et en particulier sur un certain Sigmund Freud. Rien de ce qui est là dedans est inventé, avec preuve à l’appui Michel Onfray va replacer bien correctement Môsieur Freud et ses théories fumeuses.

Certain diront que Michel Onfray a fait ce livre dans le seul but de se faire de l’argent, honnêtement je pense que c’est faux. Quand on écrit des livres qui sont traduit dans 25 pays je ne pense pas qu’on ai besoin d’argent, surtout qu’Onfray est plutôt bien placé pour écrire des livres qui parle de philosophie ou de ce qui s’y rattache. Faut savoir qu’il a été 20 ans professeur de philosophie et qu’il a démissionné de l’éducation national pour créer et animer l’universitaire populaire de Caen. En clair cela prouve juste, pour moi, qu’Onfray aime vraiment la philosophie et qu’il n’est pas là pour la dénigrer mais juste rétablir des vérités. Les gens qui le critique avec une certaine véhémence et qui ose en plus dire que l'auteur et moi on a un sérieux problème avec notre passé (les deux personnes se reconnaîtront – je te rassure Tal ce n’est pas toi) sont pour moi juste des moutons qui ne savent pas penser par eux même, en clair de pâle photocopie qui prennent pour acquis tout ce qui est écrit dans les livres. Puis n’oublions pas Onfray n’a pas toujours été contre Freud, bien au contraire. Il a seulement était déniaisé, comme il le dit lui-même.

Comme je l’ai dit un peu plus haut Onfray fut professeur de philosophie, il est donc assez bien placé pour écrire un livre sur Freud, surtout que l’auteur a fait un véritable travail de recherche. Il a étudié toutes « les œuvres » de Freud ainsi que sa correspondance, enfin celle qui a survécu à l’autodafé de Freud, car ce dernier, ses proches et ses amis ont détruit une bonne partie de ce qui pouvait le compromettre. Quand vous lirez le livre vous saurez en grande partie pourquoi. Sachez aussi qu’Onfray n’a pas eu accès à toutes les archives, certaines ne seront disponibles qu’à partir de 2057 ou encore en 2103, un embargo dessus fait office... Tout d’abord, pourquoi embargo et cet autodafé si Freud n’avait rien à cacher ???

Mon avis :

Ce qui est bien avec ce bouquin s’est qu’il rétablie la vérité sur la psychanalyse. Comme l’auteur le souligne tout au long de son livre, la psychanalyse est un procédé inventé par un seul homme Sigmund Freud, et que pour ce faire il ne s’est pas basé sur des faits scientifiques comme on pourrait le croire, mais sur son seul cas à lui, dont il a fait ensuite une généralité afin que ses névroses personnelles deviennent plus faciles à supporter pour lui – et j’insiste vraiment dessus. Dans chaque théorie il y’a le délire et/ou le fantasme de cet homme.

C’est pourquoi et pour mieux comprendre l’origine de la psychanalyse, l’auteur expose tout d’abord dans ce livre, la biographie de Freud. Car cette dernière ne va pas sans la psychanalyse, elles sont même très étroitement liées. En effet pour monter ses théories, Freud s’est basé tout au long de sa vie sur sa vie, ses sentiments, ses fantasmes (y compris l’inceste) et non comme certains pourraient le penser, sur des travaux scientifiques, par exemple de son enfance remplie de fantasme vis-à-vis de sa mère et de sa haine envers son père, Freud a inventé le complexe d’œdipe, le pilier de sa science, la psychanalyse. (Parce que c’est uniquement lui que ça concerne doit-on en faire une science universelle et reconnue comme exacte et valable pour tous ? Non, mauvaise idée. Quoi qu’en dise Freud on est pas tous des névrosés et des hystériques.)

Je ne vous cache pas que grâce à ce procédé que l’auteur a eu l’idée de mettre en place, faire le parallèle entre la vie de Freud avec ses théories, j’ai rigolé quelque fois. Quand on voit le raisonnement de Freud sur certaine chose (et beaucoup) qui ne le concernait que lui, franchement y’a de quoi rigoler. Un esprit aussi tordu c’est finalement à vous faire aimer le dernier des imbéciles. Ce qui fait moins rire par contre c’est le fait qu’il ait réussi, grâce à sa mégalomanie, son désir de posséder et de gouverner -il n'était pas loin de se prendre pour Dieu-  à faire croire à des tas de gens et avec pas mal de dégât au final, que tout cela était une science universelle et la seule à être exacte, et que depuis la nuit des temps jusqu’à la fin des temps il en sera continuellement ainsi.

Outre la biographie de Freud, nécessaire pour comprendre ces données, dans ce livre on découvre aussi le véritable personnage. Côté coulisse Freud est un névrosé, un dépressif, un sorcier, un tyran, un père « incestueux », un misogyne, un homme extrêmement fier et orgueilleux, un matérialiste, un chaman, mais aussi une personnalité à forte tendance mégalomane. Il ne supportait pas qu’on lui fasse ombrage ou qu’on aille contre lui.

Freud un scientifique ? L’idée est tentante mais non. 

En effet, pour moi une personne qui adhère au fétichisme, à la télépathie, au langage des chiffres, qui se livre à des manies ou expériences que je qualifie de sorcellerie (apposition des mains sur la tête, psychrophore, cocaïne…) qui trafic les résultats de ses échecs afin d’en faire une réussite, -la guérison d’Anna O. l’homme au loup etc etc- qui détruit ce qui a été fait avant lui, qui se cabre dès qu’on est contre lui, qui fait de son cas unique un cas universel et sans appel, pour moi n’est pas un scientifique. Un scientifique reste ouvert, ce qui n’était absolument pas son cas, comme dictateur par contre je pense qu’il aurait été parfait !

Comme alchimiste aussi d'ailleurs, car un vrai scientifique n'irait pas dire qu’un cancer est d’origine hystérique, où qu’il faut opérer le nez pour calmer une névrose d’origine libidineuse ! Il n'irait pas dire qu’une jeune fille de 14 ans qui se refuse à un pédophile de 40 ans, et qui de ce fait se sent mal dans sa peau, est une hystérique et qu’en fait elle voulait malgré son refus clair et net, coucher avec ce type !!! Vous tirez une drôle de tête ? Moi aussi quand j’ai lu ceci –et y’en a d’autres et des grosses !- j’ai tiré la même tête, tellement que la connerie chez cet homme est énorme.

Pile je gagne, face tu perds… Cette phrase résume très bien Freud. Sa science a toujours raison et la médecine se trompe. A la base selon Freud tout est d’origine hystérique.

Conclusion :

Après cette lecture – et j’ai bien envie d’en tenter d’autre. Je ne vois absolument rien à sauver de sa science. A part sa philosophie (car Freud était philosophe ne lui en déplaise) il n’a rien inventé de sérieux et contrairement à d’autres je ne pense pas que cette dernière soit bien utile. Il existe des philosophes bien plus matures et moins extravagants que ce dernier.  

Pour ma part j’attends quand même et avec impatience le jour où un fou, un médecin, un chercheur… trouvera une autre théorie fumeuse ou pas, qui prendra la place de celle-ci ; après tout c’est toujours ainsi qu’avance le progrès, une nouvelle méthode remplace l’ancienne qu’on juge obsolète, fausse, stupide… D’ailleurs d’autres depuis sont venues et en 2004 l’institut national de la santé et de la recherche médicale a montré que la psychanalyse arrivait bon dernier dans les succès thérapeutiques en matière de psychothérapie.

Bref. Ce livre est vraiment très bien et pas besoin d’avoir fait de grande étude pour pouvoir le lire, il est compréhensible par tous, puis qui n’a jamais entendu parler de Freud ? Et les gens qui disent (ceux que je cite vaguement en haut) qu’Onfray dit n’importe quoi comme tous ceux qui l’ont fait avant lui, ben ce sont pour ma part juste des abrutis. Du haut de sa statue Freud doit-il rester intouchable ? Si vous pensez oui, voilà une idée ridicule. Remettez donc en question vos acquis.D'ailleurs sachez que des historiens, philosophes et autres, avancent des preuves que les pro-Freudiens n'arrivent pas à contrer. Ces derniers ont d’ailleurs toujours évité un débat constructif dessus, agissant comme des enfants en traitant ceux d’en face de droite, voire d’extrême droite. Là est leur seul point d’attaque. Assez faible on en convient et qui ne tient pas la route. Onfray est d’ailleurs de gauche… Puis parce qu’on est d’un parti politique, plutôt que d’un autre, on est forcément des abrutis, des menteurs… ? Puérile comme raisonnement… Surtout que l’auteur ne rejette pas la psychanalyse mais une théorie, (la plus apprise, la plus fausse), de la psychanalyse. Mais dans une suite (que je compte lire un jour, dès que j’aurais des sous) Apostille au crépuscule l’auteur parle des autres psychanalyses plus sensées comme Sartre, Janet, Politzer…

Un livre à lire que l’auteur n’a pas écrit pour faire polémique mais pour rétablir comme d’autre avant lui, la vérité sur un personnage et sa "science". Il a vraiment fait un grand et gros travail de recherche.

Un livre et c’est dommage, qui a eu un mauvais procès du départ. Et pour ceux qui pensent que parfois l’auteur peut avoir un ton péremptoire sur des déductions, ben j’ai juste envie de leur dire que les déductions de ce dernier coulent de source. 

Quelques passages ici.

Et ici une page internet écrite par l’auteur qui expliquera vite et bien Freud. On peut y retrouver dans le livre.

21 février 2011

"Frankenstein ou le Prométhée moderne" de Mary W. Shelley : Agréable découverte

"Frankenstein ou le Prométhée moderne" de Mary W. Shelley

couv5131621

Résumé :

Victor Frankenstein ! C'est l'inventeur, le savant maudit ! A quinze ans, il est témoin d'un violent orage foudre, traînée de feu, destruction d'un chêne... Son destin est tracé. Après des années de labeur, il apprend à maîtriser les éléments ; l'alchimie est pour lui une seconde nature. Bientôt il détient le pouvoir de conférer la vie à la matière inerte. Nuit terrible qui voit la naissance de l'horrible créature faite d'un assemblage de cadavres ! L'œuvre de Frankenstein. Un monstre ! Repoussant, inachevé mais doté, d'une force surhumaine et conscient de sa solitude. Échappé des ténèbres, il va, dans sa détresse, semer autour de lui crimes et désolation. D'esclave qu'il aurait dû être, il devient alors le maître, harcelant son créateur. Il lui faut une compagne semblable à lui... Pour Frankenstein, l'enfer est à venir...

Mon avis :

Malgré quelques longueurs et répétitions sur les sentiments de Victor Frankenstein en particulier,
ce livre a été pour moi un coup de cœur.

Tout d'abord il faut savoir que j'ai ouvert ce livre parce que c'était un classique, et non spécialement pour une envie de connaître l'histoire. Cependant et pour mon plus grand étonnement, j'ai apprécié la lecture de ce dernier. Je dis "grand étonnement" car je dois avouer que ne connaissant aucunement l'histoire de Frankenstein avant cette lecture, (je savais juste que le livre parlait d'un monstre, et je pensais comme beaucoup que Fankenstein était le monstre alors que non c'est son créateur), j'étais partie sur une idée fausse de l'histoire. Je m'attendais à une ambiance glauque, sordide et grandement morbide alors que ce n'est absolument pas le cas. Je ne dis pas qu'il n'y a rien de tout cela, car ça serait faux ; mais moi qui pensais trouver en ouvrant ces pages un lieu majoritairement sombre et fermé, je dois dire que j'ai été stupéfaite de trouver le contraire. Dans ce livre on voit une Suisse verte ou flamboyante, des lacs, des villes, ou encore d'autres pays, etc. etc. Comme vous le constatez, c'est en fait assez loin de la vision que j'avais...

Pour tout dire et après avoir lu le livre, j'admets que j'avais une idée complètement erronée de cette œuvre. En plus d'avoir déformé l'ambiance, je pensais en plus du reste, avoir à faire à un homme avec une soif de puissance démesurée, ainsi qu'un monstre sans cœur qui sèmerait le désastre et le malheur partout où il le pourrait. Ben non, encore une fois Bibi avait tort. Ce monstre est bien né de la folie d'un homme, mais ça s'arrête là. Frankenstein n'aime pas son monstre et le renie dans la mesure du possible. Là aussi c'est loin des plans de conquêtes que je lui avais taillé sur mesure...

Sur les personnages par contre, le monstre me laisse plus perplexe et bavarde. Sur le créateur, Victor Frankenstein je n'ai curieusement pas grand chose à dire, alors que c'est quand même le titre du livre. Personnellement je trouve ce dernier plutôt falot, alors que le monstre non. Ce dernier est plus creusé, plus profond. Toutefois, je ne sais pas trop quoi penser de lui
exactement. Bien qu'il sème la douleur et la terreur partout sur son passage, le fait qu'il désir ardemment être aimé peut le rendre plus ou moins sympathique voire humain. J'avoue qu'il m'a fait pitié quand il parle de vouloir être aimé, d'avoir des amis, une femme... Mais le fait qu'il se venge de son créateur, Victor, sur l'entourage proche de celui-ci, frère, ami, femme... me le rend extrêmement désagréable en même temps. C'est assez ambivalent je dois dire, et ça m'énerve car je n'arrive pas à choisir ! Mais en y réfléchissant bien, il me reste quand même majoritairement peu agréable en fin de compte. Et vous ? Bref.

En résumé c'est un livre à lire. Un classique de la littérature anglaise, qui d'après ce que j'ai pu récolter comme information à droite et à gauche, a connu différentes versions au cinéma assez éloignées du livre. Puis n'oublions pas aussi que c'est une dame qui a écrit ce livre, et en 1818 (date de la première parution), pour une fille ce n'était pas si simple.

Passages de textes ici.

12 avril 2011

"Nuée d'oiseaux blancs" de Yasunari Kawabata

"Nuée d'oiseau blancs" de Yasunari Kawabata

517QTEEA8EL

Résumé :

Ce qui distingue Kawabata, ce sensualiste, c'est d'arriver à envelopper ses personnages d'une sorte de buée légère et tendre tout en gardant au récit une ligne très lisse, très nette, il fait naître d'étranges rapports entre ses amants... Ses romans sont dominés par le blanc et nous sommes gagnés par cet éblouissement, par cette lumière incomparable, à ce point que nous avons tendance à oublier un fait majeur : le blanc, s'il est au Japon, comme en Occident, le symbole de la pureté, il est aussi la couleur funéraire, et pour bien comprendre Kawabata, il faut sans cesse penser que la vie, et la vie la plus physiquement amoureuse, la plus sensuelle, comporte toujours cet arrière-plan métaphysique le destin mortel de l'homme, jamais nommé et cependant apparent.

Mon avis :

 

Sans doute le meilleur Kawabata que j’ai lu, pas parce qu’il est plus aboutie mais parce qu’il sonne plus vrai que d’autres que j’ai lu précédemment.

Niveau écriture ça ne change pas, la plume est toujours aussi bien maniée, ça glisse tout seul sans un accroc sur la page.

Mais ce qui fait que j’ai vraiment apprécié cette lecture c’est cette omniprésence de blanc, de transparence, d’image quasi onirique, où tout semble hors d’atteinte. Cette dernière impression est d’ailleurs fortement appuyée par ces moitiés de secret, ces non-dits qui s’entendent tout du long du livre, puisque c’est un peu la partie inaccessible du livre.

En ce qui concerne la trame de ce livre maintenant, elle n’est ma foi pas transcendante, même si elle est très plaisante, bien que les drames, les jalousies, les rancœurs, les gênes, ne sont pas -à mon goût-, toutes aussi catastrophiques, ou aussi gênantes que l’auteur voudrait bien nous faire croire. En effet pour moi, certaines situations ne méritent vraiment pas tant de bienveillance ou de théâtralité dans les faits et gestes, du coup par moment j'ai trouvé que l’auteur en a fait un peu trop… et c’est là à mon sens le seul point presque négatif de ce livre.

Mais outre ceci, oui c’est un très bon livre, et j’ai passé un agréable moment de lecture avec ces personnages déchirés ou mauvais, et la fin à défaut d’être surprenante est plaisante, même si bien sûr elle est loin d’être joyeuse.

 

Ce livre rentre dans mon Challenge Nécrophile : En 2011 je me tape des auteurs morts. Catégorie auteur suicidé.

challengenecrophile

 

22 mai 2011

"Absolument dé-bor-dée !" Zoé Shepard

"Absolument dé-bor-dée !" Zoé Shepard

couv27951847

Résumé :

Embauchée après huit années d'études supérieures dans une mairie de province, Zoé Shepard a vite déchanté. Plongée dans un univers où incompétence rime avec flagornerie, ses journées sont rythmées par des réunions où aucune décision en dix jours prise, des rapports qu'elle doit (quand deux heures suffissent), des pots de bienvenue, de départ, d'anniversaire. Sans oublier les séminaires " de formation ", les heures à potiner à la cantine et à la machine à café, les chefs " débordés " par les jeux en ligne et les préoccupantes interrogations de tous sur les destinations de vacances et autres RTT... Chargée de mission dans un service fourre-tout, truqueuse patentée de notes administratives, 40. pour délégations étrangères et hocheuse de tête en réunion, Zoé Shepard raconte avec un humour mordant ses tribulations de fonctionnaire désespérée dans un univers bien pire que tout ce que vous pouviez imaginer.

Mon avis :

 

D’entrée je peux dire que j’ai adoré ce livre, je me suis marée du début à la fin. Zoé Shepard a eu l’art de raconter son expérience professionnelle avec beaucoup d’humour, ce qui est très très agréable. Depuis Nicole de Buron je ne m’étais pas autant marrée dans un livre, c’est dire.

Je ne sais pas si tout dans ce livre est vrai, si c’est le cas c’est quand même affolant, -et vue mes déconvenues avec les fonctionnaires et les ouï-dire j’aurai tendance à penser que oui-, mais vrai à moitié ou pas ce livre c’est du bonheur en barre, et Zoé est le personnage type qu’on adore. Elle possède un humour dévastateur et un brin pince sans rire, un désespoir qui la mène au bord du suicide ou du meurtre –c’est selon-, un ton ironique et croustillant à souhait, et un caractère qui fait montre d’un self contrôle époustouflant devant toutes les situations. Bref, Zoé a vraiment tout pour plaire, et son petit monde de gens semi important aussi. Les imaginer avec leur BlackBerry avec un air de suffisance, alors que beaucoup sont là par piston c’est assez agréable à visualiser, sans oublier à ceci les pseudos dont elle les a affublé, vous finissez d’imaginer avec grand plaisir ce tableau haut en couleur. Qu’est ce que j’ai pu rire en voyant arriver au détour d’une phrase du Coconne, de L’intrigante ou du Simplet !

C'est vrai qu'à voir ainsi étaler ce livre, on pourrait croire que Zoé est une fille méchante, très critique, hautaine, etc, etc… Certains d’après ce que j’ai pu lire ailleurs le pense, mais personnellement je ne trouve pas. Constater, penser, dénoncer n’a pour moi rien de répréhensible. Exposer des faits même en égratignant plus ou moins certaines personnes, certains services, n’est pas un crime, alors je dois dire que non je ne comprends pas pourquoi des personnes la trouvent hautaine, méchante etc, etc… surtout qu’elle ne laisse vraiment pas cette impression là, bien au contraire ! Bon après son humour c’est soit on marche ou pas, mais de là à faire un portrait peu flatteur faut pas exagérer je pense, surtout que les fonctionnaires ont déjà mauvaise réputation, alors finalement rien de nouveau sous le soleil. Dommage pour ceux qui travaillent quand même, car y’en a assurément.

En lisant mon avis, vous constaterez que ce n’est de la grande littérature, mais qu’importe, c’est drôle, agréable, bien écrit, et ce livre n’a certainement pas prétention à être couronné par l’académie française, donc à lire si l’envie de rire et de vous détendre vous prend. Je remercie grandement les éditions Points et Livraddict pour ce partenariat.

 

27 mai 2011

"L'affaire Jeanne d'Arc" de Marcel Gay et Roger Senzig : Un très bon livre quoi qu'en dise certain !

"L'affaire Jeanne d'Arc" de Marcel Gay et Roger Senzig

l'affaire jeanne d'arc

Résumé :

"Etait-ce oeuvre divine ou humaine ? Il me serait difficile de l’affirmer. Quelques-uns pensent que les Anglais prospéraient, les grands de France étant divisés entre eux, sans vouloir accepter la conduite de l’un des leurs ; peut-être que l’un d’eux plus sage et mieux éclairé aura imaginé cet artifice, de produire une vierge divinement envoyée, et à ce titre réclamant la conduite des affaires. Il n’est pas un homme qui puisse refuser d’avoir Dieu pour chef ; c’est ainsi que la direction de la guerre et le commandement militaire ont été remis à la Pucelle."

Sa Sainteté le pape Pie II (1458-1464)

Face à la légende qui s'est bâtie autour de Jeanne d'Arc, les auteurs ont mené l'enquête et réexaminé les documents de l'époque : "d'indice en indice, nous avons acquis la conviction que si Jeanne d'Arc n'est pas morte brûlée vive à Rouen, elle n'est pas née non plus d'une famille de bergers dans un Bethléem lorrain". Une autre version des exploits de Jeanne, plus logique et plus humaine

Mon avis :

Bon même si ça ne change rien à ma vie que Jeanne d’Arc, plutôt Jeanne la Pucelle comme elle se faisait appeler, soit morte brûlée ou pas, je dois dire que j’ai vraiment apprécié ce livre, monté et écrit par deux passionnait de Jeanne. Marcel Gay journaliste à l’Est républicain qui dissèque les pièces du dossier Jeanne d’Arc et Roger Senzig ancien membre des services secret lors de la deuxième guerre mondiale, mais aussi spécialiste de Jeanne d’Arc, latiniste et paléographe qui a suivi le parcours de la Pucelle.

Ces auteurs qui n’ont pas, malgré un énorme travail de recherche, prétention de clore le sujet sur la Pucelle et de l’arrêter dans des branches bien définis, vont se proposer de rétablir une certaine vérité sur la vie de Jeanne plus proche de la réalité que les cours d’histoire dispensés sur les bancs d’école.

Grâce à un travail minutieux et sérieux étalés sur plusieurs années, ces deux passionnés qui n’ont qu’un désir connaître la vérité et la faire partager sans avoir l’orgueil des historiens, vont nous guider à travers l’épopée Jeanne d’Arc grâce à des archives d’époque et une logique implacable, si je puis dire.

Une logique qui est amenée en éclairage par des simples questions, assez stupides finalement comme : Quelle langue parlait-elle ? Comment à t’elle fait pour parler au roi Charles VII, alors que noble et habitant de Dom Rémy, ne parlaient pas la même langue ? Comment a t’elle appris à manier l’épée sur un fougueux destrier avec une armure ? Car bien sûr ce n’est pas inné. Etc, etc…

Par le biais de ces questions, et avec l’aide de document historique, - livre de compte, archive du Vatican, journal d’époque…-, (mis pour certain en photo ou dans l’annexe), document plus familiale des habitants de Pullligny..., l’aide d’historien…, on va peu à peu découvrir qui était la Pucelle d’Orléans, son caractère bien trempé, sa vie, ses batailles… On va découvrir entre autre qu’elle a certainement des origines royales, (à l’époque beaucoup de nobles étaient d’ailleurs étonnés par ses manières et son parler noble) mais de qui on ne sait pas exactement. On va encore découvrir qu’elle n’a « oncque gardé des moutons et autres bêtes » comme elle le dira lors de son procès. On va aussi découvrir entre autre qu’elle n’est pas morte brûlée sur le fameux bûcher en 1431, puisque en 1436, Jeanne combattra pour protéger la Rochelle de l’envahisseur anglais grâce à l’aide des espagnols (Archive espagnole et française). En fait on va aussi découvrir que Jeanne des Armoises est Jeanne la Pucelle. Les livres de comptes et autres archives de l’époque sont formels là dessus, puisque la Dame des Armoises était toujours nommée la Pucelle dans les documents. Certains historiens disent que cette dernière était une usurpatrice –il y’en avait déjà eu avant cette dame des Armoises- pourtant cette soit disant usurpatrice a été reconnue par ses frères, ses compagnons d’armes, les habitants d’Orléans, le roi et les différents nobles de l’époque, ainsi que par quelques membres du clergé… Comment peut elle être alors une usurpatrice ? Sans oublier que ces documents du  XV existent réellement et parlent bien de la Dame des Armoises comme de Jeanne la Pucelle. Puis franchement comment une usurpatrice peut avoir le même physique, la même écriture (car Jeanne n’était pas illettrée loin de là) avoir les mêmes aptitudes aux combats, côtoyer les même gens que Jeanne la Pucelle avait côtoyé… sans se trahir un instant au près de ces derniers et ce pendant plusieurs années ? ! Pour ma part je crois bien que c’est presque impossible, mais une autre version est possible, mais là il va falloir mettre le paquet pour me convaincre.

Bref y’a beaucoup à dire sur ce livre et son personnage légendaire c’est pourquoi je m’arrête là, et je vous laisse le plaisir de découvrir ce bouquin fortement passionnant, même s’il ne fait pas l’unanimité auprès de certains historiens. Pourtant la logique et les documents eux sont bien là, enfin je trouve, ou alors faut m'en montrer d'autres :). En ce qui me concerne je vais tenter d’autre livre sur le sujet, notamment celui de Colette Beaune dont Taliesin m’a parlé, histoire de voir et comparer. Replacer le Pucelle dans le contexte social, religieux et politique de l’époque doit être intéressant même s'il est sûr et certain que ça ne fait pas tout.

En résumé c’est un livre que j’ai grandement apprécié, malgré la kyrielle de nom royaux et militaire présent. Le sérieux et la logique de ces deux passionnés sont étonnants, néanmoins je dois dire que les travaux du scientifique Gorbenko me laisse septique, à moins que ça soit son attitude…

Quelques points du livre :

-         Description de la guerre de 100 ans (durée 116 ans de 1337-1453) et du siège d’Orléans.

-         Portrait de Yolande d’Anjou, belle mère de Charles VII celle qui aurait conçu le stratagème de l’envoyée du ciel.

-         Quelques passages du procès de Jeanne, où l’on découvre qu’elle n’a jamais gardé d’animaux.

-         Différentes suppositions sur sa naissance.

-         Jeanne conduite au bûché le 31 mai 1431 est voilée… la ville d’Orléans depuis commémore sa mémoire, la cérémonie est suspendue en 1437-1438 quand ils savent que la Pucelle est vivante. Elle reprend cependant en 1439 quand Jeanne est blessée au visage, au XV siècle ce genre de blessure est souvent mortelle. Par ailleurs cette même année Jeanne des Armoises est relevée de son commandement, peut être à cause de Gilles de Rais, plus connu sous le nom de Barbe-Bleue, compagnon d’arme de la Pucelle.

-         Sainte Marguerite d’Antioche et Sainte Catherine d’Alexandrie, les voix que Jeanne disait entendre sont deux martyrs qui n’ont jamais existé, pour cette raison le Pape Jean XXIII les a enlevé du martyre chrétien.

-         La canonisation de Jeanne. Pour vous expliquer un fait étrange dessus je vous mets un passage du livre. (Page 261)

« « Ci Gît Hautle et Honorée Dame Jehanne du Lis la Pucelle de France Dame de Tichemont qui fut femme de Noble Home messire Robert des Hermoises, Chevalier, Seigneur dudit lieu, Laquelle trépassa en l’an Mil CCCC XXXX et VIIII le jour de 4 may (4 mai 1449) Dieu ait son âme Amen »

Il s’agit de l’épitaphe inscrit sur une plaque apposée en 1690 sur la tombe de Robert des Armoises par la famille des armoises en mémoire de Robert et de son épouse Jeanne. Si on en croit cette épitaphe, elle serait décédée le 4 mai 1449. Neuf ans après la visite à sa mère nourricière.

Cette inscription m’est rapportée par Michel Leturcq, un habitant de Pulligny-sur-Madon qui effectue depuis longtemps des recherches sur l’énigme de cette église. L’épitaphe lui est parvenue grâce à l’une de ses aïeules qui l’a elle même recopiée et soigneusement conservée dans les archives familiales.

Les habitants de Pulligny ont constaté la disparition de cette plaque à la suite de fouilles effectuées par de mystérieux émissaires du Vatican qui se sont enfermés plusieurs jours dans l’église lors du procès en canonisation de Jeanne. Une première visite est signalée à la fin du XIX siècle, une autre au début du XX  sans autre précision.

Plus étrange l’une des clefs de voûte, celle située précisément au-dessus du tombeau des époux des Armoises, avait été détériorée à coups de pic de sorte que les armoiries de Jeanne la Pucelle de France, que tout le monde pouvait jusque-là admirer, furent totalement effacées. On peut voir encore les traces de ces dégradations dans la pierre et l’encadrement d’une plaque autrefois scellée dans le mur. […] »

Les habitants de Pulligny seraient tous des menteurs ? ? ?

Bonne lecture.

Florel.

PS : Sur mon bilan j'ai rajouté un p'tit mot à ce livre, ici. Le voici ici :

"Très bon documentaire sur Jeanne, bien documenté et qui ne manque pas de logique. J’ai dit sur mon avis que je lirais le livre de Colette Beaune histoire de compléter et d’avoir une autre vue, ben en fait je sais pas si je le ferais. D’après ce que je sais son livre reste dans la lignée historique, et raconte un peu n’importe quoi. J’ai vu par exemple qu’elle disait que Jeanne d’Arc ne savait pas écrire, pourtant aujourd’hui on sait qu’elle savait écrire, que Jeanne la Pucelle était loin d’être une illettrée.

Du coup je ne sais pas. Lire un livre qui semble au premier abord mauvais ne me tente pas trop. Oui je sais elle est réputée grande spécialiste depuis qu’elle a écrit un livre sur Jeanne et obtenu, le prix du Sénat du Livre d'Histoire. Mais n’empêche, les historiens sont parfois trop orgueilleux et imbus d’eux même, et j’ai grandement l’impression que c’est son cas -et ce n'est pas la seule. En plus ce genre de prix ne veut rien dire. Surtout quand on voit la définition de ce dernier : Le Prix du Sénat du Livre d'Histoire a été créé en 2003 et récompense le meilleur livre d'histoire paru dans l'année écoulée. Il a vocation à nourrir la réflexion civique et l'esprit citoyen. Le prix est attribué par un jury composé d'historiens. Je me dis que c’est peut être pas très honnête ni très fiable en fin de compte. Perso, pour le coup je dois avouer que j’ai plus confiance en deux passionnés, loin d’être idiots, qui ont fait un énorme travail de recherche, qui ne manquent pas de logique et qui n’ont qu’un désir connaître la vérité ou du moins s’en rapprocher le plus possible, qu'en des historiens qui restent sagement dans la version officielle ou s’en écarte peu.

 

Ce livre rentre en plus dans mon challenge : Témoignage, autobiographie, biographie, etc...

 

 challengetmoignage

24 décembre 2011

"La maison de soie" d'Anthony Horowitz : Un très bon Sherlock Holmes non Doylien

"La maison de soie" d'Anthony Horowitz

holmes

Résumé :

Un an après la mort de Sherlock Holmes, Watson entreprend de consigner l’une des enquêtes les plus noires qu’il a menées avec le célèbre détective... Londres, novembre 1890. Edmund Carstairs, marchand d’art, craint pour sa vie. Faute de preuves, Holmes ne peut qu’attendre. Le lendemain, ce n’est pourtant pas d’un meurtre, mais d’un vol dont Carstairs est la victime. Holmes l’avait prévu. Ce qu’il ne pouvait imaginer, en revanche, c’est qu’en confiant à Ross, l’un des Irréguliers de Baker Street, la charge de monter la garde, il l’envoyait en fait à la mort. Et qu’avec ce meurtre horrible, c’était ce que Londres a de plus sordide qui se révélait aux deux enquêteurs... « La partie reprend. » Et cette fois, Holmes et Watson n’en sortiront peut-être pas indemnes.

Mon avis :

A part quelques longueurs qui sont sommes toutes assez biens fondues dans le texte, et qui passent presque inaperçues, on pourrait croire que c'est bien Arthur Conan Doyle qui a écrit ce livre. Le modèle d'Anthony Horowitz étant conforme à celui du célèbre écrivain ; c'est toujours le docteur Watson qui raconte l'histoire du détective de Baker Street, et Holmes est toujours fidèle à son éternelle image : sûr de lui, un brin moqueur, cachottier, taciturne, brillant, persévérant malgré les mises en garde.

Mais, chez-moi le plaisir de cette lecture ne s'est pas arrêté là. En effet, et outre le fait de retrouver l'ambiance de Doyle, l'histoire est elle même très intéressante, prenante et déroutante. J'avoue que je suis encore étonnée de voir comment l'auteur a tourné une banale histoire d'oeuvre d'art et de règlement de compte qui se passe aux États-Unis, en une histoire de meurtre et de Maison de soie où trempent plusieurs grands personnages de toute l'Angleterre... Franchement là, c'est vraiment de l'art !

Surtout que ce n'est pas tout ! Dans ce bouquin notre pauvre Holmes va s'en manger plein la tête. Dans ces pages l'auteur ne lui a vraiment pas fait de cadeau ; alors on tremble, on s'inquiète, on se questionne, mais s'est oublié que Holmes est rusé comme un renard... Puis quand enfin, la fin arrive, surprenante en tout point, et que les conclusions des deux histoires sont révélées, celle de La maison de soie s'arrête sur une confession à demi-mot de Watson qui montre un Sherlock Holmes sous un autre jour...

En résumé c'est un livre fort agréable à lire, et je remercie les éditions Hachette et Babelio pour ce partenariat.

17 février 2012

"La liste de mes envies" de Grégoire Delacourt

"La liste de mes envies" de Grégoire Delacourt

la liste de


Résumé :

Jocelyne, dite Jo, rêvait d’être styliste à Paris. Elle est mercière à Arras. Elle aime les jolies silhouettes mais n’a pas tout à fait la taille mannequin. Elle aime les livres et écrit un blog de dentellières. Sa mère lui manque et toutes les six minutes son père, malade, oublie sa vie. Elle attendait le prince charmant et c’est Jocelyn, dit Jo, qui s’est présenté. Ils ont eu deux enfants, perdu un ange, et ce deuil a déréglé les choses entre eux. Jo (le mari) est devenu cruel et Jo (l’épouse) a courbé l’échine. Elle est restée. Son amour et sa patience ont eu raison de la méchanceté. Jusqu’au jour où, grâce aux voisines, les jolies jumelles de Coiff’Esthétique, 18.547.301€ lui tombent dessus. Ce jour-là, elle gagne beaucoup. Peut-être.

Mon avis :

Bien que ce livre, ne soit pas un coup de coeur, comme chez d'autre personne, je dois quand même dire que le plaisir de la lecture a été là, et en très grand.

Fini, presque à l'instant où j'écris cet avis, ce roman ne comporte aucun défaut. Il se lit vite, les chapitres sont courts, et l'histoire écrite sans fioriture est prenante jusqu'au dernier point, par son contenu, doux, simple, amère, et authentique. Enfin, quand je dis authentique, je ne parle pas de la situation en elle même, à savoir le gain de plus de dix-huit millions d'euro à l'euromillion, non, je parle plutôt de l'authenticité des sentiments présents ici, c'est à dire les doutes, les peurs, les joies, les peines... de tous ces personnages que l'auteur décrit si bien et si vite.  

Cela dit, parce que plus développé et parce que c'est son histoire, le personnage qui m'a le plus touché, reste quand même Jocelyne.

Jocelyne, petite bonne femme, toute simple, sans grande ambition particulière qui tient un blog sur la couture. Jocelyne, petit bout de femme à qui la richesse et le poison qui va avec, lui tombe dessus sans crier gare. Jocelyne, petite fille qui réinvente une vie à son père malade, toutes les six minutes. Jocelyne tout simplement, qui ne veut rien changer à sa vie, pour ne rien changer à son bonheur, pour éviter ainsi de connaître le toc, les faux sentiments que la richesse apporte ou permet de découvrir... Jocelyne le personnage magique et délicat de ce roman.

Afin de ne pas gâcher la découverte, je ne vous dirais pas ce qui se passe ici. Mais, avant de conclure, je voudrais quand même parler de la fin de ce bouquin, et en particulier de la dernière phrase avant les commentaires du blog, qui est : "Je suis aimée. Mais je n'aime plus." Pour moi c'est LA phrase de ce roman, LA phrase qui révèle toute l'ampleur, la profondeur du livre. La phrase toute simple, mais pourtant pleine de sens...

En résumé, je dirais seulement que c'est un livre à lire, et si je n'en ai pas fait un coup de coeur c'est juste parce que malgré tout, je n'ai pas toujours bien compris les craintes de Jocelyne.

Merci aux éditions JC Lattès et à Livraddict pour cette belle découverte, et bravo encore à l'auteur.

 

12 février 2013

"La petite marchande de souvenirs" de François Lelord

"La petite marchande de souvenirs" de François Lelord

 

la petite marchande

Résumé :

Dans une Hanoï endormie qui commence à peine à s ouvrir au monde, Julien, un jeune médecin français, qui n a connu ni guerre, ni révolution, découvre chaque jour un peu plus un peuple marqué par l Histoire. Il travaille à l ambassade de France mais son temps libre il l occupe à parcourir le pays et à apprendre sa langue.
Aux abords du Lac de l Epée, il croise souvent une jeune fille en chapeau conique, Minh Thu, Lumière d Automne, qui tente de vendre des souvenirs aux premiers touristes pour nourrir sa famille. Une complicité naît entre eux, mais ils savent que tout les sépare. Au contraire, tout devrait rapprocher Julien de Clea, une collègue britannique détachée pour un an à l Institut Pasteur de Saigon, qui rêve d un avenir avec lui.
Peu avant Noël, une mystérieuse épidémie se déclare dans le service du Professeur Dang, vétéran des guerres révolutionnaires, qui a pris Julien en affection.
Tandis que la ville lentement se referme, Julien et Clea partent en expédition sur la piste des premiers malades, pendant que Lumière d Automne, bravant l interdiction de vendre, finit par être arrêtée par la police...
Vivre un grand amour et rester en vie, Julien n est pas sûr d y parvenir, mais il a appris de son père à toujours choisir la voie difficile.

Mon avis :

J'ai eu ce service presse car j'ai eu un véritable coup de coeur pour le résumé, et ben quelques jours après ma lecture je confirme bien mon coup de coeur pour le livre aussi. Ce dernier est juste génial ! L'écriture est fluide sans longueur, l'histoire simple à suivre, les personnages sympathiques, les paysages dépaysant, enfin bref ce bouquin à tout pour plaire.

Mais je dois avouer que ce n'est pas tant l'histoire en elle même qui m'a marquée. Certes cette dernière, bien qu’on ne tombe pas pour autant dans le dramatique, n’est pas simple, la maladie, la mort, frappent sans discontinuer et sans distinction, mais cela étant, j’ai davantage été touchée par le contour de l’histoire principale, par le décor, l’ambiance. Enfin tout ce qui donne la profondeur au livre.

Ici malgré l’exotisme du nom, pas de paysage de carte postale, d’extravagance, de ruissellement d’or et d'argent. Non, ici le décor est exotique mais raisonnable, et la dureté de la vie là-bas est omniprésente dans ces pages ; ce qui est, entre autre, assez bien rendu par ces pauvres autochtones qui essayent, au risque d’une arrestation, de vendre quelques bagatelles pour faire vivre leur famille.

Et c’est avant tout sur ce point que je félicite l’auteur, car sans tomber dans la caricature, dans la surcharge d’images terribles, et sans en plus s’attarder spécialement dessus, François Lelord est vraiment arrivé à rendre cette pauvreté et cette mentalité d’abnégation très connue dans ces pays-là, vivante, palpable, et présente. Et ceci en particulier grâce au personnage de Lumière d'Automne la petite marchande de souvenirs, qui véhicule cette image de dévouement et de pauvreté, et dont notre héros Julien tombera amoureux.

Alors si ce dernier est agréable et droit, bien qu'un peu perdu, cette petite marchande est pourtant le personnage qui m’a le plus touchée. Pour son esprit, pour tous ses sacrifices, je l’ai trouvé extrêmement noble de caractère et j’ai pris beaucoup de plaisir à suivre ses péripéties. Voir ce petit bout de femme se battre pour faire survivre sa famille après tous ces malheurs, et voir ensuite sa situation évoluer, en bien ou en mal ça reste à voir, et ce qui m’a après l’ambiance donné le plus de plaisir à lire ce livre. C'était whaou ! On se demande même si tout cela va finir un jour.

Très sincèrement, à mes yeux ce livre ne comporte aucune fausse note, même sur la fin l’auteur a très bien négocié, puisqu'il a eu la délicatesse de ne pas finir par un happy-end qui aurait tout gâché et aurait été trop facile. François Lelord a laissé une fin ouverte, plutôt incertaine d'ailleurs, du coup ça permet encore de réfléchir, de rêver… après la dernière page tournée et le livre refermé.

En résumé c'est un livre que je recommande, et si y'a un livre a acheté aujourd'hui c'est celui-ci. Ce roman contient tous les éléments pour faire passer un agréable moment de lecture, croyez-moi.

Je remercie encore 1000 fois les éditions JC Lattès pour cette découverte.

11 décembre 2012

"Comment Jésus est devenu Dieu" de Frédéric Lenoir

"Comment Jésus est devenu Dieu" de Frédéric Lenoir

Comment jésus est devenu dieu

Résumé :

« Pour vous qui suis-je ? » Cette interrogation de Jésus à ses disciples n’a rien perdu de sa force. Les Evangiles laissent planer un doute sur l’identité de cet homme hors du commun : est-il un prophète ? le Messie attendu par les juifs ? le Fils de Dieu ?
De nos jours, le christianisme est pourtant la seule religion qui affirme que son fondateur est à la fois homme et Dieu. Comment les chrétiens des premiers siècles ont-ils progressivement été amenés à affirmer la divinité de Jésus alors que lui-même ne s’est jamais identifié à Dieu ?
Comment, à l’issue de débats passionnés, furent élaborés les dogmes de la Sainte Trinité et de l’Incarnation ?
Quels autres regards ont été rejetés comme « hérétiques » lors de ces virulentes joutes théologiques qui ont coûté la vie à certains ?
Quel a été le rôle du pouvoir politique dans l’élaboration du credo chrétien à partir du IVe siècle et de la conversion de l’empereur Constantin ?
Écrit comme un récit, cet ouvrage captivant permet de comprendre la naissance du christianisme ainsi que les fondements de la foi chrétienne et pose avec acuité la question centrale : qui est Jésus ?

Mon avis :

J’ai lu ce livre dans le cadre de mon challenge loufoque et aléatoire. Les deux propositions étaient que le livre est la tranche blanche (ou dos du livre blanc) et que l’auteur soit un auteur des îles.

Pour en venir plus au livre maintenant, je dois dire qu’il n’a pas toujours était agréable et facile à lire. J’y ai certes beaucoup appris, mais je me suis beaucoup perdue dans les divers courants, conciles, gouvernements… Honnêtement, je n’aurais jamais pensé que la naissance du Christianisme avait été si compliquée et étrange voire sanguinaire.

Par exemple j’ignorai que Jésus avait eu selon les évangiles des frères et sœurs (où demi-frères, demi-soeurs, ou cousins, cousines on ne sait pas trop) qui ne le soutiendront pas forcément d'ailleurs, et que son message avait été si ambiguë et parfois même assez éloigné de ce que l’on pense. En effet même s’il a fait montre de sagesse, il a parfois eu un message assez violent comme le rapporte LUC (12,51) « Pensez-vous que je sois apparu pour établir la paix sur terre ? Non, je vous le dis, mais bien la division ». Étonnant n’est-ce pas ? Et c’est d’ailleurs un point que l’auteur va développer, dans ce livre. Qui était Jésus, quel était son message ? Chose qui est sûr c’est qu’il n’était pas un hippie ou un peace and love. Certes il a parlé d’amour, mais il n’a pas hésité non plus, à avoir des propos et gestes virulents pour dénoncer certaines dérives religieuses, ou le manque de respect de certains marchands et autres, envers un certain monument ; le temple de Jérusalem. Pourtant il a toujours eu ces faits et gestes, au nom d’un Dieu qui voulait une véritable bonification intérieure et non une pseudo sainteté sans grand valeur, ce qui le fera plus ou moins passer pour un blasphémateur.

Il est vrai que je ne crois pas en Dieu, tout du moins pas à un personnage au pouvoir incommensurable pas plus que je n’adhère à son message d’amour et de pardon universel. J’ai beau être une bouddhiste athée, j’ai encore assez de jugeote pour voir où mènera le pardon universel (à la liberté de recommencer, au crime et à l’anarchie), et j’admets que je ne crois pas à l’amour universel, pour moi c’est utopique. Pourtant il y’a quelque mois, j’ai acheté la Bible par curiosité car j’ai vraiment envie de savoir ce qu’elle raconte, et bien grâce à ce livre je sais aujourd'hui que je ne devrai pas voir Jésus comme un homme peace and love bien au contraire ! Tout comme je sais aussi comment je devrai aborder les 4 évangiles. J’ai en effet découvert que sur les 4 évangiles, 3 sont synoptiques (Saint Matthieu, Saint Luc et Saint Marc) elles possèdent donc des ressemblances mais aussi quelques divergences, et la quatrième écrite par Saint Jean qui possède plus un message mystique, et montre davantage la divinité de Jésus.

Autre point du livre que j'ai particulièrement apprécié découvrir, même si cela a été justement très dur à suivre, c'est la naissance du christianisme et des divers courants qui en a résulté. Je suis restée assez étonnée de voir autant d'ordre religieux. Je n'en imaginais pas tant !
Ensuite et toujours dans le domaine de la religion, j'ai trouvé intéressant de découvrir les discussions qui se sont étalées à travers les siècles ; celles où "les sages" discutaient et débattaient des écritures, de la naissance divine de Jésus, de son essence, du verbe... Voir qu'il y'a eu autant de débat m'a énormément plu je dois dire ; puisque cela montre quand même, - et même si je considère le dogme chrétien dictatorial et arriéré -, que les chrétiens ne sont pas partis du principe que les divers textes religieux sont tombés tout droit du ciel pour finalement être au-dessus de tout soupçon, ce qui peut être considéré aujourd'hui comme une démarche "évolutive" on va dire. (Bon je suis peut-être un peu méchante de dire qu'elle est arriérée, car elle a malgré tout fait son aggiornamento avec le fameux Vatican II.)

Après autre point du livre qui m'a permis de découvrir une chose méconnue du christianisme, et qui n'est pas négligeable de savoir, se sont les persécutions qu'ils ont eu à subir tout au long de l'histoire, au début de leur histoire disons, car où en sommes-nous dans l'échelle de l'humanité pour arriver à situer le christianisme ? C'est en effet étonnant de voir comment ces gens-là, ont été pourchassés pendant des siècles au nom des Dieux païens et du polythéisme, ou encore au nom d'autres raisons plus politique.
Ça sera finalement l'empereur Constantin, qui pour unifier son empire, en fera la religion d'état, en faisant quand même attention aux traditions anciennes. Cela dit cette démarche de christianiser l'empire continuera au-delà de la mort de Constantin, et cela ne se fera pas du jour au lendemain et pas sans heurt non plus.

En résumé c’est un livre que je recommande pour toutes personnes curieuses sur la vie de Jésus, même s’il n’a pas toujours été facile à suivre.

(Extrait épilogue)

 « Dieu se manifeste non pas à travers un texte mais à travers une personne : Jésus. Et, par sa vie, ses paroles et sa présence toujours actuelle, cette personne exprime la parole divine. Le Christianisme est donc une religion de la personne et de la présence.

Religion de la personne, il se doit d’attacher plus d’importance aux personnes qu’à la Loi : c’est tout le sens du fameux  épisode de Jésus face à la femme adultère (Jean 8). On lui amène une femme prise en flagrant délit d’adultère qui, selon la loi juive doit être lapidée. Jésus lance alors à ses accusateurs cette parole magnifique : « Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre. » Bien que juif pratiquant, Jésus refuse d’appliquer la Loi à la lettre, car il considère d’abord la personne en face de lui. 

[…]

 Religion de la présence –présence du Christ dans le cœur des fidèles -, le christianisme a une dimension éminemment affective. Il est sensible, favorise l’expression émotionnelle, la communication. Religion de la personne et de la présence, le christianisme est par excellence la religion de l’amour. Ce qui explique qu’à travers  sa longue histoire, et malgré tous ses dévoiements liés à la recherche du pouvoir, il ait développé de nombreuses œuvres caritatives et donné naissance à une foule de d’ordres religieux dévoués aux personnes fragiles, handicapées, aux orphelins, aux malades, aux prisonniers, aux prostitués, à tous les parias de la société. Car il reconnaît en chaque être humain la personne du Christ. […]

L’amour est présenté dans le Nouveau Testament comme indispensable et même supérieur à la foi : « J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toutes la connaissance de Dieu, et toute la foi jusqu’à transporter des montagnes, si je n’ai pas l’amour je ne suis rien. » affirme Paul

Dans toute sa profondeur, l’enseignement de Jésus conduit à affirmer que la foi et l’adoration explicite ne sont pas nécessaires pour l’esprit humain soit en liaison avec Dieu, pour qu’il soit mû par l’esprit qui « souffle où il veut » (Jean 3, 8). »

Ici une vidéo qui peut aider à comprendre ce livre, puisqu'elle a été construite autour de ce bouquin, entre autre.

 

bannière1

16 avril 2013

"Les archives secrètes de Vatican" de Luca Becchetti, Luca Carboni, Giovanni Castaldo et Marcel Chappin

"Les archives secrètes de Vatican" de Luca Becchetti, Luca Carboni, Giovanni Castaldo et Marcel Chappin

les archives du vatican

Résumé :

Créées en 1612, les archives secrètes du Vatican représentent 12 siècles de la mémoire du monde sur 85 kilomètres de rayonnages. Pour la première fois révélées, elles mettent au jour un patrimoine inestimable, qui embrasse tous les âges de l'humanité et tous les continents. Ce livre nous présente leurs plus beaux trésors : Le réquisitoire contre l'ordre des Templiers en terre de France ; L'excommunication de Martin Luther ; Le testament de Marie Stuart à Sixte V ; Les actes du procès de l'Inquisition contre Galilée ; La lettre de Voltaire à Benoît XIV ; La plus prestigieuse distinction pontificale pour Mozart ; Les correspondances de Bernadette Soubirous et d'Abraham Lincoln à Pie IX ; Le cérémonial du sacre et du couronnement de Napoléon empereur des Français ; La requête de Pie XI à Hitler ; Et bien d'autres... Vous emprunterez les plus mystérieux couloirs, accéderez aux salles de lecture réservées aux éminents chercheurs, et vous glisserez dans les pièces interdites. Enrichi de commentaires qui resituent ces écrits dans le contexte d'une Eglise bouillonnante, traversée par de multiples controverses, cet ouvrage unique révèle enfin les coulisses de l'Histoire.

Mon avis :

C’est l’émission Secrets d’histoire sur le Vatican qui m’a donnée envie d’en apprendre plus sur les fameuses archives du Vatican, qui ont au cours de l’histoire connues 1000 péripéties. (Les guerres, le transfert de Napoléon, les dégâts du temps…), et je remercie par avance les éditions Michel Lafon pour m’avoir accordée ce service presse.

Tout d’abord je tiens à faire part de ma surprise quand j’ai découvert ce livre, enfin le contenu. Pour être honnête je ne m’attendais pas à cela. Enfin si je m’attendais bien à des archives, mais pas à des archives de cette nature qui donnent à l’Histoire une nouvelle vision et une version un peu plus complète, et je m’attendais encore moins à ce qu’elles touchent une bonne partie de l’histoire de l’humanité ! Car aussi curieux que cela puisse paraître, dans ce bouquin il y’a des photos de vieille lettre qui vont du Grand Khan Güyük (empire mongole) au septième Dalaï-Lama (Tibet), en passant par La Chine de l’Impératrice Hélène reconvertie au christianisme (Dynastie Ming), les indiens d’Amérique, le Japon du 20ème siècle, et le calife du Maroc Abu Hafs. Comme vous le voyez c’est un sacré tour d’horizon que nous propose ce livre, et je dois dire que si pour les territoires chrétiens la correspondance entre Pape et Patriarche, Pape et Roi, etc, etc… ne m’étonnait guère, j’avoue par contre que pour le reste je suis restée plutôt pantoise. Je ne m‘attendais vraiment pas à ce que l’univers du Vatican aille si loin !

Bien entendu les archives présentent dans ce bouquin ne concernent pas seulement les mondes si éloignés, en effet elles peuvent se montrer plus proches de nous, avec des personnages comme Frédéric Barbrousse, Otton 1er, (qui faut arriver à situer ^^) Charles Quint, François 1er, Mozart, Voltaire, Jan Sobieski III, Erasme, Luther, Hitler… Et là, comme dans les mondes plus lointains, on va découvrir les alliances, les donations, les traités, les divergences, les simples lettres, etc, etc…, entre église et les grands de ce monde. En quelques mots, on va aussi découvrir ici des petits bouts d’histoires qui font la grande Histoire.

En vrac, dans ces pages on peut trouver des informations sur la chute des Ming, des rapports entre Erasme, Luther et l’église, sur la création de la Garde Suisse ou encore la mission du Vatican lors de la dernière guerre mondiale. On trouve encore le traité de Paix de Tolentino entre le Saint-Siège et la République Française en 1797, (avant l’avènement de Napoléon qui changera encore tout cela en annexant en 1809 les états pontificaux), ou encore le commencement du divorce entre les états européens et l’église qui se marque en 1648 avec la Paix de Westphalie sous le règne du Pape Innocent X.

Enfin bref par ces archives nous découvrons énormément sur l’Histoire en générale et du rôle de l’église dans la politique. Sans oublier qu'en plus de cela, nous avons avec les photos et via les descriptions des sceaux (en or, en cire rouge, en cinabre (écriture sigillaire ou autre)), du papier et des écritures, quelques informations sur les merveilles de l’époque.

Par contre deux petits bémols. Un, l’écriture est un peu petite, et de deux je regrette qu’il n’y ait eu que quelques traductions en français des citations latines, italiennes, espagnoles présentent dans ce livre, encore que pour l’espagnol ça passait. Enfin bref, ça aurait été mieux pour avoir une bonne vision des choses d’avoir la traduction, même si on sait grâce aux textes qui accompagnent les photos d’archives, ce qu’elles racontent.

En résumé c’est un livre que je conseille à tous les curieux, ou encore les amoureux de l’Histoire qu’ils soient confirmés ou débutants. Merci encore aux éditions Michel lafon.

 

9 juin 2011

"Le livre tibétain de la vie et de la mort" de Sogyal Rinpoché

"Le livre tibétain de la vie et de mort" de Sogyal Rinpoché

le livre de la vie et de la mort

Résumé :

Dans cet ouvrage, Sogyal Rinpoché concilie l'ancienne sagesse du Tibet et la recherche contemporaine sur la mort et les mourants, sur la nature de l'esprit et de l'univers Le Livre Tibétain de la Vie et de la Mort clarifie, pour la première fois, la vision complète de la vie et de la mort t telle que nous l'offre la tradition tibétaine. L'auteur explique notamment. les " bardos ", ces états de conscience après la mort qui ont tant fasciné et fait s'interroger artistes, psychologues, scientifiques, médecins et philosophes occidentaux depuis la publication, en 1927, du Bardo Thödol (le Livre des Morts Tibétain). Sogyal Rinpoché montre que dans la mort, comme dans la vie, l'espoir existe et qu'il est possible à chacun de nous de transcender sa peur ou son refus pour découvrir ce qui, en nous, survit et ne change pas. Il propose des " pratiques " simples mais puissantes que chacun, quelle que soit sa religion. ou sa culture, peut accomplir afin de transformer sa vie, se préparer à la mort et aider les mourants. Ce livre présente également une introduction lucide et complète à la pratique de la méditation, ainsi qu'aux notions de renaissance et de karma. A ceux qui accompagnent les mourants, l'auteur indique comment les assister avec amour et compassion et comment leur apporter l'aide spirituelle à laquelle tout être humain a droit. A ceux qui travaillent en milieu hospitalier, médecins ou personnel soignant, il donne des conseils qui enrichiront leur expérience. L'auteur nous fait partager sa vision personnelle de l'expérience de proximité de la mort (NDE) selon la perspective tibétaine. Le Livre Tibétain de la Vie et de la Mort n'est pas seulement un chef-d'œuvre spirituel. C'est aussi un manuel, un guide, un ouvrage de référence et une source d'inspiration sacrée.

Top chrono :

Ce livre que j’ai commencé l’année dernière m’a bien plu, même s’il n’est pas toujours très simple. J’avoue que j’ai relu plusieurs fois certains passages histoire de bien comprendre le message. Cependant c’est une lecture riche en enseignement, mais vu l’épaisseur du livre et les multitudes de conseils, d’aide à la pratique… c’est un ouvrage qu’il faut, je pense, relire plusieurs fois histoire de bien intégrer le contenu. Ha oui encore une chose, il ne faut pas se forcer à lire ce genre de livre, il faut en ressentir le besoin.

Citation de William Black cité dans le livre : "Qui veut lier à lui même une joie de la vie brise les ailles. Qui embrasse la joie dans son vol, dans l'aurore de l'éternité demeure."

28 septembre 2012

"1Q84, tome 3 Octobre - Décembre" de Hauruki Murakami

"1Q84, tome 3 Octobre - Décembre" de Hauruki Murakami

1Q84 tome 3

Résumé :

Ils ne le savaient pas alors, mais c'était là l'unique lieu parfait en ce monde. Un lieu totalement isolé et le seul pourtant à n'être pas aux couleurs de la solitude. Le livre 3 fait entendre une nouvelle voix, celle d'Ushikawa. Et pose d'autres questions : quel est ce père qui sans cesse revient frapper à notre porte ? La réalité est-elle jamais véritable ? Et le temps, cette illusion, à jamais perdu ? Sous les deux lunes de 1Q84, Aomamé et Tengo ne sont plus seuls...

Top chrono :

J'ai été déçue par ce dernier tome. Même s'il a été le meilleur des trois, il est encore décevant, je trouve qu'il manque d'action. En effet j'ai trouvé ça très long, répétitif, et lourd en métaphore, trop nombreuses et inutiles par ailleurs, sans compter qu'il est finalement très incomplet ; je me demande même si c'est bien le dernier tome, et du coup une trilogie. En bref, il n'a pas répondu à toutes mes questions et mes attentes. Une trilogie qui a fait beaucoup de bruit pour rien. A moins qu'une suite soit prévue ?

14 septembre 2013

"C'était en mai, un samedi" de David Lelait-Helo

"C'était en mai, un samedi" de David Lelait-Helo

9782843376634

Résumé :

Une maison blanche et haut perchée, dans le ciel de Paris. Une femme vit là depuis vingt-cinq ans. Seule. Ce samedi soir, en ce refuge devenu tombeau, elle s'apprête à rompre ses jours. Assise sur le bord de son lit, elle contemple la ville qui lui a tout donné, et beaucoup pris. Sur le chevet, une bouteille de whisky, des somnifères, le téléphone. Elle voudrait enfin parler, dire quelle a été sa vie, dire pourquoi elle lui préfère la mort. Elle compose un numéro au hasard... A une centaine de kilomètres de là, dans son jardin clos, Sophie goûte le silence depuis qu'elle a quitté son mari, la ville pour la campagne. Le téléphone sonne. "Allô, je m'appelle Iolanda. Je vais mourir". Deux heures s'écouleront. Le temps que deux femmes se racontent. Madame Tout-le-monde, Sophie, et Iolanda... Dalida pour la France entière. Un roman intime et poétique où affleure toute la réalité de la vie de Dalida. La rencontre émouvante et troublante de deux femmes que tout sépare, à l'heure, enfin, où se dévoilent leurs secrets.

Mon avis :

Livre étrange qu'est celui-ci. Déjà parce que même sans l'avoir lu on connaît déjà la fin, mais aussi parce que sous l'image d'une star reconnue nous apparaît le portrait vrai d’une femme déchirée. Le portrait d’une femme déchue de tous ses droits, Iolanda, au nom d’une image et d’un amour universel qui porte le nom de Dalida. L’amour universel, voilà d’ailleurs le réel problème de cette femme. Elle a couru et cherché l’amour universel alors qu’au fond d’elle-même, elle n’en voulait qu’un, l’unique, et c’est joliment dit dans ces pages d’ailleurs.

Ce soir du 2 mai 1987, avant l’ultime voyage, Iolanda tape sur son téléphone un numéro  au hasard, elle tombe chez Sophie. Une dame fraîchement séparée de son mari. Alors que Iolanda cache son identité, - du moins pendant un temps -, et explique clairement son dernier projet, Sophie va tout faire pour la faire changer d’avis. En vain bien-sûr.

Mais alors que se déroule le fil de la conversation et aussi celui des souvenirs, apparaît sous le visage d’une star mille fois vue et reconnue, le visage d’une femme inconnue, fragile, déchirée et à bout de souffle. Bien-sûr rien de nouveau si on connaît la vie de Dalida, mais pourtant dans ces pages j’ai trouvé le portrait bouleversant d’une femme qui voit sa vie d’une manière générale, sa carrière, ses amours (et l’épisode Tenco laisse ici perplexe) d’un regard désabusé, mélancolique voire haineux, mais aussi sans aucune duperie. J'ai trouvé le portrait d’une femme qui s’aperçoit que sa vie ne lui a pas appartenu, et que les choix qu’elle a faits dans cette dernière n’ont finalement pas été ceux qu’elle aurait dû faire. Que ces choix qu’elle a faits sur l’instant, n’ont pas apporté le véritable bonheur qu’elle attendait, même si elle a fait ceux qu’elle pensait juste sur l'instant.

Dans les paroles que l’auteur lui fait prononcer, on sent toute la détresse de cette femme, et c’est sûrement celle qu’elle a dû ressentir à cet instant, où elle sait qu’elle va tout quitter ; le remord, le regret et la solitude, mais aussi un certain repos.

Ensuite, en ce qui concerne l’histoire de Sophie, on sent qu’elle est là pour donner le change, bien qu’elle ne soit pas inintéressante elle n’est pas non plus très passionnante, du coup de mon point de vu ce n’est pas spécialement un bon point, ni spécialement un mauvais d’ailleurs. C’est voilà, pas grand chose. (Je suis très précise aujourd’hui. ^^) Et de toute manière soyons honnête, on ne lit pas ce livre pour Sophie.

Pour résumer, j’ai passé un agréable moment de lecture, bien qu’il fût un peu… bizarre et pour finir un petit passage que j’ai trouvé joli, spécialement pour vous !

(En parlant de son avortement en 1967.*)

« Il serait beau. Il serait gentil. Je lui aurais donné un prénom d’Italie, le l’aurais aimé plus que tout, et il m’aurait réconciliée avec moi-même. Je n’aurais rien fait de plus grand que lui, rien de plus fort. Que sont les chansons comparées à cet enfant d’Italie, que je n’ai pas laissé vivre ? J’ai diverti le monde entier, des millions de personnes. Une seule m’aurait suffi. Mon fils. Un seul m’aurait attachée à la vie. Un jour, il m’aurait portée en terre et couchée dessous les roses mais au lieu de ses bras, sous la terre je ramperai seule, sous plus de roses que je n’en aurai jamais désiré ; trop de roses, avec leur parfum écœurant, au bout de milliers de mains. Une seule rose m’aurait suffi, la sienne, à chaque anniversaire, à chaque Toussaint. Que ferais-je de tant et tant de roses ? Sophie, j’ai tout fait par millions, l’unité m’aurait suffi. Je me suis trompée. Je n’ai cessé de me tromper »

 

* De là à croire qu'il l'a poussé au suicide faut pas déconner, il y avait beaucoup d'autres choses, néanmoins je ne dis pas, ça l'aurait peut-être empêché. Et si je mets cette phrase c'est en référence à ce site. Puis  pour leur répondre j'ai envie de dire ceci, toutes les filles qui se font avorter ne le regrette pas, et personnellement je suis pour l'avortement ! Tout le monde ne peux pas prendre des contraceptifs et certains ne veulent pas en prendre car ça rend malade, et par ailleurs tout le monde ne peut pas élever des enfants, donc flûte à ces gens. Même si tout ça ne me concerne pas j'ai mon opinion dessus et rien que pour la sauvegarde de la planète je suis pour la limitation des naissances, donc pour l'avortement.

1 avril 2013

"La cithare nue" de Shan Sa

"La cithare nue" de Shan Sa

shan sa

Résumé :

Elle est issue d’un illustre clan de la plaine du Milieu. Dans ses veines coule le sang des plus hautes castes. Otage d’un capitaine de guerre, elle le suit à travers un pays ravagé, de champs de bataille en cités détruites jusqu’aux portes de la Cité Interdite, du trône impérial.

Il est orphelin, pauvre, mais le seul luthier en ces temps d’invasions et de violence à pouvoir fabriquer la fabuleuse cithare aux sept cordes de soie inventée par le dieu Fu Xi. Sous ses doigts, le bois précieux du sarcophage de l’impératrice oubliée se transforme en musique, et l’amour renait, au-delà des siècles.

Shan Sa poursuit une œuvre singulière et puissante centrée sur la Chine où elle est née, qu’elle soit celle des grandes dynasties d’Impératrice ou plus contemporaine de La Joueuse de go, elle y évoque des héroïnes fortes et fragiles qui, face aux aléas de la réalité, vivent la mélancolie et la beauté du monde comme seule source d’harmonie.


Top chrono :

Y'a pas à dire. Shan Sa est vraiment une auteure comme il en existe peu aujourd'hui, c'est beau, c'est très bien écrit, les histoires sont des vraies histoires, en bref ce n'est pas du Nothomb.
Shan Sa maîtrise sa plume et sait nous faire voyager et rêver, et ce roman qui se déroule à deux époques lointaines ne fait pas exception. A lire pour la beauté des paysages, des personnages, de l'histoire, de l'écriture !

2 juillet 2013

"Histoire du Mont Saint-Michel" de Patrick Sbalchiero : Toute une histoire !

"Histoire du Mont Saint-Michel" de Patrick Sbalchiero

mont saint michel

Résumé :

Incomparable monument de culture, de spiritualité, d'art et de civilisation, le Mont-Saint-Michel attire plus de trois millions de visiteurs par an. A la fois espace sacré et curiosité touristique, lieu de pèlerinage et ancienne place militaire, domaine de prière et domaine d'érudition, la " Merveille de l'Occident " - objet d'une dévotion incomparable - a pourtant subi les vicissitudes de l'histoire. Ainsi, la construction de l'abbaye fut-elle rythmée par de nombreux incendies. Au XVe siècle, le blocus imposé par les Anglais perturba profondément la vie des habitants. Au siècle suivant, les guerres de Religion y furent durement ressenties. La Révolution et le XIXe siècle marquèrent une période de décadence, le Mont étant transformé en prison. La renaissance commence à partir de 1872 lorsque les Monuments historiques entreprennent une vaste restauration du chef-d'œuvre. Classé au Patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco, il jouit aujourd'hui d'un prestige culturel exceptionnel. L'auteur s'attache à décrire autant la vie quotidienne des moines que celle des habitants, il retrace les étapes de la construction et de l'entretien des bâtiments, montre comment le site a vécu les soubresauts de l'histoire, comment il a inspiré les écrivains, comment son rayonnement spirituel a défié les siècles.

Mon avis :

J’ai acheté ce livre quand j’ai lu La promesse de l’ange de Frédéric Lenoir et Violette Cabeso, je l’ai bien feuilleté à l’époque mais je ne l’ai jamais vraiment lu correctement, mais suite à une décision subite j’ai voulu le lire, et je ne comprends pas pourquoi je ne l’ai pas fait avant.
Comme beaucoup je sais que l’abbaye du Mont Saint-Michel est un des lieux les plus visiter de France, qu’il a été sous la révolution une prison d’état, et qu’il a été construit suite à la demande de l’archange Saint-Michel à Saint Aubert évêque d’Avranches au 8ème siècle (bon faudra quand même trois apparitions de l’archange à Saint Aubert pour qu’il se décide à commencer la construction sur le Mont-tombe), mais finalement suite à la lecture de ce livre je me rends compte que je n'en connaissais pas grand chose au final.

En effet, véritable place forte de l'histoire bien que difficile à défendre lors de la guerre de 100 ans par exemple, ayant connu pour son plus grand malheur le régime des abbés commendataires, pour finir par être mise à sac par les révolutionnaires (c’est pour ça que je déteste les révolutions, même si ça fait avancer ou reculer les choses (comme en Chine) ça détruit toujours les témoins du passé), sans oublier la douzaine d’incendies dus aux guerres ou à la foudre, le Mont Saint-Michel a connu dans son histoire 1000 péripéties que l’auteur va nous faire découvrir ici.

Cependant, croire que le livre s'arrête à l'Histoire ou à la construction, ou encore a ses malheurs, est une grosse erreur ! L'auteur va en effet nous faire découvrir le Mont dans ses heures de gloire. Véritable lieu de pèlerinage (même pendant la guerre de 100 ans), habitants privilégiés sur les impôts, dons de nombreuses reliques, sans oublier la cité des livres qui transmettaient le savoir antique « Les chanoines n’avaient pourtant presque rien laissé en quittant le site, mis à part un obituaire et un évangéliaire en caractères onciaux. En quelques années, le Mont devient « cité des livres ». Par tradition, les moines bénédictins sont une des mémoires vivantes de l’histoire de l’Eglise catholique. Depuis l’époque mérovingienne, leurs monastères constituaient autant de centres privilégiés de la vie intellectuelle à travers l’Occident latin. Leur amour des livres leur avait permis de recevoir puis de transmettre une large part de l’héritage de la culture gréco-latine. Toutes les grandes abbayes médiévales possédaient une bibliothèque importante. La communauté montoise bénéficia de trois facteurs déterminants : la création d’un scriptorium après 965, l’intérêt d’abbés successifs pour les choses de l’esprit et le talent d’enlumineur de nombreux moines. » on va vite se rendre compte que le Mont malgré ses déchéances n’a jamais cessé d’être admiré, ou à défaut de renaître constamment de ses cendres...

Enfin bref, il y aurait encore beaucoup à dire, mais même si ce livre date un peu et si vous cherchez des infos sur ce magnifique Mont, je vous en conseille la lecture sans problème, en plus à la fin il y a un récapitulatif chronologique, et ça c'est le genre de chose que j'adore !

Ici une petite page qui parle du Mont Saint-Michel.

7 décembre 2013

"Moi, Confucius" de José Frèches

"Moi, Confucius" de José Frèches

moi confucius

Résumé :

Comprendre la force de la sagesse confucéenne, une philosophie qui gouverne aujourd’hui plus de deux milliards d’hommes sur terre.

Dans la Chine du VIe siècle avant J.-C. naît un homme dont les enseignements vont bouleverser le continent asiatique.
-Celui que l’on appelle aujourd’hui Confucius descend des Kong, famille de lettrés. Très jeune, il maîtrise l’art délicat des idéogrammes et s’impose parmi les plus doués des fonctionnaires du royaume de Lu. Parallèlement, il étudie sans relâche et se trouve bientôt entouré de disciples à qui il fait part de ses réflexions sur le monde. Ses grandes qualités l’amènent à toujours plus de responsabilités, jusqu’à devenir ministre. Mais son regard profondément lucide sur l’homme lui fait considérer avec sévérité le pouvoir et ses dérives.

Exigence personnelle, respect mutuel, sens du compromis sont les piliers de son enseignement. Pour espérer modeler le monde, l’homme doit commencer par se modeler lui-même…

Avec le talent de conteur qu’on lui connaît, José Frèches dresse le portrait de cet homme dont on ne sait paradoxalement que peu de choses. Une biographie romancée empreinte de sagesse, d’un homme dont les préceptes sont toujours d’une étonnante modernité et constituent une source d’inspiration pour chacun de nous.

José Frèches, grand romancier de la Chine ancienne depuis ses best-sellers Le Disque de jade et L’Impératrice de la soie, nous livre ici un fascinant récit de vie doublé d’un manuel de sagesse.

Mon avis :

Alors je vous dis d'emblée que ce livre n'est pas une bio de Confucius, l'auteur disant lui-même qu'il a pris quelques libertés pour remplir les blancs de la vie de ce dernier ou inventé quelques évènements pour mieux faire passer le message du confucianisme, cela étant ce travail est un travail sérieux car José Frèches s'est servi des entretiens pour faire ce petit livre. Alors je ne suis pas experte du confucianisme, donc ne vous attendez pas à ce que je vous dise que l'auteur a mal traduit cette philosophie car je n'en sais fichtrement rien, et d'ailleurs pour le peu que j'en connais ça collé plutôt bien ; non, attendez-vous plutôt à ce que je critique l'histoire, et un point en particulier : Les noms des personnages ou des terres.

Sérieusement je me suis souvent mélangée les pédales en lisant l'histoire politique que l'auteur a collé à Confucius. J'avoue qu'une carte représentative de l'époque m'aurait sûrement un peu plus aidée à m'y retrouver et éviter ainsi nombre de retour en arrière pour retrouver qui était qui, pour retrouver quoi était quoi. C'est là vraiment le seul point négatif que j'ai sur ce livre, car même si l'écriture est parfois un peu plate, elle reste assez profonde et amène à la réflexion, une réflexion où souvent on ne peut s'empêcher de faire le parallélisme avec notre époque...

Cependant, et même si je n'ai rien contre Confucius et que j'ai souvent été d'accord avec les paroles que l'auteur lui a prêtées, je n'ai pas pu m'empêcher de trouver Confucius un peu naïf. L'était-il ou pas ? je n'en sais rien. Mais, je trouve que parfois sa morale était un peu trop simple et trop imprécise. Comme quand par exemple l'auteur résume un pan de sa pensée en disant que Confucius voulait dire qu'il fallait faire le ménage en soi-même avant de le demander d'autrui. Ok, parfait, je n'ai absolument rien contre ! Mais où se trouve la limite du ménage en soi-même ? Quand dire à la personne en face qu'elle devrait se regarder en toute franchise et ne pas faire certaine chose indécente, si on doit attendre pour cela d'être tout propre en soi-même. Parce que bon, l'être humain est imparfait, alors si on doit faire le grand ménage en soi avant de parler, je vous garantis qu'on ne dirait pas souvent grand-chose.

Puis la tolérance, le pardon, le contrôle de soi mis en avant par Confucius c'est bien beau, mais bon en toute franchise je ne suis pas certaine que j'accepterai que des gens qui savent tirer parti de cette façon de penser me chahutent un peu trop... Bonne ça ne s'écrit pas avec un C.

Bon d'accord, là ce que je fais n'est ni plus ni moins du chipotage, parce que franchement outre cette absence de limite qui me gêne - car quand il n'y a pas de limites, on peut penser qu'il n'y a aucun de principe -, le message du bouquin est d'une manière générale plutôt satisfaisant et ceci même si sous certains aspects on peut le trouver archaïque et trop gentil.

Par exemple quand l'auteur fait dire à son personnage ceci : " Ce sont les hommes qui fabriquent les dieux, et non l'inverse... L'homme n'a pas besoin d'un dieu pour adopter un comportement vertueux. Sa volonté et sa lucidité qui sont l'intelligence du cœur, y suffisent amplement. Pour autant, je n'ai jamais jeté l'opprobre sur tous ceux qui croyaient aux divinités, je les ai simplement mis en garde contre la fâcheuse tendance qui consiste à manier l'au-delà comme un argument, en promettant le pire à ceux qui ne se soumettent pas aux injonctions divines, et le meilleur à ceux qui leur obéissent. " ou encore cela : " Ceux qui ne respectent rien finissent tôt ou tard par ne plus être respectés eux-mêmes. ", je n'ai pas pu m'empêcher de trouver cela beau, mais quand j'ai vu ce même Confucius se prendre pour Jésus afin de sauver l'humanité (même si lui c'était bien avant le nazaréen), et ainsi entreprendre plusieurs voyages dans ce but, c'est - même si cela est louable - un peu candide je dois dire. Après est-ce que c'est l'époque et l'idée du Mandat du ciel qu'il défend, qui fait que j'ai trouvé son message parfois un peu archaïque et niais ? C'est possible aussi.

Enfin dernier point intéressant du bouquin, c'est le rétablissement de la légende de ce personnage que l'auteur a fait en fin de livre, en plus du bréviaire. Effectivement, Confucius a eu un biographe Sima Qian qui a beaucoup enjolivé la légende de maître Kong, l'auteur remet donc un peu les choses à leur place et ce n'est pas plus mal, comme le fait de montrer les anachronismes de Maître Zeng (autre personnage qui s'est mis en scène dans les entretiens de Confucius, alors qu'il n'a pas connu le maître). Néanmoins l'auteur n'a apparemment pas tout raconté, dans ce livre il est question d'un fils, mais il aurait eu, je dis bien il aurait eu, aussi d'autres enfants par la suite dont-il n'est pas question ici. Enfin comme l'auteur a prévenu que ce livre n'était pas une véritable biographie, ce que je vous dis ne sert strictement à rien ! ^^

Pour résumer, d'une manière générale ce livre est plaisant, cela étant lisez-le si le sujet vous intéresse, car dans le sens inverse je ne vois pas ce qu'il pourrait vous apporter. Et comme je suis sympa, un petit cadeau de la part de Confucius : "Quand la nature l'emporte sur la culture, cela donne de la sauvagerie. Quand la culture l'emporte sur la nature, cela donne de la pédanterie. La personne de Bien conjugue nature et culture dans de justes proportions."

Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 > >>
Publicité
Flûte de Paon / Livre-sse livresque
Flûte de Paon / Livre-sse livresque
Publicité