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Flûte de Paon / Livre-sse livresque
16 juillet 2013

"Un coeur insoumis" de Sarah Dunant

"Un coeur insoumis" de Sarah Dunant

un coeur insoumis

Résumé :

À Ferrare, au couvent de Santa Catarina, nombreuses sont les jeunes filles nobles mariées au Christ à défaut de dot. Tel est le sort de Serafina, seize ans à peine, enfermée de force par sa famille suite à sa liaison avec un simple chanteur.
Insoumise, Serafina se heurte bientôt à l'ordre établi par l'abbesse Chiara et à la piété exacerbée de soeur Umiliana, prête à affamer le corps des novices pour libérer leur esprit...
Isolée parmi les nonnes cloîtrées en proie à d'étranges extases mystiques, la jeune rebelle peut compter sur la bienveillance de Zuana, une nonne érudite, qui soigne tous les maux du couvent, y compris les blessures que les soeurs s'infligent à elles-mêmes.
Mais jusqu'où est-elle prête à l'aider ?

Tandis que les forces de la Contre-Réforme grondent au-dehors pour durcir les règles en vigueur dans les couvents, Serafina va tout tenter pour s'enfuir. Le début de guerres intestines qui vont bouleverser la vie des soeurs à jamais...

Mon avis :

Franchement génial ! Je suis encore toute épatée par le talent de l'auteur qui a su faire d'une histoire dans un couvent un livre si original et terrible. Une héroïne au caractère versatile, victime d'une chose terrible, être enfermée contre son gré dans un couvent (ce qui était apparemment assez répandu à l’époque) pour avoir aimé un homme qui ne fallait pas.

Obligée de supporter la bigoterie insupportable des nones, leur humilité, leur obéissance obséquieuse -et très franchement insupportable elle aussi-  le rythme que la règle de Saint-Benoît impose, notre héroïne Sœur Séraphina n'a pourtant de cesse de lutter contre cette injustice afin de retrouver sa liberté. Y parviendra-t-elle ? Je vous laisse le découvrir…

Cela dit, outre cette histoire d'amour d'un autre temps, l’auteur va aussi nous faire découvrir la vie dans un couvent à l’époque de la renaissance italienne. Alors que le concile de Trente essaye de son côté de redresser les couvents pour combattre l'hérésie au cœur de l’église, nous allons découvrir ou redécouvrir ce qui fait le plus gros de la vie des sœurs dans leurs églises avant les gros changements qui s'annoncent, c’est-à-dire pas grand-chose et principalement ; chorale, prières, manger, silence, un peu dodo et un peu de divertissement. Chorale, prières, manger, silence, un peu dodo et un peu de divertissement… La vie dans un couvent n’est pas très passionnante, soyons honnête, elle deviendra même pire après...

Cela étant, ne croyez pas, si vous lisez ce livre, que vous allez vous ennuyer en pensant lire toujours la même chose, car ce n’est absolument pas le cas ! Comme notre héroïne va travailler dans l’apothicairerie du couvent avec une autre sœur que j’ai beaucoup aimé, mais va aussi échafauder des plans pour sortir, enfreindre quelques règles, voir les mini guerres des soeurs, découvrir quelques menus mystères aussi, on n’a pas cette impression de tourner en rond ni de s'ennuyer. L'intrigue glisse facilement, sans se répéter, puisque malgré une ambiance aux apparences très calmes, ce livre comporte quand même quelques agissements et rebondissements qui rendent la lecture piquante.

En résumé c’est un livre que j’ai beaucoup aimé, et je le conseille vivement même si cette ambiance d’obéissance aveugle est en tout point insupportable. (D’ailleurs ça paraît incroyable d'imaginer qu'a une époque les gens pouvaient être aussi arriérés et si encrés dans la pensée de Dieu.) Mais quoi qu'il en soit, vous allez vous régaler si jamais vous l'ouvrez.

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24 juillet 2013

"Fontainebleau : mille ans d'histoire de France" de Jean-François Hebert & Thierry Sarmant

"Fontainebleau : mille ans d'histoire de France" de Jean-François Hebert & Thierry Sarmant

 

fontainebleau

Résumé :

Témoin de l'histoire de France, le château royal de Fontainebleau porte l'empreinte de tous les souverains qui de Saint-Louis à Napoléon III, ont façonné notre pays et successivement aménagé le bâtiment. C'est notre histoire que cette "maison des siècles" nous conte à travers la sienne. Grande scène où s'est jouée la comédie du pouvoir, Fontainebleau est une longue chronique de fêtes et festins, bals et ballets, de chasses à courre, de musiques et théâtre, scène politique enfin, où se succèdent négociations publiques et secrètes, disgrâces et retours en grâce, disputes et réconciliations.
On y a vu la visite de Charles Quint à François 1er (1539), l'assemblée des notables qui préluda aux guerres de religion (1560), le baptême du futur Louis XIII (1606), l'assassinat du favori de la reine de Suède (1657), la naissance du Grand Dauphin, fils de Louis XIV (1661), le mariage de Louis XV avec Marie Leszczynska (1725), la première abdication de Napoléon 1er (1814), l'attentat contre Louis-Philippe (1846), les réceptions de Napoléon III et de l'impératrice Eugénie (1856-1868).
A travers les grandes dates qui émaillent la vie du château, on mesure comment vit et comment se vit le pouvoir. Cet ouvrage prend comme cadre Fontainebleau mais son horizon s'étend à toute l'histoire de France. Son ton agréable le destine aux passionnés d'histoire et au grand public.

Mon avis :

"La vraie demeure des rois, la maison des siècles."
(Napoléon à Sainte-Hélène, août 1816)

Dans ce livre, comme vous vous en doutez, les auteurs vont nous faire découvrir l’histoire de ce château et de son domaine. Pour cela ils vont remonter aux origines avec les capétiens ( !), et ensuite dérouler l’histoire avec les valois, les bourbons, les bonapartes, et autres représentant du pouvoir. Dans ces pages nous allons donc découvrir comme sous forme d’anecdote, car ce sont des chapitres très courts, tous ces évènements qui ont fait la grande histoire de France (édit de Nantes, mort des rois, abdication de Napoléon, captivité du pape VII, assassina perpétré par la reine Christine de Suède, etc, etc…), mais aussi la petite qui paraît presque futiles au regard du reste mais qui possèdent quand même une importance, car c’est un regard porté sur les mœurs de ces époques. Je pense notamment aux baptêmes royaux, aux réceptions, à la chasse ou encore aux petites guerres intestines entre favorites ou entre artistes, comme Primatice et Cellini, ce dernier fut d’ailleurs un peu la tête de turc de la duchesse d’Estampes. Sa vie inspira d’ailleurs des romans ou encore des opéras.

L’autre atout de ce livre c’est qu’il s’arrête beaucoup sur la construction de ce château. Construit sur plusieurs siècles autour d’une vielle tour médiévale,  assez disparate dans les bâtiments, rénové parfois en mal comme sous Louis-Philippe pour être re-rénové afin d’enlever les catastrophes des précédentes rénovations, ce château n’a cessé de connaître des transformations aux cours des siècles, et en particulier si le roi était bâtisseur. Du coup avec le texte mais aussi avec l’aide des photos on visite ce château, avec ces chapelles, son musée chinois, etc, etc… Et sa forêt. Une forêt qui connut elle aussi beaucoup de transformation comme sous Colbert et Napoléon

Enfin pour résumer, c’est une lecture qui m’a beaucoup plu et que j’ai trouvé enrichissante, car il est vrai que l’on oublie Fontainebleau trop souvent, et comme dirait Caliméro « c’est vraiment trop inzuste ». ^^ Je remercie les éditions Tallandier pour ce Service presse. Et je vous conseille vivement cette maison d'édition car ils ont vraiment un excellent catalogue. 

19 janvier 2014

"La reine Brunehaut" de Bruno Dumézil

"La reine Brunehaut" de Bruno Dumézil

la reine brunehaut

Résumé :

Au printemps 581, deux armées se préparent à s'affronter dans la plaine de Champagne. L'enjeu de la bataille est le contrôle de l'Austrasie, le plus grand des royaumes mérovingiens. Soudain, une femme en armes apparaît entre les lignes ennemies et exige des guerriers qu'ils mettent fin à leur querelle. Par ce fort belliqueux geste de paix, Brunehaut vient de faire son entrée dans l'Histoire. Cette grande dame du VIe siècle souffre pourtant de la légende noire attachée à son nom. Trop souvent, son règne est décrit comme une suite de meurtres, de vengeances et de sacrilèges, dont le moteur aurait été une haine inexpiable envers sa belle-sœur Frédégonde. Quant à l'épouvantable supplice qu'elle subit en 613, on le donne généralement en modèle de la barbarie mérovingienne. Par-delà l'image d'Epinal, il est aujourd'hui nécessaire de revenir aux sources contemporaines. Le rôle du médiéviste est de relire ces textes, de les confronter avec les résultats des disciplines nouvelles, pour bâtir un récit plus attentif à la vérité historique ; peut-être moins " romantique ", mais tout aussi vivant et trépidant. Brunehaut retrouve alors sa véritable dimension, gigantesque, à la mesure d'un royaume qui s'étendait de la Bretagne à l'Adriatique et du Pays basque aux frontières du Danemark. Là, pendant près de quarante ans, cette " Barbare " œuvra à la préservation de la civilisation romaine. Sous son règne, l'autorité de l’État, le principe d'un impôt équitable et la littérature classique vécurent un été indien. Mais Brunehaut fut aussi une femme dépourvue de toute nostalgie. Sa pratique subtile de la justice et son usage des relations d'homme à homme - ou doit-on dire de femme à homme ? - font d'elle l'une des créatrices de la civilisation médiévale. Amie des papes et des moines réformateurs, elle rendit également possible l'évangélisation de l'Angleterre et contribua grandement à l'émergence de la chrétienté occidentale. A la rupture entre Antiquité et Moyen Âge, entre passion pour le pouvoir et espoir permanent d'une existence paisible, Brunehaut est un personnage étrange et complexe, une figure qui mérite assurément d'être redécouverte

Mon avis :

Bien qu'il ne se contente pas de raconter que la vie de Brunehaut, il commence avec la chute de l'empire romain et finit avec la chute des Mérovingiens et l’avènement des Carolingiens, ce livre est excellent à lire. Très facile d'accès, il se lit comme un roman. Clair, bien travaillé, simple à suivre, et accompagné de carte sur le royaume franc de l'époque (ce qui peut se révéler très utile pour suivre et comprendre, surtout au début), j’ai adoré lire ce livre, et en découvrir un peu plus sur la chute de l’empire romain ou sur les mérovingiens. Et même s’il n’existe plus beaucoup de source sur cette époque, et les sources ne sont pas toujours fiables en plus, je l’ai trouvé plutôt bien exhaustif, car l’auteur a su prendre de la distance par rapport aux documents en replaçant dans le contexte certains écrits. Certes, certaines choses restent de la supposition et je ne suis pas experte sur les mérovingiens, mais comme il faut accepter l’idée qu’on ne connaîtra pas tout sur cette époque, pour le moment et en attendant d’en apprendre plus, ça me va. (Le truc c'est que les documentaires sur Brunehaut ne courent pas les rues...)

A côté de cela, l’autre atout de ce livre, c’est qu’il nous fait découvrir en plus de la politique mérovingienne, les personnages de cette époque, qui faut le dire ne manquait pas de grands esprits (personnellement j’ai adoré découvrir Venance Fortuna), et surtout de grands stratèges ; et ça c’est quelque chose qui saute aux yeux quand on lit ces pages. Bien sûr beaucoup ont été des girouettes, mais comme à l’époque il fallait savoir, pour survivre et aussi maintenir l’équilibre, jouer avec ses amis comme avec ses ennemis, ce comportement reste compréhensible. D’ailleurs, à un moment dans le livre, l’auteur fait un parallèle entre les jeux et la politique, et je pense vraiment que cette comparaison n’est pas de trop, puisque c’était un peu comme une partie d’échec ou de go la politique à l’époque, et chose étrange ça marchait plutôt bien.

Pour parler un peu plus de Brunehaut maintenant, j’ai trouvé cette femme IN-CROY-ABLE ! Certes elle a souffert d’une légende noire, les récits qui ont réécrit l’histoire comme le Liber Historiae Francorum et les écrits de Frédégaire (et il y a d’autres sources), n’ont pas été toujours sympas avec. Mais mine de rien, malgré la légende noire qui n’a pas toujours lieu d’être, cette femme de pouvoir était un génie de la politique. Rusée, habile, elle savait manier la justice (se montrer ferme et magnanime à des fins politiques), et faire jouer les alliances mieux que personne. Elle était d’ailleurs tellement douée comme reine ou plutôt comme régente, que beaucoup de grands de l’époque, comme le pape ou l’empereur de l’Empire Romain d’Orient, s’adressaient à elle avant de s’adresser aux rois des royaumes francs, enfin là je parle surtout des rois de la Burgondie et de l’Austrasie. Mais c’est tellement complexe à suivre que je ne rentrerai pas dans les détails, même si c’est pourtant très simple à comprendre. Sachez seulement que c’est une histoire de mort, d’alliance et d’âge.
Cela dit, on peut noter en passant que malgré ces aléas Brunehaut a toujours su retomber sur ses pattes. Toujours ? presque. La chute de cette branche mérovingienne arrivera par Clotaire II, et la mort de Brunehaut sera à la hauteur du personnage, à côté Marie-Antoinette a eu une mort plus douce…

Enfin bon, ce livre reste une excellente base, et si la vie de Brunehaut et même plus comme le côté politique, religieux des mérovingiens vous intéresse, lisez-le vous ne serez pas déçus.

13 février 2014

"Histoire du monde" Collection du National Géographique

"Histoire du monde" Collection du National Géographique

histoire géographique histoire du monde

Résumé :

Fort de son succès la collection de National Geographic continue son relooking avec un format agrandi et des nouvelles couvertures. Une véritable bible visuelle, un ouvrage de référence, précis et complet, l’impression de détenir toute l’Histoire du Monde, si facilement accessible, dans le creux de sa main !

Huit chapitres parcourent les grandes périodes, de la préhistoire à nos jours, chacun d’entre eux comprenant une frise chronologique et des encadrés thématiques. Des photos et des illustrations mettent en lumière le texte et permettent de visualiser les évènements et les personnages les plus marquants.
Dans la même collection : 
Histoire visuelle de la Bible
Histoire l'architercture

Mon avis :

Ce livre n’est pas exhaustif, mais il reste un bon moyen de dégrossir l’histoire de l’humanité, accompagner sur chaque page d’une petite chronologie, et sans tomber dans les détails, ce livre est très facile d’accès en plus d’être un plaisir à lire, - même s’il a l’air d’un pavé avec ses 500 et quelques pages.

La forme de ce bouquin est très simple, une histoire ou un évènement, est raconté rapidement sur deux pages ; où là les évènements majeurs sont d’avantages mis en avant que d’autres plus moindres, - ce qui est un bon point quand on sait que la lecture historique peut vite devenir ce que j’appelle la lecture labyrinthe.

Toutefois et même si parfois il parle des théories contraires à l’histoire officielle, par exemple ce livre mentionne très vite que selon certain Marco Polo ne serait jamais allé en Chine, il reste quand même assez superficiel, voire même discutable sur certains sujets. Voilà pourquoi malgré le fait qu’il soit simple, et aussi une bonne base pour dégrossir l’histoire de l’humanité, il ne doit pas non plus rester LA base. Le lecteur devra ouvrir son esprit critique, éveiller sa curiosité, afin déjà de compléter les informations présentent, et ensuite pour avoir une meilleure perspective de l’histoire et pas qu’une seule version.

Néanmoins ce livre possède un atout indéniable, c’est qu’il met très bien en avant, l’interdépendance des pays dans l’histoire de l’humanité, - et c’est sûrement encore plus visible dans la partie Histoire contemporaine d’ailleurs -, alors certes, on le voit très bien aujourd’hui qu’une décision quelque part entraine ailleurs de vives réactions, commentaires, mise en garde, etc, etc… Mais ça nous paraît tellement normal qu’on ne fait même plus attention, pourtant c’est quelque chose à ne pas prendre à la légère dans le monde actuel si on veut bien le comprendre, car mine de rien ça influe grandement notre mode de vie. Alors certes on peut penser que je raconte n’importe quoi, car ce livre parle d’histoire, donc de faits passés, mais il n’empêche que chaque jour qu’on vit aujourd’hui, est fait pour rentrer dans l’histoire de demain. Donc oui pour moi cette notion de liaison entre pays, que ce livre met très bien en avant, est importante.

Enfin bref, même s’il n’est pas exhaustif et plutôt superficiel, ce livre m’a malgré tout plu pour sa simplicité –et vu le sujet ce n’était sûrement pas gagné- et ce qu’il apporte. Perso, j’ai beau aimé l’histoire et d’envisager une licence, je ne suis pas non plus une encyclopédie sur un sujet si vaste et grand comme le monde, cette lecture c'est tout bénef !

Je remercie en passant les éditions Prisma pour leur gentillesse.

 

28 mars 2014

"Le maïtre bonsaï" d'Antoine Buéno

"Le maïtre bonsaï" d'Antoine Buéno

 

antoine bueno le maitre bonzai

Résumé :

«Du plus loin que je me souvienne, il y a les bonsaïs. Au plus loin que je regarde, il y a les bonsaïs. Je n'ai ni passé ni avenir. En fait de souvenirs, je n'ai que quelques connaissances. Un jour, je suis arrivé sur ce territoire. Je le sais, je ne m'en souviens pas. C'était il y a longtemps.»

Un être hors de toute classification. Un étranger au monde. Curieux personnage que ce maître bonsaï vivant en suspension, comme ses arbres maintenus entre la vie et la mort. Un monde de solitude et de silence, un monde d'équilibre brusquement rompu par l'intrusion d'une jeune femme dans sa boutique. Bousculé par cette rencontre, il essaie de lui transmettre son art. Mais l'apprentie résiste, elle ne pousse pas droit. En même temps, à son contact, le maître bonsaï revoit son passé. La jeune femme glisse comme un bonsaï mal entretenu, et le maître bonsaï glisse vers ses origines.
Une histoire de contraintes et d'équilibre, de sagesse et de violence. Une histoire de Nature, et de nature humaine. Un roman étrange. Prophétique ?

Antoine Buéno est encore relativement jeune. Romancier et essayiste, chroniqueur télé et radio occasionnel, il enseigne l'utopie à Sciences Po. Il a fondé le Prix du Style en 2005. Le Maître bonsaï est son cinquième roman.

Mon avis :

Ce livre est complètement dingue ! J’avoue que j’ai eu du mal à rentrer dedans, trouvant le début un peu long, mais passé quelques dizaines de pages, j’ai trouvé que ce livre commençait à avoir de l’intérêt tout en devenant inquiétant. En effet que ça soit Bonzi ou la jeune fille, faut dire que niveau personnage ça vogue dans l’étrange. Entre questionnements, convictions, incompréhensions et découvertes (et quelles découvertes !) je vous assure que je suis tombée dans du jamais vu.

Bien sûr si on lit le résumé on ne voit rien d’extraordinaire en dehors de l’extrait d’une légende, et il est vrai de par ses bonzaïs que l’auteur à jouer la carte du naturelle et de l’équilibre, et de par ses personnages les cartes de la folie et de l’incompréhension, ce qui à première vue ne ressemble pas à un bouleversement. Pourtant dans ces pages l’histoire prend une dimension tellement hallucinante, que j’avoue rester encore étonnée par la finalité du roman, au point que je ne sais d’ailleurs toujours pas si c’est l’histoire du gars ou de la fille qui me marque le plus. Car celle du premier m’a donnée à la fin envie de vomir tellement elle est horrible, et celle de la seconde m’a littéralement époustouflée vu qu’elle se trouve hors du commun des mortels.

Non franchement là, alors que ça fait bien plus d’une semaine que j’ai fini ce livre, j’ai réellement un sentiment d’incompréhension qui me saisit à l’égard de ce livre que je n’arrive toujours pas à déchiffrer

Mais au-delà de l’histoire qui parle de mort et de renaissance, les personnages sont sans doute ce qui a de plus marquant dans ce roman. En effet, on a du mal à croire qu’un certain rapprochement va se faire entre ces deux-là, puisqu’à première vue tous les opposes. Et si on voit que quelque chose ne va pas et qu’on peut ressentir un certain agacement contre l’inertie de l’un et la détresse de l’autre, ils n’en restent pas moins des personnages agréables à découvrir et à suivre. J’ai d’ailleurs un faible pour la jeune fille, sa préoccupation sur la sauvegarde de la planète, m’a énormément plu, et je vous avouerai que parfois j’avais l’impression de m’entendre penser, comme dans cet extrait : « Avant faire des enfants c’est synonyme de vie ! Maintenant c’est synonyme de mort ! C’est ça que les gens ne comprennent pas ! Parce qu’ils sont pas informés ! Alors ils gardent leurs réflexes d’avant. Qui vont tous nous tuer. Parce qu’on grouille comme des cafards et que la terre n’en peut plus. Parce qu’une espèce ne peut pas proliférer comme ça. Un écosystème est un équilibre. Et si on n’arrête pas de se reproduire le rééquilibrage va être violent ! Quand je vois une femme enceinte, j’ai la haine ! Parce que c’est un monstre d’égoïsme, de conformisme et d’ignorance ! Pour son petit bien-être personnel, pour faire comme tout le monde elle participe à la fuite en avant ! Sans se poser de question, après moi le déluge, connasses ! Et même vos enfants, vous y pensez, connasse ?! Au monde dans lequel vous allez les jeter ?! Non pas du tout !... » Bref. C’est un personnage qui m’a énormément plu, mais « Bonzi » a aussi un côté agréable, le fait qu’il soit lointain de tout et ne semble pas en être très gêné n’est pas mal non plus.

Enfin pour résumer, c’est un roman que j’ai beaucoup apprécié malgré le début un peu difficile. A lire pour la découverte et les personnages.

Je remercie en passant les éditions Albin Michel.

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23 avril 2014

"Auguste, maître du monde. Actium, 2 septembre 31 av. J-C" de Pierre Cosme

"Auguste, maître du monde. Actium, 2 septembre 31 av. J-C" de Pierre Cosme

Auguste maître du monde Actium 2 septembre 31 av

Résumé :

Décisive dans l'histoire de l'Empire romain, la bataille d'Actium scelle l'affrontement devenu inévitable entre Octavien, d'un côté et Marc Antoine et Cléopâtre, de l'autre. Décisive parce que, lorsque la nuit tombe sur le golfe d'Ambracie, au nord-ouest de la Grèce, au soir du 2 septembre 31 avant Jésus-Christ, Octavien, vainqueur, demeure seul maître du monde romain. Devenu Auguste et premier empereur romain, il inaugure une nouvelle ère qui ne s'achèvera qu'à la chute de Rome au Ve siècle. Défait et lâché par ses alliés, Marc Antoine se donne la mort en août 30. Ce suicide est suivi quinze jours plus tard par celui, célèbre, de Cléopâtre.

L'assassinat de Jules César en 44 avant J.-C. aboutit au partage de l'Empire : Marc Antoine règne sur l'Orient, en compagnie de Cléopâtre, tandis qu'Octavien gouverne l'Occident. Cela fait donc plus de dix ans que les deux protagonistes s'affrontent par partisans, campagnes de dénigrement et propagande interposés. La guerre est finalement déclarée, à la fin de l'été 32. Jusqu'au printemps 31, une «drôle de guerre» met aux prises les deux adversaires. Au matin du 2 septembre, au large d'Actium sur la mer Ionienne, après quatre jours de tempête, la bataille a bien lieu. Près de 800 navires et 80 000 hommes se font face. L'issue de cette bataille meurtrière était-elle inéluctable ? À quel moment la bataille fut-elle perdue pour Marc Antoine ? Quel aurait été l'Empire romain s'il l'avait emportée ? Quel fut le rôle de Cléopâtre ? C'est à ces questions, et à bien d'autres, que Pierre Cosme répond ici, brossant en creux l'histoire de cette décennie cruciale.

Pierre Cosme est professeur d'histoire ancienne à l'université de Rouen. Il a publié, entre autres, Auguste (2005), Les Empereurs romains (2011), L'Armée romaine (2012) et L'Année des quatre empereurs (2012).

Mon avis :

Je ne connaissais de cette bataille que les grandes lignes de l’histoire, à savoir la défaite de Cléopâtre VII & Marc-Antoine, leur humiliation et mort, autant dire pas grand-chose. Ben comme vous vous en doutez sûrement, avec ce livre j’ai découvert bien plus, et plus particulièrement les hostilités toujours plus grandissantes entre Octave et Marc-Antoine (qui ont passé leur temps à se dénigrer et à se trouver des alliances), ainsi que le début de cette guerre qui donnera la défaite d’Actium. Qui a pris apparemment Marc-Antoine au dépourvu. 

Autre atout important du livre, c’est qu’il montre assez bien l’image noire dont souffre Cléopâtre VII. Cela ne paraît à première vue pas très important et pourtant ça l’est, puisque le vainqueur qui a en partie contribué à cette légende noire, a beaucoup joué dessus pour engager une guerre et l’expliquer, en mettant bien en avant que Cléopâtre avait vampirisé Marc-Antoine et que ce dernier faisait passer l’Égypte avant Rome. De plus comme cette légende a assez pesé dans l’histoire de cette défaite, il n’est sûrement pas vain de remettre les choses en place sur le rôle de Cléopâtre dans cette guerre, et ce malgré le manque de source fiable. Et ce qui en ressort c’est qu’elle n’a sûrement pas été la mauvaise conseillère de Marc-Antoine et que la bataille d’Actium était certainement jouée d’avance. Marc-Antoine n’ayant pas choisi le meilleur emplacement ni les meilleures stratégies face à Agrippa. De plus comme le dit l’auteur son armée a souffert de la malaria, des désertions, et des retournements d’alliance des divers rois de l’époque, ce qui a facilité la banqueroute de cette armée, fuite de Cléopâtre ou pas finalement. D’ailleurs comment comprendre cette fuite reste encore une grande question, comme le dit justement l’auteur ; était-ce vraiment une fuite de la reine qui préfère sa vie et son royaume ? Ou est-ce un plan pour mettre en place les batailles ultérieures ? On peut se le demander finalement doublement puisqu’en effet Marc-Antoine la rejoindra très vite. Enfin bref, comme le montre justement ce livre, on peut supposer des raisons mais on ne peut rien affirmer, sur ce sujet comme sur d’autres. En fait faut surtout savoir cette bataille est à regarder dans un ensemble quitte à faire un peu d’uchronie, mais il ne faut pas s’attarder que sur un évènement.

Alors je vous avouerai qu’au début j’ai eu du mal avec ce livre, mais par la suite quand j’eus la situation bien en tête cela s’est vite dégagé. Cela dit il y a un chapitre que j’ai particulièrement aimé, mais le reste est super aussi je vous rassure, c’est la conclusion. Car elle met bien en avant qu’on ne peut rien affirmer, mais montre aussi que cette bataille n’a peut-être pas autant changé la face du monde antique, puisqu’il y a fort à parier que Marc-Antoine aurait gouverné avec les mêmes hommes que l’empereur Auguste, qu’ils soient des fidèles de la première heure ou de la dernière. Néanmoins il est vrai que cette bataille à quand même changer certaines choses puisqu’après cela et le meurtre de Césarion, l’Egypte devient une province de Rome en plus d’être son grenier à blé.

Ensuite autre chose qui a été intéressant à découvrir, mais là je sors de la conclusion, c’est la chute de l’Egypte. Alors je savais que Césarion le fils de César et Cléopâtre a été tué lors de sa fuite à la demande d’Octave car « il n’est pas bon d’avoir plusieurs César » (Césarion étant le fils direct de César contrairement à Octave qui a été adopté). Ce que je savais moins par contre et ça m’a même étonné de le découvrir, c’est que les enfants de Cléopâtre et Marc-Antoine ont été élevés malgré tout par Octavie la première femme de Marc-Antoine et sœur d’Octave (Auguste) avec leurs demi-sœurs. Et personnellement je trouve cela étonnant, quand on pense qu’ils pouvaient eux-mêmes réclamer « leur héritage » ou se montrer ingrats et vindicatifs envers le vainqueur. Bon après j’ignore leur condition à Rome, mais voilà ça m’a effleuré l’esprit.  

Enfin bref, entre la bataille et la chute de Cléopâtre et Marc-Antoine ce livre pas très long est passionnant. A lire.

Je remercie en passant les éditions Tallandier.

19 mai 2014

"Brunehaut : Epouse de Sigebert Ier" d'Anne Bernet

"Brunehaut : Epouse de Sigebert Ier" d'Anne Bernet

Brunehaut

Résumé :

Mariée en 566 au roi franc d'Austrasie Sigebert Ier, l'un des petits-fils de Clovis, Brunehaut est un personnage à la fois célèbre et méconnu. L'historiographie romantique l'a dépeinte sous les traits d'une mégère lancée dans une lutte féroce contre sa belle-soeur, la reine Frédégonde de Neustrie. Or, dans cette époque impitoyable où les assassinats sont légion, elle se montra sans faiblesse, certes, mais aussi souveraine avisée, diplomate, mécène, soutien de la papauté. Son règne contribua fortement à façonner le nouveau visage d'une France en train de se détacher du modèle impérial romain à l'aube du VIIe siècle.

Mon avis :

Deuxième bouquin sur Brunehaut que j’ai lu en additionnant celui-là à celui de Bruno Dumézil, et je dois dire que les deux se complètent bien. Celui de Dumézil s’attardant beaucoup sur la chute de l’empire romain d’occident, et celui d’Anne Bernet développant assez vite l’Espagne Wisigothique. Tous deux essentiels à la compréhension de l’époque mérovingienne et donc à la vie de Brunehaut.

Mais même si j’ai vraiment adoré lire celui de Dumézil qui est en plus facile d’accès, je dois avouer que celui d’Anne Bernet est encore mieux à lire, car je l’ai trouvé plus intime, plus détaillé. En effet là où Dumézil gratte le verni, l’auteure Anne Bernet creuse encore plus, et ça c’était vraiment un pur plaisir, parce que j’ai vraiment eu cette impression de découvrir vraiment la personnalité de Brunehaut, et dans une moindre mesure celle des autres.
Et là autant dire que j’ai fait des découvertes, le caractère de Brunehaut c’est en effet quelque chose ! Alors ça n’a pas été une entière découverte, dans celui de Dumézil je me suis bien aperçue que Brunehaut avait les dents très longues, qu’elle était calculatrice, et qu’elle était une personne assez froide ; mais dans ce livre, elle n’est pas froide, nooooooooon ! Juste glaciale.

C’est con, mais c'est en lisant ce livre que le me suis vraiment rendue compte à quel point cette femme ne reculait devant rien. Tout ce qu’elle faisait avait pour but d’assouvir sa soif de pouvoir et assurer sa sécurité. Au point que j’en suis venue à me demander si elle ne se croyait pas immortelle. Pour exemple, je citerai sa manière d’élever sa famille. En effet, à l’inverse de sa grande rivale Frédégonde qui a élevé son fils le roi Clotaire II de manière à ce qu’il puisse s’en sortir sans elle, Brunehaut a élevé toute sa descendance de manière à pouvoir les contrôler, et ainsi gouverner à travers eux. Ce qu’elle a fait d’ailleurs à merveille et personne ne s’y trompé.

Mais quand j’y pense, je trouve ça vraiment dingue. Quel était son intérêt de mettre des rois fantoches incapables de gouverner sur un trône (excepté Thierry II peut-être) alors qu’il pouvait lui arriver n’importe quoi à elle - l’espérance de vie à l’époque n’étant pas aussi élevée qu’aujourd’hui -, et donc réduire à néant ses efforts d’une vie. Vraiment où était son intérêt à ne regarder que le présent mais pas au-delà des siècles ? Je ne vois pas.

Alors bien sûr en lisant ce livre je me suis vraiment rendue compte que sa légende noire Brunehaut ne l’avait pas volée. Cela dit et vu l’époque très misogyne, je n’arrive pas à la détester, elle a fait ce qu’elle devait sûrement faire pour survivre et pour ça je ne peux pas trop la juger. Et puis après tout c’était quand même une sacrée femme, singulière, intelligente et avant tout géniale - parce que pour faire ce qu’elle a fait, elle ne pouvait pas être chose.

Enfin bref, comme pour celui de Dumézil, je vous conseille ce livre, et même lui en premier car plus complet selon moi. Bref, c'est un livre à lire, comme un roman en plus !

 

Je remercie en passant les éditions Pygmalion de leur gentillesse.

10 janvier 2014

"Lacépède : savant, musicien, philanthrope et franc-maçon" de Bernard Quillet

"Lacépède : savant, musicien, philanthrope et franc-maçon" de Bernard Quillet

lacépède

Résumé :

Bernard Germain Étienne de Laville, comte de Lacépède (1756-1825) est l’un des personnages les plus fascinants de la fi n de l’Ancien Régime et de l’Empire, une époque qui n’a pourtant pas manqué d’hommes exceptionnels.

Ce pur représentant des Lumières, aristocrate de bonne souche originaire d’Agen, acquiert une culture encyclopédique. Disciple favori et continuateur du grand Buffon, il occupe longtemps, y compris durant les troubles révolutionnaires, l’une des cinq chaires du Muséum d’histoire naturelle. Féru de physique, de géologie, de minéralogie et de zoologie, il rédige de véritables sommes (vertébrés, poissons, etc.) qui sont souvent les premières du genre. Membre de l’Académie des sciences dès la création de l’Institut, il sera le «savant de Napoléon ». Musicien de haute stature (il a appris à composer avec le célèbre Glück), poète et même romancier, c’est enfin un artiste et un créateur. Ardent propagateur des idées nouvelles tout en se gardant énergiquement des excès, ami du genre humain, il lutte sans relâche pour la liberté et se dépense pour soulager les misères de ses semblables. Il sera d’ailleurs le seul dignitaire de l’Empire à mourir pauvre… Les honneurs accumulés − grand chancelier de la Légion d’honneur dès la création de cet ordre, sénateur, comte de l’Empire, haut dignitaire de la franc-maçonnerie, etc. − n’ont jamais altéré ni sa curiosité d’esprit, ni sa passion de servir, ni sa générosité. Homme universel, Lacépède incarne ce que l’être humain peut donner de meilleur.

Mon avis :

Bernard Germain Etienne de Laville-sur-Illon comte de Lacépède ; pas le plus connu des personnages historiques, pourtant dieu sait qu’il a su marquer son époque, par son charisme et son esprit. Touche à tous, très (trop) humain, il a été aimé par beaucoup de ses contemporains qu’ils soient simples mortels ou mortels plus prestigieux, comme Napoléon par exemple.

Alors bien sûr, il n’eut pas que des amis, que ça soit après sa mort (où il fut dénigré dans le Dictionnaire des girouettes) ou pendant la Terreur où il dut fuir la folie  « guillotinaire » de Robespierre, (en s’éloignant de Paris et en démissionnant de ses activités dans le domaine des sciences naturelles au Jardin du Roi), Lacépède a eu ses ennemis. Pourtant à la lecture de ce livre on retiendra de ce dernier, qu’il a eu bien plus d’admirateurs que de détracteurs, ce qui n’a rien d’étonnant au final, quand on connait sa personnalité modeste et altruiste.

Modeste, car nonobstant les millions qu’il a brassé, les honneurs, son statut, et malgré la fortune qu’il a hérité de son oncle en prenant son nom, il faut savoir que cet homme a su rester simple toute sa vie, il vivait d’un régime ascétique et n’avait guère de frais personnel. Et altruiste, car -et c’est ça qui est étonnant- de la fortune qu’il a reçue de son oncle, il ne lui est presque rien resté à sa mort ; puisqu’en effet, il n’a pas hésité à la distribuer à d’autres, légionnaires ou veuves, qui venaient se plaindre (à juste titre) de leur condition dans son bureau de Grand Chancelier. Au point de s’endetter méchamment au service de ses fonctions, Napoléon lui versera d’ailleurs 200 000 francs d’arriéré en prenant connaissance de sa situation, cependant Lacépède n’arrêtera pas pour autant de donner de sa main pour soulager la misère de ses semblables...

D’ailleurs il ne s’arrêtera pas seulement à donner de l’argent pour soulager le peuple, il s’intéressa et s’impliqua dans la gestion des Maisons Impériales Napoléon pour l'éducation des filles des légionnaires, et celles des Maisons Impériales d'Orphelins de la Légion d'Honneur, car il tenait vraiment que chaque jeune fille puisse vivre dignement.

Mais Lacépède ne fut pas qu’un homme politique. Plus haut j’ai laissé entrevoir qu’il fut un homme féru de sciences naturelles, mais comme je l’ai dit, il fut aussi un touche à tous. Bien que c’est dans les sciences naturelles que l’on retient le plus souvent son nom, il a été aussi musicien, écrivain, philosophe. Ce qui lui vaudra d’être nommé dans plusieurs Académies, Sociétés, Institut, d’Europe : Berlin, Bologne, Stockholm, Göttingen, Saint Pétersbourg, Livourne, Paris… Son savoir et sa curiosité en faisant un homme exceptionnel, et il était assurément.   

Cela dit, et malgré la vie chargée et grandiose qu’il a eu, je dois avouer que sa mort casse un peu le prestige du personnage, puisqu'en effet il a eu une mort bête. Lacépède est mort de la petite vérole, mais comme il a attrapé ce microbe en serrant la main d’un ami médecin, probablement le Dr.Duméril, ben j’avoue que je trouve cela franchement absurde pour un si grand personnage. Ce n'est pas drôle je sais, mais quand même, il y'a du comique la dedans quand on sait qu'il n'est pas mort de ses autres maux.

Enfin bon, même si les passages de discours ou de lettres cassent un peu le rythme de lecture, et même si je n'ai pas toujours partagé les choses avancées par ce personnage, j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre et à découvrir la vie d’un homme assez inconnu mais qui sort du commun. Voilà pourquoi si vous êtes curieux et aimé l’histoire, il vous faut le lire ! Parce que la personnalité de cet homme mérite vraiment qu’on s’y arrête.

Je remercie en passant les éditions Tallandier pour leur gentillesse.

27 juin 2014

"Lapingouin: Les chocozoeufs de Pâques"

"Lapingouin: Les chocozoeufs de Pâques"

 

les chocozoeufs de paques

Résumé :

Moitié lapin, moitié pingouin, Lapingouin vit à Méli-méloin, un monde imaginaire où la nature hybride du héros et de ses amis évoque la richesse de la transmission et de la mixité, un monde où il fait bon être unique et différent... Rassurantes sans être infantilisantes, les illustrations sont aussi douces qu’elles sont attachantes. Parce que l’enfant est particulièrement sensible à la musicalité de la langue et parce qu’il possède un don pour l’inventivité avec le langage, jeux de rimes et néologismes ponctuent la lecture comme une drôle d’évidence et participent à la création de la “langue lapingouin”.

Mon avis :

Je n’ai pas grand-chose à dire sur ce livre étant donné qu’il est tout petit et se lit en 5 minutes. Cela dit, j’ai bien deux ou trois trucs à dire, rassurez-vous !

Tout d'abord, je veux m'arrêter sur les dessins qui sont justes magnifiques ! Sans mentir, c’est du bonbon pour les yeux ! C’est pastel, c’est sucré, c’est simple, c’est doux, c'est mignon, c’est onirique par cet effet vaporeux qui entoure les dessins. Bref, c'est juste trop beau !

Ensuite, l’autre point mi-positif de ce livre dont je voudrais vous parler, c’est qu'il est très imaginatif. Les dessins, les noms sont très amusants, et l’histoire est toute mimi par sa petite note gourmande et enfantine. Mais néanmoins dans ce point-là, il y a un petit problème, d'où le mi-positif.^^

En effet, autant j’ai trouvé les noms inventés assez amusants, mais autant des fois je n'ai pas compris l'utilité de quelques-uns de ces mots. Enfin ce que je veux dire c’est que je ne comprends pas l’utilité de les avoir inventés, comme c’est le cas avec « endodoillés », « jardoins », « sac-à-doin » ou encore « poussoin ». Selon-moi il ne rajoute rien à l'histoire.

Alors, je ne dis pas que c’est nul d’avoir fait ça, moi aussi parfois je m’amuse à déformer les mots ou en inventer, mais malgré tout, ces mots-là ne sont à mon avis pas supers, outre le fait qu'ils ne rajoutent rien à l'histoire, ils peuvent aussi, je pense, créer des difficultés de compréhension aux petits. Et c’est là le seul point négatif de ce livre pour moi, car à part ça il est génial ! Je recommande.

Je remercie Myboox et HC éditions pour cette découverte.

 

2 juillet 2014

"A l'ombre des arbres millénaires" de Vaddey Ratner

"A l'ombre des arbres millénaires" de Vaddey Ratner

à l'ombre des arbres millénaires

Résumé :

Cambodge, 1975. Raami a sept ans et marche avec une attelle, séquelle de la polio contractée quelques années plus tôt. Elle vit une enfance choyée à Phnom Penh. Son père, poète reconnu, homme doux et raffiné, est un prince de sang royal et règne sur le clan familial. Le 17 avril 1975, les Khmers rouges envahissent la ville. Aussitôt débute l'horreur, qui va durer presque quatre ans. Les soldats ordonnent à tous les habitants de quitter leurs maisons. L'exode est terrifiant : les malades sont chassés des hôpitaux, des femmes soldats abattent à bout portant des vieillards récalcitrants. Les Khmers rouges décrètent la séparation des familles et la chasse aux familles puissantes comme aux intellectuels. Un jour, l'un des commissaires politiques croit reconnaître le prince et ordonne à la petite Raami de dénoncer ce père qu'elle aime de toutes ses forces. Cette trahison forcée poursuivra Raami toute sa vie...
À l'ombre des arbres millénaires est l'histoire de Vaddey Ratner, un récit d'une force inoubliable, qui reste gravé dans la mémoire, non seulement par son style littéraire mais par la force de son message historique. À travers les liens indéfectibles d'une famille, on découvre la résilience, mais aussi la terreur et la lâcheté.

Mon avis :

C’est terrible à dire, mais j’ai eu un véritable coup de cœur pour ce bouquin. Je dis que c’est terrible  car trouver si beau un tel livre, c’est au fond peut-être mal placé, puisqu’il montre l’horreur, la stupidité, la méchanceté… du régime Khmer rouge au Cambodge. Et cela est d’autant plus dur à ressentir, quand on sait que l’auteure s’est largement inspirée de sa propre histoire pour écrire ce récit. C’est même dur à lire, car on sait que ça va inévitablement mal se passer. Mais pourtant malgré ça, ce livre m’a véritablement bouleversée, et ça faisait longtemps que cela ne m’étais pas arrivée.

La première raison qui fait que ce livre m’a bouleversée, c’est que l’horreur et le désespoir quotidien, côtoient la poésie, la magie des légendes et des images fantastiques, où les êtres perdus vivent toujours. Des légendes, des poésies, des histoires, dans lesquelles la petite Raami s’enivre chaque jour, et trouve une sorte d’apaisement, même si ça ne la console pas vraiment, puisqu’elle est pétrie de culpabilité et se sent fautive de beaucoup de chose.

Ensuite, et bien au-delà de Raami et de ses images fantasmagoriques, ce qui m’a véritablement bouleversée dans ces pages, c’est bien sûr l’histoire, et plus particulièrement l’espoir sous-jacent qui vit dans cette dernière.

Alors oui bien sûr, l’horreur, la bêtise, la cruauté… du régime communiste Khmer rouge m’ont rendue folle de rage et m’ont remué les tripes, je ne suis pas à ce point-là insensible je vous rassure. Mais cet espoir qui né du sacrifice d’un homme, d’un père, d’un mari, d’un frère, d’un fils, est ce qui a véritablement de plus touchant pour moi dans ce livre. Déjà parce que cet espoir paraît fou et impossible, en tout cas absolument hors-contexte, mais aussi parce qu’il sonne comme un éternel adieu, un éternel pardon, une éternelle leçon... Une éternité qui accompagnera la petite Raami comme une sempiternelle mélodie, il sera son point d’ancrage dans la vie. Et ça c’est juste quelque chose qui est indescriptible. Bien que je n’aie pas pu m’empêcher de trouver ce sacrifice d’espérance parfaitement inutile, un peu trop fou et poétique. Mais il est sûrement trop simple de le trouver inutile longtemps après l’histoire… Surtout que je dois bien admettre que si le sacrifice n’a servi à rien à mon sens, l’espoir, lui, a été payant, malgré les nombreux deuils, malgré les épreuves, malgré l’horreur, malgré les chutes.

Enfin, je me rends compte que je ne vous parle pas de ce livre comme je le voudrais. Je voudrais vous parler du déchirement que j’ai ressenti à la fin et après chaque séparation, des souvenirs qui hantent les êtres, de la culpabilité qui vous assomme après chaque perte. Je voudrais tellement vous parler plus longuement de ce livre, vous montrer à quel point c’est un bijou, mais voilà je n’y arrive pas. Alors je n’ai qu’une chose à dire, lisez-le ! Il en vaut la peine.

Je remercie les éditions Denoël pour cette magnifique découverte.

25 août 2014

"Faux nègres" de Thierry Beinstingel

"Faux nègres" de Thierry Beinstingel

roman faux nègres

Résumé :

Lors de la dernière présidentielle, c’est dans un petit village de l’est de la France qu’un parti d’extrême droite réalise son meilleur score. Des journalistes sont dépêchés pour se pencher sur le phénomène. Parmi eux, de retour en France après avoir passé vingt ans au Moyen-Orient, coupé du pays natal depuis trop longtemps pour manier un discours de circonstance, Pierre arrive sur les lieux. Accompagné d’un preneur de son aveugle, hébergé dans un gîte rural, il écoute les habitants éluder ses questions, parler d’invasions qu’ils n’ont pas subies ou évoquer une pierre préhistorique enfouie sous les fondations de l’église. Chacun réinvente une histoire différente mais les protagonistes ignorent encore qu’un drame va les réunir. Mêlant une narration romanesque avec le langage collectif, Faux nègres confronte notre histoire avec l’actualité la plus récente.

Thierry Beinstingel est l’auteur de dix romans, parmi lesquels Retour aux mots sauvages (2010) et Ils désertent (2012) pour lequel il a reçu le prix Eugène-Dabit du roman populiste et le prix Jean-Amila-Meckert.

Mon avis:

Alors je vais être franche de suite, je n’ai pas fini ce livre. Je n’y suis pas du tout arrivée, à titre d’information il m’a fallu deux semaines pour lire moins de 200 pages ! Je vous jure que le mot « soporifique », ne décrirait pas assez bien ce que j’ai ressenti en lisant ces feuilles. En fait sur ce que j’ai lu, il ne se passe absolument rien ! A part une succession de détail sans importance, je pense notamment à une clôture et sa maison, ce livre ne comporte rien de consistant et de passionnant. (D’ailleurs message à ceux qui l’ont fini, je veux bien que vous me dites quand commence l’histoire.)

Ce livre comporte donc une tonne de description qui ne sert à rien, mais en plus de cela j’ai eu aussi l’impression qu’il s’éparpillait dans tous les sens. En effet, on a droit à la vie de Rimbaud, à celle du personnage principal, de son collègue, mais aussi à celle du village entier (ou presque). Ce qui fait un peu beaucoup pour une question au final je trouve.

Et d’ailleurs tout ça pourquoi ? Je ne sais pas. On ne sait pas. Sur les 200 pages que j’ai lu, alors que le livre en comporte 422, l’auteur ne raconte rien de concret. Alors il raconte des choses, mais c’est tellement hachée dans l’écriture, ce n’est tellement pas passionnant que… stop ! Impossible d’aller plus loin.

En fait si je devais comparer ce livre à quelque chose d’autre, je le comparerais à un épisode de Derrick. Je vous jure que c’est aussi fun, et très franchement j’ai vraiment eu l’impression que l’auteur a écrit un livre pour ne rien dire, parce que j’ai survolé le reste, et même en survolant je n’ai rien vu d’intéressant. Pourtant ce n’est pas ce que laisser entendre le résumé, dommage.

Alors je suis vraiment navrée auprès de tout le monde de ne pas avoir aimé ce livre, mais je n’ai pas pu faire autrement. Maintenant pardonnez mes offenses, soyez sympa.

Voici d'autres avis sur lecteurs.com

29 mars 2014

"Le horla et autres nouvelles fantastiques" de Guy de Maupassant

"Le horla et autres nouvelles fantastiques" de Guy de Maupassant

le horla et autres nouvelles

Résumé :

Invisible, indéfinissable, malfaisante, la "chose" rôde déjà autour de lui. L'homme est pris de fièvres, d'insomnies, de cauchemars. L'eau de sa carafe disparaît, la tige d'une rose se brise sous ses yeux, les pages de son livre tournent d'elles-mêmes. Perd-il la raison ? A l'angoisse succèdent la peur et bientôt l'épouvante. Une lutte démoniaque se prépare entre l'homme et cette image maléfique de lui-même qui le dévore peu à peu et s'empare de lui. Qui est cet autre qui maintenant crie son nom, "le Horla" ? "C'est lui qui me hante ! Il est en moi, il devient mon âme ; je le tuerai !"

Mon avis express :

J'ai lu une fois le Horla il y a plus de 10 ans, et je n'avais pas beaucoup aimé, peut-être que j'étais trop jeune ? Ben non, à cette relecture je n'ai pas plus aimé. Et pas que le Horla, même le reste ne m'a pas bottée. Maupassant a écrit tellement mieux !
Une vie, Boule de Suif et Pierre et Jean sont tellement géniaux à côté.
Alors forcément avec le Horla je ne pouvais qu'être déçue, bien que je n'ignore pas que ce revirement de style peut s'expliquer par les problèmes de santé de l'auteur.

Mais quand même 3 étoiles (sur les sites de lecture) car ça n'est pas inintéressant. Je vais par contre relire la première version du Horla, car ce livre comporte la deuxième, et peut-être que la première me plaira davantage, car d'elle aussi je n'en garde pas un grand souvenir plus de 10 ans après.

2 avril 2014

"La vraie vie de Kevin" de Baptiste Rossi

"La vraie vie de Kevin" de Baptiste Rossi

la vraie vie de kevin

Résumé :

Vous êtes confortablement installé devant votre petit écran.
Les chaînes sont tristes, hélas ! et vous avez vu tous les programmes.
Rien ne vous impressionne plus.
Vous êtes blasé.
Vous pensez que le pire a été atteint depuis longtemps. Que toutes les ficelles – sexe, violence, émotion, amour, gloire et beauté – ont été définitivement usées.
Vous croyez qu’on ne saurait pousser plus loin la folie, l’absurdité, la cruauté de notre monde télévisuel.
Vous vous trompez.
Bienvenue dans La Vraie Vie de Kevin.

Qu’on le lise comme une satire, tour à tour burlesque et lyrique, des dérives de notre nouvelle société du spectacle, une comédie entre le Truman Show, Bret Easton Ellis et un Rabelais qui surferait sur Facebook, ou le portrait critique et clinique d’une génération perdue, ce livre est, d’abord et avant tout, une flamboyante déclaration d’amour à la littérature, qui annonce tambour battant l’avènement d’un jeune écrivain surdoué.

Mon avis:

La chose qui a fait que j’ai voulu lire ce livre est le résumé. Ne supportant pas le monde télévisuel pour la médiocrité de ses programmes, (enfin une grande partie de ses programmes), et n’ayant pas non plus la télé pour la seule et unique raison que j'en ai une très mauvaise opinion, je me faisais un bonheur de lire ce livre qui s'amusait entre autre à descendre cet outil pour bien montrer la décadence de la jeunesse et plus généralement de ce monde. 

Cela dit, malgré la bonne idée de ce jeune auteur, je n’ai pas tant adhéré que ça à ce livre, et pour deux raisons.

Premièrement l’écriture m’a un peu rebutée, et surtout ces passages qu’on retrouve un peu partout et qui ressemblent beaucoup à des listes de chose absurde, où ça parle de mail, Facebook, etc, etc… Certes ils ont une utilité, Baptiste Rossi veut bien montrer la médiocrité de ce monde, et surtout de cette jeunesse à moitié abrutie qui n’a pas grand-chose comme centres d’intérêt à part la télé, internet, les jeux vidéo et les copains, mais quand même ça fait vraiment un peu long à lire, en plus de casser le rythme de la lecture.

Ensuite deuxième point qui m’a dérangée, c’est que ce livre pousse un peu loin la critique. Ca en devient même une caricature, mais une caricature à laquelle on ne croit plus. En effet même si je n’ai jamais regardé ces émissions de téléréalité, je reste quasiment certaine que ça n’ira pas jusqu’à « On a échangé nos cancers », ou « La mère de Kevin va-t-elle mourir de son cancer » dans l’émission La vraie vie de Kevin, que l'auteur nous montre. Et vous voyez pour ma part c’est vraiment là le truc qui pèche, l’auteur va beaucoup trop loin pour appuyer sa pensée. Pourtant je la partage entièrement, mais là il est partie exactement dans le même délire que cette télé qu’il critique. Mais  sûrement qu’il faut plus retenir le message que regarder la manière dont il s’y prend, mais je n'y suis pas entièrement arrivée...

En résumé, ce n’est pas une lecture que j’ai apprécié, d’autres l’ont par contre beaucoup aimé, mais pourtant malgré tout je la conseille pour le message qu’elle porte, car même si pour moi l’auteur s’y prend mal, il vise quand même juste et ça je ne peux vraiment pas lui enlever. Après comme je n'ai pas la télé, il se peut aussi que je ne saisis pas toute l'ampleur du dégât de cette société de divertissement, c'est possible.

Je remercie en passant les éditions Grasset.

11 mai 2014

"Etre un enfant en Egypte ancienne" d'Amandine Marshall

"Etre un enfant en Egypte ancienne" d'Amandine Marshall

être enfant en égypte ancienne

Résumé :

Il n'y a pas de société, pas de famille, pas de reconnaissance sociale sans enfant.. La façon dont les enfants étaient perçus, intégrés et élevés au sein de la famille et de la communauté établit les fondements même de la société égyptienne. Si la vie quotidienne des jeunes Egyptiens ayant dépassé le stade de la petite enfance est le propos central du livre, il ne sera toutefois pas question d'une plongée dans leur univers. En effet, les sources antiques émanent principalement d'adultes masculins peu enclins à s'intéresser à la condition d'enfant. Le ressenti des jeunes Egyptiens et tout ce qui se rapporte à la sphère affective ne pourra donc jamais être déduit des sources. En revanche, la confrontation de quelque 6 600 documents établis sur une période de 3 500 ans aboutit à une réflexion plus générale sur la perception de l'enfant dans la civilisation égyptienne. Quels enseignements peut-on tirer de la façon dont. l'enfant était représenté dans l'iconographie ? Comment était-il considéré par ses aînés ? Quels étaient ses rapports avec le monde adulte ? Quel était le quotidien d'un fils d'artisan ? Quel était celui d'un fils de fonctionnaire ? Quels jeux et jouets divertissaient les enfants ? Les enfants étaient-ils vraiment. enrôlés très jeunes dans l'armée comme plusieurs textes le soulignent ? Quels moyens étaient engagés pour protéger les enfants des maladies, des démons et des revenants ? L'enfant avait-il un statut particulier au regard de la loi, de la société et à celui de l'Etat égyptien ? Richement documenté et illustré par presque deux cents planches et dessins, cet ouvrage offre un éclairage inédit sur l'enfance en Egypte ancienne.

Mon avis :

Comme vous le savez sûrement j’aime beaucoup lire les documentaires et particulièrement ceux sur l’histoire qui peuvent m’apprendre un tas de chose. Etant grandement passionnée par cette matière ces livres sont pour moi un véritable plaisir à lire et non une corvée. Ben là pourtant ça a été moitié-moitié. Disons que pour faire simple les deux premiers chapitres m’ont vaguement intéressée, je les ai trouvés très long et pas toujours intéressants, alors que tous les autres étaient franchement bien.

Alors certes le sujet, que ça soit au début ou à la fin du livre, était toujours les enfants en Egypte ancienne, mais à mon goût j’ai trouvé qu’à partir du chapitre 3 les sujets développés étaient vraiment agréable à lire, car ils étaient clairement une fenêtre ouverte sur la vie des enfants en Egypte ancienne, contrairement aux deux premiers chapitre qui étaient plus « superficiels », plus axés sur le physiques et le symbolique, personnellement en tant que lectrice lambda, qui ne fait aucune thèse sur l’Egypte ancienne, savoir qu’ils portaient des chaussures, se coiffaient de telle manière, portaient des bijoux, etc, etc… me passait un peu au-dessus de la tête je dois dire.

Alors qu’à l’inverse, découvrir la place des enfants dans la société, leur apprentissage, leur jeux, (il y a même des contes résumés dedans qui sont très intéressants à découvrir), leur droit… m’a réellement intéressée puisque ça donnait vraiment un côté utile à ce sujet pour mieux comprendre cette société. Même si comme le dit sans arrêt Amandine Marshall, rien ne peut être affirmé avec certitude, les sources étant devenues peu fiables et incomplètes à cause des pillages, du temps, des anciennes fouilles archéologiques peu scrupuleuses du détail… Ce qui d’ailleurs est un peu agaçant, parce que quand j’ai fini ce livre, j’en suis venue à me dire : « Tout ça pour ça ?! » Alors bien sûr là je ne peux pas accuser l’auteure d’être incomplète, elle a fait avec ce qu’elle a pu, - et c’est même plutôt bien fait, il y a des tableaux, des dessins, des photos pour mieux cerner le sujet ce qui est génial-, mais quand même c’est frustrant de ne pas réellement savoir. Alors peut-être que beaucoup d’entre vous en auront rien à faire, mais moi j’avoue que ça me chagrine. Enfin bref. 

Comme vous le voyez et pour résumer, ce livre me laisse un sentiment mitigé. Oui il m’a plu car j’ai appris beaucoup de chose, (même si certaines choses me paraissent un peu de deuxième importance), et oui il me laisse sur ma faim car trop de doutes subsistent. Néanmoins je vous le conseille si le sujet, ou plus vaste l’Egypte ancienne, vous intéresse. Cela dit pour moi, qui suis une lectrice quelconque, je trouve que ce bouquin n’est pas fait pour un lecteur lambda ; même s’il est facile d’accès, il reste quand même très historique, très scientifique, alors oui vous (lecteur lambda) pouvez le lire (la preuve je l’ai fait), mais je pense quand même qu’il trouvera plus sa place auprès des archéologues, des savants… D’ailleurs il leur sera plus utile qu’à moi je pense, mais bon ce n'est pas pour autant que vous ne pouvez pas le lire. :)

Je remercie en passant les éditions Rocher pour leur gentillesse.

6 octobre 2014

"Un jeune homme prometteur" de Gautier Battistella

"Un jeune homme prometteur" de Gautier Battistella

un jeune homme prometteur

Résumé :

« J’ai découvert l’existence du mal un samedi matin. Je m’en souviens, il n’y avait pas école. »

Tout commence à Labat, petit village des Pyrénées. Orphelin rêveur et blessé par un premier amour déçu, le narrateur quitte son frère et leur enfance buissonnière pour monter à l’assaut de la capitale. Que cherche ce Rastignac en herbe démangé par la vocation romanesque ? Une mère inconnue, la liberté, une revanche, la gloire peut-être. Mais au lieu du noble parnasse littéraire dont il avait rêvé, il découvre un univers de faux-semblants : celui des grands imposteurs du monde des lettres. Bien décidé à s’en débarrasser, le voici embarqué dans une quête dangereuse qui l’entraînera au-delà de lui-même, au bout du monde et au bord de la folie.

Un premier roman d’une ambition peu commune, tour à tour émouvant, sarcastique et cruel, porté par une écriture dont le souffle évoque les grandes fresques initiatiques.

Mon avis :

[ ATTENTION RISQUE DE SPOILIER ! ]

Ce livre est un premier roman, et pour un premier roman c’est juste extra. A part un seul point qui ne me convainc pas, tout le reste est parfait. Gautier Battistella possède une maîtrise évidente dans l’art de raconter des histoires. Rien n’est laissé au hasard, chaque mot joue avec chaque image, chaque image joue avec chaque mot. Il y a vraiment de la recherche, et je trouve que ça donne une note très poétique et folle à l’ensemble. On voit que l’auteur cherche à rendre le décor aussi vivant que les personnages, voyez plutôt :

« Je me suis habitué à Paris, et j’ai laissé Paris s’habituer à moi. Pourquoi hâter les choses ? Les premiers temps, la ville a montré les muscles. C’est comme ça dans les relations, amicales ou amoureuses. Un réflexe. La greffe pouvait ne pas prendre : moi l’homme crotté, plein de fierté, elle la divine, forcément susceptible. »

Ensuite, car l’écriture ne fait pas tout, l’histoire est juste grandiose. Bon elle n’a rien d’exceptionnelle non plus, mais elle a quand même cette touche de jamais vu. Un jeune homme talentueux au passé tragique, et qui cherche à réduire à néant la médiocrité littéraire en employant les moyens les plus radicaux, ce n’est pas très courant dans les livres faut bien le dire. Bon après c’est vrai que le côté schizophrène n’a rien de très nouveau, et c’est un peu ça qui m’a gêné d’ailleurs.

Alors ce n'est pas tant le fait qu'il se soit servi de cette ficelle qui me dérange, mais en fait j'ai trouvé ce côté-là un peu gros à avaler par rapport à tout ce qui se trouve avant, qui fait que tout paraît très réel aux lecteurs. Ensuite le petit truc qui déçoit aussi, c'est que cette révélation est prévisible. Celle du père aussi d'ailleurs. Et ces derniers points font que cette lecture n'a pas été un coup de cœur pour moi, cela dit tout le reste j'ai adoré. Les personnages font autant l'histoire que l'intrigue elle-même. L'écriture de même.

Pour résumer, c’est un roman qui annonce un écrivain prometteur. Je le suivrai de très près.

Je remercie les éditions Grasset.

 

9 septembre 2014

"Big brother" de Lionel Shriver

"Big brother" de Lionel Shriver

big brother roman

Résumé :

Le grand retour de Lionel Shriver pour son meilleur livre depuis Il faut qu'on parle de Kevin. Où l'on retrouve tout son esprit de provocation et son humour au vitriol, ainsi qu'une bonne dose d'émotion, pour parler de la famille, du mariage, mais aussi, et surtout, de l'obésité et du rapport complexe et quasi-obsessionnel que nous entretenons avec la nourriture. En Iowa, de nos jours. Femme d'affaires en pleine réussite, mariée à Fletcher, un artiste ébéniste, belle-mère de deux ados, Pandora n'a pas vu son frère Edison depuis quatre ans quand elle accepte de l'héberger. A son arrivée à l'aéroport, c'est le choc : Pandora avait quitté un jeune prodige du jazz, séduisant et hâbleur, elle trouve un homme obèse, obligé de se déplacer en fauteuil, négligé, capricieux et compulsif. Que s'est-il passé ? Comment Edison a-t-il pu se laisser aller à ce point ? Pandora a-t-elle une responsabilité ? Entre le très psychorigide Fletcher et le très jouisseur Edison, la tension ne tarde pas à monter, et c'est Pandora qui va en faire les frais. Jusqu'à se retrouver face au pire des dilemmes : choisir entre son époux et son frère. Qui choisira-t-elle ? Pourra-t-elle sortir son frère de la spirale dans laquelle il s'est enfermé ? Edison le veut-il seulement ? Peut-on sauver malgré eux ceux qu'on aime ?

Mon avis :

Je ne garde pas un bon souvenir de Lionel ShriverDouble faute et La double vie d’Irina ne m’avaient pas tant emballée – d’ailleurs j’ai toujours dans ma PAL Il faut qu’on parle de Kevin. Bref. Tout ça pour dire que je me suis lancée dans ce livre sans être très motivée à le lire, et en fait malgré quelques défauts il se trouve que j’ai plutôt vraiment apprécié cette lecture.

Alors le sujet au premier abord ne fait partie de ces sujets passionnants, le rapport à la nourriture restant quelque chose de vaste il est difficile d’en faire un sujet qui parle au lecteur, de plus comme je ne plains pas les gros (surtout que j’en éprouve une certaine répulsion) c’était dans mon cas assez difficile de me faire apprécier cette lecture, mais voilà Lionel Shriver est quand même arrivée à me la faire aimer car elle a super bien manié son sujet ; puisqu'elle a fait le rapport entre la nourriture et l’homme vue sous une bonne partie des problèmes existants ; la dépression, le contrôle, le manque, la légèreté aussi, la jalousie, etc, etc…

Néanmoins ceci a vite rencontré des limites, car il se trouve que j’ai eu beaucoup de mal à m’émouvoir sur les personnages et leur rapport à leur nourriture. La cause étant que nombre des protagonistes sont justes extrêmement insupportables ; entre le frère qui se plaint tout le temps, qui se vante, qui se cherche des excuses, qui est égoïste, et le mari qui critique constamment avec une tendance égocentrique, ce n’était juste pas possible pour moi. Alors certes cela était nécessaire à l’histoire, et d’autres personnages n’auraient probablement pas fait l’affaire, mais cumuler des personnages insupportables avec les très nombreuses longueurs et digressions ça fait beaucoup à supporter. Car voilà l’autre souci de ce livre, c’est qu’il est très lent, très long (surtout sur la fin) et parfois un peu répétitif. (Et même parfois un peu délirant).

Bon malgré tout ce livre possède d'autres atouts, déjà il ne s’arrête pas seulement sur l’obésité, l’auteure va parfois glisser vers d’autres sujets comme les chimères qu’entretiennent les adolescents, et le danger de les leur laisser mais aussi de leur enlever. De plus la fin est assez étonnante, et si sur le coup je me suis sentie flouée je me dis avec le recul que cette fin est finalement tout aussi bien, car peut-être qu’à travers cette dernière l’auteure exprimait le regret de n’avoir rien fait ou pas le nécessaire pour son vrai frère mort d’une obésité morbide. (Ou peut-être pas ?) Ce qui quoi qu'il en soit donne une dimension supplémentaire et réelle au roman.

Et enfin le dernier bon atout qui fait que je conseille ce livre, c’est que l’auteure a une approche du leurre, de la répugnance, de la pitié, de la fuite, etc, etc… assez marquante et pour ça je pense vraiment qu’il faut lire ce livre. Car elle montre vraiment jusqu’à qu’elle point l’être humain peut se raconter des histoires pour ne pas voir la réalité ou pour l'accepter.

En résumé même si ce livre ne réveil pas une indulgence en moi pour les obèses, ça a été une bonne approche de ce monde malgré tout. Et c’est une lecture de cette rentrée littéraire que je recommande vivement.

Je remercie les éditions Belfond et Babelio pour cette lecture.

 

1 février 2015

"La reine des quatre royaumes" de Michael de Kent

"La reine des quatre royaumes" de Michael de Kent

la reine des quatre royaumes livre

Résumé :

Agée de dix-neuf ans, Yolande, fille du roi d'Aragon, doit quitter son pays, sa famille et ses amis pour épouser Louis II d'Anjou, cousin germain du roi de France. Leur mariage a été arrangé afin de mettre un terme au conflit entre l'Aragon et l'Anjou qui se disputent depuis une génération le royaume de Naples et de Sicile.
Yolande est comblée par leur union au-delà de ses espérances, un amour passionnel qui aura une incidence sur le cours de l'Histoire.
Son altesse la Princesse Michael de Kent nous dévoile cet itinéraire méconnu, enrichi de son regard d'initiée sur la vie de cour. Voici un roman épique et virevoltant, qui relate de manière vivante la véritable histoire de l'invasion de la France par l'Angleterre au quinzième siècle, une période captivante et mouvementée dont fut le témoin cette héroïne complexe et fascinante, Yolande d'Aragon, surnommée ''La Reine des Quatre Royaumes'', future mentor et inspiratrice de Jeanne d'Arc.

Son altesse royale la Princesse Michael de Kent est l'auteur de trois précédents ouvrages : Ces Reines venues d'ailleurs, Royales alcôves et La Lune et le serpent : Diane de Poitiers et Catherine de Médicis, deux rivales dans le coeur du roi.
Elle mène avec succès, depuis plus de vingt-cinq ans, une carrière de conférencière sur des sujets historiques. Elle et son mari, le Prince Michael de Kent, vivent à Londres au palais de Kensington.

Mon avis :

J’ai connu le personnage de Yolande d’Anjou il y a quelques années en  lisant un livre sur Jeanne d’Arc, voilà pourquoi quand j’ai vu ce résumé qui promettait de la découvrir un peu mieux j’ai voulu le lire, et je dois dire que je n’en fus pas déçue.

Combinant au roman, des faits historiques qui nous replongent dans la guerre de 100 ans et les guerres intestines en France, ce livre est un mélange de culture mais aussi de plaisir ; de l’ambiance aux personnages, en passant par les décors, tout est régal à lire. Probablement grâce au talent de l’auteure qui possède ce don du détail et de l’histoire sans alourdir le récit, mais aussi grâce à ce personnage central qu’est Yolande d’Anjou qui vaut bien un roman.

Brillante, intelligente, charmante, intuitive, cette femme est un personnage historique des plus intriguant qui a marqué la politique de la France en son temps. Soutien inconditionnel de Charles VII, qu’elle a élevé et marié à sa fille Marie, sa vie entière a servi à servir la France et ce petit roi de Bourges. Glissant ses pions sur l’échiquier politique, écartant les influences mauvaises dans l’entourage du roi pour mettre à la place ses hommes de confiance, maniant les alliances comme d’autres manient l’épée, Yolande d’Anjou était vraiment la femme qui savait faire face à toutes les situations, et qui se débrouillait toujours pour parvenir à ses fins, quitte à utiliser pour ça les choses les plus extravagantes.

Bien sûr c’est un roman, et sans doute que l’auteure tire de Yolande un portrait flatteur, d’ailleurs on remarque que certaines choses avancées dans ce livre ne correspondent pas aux versions officielles - comme par exemple l’introduction d’Odette de Champdivers auprès du roi qui est dans le livre dû à Yolande d’ Anjou-, mais il n’empêche que malgré ces libertés prisent avec l’histoire, encore qu’elles méritent d’apporter un autre éclairage sur cette dernière, ce bouquin donne quand même un aperçu du caractère de cette femme qui est bon à prendre. Car il est de notoriété public qu’elle avait l’étoffe d’un roi. Et pour les autres personnages j’en dirais de même. Même si ce sont des portraits pas toujours fidèles ou discutables, il est aussi intéressant de découvrir ces autres noms qui possédaient aussi une part de pouvoir.

Là, je parle beaucoup du personnage principal de ce livre, et je donne l’impression d’avoir apprécié d’avantage Yolande que la trame, et ben… pas du tout. Le contexte de la guerre de 100 ans est excellent pour un roman. En plus de nous la faire réviser, les intrigues, les jalousies, les manipulations, les empoissonnements… qui étaient courant à cette époque, donnent à ce livre tout le nécessaire pour du suspense, pour du plaisir. Rajoutez à cela une touche de chevalerie, et ça devient carrément addictif.

En résumé un personnage fascinant et une intrigue historique à découvrir et dévorer sans plus attendre. Et j'espère que le livre sur Agnès Sorel, et le dernier sur Jacques Coeur seront tout aussi passionnant. En passant +1 pour la couverture, que l'on dirait tissé. J'adore !

Merci aux éditions Télémque pour cette découverte.

 

27 mai 2015

"Le cerveau à sornettes" de Roger Price

"Le cerveau à sornettes" de Roger Price

le cerveau à sornettes

Résumé :

Apprenez à ne rien faire ! Un des livres les plus fous et les plus drôles de la littérature américaine du XXe siècle.
Pourquoi s'adapter alors que c'est la civilisation qui est inadaptée ? Pourquoi s'activer quand on peut l'éviter ? Et comment s'exercer à ne rien faire ? Après des années de recherches approfondies en anthropologie, en psychologie, en laboratoire et sur Mlle Patricia Delray, l'auteur fonde dans ce livre les bases d'un mouvement révolutionnaire : l'Evitisme. Il nous raconte aussi le destin tragique de Melvin Ouk, l'inventeur de la roue, pionnier du cauchemar mécaniste actuel, et nous emmène en expédition chez les sauvages blancs du Pópotan, fétichistes de l'argent... Il nous enseigne par ailleurs «Comment combattre efficacement la publicité» ou «Comment les jeunes femmes et autres types de femmes peuvent éviter les hommes qui les enquiquinent dans les lieux publics». Hilarant manuel illustré de 80 dessins, Le Cerveau à sornettes vous convaincra de rejoindre le Mouvement !
Pamphlet anti-utilitariste virulent et chef-d'oeuvre d'humour nonsensique, pionnier «marxbrotherien» de la décroissance et du slow en plein maccarthysme, Le Cerveau à sornettes est un des livres les plus dingos de la littérature US, salué comme il se doit par l'Oulipien Georges Perec.

Mon avis :

Je ne sais pas vraiment si le propre de cette maison d’édition est de publier des choses loufoques, mais en additionnant Mémoires d’un vieux con de Topor (j’ai Vaches noires dans ma PAL mais toujours pas lu) et Le cerveau  à sornettes, je pourrais être tentée de le croire. Car comme le livre de Topor celui-là est tout aussi bizarre et nouveau.

Dans ce livre l’auteur va se proposer de nous faire découvrir sa philosophie « L’évitisme ». « L’évitisme » qu’est-ce que c’est ? Ca ressemble un peu au non-agir des bouddhistes mais en pire – cependant comme chez les bouddhistes il faut une longue pratique pour y parvenir, comptez un an pour apprendre trois poses pour ne rien faire.

Maintenant que les bases sont posées, venons-en au contenu.

Pour ce qui est de ce dernier je ne vous cache pas que ça va être dur d’en parler, car d’une part l’écriture est tellement délirante qu’il est parfois difficile de suivre le fil conducteur de « l’évitisme », et d’autre part ça part tellement dans tous les sens qu’en fait il est impossible d’en parler. En fait je suis à deux doigts de tenter l’évitisme moi aussi.

Plus sérieusement sachez que l’expression « part dans tous les sens » n’est pas exagérée. Car pour comprendre le malheur humain, et nous faire comprendre que sa philosophie l’évitisme ne peut être évitée et qu'elle peut nous être que bénéfique, l’auteur va démontrer par A+B et avec une variété d'exemples, que nos diverses philosophies habituelles, que nos manières de vivre et de penser, nous ont menés droits dans le mur et qu'il est donc grand temps d'en changer. Et sachez que pour étayer ses propos l'auteur n'hésitera pas à remonter à l'invention de la roue, c'est vous dire que c'est sérieux. Enfin au premier abord... 
Bref ! Comme vous le voyez, c’est à une véritable thèse que Roger Price s’est adonné tout en tapant sans arrêt sur le pauvre Dr. Carl Gassoway ennemi du mouvement de "l'évitisme" et terroriste sur les bords ^^ - et je précise que cette thèse est aussi bordélique que ce dernier paragraphe.

Bon, vous vous en doutez rien de sérieux là-dedans, encore que ce passage page 91 « (Def.) Existentialisme : toute l’humanité devrait aller se faire voir. Et plutôt deux fois qu’une. » « De l’avis général, l’homme moderne fonce vers le Néant. Cette situation est due au fait que l’homme souffre d‘une compulsion le poussant à sans cesse se lancer […] dans des projets, des plans et des actions. », montre que parfois ça peut être profond (mais vraiment parfois, en fait je n'ai retenu que ce passage).
Cela dit, sachez que ce qui fait le charme de ce livre c’est justement ça : son manque de sérieux, son bordel éclatant, son écriture drolatique, son esprit comique et farceur. Personnellement ça m'a arraché des rires et des sourires à chaque page, y compris quand il dit qu'il faut taper l'enfant pour le forcer à rire à une histoire crétine. D’ailleurs une anecdote de lecture, la connerie de la page 153 a marché avec ma mère. Je lui contais l’histoire, quand d’un coup j’ai crié « féroce rhinocéros » comme cela avait été conseillé au bas de la page, elle s’est quasiment pétée la gueule du canapé ! (J’en rigole encore.)

Bref ! Tout ça pour dire que c’est vraiment la lecture que je conseille, et ce que je disais de Topor à l’époque je le dis pour ce livre aussi sans hésiter, lisez-le vous n’en lirez jamais deux pareils. A moins que l’auteur en ait écrit deux identiques ? 

En tout cas je remercie Libfly & l'éditeur Wombat pour cette découverte plus qu'agréable.

31 décembre 2014

"François 1er : roi de chimères" de Franck Ferrand

"François 1er : roi de chimères" de Franck Ferrand

françois 1er roi de chimères de ferrand

Résumé :

Au 21ème siècle, François Ie apparaît comme le père de la Renaissance française, l'ami de Léonard de Vinci, le bâtisseur de Chambord et de Fontainebleau, le vainqueur de Marignan, l'allié de Soliman contre l'ennemi juré du royaume, Charles Quint. Mais ces traits saillants ne sont-ils pas l'arbre qui cache une forêt bien plus complexe ? Dans cet essai biographique d'un genre nouveau, Franck Ferrand dépasse l'image d'Epinal et nous dépeint ce roi sous les traits d'un personnage moins brillant qu'on ne le prétend. Car le géant débonnaire a connu des triomphes mais aussi des défaites - et ce jusqu'à la captivité. François Ie, héros tourmenté, subit la trahison de son cousin, adora sa soeur et détesta son héritier, frôla plusieurs fois la mort, multiplia les conquêtes amoureuses, vit mourir ses fils aimés... Un homme qui vécut entre une jeunesse de rêve et une vieillesse de cauchemar, torturé par une maladie atroce. L'historien va plus loin : et si François Ie n'avait pas été un si bon roi ? Louis XII disait de son successeur : "Ce gros garçon gâtera tout." L'histoire, pour peu qu'on la regarde objectivement, semble lui avoir donné raison. Longtemps dominé par sa mère, manipulé par sa maîtresse, François se laissa aveugler par son amour de l'Italie et par sa haine de l'Empereur. Jouet des factions, facile à duper, le soi-disant "restaurateur des Lettres" instaura la censure et lutta contre l'imprimerie ; il finit même par allumer les bûchers d'où partiront les guerres de religion ! Sous une plume érudite et alerte, voici un portrait contrasté, doublé d'une analyse implacable.

Mon avis :

J’ai lu ce livre un mois après celui de Max Gallo sorti récemment, et l’erreur que j’ai faite ça a été de ne pas les lire à la suite. En effet je pense que la comparaison entre les deux aurait été amusante, mais bon tant pis.

Ce que je peux néanmoins dire sur ces deux livres c’est que Franck Ferrand, va aller à l’inverse du livre de Max Gallo. Vous prenez le livre de Max Gallo, c’est énormément de louanges qui sont chantés sur François 1er, pour Max Gallo il est clairement un chevalier, un amateur d’art…

Ben pour Franck Ferrand ce n’est carrément pas ça, et il va passer 235 pages à le démontrer. A démonter ce mythe, qui selon lui, n’a pas lieu d’être et pourrait être attribué à d’autres rois de France comme Louis XVI, Charles V, Henri IV…

Alors ne connaissant pas la vie de François 1er sur le bout des doigts, je ne peux pas dire que Franck Ferrand a raison sur tout, mais c’est vrai que si on cherche un peu on ne peut pas donner tort à l’auteur. D’ailleurs ce comportement que Franck Ferrand reproche, on peut déjà le déduire nous-même en lisant le livre de Max Gallo. En effet dans ce dernier on remarque très aisément que ce roi était sous influence féminine, arriviste, magouilleur (trait qui ressort beaucoup avec l’alliance de Soliman) et avait quelques obsessions pour ennemis (le milanais par exemple, c’est d’ailleurs l’obsession qui m’avait le plus frappée).

Mais il faut dire que là Franck Ferrand va plus loin encore, en démystifiant ouvertement ce roi, ses actions et ses légendes. Ici, la légende du chevalier Bayard n’est qu’une légende ; le roi débonnaire n’est qu’un monstre qui a rétabli des sévices archaïques, une sorte d’inquisition contre les vaudois (c’est drôle comme mes lectures se suivent, les vaudois j’en ai entendu parler dans le livre sur les hérétiques au moyen-âge il n’y a pas longtemps)  et envoyé à la mort des innocents comme Montecuculli ; le roi amoureux des lettres n’est qu’un roi qui a durci la censure ; le roi de France n’a pas été un roi de France et a gouverné via la vision des femmes qui l’entouraient, surtout par celle de sa mère Louise de Savoie (la fameuse régente noire à qui quand même Franck Ferrand admet des qualités gouvernementales malgré ses défauts). Bref, tout ça pour dire que l’auteur va dresser un portrait peu flatteur de ce roi, à qui la légende n’a donné surtout que des bons côtés.

Maintenant ce que je reproche un peu à ce bouquin, c’est qu’il fait des parallèles un peu abusés, par exemple un moment, Franck Ferrand cite Ivan le Terrible -presque contemporain de François 1er- en sous entendant que François 1er ne valait guère mieux que ce tsar de Russie. Moi perso ça me choque un peu, François 1er étant un ange à côté. Ensuite autre point un peu dérangeant c’est que Franck Ferrand critique l’homme, mais il n’en fait pas un homme pour autant je trouve. Là où Max Gallo est arrivé à donner un côté humain à ce roi, par exemple sur le sujet de la détention de ces enfants en Espagne, Ferrand le lui enlève, en en faisant un "festoyeur" un peu badin pressé de s’amuser et d’oublier ses fils, du coup c’est vrai que c’est un peu dérangeant à lire. Je ne dis pas que c’est faux, mais ça dérange.

Cela dit malgré cela c’est un livre intéressant à lire, car par le biais de François 1er (qui est le sujet de ce livre) on découvre un peu plus ce règne, et par conséquent on voit les erreurs qui ont pu être commise, comme par exemple le fait qu’il ait fait construire des châteaux hors de prix alors que le pays était exsangue par des années de guerre et j’en passe, les jalousies et les envies qui ont poussé à certaines actions (je pense à la duchesse de Pisseleu notamment), les vrais raisons de certaines ordonnances, la réalité de certaines légendes…

Au final c’était une lecture très intéressante, et connaissant le sérieux de ce journaliste et historien je pense qu’on peut prendre sans risque ce livre au sérieux, mais voilà en tant que lectrice lambda et n’ayant pas trop la possibilité de creuser ce que l’auteur avance – à moins de lire 100 livres – je vais seulement dire que c’est un livre à lire, et qui à l’approche du 500ème anniversaire de l’accession au trône de François 1er, a son importance.

 

Je remercie les éditions Flammarion pour cet envoi.

http://voyagelivresque.canalblog.com/archives/2014/12/31/31227862.html

24 juillet 2015

"Enfants de dictateurs" de Claude Quétel et Jean Claude Brisard

"Enfants de dictateurs" de Claude Quétel et Jean Claude Brisard

Source: Externe

Résumé :

Qu’ils s’appellent Svetlana, Edda, Carmen, Li Na, Zoia, Jean-Claude ou Bachar... leur point commun est d’avoir été – ou d’être – fils et filles de dictateurs. Acteurs involontaires d'un destin dont ils n’étaient pas maîtres, certains ont dû offrir leur innocence à un régime qui voyait en eux une continuité dynastique. D'autres furent mis en avant pour servir une propagande dogmatique, ou bien dissimulés, exilés, niés pour ne pas faire d'ombre à un père inaccessible. Si certains ont assumé, assument et même revendiquent l'héritage paternel, d'autres n’ont eu de cesse de se cacher ou de rompre de toutes leurs forces avec celui à qui ils doivent la vie. Une fois adultes, ces enfants ont-ils prolongé l'action paternelle ou s'en sont-ils vivement détournés ? C’est ce que nous raconte, avec passion, un collectif d’auteurs, composé d’historiens et de journalistes.

Mon avis :

L’année dernière j’ai lu un livre sur le siège de Stalingrad, et dans ce livre il y avait une photo de Staline avec sa fille Sveltana et Beria. En voyant cette photo je me suis demandé vite fait ce qu’était devenue sa fille (je ne savais pas encore qu’il avait eu d’autres enfants) à sa mort. Le temps a passé je n’y ai plus pensé, jusqu’à la couverture de ce livre qui m’a rappelé mon interrogation d’alors, ce qui par conséquent m’a donné envie de le lire.
Alors en ce qui concerne Sveltana j'ai eu ma réponse, mais au final j'ai en fait eu beaucoup plus que cela, puisque d’une part j’ai découvert la vie des enfants des autres dictateurs (j’ai même été surprise de découvrir que le Shah d’Iran en était un !), et d’autre part j’ai découvert aussi la jeunesse de ces despotes comme celle de Bachar el-Assad (quelle transformation !).

Cela étant ce livre va plus loin encore que le simple fait de brosser un portrait. Il va plus loin que ces quelques lignes qui disent : « Ils sont nés à telle date à tel endroit. » et « Ils sont devenus cela à cause de la mort de ce terrible parent. » Certes il parle de cela, mais il nous raconte aussi les liens qui existaient dans ces familles spéciales. Des liens qui pouvaient être très forts avec tous les enfants ou parfois un seul, ou encore des liens complètement chaotiques, soit parce que le tyran était paranoïaque, soit parce qu’il ne voulait pas se faire doubler, soit parce que les enfants décevaient, etc., etc.
Enfin on sera souvent étonné de ces liens ou même d’une manière plus générale de ces familles, car ce livre va plus loin que son premier sujet, puisqu'on touche aussi une bonne partie de la sphère privée.

Bref. Comme vous l’avez deviné c’est un livre très intéressant à lire car on aborde les dictateurs dans un cadre privé. De plus comme ce sont des courts chapitres c’est d’autant plus intéressant à lire car les auteurs restent sur l’essentiel.
C'est donc un livre que je recommande pour la curiosité et pour mieux cerner la personnalité, voire la politique, de ces personnalités.

Je remercie les éditions Livre de poche pour cette découverte.

 

23 octobre 2015

Une autre idée du silence de Robyn Cadw Allader

Une autre idée du silence de Robyn Cadw Allader

une autre idée du silence

Résumé :

Angleterre, 1255. À seulement dix-sept ans, Sarah décide de devenir anachorète. Dévouée à Dieu, elle vivra recluse dans une petite cellule mesurant neuf pas sur sept à côté de l’église du village. Fuyant le deuil de sa sœur adorée, morte en couches, et la pression d’un mariage imposé, elle choisit de renoncer au monde – à ses dangers, ses désirs et ses tentations – pour se tourner vers une vie de prière. Mais petit à petit elle comprend que les murs épais de sa cellule ne pourront la protéger du monde extérieur.

Une autre idée du silence raconte l’histoire intemporelle d’une femme rebelle, prête à des sacrifices inimaginables pour se libérer des chaînes de la société. Elle enchante et hante le lecteur jusqu’à la dernière page.

Mon avis :

De par son résumé cette histoire me rappelait étrangement Du domaine des murmures de Carol Martinez, et bien que j’avais un peu peur de relire la même histoire, je l’ai choisi justement pour ça car j’avais plutôt bien apprécié Du domaine des murmures. Et après lecture, je ne crois pas me tromper en affirmant que j’ai préféré ce livre à celui de Carol Martinez et en disant qu’il est meilleur. Certes l’écriture n’est pas la même, le livre de Carol Martinez y gagne largement dans ce domaine, mais niveau histoire et contenu y’a pas à dire Une autre idée du silence est bien meilleur. Alors que dans Du domaine des murmures l’histoire est principalement centrée autour de la recluse, ici l’auteur nous fait partager en plus toute la vie du village.

En effet, ici nous allons côtoyer les saisons qui rythmes la vie, les fêtes, les malheurs, les lois qui règlent l’existence des villageois. Forcément cela n’est qu’effleuré, mais c’est tout de même largement suffisant pour donner du souffle au livre et donner un aperçu de la vie au moyen-âge.

A côté bien sûr il y a aussi la recluse Sarah, et là aussi j’ai trouvé cette recluse plus intéressante que celle du roman de Carol Martinez. D’une part parce que Robyn Cadw Allader nous décrit sa santé qui se détériore dans cette cellule presque noire, et d’autre part parce qu’elle nous décrit ses pensées, ses sentiments, ses hontes, ses doutes, ses questions, ses soucis, avec beaucoup d’intensité, ce qui donne au final une dimension très profonde à ce roman. (Même si je ne vous le cache pas qu’il peut parfois énerver, parce que ben voilà… l’église c’est de la merde.)
De plus ce sentiment de profondeur est aussi appuyé par le fait que la recluse Sarah est une personne au caractère finalement assez prononcé. En effet, parfois on assiste à des coups de sang, des coups de cœur, qui montre que même morte à la vie elle est toujours intensément vivante, ce qui de ce fait donne encore plus de vie à ce roman, - en plus de protéger le lecteur de la morosité et de faire un peu oublier cette image noire et pas drôle de recluse.
Bon cela est présent dans Du domaine des murmures, mais dans mon souvenir ce n’est pas aussi bien fait.

Bref ! Peu importe tout ce que je raconte, je crois que vous avez compris que ce livre m’a beaucoup plu et n’est pas loin du coup de cœur, par conséquent je ne peux que vous le conseiller.

Merci aux éditions Denoël.

Date de parution le 03/09/2015
Traduit de l'anglais (Australie) par Arnaud Baignot & Perrine Chambon
Collection : denoël & d'ailleurs

26 mai 2015

"Encyclopédie des sports oubliés" de Edward Brooke-Hitching

"Encyclopédie des sports oubliés" de Edward Brooke-Hitching

encyclopédie des sports oubliés livre

Résumé :

Edward Brooke-Hitching a parcouru nombre de grimoires poussiéreux afin de faire revivre les sports et autres passe-temps les plus étonnants, les plus dangereux ou tout simplement les plus absurdes que l'homme ait jamais inventés (et, tout compte fait, abandonnés). Après tout, qui aurait pensé à remettre au goût du jour les combats de pieuvres, très populaires au XVIIIe siècle ? Ou la boxe avec feux d'artifice - un sport aussi dangereux qu'on peut le craindre. Quant au ballet à skis, il ne semble pas si risqué, à moins que vous ne tentiez de reproduire l'exploit de Suzy «Chapstick» : le grand écart sur la pointe des skis. Voyage délicieusement loufoque au pays des excentriques, ce livre ravira tous les fans des Monty Python ou de Mr Bean.

Mon avis :

L’encyclopédie des sports oubliés possède une approche particulière de son sujet, vu que l’auteur mélange le sérieux de ses recherches au ton humoristique.

Ce livre qui se présente dans une magnifique couverture cartonnée, va aborder ces sports oubliés d’une manière concise. Rarement sur plus d’une page et souvent accompagné de dessins qui finiront de vous convaincre que ces sports ont existé, l’auteur va faire partager aux lecteurs dans un court texte l’essentiel de ces modes sportives éphémères ; origine, pratique, image véhiculée, fin, et parfois anecdote.

Mais au-delà du simple mode d’emploi, ce livre va nous faire aborder sous une autre facette, l’Histoire. En effet, sport noble ou sport populaire, sport d'ici ou d'ailleurs, ce bouquin se relève au final un excellent ouvrage d’histoire pour découvrir toutes les couches de ces populations anciennes dans leurs moments de divertissement, mais aussi pour découvrir leurs mentalités comme le montre un court passage sur les procès d’animaux (!) ou encore l’évolution des sociétés avec par exemple la naissance des associations de défenses des animaux qui est abordée ici.

On sera néanmoins étonné de voir que certain de ces sports ne sont pas si vieux, quelque-uns datent de quelques dizaines années en arrière à peine, comme ; le golf à l’arc, le gober de poisson rouge (qui m’a fait monter la gerbe. Je vous jure que c’est vrai !), le lancer de serpillière, etc.

Cependant je reproche une petite chose à ce livre, c’est que parfois j’ai eu l’impression qu’il ne parlait pas de sport mais plutôt de challenge, de record du monde, et ce dans des catégories qu’on ne peut pas dire sportives – enfin pour moi – comme le gober de poisson ou encore comme le record de personnes dans une cabine téléphonique. Bon, ce n’est pas un gros défaut non plus, et il y en a très peu, mais voilà avec ce genre là j’ai trouvé qu’on s’éloignait parfois du sujet. Après c’est peut-être moi qui n’aie pas la bonne définition du mot sport en tête. ^^

Bref, malgré ce défaut pas déplaisant, c’était une lecture très sympathique que je conseille.

Merci aux éditions Denoël (Hors collection)
Traduit de l'anglais par Laurent Barucq
272 pages
Paru le 04/05/2015

10 mai 2016

"Le petit bonhomme de pain d'épice" de Anne Royer

Le petit bonhomme de pain d'épice de Anne Royer

Source: Externe

Résumé :

Dans une petite maison vit une vieille dame. Un jour, elle cuisine un bonhomme de pain d épice, qui, lorsqu 'elle ouvre son four, devient vivant et s' enfuit. Vont ainsi se lancer à sa poursuite la vieille dame, son mari, un chat, un cheval, deux enfants, une vache. Heureusement, un renard vient en aide au petit bonhomme de pain d' épice. Mais le renard n' aurait-il pas autre chose en tête ?

Mon avis :

Mamie fait un gâteau et il reste un peu de pâte. Pour finir sa pâte, voilà qu'elle confectionne un p'tit biscuit de pain d'épice qui va mystérieusement prendre vie.
Le voilà qui part de la maison et fuit à travers la campagne afin d'échapper à quelques estomacs gourmands.
Plus il court, plus la liste des poursuivants s'allonge ; et plus on défile dans ces pages colorées et toutes mignonnes de dessin, même s'il est regrettable d'avoir cette sensation de tourner en rond avec les dialogues.
Mais hélas. Hélas pour notre p'tit bonhomme, après une course poursuite intense un rusé renard aura raison de lui...
Cessant ainsi, pour les enfants qui savent écouter et regarder l'histoire la plongée dans ce monde merveilleusement dessiné.


Merci à Babelio et aux éditions Lito.

26 mai 2016

"Sombreterre tome 1 : Le clan perdu" de Cassandra O'Donnell

Sombreterre tome 1 : Le clan perdu de Cassandra O'Donnell

Source: Externe

Résumé :

Orphelin, Victor n’est pas un garçon comme les autres. Il parle avec les fantômes et voit des choses que personne d’autre ne perçoit. Quand la jolie et captivante Alina fait irruption dans sa classe avec son horrible monstre invisible sur son épaule, le monde de Victor est bouleversé. Qui est-elle ? D’où lui viennent ses étranges et terribles pouvoirs ? Et surtout, pourquoi a-t-il l’impression de la connaître et qu’un lien ancien et magique les relie l’un à l’autre ?

Mon avis :

Nous suivons dans ce ivre la vie de Victor, jeune adolescent élevé dans une famille d’accueil et qui passe pour être un peu étrange et fou car ce jeune homme est le seul à voir des choses étranges. Il a donc très peu d’ami, en fait il n’en a qu’un seul : Lucas. Ensemble il mène la vie de tout jeune ado jusqu’au jour où Alina jeune fille mystérieuse fait son entrée dans la même classe que nos deux amis. De là vous vous en doutez va suivre un tas d’aventure qui en annonce encore une plus grande.

Bien qu’assez simple avec une intrigue pas vraiment recherchée, même plutôt classique je dois dire, que j’ai néanmoins apprécié ce bouquin. Il y a de l’humour, de l’action, du mystère, des personnages très agréables, bref, tout ce qui est nécessaire pour faire une bonne série fantaisie qu’on a envie de suivre.
Alors certes bien que classique dans le genre et très rapide, ce livre à première vue ne rajoute pas grand-chose au genre et ne le marquera probablement pas, mais mine de rien, l’auteure a su rendre son univers intéressant par des alliances qui étonnent, des faits limites flippants (je vous avouerai que j’en ai même fait un cauchemar), des monstres nouveaux même s'ils en rappellent d'autres, des mystères élucidés (connaissez-vous l'histoire de la chaussette qui disparaît ?), des tensions entre les principaux personnages. Bref. Y’a quand même des choses qui font qu’on n’a pas vraiment l’impression de lire du déjà vu même si ça fait écho à de lointain souvenir lecture, en tout cas pour moi qui n’en lis pas vraiment c’est l’impression que j’ai.

En conclusion je dirai que c’est un livre à recommander pour tous enfants dès 9-10 ans. Y’a tout ce qui faut pour éveiller leur intérêt, faire marcher leur imaginaire, et donner le goût à la lecture et à l’aventure.

Merci aux éditions Flammarion Jeunesse.

 

27 juin 2016

"La curieuse et amusante histoire de l'automobile" de Christain Vignol

La curieuse et amusante histoire de l'automobile de Christain Vignol

 

Source: Externe

Résumé :

Des débuts héroïques et balbutiants de l'automobile (ses faux inventeurs et ses nombreux papas), où les voitures roulaient moins vite que les piétons, jusqu'à l'auto de demain (électrique ? à l'hydrogène ? à l'eau de mer ?), découvrez les curieuses histoires de l'évolution de l'Automobile. Entre autres : Quand les conducteurs devaient se faire précéder d'un homme courant en agitant un drapeau ; Les premiers permis de conduire ; Les premiers excès de vitesse au-dessus de 9 km/h ; Les rencontres qui ont fait sortir l'auto de ses couches-culottes : quand Dion rencontre Bouton, quand Panhard rencontre Levasseur, quand Rolls rencontre Royce ; L'impossible "mur" des 100 km/h ; Les premières courses automobiles ; Les inutiles mais héroïques taxis de la Marne ; Le vétérinaire qui invente le pneu ; Hitler qui promet la VW pour tous ; Ford et la production en série ; Les magiciens de l'automobile : Bugatti, Ferrari, Maserati, Lamborghini ; La fin programmée du moteur à explosion.

Avis :

Je ne m’attarderai pas à faire un résumé de ce livre, le titre en disant bien assez. Cependant je vais vous en parler car ce livre m’a gentiment était offert par les Editions Jourdan, mais aussi parce que j’ai découvert plein de petites choses amusantes ou étonnantes.

Je ne suis pourtant pas fan des voitures, et j’avoue que les quelques passages mécaniques me sont passés au-dessus de la tête - oui je n’y ai pas compris grand-chose -, mais malgré cela j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir l’évolution de la voiture à travers l’Histoire et ses grands évènements, mais aussi tout ce qui fait son univers à savoir, la circulation, le permis, les courses, les inventions propres à la voiture comme le pneu (inventé par un vétérinaire !), les grands noms de la voiture comme Ford par exemple.

D’ailleurs outre la succession d’anecdotes dont certaines sont très amusantes et l’échelle de l’évolution automobile, ce que j’ai aussi apprécié c’est que ce livre ne raconte pas que l’histoire de la voiture, il est aussi une projection dans l’avenir. Certes une projection superficielle, mais qui montre quand même les défis que l’avenir va devoir relever à ce niveau (et ce n’est pas gagné).
Petit plus là-dessus, l’auteur va aussi et avec le plus grand sérieux du monde, poser les problèmes que la voiture volante, la voiture imaginaire par excellence depuis décennies, pourra poser. Alors certes ce dernier sujet est plutôt du genre science-fiction, mais ce qui est bien c’est que l’auteur envisage toutes les possibilités de la future voiture.

Autre point très appréciable du bouquin ce fut de découvrir aussi que la voiture et son mode de construction ont mis en place les modes de production moderne, comme le travail à la chaîne. Bien sûr, le travail à la chaîne n’est pas né avec la voiture, mais c’est bien ces usines qui ont clairement mis en place  ce mode de production. Et d’ailleurs il est étonnant de voir que ce mode là – du moins chez Ford – a permis en plus de favoriser la vente de voiture de moins en moins chère, l’augmentation des salaires et la baisse de la journée de travail ; même si les ouvriers se plaindront du travail peu intéressant par la suite.
Et puisque je parle de Ford je vous conseille de lire ce livre pour voir le genre d’homme qu’il était et ceci même si tout n’est probablement pas dit ici. Personnellement, je ne pensais pas dire cela un jour mais oui la personnalité d’un homme du monde automobile est arrivée à m’intéresser. Et dans ce livre il était le portrait le plus captivant. C’était vraiment un homme étonnant et paternel.  

Bref !

Quoi qu’il en soit ce livre va aborder la voiture sous toutes ses coutures, et que vous vous y intéressez ou pas, y a des choses sympathiques à apprendre dedans. Donc faite vous plaisir.

 

Merci aux éditions Jourdan.

 

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Flûte de Paon / Livre-sse livresque
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