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Flûte de Paon / Livre-sse livresque
30 novembre 2018

"Les héros de la mythologie racontés aux enfants" de Collectif

Les héros de la mythologie racontés aux enfants de Lili la Baleine, Eléonore Della Malva, Virginie Loubier

Source: Externe

Résumé :

Pour partir à la découverte des aventures de : * Persée et l' affreuse Gorgone * Achille et la guerre de Troie * Thésée et le terrible Minotaure * Jason et la Toison d' Or * Hercule et ses 12 travaux * Oedipe et l 'énigme du Sphinx * Ulysse l 'homme aux mille ruses. Des héros et leurs aventures parmi les plus connus. Des textes simplifiés adaptés aux enfants. De magnifiques illustrations.

Mon avis :

Voilà un petit livre sympathique et rapide, pour initier les petits enfants à la mythologie grecque de manière simple et colorée. Ni trop long, ni trop court, ce livre est idéal pour les enfants qui apprennent à lire comme pour les parents qui n'ont pas trop le temps de lire des histoires le soir.

Plus personnellement, j'ai trouvé dans l'ensemble ce livre parfait et très bien fait. D'une part, parce que les dessins s'équilibrent bien avec l'écriture, et ils sont jolis à regarder, même s'ils sont d'un abord un peu simpliste mais pas désagréable, et d'autre part parce que le livre aborde à grand trait la mythologie sans trop de difficulté de compréhension pour les enfants, - il faut peut-être expliquer quelques points ou relire un passage mais à part ça rien de plus.
Toutefois ce que j'ai réellement apprécié dans ces pages, c'est le fait que les autrices n'ont pas cherché à amoindrir la cruauté des gestes ou du destin des personnages de la mythologie, ce que je craignais un peu vu que maintenant on aime faire dans le mièvre et l'édulcoré sur tout ce qui est à destination des enfants. Bien sûr, les illustratrices ne vont pas montrer quand Ulysse crève l'oeil du cyclope, mais quand même sur le dessin on voit l'arme et on voit ce que les naufragés visent. Toutefois, je pense qu'elles auraient pu encore aller un peu plus loin sans en faire pour autant un livre d'horreur, en effet des morts propres c'est un peu ridicule même à 6 ans.

Enfin un dernier atout à déclarer sur le livre, c'est la présence d'explication au terme de l'histoire de certaines expressions de la vie courante ou autre qui tirent leur origine de la mythologie grecque, comme le talon d'Achille, le complexe d'Oedipe, etc. Pour ma part, j'ai trouvé que c'était vraiment un plus à ces pages car ça montre aux enfants comment la mythologie est très présente dans notre culture, dans notre langue. Bref, ça donne une dimension éducative en plus.

En conclusion, si vous cherchez un livre facile d'accès pour les petits (dès 6 ans) et qui parle de mythologie grecque pour la faire découvrir aux enfants, n'hésitez pas à vous tourner vers lui. 

Editions Lito et Babelio.

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14 décembre 2017

"Gauguin : coloriage" de Joëlle Jolivet

Gauguin : coloriage de Joëlle Jolivet

gauguin coloriage

Résumé :

Une frise ? Tout un monde ! De la Bretagne à Tahiti, c'est l'univers de Paul Gauguin que Joëlle Jolivet te fait découvrir. A toi de le mettre en couleurs... en un certain ordre assemblées !

Mon avis :

Avec cette frise qui propose d'un côté des dessins primaires et de l'autre un mélange de tableau qui vont de "La vision après le sermon" jusqu'au paradis retrouvé des Îles Marquises, Joëlle Jolivet nous propose de voyager au pays imaginaire de Gauguin tout en faisant parler le créateur qui est en nous.
Armé de feutre, de peinture pure ou de pastel, avec fantaisie - comme Gauguin en son temps qui ne symbolisait pas le réel - ou bien avec sérieux - ou mieux encore avec le mélange des deux -, c'est à nous barbouilleur du dimanche que revient l'honneur de peindre ces tableaux comme bon nous semble. Symboliser le réel ou s'en détourner, aucune importance, chacun est libre de son choix, et aucun de ces choix ne sauraient être vu comme un affront à la muse des Nabis et à ce mélange d’œuvre.

Pour petit ou grand, pour colorer l'atmosphère grise de cet hiver caché sous les lumières de Noël et s'amuser un peu, beaucoup..., pourquoi ne pas tenter d'être Gauguin un jour ?

12 novembre 2016

"Je joue pour tout savoir sur Versailles" de Collectif

Je joue pour tout savoir sur Versailles de Cécile Guibert-Brussel & Laurent Audouin

versailles

Résumé :

Deviens un expert du château de Versailles avec plus de 25 jeux et énigmes à résoudre ! découvre en t'amusant la vie des courtisans : suis la journée du Roi-soleil, admire les miroirs de la galerie des glaces ou les animaux de la ménagerie royale.

Mon avis :

Un livre ludo-éducatif qui réunit plusieurs sortes de jeux (coloriage, collage...) pour attiser la curiosité des enfants sur ce château, sa vie et sa cour.

Réunissant jeux et savoir, j'ai apprécié ce livre simple et non rebutant pour les enfants qui a d'une part l'avantage de proposer un contenu varié et une difficulté qui en va de même, où la logique, le sens de l'observation, la rigueur, la géométrie, l'harmonie... sont tour à tour sollicités, et qui va d'autre part aborder l'histoire par le jeu et non de manière assommante comme à l'école, tout en attirant cependant l'esprit des petits curieux vers la petite anecdote qui font tout le charme de cette matière. Certes des détails à hauteur d'enfant, mais qui éclairent l'histoire sous un jour nouveau, sous un nouveau jeu.

Seul inconvénient à ce petit livre, la rapidité. C'était trop rapide alors qu'on aurait pu faire un peu plus sur ce château qui selon Colbert ne ferait jamais la gloire de Louis XIV.

En résumé c'était un petit livre pour enfant sympathique, qui a l'intérêt de faire passer le temps intelligemment. 

Merci aux éditions Flammarion-Père castor

29 janvier 2019

"La souffrance et la gloire : le culte du martyre de la Révolution à Verdun" de M. Briard & C. Maingon

Sur Encre d'époque :

 

La souffrance et la gloire : le culte du martyre de la Révolution à Verdun de M. Briard et C. Maingon

Source: Externe

Résumé :

« La République nous appelle, / Sachons vaincre ou sachons périr ! » Ces paroles du Chant du départ révolutionnaire de Marie-Joseph Chénier pourraient, un siècle plus tard, être reprises par les Poilus de 1914. Car les troupes qui se sont fait décimer dans les tranchées de Verdun avaient hérité de 1789 une profonde culture du sacrifice.
Une véritable propagande d’État, nourrie de récits légendaires, de cérémonies commémoratives et de toute une imagerie d’Épinal, a en effet vu le jour dès les premiers combats de la République, en 1792. Elle a durablement façonné l’imaginaire national, dans un culte de la souffrance qui s’est perpétué en 1914-1918, et dont les monuments aux morts témoignent avec une force pathétique. Pour la première fois, deux spécialistes de chaque période collaborent pour révéler les liens sanglants qui unissent Grande Guerre et Révolution française.

Mon avis :

Depuis la Révolution et son culte de la liberté pour lutter contre la tyrannie des rois, l’héroïsation touche les plus humbles citoyens. Exit la seule gloire réservée aux maréchaux, aux généraux, aux nobles, la nation doit être reconnaissante à tous ceux qui ont pris les armes pour lutter contre l’oppression, héros de ces nouveaux temps.
La Révolution et les guerres qui ont suivi, n’inventent pas vraiment le héros, mais elles le massifient.
Cette massification et sa représentation ne se fait pas sans arrière-pensée, et est source d’engagement aussi. Lesquels sont-ils ? Et comment depuis la Révolution les discours ont évolué ? Car si les combats sont toujours source de souffrance, la prise en compte des héros, à, elle changeait.

La figure du héros :

Mais tout d’abord avant d’aller plus loin, il convient de s’interroger sur qu’est-ce qu’un héros ?
Pour la Révolution, c’est ce soldat qui a pris les armes contre l’oppression des rois des diverses monarchies d’Europe, et qui n’a pas hésité a exalté son amour de la patrie et de la liberté malgré les blessures qui l’ont touché : « j’ai un bras de moins, mes amis, mais ce n’est rien, vive la République. ».  Pour la Révolution, c’est aussi celui qui a donné sa vie, et sacrifié ses intérêts pour le plus grand nombre.
En ce qui concerne la grande guerre (14-18), les auteurs vont nous montrer que ce n’est pas franchement différent, mise à part que l’ennemi a changé. En effet, le patriotisme qui triomphe depuis le 19ème siècle historien (on va dire que ça commence à la Révolution même si d'autres le font commencer en 1815), n’a pas vraiment changé durant ce siècle et il arrive en 1914 aussi puissant qu’il était alors, puisque l’enseignement l’inculquait dès le plus jeune âge. Et à cette époque comme avant, on n’apprécie toujours autant ce soldat héroïque qui ne demande qu’à combattre l’ennemi malgré ses douleurs et ses membres arrachés.

 "L'Ecole républicaine, laïque, gratuite et obligatoire depuis 1881, est par ailleurs un pilier de la culture patriotique devenue la religion commune de la France au-delà des divergences sur le régime. Les cours d'histoire axés sur les conquêtes napoléoniennes et de grandes figures militaires républicaines [...], les lectures mettant en scène des héros d'un autre temps (mythe gaulois de Vercingétorix [...]), l'exercice physique et militaire, la création de bataillons scolaires dans les écoles primaires de garçons (1882) ont contribué à fonder l'imaginaire de l'héroïsme martial. On distribue aux petits écoliers des carabines en bois et des exercices de tir réels sont pratiqués sous les préaux des écoles. [...] L'Ecole défend une vision patriotique et humaniste, exalte le soldat héroïque, fustige l'ennemi à partir de 1915, mais n'encourage pas la guerre, ni la violence. Plus que tout elle participe au deuil collectif que vit la France. Dès 1916, l'hymne de Victor Hugo, "Aux morts pour la patrie", résonne unanimement dans les écoles de France comme une nouvelle Marseillaise." P. 31-32

Cette figure du héros qui va combattre par amour pour la patrie,... suite de l'avis sur Encre d'Epoque.

2 novembre 2016

"Là où elle repose" de Kimberly McCreight

Là où elle repose de Kimberly McCreight

Source: Externe

Résumé :

À Ridgedale, petite ville aisée du New Jersey, le corps d'un bébé est retrouvé dans les bois voisins de l'université. Malgré toutes les rumeurs et les hypothèses que ne manque pas de susciter le drame, personne ne connaît l'identité de la fillette et encore moins les raisons de sa mort. Molly Anderson, journaliste indépendante récemment arrivée avec son mari et sa fille, est recrutée par le journal local pour couvrir le fait divers. Une affaire, pour la jeune femme, qui réveille un tourment douloureux. En effet, elle a perdu un bébé et ne s'est jamais vraiment remise de cette épreuve... Or, ses investigations vont mettre à jour certains secrets bien enfouis de cette petite communauté aux apparences si convenables.
Kimberly McCreight assemble minutieusement les pièces d'un puzzle obscur pour construire un thriller aussi captivant qu'émouvant. Après Amelia, elle confirme ici sa place parmi les meilleurs auteurs du genre.

 

L'avis de Madame Conscience :

 

Comme mon hargneuse patronne est absente, pour une fois je vais m’amuser à faire un avis à sa place et ainsi tout lui pourrir son blog. Haha !

Là où elle repose est une histoire sordide sur le corps d’un bébé retrouvé. Qui est le père ? Qui est la mère ? Telles sont les questions auxquelles on s’attend tout au long de la lecture. Ces questions y sont effectivement, mais une histoire en amenant une autre elles ne seront pas les seules.

 En effet, une vieille histoire de plusieurs dizaines d’années, la disparition d’une mère de famille, vont s’ajouter à cette affaire. Faisant ainsi de ce livre une histoire passionnante, prenante, même si certaines choses sont prévisibles, comme par exemple l’identité du père du bébé.

Autre chose très réussite dans le livre, la personnalité des personnages qui sert à  merveille cette ambiance tendu et de non-dits. Entre la mère parfaite, la mère fragile dans sa peau suite à une fausse couche, la mère débordée, le père absent, la fille paumée, etc., on a un mélange explosif de personnalité qui rajoute de la matière à l’intrigue. Qui soyons honnête, sans ça se serait révélé très vide et moins intéressant à suivre. C’est en effet amusant de les voir se démener pour se sortir de la mouise dans laquelle ils sont, de part leur douleur, leur mensonge…

 Cependant un petit bémol à ce livre. Je lui reproche quelques longueurs et niaiseries. En fait la niaiserie, je la reproche surtout au personnage principal que j’ai trouvé parfois un peu lourde dans son comportement avec sa fille. Ha et puis ! Un autre bémol, l'histoire vieille de 20 ans (que je vous parlais au début) on se demande comment elle arrive-là et pourquoi elle ressort, parce que visiblement rien n'explique vraiment cet intérêt. Y a bien une raison à un moment, mais j'ai trouvé ça un peu bancal.

 En résumé, c’était une lecture agréable, même si rien de vraiment original dans la forme. Mais je suis contente d’avoir découvert ce livre grâce aux matchs de la rentrée littéraire de Priceminister. (#MRL16) Merciiiiiii.

 

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6 février 2019

"La tondue 1944-1947" de P. Frétigne & G. Leray

Sur Encre d'époque :

Mon avis sur la Tondue 1944-1947 de Philippe Frétigne & Gérad Leray : ici.

Source: Externe

Résumé :

3e édition, revue et augmentée

La photographie dite de la « Tondue de Chartres », prise par Robert Capa le 16 août 1944, est sans doute le document le plus représentatif du phénomène de l’épuration sauvage qui a entaché la Libération de la France au cours de l’été 1944. Or, elle a beau être mondialement connue, avoir été publiée dans un nombre considérable de publications et d’ouvrages, avoir suscité émotions et commentaires, rares sont ceux qui connaissent l’histoire véritable de ses protagonistes.
Au fil d’un long travail de recherche au sein des archives, il a enfin été possible de reconstituer l’itinéraire familial et politique de cette femme martyrisée qui traverse, son enfant dans les bras, une foule hostile : victime sacrificielle, ou coupable avérée ?
À l’issue de cette enquête, c’est une société provinciale en proie aux déchirements idéologiques, mais aussi aux querelles de voisinage, aux ambitions et aux rancœurs de tous ordres, qui resurgit devant nous, avec une saisissante précision dans le détail.
3e édition augmentée de nouvelles informations sur les acteurs de l’affaire, et de l’intégralité du dossier judiciaire.

 

10 août 2018

"Alexandra David-Néel : exploratrice et féministe" de Laure Dominique Agniel

Alexandra David-Néel : exploratrice et féministe de Laure Dominique Agniel

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Résumé :

Alexandra David-Neel est la plus célèbre des explo­ratrices. Déguisée en mendiante, elle est la première femme européenne à pénétrer en 1924 dans Lhassa, la capitale du Tibet, alors interdite aux étrangers. On croit connaître le destin de cette infatigable voyageuse, mais sait-on qu’Alexandra David-Neel (1868-1969) a été une féministe de la première heure, journaliste, cantatrice, authentique anarchiste ne voulant dépendre de personne ?
Pour percer le mystère de la vie de cette femme incroyable, il y a un repère, un fil conducteur auquel Laure Dominique Agniel redonne toute sa place : son mari, Philippe. L’ami, le confident, le seul avec qui elle laisse tomber le masque.
Les milliers de lettres à son époux nous éclairent sur sa quête acharnée de liberté pendant les 101 années de son existence. Les différents noms qu’elle a portés traduisent ce cheminement vers l’invention de soi : née Alexandra David, elle associe le nom de son mari au sien pour signer son oeuvre Alexandra David-Neel.
Dans un style limpide et enlevé, Laure Dominique Agniel nous restitue la vie menée tambour battant d’une femme en avance sur son temps.

Mon avis :

     Beaucoup le savent, j’ai beaucoup d’admiration pour cette femme au fort caractère que jusqu’à aujourd’hui je n’ai découvert qu’à travers ses écrits. Alors quand j’ai vu qu’il y avait un livre qui parlait d’elle (et il y en a plus que je pense), je me suis dit qu’il pouvait être intéressant de retrouver cette femme, sa personnalité, sa vie, ses combats, à travers le regard de quelqu’un d’autre qui pourrait m’apporter quelque chose de neuf, soit par son approche, soit en parlant de chose je ne connaissais pas comme des écrits que je n’ai pas encore lu par exemple.

     Intéressant, le livre l’a été, et pour tout dire, j’ai adoré toutes ces informations que Madame Agniel a réuni patiemment afin de mieux cerner ce personnage légendaire, et ce pour mieux nous faire partager sa personnalité. On y découvre ou redécouvre, une femme très intelligente qui sait s'adapter aux peuplades qu'elle rencontre, forte, avide de connaissance, singulière, neurasthénique (parfois), libre, amoureuse, etc.
Et même si tout n'est pas découverte pour moi, je m'aperçois quand même que certaines de ces informations me manquaient cruellement. En effet, j’ai découvert des écrits, des passages de sa vie que je ne connaissais pas ou que j’avais oublié, et qui sont pourtant nécessaires à connaître pour mieux éclairer ses démarches et comprendre sa personnalité ambiguë. Car oui, elle a beau avoir été « La lampe de sagesse », celle qui a parcouru en long, en large et en travers l’Asie, Alexandra David-Néel n’en reste pas moins un être qui n’est pas à une contradiction près.

Bref ! Niveau découverte j’ai été servie, l'auteure a vraiment potassé son sujet, en mettant bien en avant la personnalité de ce petit bout de femme et sa vie privée, complétant ainsi le portrait que j'avais de cette dernière.

     Plus personnellement, ce livre a été par ailleurs bénéfique pour moi car il m’a permis de revoir ma position sur Alexandra David-Néel. Je précise, que je l’apprécie toujours autant et je me retrouve beaucoup dans ce personnage, mais en lisant ces pages je remarque quand même qu’elle avait une tendance à condamner parfois un peu trop rapidement l’humain. Pour une personne qui pouvait se permettre de voyager, de méditer... et tout ça contrairement à d’autre, c’est finalement un peu agaçant je trouve, et aujourd’hui cet "air supérieur" me dérange un peu ; car finalement je m’aperçois qu’elle n’avait pas toujours le recul nécessaire, ce qui m’avait échappé quand j’ai lu les premiers livres de cette autrice vers mes 18 ans. Même si je partage bien volontiers sa vision sur la haute société et ses femmes superficielles qui parlent chiffon.
     Pour autant si la légende est un peu égratignée, je partage toujours autant ses opinions et sur certains sujets je pense être pire encore - ce n’est pas un hasard si j’apprécie autant cette femme.

     Comme vous le devinez assez bien je pense, j’ai adoré ce bouquin. Il est bien écrit, fluide et bien renseigné, et pour ceux qui ne connaissent pas encore cette femme, c'est une bonne intro vu qu'il met en avant sa personnalité, son professionnalisme et son rôle dans la mémoire du monde. D'un monde et d'un temps. Les seuls défauts que je lui trouve sont, le manque de photo - une ou deux aurait été bien - et sa longueur. Hé oui, il n’est pas assez long pour une vie qui a duré 101 ans. J'en aurais voulu encore plus ! Mais à part ça, rien de grave. 

Merci aux éditions Tallandier.

Extraits :

"Ainsi un jeune peintre lui déclare  :"Jésus vivait dans un rêve. Il disait des choses folles, contraires à toute évidence ; Dieu ne nourrit pas les oiseaux, beaucoup meurent de froid et de faim en plein hiver... beaucoup d'hommes meurent aussi. ce ne sont pas les doux qui conquièrent la terre, ce sont les violents.
- Ils conquièrent le Ciel aussi, paraît-il, répond Alexandra. Le royaume des cieux est forcé et ce sont les violents qui s'en emparent. C'est dans l'Evangile de Saint Matthieu.
- Jésus vivait dans un rêve mais il était grand. Ils l'ont trahi ! s'indigne le jeune peintre.
- Il en est toujours ainsi, répond la jeune philosophe. Tous les maîtres ont été trahis par leurs prétendus disciples ; faute de pouvoir s'élever à la hauteur du maître, ils l'ont fait descendre à leur niveau."" p.38

"Dans la ligne de mire de l'insoumise Alexandra Myrial, l'intégrisme religieux, sujet du premier chapitre : "La crainte inspirée par l'inconnu à des cerveaux frustres s'étend à ceux qui parlent en son nom, à ceux qui expliquent la loi et en exigent l'observation au nom des dieux [...]. Par ces lois mystérieuses, présentées comme l'expression d'une volonté extra-terrestre, les chefs religieux vont commander à l'homme, non plus en lui disant "je veux" qui s'adressait au corps et auquel il pouvait tenter de se soustraire, mais en lui disant "tu dois". L'homme a désormais en lui une contrainte invisible : la volonté du dieu qu'il porte comme un fardeau. Qu'il aille, qu'il vienne, en tout lieu, en tout temps, sa mémoire lui répétera ce qu'il doit faire ou éviter. On lui a appris a discerner le bien et le mal [...]. S'appuyant sur la volonté exprimée par le dieu, volonté incompréhensible et indiscutable, on s'efforça de lui faire accepter comme l'expression du bien la résignation passive, l'aveugle soumission, la douleur, le renoncement aux aspirations les plus naturelles. Le mal officiel, ce fut la vie elle-même avec tous ses désirs et toutes ses joies, son besoin de liberté, sa curiosité des choses, ses fières révoltes, son horreur de la souffrance, tout de ce qui est beau et vrai." p.54-55

"Mais ce qui aurait véritablement réjoui Alexandra c'est la visite du quatorzième Dalaï-Lama qui s'est rendu deux fois à Samten Dzong, en 1982 et en 1986. "Je suis vraiment très heureux car j'ai vu là où elle habitait, je me suis senti très proche d'elle. J'ai ressenti son grand amour pour notre culture", déclarait Tensing Gyastso à Digne le 15 octobre 1982. En reconnaissant Alexandra David-Néel comme la plus grande des spécialiste de la culture tibétaine du 20ème siècle, il donnait un sens à l'engagement de toute une vie : quel meilleur moyen de sauver une culture que la diffusion de la connaissance ? Par son amour des paysages tibétains, de la langue, des légendes, des hommes et des femmes du pays des neiges, Alexandra fait revivre le Tibet dans l'imaginaire du monde, un Shambala spirituel qu'aucune armée, aucune colonisation ne pourra jamais détruire." p.261-262

"Voilà une autre contradiction d'Alexandra : elle n'est pas si détachée des conventions qu'elle le prétend, elle aime être servie par des domestiques zélés. Très gourmande, elle raffole de mets raffinés et porte des vêtements bien coupés, des chapeaux et des soieries, mais elle aspire tout autant au dénuement. Privilège des riches qui peuvent choisir de se dépouiller de tout le confort qui les encombre. Elle mettra douze années à se débarrasser des ses oripeaux d'Occidentale."

"Au mur des peintures tibétaines et cette citation qui avait marqué son adolescence : "Le monde est une charogne et ceux qui s'y attachent sont des chiens" ! Il n'est pas signé d'un cynique grec, mais de Pierre Valdo, qui fonda au 16ème siècle le mouvement protestant des Vaudois." p.149

25 mars 2017

"Prix Clara 2016" de Collectif

 Prix Clara 2016 de Collectif

 prix clara 2016

Résumé :

Depuis 2007 plusieurs centaines d'adolescents âgés de moins de 17 ans, en France et dans tous les pays francophones, ont participé à ce concours de nouvelles. Sur quelques six cents nouvelles envoyées, seulement une poignée sera retenue pour former ce recueil, offrant ainsi l'opportunité à des écrivains en herbe d'être publiés. Dévoilant une sensibilité à vif à travers des thématiques aussi diverses que la politique, la maladie, et le voyage, les nouvelles du Prix Clara ouvrent une fenêtre sur les rêves et les préoccupations des adolescents d'aujourd'hui. Amour, science-fiction, polar, témoignage, aventure : tous les genres sont explorés avec brio par ces jeunes, révélant ainsi leur intérêt et leur talent pour l'écriture. Ces nouvelles surprennent par leur fraîcheur, leur originalité, leur sincérité, et proposent un kaléidoscope de l'imaginaire adolescent.

Mon avis :

Pour une fois j’admets que je n’ai pas été emballée par ces nouvelles. Voilà 3 années d’affilées que je lis le Prix Clara, habituellement j’y trouve de la poésie, beaucoup d’imagination, de l’intensité, des histoires intéressantes à lire avec toujours quelque chose de peu commun. Là, rien de tout cela.

Alors, les histoires ne sont pas terriblement ennuyeuses à lire, elles se lisent très bien (sauf Terre-Happy qui fut trop SF pour moi), mais niveau lenteur, niveau histoires communes, banales, réchauffées, disons que ça se pose là. En effet, certaines sont molles et tournent un peu en rond comme On n’entend que ce qu’on écoute et Eclats de vie. Et d'autre comme La fuite raconte un peu trop ce qu’on entend déjà ailleurs chez les journaleux. Bref ! Rien de palpitant ni de vraiment nouveau.

En fait, les seules qui furent assez sympas à lire sont J’aimerais mieux être un superbe météore et Kolindre. Qui pour la dernière avait - à défaut d’originalité - une certaine intensité dans l’émotion et pour la première une idée sympa avec cette manière d’aborder l’auteur JL.

En conclusion, je ressors de cette lecture déçue par rapport aux années précédentes où la lecture de ce livre m'avait tant plu. Mais merci aux éditions  Héloïses d'Ormesson et Lecteurs.com.

14 février 2019

"Antivax : la résistance aux vaccins du XVIIIème siècle à nos jours" de F.Salvadori & LH.Vignaud

Sur Encre d'époque (mon 2ème blog) :

Mon avis sur Antivax : ici.

Antivax la résistance aux vaccins du XVIIIème siècle à nos jours

Résumé :

Selon une enquête récente, plus de 40 % des Français considèrent que les vaccins ne sont pas sûrs. La rougeole s’étend sur notre territoire, la diphtérie réapparaît en Europe, le monde voit s’éloigner la possibilité d’une prochaine éradication de la poliomyélite, seuls 20 % des infirmiers se vaccineraient contre la grippe saisonnière… Comment expliquer cette vague de méfiance, menaçant de faire resurgir en Occident des maladies que l’on pensait disparues ?
Oppositions religieuses, arguments écologiques, préventions contre une industrie Big Pharma et un État Big Brother… Si internet facilite aujourd’hui la diffusion de théories conspirationnistes, la plupart des courants « antivax » modernes reprennent des arguments nés dès le XVIIIe siècle. Pasteur lui-même ne fut-il pas en son temps accusé d’être un spéculateur vantant les mérites d’un procédé qui aurait fait plus de victimes que la maladie elle-même ?
Une enquête sur trois siècles d’oppositions à une révolution médicale, qui fait le point sur toutes les polémiques actuelles à la lumière des débats du passé.

15 juillet 2017

"La blog de Gaea tome 1 : la bourse ou la vie in game" de collectif

La blog de Gaea tome 1 : la bourse ou la vie in game de Jarnet, Cardona, Torta

noob

 Résumé :

Gabrielle Jolivet a beau collectionner avidement les crédits lorsqu'elle joue son personnage de Gaea l'invocatrice dans son jeu vidéo en ligne préféré, elle n'en reste pas moins sans le sou, comme la plupart des étudiants de son âge. Manipulatrice vénale pour certains, ingénieuse et économe pour d'autres, c'est sur son blog qu'elle sévit. Suivez ses aventures et celles de ses amis dans sa quête du buzz !

Mon avis :

Que font nos noobs préférés quand ils ne sont pas devant leur écran à nous faire vivre des aventures rocambolesques ? Ils vivent leur vie, comme vous comme moi, mais une vie qui leur en réserve autant que le jeu en ligne Horizon. Dans le fond cependant rien de surprenant, bien que parfois un peu étonnant, mais la manière dont c’est raconté avec notamment des clins d’œil aux autres cultures (cinéma…) fait que j’ai rigolé ou souri, et que j’ai apprécié suivre le fil des pages qui réservent des bons moments de lecture où nos personnages restent égaux à eux-mêmes. Oui j’ai pris plaisir à lire cette BD car même dans la vie de tous les jours ça reste magique et incroyable. D’ailleurs ça n’arrive pas en vrai, qu’on se le dise, mais par contre ça n’arrive qu’à eux.

Outre le scénario, niveau couleur, dessin c’est comme la série en BD Noob, agréable à regarder. On voit que le travail est soigné et je crois même noter une différence de trait, de proportion, de design sur les personnages entre ceux du jeu et ceux de la vraie vie, mais après c’est peut-être moi qui me drogue sans le savoir.

En résumé en résumons no comments, c’était bien, c'était une lecture agréable et pour ma part une série que je vais suivre et compléter, tout comme Noob que j'ai commencé y a peu, car ça fait très peu de temps que je connais la série web.

Merci Babelio et Olydri éditions.

25 décembre 2018

"Le Facteur Cheval : jusqu'au bout du rêve" de Nils Tavernier

Le Facteur Cheval : jusqu'au bout du rêve de Nils Tavernier

facteur cheval

Résumé :

En 1879, à Hauterives dans la Drôme, le facteur Cheval effectue chaque jour dix heures de marche pour boucler sa tournée de 32 kilomètres... Pas un instant de repos pour ce fils de paysan qui n’est allé que six ans à l’école. Et pourtant, la maturité venant, il se lance dans l’une des aventures les plus extraordinaires du siècle. Trente-trois années durant, sans aucune connaissance de l’architecture, il va bâtir pour l’amour de sa fille Alice un Palais idéal «vu en songe». Un palais aujourd’hui classé monument historique et visité par le monde entier... Auteur et réalisateur, Nils Tavernier a été bouleversé par la destinée étonnante de ce simple facteur devenu un artiste reconnu. Sa vie lui a inspiré un film magnifique ainsi que le présent livre, première grande biographie de Ferdinand Cheval nourrie d’archives inédites, notamment de son journal.

Mon avis :

Nous voilà dans la Drôme pendant le 19ème siècle. Dans une France pré-révolutionnaire et révolutionnaire riche en changement, dans les campagnes le paysan, le petit ouvrier, ne voient pas vraiment d’amélioration à sa misère. Obligés qu’ils sont, d’exercer divers métiers pour survivre, la révolution ne leur a jamais réellement appartenu…
Nous voilà dans la Drôme pendant le 19ème siècle, et c’est dans cette France rurale encore superstitieuse, que né Ferdinand Cheval enfant de paysan et précurseur de l’architecture naïve.

Nous connaissons quasiment tous l’œuvre de Cheval, de visu ou sur photo. On sait aussi du sculpteur qu’il était facteur et qu’il a imaginé son château de longue année avant de passer à l’action. Mais au fond, qu’en savons-nous exactement ? Et qui peut prétendre apprécier l’œuvre sans connaître sa vie ? Les souffrances, les rêves, les envies de cet homme ? Car oui, une fois n’est pas coutume pour l’art contemporain, je vais penser pour le coup que ce château est intime lié à cet homme, à ce qu’il portait dans ses tripes, sa tête et son cœur. En effet, d’un terrain de jeu pour sa fille à une justification pour s’évader de la peine, d’une envie furieuse à réaliser un rêve à cette envie d’entreprendre, chaque parcelle de ce château répond au désire de cet homme. Et c’est cette histoire, cette tête, cette vie que l’auteur Nils Tavernier nous propose de découvrir.

Fruit d’une longue recherche et conclusion d’un travail minutieux, Nils Taverniers va donc nous faire découvrir la France d’alors (un peu), mais aussi et surtout la vie de cet homme qu’il n’a pas exposée dans la totalité de son film. Et mes amis quelle vie !
Comment vous dire que quand vous lirez ce livre, il est probable qu’une impression d’admiration devant la ténacité de cet homme naisse en vous très vite ? Car devant les malheurs de cet homme, mais qui n’a jamais cessé de croire et qui n’a pas chômé un instant, la force de ce simple facteur va vous éblouir. Et vous éblouir autant que son imagination à laquelle il ne refusait rien ; cosmopolite (merci de ne pas y voir un hymne à la mondialisation), sauvage, religieux, naturel, marin… tout se mélange, se fusionne, dans un bâtiment pour ne former qu’un.

L’admiration est une chose, la vision onirique de l’artiste aussi. Mais quid de la personnalité de ce dernier ? Là aussi l’auteur, ne l’a pas oublié.
Considéré comme un peu fou, même si finalement on apprécie les touristes qui affluent dans ce petit village, car c'est un peu comme Rodia aux EU de l'art spectacle, il est intéressant de voir que ce simple facteur, discret, et acceptant de supprimer certaines choses écrites dans la description de son Palais pour les articles nationaux, prenne de l’assurance au fur et à mesure que le temps passe, et arrive à s’imposer comme le seul artiste de sa gloire, que d’autres ont tenté de s’approprier. Mais n’allez pas croire pour autant qu’il prit la grosse tête, cet homme a su rester humble toute sa vie, comme toute les petites gens de l’époque.

Toutefois, si vous pensez ne lire que l’histoire d’un homme qui va évoluer et n’a jamais lâché prise, détrompez-vous. Car si Le Palais idéal et son créateur tiennent la plus grosse place dans ces pages, tout n’est pourtant pas que cela. En effet, il est aussi beaucoup question du bâtiment, que ça soit dans la description et sa construction - c’est même parfois là un peu long -, mais aussi dans son combat pour la reconnaissance au monument historique. Car en effet, si aujourd’hui l’œuvre de Cheval est qualifiée d’art brut, d’art naïf, d’aucuns à l’époque n’appelaient pas cela de l’art, et il aura fallu la ténacité de Malraux et que les surréalistes s’y intéressent et le revalorisent en même temps que Gaudi, pour que ce Palais idéal, ce château improbable, soit protégé du temps et de ses ravages. Avec toutefois quelques difficultés à ce niveau-là.

En résumé, ce fut un livre agréable à lire malgré quelques longueurs, et si vous voulez lire et prendre connaissance d’un homme qui marqua l’histoire de l’art mais qui jamais n’aura des centaines biographies sur sa personne, ce livre est franchement pas mal. Car il a l’air plutôt bien complet.

Merci aux éditions Flammarion.

4 juin 2019

"Les amants de Pompéï" de Michel Blondonnet

Les amants de Pompéï de Michel Blondonnet

Source: Externe

Résumé :

Richissime héritier, Numerius règne sur d'immenses domaines viticoles de la région de Pompéi. Il vit dans les plus somptueuses villas de cette petite cité devenue le paradis du luxe, de la débauche, la villégiature préférée de l'aristocratie romaine dont il fréquente l'élite mondaine et intellectuelle. Ami de Sénèque et de Pline, ce patricien éclairé se montre pourtant impitoyable dans la défense de ses possessions, dans un temps où le meurtre est monnaie courante. Marié à une beauté gauloise qui s'oublie dans les bras des gladiateurs, Numerius a choisi pour maîtresse une esclave parthe, future régente de sa vie. À cette femme aimée, il a offert un énigmatique bracelet d'or qui va changer leur destin.

Nous sommes sous Tibère, bientôt sous Néron. Les empereurs se succèdent dans un extraordinaire climat de raffinement et de cruauté. Mais dans les profondeurs du Vésuve, la terre commence à trembler. Octobre 79 approche.

Mon avis :

Si je vous dis que ce livre sort d’un parchemin qui date du 13ème siècle, dont le 16ème siècle aurait recopié la teneur avant la disparition du premier ; vous prendrez cela pour une aimable légende, un roman du moyen-âge comme cette époque a su si bien les faire. Mais si je vous dis que cette aimable légende possède des traces archéologiques bien palpables ; qu’en pensez-vous ? Avouez que ça titille votre curiosité. Et si tout ce livre, Les amants de Pompéi, n’était que réalité ? Ou presque ? Les écrivains successifs y ayant forcément mis leur touche personnelle, bien que j’ignore le contenu du parchemin d'origine tout comme vous.

Cette histoire nous emmène il y a 2000 ans, dans l’Empire Romain. Quand tout est encore beau, où Rome brille avec ses personnages tel que Pline, Sénèque, Columella, qui sont au demeurant les arrières personnages plus ou moins récurrent de ce livre. Dans cette Italie antique ça brille en beau monde donc, ça brille dans le paysage aussi, on imagine ces grands temples, ces grandes constructions, ces grands projets, et aussi au pied du Vésuve cette Campanie prospère, parfumée de vin et de Méditerranée. On imagine, mais on s’y verrait bien y vivre aussi. Bon peut-être pas au pied du Vésuve.

Dans cette Campanie prospère nous allons donc suivre la vie de Numerius Vibius. Vendeur de vin, homme d’affaire redoutable et citoyen impliqué. Rien qu’à travers ce personnage, nous allons déjà aborder une grande part de ce qui fait la Rome antique ; les assassinats (qui sont un sport national), l’esclavage et ses lois, le mariage, la famille, le commerce, la politique. Et tous ces sujets sont vraiment bien racontés, même si on regrettera juste que les points historiques soient trop vite abordés, encore que l’éruption était pas mal.

Cependant et même si pour le côté plongée historique ce livre vaut le coup d’œil, il faut surtout l’aborder pour son histoire ; l’histoire d’un homme commerçant et amoureux d’une esclave, mais qui avant ça est marié avec des enfants. Cette histoire, même si elle n’a rien d’exceptionnelle de base, a été pour moi très agréable à suivre car elle fut terrible d'une part, mais aussi parce qu'elle n'est pas arrivée à me faire détester Numérius d'autre part. Alors que techniquement il avait tout pour me déplaire avec ses histoires de chose pas très claires.
De fait, devant cette incompréhension qui me laisse pantoise, je me demande si je ne suis pas arrivée à détester ce mec parce que le roman m’a plongé dans cette époque en me faisant oublier la mienne ? Ou parce que dans le même temps, il possède un côté tendre qu’on n’arrive pas à imaginer à cette époque ? Quoi qu'il en soit les deux cotés sont-là et c'était plutôt agréable.

Enfin, le fait de penser que cette histoire avait une part de vérité grâce à l’archéologie, me l’a rendue plus agréable à lire que de coutume. (Oui, rien que pour ça.) Je précise que je ne prends pas forcément plaisir au malheur des autres, mais ça joue forcément de se dire qu'on lit peut-être une histoire d'il y a 2000 ans.

Quoi qu’il en soit pour le côté historique, le côté presque vrai de l’histoire puisque l’archéologie a l’air de lui donner en partie et un peu raison, il faut lire ce livre. On découvre beaucoup, on ouvre les yeux tout grands, on tremble avec la terre et on ne s’ennuie pas un seul instant.

Albin Michel.

11 juin 2019

"Il était une fois la Chine : 4500 ans d'histoire" de José Frèches

tiIl était une fois la Chine : 4500 ans d'histoire de José Frèches

Source: Externe

Résumé :

Qui mieux que José Frèches, à la fois historien et conteur passionné, pouvait nous dévoiler les beautés et les mystères de la Chine, acteur majeur de notre monde, omniprésente dans notre vie quotidienne et dans nos médias ? On ne peut comprendre ce qui se passe aujourd'hui avec la Chine sans prendre en compte son passé immémorial. C'est la seule civilisation vieille de plus de 4 500 ans qui n'a jamais disparu. Les traditions, les coutumes, l'héritage culturel d'un Chinois d'aujourd'hui viennent en droite ligne de ces millénaires d'histoire. Récits de la vie quotidienne, biographies, légendes et anecdotes insolites... Avec ce livre, José Frèches établit un pont entre nos deux mondes, nous transmettant avec enthousiasme et simplicité son savoir sur l'Histoire et les histoires de la Chine. Parce que nous avons tous envie de connaître la place qu'occupera ce pays immense et fascinant dans notre vie, demain.

Mon avis :

4500 ans c’est long ! C’est aussi beaucoup de personnage, de changement, d’évolution ou de régression, donc autant vous dire que je n’ai pas reconnu beaucoup de cette lecture. Pour autant, l’impression générale que j’ai en sortant de cette lecture c’est que ce pays exotique possède une histoire riche. On sait tous que la Chine a été première dans pas mal de domaine et d’invention ; la poudre à canon, la boussole, l’imprimerie c’est eux. On sait tous qu’elle a été un exemple pendant longtemps pour le Japon, et que quand l’Europe l’a mieux découverte elle en fut elle-même éblouie.

Plus profondément pourtant, on sait peu de la politique et de l'histoire de ce pays, à part éventuellement la fin du 19ème siècle et le 20ème siècle. Voilà donc un livre, qui sans rentrer dans les détails, va réparer cette lacune, en nous présentant les révoltes paysannes, le système administratif, les conquêtes, la pensée chinoise, les rapports avec les autres, le quadrillage de la population, les changements de dynastie avec leur bienfaits ou pas. Hé oui ! La Chine, comme dans beaucoup de pays du monde, c’est parfois des belles avancées mais aussi des reculs. Tout n’est pas beau et excellent, voyez le communisme qui a détruit des perles chinoises artistiques ou autres (le pire c’est qu’après ça va hurler sur Taiwan pour récupérer ce que eux auraient détruit sans scrupule).
Outre, l'histoire, l'autre atout de ce bouquin c'est qu'il a aussi une petite ouverture sur la Chine de demain. En montrant le monstre que deviendra ce pays d'un point de vue économique et commercial, et en l'interrogeant sur les revanches historiques. En plus de cela, il aborde quelques problèmes comme l'énergie et l'immobilier.

Toutefois, ce que je regrette un peu avec ce livre, qui est une excellente première approche au demeurant, c’est que l’on ne retient finalement pas grand-chose. Car il approche peut-être l’histoire de manière trop large, ce qui n’aide pas à en retenir le maximum. Pour moi, après lecture de ce livre, je me dis qu’il vaut peut-être mieux lire plusieurs livres qui abordent chacun une époque, un personnage, un évènement, plutôt qu’un condensé, car finalement l’histoire chinoise se répète pas mal et ça ressemble à l’arrivée à un gloubi-boulga de connaissance et d’impression. En tout cas pour moi. Excepté ce que je connaissais déjà fin 19ème siècle et 20ème siècle, le reste me reste assez flou au final... - à part les encadrés qui s'attardent sur un point particulier que j'ai plus ou moins retenu.

En résumé, c’est une bonne approche, l’auteur connaît très bien son sujet, mais finalement pour moi c’est trop vaste et je n’en retiens que peu de chose à mon grand désarroi. Mais j'y retournerai souvent.

XO éditions.

Extrait :

"L'accumulation, sous les Yuan et sous les Ming, des catastrophes naturelles (séismes, débordement des grands fleuves, pluies torrentielles) et des famines consécutives à celles-ci incita Zhuxiao le cinquième fils de l'empereur Hongwu, à pilier (1406) un ouvrage censé permettre aux plus pauvres de se nourrir "en cas de disette". Il s'agit du Précieux Herbier pour la Survie en cas de Disette (Jiu Huang Bencao) qui recense 444 plantes comestibles susceptibles de servir d'ingrédients au "repas de famine". On y trouve quantité de recettes sur la façon, par exemple, de combiner la feuille d'ortie à la tige de sorgho et de mélanger le tout avec des écorces tendres, ou encore piler certaines racines pour obtenir "une pâte nourrissante et au goût délicieux"... L'administration encouragea la diffusion du manuel de survie de Zhuxiao, mais sans pour autant empêcher les malheureux, qui n'avaient plus rien à se mettre sous la dent et erraient de village en village à la recherche de quelques grains de riz, de se révolter et de se livrer au pillage..."
p. 264

5 février 2018

"Le seigneur de Charny" de Laurent Decaux

Le seigneur de Charny de Laurent Decaux

Source: Externe

Résumé :

Champagne, 1382. Quand, après six années de croisade, Jacques de Charny regagne enfin ses terres, il découvre, stupéfait, une foule immense massée devant l’église du château.

De toute l’Europe, des pèlerins affluent pour prier devant la relique extraordinaire détenue par la famille : le saint suaire, sur lequel apparaît le corps martyrisé du Christ. Pour sauver le domaine de la faillite, Jeanne, la mère de Jacques, a décidé d’exposer publiquement cette relique cachée aux yeux du monde depuis des décennies.

Alors qu’il espérait être accueilli à bras ouverts, Jacques se heurte à la défiance et l’hostilité de tous. Sa mère, la première, lui reproche d’avoir ruiné la seigneurie avec ses voyages en Orient. Pierre d’Arcis, l’implacable évêque de Troyes, veut interdire l’exposition du drap sacré. Et même sa promise, la ravissante Hélène, s’est mariée à un barbon…  Seuls ses deux amis d’enfance, Miles, le bouillonnant comte de Brienne, et Arnaut, le fougueux chevalier de Jaucourt, semblent se réjouir de son retour.

C’est alors qu’un jeune seigneur et sa suite arrivent en Champagne pour admirer la sainte relique. Pour Jacques, cette visite inattendue va s’avérer providentielle…

Mon avis :

Le seigneur de Charny est le premier roman de Laurent Decaux. Ce livre n'apporte rien de neuf sous le soleil, pour autant il se lit bien. Descriptif d'une époque - avec des arrangements - son histoire se déroule au sein d'une seigneurie en ruine suite à la croisade entreprise par le fils de Charny. Seigneurie désargenté certes, mais riche du Saint Suaire autour duquel il existe un désaccord et qui sera source de pas mal d’ennui. Via ce linceul pourtant, le livre montre comment à l’époque on tentait d’attirer les pèlerins pour faire rentrer quelques argents dans les caisses afin de relancer ou d’enrichir la seigneurie, ou pour donner un écrin à quelques reliques rares afin de s’attirer quelques faveurs du ciel.
Ce ciel, dont les représentants menacent d'excommunication ceux qui vénèrent des faux et menacent la vie de toute une bourgade par leurs positions. Positions qui peuvent dépendre des rois comme des papes, comme dans ce livre où notre histoire du Suaire se passe lors du grand schisme de l’Eglise d’Occident et se base sur une opposition véritable de Pierre d’Arcis.

Bref ! Toute cette histoire du Suaire apporte déjà beaucoup d’intrigue, de description et de rebondissement à ce livre, c’est même la principale intrigue, mais pour être honnête… pas la meilleure.
En effet, pas la meilleure, du coup heureusement que ce livre compte dans ses pages la présence de Charles VI (avant qu’il ne soit le roi fou) et les intrigues qui l’entourent pour mettre un peu de piment dans cette langueur campagnarde.
Effectivement et même si finalement ce n’est pas si présent, les quelques aventures avec ce roi et son entourage font un bien fou ! Comme cette histoire de Suaire est finalement assez molle et tire en longueur - ce qui peut vite devenir lénifiant, sauf sur la fin où elle devient vraiment intéressante - voir ce roi vivre dans un panier de crabe, opposer un refus et entreprendre la guerre, réveille fortement l’intérêt du lecteur et donc l'intérêt du livre vu qu'on s'éloigne un peu du sujet principal qu'est le Suaire.

Mais que serait ce livre sans son personnage Jacques de Charny et ses amis coureurs de jupons et bons vivants ? Amis qui lui remontent au demeurant le moral vu que le retour n’est pas celui escompté, puisqu’il est accueilli froidement par sa mère et qu’il est délaissé par sa promise qui a épousé un riche barbon.
Pour être franche, là aussi ce ne sont pas les personnages du siècle, mais leur compagnie, leurs 400 coups et leur amitié rajoutent de l’agréable au roman qui sans ça serait encore plus long à lire, surtout au début.
Le plus cependant avec ces trois personnages, c'est qu'ils ne sont pas invincibles, ils ne sont pas les meilleurs, ils ne sont pas les plus forts, ce qui met quand même une touche de réalité agréable dans ces portraits, parce que c'est chiant mine de rien ces chevaliers qui s'en sortent à trois contre cent !

En conclusion, j’ai apprécié ce livre et surtout la fin qui est terrible, mais le début a été un peu difficile, ça devient vraiment intéressant pour moi dès le départ de Charles VI et l’action de l’évêque sur le Suaire. Avant pour moi, ça colle au décollage, mais je sais qu’à d’autres il n’a pas fait cet effet-ci, donc à tenter pour ceux qui veulent, car au fond il est vrai que l’on ne passe pas un trop mauvais moment non plus. Il y a quand même des choses agréables en plus de l’époque médiévale. Et en plus l'auteur est assez bien renseigné, ce qui est indéniablement un plus.

Merci à XO Editions.

5 juillet 2017

"Quand la météo fait l'histoire" de Louis Bodin

Quand la météo fait l'histoire de Louis Bodin

louis bodin

Résumé :

Depuis la nuit des temps, les désordres météorologiques influent sur le cours de l'histoire : des pluies ont fait basculer l'issue des plus grandes batailles, comme à Waterloo ou à Azincourt ; les mauvaises récoltes de 1788 et 1789 ont attisé la fureur populaire et les grondements de la Révolution ; la pluie et la boue de la dramatique année 1914 ont freiné l'offensive française et précipité la guerre des tranchées ; la vague de froid de 1954 a entraîné le mouvement de solidarité de l'abbé Pierre ; et les canicules de 1976 ou 2003 ont fait vaciller les gouvernements... Grand spécialiste de la météorologie, Louis Bodin nous invite à un voyage inattendu et passionnant, qui nous montre que le climat a toujours été un acteur incontournable de notre histoire !

Mon avis :

La météo n’est jamais seule responsable des échecs, des défaites, des révoltes, des crises, mais il est certain qu’elle est un facteur non négligeable de ces équations et qu’elle aura plus d’une fois fait trembler les gouvernements.
Loin du réchauffement climatique, du trou de la couche d’ozone, Louis Bodin va nous montrer dans son petit livre intéressant que la météo a toujours imposé sa loi aux hommes et que ces derniers ne sont pas toujours responsables de la colère naturelle. Certes, le réchauffement climatique aujourd’hui - et quoi qu’en dise l’auteur - est responsable de beaucoup de catastrophe, mais avec ce livre qui combine évènements historiques, anecdotes (qui sert souvent d’intro au sujet du chapitre) et un recul sur la situation, on va se rendre compte, si ce n’est pas déjà fait,
que ce n’est pas toujours le cas vu qu’à l’époque où il n’était point vraiment question d’une grosse activité humaine, le temps déjà n’en faisait qu’à sa tête.

Mais si ce livre met en avant le facteur temps au cœur d’une équation pour expliquer certaines défaites, situations critiques, il va aussi au-delà car l’auteur montre comment le facteur humain prend une grosse place dans la tragédie et comment le temps joue sur nous. L’entêtement de Napoléon, les faux pas d’un gouvernement qui les fonts vaciller, les comportements et l’impatience des citoyens ou du bas peuple à l’époque où la citoyenneté n’existait pas, etc. montrent que la question météorologique va plus loin que des phénomènes atmosphériques et que cette dernière est inextricablement liée à l’espèce humaine et sa nature. D’ailleurs je parle de tragédie mais parfois cela a été aussi source de solidarité.

Cela étant et au-delà de tout cela ; temps, nature humaine, faux pas gouvernementaux, ce livre est aussi intéressant d’un point de vue pédagogique car on apprend certaines causes de mauvais temps comme l’éruption du volcan Tambora en 1815 responsable de mauvaise récolte en Europe, mais aussi l’évolution de cette science toujours incertaine et la manière dont elle est perçue par la population ou encore les états-majors.

Bref ! C’est un petit livre sans prétention mais franchement agréable à lire. Il nous apprend beaucoup de chose et est intéressant.

Merci aux éditions J'ai lu.

7 juillet 2019

"Des maquis du Morvan au piège de la Gestapo : André Rodneay, agent de la France libre" de Joël Drogland

Sur Encre d'époque :

Mon avis sur le livre de Joël Drogland Des maquis du Morvan au pège de la Gestapo.

Des maquis du Morvan au piège de la Gestapo André Rodneay, agent de la France libre deJoël Drogland

Résumé :

Dans la nuit du 12 septembre 1943, l’agent français André Rondenay atterrit sur le sol de la France occupée. Ce jeune polytechnicien de 30 ans, évadé des camps de prisonniers allemands, vient d’être formé par les services secrets anglais, après son recrutement par le BCRA qui le considère comme l’un de ses meilleurs atouts.
Les missions de celui qui va devenir le représentant de la France libre auprès de la Résistance intérieure pour l’ensemble de la zone Nord sont de la plus haute importance : direction du plan Tortue visant à retarder d’au moins huit heures l’arrivée des Panzers sur les lieux du futur débarquement, destructions d’industries vitales pour l’armée allemande, sabotages de chemins de fer…
Mais sa mission la plus difficile sera d’unir les maquis du Morvan, divisés en organisations aux orientations politiques parfois diamétralement opposées, pour en faire un des plus puissants bastions de la Résistance française. Dans cette entreprise à haut risque, il devra faire face aux pires calomnies venant de son propre camp, jusqu’à ce que, trahi et arrêté, il soit exécuté par les agents de la Gestapo, de l’Abwehr et de la Milice qui l’avaient traqué sans relâche, à quelques jours de la libération de Paris. En suivant le parcours d’un héros de la guerre de l’ombre, Joël Drogland nous emmène au plus près de la vie des combattants clandestins, retraçant leurs victoires, mais aussi leurs défaites et leurs luttes fratricides.

6 mai 2019

"Léonard de Vinci" de Carlo Vecce

Sur Encre d'époque :

Mon avis sur Léonard de Vinci de Carlo Vecce, LA biographie de référence. ICI.

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Résumé :

Léonard de Vinci, ou l’incarnation mythique, presque effrayante, du génie, et du génie universel : « aucun homme ne vint au monde qui en sût autant que Léonard », disait François Ier, guère démenti par la postérité, même si elle a consacré l’artiste avant de découvrir le savant, à la fin du XVIIIe siècle.
Mais le mythe n’a pas tué l’homme, tant Léonard a laissé de traces de ses pérégrinations dans l’Italie de la Renaissance. De cet enfant naturel, natif du village de Vinci, devenu un maître auquel les puissants font leur cour, nous découvrons jour après jour les espoirs, les projets, les toquades, mais aussi les contradictions : prodigue avec ses amants, Léonard tient la comptabilité de ses dépenses quotidiennes avec la précision d’un usurier. Ardent promoteur de la liberté intellectuelle, il se met pourtant au service de tyrans qu’il abandonne à la hâte lorsqu’ils tombent en disgrâce. Et quand il s’attaque à de grandes fresques murales promises à l’éternité, il expérimente des techniques nouvelles qui conduiront ces œuvres à la ruine.
C’est peut-être là le fil rouge de cette vie de Léonard : toujours rêver, toujours perfectionner, toujours inventer, au service de la peinture ou des mathématiques, de l’art de l’ingénieur ou de celui du poète.
Jusqu’à sa mort, il n’a guère le temps de peaufiner l’inachevé, comme cette ultime démonstration géométrique qui clôt ses carnets, interrompue, écrit le vieil homme, « parce que la soupe refroidit ».

23 août 2019

"Le garçon et l'aigle" de Nathalie Beau

Le garçon et l'aigle de Nathalie Beau et illustré par Donatien Mary

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Résumé :

Ilir vit dans les montagnes d’Albanie et aime s'y promener. Un jour, il sauve un aiglon d’un serpent prêt à le mordre, et le prend avec lui, persuadé que ses parents seront fiers. Mais la mère de l’aiglon le supplie de libérer son petit. En échange, elle promet de rendre Ilir aussi fort qu’un aigle. Ilir accepte et grandit sous l’ombre de l’aiglon, toujours là pour veiller sur lui.

Mon avis :

Ce conte qui nous narre l'histoire d'Ilir jeune garçon ne manquant pas de courage et venant d'une famille paysanne et nombreuse, fera découvrir aux enfants un conte inspiré d'Albanie. Agrémenté de dessin stylisés et modernes, au fil des pages le petit lecteur verra ce petit bonhomme compatissant envers la maman aigle et son petit, devenir un puissant seigneur et guerrier ne manquant pas de courage pour protéger les siens.
Agréable à lire, on regrettera juste la rapidité du passage entre la promesse faite à l'aigle et la force du jeune homme qui se développe. Mais c'est un détail.

En résumé, pour les enfants qui apprennent à lire c'est un petit conte rapide et facile à aborder, en plus d'être agréable à regarder. Pour ceux qui ne savent pas lire, visuellement et à entendre c'est agréable aussi.

Editions Flammarion jeunesse.

17 novembre 2019

"Le Roi fol" de Laurent Decaux

Le Roi fol de Laurent Decaux

Source: Externe

Résumé :

Au début de l'année 1392, tous les rêves sont permis à Charles VI. La reine Isabeau vient d'accoucher d'un fils, le pays retrouve la prospérité, la guerre avec l'Angleterre touche à sa fin. Mais, en quelques mois, un scandale d'adultère, un attentat contre son premier ministre, une maladie inexplicable s'abattent sur le jeune roi.

Charles diminué par ses crises de démence, les factieux s'agitent en coulisse. à la cour, le vice est l'affaire de tous et l'ambition n'est pas l'apanage des grands. Dans l'incroyable entreprise de démolition d'un règne, le spéculateur Nicolas Flamel, l'Italienne Valentine Visconti, le peintre Paul de Limbourg et le cuisinier Taillevent auront tous un rôle à jouer.
La France en sera quitte pour cinquante années de chaos.

Complots, joutes sanglantes, plaisirs débridés, Le Roi fol est le roman d'une France médiévale exaltée, soumise à toutes les passions.

Mon avis:

Nous sommes au 14ème siècle en 1392, Charles VI n'est pas encore le roi fou mais le bien aimé. A cette époque, il est un roi bien parti pour donner le meilleur à son royaume, mais il ne le pourra pas. A cause de sa folie, à cause de son entourage. Lecteur apprête-toi à plonger dans ce panier de crabe où tous les coups sont permis.

Ma lecture du Seigneur de Charny l’année dernière m’avait moyennement plu, j’avais trouvé le roman bien et pas bien à la fois. Certains sujets m’avaient plu et d’autres traînaient un peu trop en longueur pour moi, ce qui m'avait fait sortir mi-figue mi-raisin de cette expérience livresque. Cette année, dieu merci, l’expérience romanesque qui m’a été offerte avec ce livre a été cent fois meilleures ; avec son nouveau roman Le Roi fol, Laurent Decaux m’a offert une expérience de lecture franchement différente et franchement plus agréable que celle de 2018, étant donné que l’auteur a gagné en souplesse d’écriture, en maîtrise, en un mot : en talent.

En effet, contrairement au premier livre qui était pour moi long au démarrage, qui bloquait un peu, qui languissait dans son récit, le roman est ici à mon goût plus fluide, plus rapide, et j’ai trouvé accessoirement que le mélange des intrigues était mieux maîtrisé que dans le premier roman. Je m'explique, autant dans le Seigneur de Charny on distinguait deux voire trois histoires dans un livre, autant là on a pour un livre des histoires qui s’agglomèrent correctement entre-elles pour en former une seule à l’arrivée. Et une seule particulièrement prenante, il faut bien le dire.
Faut dire que c’est difficile de ne pas faire prenant avec ce roi et la Guerre de Cent ans. Oui pour ceux qui dormaient dans le fond, je rappelle que l’anglais n'est pas le seul ennemi à la France, et personnellement j’ai toujours pensé que le règne de Charles VI c’était le règne de ce roi qui pouvait permettre le pire comme le meilleur - et j’ai trouvé cette dichotomie bien mise en avant dans le livre au demeurant.

Bref ! Niveau écriture, y a pas à tortiller c’est 100 fois mieux maîtrisé que le Seigneur de Charny qui en soit n’était pas non plus mauvais. Je tape dessus depuis le début, mais la lecture avait des choses quand même intéressantes.

Outre ceci, un autre point que j’ai adoré, c’est le développement des personnages. Je dois dire que je les ai tellement trouvé bien fait, que pendant un moment je les ai cru réels. Alors, je sais que certains sont réels et d’autres pas, mais l’auteur leur a tellement bien fabriqué un caractère, une personnalité dans l’esprit de l’époque, que c’était difficile de ne pas y croire. Sans conteste, il y a dans ce livre une meilleure maîtrise du portrait aussi, après on n’adhère à ce qu’il a fait ou pas. Et quand je dis ça je pense surtout à la femme de Charles VI, mais personnellement je suis du même avis que l’auteur ; pour moi c’était une garce.

Bon, vous l'aurez compris, j'ai aimé ce livre et son histoire dans l'Histoire. On a dans ces pages ce qu'on est en droit d'attendre dans un roman histrorique, et le tout est amené avec érudition et talent. On gravite pleinement dans l'entourage de ce roi où on croise le pire comme le meilleur, et la plongée est totale.

En conclusion, c’était une bonne lecture avec une multitude d’intrigue, de personnage, bien écrite et bien remise dans son milieu. A lire pour vous faire plaisir ou/et à offrir avec plaisir.

XO Editions.

26 novembre 2019

"Enfants perdus de Roumanie : histoire des orphelinats de Ceausescu" de Jean-Philippe Légaut

Sur Encre d'époque :

Mon avis sur le livre de Jean-Philippe Légaut.

les enfants de ceausescu roumanie

Résumé :

Images d’enfants maltraités, mal nourris, privés d’accès aux soins, entassés dans des bâtisses insalubres : en 1989, l’opinion internationale découvrait avec effroi l’enfer des « orphelinats de Ceausescu », au point que leur démantèlement fut une condition sine qua non de l’adhésion de la Roumanie à l’Union européenne.

Au-delà des représentations sensationnalistes diffusées par la presse et les organisations internationales, la réalité de ce phénomène reste encore largement méconnue. Une certitude : du fait d’un manque cruel de moyens et de personnel qualifié, ces « enfants de l’État » ont, par dizaines de milliers, subi pendant des années, sans possibilité d’échappatoire, la rudesse des conditions de vie sous le régime socialiste et une violence quotidienne au sein des institutions censées les prendre en charge.

En s’appuyant sur des sources nationales et locales inexplorées, sur de nombreux témoignages d’anciens mineurs placés, mais aussi sur ses douze années d’observation et de travail social sur le terrain, Jean-Philippe Légaut nous montre pourquoi et comment ces structures ont condamné ceux qu’elles auraient dû protéger.

Lien : http://encreenpapier.canalblog.com/archives/2019/11/26/37817046.html

27 janvier 2020

"La politique s'affiche : un petit récit de nos murs politiques" de Milot Gregoire

La politique s'affiche : un petit récit de nos murs politiques de Milot Gregoire

Source: Externe

Résumé :

Aujourd'hui, les affiches et les tracts de campagne ont disparu au profit des tweets et de facebook. Une sélection et une analyse de pépites politiques permettent de revivre et de découvrir les revirements, les erreurs des uns et des autres.
Hier, on éditait des documents pour tout (mais aussi pour rien). Un slogan, un appel à manifester, une déclaration aux jeunes ou aux exploités, la politique s'affichait au quotidien pour informer, alerter, mobiliser et séduire l'électeur. Parcourir ces documents, les replacer dans leur contexte, interroger leurs auteurs, c'est l'occasion de découvrir l'histoire par la petite histoire. Les photos, témoignages, slogans et les arguments des candidats prennent toute leur saveur avec le recul du temps.

Mon avis :

Les affiches politiques c’est comme la réclame, je ne les regarde jamais. Mais bon si on suit l’idée de l’auteur les affiches actuelles ne parlent plus et ne sont guère inventives, donc je ne rate pas grand-chose. Toutefois, à l’avenir je les regarderai (quand je les regarderai) avec un œil différent. Mais soyons honnêtes aujourd’hui les murs virtuels remplacent ces bons vieux murs d’antan devenus presque silencieux.

Pour en revenir à ces bonnes affiches d’antan, je dois avouer que c’est une approche de l’histoire bien sympathique, et une belle manière de voir l’évolution de la démarche politique auprès de la population. Si aujourd’hui on a des affiches peu loquaces, fut un temps ce n’était pas le cas, puisque les affiches exposées tout un programme politique et s’adresser clairement à une population directement.
En outre, cette fameuse population était régulièrement représentée en compagnie des politiciens, montrant ainsi un peu mieux le public visé par le programme et donnant aussi une image proche des gens.

Au-delà de l’intérêt visuel qui nous montre qu’à l’époque on savait mieux se mettre en scène qu’aujourd’hui, que la communication c’était un art avec de l’humour et du sérieux, ce livre s’avère être aussi une rétrospective excellente de la Ve République et de quelques gouvernements précédents. Par ce biais on redécouvre ou découvre les discours politiques de certaines époques, l’usage public de l’histoire, des hommes politiques qui peuvent faire sourire ou pas. En tout cas ça a de la saveur.

En résumé, c’était une lecture très instructive et intéressante qui s’adresse autant aux personnes intéressées d’histoire, de politique, de communication, qu’aux gens curieux.

Merci à Babelio et aux éditions De Borée.

19 février 2020

"10 contes du Japon" de Rafe Martin

10 contes du Japon de Rafe Martin

Source: Externe

Résumé :

« Le portail s’ouvrit et, aussitôt, les hommes se changèrent en serpents aux yeux luisants, aux écailles brillantes, à la langue pointée comme un dard. Ils se mirent à se contorsionner et à danser, tournant et virevoltant dans la poussière. »

Le Japon, univers envoûtant des samouraïs, est aussi une île de poésie et de rêve. On y raconte notamment qu’un peintre donna naissance à des chats en les peignant et qu’une jeune fille fut blessée lorsqu’on entailla l’arbre qui porte son nom.
Laissez place à l’imaginaire dans ces contes où la nature et le fantastique ne font qu’un.

Mon avis :

Adulte comme enfant se plairont à lire ces contes exotiques et souvent inquiétants. Foin ! la pasteurisation, la censure, la niaiserie, la vie belle, étrange et cruelle se dessine à chaque page avec ces créatures humaines ou fantastiques.

Comme tous les contes, ces textes sont porteurs de morale : la curiosité peut être « punie », la sagesse ou encore l’empathie récompensées. Cela étant même si les messages sont universels, il faut bien dire que l'état d'esprit de ces pages est tout japonais et que l’auteur américain retranscrit à merveille cet état d’esprit, où le moindre geste envers une plante, un animal, une personne peuvent changer le destin ou l’honneur d’un homme. Ces trames narratives, uniques à chaque conte, invitent comme on s'en doute, le lecteur microcosme à s’immerger dans le macrocosme et à réfléchir à ses actions, son destin, la nature, la vie...

Certes, dit comme ça, il est vrai que ça ne fait guère enfantin comme sujets. Pourtant l'écriture limpide, la simplicité des histoires qui restent merveilleuses donc captivantes pour des adolescents, la mise en scène claire, en font bien avant tout un livre pour jeune adolescent dont la lecture restera, je pense, longtemps dans les mémoires. (Néanmoins il n'est pas interdit à un adulte de se faire plaisir.)


Bref ! Pour un dépaysement total tant sur la forme que dans le fond, je conseille 1000 fois ce livre. Gros coup de coeur pour moi !

Editions Flammarion Jeunesse.

17 juin 2019

"Quand le lys terrassait la rose" de Daniel de Montplaisir

Sur Encre d'époque :

Mon avis sur le Livre de Daniel de Montplaisir Quand le lys terrassait la rose.

quand le lys terrassait la rose daniel de montplaisir

Résumé :

Jamais, dans l'histoire du monde, deux démocraties ne se sont fait la guerre. Mais avant qu'elles ne le deviennent, que de massacres ! Ainsi l'Angleterre et la France se sont-elles affrontées, souvent avec une incroyable violence, durant sept cent quarante-neuf ans. Chacune a essayé d'envahir l'autre, ou de la dominer, ou de l'empêcher d'en dominer d'autres. Toutes deux ont justifié l'appellation mutuelle d'"ennemi héréditaire". Pour bâtir ensuite une paix, puis une alliance, qui dure maintenant depuis deux cents ans. Et pour construire ensemble une Union européenne, que l'une des deux s'apprête à quitter. On attribue à saint Augustin l'aphorisme "nul ne peut prédire ce que sera le passé". C'est sans doute pourquoi l'impression dominante de la longue histoire du couple franco-britannique donne l'Angleterre toujours victorieuse et la France toujours vaincue. Ce qui est faux, du moins sur le plan militaire. Durant leur millénaire face-à-face, les deux pays ont participé à une trentaine de guerres, seuls ou dans le cadre de coalitions, et se sont combattus au cours de deux cents batailles majeures. On sait rarement que la France a en remporté les deux tiers. Ce livre, fruit d'une minutieuse recherche, en retrace le cheminement.

Extraits :

"Toutefois, malgré leur apport, vers dix-huit heures, Wellington croit la partie perdue : « Nu-tête, adossé à un arbre, il voyait sans bouger son armée battue. Elle fuyait autour de lui. Son désespoir était au comble. J’ai vu des larmes sortir de ses yeux » a rapporté l’un de ses officiers d’état-major. Mais, une heure plus tard, le gros de l’armée prussienne, avec à sa tête le vieux maréchal Blücher, le soldat le plus déterminé d’Europe à combattre Napoléon, vole enfin au secours des Anglais. Dès lors, la tendance s’inverse […]." p.13

"A Bayeux, le monument aux morts britanniques de la Seconde Guerre mondiale porte cette inscription : Nos, a Gulielmo victi, victoris patrium liberavimus (« Nous, vaincu par Guillaume, avons libéré la patrie du vainqueur »)"

 

13 avril 2020

"Quatre idiots en Syrie" de Christophe Donner

Quatre idiots en Syrie de Christophe Donner

Quatre idiots en Syrie

Résumé :

Ils sont quatre, comme les Dalton. Quatre Français, un vidéaste, un photographe et deux écrivains, invités par un improbable «  Festival du cheval  » à Damas, en Syrie. Ils sont tellement flattés d’être parmi les rares Français à pouvoir fouler le sol de cette patrie ravagée par la guerre depuis huit ans, qu’ils sont prêts à tout pour assouvir leur passion du cheval. Prêts à ce qu’on les fasse passer pour ce qu’ils ne sont pas. Prêts à rencontrer les dignitaires locaux et avaler leurs discours patriotiques d’un autre temps. Prêts aussi à se laisser corrompre par le régime  de Bachar el-Assad  et à servir d’«  idiots utiles  », comme au bon vieux temps de Staline, Mao et autres Castro  ? Là, ça coince un peu. Mais ils se croient protégés par l’ironie, par l’amour du cheval, ils ont la curiosité en guise de passeport, avec le visa inattaquable de l’impartialité. La réalité du pays va les entraîner dans un mensonge des plus loufoques au cours duquel la question se pose  : est-ce qu’on a bien fait d’aller en Syrie  ? Certainement pas… sauf si l’un des branquignols rapporte de ce voyage supposé servir la propagande du régime une sotie parfaitement incorrecte qui montre que le roi est nu…

Mon avis :

Je me suis demandé tout le long de ces 154 pages si je n’étais pas en train de lire une farce. Une bonne grosse farce d'avril. Faut dire que ce livre, qui raconte l’histoire de quatre idiots inutiles en voyage en Syrie, paraît tellement surréaliste qu’on ne peut pas avoir d’autre sentiment que celui-ci. Puisque les quatre gonzes ne sont pas seulement que quatre idiots inutiles, c’est aussi quatre personnes qu’on prend pour des imbéciles.

Mais pour bien comprendre ce que je veux dire, je replace vite fait l’ambiance. Dans une Syrie ravagée par la guerre et qui tente de reprendre vie, un salon du cheval est organisé à Damas où nos quatre français (dont l’auteur) sont invités en tant que délégation française. Jusqu’ici rien de bizarre, visiblement ils vont faire un peu de tourisme tranquillement ; mais c’était sans compter avec le mec qui leur sert de guide et qui est un espèce d’hurluberlu qui va inventer le mensonge le plus improbable du monde dans un pays qui ne déconne pas : un des invité, Jean-Louis Gouraud, est le petit-fils du général Gouraud mort sans enfant. (Je suis en train de me dire que je n’ai jamais écrit un truc aussi débile de ma vie.) Bref ! De ce mensonge, où un des personnages va devoir faire avec et les autres suivre le mouvement, va sortir des situations que personne n’auraient imaginées et un recul de la part de l’auteur assez comique. (Je vous garantis que vous allez rire en lisant le livre.) En effet, ce dernier ne manque pas de trouver la situation surréaliste, de voir les discours pour ce qu’ils sont et de rire des traductions du guide ainsi que de son comportement. Cerise sur le gâteau, l’auteur ne manque pas non plus d’autodérision et ça rajoute au charme du livre.

Mais au-delà de la situation surréaliste que vivent nos protagonistes, ce livre est aussi appréciable pour ce qu’il montre de la Syrie : un pays qui, malgré un timide retour à la vie, n’est pas prêt de se reconstruire. Surtout pas avec le zozo huluberlu de guide qui refait l’histoire du monde à sa sauce. Bien sûr ce personnage réel est drôle quand on lit ce qu’il raconte comme connerie, mais il est aussi terriblement désolant car ce n’est pas avec des gens comme ça que l’on reconstruit un pays correctement.  
Au-delà de l’affligent niveau intellectuel de l’hurluberlu et de cette Syrie pas prête de vivre et de croquer la vie à pleine dent, ce livre va aussi nous interroger sur notre vision des choses, sur nos priorités, et finalement on va se rendre compte que tout n’est que question d’impression personnelle.

En conclusion je ne peux que conseiller ce livre un peu farceur un peu triste.

11 janvier 2019

"Lincoln au bardo" de George Saunders

Lincoln au bardo de George Saunders

Lincoln au bardo de George Saunders

Résumé :

Washington, nuit du 25 février 1862. Dans le paisible cimetière de Oak Hill,non loin de la Maison-Blanche, quelque chose se prépare? Un peu plus tôt ce même jour, on a enterré un petit garçon prénommé Willie, qui n'est autre que le fils du Président des États-Unis. Ce soir-là, Abraham Lincoln, dévasté de chagrin, s'échappe de son bureau pour venir se recueillir en secret sur la sépulture de son enfant.Il croit être seul ? il ne l'est pas. Bientôt, des voix se font entendre, et voici que jaillit des caveaux tout un peuple d'âmes errantes, prises au piège entre deux mondes, dans une sorte de purgatoire (le fameux Bardo de la tradition tibétaine). L'arrivée du jeune Willie va déclencher parmi eux un immense charivari ? une bataille épique, reflet d'outre-tombe de la guerre de Sécession qui, au même moment, menace de déchirer la nation américaine.Tour à tour inquiétants, hilarants, attendrissants, les spectres surgis del'imagination de George Saunders nous offrent un spectacle inouï, qui tient de la farce beckettienne autant que de la tragédie shakespearienne. Magistral chef d'orchestre de ce choeur d'ombres baroques, George Saunders s'amuseà dynamiter tous les registres romanesques, pour mieux nous confronter aux plus profonds mystères de notre existence : qu'est-ce que la mort ? qu'est-ce que la vie ? qu'est-ce que l'amour ? et comment vivre, et aimer, quand nous savons que tout est voué au néant ?

Résumé :

Un homme a perdu son fils. Dans le cimetière où il repose, un monde invisible prend vie. Accablé de douleur, cet homme ne voit pas la vie de cet autre monde. Cet autre monde où les morts tentent de parler avec les vivants et ignorent leur sort.

Cette entrée est un peu étrange, je vous l’accorde. Mais pour ma défense ce livre est étrange. Roman choral, une histoire à histoires multiples, cet écrit est du genre nouveau dans l’histoire du roman. Tant dans l’histoire, que dans la forme - et je ne parle de la choral. Cependant cette originalité n’est pas pour autant gage de réussite en ce qui me concerne. En effet, ma lecture fût en dent de scie. Toutes ces histoires de mort, de vivant, n’étaient pas toujours prenantes pour moi, et par ailleurs le style d’écriture est difficile à apprécier constamment, en plus d'être difficile à suivre, du fait qu’il y ait trop de prise de parole, trop d’histoire, sans parler de cette manie de couper certaines phrases qui est traumatisante, j’exagère à peine. (Bon d'accord, un petit peu.) 

Pour autant, je ne peux pas dire que ce livre est mauvais ou à passer, car la vie de ces morts qui s’ignorent, leurs espoirs, leurs histoires, leurs luttes sont souvent intéressantes à lire dans l'ensemble. Car elles sont tragiques, dénoncent des choses horribles, montrent les désaccords entre les êtres, sur les êtres et sur certaines conditions.
En fait, si on fait abstraction de la forme, ce livre est vraiment pas mal. Car ces morts qui pensent encore exister, qui ont des attentes, des choses à dire, nous interrogent sur la liberté après la mort. Sur nos attentes dans ces vies. Les liens que l’on tisse vivant et ce qui en reste après. En fait les grandes questions que ce livre posent, sont : la vie après la mort, ce qui en reste, et l'intérêt de la vie, de ses joies, ses peines, ses combats. Chacun y apporte ses réponses...

Je vous l'ai dit les sujets sont très beaux, mais l'écriture trop simple, sans profondeur, sans délicatesse, le style original, n'aide pas à apprécier celui-ci à sa juste valeur. Ce qui est un peu dommage, car ça promettait beaucoup. Mais c'est un livre à lire, et si moi je ne suis qu'à moitié convaincu, d'autres le seront probablement plus.

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Flûte de Paon / Livre-sse livresque
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